Patrimoine de Colombières
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Patrimoine de Colombières
COLOMBIERES Origine du nom : du latin Colombus, « pigeon » et du suffixe latin aria indiquant la présence. Historique Les Colombières et Bacon du Molay L’histoire de Colombières débute au XI° siècle. A cette époque, il s’agit d’une place forte occupée par Guillaume, Raoul et Baudoin de Colombières, des frères compagnons de Guillaume Le Conquérant lors de l’invasion de l’Angleterre en 1066. En 1147, le nom de Philippe de Colombières, membre de la puissante famille Bacon du Molay, est mentionné comme seigneur châtelain du fief de Colombières. Mais les parties les plus anciennes du château actuel datent de la fin du XIV° siècle. Les riches Bacon du Molay édifient la forteresse selon l’architecture de défense typique des constructions féodales : un quadrilatère flanqué de quatre tours massives percées de meurtrières, un mur d’enceinte de 2,7O mètres d’épaisseur et de 11 mètres de hauteur couronné d’un étage sur mâchicoulis, des douves en eau et un pont-levis. A l’intérieur du château fort, le four à pain, le puits et la cheminée, nécessaires pour assurer la survie des habitants lors d’un siège, sont encore visibles dans la grande cuisine. « Forteresse imprenable » relate la chronique de l’époque ! Le roi de France, Charles V le Sage, constate lors d’une visite en 1371 que la place forte de Colombières est en état de soutenir attaque et siège. Les Bricqueville A la fin de la Guerre de Cent Ans (1328 à 1453), la Bataille de Formigny en 1450 inaugure une ère de paix. Deux élégantes tours «Renaissance» sont ajoutées au château fort par la famille de Bricqueville, devenue propriétaire de l’important fief de Colombières pour trois siècles. Avec les guerres de Religion (1562 à 1598), les luttes reprennent. En 1562, le sieur de Colombières, François de Bricqueville, un des chefs protestants les plus redoutables de Basse-Normandie, s’illustre tristement : il pille le trésor de la Cathédrale de Bayeux, brûle une quantité énorme de pièces et livres précieux, il met le siège à la ville de Saint-Lô, fait prisonnier l’évêque de Coutances, Monseigneur de Cossé Brissac (ancêtre des propriétaires actuels) et profane la chapelle NotreDame de Rouge Brèque située dans son Château de Colombières. Aux XVII° et XVIII° siècles, la forteresse subit diverses transformations architecturales destinées à rendre le logis plus confortable et moins sévère : le mur d’enceinte est démoli sur un côté, une des tours partiellement détruite est reconstruite sous forme de donjon carré, les fenêtres sont agrandies, la chapelle profanée par François de Bricqueville, est rétablie par son petit-fils, Cyrus Antoine, converti au catholicisme en 1678. Les Girardin, les Ludre et Maupeou d'Ableiges En 1759, le château fort devient une propriété Girardin, famille apparentée aux actuels propriétaires, les Maupeou d’Ableiges, par une alliance Ludre-Girardin. La forteresse se transforme alors en un ravissant logis à l’ordonnance classique. Au XIX° siècle, l’aile abritant les communs est également aménagée en logis pour accueillir famille et amis. Des jardins agrémentent le pourtour intérieur des douves médiévales. La Seconde Guerre Mondiale, Juin 1944 Durant la seconde guerre mondiale, bien que situé en plein cœur des opérations militaires, le Château de Colombières fut épargné. Au matin du 6 juin 1944, un groupe allemand de canons automoteurs - quatorze Marders - camouflé depuis plusieurs mois sous les ormes de l’avenue du Château, partit subitement pour se diriger vers Colleville. De même, l’état-major du 1/352ème Jagt Panzer Abteilung quitta le Château en hâte. Les américains décidèrent de traverser à pieds le marais que les allemands maintenaient inondé pour le rendre infranchissable. C’est ainsi que Colombières vit le passage, dans la soirée du 8 juin 1944, du Lieutenant Kermit C. Miller du 115ème Régiment d’Infanterie de la 29ème Division U.S. Profitant d’un effet de surprise, il fit une douzaine de prisonniers parmi les allemands désorganisés. Le 9 juin 1944, le village de Colombières était libéré. Le Château devint aussitôt « le centre de toute la presse et radio américaines, quartier général du 12ème groupe d’armée, Général Omar Bradley » Extrait du livre « Histoire du 302ème Signal Operation Battalion ». Eglise Saint Pierre XIIIe, XVe et XIXe Calcaire Curieusement, l’entrée de l’église se fait par la chapelle Saint-Joseph au sud, côté épître, et non par l’ouest comme le veut la liturgie. Les fonds baptismaux du début du XIXe siècle, avec une vasque à deux bassins, sont identiques à ceux de Bernesq. Le clocher à deux étages, d’origine romane et coiffé d’un toit pyramidal en pierre, est restauré en 1691 puis sous Napoléon III. Il est ensuite largement remanié au XIXe siècle. Le porche monumental est bordé de deux voussures chevronnées du XIXe siècle. Christ en croix Bois Eglise Saint Pierre Placé au sud de l’église, ce Christ en croix est vraisemblablement celui de l’excroix triomphale qui était suspendue autrefois à la poutre de gloire. Dans la nef, au-dessus du porche ouest, se trouve une Descente de croix. Escalier de la chaire XIXe Siècle Calcaire Eglise Saint Pierre Cet escalier est creusé dans le pignon de la chapelle nord placé sous l’invocation de la Vierge. Cette chapelle abrite plusieurs meubles et statues, notamment un confessionnal de 1830, un autel latéral néogothique décoré de fleurs bleues, une sainte Thérèse de l’Enfant Jésus mains jointes et un saint Paul en pierre portant l’Evangile, qui fait pendant à un saint Pierre. L’Annonciation 1870 Peintre : C. Degas Huile sur toile Eglise Saint Pierre Copie de l’œuvre d’un peintre non identifié, cette toile est abîmée dans le bas du tableau. L’église abrite également un lutrin du XVIIIe siècle Château Fin du XIVe siècle Calcaire Situé en bordure des marais de la Baie d’Isigny, le Château de Colombières occupe un emplacement stratégique qui lui valut à juste titre l’élégant surnom de « Vigie des marais ». Autrefois, à marée montante, la mer refluait dans les terres jusqu’au pied de la forteresse, favorisant pendant des siècles, l’invasion répétée de l’arrière-pays par voie « maritime ». La Vigie des marais, puissant et redoutable bastion armé, contrôlait et verrouillait l’accès au pays du Bessin à l’époque de la féodalité. Remanié à la Renaissance (en particulier la tourelle polygonale de la cour) puis aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle est située dans le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin. Son architecture militaire, avec l’épaisse muraille de ses deux corps de bâtiment, ses tours imposantes et ses douves toujours en eau, en font le témoin de l’histoire du Bessin depuis la guerre de Cent Ans jusqu’à aujourd’hui, en passant par les guerres de Religion et la Révolution. Presbytère XVIIIe siècle Doté d’une presbytère Calcaire façade est en pierre désormais du pays, transformé ce en logement communal en location. Son fronton triangulaire est surmonté d’une croix. Lavoir Presbytère Situé en bordure du petit chemin qui mène au presbytère, dans le bourg, ce lavoir doté de dalles et de pierres est toujours en eau. La date de 1834, gravée sur son mur, correspond à des travaux de réfection.