LLAMOUR, LA GUERRE - Théâtre Les Tanneurs

Transcription

LLAMOUR, LA GUERRE - Théâtre Les Tanneurs
Librement inspiré de Shakespeare
Selma Alaoui / Mariedl
1 > 5.10.13 – 20h30
8 > 12.10.13 – 20h30
Contact presse Marie Depré / Juliette Mogenet
[email protected] / [email protected]
02/213 70 52
© Niko Tavernise
l’amour, la guerre
« Génération perdue », « fin des idéaux »… A contre-courant du discours de crise, Selma Alaoui
explore comment « dans notre monde les choses bougent et évoluent, des foules se mobilisent,
croient en l’avenir, prennent des risques, rêvent et font la révolution ».
Laissons là notre nostalgie des révoltes d’antan, des années soixante où l’on exigeait l’impossible,
aux années septante où tout semblait permis. l’amour, la guerre présente l’amour comme une
force libératrice ouvrant des horizons inespérés : une révolte enracinée dans le devenir, celui d’une
fille, d’une sœur, d’un père, d’un amant.
synopsis
Avec l’amour, la guerre, Selma Alaoui revient au Théâtre Les Tanneurs pour une troisième création
après Anticlimax et le très applaudi I would prefer not to. Imprégnée du théâtre Shakespearien et
de son traitement de l’amour et des passions, Selma Alaoui construit une véritable saga familiale
contemporaine où les liens se nouent et se dénouent sur fond d’enjeux politiques, financiers et
familiaux.
Diane, savant mélange de Cordélia et d’un Hamlet au féminin, décide de se confronter à une
trahison familiale. Sur les traces de son passé, elle se rend à une fête donnée sur une île où, après
20 ans de séparation, elle retrouve son père et ses deux sœurs aînées. Malgré sa détermination,
sa volonté de vengeance est ébranlée par une rencontre amoureuse. Jusqu’où l’amour peut-il la
porter dans le chemin du changement ? Ira-t-elle jusqu’à révolutionner son existence ?
Dans l’ambiance chaude et orageuse de l’île tropicale, les comédiens vont chanter, pleurer, s’aimer,
se déchirer, boire comme dans un vaudeville où le mélodrame rejoint la comédie. l’amour, la
guerre, est un spectacle à la théâtralité libre, joyeuse, jouissive, qui fait apparaître l’amour comme
moteur créatif de la vie et du changement.
écriture & influences
Les influences de Selma Alaoui proviennent d’un amour de la langue porté sur des œuvres qu’elle
considère comme autant de « compagnons de route, de la solitude, des joies et des rêves ».
l’amour, la guerre est un travail d’écriture personnelle et d’adaptation d’extraits qui évoque l’esprit
Shakespearien et sa théâtralité : les personnages et certaines scènes sont inspirés des tragédies
Roméo et Juliette, Hamlet et Le Roi Lear, qui nourrissent la question de la quête ou de la perte
de l’amour, la rébellion interne, les modifications politiques que cela engendre. Des extraits de
textes sont également incorporés au spectacle afin de donner accès à l’univers shakespearien, à
l’empreinte que ces pièces laissent en souvenir et l’émotion qu’elles procurent au spectateur.
« J’aime sa poésie sans concession qui ne redoute pas d’être effroyablement lyrique ; j’aime la
crudité du théâtre proposé, qui ne redoute pas d’être effroyablement violent, drôle, tragique,
grandiloquent ou complètement plat. »
l’amour, la guerre intègre par ailleurs de nombreuses allusions littéraires, notamment à William
Butler Yeats, Rimbaud, Tchékov, Kérouac ou encore Albert Cohen. Ces clins d’œil ne sont pas
destinés à conforter un public averti, mais à faire revivre des flux d’énergie et d’émotion d’œuvres
existantes. Ces flux sont intégrés au processus de création comme autant d’influences pouvant
mener à des horizons nouveaux.
Ainsi le travail d’écriture de Selma Alaoui s’apparente au cut-up littéraire ou au found-footage
cinématographique : transformation, ré-arrangement, découpage de fragments d’œuvres existantes
servent à créer une nouvelle œuvre. Chère à Selma Alaoui, cette citation de Godard laisse entrevoir
sa démarche : « le droit d’auteur, vraiment c’est pas possible. Un auteur n’a aucun droit. Je n’ai
aucun droit. Je n’ai que des devoirs. » Si le spectacle est un collage de plusieurs moments d’écriture,
de cinéma, de musique, les emprunts sont moins des citations que des incorporations destinées à
prendre un nouveau sens.
thématiques
1. Une dynamique de l’oppression à la liberté
Pour Selma Alaoui, l’amour, « mû par le désir de chérir l’autre, de le découvrir, le protéger, l’aider,
le rencontrer… est révolutionnaire au sens où il exige le dépassement d’une situation donnée ».
Croire en l’amour, serait alors croire en la dynamique créatrice du désir.
Dans l’amour, la guerre, la construction narrative exprime cette dynamique. L’amour y est le moteur
d’une redéfinition des règles. La capacité d’aimer, enclenche des processus de transformation
d’une réalité oppressante : « Aimer c’est entrer dans un dépassement, un changement, parfois
brusque et violent : c’est entrer en révolution intérieure ».
Alors croire en l’amour, serait croire en la dynamique créatrice du désir.
* Le parcours de Diane
L’amour est la force qui bouleverse la vie de Diane. C’est le fil conducteur de ses expériences
intérieures et de ses interactions avec les autres.
Le spectacle s’ouvre sur ce personnage blessé. Elle rejoue mentalement les traumatismes de son
passé, hantée par de vieux démons. Chargée d’une blessure d’amour (sa mère est morte et le
reste de sa famille lui est étranger), Diane tourne en un circuit fermé. Le monde extérieur lui
est hostile et menaçant, ses flashbacks révèlent son fantasme d’un amour familial heureux, une
époque pourtant révolue.
Un délire déclenche une quête irrépressible de vengeance qui peu à peu, se transforme : l’élan
d’amour dessine un horizon nouveau et la possibilité d’une libération.
* Les autres personnages
Les destins des membres de sa famille suivent aussi un mouvement libératoire. Chacun passe
à l’acte, qu’il s’agisse de vivre un amour interdit ou de se déclarer comme fils à qui ne veut pas
l’entendre.
* Temporalité
Le rythme du spectacle et l’agencement des scènes ont l’allure des battements du cœur. Les
changements d’humeur nets ne suivent pas un temps réaliste logique. Ruptures franches,
glissements absurdes, nous portent à croire que tout peut basculer à chaque instant.
La théâtralité matérialise ce passage de l’oppression à la liberté : Selma Alaoui a voulu créer un
spectacle libératoire, autant pour les spectateurs que pour les acteurs. Elle parle d’une théâtralité
« libre, joyeuse, jouissive, cathartique ».
La mise en scène décadre les points de vue en jouant avec des expressions au premier degré,
telles que « bombe à retardement » : un personnage peut se dégoupiller sur scène, prêt à changer
le cours de l’histoire. De même, les « sauts dans le temps » ne sont pas racontés mais joués
littéralement, comme lorsque Diane rejoue sa mère.
La tonalité est celle d’un chaos joyeux. Sur le plateau, plusieurs réalités se résistent, se bousculent
et créent un mouvement d’ensemble libératoire. Les variations de codes entre la comédie et le
tragique sans transition avec des actions et des images scéniques radicales créent une sorte
d’ivresse. Cet étourdissement général permet à quelque chose de s’échapper entre des états très
hauts, béats et des endroits plus sombres. C’est une confrontation burlesque, ou les éléments se
repoussent jusqu’à créer de nouveaux possibles.
2. La micro-société familiale : métaphore d’une révolution possible
Dans l’amour, la guerre, l’amour est entendu comme un enjeu complexe, non débarrassé de ses
tourments, car « à trop lisser l’amour, on menace de le tuer ». Selma Alaoui défend l’amour dans
ce qu’il a de transgressif et d’hétérogène, loin d’une vision du confort individuel qui renoncerait à
toute poésie existentielle.
Ces élans d’amour qui transforment les personnages sont à lire comme un espoir de changement
du monde. La famille, métaphore du monde actuel, est à l’image d’une micro-société moderne en
mouvement : on s’y aime, on s’y hait, on s’y aime à nouveau, on y meurt, on y renaît alors qu’on
se pensait dévasté.
* L’amour comme puissance déréglée
L’intrigue est construite dans un véritable tournoi - ou tournoiement - de l’amour filial, de l’égo et
de l’éros. Les passions naissent, se déclinent et entrent en contradiction, avec toute l’insécurité
que cela comporte. Pourtant les dynamiques se croisent et se ramifient, les intrigues enlacées se
contaminent, trouvent un écho. Selma Alaoui parle d’« un tissage serré dont les mailles palpitent,
s’agitent pour donner une matière mouvante. »
La construction rend compte des points de vue multiples, diffractés, de l’élan amoureux. Elle
interroge la communauté sous forme de ligues (les amis d’enfance, le couple adultère/légitime),
les liens de confiance ou de trahison (les sœurs), et les motifs de haine tels que la vengeance et
jalousie (la relation père/enfants). Les personnages explorent les différentes facettes de l’amour :
le père et la fille se perdent entre amour et désamour ; le couple adultère porte la fièvre de la
passion amoureuse jusqu’au romantisme avec une destinée tragique ; l’instant du « coup de
foudre » évoque le moment de la rencontre où tout est possible. Dans ce cas, l’amour idéal, bien
que condamné par les dynamiques du pouvoir en place, grandit dans l’acceptation de la ferveur
de l’autre.
* Métaphore des enjeux actuels
A l’image de notre monde coincé dans un endroit de crise de son histoire, l’atmosphère menaçante
et l’orage s’abat sur les personnages coincés sur cette île. On ne peut échapper à sa plate réalité :
« je me résume à mon propre volume ».
La nostalgie de Diane des années septante, qu’elle voit comme l’âge d’or de son enfance, rappelle
la manière dont parfois nous envions cette période, qui a conçu de grands mouvements de révolte
au nom du désir de paix.
Paradis du profit, cette île-entreprise oppose les plus riches aux plus démunis – de même que
nous connaissons le néo-libéralisme et ses injustices sociales. Marchandisation des sentiments
par le père, développement du beau-fils en homme d’affaire, rivalités de carrière des sœurs, autant
d’enjeux rattrapés par une économie morale, plus puissante que celle de l’échange des biens et
des services.
Peu à peu, l’amour libère les sentiments de leur mise en circulation économique.
Dans la mise en scène, le côté excessif des personnages véhicule une auto-dérision qui se décale
des instants graves. Les changements extrêmement rapides de registre et de niveaux de jeu
dramatisent ce tourbillon d’une révolution sociétale, familiale et amoureuse en cours.
Les costumes représentent l’insigne du pouvoir et le rôle social des personnages : ils portent
des vêtements chics et chers tandis qu’ils en produisent des copies pour le petit peuple, dans
l’entreprise textile du père. Avec une attitude colonialiste, ils prennent possession de l’île en faisant
des accessoires de son exotisme. Atteints par la moiteur et la tempête, leurs vêtements porteront
aussi les traces du changement.
3. La place du fantasme, poésie de l’amour et de la révolte
Selma Alaoui choisit de voir dans l’amour une fabulation plutôt qu’une utopie : « une construction
des sens et de l’esprit gonflée de désir qui peut mener à des horizons inespérés ». Sous l’impulsion
du désir, la projection de celui qui aime est sans limite, jusqu’à ce que le rêve devienne réalité. C’est
pourquoi l’amour, la guerre laisse les fantasmes se matérialiser et ouvrir de nouveaux horizons.
Les personnages sont traversés par des flux émotionnels si puissants que leurs désirs et leurs
angoisses deviennent réalité devant nous.
La matérialisation concrète de leurs fantasmes nous plonge dans les fabulations des cœurs et
des esprits. Des souvenirs au présent, du fantasme aux projections, Selma Alaoui explore les
constructions de l’esprit et leur impact sur l’action. Le temps et les points de vue se fissurent. Il n’y
a plus de frontière fixe entre le rêve et l’action.
Selma Alaoui s’appuie sur les techniques narratives hybrides, mélange de poésie, de langage
romanesque et d’auto-fiction, présentes par exemple dans les œuvres de Jack Kerouac ou Kathy
Acker. « Ces écritures touchent pleinement au réel de ceux qui écrivent mais il y a une belle place
pour l’absurdité et le fantasme. En les lisant, on saisit une réalité très quotidienne et concrète
mais la dynamique du texte est celui des méandres de la pensée : c’est comme une écriture de
l’inconscient qui demeurerait organique, brute, charnelle ».
La sensualité et le sexe s’inscrivent dans des modes narratifs qui nourrissent l’imaginaire (« tes
yeux remuent comme des chats »). Entre réel de la sensualité et mode fictionnel, l’imaginaire,
l’intériorité, le désir se manifestent concrètement : on se trouve à la croisée d’un théâtre très
organique et très mental.
Sur le plateau, les scènes alternent entre une réalité très brute et physique (actions simples
ancrées dans le quotidien, façon de jouer naturaliste) et le méta-physique (jeu distancé, anomalies
dans le cours d’une scène, bizarreries poétiques), comme si on entrait en accéléré dans la tête
des personnages. Un dialogue très maigre peut figurer un coup de foudre : « - tu es quel genre
d’oiseau ? - un corbeau. »
Le décor joue sur la friction réel/fantasmagorie. Le plateau surélevé et nu se remplit au fur et
à mesure de l’action, comme au temps de Shakespeare. L’esprit de Diane se peuple de figures
familières et fait apparaître de nouveaux éléments. Cet espace a pour but d’ouvrir au rêve, de
créer un moment magique où d’une réalité physique brute, on accepte de basculer dans le
domaine du fantasme.
Le décor permet aussi de toucher à l’intimité des élans amoureux. Selma Alaoui s’inspire du
travail photographique de Nan Goldin qui a suivi l’intimité de couples d’amoureux jusque dans
les moments où ils dorment ou ils font l’amour. La piscine sur le plateau, permet de matérialiser
une intimité crue, comme la photo qui laisse paraître le grain de la peau, et les défauts des corps.
Le motif de l’eau, au caractère rassurant et langoureux mais aussi effrayant, contribue à une
matérialisation de la sensualité.
Le décor sonore favorise aussi l’étrangeté et le fantastique. Il permet une pénétration dans
l’intime, une proximité charnelle avec les acteurs : l’utilisation de micros crée des moments plus
feutrés, plus privilégiés entre les comédiens et le public. L’imaginaire prend aussi forme dans la
récurrence du chant et de la poésie.
Le motif des animaux, emblématique de l’ouverture à un champ fantasmatique, matérialise
la divagation en changeant les êtres en bête. Les costumes d’animaux incomplets et désuets
maculent le spectacle de traces fantastiques.
4. Fabulation et sur-dramatisation : le goût de se mettre en scène
La frontière entre réel et fantastique est aussi mise en question au niveau du rapport acteurpersonnage. C’est une transposition de la question du rêve dans la réalité théâtrale constituée
du plateau et d’une équipe d’acteurs. Ainsi, le spectacle est teinté d’une sur-dramatisation, qui
répond au désir de fable, contenu dans l’amour et la révolte. Les personnages ont le goût du
drame et « font leur cinéma », ils aiment s’inventer de nouveaux scénarios.
Comme dans les romans-fleuves ou les séries à rebondissement, les sous-intrigues se répercutent
les unes sur les autres. Selma Alaoui se sert de mises en abîme récurrentes. Elle joue avec le « rôle
de tragédien » construit par Shakespeare, qui lui-même s’en amusait : celui qui tout-à-coup-jouesa-grande-scène-tragique.
Les mythes et les codes de l’amour qui appartiennent à l’imaginaire collectif, y compris la
codification de la tragédie amoureuse, du badinage et du drame des passions au théâtre, sont ici
manipulés comme autant de manières de se mettre en scène.
Sur le plateau, les retours au passé, hallucinations, scènes qu’on ne vit pas mais qu’on aimerait
vivre, prennent vie. Le pantomime flirte avec la reconstitution.
On porte des masques, et le code de la mascarade évoque une sur-représentation artisanale
touchante dans son imperfection. Les moments chantés sont aussi des moments où l’on se met
en scène.
Les allers-retour scène/salle, procédé très shakespearien de rencontre du temps de la
représentation et de la fiction, rappellent que le lieu privilégié de la rêverie est le théâtre et surdramatisent la situation d’acteur.
Les acteurs s’amusent à faire varier leur voix naturelle en « voix de théâtre », les micros participent
des distorsions vocales. La confusion du personnage et de l’acteur qui se trouvent tout deux en
représentation brouille les frontières entre réalité et jeu. La musique de scène est interprétée par
des acteurs-chanteurs dont la formation vocale laisse place à un esprit de composition « live »,
amenant un côté artisanal.
Dans la construction du décor, Selma Alaoui joue sur la « machinerie théâtre » avec ses effets et
artifices visibles, son côté factice. Le plateau est une vaste aire de jeu, comme dans le théâtre
élisabéthain où « le proscénium doit peu à peu se déployer comme une boîte à jeu pour
devenir un décor ‘grouillant’ ». Un dispositif de projection à l’arrière-scène doit prolonger la surdramatisation.
Les nappes sonores ajoutent à la sur-dramatisation du plateau, comme les bandes sons
accompagnent les scènes de suspense ou d’amour au cinéma. Le traitement de la tempête est
démesuré, de la bruine au chaos orageux.
distribution
Ecriture et mise en scène : Selma Alaoui
Assistanat à la mise en scène : Coline Struyf
Avec : Yoann Blanc, Christian Crahay, Soufian El Boubsi, Estelle Franco, Emilie
Maquest, Nathalie Mellinger, Achille Ridolfi
Lumières : Julie Petit-Etienne
Son : Thomas Turine
Scénographie : Anne Guilleray
Costumes : Claire Farah
Collaboration à la dramaturgie et vidéo : Bruno Tracq
Une création de Mariedl asbl en coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs
Avec le soutien de la Maison de la Culture de Tournai
Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service Théâtre et le soutien de
Wallonie-Bruxelles International
Biographies
MARIEDL
MARIEDL est un collectif théâtral belge qui réunit des projets collaboratifs depuis bientôt sept ans.
Emilie Maquest, Selma Alaoui et Coline Struyf ont porté en création plus dix projets en Belgique
et à l’étranger, comprenant des formes courtes et longues, dont I Would Prefer Not To, Chiennes,
Un fils de notre temps, Balistique Terminale.
A tour de rôle à la mise en scène, à l’assistanat ou au jeu, les membres de MARIEDL collaborent
dans l’idée que l’acteur est aussi un créateur. Les spectacles exigeants et sensuels invitent à
questionner la forme comme une mise en tension de matériaux hétérogènes. La confrontation
d’énergies singulières, l’interpellation critique et le lâcher prise composent un langage physique
intime qui, dans chaque création, explore les errances et les résistances de destins contemporains.
Homme sans But, mis en scène par Coline Struyf, sera en création en mai et juin 2014 au Théâtre
Océan Nord.
SELMA ALAOUI
Après une maîtrise de Lettres à Lille, Selma Alaoui poursuit sa formation à l’INSAS. Elle vit à
Bruxelles et y travaille comme actrice (notamment sous la direction de Anne-Cécile Vandalem,
Armel Roussel et Nicolas Luçon) et comme metteure en scène : Anticlimax de Werner Schwab
(Prix de la Meilleure Découverte 2007 ; Prix Emulation 2008) et I Would Prefer Not To (Prix de la
critique de la Meilleure mise en scène 2011).
Elle a aussi réalisé 2 courtes formes théâtrales : Black Tarentula, d’après le roman de Kathy Acker et
Chiennes, fruit d’une réflexion sur la représentation des femmes et le féminisme en collaboration
avec Aurore Fattier. Depuis 2012, Selma Alaoui donne des séminaires de jeu aux étudiants acteurs
du Conservatoire Royal de Mons, de l’IAD et de l’INSAS.
On la verra la saison prochaine en tant qu’actrice dans Mange ta glace, Patti Lee de Sofie Kokaj
(d’après Just Kids de Patti Smith) et Homme sans but d’Arne Lygre mis en scène par Coline Struyf.
COLINE STRUYF
Coline Struyf termine ses études de mise en scène à l’INSAS en 2006. En tant que metteure en
scène, elle axe son travail sur l’écriture (surtout des adaptations de romans) et une recherche
sur le langage scénique non-verbal. D’autre part, elle s’est depuis toujours intéressée à la danse
contemporaine et tend vers une forme hybride dont la base reste « théâtrale » mais qui se
compose de manière chorégraphique. Les thèmes qu’elle aborde mêlent l’analyse rationnelle et
la perception sensitive de notre époque.
YOANN BLANC (William)
Yoann Blanc a joué au théâtre sous la direction entre autres de Armel Roussel dont il été assistant
plusieurs fois, Philippe Sireuil, Michel Dezoteux, Alain Françon, Falk Richter, Vincent Goethals,
Karim Barrass, Jean-Benoit Ugeux, Thomas Fourneau, Eddy letexier. Après Anticlimax de Werner
Schwab c’est la deuxième fois qu’il joue dans une mise en scène de Selma Alaoui. Il joue également
au cinema pour différents réalisateurs dont Géraldine Doignon, John Shank, Tim Fehlbaum, ou
Matthieu Donck. Il a écrit par ailleurs deux scénarios avec Romain Graf. Il jouera cette saison dans
Amphytrion de Molière mis en scène par Nalini Menamkati, Liliom de Ferenc Molnar mis en scène
par Galin Stoev, ainsi que dans Homme sans but de Arne Lygre mis en scène par Coline Struyf.
CHRISTIAN CRAHAY (Al)
Après un 1er prix d’art dramatique au Conservatoire royal de Liège, Christian Crahay travaille en
tant que comédien, acteur et metteur en scène. Comédien, il travaille en Belgique et en France
notamment sous la direction de Peter Brook, Catherine Dasté, Beno Besson, Otomar Krejca,
Isabelle Pousseur, Martine Wijckaert, Adrian Brine, Jean-Claude Berutti, Jean-Marie Villégier,
Dereck Goldby, Thierry Poquet, Sybille Wilson, Olivier Coyette, Pierre Laroche, Christian Baggen,
Lorent Wanson, Jean-Claude Drouot, André Steiger, Isabelle Guyselinx, Jean-Pierre Vincent,
Michèle-Anne De Mey, Marc Liebens. En 1997, il reçoit le Prix du Théâtre pour le rôle de Tom dans
Skylight de David Hare, mis en scène par Adrian Brine.
Metteur en scène, il monte entre autres L’Éveil du printemps de Frank Wedekind, Olaf et Albert
de Friedrich Heinkel, Don Juan à Gnide, opéra-théâtre de Henri Pousseur, L’homme qui de Peter
Brook, Fin de soirée de Marie-Paule Kumps, Le Bruit des rêves de Pascal Tison, La Cantatrice
Chauve de Eugène Ionesco, Le Journal d’un fou de Nicolas Gogol.
On l’a vu au cinéma dans une soixantaine de films et téléfilms dont vingt-cinq long-métrages
réalisés entre autres par Peter Brook, Chris Vander Stappen, Raoul Peck, Jean-Pierre et Luc
Dardenne, Robbe De Hert, Manu Bonmariage, Chantal Ackerman, Harry Cleven, Solveig Anspach,
Yves Hanchar, Géraldine Doignon, Pierre Grimblat, Lucas Belvaux, Olivier Tollet et Jean-Julien
Collette, Pierre Joassin, Marian Handwerker, Xabi Molia, Farah Sene, Mourad Boucif.
SOUFIAN EL BOUBSI (Kalil)
Fils du conteur Hamadi, Soufian El Boubsi s’est fromé à l’INSAS à Bruxelles. Il a travaillé sous la
direction de Martine Wijckaert, d’Isabelle Pousseur, de Christine Delmotte, de Frédéric Dussenne,
de Claudine Aerts, de Hamadi. Il a enseigné l’art dramatique au Conservatoire de Huy et a participé
aux différentes aventures artistiques du Théâtre du Public.
ESTELLE FRANCO (Lise)
En 1993, Estelle Franco débute sa carrière de comédienne professionnelle au sein de la Compagnie
Le Quatrième Mur à Paris. En 1999, après avoir travaillé sur une dizaine de créations, elle décide
d’approfondir sa pratique et s’inscrit au Conservatoire de Liège d’où elle sortira en 2001. Elle
intègre alors le Jeune Théâtre National (JTN). En 2003, elle entame une collaboration à la mise en
scène avec Dominique Roodthooft. En 2006, elle rencontre à l’Ecole des Maîtres Antonio Latella
avec lequel elle créera, en Italie, Périclès (2007) et (H)-L-Dopa (2010). Ils collaboreront à nouveau
ensemble en 2015. Elle y rencontre également Martim Pedroso avec qui elle crée à Lisbonne
Purgatorio (2009) et Paula Diogo avec qui elle abordera un théâtre plus performatif sur Learning
to swim (2011). Toujours au Portugal, elle rencontre Alfredo Martins. Ils créent Urbania (2012),
un spectacle performatif autour de la ville. Ils travaillent actuellement à leur prochaine création
Ozzzzz.
En parallèle, elle tourne en Belgique et en France le spectacle jeune public La cigogne et le Coucou
mis en scène par Agnès Limbos (2008-2010).
Actuellement, elle tourne Mon géant de Félicie Artaud et Aurélie Namur et Fragile d’Isabelle Darras
et Julie Tenret, spectacle produit par la Compagnie Gare Centrale. Elle travaille également sur une
création collective avec Marie Bos et Francesco Italiano au départ des Trois sœurs de Tchekhov.
EMILIE MAQUEST (Diane)
Emilie Maquest est sortie de l’INSAS en 2006. On l’a vue dans La Marea, création de l’argentin
Mariano Pensotti au Kunstenfestivaldesarts 2006. En 2006 elle reçoit le prix du meilleur espoir
féminin pour son interprétation dans L’Homme des Bois de Tchekhov mis en scène par Isabelle
Pousseur, Le Revizor de Gogol, mis en scène par Michel Dezoteux et le rôle de la petite Marie dans
Anticlimax de Werner Schwab mis en scène par Selma Alaoui. Elle fait partie de Mariedl asbl et joue
dans les créations de la compagnie : Balistique Terminale de Coline Struyf et I would prefer not to
de Selma Alaoui. Elle a joué Macha dans Les trois sœurs de Tchékhov, sous la direction de Michel
Dezoteux et sous la direction d’Isabelle Pousseur, elle incarnait la jeune fille dans Biographies
d’ombres de Lars Noren. Elle vient de participer à la nouvelle école des maîtres dirigée par le
metteur en scène argentin Rafaël Spregelburd. Parallèlement à son travail de comédienne, Emilie
se forme à la pratique Feldenkrais (voix et mouvement).
NATHALIE MELLINGER (Anna)
Après avoir obtenu une maîtrise de littérature et enseigné l’anglais en France, Nathalie Mellinger
vient se former à l’interprétation dramatique à l’INSAS, d’où elle sort diplômée en 2004. Elle vit
et travaille depuis à Bruxelles où elle a joué au théâtre entre autres sous la direction de Lorent
Wanson, Julie Annen, Sabine Durand, Rahim Elasri, Sophie Museur, Nicolas Luçon et Armel
Roussel. Elle sera à l’affiche du premier long métrage de l’artiste anglaise Emily Wardill for they
know not en mars 2014 à la biennale de Sydney.
ACHILLE RIDOLFI (Micha)
Achille Ridolfi suit dès son adolescence des cours de piano et de chant. En 2002, après une formation
d’instituteur primaire, il décide de suivre une formation de comédien à l’INSAS à Bruxelles. Depuis
lors, il continue à explorer le jeu et le chant à travers divers projets de théâtre (notamment sous la
direction de Michel Dezoteux, Lorent Wanson, Aurore Fattier, Julie Annen, Virginie Strub) de cinéma
(avec Bernard Campan, Gaëtan Bervernaege, Vincent Lanoo) mais également lors de concerts où
il nous fait partager son univers musical entouré de ses musiciens (lauréat de la Biennale de la
chanson française en 2008).
BRUNO TRACQ
Bruno Tracq fait ses études de cinéma en France avant de rejoindre l’INSAS à Bruxelles. Il travaille
en France et en Belgique comme chef monteur et réalisateur. Il a travaillé sur le montage de
nombreux documentaires, court-métrages et long-métrages, notamment avec Jaco Van Dormael
(Eole, Mister Nobody) mais aussi avec des artistes contemporains (Gilbert Fastenhakens, Vladimir
Cruells, Manuela Ribadeneira). Il réalise plusieurs films (court-métrages, clips et films-analyse) et
collabore à l’écriture des scénarios de Benoît Mariage. Il est également enseignant à l’ERG.
THOMAS TURINE
Thomas Turine est un compositeur vivant à Bruxelles. Il mène des projets de formes ouvertes
entre processus plastique, écriture musicale et rapports à l’instrument. Il a notamment développé
les « Transpositions Musicales », une série compositions menée à partir de concepts, observations
et phénomènes non musicaux. À la recherche de langages musicaux particuliers, il explore la
construction d’objets dans une pratique singulière aux genres diversifiés.
ANNE GUILLERAY
Formée à l’école supérieure des arts visuels de La Cambre, Anne Guilleray obtient le Prix de la
critique 2006-2007 (théâtre et danse) - Meilleure scénographie pour Incendies de Wajdi Mouawad,
Histoires d’un idiot de guerre d’Ascanio Célestini, L’ami des lois de Courteline, et Push up de Roland
Schimmelpfenning.
JULIE PETIT-ETIENNE
Julie Petit Etienne est une créatrice lumière pour le théâtre, la danse et les arts plastiques. Elle
est aussi enseignante d’éclairage et de techniques de réalisation théâtrales à l’INSAS. Après
une formation dans une école de cinéma à Paris elle étudie à l’INSAS à Bruxelles en section
mise en scène. Elle a été assistante à la mise en scène pour Michel Dezoteux sur La Cerisaie et
Richard III. Elle fait plusieurs créations lumière et vidéo pour Jean-Francois Noville, Francoise
Berlanger, Guillemette Laurent, Candy Saulnier, Pietro Pizzutti, Fabrice Gorgerat, Pierre Megos.
Elle a également travaillé avec la chorégraphe Karine Pontiès et le plasticien Marcel Berlanger au
Wiels, ainsi que sur plusieurs festivals comme le Kunstenfestivaldesarts, le festival des Brigittines
et le festival d’Avignon.
Infos
Dates
1 > 5.10.13 – 20h30
8 > 12.10.13 – 20h30
A la Maison de la Culture de Tournai : 22 et 23 octobre 2013
Durée
+/- 2h
Réservations
Théâtre Les Tanneurs
[email protected]
02 512 17 84
Prix
Prix plein : 10 €
Prix réduits : 7,5 € / 5 €
Article 27 & Arsène 50
Dossier de presse et photos également disponibles sur
www.lestanneurs.be > espace pro > presse > mot de passe : merci

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