Fiche pédagogique - Bayard Milan Education
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Fiche FICHE PÉDAGOGIQUE 1/3 Le prince des apparences Catherine Zarcate Collection Estampille, Bayard Jeunesse 2003 Collection Les romans de Je Bouquine, 2005 Au cours des rubriques qui suivent, les petits questionnaires et suggestions d’activités sont signalés respectivement par « Q » et par « A ». Résumé À Bagdad, le jeune Tofaïr fait partie de la corporation des parasites, qui cultivent l’art de « s’inviter » à toutes les fêtes. Tofaïr, le meilleur de tous, est désigné pour s’incruster à la réception donnée en l’honneur de la visite de l’ambassadeur d’Inde. C’est sous l’apparence d’un véritable prince qu’il se présente, avec au doigt une bague étonnante. Il réussit sa mission au-delà de ses espérances : le grand vizir le prend pour l’ambassadeur en personne. Pris au piège de son rôle, Tofaïr se retrouve, à l’aube, à la tête de la caravane qui doit le ramener en Inde. Commence alors une fuite en avant riche en rebondissements : de Bagdad à Chiraz, de Chiraz en Inde, de villes en déserts, de rencontre en rencontre, Tofaïr déjoue tous les dangers grâce à son charme, au pouvoir de son imagination, à son art de conter, et à la fameuse bague, dont le mystère le touche de plus en plus près. C’est en Inde qu’il découvrira tous ses pouvoirs, en usera pour le bien du royaume et sera récompensé par... le titre d’ambassadeur de l’Inde à Bagdad. Ce voyage initiatique, et particulièrement la rencontre d’un grand mage, lui auront permis d’approcher, au-delà des apparences, sa propre vérité. La princesse indienne, sa bien-aimée, ne s’y trompe pas : elle l’aime pour lui-même. Genre et Construction Le Prince des apparences est un roman d’aventures écrit par une conteuse qui est une grande admiratrice des Mille et une nuits. C’est aussi un roman initiatique et un conte philosophique. C’est un texte d’accès aisé, mais vertigineux, une nouvelle porte s’ouvrant à chaque pas dans chaque récit : autour de la quête, centrale, du héros, un emboîtement de contes, dont les motifs se retrouvent comme en abyme, fait s’entrelacer le « réel » du conte et les « inventions » de ses personnages. La ligne narrative principale, dont les titres des onze chapitres donnent le fil, est truffée de « tiroirs » plus ou moins indépendants, signalés dans les sous-chapitres. Suggestions pour aborder le texte 1) Premier temps ■ On pourra commencer par la couverture, et aborder, sans s’y appesantir, la question des « apparences » à propos du titre (on y reviendra plus tard). ■ Le texte, qui se prête à une lecture orale, pourra alors être « mis en oreille » par l’enseignant, à la manière des conteurs. ■ Ce peut être l’occasion de balayer quelques points utiles, comme la définition du « parasite », le temps et les lieux de l’aventure, la couleur orientale,… 2) Deuxième temps ■ On pourra ensuite former des équipes, chargées de réunir des données concernant par exemple la bague et les personnages principaux : Tofaïr, le Guèbre, Ibrahim (la princesse et d’autres éventuellement ). ■ Des repères, évidemment non exhaustifs, seront donnés à cette fin dans les différentes rubriques. ■ On fera appel aux équipes lorsqu’on traitera ces questions, ou au cours de la lecture si celle-ci est suivie. 3) Troisième temps : la lecture ■ Seul problème pour certains enfants : la longueur. Il est envisageable de laisser momentanément de côté dans l’étude l’un ou l’autre des savoureux « tiroirs », comme l’histoire de Zahima (p. 195 à 218) ou celle de Sandjor (p. 98 à 120 et p. 122 à 132), ainsi que celle du vase d’argile, p. 282 à 295), en les réservant pour les exercices de conte (voir Activités). 4) Quatrième temps ■ Une réflexion sur le sens profond du texte, en utilisant surtout le titre de la 9e partie : « Tofaïr face à lui-même » et le retour de Tofaïr à son point de départ. ■ Selon le niveau des élèves, on insistera plus ou moins sur les pouvoirs magiques de la bague. ■ On creusera plus ou moins la question philosophique. Enfin, tout au long de la lecture, on fera apprécier et pratiquer l’art du conteur et l’humour. Première approche Mots voisins : aspect, allure, air, extérieur, mine, tournure, forme, dehors, façade. À observer avant la lecture, avec une vérification après la lecture. Insister sur le mouvement, la fuite en avant ou la quête, les couleurs, le soleil, le désert, et la ville qui se profile ; les 1ère et 4e de couverture qui se prolongent. ■ Pensent-ils plutôt aux vêtements, à la prestance ou à l’expression ? «Q» ■ De quel paysage s’agit-il ? ■ Cette couverture vous plaît-elle ? Pourquoi ? Que fait-elle attendre ? ■ Qui sont les personnages ? Où vont-ils ? Voit-on les visages ? Pourquoi ? 2) Le titre Les « apparences » L’apparence est peut-être le mot qui revient le plus souvent dans le roman, qu’il s’agisse du « prince des apparences », de « l’art étrange des apparences », de « la bague des apparences », du « Maître des apparences »… «A» ■ Débattre sur ce que les enfants mettent sous le mot « apparence ». «Q» ■ Que sait-on de quelqu’un en observant son « apparence » ? Son milieu social ? Son origine, campagnarde ou citadine ? Son activité habituelle ? ■ Devine-t-on s’il est intelligent, honnête, franc, généreux... ? Peut-on être pris pour ce qu’on n’est pas ? Pourquoi ? «A» ■ Décrire un ou des personnages dont on pourrait prendre l’apparence (voir chap. 1) pour s’introduire dans un milieu qui n’est pas le sien. Essayer de saisir ce qui fait sa spécificité. ■ Puis le jouer. 3) Le vocabulaire Le « parasite » Dans l’Antiquité, le parasite est un commensal attaché à la table d’un riche qu’il doit divertir. Au sens moderne, il s’agit d’une personne qui se nourrit en sachant se faire inviter chez les autres, mais aussi, beaucoup plus largement, qui vit dans l’oisiveté, aux dépens de la société, alors qu’elle pourrait subvenir à ses besoins. (On peut aussi évoquer les animaux et les plantes parasites.) Dans le roman, il s’agit d’un « vrai » métier ; ceux qui le pratiquent ont un surnom selon leur spécialité (p. 34). Ils sont réunis en « corporation ». «Q» ■ Où se réunit la corporation des parasites ? Qu’y a-t-il dans l’entrepôt ? ■ Comment Tofaïr y est-il entré ? Comment se transforme-t-il ? 4) Le temps et les lieux Le conte se passe dans des temps reculés et des lieux très éloignés. ■ C’est l’époque d’Haroun Al Rachid, calife qui a régné de 786 à 809, soit l’époque de Charlemagne. Sur l’Irak, Bagdad et Haroun Al Rachid, on peut consulter le site : http://www.grioo.com/info221.html ■ Le voyage de Tofaïr est un immense périple en caravane, à dos de chameau, sans doute plus de 3 500 km, qui couvre une grande Le prince des apparences 1/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5° 1) La couverture Attentes du lecteur FICHE PÉDAGOGIQUE Fiche 2/3 Le prince des apparences - Catherine Zarcate Première approche (suite) partie du Moyen-Orient (dit aussi Proche-Orient) avant d’arriver en Inde. • Bagdad, Irak (p. 7 à p. 24). • Traversée du désert de 11 jours, (p. 25 à p. 32) avant l’attaque (p. 37-38) des Buveurs de sang. • Arrivée à Chiraz en Perse (Iran), et long séjour (p. 53 à p. 174). • Départ de Chiraz pour l’Inde (p. 174), avec la caravane du Véreux. Des jours et des jours de voyage, puis traversée du désert avec le Guide aveugle. • Arrivée en Inde (p. 227) : guerre des mages. Nommé ambassadeur de l’Inde -> retour programmé à Bagdad (p. 326). «A»: ■ Faire repérer l’itinéraire sur une carte. 5) La couleur orientale ■ Le ton est donné dès la couverture et les premières lignes du texte. ■ Le vocabulaire, qu’il s’agisse de l’Irak, de la Perse ou de l’Inde, concerne : • La ville, ses labyrinthes, ses souks distincts par corporation (voir le souk des voleurs à Chiraz p. 151) ; ses joueurs de luth et d’aoud ; les psalmodies de ses mendiants. Les refuges (caravansérail ou khan) qu’elle offre aux voyageurs et aux caravanes. Le hammam. Chiraz, avec sa deuxième ville imbriquée dans la première. • Les palais (« réels » ou « inventés »), leurs antichambres et leurs dédales, le harem. Les sofas, les divans. Le luxe dans les palais et les campements des princes : brocarts, soies de Mossoul, épées damasquinées, moucharabiehs et arabesques (p. 171-172). • La société au Moyen-Orient. Le Vizir, ministre siégeant au Divan, sous l’Empire ottoman. Le grand Vizir, Premier ministre, le calife, souverain musulman, successeur de Mahomet, investi du pouvoir temporel et spirituel ; en Chine l’empereur, en Inde, le roi, la maharani, la princesse. Les riches tout-puissants, les pauvres omniprésents. Les voleurs organisés. • Le désert et les caravanes, dès le chap.2, la caravane, les caravaniers, les chameaux et leur bât, les chevaux arabes ; les bédouins ; la lente progression de la caravane p. 25-28. Mais aussi l’attaque des pilleurs de caravane p. 38, la marche forcée, la tempête de sable et la façon d’y survivre ; les puits et les oasis, les campements ; le souci constant de l’orientation. • En Inde, les éléphants et leur cornac, les palanquins. L’hospitalité, la politesse, les « salams », le thé de bienvenue. ■ On pourra aussi se délecter des formules « à l’orientale », formules fleuries ; métaphores pour exprimer un jugement. Politesse orientale (meilleur exemple p. 177) ; formule constante pour exprimer la soumission : « J’écoute et j’obéis ». Formules pour jurer (p. 33) ; injures (p. 79) ; imprécations (p. 251)… 6) Le comique ■ Certaines scènes sont des scènes de farce, comme celle des « prédateurs de buffet » (p. 34 à p. 36) ou celle du Véreux puant, p. 150. ■ Comique plus léger : scène de l’empereur de Chine, p. 79 ; personnage d’Ali le Vert, particulièrement lors de l’épisode du vol de la Bague (p. 171 à p. 173). ■ Comique verbal des adjectifs (ex. : p. 150) et des apostrophes (exemples amusants p. 159-160 et surtout p. 228). «A»: ■ On peut aisément faire jouer ou parodier certaines de ces scènes. Les personnages 1) Tofaïr Repères : ■ Tofaïr adolescent : premier portrait p. 10, qui se précisera tout au long du roman, et d’abord jusqu’à la p. 23 : beauté, charme, « classe » sourire irrésistible. ■ Origines et naissance, enfance : contées dans le récit qu’il fait à ses compagnons au cours de la traversée du désert, p. 28 à p. 37 (né d’une servante dans un caravansérail). ■ Apprentissage : curieux de tout, il apprend de tous dans des domaines aussi variés que la poésie, la musique, la lecture et l’écriture ; les tours de baladins ; les techniques – tissage, teinture, orfèvrerie ; la chamellerie et l’arithmétique. L’amour du savoir lui a été transmis par un homme de passage (cf. sous-chapitre des « sept portes »). Il accumule « un savoir désordonné mais remarquable ». Rapide, discret, rusé (il sera souvent nommé « le père des ruses »), adroit, il connaît la ville et ses bas-fonds comme sa poche, et fréquente des gens de tous les milieux. C’est un citadin. Il devient à Bagdad « le meilleur des messagers » (p. 32), mais rêve d’aventures et voudrait « vivre toutes les vies » (p. 36-37). ■ Sa personnalité : Il est doué d’une imagination prodigieuse, d’un grand pouvoir d’invention, une « invention immédiate », qui coule de lui comme un « fleuve » (p. 96). • Il « fait corps avec ses inventions » au point de s’y perdre parfois. • Il aime la fantaisie (p. 61) ne perd jamais longtemps son sens de Les personnages (suite) magicien aux pouvoirs insondables » (p. 63), à la « main gauche transparente » (p. 64). On pouvait le trouver tant qu’elle le restait, d’où l’urgence pour Al Razam de le chercher. Au cours du roman ■ À mesure qu’il voyage, toutes ces ■ Rencontré pour la première fois par Tofaïr sous l’aspect du Guide aveugle dans le désert. caractéristiques s’approfondissent, et sa rencontre avec Ibrahim la Main Blanche, auquel il s’attache immédiatement, donne un sens à sa vie. Il se sent désormais de plus en plus concerné par la bague et ses pouvoirs. Il se sent au centre des choses, et se trouve lui-même. Selon la prédiction d’Ibrahim, il a « rempli de réalité le vide qui était en lui ». La princesse Dévayani tombe amoureuse de lui dès qu’elle le voit, et bien qu’il ait alors une autre apparence, parce qu’il est lui-même, au-delà des apparences. Il montre son « cœur de prince » en remplaçant modestement Myananda au combat. «Q»: ■ Elles peuvent porter sur tout ce qui a été repéré. On ajoutera peut-être : Qui était Tofaïr au début du roman ? Qu’est-il devenu à la fin ? Qu’aura-t-il cherché ? Qu’aura-t-il trouvé ? 2) Ibrahim La Main Blanche Repères : ■ Il est d’abord décrit par Al Razam le Guèbre (p. 63 à p. 92). ■ Sa venue avait été signalée par les astres, comme celle d’un homme né adulte (c’est Tofaïr qui lui inventera une mère qu’il n’a pas eue – Zahima p. 195 à p. 218), « un extraordinaire ■ Al Razam l’a cherché obstinément, l’a rencontré en Chine, est devenu son disciple, mais ne l’a jamais compris car c’est un homme à la fois immensément savant et plein d’humour et de malice, taquin, qui ne se soucie pas du pouvoir (p. 69). Ibrahim a aidé Al Razam à concevoir les plans de la Bague. Une fois sa main devenue visible, il a disparu. ■ Ses pouvoirs magiques et son sens de l’humour (p. 76 à p. 89), le récit qu’il fait de la construction d’un palais pour l’empereur de Chine, qu’il a enfermé « dans une erreur de calcul » (un trait trop épais sur le plan). ■ Portrait p. 176 : « un vieil homme vénérable d’une présence rayonnante ». ■ Entente mystérieuse immédiate entre eux (p. 178). Ibrahim reconnaît la Bague que porte toujours Tofaïr et il est reconnu par Tofaïr à cause de sa main toute jeune et de sa malice. ■ Nouvelle preuve de son humour : ses « meilleures ruses », les jeunes « garants » aveugles ; les perles minuscules avec lesquelles le Véreux le paie, qu’il troue avec de minuscules vrilles pour la princesse Dévayani. ■ Résumé de ce qu’on sait de lui p. 191 et définition de sa sagesse, reprise p. 240 : il est « en accord avec l’ordre cosmique du monde ». ■ Dans le roman, il apparaît donc épisodiquement, de manière inopinée et souvent drôle, quand il le décide. Il participe activement – mais secrètement – à l’action et guide Tofaïr. Tous le cherchent, dont Mayananda, et surtout le Guèbre. Il est LE Maître pour tous, en arts magiques certes, mais surtout en philosophie. «Q»: ■ Sur la personnalité d’Ibrahim. «A»: ■ Raconter ses tours les plus réussis. 3) Al Razam Le Guèbre (note : les Guèbres sont des Persans qui, au VIIe siècle, refusent l’islamisation et conservent la religion de Zoroastre). ■ Il est annoncé par le vizir qu’a inventé Tofaïr pour le Bédouin le Rapide. ■ 1er portrait p. 53 : Dès sa première apparition il est peu sympathique ; respectabilité glaçante. ■ 2e portrait p. 56 confirme : il plane autour de lui une « aura de danger », « une émanation rouge vif ». ■ Ce portrait inquiétant se confirmera tout au long du livre : c’est un homme arrogant, rigoureux, inflexible, sûr de lui, avide de puissance, prêt à tout pour réussir. Tofaïr (p. 95-96) le dit « sans pitié » et le compare à un rapace, puis à un vautour. Pour garder la bague, il ment, vole et drogue Tofaïr. ■ L’histoire de sa vie jusqu‘à sa rencontre avec Tofaïr est racontée par lui-même de la p. 58 à la p. 93. Il est depuis son adolescence la « Lumière des orfèvres ». C’est lui qui a fabriqué la Bague selon les instructions de l’empereur de Chine. ■ C’est de plus un érudit (occultisme, langues anciennes) et un immense magicien, un sorcier à qui de nombreux voyages sur « toutes les terres et toutes les mers » et des années d’apprentissage auprès de tous les plus grands magiciens du monde ont donné un savoir supérieur à tous les leurs réunis (p. 60 à p. 62). ■ Son seul « point faible », le défaut de sa cuirasse, est Ibrahim la Main Blanche, le Maître qu’il n’a jamais pu égaler, dont la légèreté et l’humour l’ont humilié, mais pour qui il éprouve de la tendresse… ■ Et puis, pour réussir vraiment, il est trop rigide, « trop raide », dit Ibrahim ; son manque de légèreté et sa crainte de la « confusion » le rendent aveugle : lors du combat des mages (p. 233), où il est le « champion de guerre » de la Perse, véritable « Mythe vivant », il se montre condescendant et, malgré les prodiges qu’il accomplit (p. 278), il présume de sa force, sous-estime son adversaire, et se montre Le prince des apparences 2/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5° l’humour (p. 145). C’est un de ses points communs avec Ibrahim la Main blanche. • Il sait réfléchir : justesse de ses remarques, honnêteté intellectuelle (p. 66). • Il est rapide dans l’art de trouver la parade appropriée : le silence, la parole, la fuite, la légèreté, (p. 57). • Il est courageux : il préfère par exemple (p. 96) combattre que de rendre la Bague si elle est source de malheur. • Sa curiosité est attisée par la difficulté et le mystère (p. 145). Il est joueur dans l’âme (p. 146). • Ce qui le caractérise peut-être le plus est son charme, auquel tout le monde succombe, même des gens qui ne sont pas disposés à lui rendre service, comme Ali ou le chef des voleurs à Chiraz. FICHE PÉDAGOGIQUE Fiche 3/3 Le prince des apparences - Catherine Zarcate Les personnages (suite) incapable d’« ouvrir » les pouvoirs de la Bague. Déconfit, il a le bonheur d’apprendre qu’Ibrahim l’attend. 4) Proposons aussi : «Q»: ■ En plus de celles qui découlent ■ La princesse Dévayani : Sa de ce qui précède, qu’a Al Razam le Guèbre d’exceptionnel ? Quels sont les points qui l’opposent totalement à Tofaïr ? Que lui manque-t-il pour réussir ? Pourra-t-il le trouver ? Des personnages qu’on rencontre tard dans le roman : beauté, sa culture et sa sagesse ; sa perspicacité ; son amour pour Tofaïr. ■ Son frère de lait, Mayananda : celui qui a appris à force de recherches, et sait « ouvrir » la bague encore mieux que Tofaïr. ■ Ou encore des personnages secondaires : « réels » dans l’histoire, comme Ali le Vert, l’homme sinusoïdal (p. 170) ou le Véreux (p. 149), qu’on peut articuler avec une analyse des procédés comiques ; ou « inventés » par le héros, comme son « père » Sandjor (p. 98) ou Zahima, Ali, et les coureurs du vent du septième chapitre. La bague et ses pouvoirs La Bague est essentielle, c’est elle qui « mène la danse » à partir du moment où Tofaïr la choisit dans l’entrepôt. Elle réunit les savoirs du plus grand des orfèvres et du plus grand des mages. 1) Vocabulaire ■ Distinguer la « verroterie » (pacotille, toc, clinquant, camelote) des pierres précieuses : le diamant, le rubis, l’émeraude et le saphir, qu’on fait nommer et décrire ; et des pierres fines, comme l’opale, la turquoise, l’améthyste ou l’aiguemarine, et le lapis-lazuli de la bague (« pierre d’azur », pierre fine d’un bleu d’azur ou d’outremer). Parler de leur éclat, de leur pureté, de leur eau. ■ Sur la bague : le chaton (= la tête d’une bague, où s’enchâsse une pierre précieuse). Tailler, monter, sertir, enchâsser une pierre précieuse. ■ L’orfèvre, le joaillier. 2) Description et histoire de l’« adorable merveille » Elles se font en plusieurs temps : ■ Tofaïr la découvre, l’emporte et la garde (p. 11-13, et p. 15). ■ Le Bédouin le Rapide découvre qu’elle indique l’est (p. 48). ■ Tofaïr rencontre grâce à elle aussitôt à son doigt. l’orfèvre qui l’a fabriquée pour l’empereur de Chine trente ans auparavant p. 56 (on ne sait pas encore qui c’est). ■ Il a découvert deux choses : la Bague se protège elle-même et elle n’appartient à personne, mais croise la route de certains ; elle a « transformé sa vie » (p. 149). ■ Récit de sa fabrication par Al Razam l’orfèvre, avec l’aide d’Ibrahim p. 71-76. -> On sait à ce moment-là que cette bague merveilleuse est aussi une boîte à musique et une boussole qui indique l’est. ■ On apprend p. 90 que c’est un objet magique. Le Guèbre a inscrit sur ses rouages des signes magiques, dangereux, prétend-il, s’ils sont mis dans un certain ordre. «Q» ■ À ce point de l’histoire : Où Tofaïr l’a-t-il trouvée ? Quelles sont ses particularités ? Qui l’a fabriquée ? Pour qui ? Quand ? Avec l’aide de qui pour l’invention ? En combien de temps pour la fabrication ? ■ Qu’a inscrit le Guèbre par erreur sur les rouages ? Résultat ? Pourquoi veut-il la récupérer ? 3) Ses aventures ■ Perdue p. 139, volée par le Guèbre, qui a drogué Tofaïr. Celui-ci se sent responsable de la bague (p. 141). ■ Reconnue p. 181 par le Guide aveugle. 4) Son véritable pouvoir ■ Elle est enfin nommée p280 par le Guèbre : c’est la « Bague des Apparences ». ■ Connue pour ses véritables pouvoirs qu’il faut savoir « ouvrir », chose que feront lors du combat Tofaïr « par affinité » et Mayananda par science : elle permet à Tofaïr de se transformer à volonté, et à Mayananda de réaliser une succession éblouissante de transformations (p. 300 à p. 304). ■ On découvre alors qu’elle a déjà transformé Tofaïr tout au long de l’histoire, lui faisant chaque fois prendre l’apparence de celui qu’on attend : l’ambassadeur de l’Inde, Hassan le frère du Rapide, le champion indien Mayananda enfin. ■ Retrouvée p. 173, volée au 5) Sa transmission ■ Objet de la quête de Mayananda, Guèbre par Ali pour Tofaïr et remise c’est à lui qu’elle est transmise. Le pouvoir de la magie ■ En dehors de Tofaïr, qui ne ■ Il est capable de prodiges, ainsi connaît pas l’objet de sa quête, n’a rien cherché, et réussit par l’imagination, la légèreté et l’humour, les autres personnages cherchent à acquérir une sagesse inséparable de la magie : le Guèbre s’instruit auprès des plus grands mages, qu’il quitte après les avoir dépassés. que Mayananda, plus jeune et plus pur, qui le dépasse en un an. Mais le seul vrai mage est Ibrahim, qui vit dans l’ombre et ne cherche aucun profit de ses pouvoirs. recenser dans cette histoire tout ce qui, de la construction des palais à la fabrication de la Bague, des transformations des apparences tout au long du roman au florilège de la fin, s’accomplit par magie. «A» ■ Les enfants se feront un plaisir de ■ Noter au passage le vocabulaire des sciences occultes (p. 58-59). Le pouvoir de la parole ■ Le pouvoir de la parole, inspirée par l’imagination, se manifeste partout dans cette histoire où tout est conte et emboîtement de contes. explicitement référence p. 39. Tofaïr a recours plusieurs fois à cette parade, face au Rapide par exemple, ou au Guèbre. ■ Parler permet de faire plaisir et de ■ Elle peut devenir une arme tout faire passer le temps : Tofaïr « fait passer le désert » à ses compagnons de voyage en leur racontant sa vie et des histoires qu’il invente pour leur plaire. court, dans un combat oratoire par exemple : c’est par la parole que Tofaïr gagne à la fin du roman la première manche de son combat contre le Guèbre. ■ La parole inspirée permet aussi de ■ La parole peut enfin avoir des se tirer d’affaire lorsqu’on est en danger : le modèle est bien sûr Shéhérazade, à laquelle le texte fait pouvoirs beaucoup plus inquiétants : elle introduit un doute sur la réalité et crée ce qui n’existait pas avant elle. Les histoires inventées par Tofaïr deviennent réalité, la réalité copie l’invention (ce qui peut engendrer chez lui la terreur p. 54 et p. 56, ou parfois le rire). ■ La parole, qui s’accommode bien du mensonge, est dans ce roman inséparable de l’humour. Toutes les histoires de Tofaïr en sont imprégnées. Voir p. 121 : « Lui qui mentait allait raconter à cet homme sans humour sa propre histoire, pour prouver la vérité de ses mensonges. » L’ a r t d u c o n t e u r Observation ■ On pourra faire remarquer aux enfants la richesse des techniques : les formules innombrables pour attirer et maintenir l’attention, les manières de se faire prier – ce que fait tout bon conteur (p. 231), les manières pour anticiper, ou clore un moment tout en annonçant un développement ultérieur (ex. : p. 11, p. 14, p. 20, p. 37...). Les interventions du conteur, les adresses aux lecteurs (ex. : p. 116-117, p. 134-136), les façons de l’impliquer (p. 139, p. 144, p. 308). Les façons de se débarrasser d’un personnage (p. 308 par exemple). Activités ■ Enquêter. Y a-t-il des conteurs dans les pays que vous connaissez ? Comment cela se passe-t-il ? Où se mettent les auditeurs ? Comment le conteur attire-t-il leur attention ? Sollicite-t-il leur participation ? ■ Raconter : Faire « conter » oralement par les enfants des histoires qu’ils connaissent. On peut aussi isoler l’un ou l’autre des « tiroirs » présents dans le roman pour le faire raconter. Autres possibilités : l’erreur de calcul dans la construction du palais (p. 76 à p. 87) ou la ville cachée dans la ville à Chiraz (p. 139 à p. 167). ■ Proposer aux enfants de réutiliser les techniques relevées ci-dessus, ou quelques-unes des « formulettes du conteur » collectées par « Apple-paille », faciles à consulter sur : http://monsite.wanadoo.fr/formulettesdeconteur/. ■ Écouter un « vrai » conteur, peut-être Catherine Zarcate elle-même. La plupart des bibliothèques organisent aussi des séances de contes. Pour connaître au jour le jour les diverses manifestations autour du conte dans toutes les régions, on peut consulter sur http://www.conteur.com/. Le prince des apparences 3/3 • 2005 • Illustratrice : Elen Usdin • Création : La Clique Paris 5° Qu’il s’agisse de l’auteur du livre ou de ses personnages, tout le monde déploie donc un art consommé du conte qui fait « passer le désert » aux personnages et aux lecteurs. Il s’agit de raconter : « selon la grande tradition, sans omettre un détail, ni un détail du détail ».