La participation aux élections législatives en 2007

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La participation aux élections législatives en 2007
Thème :
Bonne gouvernance
Orientation : Favoriser une stratégie et un pilotage partagés pour un développement territorial
durable
La participation aux élections
législatives en 2007
par département
La participation au premier tour des élections législatives permet d’approcher
l’implication des citoyens dans la vie politique du pays. En 2007, la participation en
France a été de 60,5%, ce qui correspond à un niveau d’abstention record. De
manière générale, la participation électorale connaît une baisse continue depuis le
début de la Vème République.
La distribution de la participation dessine une géographie marquée : elle est très
faible au nord-est, plus forte au sud et à l’ouest de la France.
Indicateur territorial de développement durable
Taux de participation au premier tour des élections législatives de
2007, par département
.
Définition
Le taux de participation à une élection est le rapport entre le nombre de personnes ayant voté et le
nombre total d’inscrits sur les listes électorales.
Commissariat général au développement durable
Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
Pertinence
La participation aux élections permet de donner un aperçu de l’implication des citoyens dans l’exercice de
la démocratie. Elle est aussi un reflet de la bonne santé du système politique et de la confiance que les
citoyens lui accordent. A l’inverse, l’abstention montre quelle part de la population se désintéresse des
grands enjeux de la vie publique.
Les élections législatives sont parmi les plus mobilisatrices. Elles permettent d’exprimer un enjeu national
à l’échelle des territoires puisque les représentants élus représentent une circonscription territoriale à
l’Assemblée nationale. La participation au 1er tour est généralement représentative de la participation au
scrutin ; en outre toutes les circonscriptions n’ont pas de 2ème tour lors des législatives.
L’échelle du département permet de distinguer de grandes tendances territoriales, mais une approche par
type d’espace permet de compléter cette analyse.
Limites et précautions
Chaque scrutin incarne des enjeux différents, ce qui peut expliquer de fortes différences d’une élection à
l’autre. Ainsi, le report depuis 2002 des législatives après les présidentielles dans le calendrier électoral a
déplacé la participation vers les présidentielles. La comparaison entre la participation aux élections
législatives en 2002 et 2007 est donc à analyser avec précaution.
De plus, le taux de participation ne rend pas compte de la non-inscription sur les listes électorales, qui est
aussi une forme de non-implication. Il est par ailleurs sensible au phénomène de la « mal-inscription »
dans les territoires où la population est très mobile : les « mal-inscrits » sont inscrits loin de leur domicile,
souvent suite à un déménagement.
Analyse
Indicateur territorial de développement durable
Résultat au regard de l’enjeu de développement durable
En 2007, le taux de participation aux élections législatives de 2007 dépasse à peine 60 %. L’abstention
atteint un record absolu en France, avec des disparités territoriales marquées d’un département à
l’autre, mais aussi d’un type d’espace à l’autre. La baisse continue de la participation électorale semble
traduire un phénomène de désaffection par rapport au système politique actuel. Cependant, il semble
que les électeurs se mobilisent aussi de façon sélective suivant l’enjeu que recouvre l’élection.
La mobilisation des électeurs varie selon les scrutins et selon les enjeux. Ainsi, la participation électorale
est particulièrement faible lors des scrutins européens, peu lisibles tant pour le découpage des
circonscriptions que par les fonctions des élus. Considérer uniquement les élections législatives permet
de limiter ces écarts. Elles sont aussi dépendantes du contexte politique. Par exemple en 2002 et surtout
2007, la participation aux présidentielles était beaucoup plus forte qu’aux législatives. L’inversion de
date entre les deux élections (les présidentielles ont lieu avant les législatives depuis 2002),
l’instauration du quinquennat en 2000 ont sans doute affaibli l’intérêt des législatives. De plus, le
contexte particulier créé par les résultats de la présidentielle de 2002 a joué sur la sélection du scrutin
mobilisateur par les électeurs. L’abstention aux élections législatives de 2007 a ainsi été un record
historique. La participation électorale n’est pas un phénomène qui décline de façon linéaire dans le
temps ; si le scrutin est mobilisateur, avec un clivage politique clair, ou pour le choix d’un « chef », la
participation est souvent plus élevée.
La participation est aussi sensible à la pratique du vote intermittent, ce qui est en grande partie lié aux
enjeux du scrutin, mais aussi à l’âge des électeurs. Ainsi en 2002 près de 90% des inscrits ont participé
à au moins un des quatre tours des scrutins présidentiels et législatifs. De même, la variable de l’âge
joue fortement. Ce sont les électeurs de 50 à 70 ans qui votent le plus régulièrement, le taux de
participation est le plus faible chez les jeunes. Lors des législatives de 2007, la classe d’âge qui a le plus
participé est celle des 60-64 ans, à l’inverse ce sont les 18-24 ans qui ont le moins voté. Le niveau de
diplôme a aussi une influence, ainsi qu’un travail stable et la propriété de son logement.
Disparités territoriales
La carte des taux départementaux en 2007 révèle d’abord une coupure nette entre métropole et outremer. Le taux de participation dépasse 70 % dans deux départements, la Lozère et la Corrèze. Il est
faible dans les départements d’outre-mer, en particulier dans les Antilles et en Guyane : moins de 40%.
Il atteint 50 % à la Réunion, un taux proche des plus faibles observés en métropole.
Commissariat général au développement durable
Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
En France métropolitaine, la participation la plus faible en 2007 est observée au nord-est, dans les
départements frontaliers (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Marne, Meurthe-et-Moselle) et dans la banlieue
parisienne nord-est (Seine-Saint-Denis, Val d’Oise, Seine-et-Marne). De manière générale, la
participation électorale est plus faible au nord-est de la ligne Le Havre – Marseille, à l’exception des
Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence où la participation est parmi les plus élevées.
La participation est la plus forte dans les départements du sud-ouest (Corrèze, Dordogne, Lot), de
l’Ouest du Massif Central (Lozère, Aveyron, Tarn) et de la Bretagne (Côtes d’Armor, Morbihan, Finistère).
Cette opposition géographique reste stable depuis une vingtaine d’années, les espaces qui votent plus
pour les partis « protestataires » ou « tribunitiens » connaissant la plus forte abstention (Alsace, anciens
bassins miniers du Nord et de Lorraine, Midi méditerranéen).
La participation électorale est en baisse continue depuis les années 1980. Depuis le scrutin de 1993, la
baisse atteint 8,5 points pour l’ensemble de la France et 11,7 points dans les DOM. La participation a
baissé très fortement dans certains départements, avant tout dans le nord de la France (Nord, Pas-deCalais, Aisne, Somme), dans l’est (Haut-Rhin, Moselle, Bas-Rhin) et dans la banlieue parisienne (Val-deMarne, Hauts-de-Seine, Yvelines).
Données complémentaires
Certaines analyses lisent les résultats électoraux selon un « gradient d’urbanité », les villes centres
choisissant les partis « traditionnels » et les espaces périurbains étant le territoire du choix des « partis
tribunitiens » ou protestataires. Le périurbain aurait ainsi une identité urbaine moins forte et se
tournerait vers le populisme. Cependant, lorsque l’on considère le critère de la participation, c’est le
contraire qui apparaît : la participation est de 63,2% dans les couronnes périurbaines en 2007.
Indicateur territorial de développement durable
Du centre vers la périphérie, ce sont les banlieues qui connaissent la plus faible participation, puis les
villes centres, les communes multipolarisées et les pôles ruraux. Seules deux grandes agglomérations,
Paris et Lyon, voient leur banlieue participer davantage que la ville centre. C’est dans ces mêmes
banlieues que la participation a baissé le plus entre 2002 et 2007 (- 4,7 points entre 2002 et 2007 pour
les banlieues et les villes-centres).
Source : Ministère chargé de l’Intérieur, BEEP
A l’échelle des aires urbaines, le taux de participation moyen lors des élections législatives de 2007 est
de 60 %. Il était de 64,5% en 2002. La géographie de la participation électorale dans les aires urbaines
est assez proche de celle des départements. La taille des aires urbaines ne semble pas jouer de rôle
particulier ; cependant les plus grandes agglomérations n’ont jamais de taux de participation très
élevés : il n’y excède jamais 63,3%.
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Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
Les taux de participation les plus faibles en 2007 (moins de 55% des inscrits) sont presque
exclusivement ceux des agglomérations du nord et de l’est de la France, mais aussi des villes marquées
par une forte spécialisation industrielle et connaissant actuellement des difficultés économiques, comme
Forbach, Longwy, Pont-à-Mousson, Creil ou Saint-Dizier. Les aires urbaines où la participation est faible
sont en majorité des agglomérations petites et moyennes. Metz, Mulhouse, Strasbourg, Lille et
Valenciennes sont les seules grandes villes où la participation est faible.
Indicateur territorial de développement durable
Taux de participation au premier tour des élections législatives de
2007, par aire urbaine
La dimension transfrontalière joue aussi un rôle. Parmi les aires urbaines où la participation est faible, se
trouvent des agglomérations transfrontalières comme Forbach, Longwy, Genève-Annemasse, Strasbourg
ou des aires urbaines « relais » d’une agglomération étrangère, comme Thionville pour Luxembourg ou
Sarreguemines pour Sarrebruck.
La participation la plus forte se remarque dans les aires urbaines du sud-ouest et de l’ouest, comme
pour les départements, mais ce sont des agglomérations moyennes mis à part Limoges et Quimper. On
trouve quelques agglomérations du Massif Central (Rodez, Tulle…), du sud-ouest (Périgueux, Langon,
Sarlat-la-Canéda, Albi, Auch…) et de la Bretagne (Quimperlé, Lannion, Penmarch…). Les grandes
agglomérations où la participation est forte sont aussi celles du sud-ouest et de l’ouest (Nantes,
Toulouse, Rennes, Bordeaux).
Pour en savoir plus
Source
Organisme producteur de l’indicateur : Ministère chargé de l’Intérieur, Bureau des élections et des
études politiques (BEEP)
Principales sources de données mobilisées pour établir l’indicateur : listes électorales, remontées
administratives sur la participation
Date de diffusion ou mise à jour des données mobilisées : résultats 2007 disponibles à l’été 2007.
Echelon territorial, couverture
France par département, par type d’espace (zonage en aires urbaines)
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Datar, Observatoire des territoires
Echelle temporelle
Référence temporelle : 2007.
Fréquence de mise à jour: en fonction du calendrier électoral.
Méthodologie de l’indicateur
Le nombre d’inscrits correspond aux personnes inscrites sur les listes électorales à la date de l’élection. Les
votants sont les personnes ayant émargé sur les listes électorales, y compris celles ayant donné procuration à
une personne qui a émargé pour elles.
Autres indicateurs liés
IDD national:
Taux de participation aux élections en comparaison avec les élections antérieures du même type
(indicateur de deuxième niveau en préparation).
Sur le site de l’Insee http://www.insee.fr > Accueil > Publications et services > Dossiers > Développement
durable
et du SOeS : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr > Observation et statistiques de
l’environnement > Accueil > Indicateurs> Indicateurs de développement durable
IDD européen :
Participation aux élections parlementaires nationales et de l’UE.
Sur le site d’Eurostat : http://epp.eurostat.ec.europa.eu > statistiques > indicateurs de développement
durable > thème 10 : bonne gouvernance
Bibliographie
ANDRIEU Dominique et LEVY Jacques, "L’archipel français.", EspacesTemps.net, Mensuelles, 2007,
http://espacestemps.net/document2861.html
JUGNOT Stéphane, 2007, « La participation électorale en 2007, la mémoire de 2002 », Insee-première
n° 1169, décembre.
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1169/ip1169.pdf
CLANCHE François 2003. « La participation électorale au printemps 2002. De plus en plus de votants
intermittents », Insee Première, n° 877, janvier.
COLANGE Céline, BUSSI Michel et GOSSET Jean-Paul, 2007. « Évolution de la participation électorale en
2007. Au-delà de la «bulle démocratique» des présidentielles 2007 », Mappemonde, Image du mois, juin
2007.
http://mappemonde.mgm.fr/actualites/legislative07.html
COLANGE Céline, BUSSI Michel et GOSSET Jean-Paul, 2009. « Les élections européennes de 2009 en
France. Existe-t-il un vote des « grandes régions » ? », Cybergeo, Enjeux européens, juillet
Indicateur territorial de développement durable
2009, http://cybergeo.revues.org/index22543.html
Date de rédaction :
Auteur :
Cartographie :
Octobre 2010
Marie-Fleur Albecker
Datar, Observatoire des territoires
www.territoires.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
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