Fiche pédagogique - Bayard Milan Education

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Fiche pédagogique - Bayard Milan Education
Fiche
FICHE PÉDAGOGIQUE
1/3
Le prince
des apparences
Catherine Zarcate
Collection Estampille, Bayard Jeunesse 2003
Collection Les romans de Je Bouquine, 2005
Au cours des rubriques qui suivent,
les petits questionnaires et suggestions d’activités
sont signalés respectivement par « Q » et par « A ».
Résumé
À Bagdad, le jeune Tofaïr fait partie de la corporation des parasites, qui cultivent
l’art de « s’inviter » à toutes les fêtes. Tofaïr, le meilleur de tous, est désigné pour
s’incruster à la réception donnée en l’honneur de la visite de l’ambassadeur d’Inde.
C’est sous l’apparence d’un véritable prince qu’il se présente, avec au doigt une
bague étonnante. Il réussit sa mission au-delà de ses espérances : le grand vizir
le prend pour l’ambassadeur en personne. Pris au piège de son rôle, Tofaïr se retrouve, à l’aube, à la tête de la caravane qui doit le ramener en Inde.
Commence alors une fuite en avant riche en rebondissements : de Bagdad à Chiraz,
de Chiraz en Inde, de villes en déserts, de rencontre en rencontre, Tofaïr déjoue tous
les dangers grâce à son charme, au pouvoir de son imagination, à son art de conter,
et à la fameuse bague, dont le mystère le touche de plus en plus près. C’est en Inde
qu’il découvrira tous ses pouvoirs, en usera pour le bien du royaume et sera
récompensé par... le titre d’ambassadeur de l’Inde à Bagdad.
Ce voyage initiatique, et particulièrement la rencontre d’un grand mage, lui auront
permis d’approcher, au-delà des apparences, sa propre vérité. La princesse indienne,
sa bien-aimée, ne s’y trompe pas : elle l’aime pour lui-même.
Genre et Construction
Le Prince des apparences est un roman d’aventures écrit par une conteuse qui est une
grande admiratrice des Mille et une nuits. C’est aussi un roman initiatique et un
conte philosophique.
C’est un texte d’accès aisé, mais vertigineux, une nouvelle porte s’ouvrant à chaque
pas dans chaque récit : autour de la quête, centrale, du héros, un emboîtement de
contes, dont les motifs se retrouvent comme en abyme, fait s’entrelacer le « réel »
du conte et les « inventions » de ses personnages.
La ligne narrative principale, dont les titres des onze chapitres donnent le fil, est
truffée de « tiroirs » plus ou moins indépendants, signalés dans les sous-chapitres.
Suggestions pour aborder le texte
1) Premier temps
■ On pourra commencer
par la couverture, et aborder,
sans s’y appesantir, la question
des « apparences » à propos du titre
(on y reviendra plus tard).
■ Le texte, qui se prête
à une lecture orale, pourra alors être
« mis en oreille » par l’enseignant,
à la manière des conteurs.
■ Ce peut être l’occasion
de balayer quelques points utiles,
comme la définition du « parasite »,
le temps et les lieux de l’aventure,
la couleur orientale,…
2) Deuxième temps
■ On pourra ensuite former
des équipes, chargées de réunir
des données concernant par exemple
la bague et les personnages
principaux : Tofaïr, le Guèbre, Ibrahim
(la princesse et d’autres éventuellement ).
■ Des repères, évidemment non
exhaustifs, seront donnés à cette fin
dans les différentes rubriques.
■ On fera appel aux équipes
lorsqu’on traitera ces questions, ou
au cours de la lecture si celle-ci est
suivie.
3) Troisième temps : la lecture
■ Seul problème pour certains
enfants : la longueur. Il est envisageable de laisser momentanément
de côté dans l’étude l’un ou l’autre
des savoureux « tiroirs », comme
l’histoire de Zahima (p. 195 à 218)
ou celle de Sandjor (p. 98 à 120 et
p. 122 à 132), ainsi que celle du vase
d’argile, p. 282 à 295), en les réservant pour les exercices de conte (voir
Activités).
4) Quatrième temps
■ Une réflexion sur le sens profond
du texte, en utilisant surtout le titre
de la 9e partie : « Tofaïr face
à lui-même » et le retour de Tofaïr
à son point de départ.
■ Selon le niveau des élèves,
on insistera plus ou moins sur les
pouvoirs magiques de la bague.
■ On creusera plus ou moins
la question philosophique.
Enfin, tout au long de la lecture,
on fera apprécier et pratiquer
l’art du conteur et l’humour.
Première approche
Mots voisins : aspect, allure, air,
extérieur, mine, tournure, forme,
dehors, façade.
À observer avant la lecture, avec
une vérification après la lecture.
Insister sur le mouvement, la fuite
en avant ou la quête, les couleurs,
le soleil, le désert, et la ville
qui se profile ; les 1ère et 4e
de couverture qui se prolongent.
■ Pensent-ils plutôt aux vêtements,
à la prestance ou à l’expression ?
«Q»
■ De quel paysage s’agit-il ?
■ Cette couverture vous plaît-elle ?
Pourquoi ? Que fait-elle attendre ?
■ Qui sont les personnages ?
Où vont-ils ? Voit-on les visages ?
Pourquoi ?
2) Le titre
Les « apparences »
L’apparence est peut-être le mot
qui revient le plus souvent dans
le roman, qu’il s’agisse du
« prince des apparences », de
« l’art étrange des apparences »,
de « la bague des apparences »,
du « Maître des apparences »…
«A»
■ Débattre sur ce que les enfants
mettent sous le mot « apparence ».
«Q»
■ Que sait-on de quelqu’un
en observant son « apparence » ?
Son milieu social ? Son origine,
campagnarde ou citadine ?
Son activité habituelle ?
■ Devine-t-on s’il est intelligent,
honnête, franc, généreux... ? Peut-on
être pris pour ce qu’on n’est pas ?
Pourquoi ?
«A»
■ Décrire un ou des personnages
dont on pourrait prendre l’apparence
(voir chap. 1) pour s’introduire dans
un milieu qui n’est pas le sien. Essayer
de saisir ce qui fait sa spécificité.
■ Puis le jouer.
3) Le vocabulaire
Le « parasite »
Dans l’Antiquité, le parasite est un
commensal attaché à la table d’un
riche qu’il doit divertir. Au sens
moderne, il s’agit d’une personne qui
se nourrit en sachant se faire inviter
chez les autres, mais aussi, beaucoup
plus largement, qui vit dans l’oisiveté,
aux dépens de la société, alors qu’elle
pourrait subvenir à ses besoins.
(On peut aussi évoquer les animaux
et les plantes parasites.)
Dans le roman, il s’agit d’un « vrai »
métier ; ceux qui le pratiquent
ont un surnom selon leur spécialité
(p. 34). Ils sont réunis en
« corporation ».
«Q»
■ Où se réunit la corporation des
parasites ? Qu’y a-t-il dans l’entrepôt ?
■ Comment Tofaïr y est-il entré ?
Comment se transforme-t-il ?
4) Le temps et les lieux
Le conte se passe dans des temps
reculés et des lieux très éloignés.
■ C’est l’époque d’Haroun
Al Rachid, calife qui a régné
de 786 à 809, soit l’époque de
Charlemagne.
Sur l’Irak, Bagdad et Haroun
Al Rachid, on peut consulter le site :
http://www.grioo.com/info221.html
■ Le voyage de Tofaïr
est un immense périple en caravane,
à dos de chameau, sans doute plus
de 3 500 km, qui couvre une grande
Le prince des apparences 1/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5°
1) La couverture
Attentes du lecteur
FICHE PÉDAGOGIQUE
Fiche
2/3
Le prince des apparences - Catherine Zarcate
Première approche (suite)
partie du Moyen-Orient
(dit aussi Proche-Orient) avant
d’arriver en Inde.
• Bagdad, Irak (p. 7 à p. 24).
• Traversée du désert de 11 jours,
(p. 25 à p. 32) avant l’attaque
(p. 37-38) des Buveurs de sang.
• Arrivée à Chiraz en Perse (Iran),
et long séjour (p. 53 à p. 174).
• Départ de Chiraz pour l’Inde
(p. 174), avec la caravane du Véreux.
Des jours et des jours de voyage,
puis traversée du désert avec
le Guide aveugle.
• Arrivée en Inde (p. 227) : guerre
des mages. Nommé ambassadeur
de l’Inde -> retour programmé à
Bagdad (p. 326).
«A»:
■ Faire repérer l’itinéraire sur une carte.
5) La couleur orientale
■ Le ton est donné dès la couverture
et les premières lignes du texte.
■ Le vocabulaire, qu’il s’agisse
de l’Irak, de la Perse ou de l’Inde,
concerne :
• La ville, ses labyrinthes, ses souks
distincts par corporation (voir le souk
des voleurs à Chiraz p. 151) ;
ses joueurs de luth et d’aoud ;
les psalmodies de ses mendiants.
Les refuges (caravansérail ou khan)
qu’elle offre aux voyageurs et aux
caravanes. Le hammam. Chiraz,
avec sa deuxième ville imbriquée dans
la première.
• Les palais (« réels » ou
« inventés »), leurs antichambres
et leurs dédales, le harem. Les sofas,
les divans. Le luxe dans les palais
et les campements des princes :
brocarts, soies de Mossoul, épées
damasquinées, moucharabiehs
et arabesques (p. 171-172).
• La société au Moyen-Orient. Le
Vizir, ministre siégeant au Divan, sous
l’Empire ottoman. Le grand Vizir,
Premier ministre, le calife, souverain
musulman, successeur de Mahomet,
investi du pouvoir temporel et
spirituel ; en Chine l’empereur, en
Inde, le roi, la maharani, la princesse.
Les riches tout-puissants, les pauvres
omniprésents. Les voleurs organisés.
• Le désert et les caravanes,
dès le chap.2, la caravane,
les caravaniers, les chameaux et leur
bât, les chevaux arabes ; les bédouins ;
la lente progression de la caravane
p. 25-28. Mais aussi l’attaque des
pilleurs de caravane p. 38, la marche
forcée, la tempête de sable
et la façon d’y survivre ; les puits
et les oasis, les campements ; le souci
constant de l’orientation.
• En Inde, les éléphants et leur
cornac, les palanquins. L’hospitalité,
la politesse, les « salams », le thé de
bienvenue.
■ On pourra aussi se délecter
des formules « à l’orientale »,
formules fleuries ; métaphores
pour exprimer un jugement. Politesse
orientale (meilleur exemple p. 177) ;
formule constante pour exprimer la
soumission : « J’écoute et j’obéis ».
Formules pour jurer (p. 33) ; injures
(p. 79) ; imprécations (p. 251)…
6) Le comique
■ Certaines scènes sont des scènes
de farce, comme celle des
« prédateurs de buffet » (p. 34 à p. 36)
ou celle du Véreux puant, p. 150.
■ Comique plus léger : scène de
l’empereur de Chine, p. 79 ; personnage d’Ali le Vert, particulièrement lors
de l’épisode du vol de la Bague
(p. 171 à p. 173).
■ Comique verbal des adjectifs
(ex. : p. 150) et des apostrophes
(exemples amusants p. 159-160
et surtout p. 228).
«A»:
■ On peut aisément faire jouer
ou parodier certaines de ces scènes.
Les personnages
1) Tofaïr
Repères :
■ Tofaïr adolescent : premier
portrait p. 10, qui se précisera tout
au long du roman, et d’abord jusqu’à la p. 23 : beauté, charme,
« classe » sourire irrésistible.
■ Origines et naissance, enfance :
contées dans le récit qu’il fait à ses
compagnons au cours de la traversée
du désert, p. 28 à p. 37 (né d’une
servante dans un caravansérail).
■ Apprentissage : curieux de tout,
il apprend de tous dans des domaines aussi variés que la poésie, la
musique, la lecture et l’écriture ; les
tours de baladins ; les techniques –
tissage, teinture, orfèvrerie ;
la chamellerie et l’arithmétique.
L’amour du savoir lui a été transmis
par un homme de passage
(cf. sous-chapitre des « sept portes »).
Il accumule « un savoir désordonné
mais remarquable ». Rapide, discret,
rusé (il sera souvent nommé « le
père des ruses »), adroit, il connaît
la ville et ses bas-fonds comme
sa poche, et fréquente des gens
de tous les milieux. C’est un citadin.
Il devient à Bagdad « le meilleur des
messagers » (p. 32), mais rêve
d’aventures et voudrait « vivre toutes
les vies » (p. 36-37).
■ Sa personnalité : Il est doué
d’une imagination prodigieuse,
d’un grand pouvoir d’invention, une
« invention immédiate », qui coule
de lui comme un « fleuve » (p. 96).
• Il « fait corps avec ses inventions »
au point de s’y perdre parfois.
• Il aime la fantaisie (p. 61) ne perd
jamais longtemps son sens de
Les personnages (suite)
magicien aux pouvoirs insondables »
(p. 63), à la « main gauche transparente » (p. 64). On pouvait le trouver
tant qu’elle le restait, d’où l’urgence
pour Al Razam de le chercher.
Au cours du roman
■ À mesure qu’il voyage, toutes ces
■ Rencontré pour la première fois
par Tofaïr sous l’aspect du Guide
aveugle dans le désert.
caractéristiques s’approfondissent,
et sa rencontre avec Ibrahim la Main
Blanche, auquel il s’attache
immédiatement, donne un sens à sa
vie. Il se sent désormais de plus en
plus concerné par la bague et ses
pouvoirs. Il se sent au centre des
choses, et se trouve lui-même. Selon
la prédiction d’Ibrahim, il a « rempli
de réalité le vide qui était en lui ». La
princesse Dévayani tombe amoureuse
de lui dès qu’elle le voit, et bien qu’il
ait alors une autre apparence, parce
qu’il est lui-même, au-delà des
apparences. Il montre son « cœur de
prince » en remplaçant modestement
Myananda au combat.
«Q»:
■ Elles peuvent porter sur tout ce qui
a été repéré. On ajoutera peut-être :
Qui était Tofaïr au début du roman ?
Qu’est-il devenu à la fin ? Qu’aura-t-il
cherché ? Qu’aura-t-il trouvé ?
2) Ibrahim
La Main Blanche
Repères :
■ Il est d’abord décrit par Al Razam
le Guèbre (p. 63 à p. 92).
■ Sa venue avait été signalée par les
astres, comme celle d’un homme né
adulte (c’est Tofaïr qui lui inventera
une mère qu’il n’a pas eue – Zahima
p. 195 à p. 218), « un extraordinaire
■ Al Razam l’a cherché obstinément,
l’a rencontré en Chine, est devenu
son disciple, mais ne l’a jamais
compris car c’est un homme à la fois
immensément savant et plein
d’humour et de malice, taquin, qui
ne se soucie pas du pouvoir (p. 69).
Ibrahim a aidé Al Razam à concevoir
les plans de la Bague. Une fois sa
main devenue visible, il a disparu.
■ Ses pouvoirs magiques et son sens
de l’humour (p. 76 à p. 89), le récit
qu’il fait de la construction d’un palais
pour l’empereur de Chine, qu’il a
enfermé « dans une erreur de calcul »
(un trait trop épais sur le plan).
■ Portrait p. 176 : « un vieil homme
vénérable d’une présence rayonnante ».
■ Entente mystérieuse immédiate
entre eux (p. 178). Ibrahim reconnaît
la Bague que porte toujours Tofaïr et
il est reconnu par Tofaïr à cause de
sa main toute jeune et de sa malice.
■ Nouvelle preuve de son humour :
ses « meilleures ruses », les jeunes
« garants » aveugles ; les perles
minuscules avec lesquelles le Véreux
le paie, qu’il troue avec de minuscules
vrilles pour la princesse Dévayani.
■ Résumé de ce qu’on sait de lui
p. 191 et définition de sa sagesse,
reprise p. 240 : il est « en accord
avec l’ordre cosmique du monde ».
■ Dans le roman, il apparaît donc
épisodiquement, de manière inopinée
et souvent drôle, quand il le décide.
Il participe activement – mais
secrètement – à l’action et guide
Tofaïr. Tous le cherchent, dont
Mayananda, et surtout le Guèbre.
Il est LE Maître pour tous, en arts
magiques certes, mais surtout en
philosophie.
«Q»:
■ Sur la personnalité d’Ibrahim.
«A»:
■ Raconter ses tours les plus réussis.
3) Al Razam Le Guèbre
(note : les Guèbres sont des Persans qui,
au VIIe siècle, refusent l’islamisation
et conservent la religion de Zoroastre).
■ Il est annoncé par le vizir qu’a
inventé Tofaïr pour le Bédouin le
Rapide.
■ 1er portrait p. 53 : Dès sa première
apparition il est peu sympathique ;
respectabilité glaçante.
■ 2e portrait p. 56 confirme : il plane
autour de lui une « aura de danger »,
« une émanation rouge vif ».
■ Ce portrait inquiétant se
confirmera tout au long du livre :
c’est un homme arrogant, rigoureux,
inflexible, sûr de lui, avide de
puissance, prêt à tout pour réussir.
Tofaïr (p. 95-96) le dit « sans pitié »
et le compare à un rapace, puis à
un vautour. Pour garder la bague, il
ment, vole et drogue Tofaïr.
■ L’histoire de sa vie jusqu‘à sa
rencontre avec Tofaïr est racontée
par lui-même de la p. 58 à la p. 93.
Il est depuis son adolescence la
« Lumière des orfèvres ». C’est lui
qui a fabriqué la Bague selon les
instructions de l’empereur de Chine.
■ C’est de plus un érudit
(occultisme, langues anciennes) et un
immense magicien, un sorcier à qui
de nombreux voyages sur « toutes
les terres et toutes les mers » et des
années d’apprentissage auprès de
tous les plus grands magiciens du
monde ont donné un savoir
supérieur à tous les leurs réunis
(p. 60 à p. 62).
■ Son seul « point faible », le défaut
de sa cuirasse, est Ibrahim la Main
Blanche, le Maître qu’il n’a jamais pu
égaler, dont la légèreté et l’humour
l’ont humilié, mais pour qui il
éprouve de la tendresse…
■ Et puis, pour réussir vraiment,
il est trop rigide, « trop raide »,
dit Ibrahim ; son manque de légèreté
et sa crainte de la « confusion »
le rendent aveugle : lors du combat
des mages (p. 233), où il est le
« champion de guerre » de la Perse,
véritable « Mythe vivant », il se
montre condescendant et, malgré
les prodiges qu’il accomplit (p. 278),
il présume de sa force, sous-estime
son adversaire, et se montre
Le prince des apparences 2/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5°
l’humour (p. 145). C’est un de ses
points communs avec Ibrahim
la Main blanche.
• Il sait réfléchir : justesse de ses
remarques, honnêteté intellectuelle
(p. 66).
• Il est rapide dans l’art de trouver
la parade appropriée : le silence,
la parole, la fuite, la légèreté, (p. 57).
• Il est courageux : il préfère par
exemple (p. 96) combattre que
de rendre la Bague si elle est source
de malheur.
• Sa curiosité est attisée par la
difficulté et le mystère (p. 145).
Il est joueur dans l’âme (p. 146).
• Ce qui le caractérise peut-être le
plus est son charme, auquel tout le
monde succombe, même des gens
qui ne sont pas disposés à lui rendre
service, comme Ali ou le chef des
voleurs à Chiraz.
FICHE PÉDAGOGIQUE
Fiche
3/3
Le prince des apparences - Catherine Zarcate
Les personnages (suite)
incapable d’« ouvrir » les pouvoirs
de la Bague. Déconfit, il a le bonheur
d’apprendre qu’Ibrahim l’attend.
4) Proposons aussi :
«Q»:
■ En plus de celles qui découlent
■ La princesse Dévayani : Sa
de ce qui précède, qu’a Al Razam le
Guèbre d’exceptionnel ? Quels sont
les points qui l’opposent totalement
à Tofaïr ? Que lui manque-t-il pour
réussir ? Pourra-t-il le trouver ?
Des personnages qu’on rencontre
tard dans le roman :
beauté, sa culture et sa sagesse ; sa
perspicacité ; son amour pour Tofaïr.
■ Son frère de lait, Mayananda :
celui qui a appris à force de recherches, et sait « ouvrir » la bague
encore mieux que Tofaïr.
■ Ou encore des personnages
secondaires : « réels » dans l’histoire,
comme Ali le Vert, l’homme
sinusoïdal (p. 170) ou le Véreux
(p. 149), qu’on peut articuler avec
une analyse des procédés comiques ;
ou « inventés » par le héros, comme
son « père » Sandjor (p. 98)
ou Zahima, Ali, et les coureurs du
vent du septième chapitre.
La bague et ses pouvoirs
La Bague est essentielle, c’est elle
qui « mène la danse » à partir du
moment où Tofaïr la choisit dans
l’entrepôt. Elle réunit les savoirs
du plus grand des orfèvres et du
plus grand des mages.
1) Vocabulaire
■ Distinguer la « verroterie »
(pacotille, toc, clinquant, camelote)
des pierres précieuses : le diamant,
le rubis, l’émeraude et le saphir,
qu’on fait nommer et décrire ;
et des pierres fines, comme l’opale,
la turquoise, l’améthyste ou l’aiguemarine, et le lapis-lazuli de la bague
(« pierre d’azur », pierre fine d’un
bleu d’azur ou d’outremer). Parler de
leur éclat, de leur pureté, de leur
eau.
■ Sur la bague : le chaton (= la tête
d’une bague, où s’enchâsse une
pierre précieuse). Tailler, monter,
sertir, enchâsser une pierre précieuse.
■ L’orfèvre, le joaillier.
2) Description et histoire
de l’« adorable merveille »
Elles se font en plusieurs temps :
■ Tofaïr la découvre, l’emporte
et la garde (p. 11-13, et p. 15).
■ Le Bédouin le Rapide découvre
qu’elle indique l’est (p. 48).
■ Tofaïr rencontre grâce à elle
aussitôt à son doigt.
l’orfèvre qui l’a fabriquée pour
l’empereur de Chine trente ans
auparavant p. 56 (on ne sait pas
encore qui c’est).
■ Il a découvert deux choses :
la Bague se protège elle-même
et elle n’appartient à personne,
mais croise la route de certains ;
elle a « transformé sa vie » (p. 149).
■ Récit de sa fabrication par Al
Razam l’orfèvre, avec l’aide d’Ibrahim
p. 71-76. -> On sait à ce moment-là
que cette bague merveilleuse est aussi
une boîte à musique et une boussole
qui indique l’est.
■ On apprend p. 90 que c’est un
objet magique. Le Guèbre a inscrit
sur ses rouages des signes magiques,
dangereux, prétend-il, s’ils sont mis
dans un certain ordre.
«Q»
■ À ce point de l’histoire : Où Tofaïr
l’a-t-il trouvée ? Quelles sont ses
particularités ? Qui l’a fabriquée ?
Pour qui ? Quand ? Avec l’aide de
qui pour l’invention ? En combien de
temps pour la fabrication ?
■ Qu’a inscrit le Guèbre par erreur
sur les rouages ? Résultat ? Pourquoi
veut-il la récupérer ?
3) Ses aventures
■ Perdue p. 139, volée par le
Guèbre, qui a drogué Tofaïr. Celui-ci
se sent responsable de la bague
(p. 141).
■ Reconnue p. 181 par le Guide
aveugle.
4) Son véritable pouvoir
■ Elle est enfin nommée p280
par le Guèbre : c’est la « Bague des
Apparences ».
■ Connue pour ses véritables
pouvoirs qu’il faut savoir « ouvrir »,
chose que feront lors du combat
Tofaïr « par affinité » et Mayananda
par science : elle permet à Tofaïr
de se transformer à volonté, et à
Mayananda de réaliser une succession
éblouissante de transformations
(p. 300 à p. 304).
■ On découvre alors qu’elle a déjà
transformé Tofaïr tout au long
de l’histoire, lui faisant chaque fois
prendre l’apparence de celui qu’on
attend : l’ambassadeur de l’Inde,
Hassan le frère du Rapide, le
champion indien Mayananda enfin.
■ Retrouvée p. 173, volée au
5) Sa transmission
■ Objet de la quête de Mayananda,
Guèbre par Ali pour Tofaïr et remise
c’est à lui qu’elle est transmise.
Le pouvoir de la magie
■ En dehors de Tofaïr, qui ne
■ Il est capable de prodiges, ainsi
connaît pas l’objet de sa quête,
n’a rien cherché, et réussit par l’imagination, la légèreté et l’humour,
les autres personnages cherchent
à acquérir une sagesse inséparable
de la magie : le Guèbre s’instruit
auprès des plus grands mages, qu’il
quitte après les avoir dépassés.
que Mayananda, plus jeune et plus
pur, qui le dépasse en un an.
Mais le seul vrai mage est Ibrahim,
qui vit dans l’ombre et ne cherche
aucun profit de ses pouvoirs.
recenser dans cette histoire tout ce
qui, de la construction des palais
à la fabrication de la Bague, des
transformations des apparences tout
au long du roman au florilège de la
fin, s’accomplit par magie.
«A»
■ Les enfants se feront un plaisir de
■ Noter au passage le vocabulaire
des sciences occultes (p. 58-59).
Le pouvoir de la parole
■ Le pouvoir de la parole, inspirée
par l’imagination, se manifeste
partout dans cette histoire où tout
est conte et emboîtement de contes.
explicitement référence p. 39. Tofaïr
a recours plusieurs fois à cette parade, face au Rapide par exemple, ou
au Guèbre.
■ Parler permet de faire plaisir et de
■ Elle peut devenir une arme tout
faire passer le temps : Tofaïr « fait
passer le désert » à ses compagnons
de voyage en leur racontant sa vie et
des histoires qu’il invente pour leur
plaire.
court, dans un combat oratoire par
exemple : c’est par la parole que
Tofaïr gagne à la fin du roman la
première manche de son combat
contre le Guèbre.
■ La parole inspirée permet aussi de
■ La parole peut enfin avoir des
se tirer d’affaire lorsqu’on est en
danger : le modèle est bien sûr
Shéhérazade, à laquelle le texte fait
pouvoirs beaucoup plus inquiétants :
elle introduit un doute sur la réalité
et crée ce qui n’existait pas avant
elle. Les histoires inventées par Tofaïr
deviennent réalité, la réalité copie
l’invention (ce qui peut engendrer
chez lui la terreur p. 54 et p. 56,
ou parfois le rire).
■ La parole, qui s’accommode bien
du mensonge, est dans ce roman
inséparable de l’humour. Toutes
les histoires de Tofaïr en sont
imprégnées. Voir p. 121 : « Lui qui
mentait allait raconter à cet homme
sans humour sa propre histoire, pour
prouver la vérité de ses mensonges. »
L’ a r t d u c o n t e u r
Observation
■ On pourra faire remarquer aux enfants la richesse des techniques : les formules innombrables pour attirer
et maintenir l’attention, les manières de se faire prier – ce que fait tout bon conteur (p. 231), les manières pour
anticiper, ou clore un moment tout en annonçant un développement ultérieur (ex. : p. 11, p. 14, p. 20, p. 37...).
Les interventions du conteur, les adresses aux lecteurs (ex. : p. 116-117, p. 134-136), les façons de l’impliquer
(p. 139, p. 144, p. 308). Les façons de se débarrasser d’un personnage (p. 308 par exemple).
Activités
■ Enquêter. Y a-t-il des conteurs dans les pays que vous connaissez ? Comment cela se passe-t-il ?
Où se mettent les auditeurs ? Comment le conteur attire-t-il leur attention ? Sollicite-t-il leur participation ?
■ Raconter : Faire « conter » oralement par les enfants des histoires qu’ils connaissent. On peut aussi isoler
l’un ou l’autre des « tiroirs » présents dans le roman pour le faire raconter.
Autres possibilités : l’erreur de calcul dans la construction du palais
(p. 76 à p. 87) ou la ville cachée dans la ville à Chiraz (p. 139
à p. 167).
■ Proposer aux enfants de réutiliser les techniques relevées
ci-dessus, ou quelques-unes des « formulettes du conteur »
collectées par « Apple-paille », faciles à consulter sur :
http://monsite.wanadoo.fr/formulettesdeconteur/.
■ Écouter un « vrai » conteur, peut-être Catherine Zarcate elle-même.
La plupart des bibliothèques organisent aussi des séances de contes. Pour
connaître au jour le jour les diverses manifestations autour du conte dans
toutes les régions, on peut consulter sur http://www.conteur.com/.
Le prince des apparences 3/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5°
Qu’il s’agisse de l’auteur du livre ou de ses personnages, tout le monde déploie donc un art consommé du
conte qui fait « passer le désert » aux personnages et aux lecteurs. Il s’agit de raconter : « selon la grande
tradition, sans omettre un détail, ni un détail du détail ».

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