Claude Gauvard La sorcellerie en France à la fin du
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Claude Gauvard La sorcellerie en France à la fin du
Université Charles de Prague Centre français de recherche en sciences sociales ATELIER EN SCIENCES HISTORIQUES DE PRAGUE PRAŽSKÝ SEMINÁŘ HISTORICKÝCH VĚD Séance du jeudi 20 octobre 2011 à 9h10 CEFRES, Štěpánská 35, Prague 1 (5e étage) Claude Gauvard Professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Membre honoraire de l’Institut universitaire de France La sorcellerie en France à la fin du Moyen Âge : un crime de femme ? Résumé Cette matinée sera consacrée à l’un des grands thèmes rattachés au Moyen Âge : la sorcellerie. Dans l’imaginaire collectif, elle est associée à la figure féminine et à ce qu’il est habituel d’appeler les « temps obscurs du Moyen Âge », si bien que l’expression « chasse aux sorcières » pour désigner la répression de ce crime est devenue banale. Pourtant la pratique de la sorcellerie, faite d’un savoir multiséculaire, est loin d’être réservée aux femmes. Les hommes peuvent aussi la transmettre, à commencer par les hommes d’armes. Les archives judiciaires des XIIIe-XVe siècles qui constituent les principales sources de cet exposé, montrent que des sorciers peuvent aussi être condamnés. Au cours de cet exposé, Claude Gauvard s’emploiera à déficeler ce qu’elle appelle le « mythe de la femme sorcière ». Si la figure de la femme sorcière est en grande partie une construction littéraire du XIXe siècle, qui prend place dans la vision que les historiens d’alors ont pu se faire du Moyen Âge, son existence remonte en réalité à la fin du Moyen Âge. C’est en effet au XVe siècle que la femme devient la partenaire privilégiée du diable dans les récits d’orgies, de vols nocturnes et autres accouplements démoniaques. Dans quelle mesure cette image a-t-elle influencé la pratique des juges médiévaux ? Peut-on parler, dès cette époque, de « chasse aux sorcières » ? Claude Gauvard est professeur émérite à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Élève de Bernard Guenée et influencée par les travaux de Jacques Le Goff, elle s’est consacrée à l’histoire de la justice à la fin du Moyen Âge. Elle s’intéresse en particulier aux modes de régulation du lien social dans la société ritualisée de la fin du Moyen Âge. S’attachant aux usages, aux procédures et aux discours de la grâce, de la rémission et de l’arbitrage, elle montre la prégnance de la notion d’honneur dans la société médiévale. Publications : – Le Moyen Âge, Paris, la Martinière, coll. « Hors collection », 2010. – « De grace especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, 2 vol., Paris, Publications de la Sorbonne, 1991 (rééd. 2010). – L’Enquête au Moyen Âge, Rome, École française de Rome, 2008. – Avec Jacques Chiffoleau et Andrea Zorzi (dir.), Pratiques sociales et politiques judiciaires dans les villes de l’Occident à la fin du Moyen Âge, Rome, École française de Rome, 2007. – Violence et ordre public au Moyen Âge, Paris, Picard, 2005. – Avec Loïc Cadiet, Frédéric Chauvaud, Pauline Schmitt-Pantel et Myriam Tsikounas (dir.), Figures de femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010. – Avec Alain de Libera et Michel Zink (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 2002.