FLDPETROL

Transcription

FLDPETROL
FLD PETRO L
r
C£ DES PROÜ^
N° 050
JUILLET
1968
Sommaire
L !activité des Divisions ............
4
Petites nouvelles des uns et des autres .... .
Ceux du terrain nous écrivent ..
Savez vous que ......... ................. .
11
^
• 15
16
Petite histoire d'un vieux pétrolier .................... 17
Statistiques des accidents du travail survenus en 1967 .. 19
Histoire du pétrole
22
1.
En Août* en l'espace de quelques jours, la communauté
FLOPETROL a été bouleversée par le malheur des deux familles Colombier
et Faget.
Jean Colombier et Henri Faget ont été tous deux victimes
d une aveugle fatalité, le premier a succombé des suites de 1 agression
dont il avait été victime fin Mai en se rendant à son travail au Siège,
le second des blessures dues à une chute sur le skytop 2 a Cazaux.
Tout FLOPETROL s'est uni d'intention aux représentants de
la Direction et du Personnel qui, en se rendant aux obsèques, ont pu
par leur recueillement apporter aux familles, si cruellement éprouvées,
le réconfort d'une sympathie vraie.
Jean Colombier et Henri Faget laissent le souvenir de colla­
borateurs particulièrement dévoués et estimés, et FIOPETROL fera tout
ce qui est en son pouvoir pour assurer aux familles, et tout particu­
lièrement aux enfants des défunts, le soutien moral et matériel qu'ils
sont en droit d'espérer.
B. A.
Jean Colombier n'est plus.
Après
prodigués par les
de Beaujon, de la
s'est éteint le 5
deux mois de souffrances, malgré tous les soins
plus grands spécialistes des Hôpitaux parisiens
Salpétrière et de Claude Bernard, Jean Colombier
Août.
Terrible conclusion de 1 *inqualifiable agression que nous
avions relatée dans notre dernier numéro d'ECHOFLO, et dont avait été
victime ce brave, bon et très estimé collaborateur du Siège.
Rien n'a pu l'arracher aux conséquences des graves bles­
sures reçues. Paralysé depuis l'attentat,, placé sous poumon d'acier
durant de longues semaines, les faibles chances de le sauver s'étaient
amenuisées au fil des jours.
C'est fini.
Le personnel de la Société s'incline devant l'épouse* trois
orphelines, les parents qui pleurent le disparu. Qu'ils soient assurés
qu'avec l'estime, l'amitié qui entouraient Jean Colombier, sa tragédie
et son martyre laisseront un souvenir douloureux et ineffaçable parmi
ses collègues et innombrables amis.
Jean Colombier était âgé de 38 ans et habitait en banlieue
immédiate, à Domont, marié et père de trois filettes de 8, 6 et 3 ans.
Entré à FLOPETROL le 20 Avril 1966,
. Cadre de Maitrise admi­
nistrative au service Comptabilité du Siège, ses qualité et sa compé­
tence l'avaient désigné pour de nombreux déplacements de contrôles ou
d'instructions comptables dans les Divisions d'Algérie, Grande-Bretagne
et Pays-Bas.
Henri Paget.
En fin d'opération sur un puits et pour la remise en place
de l'installation de surface, Henri Faget* excellent opérateur, vieil
habitué de ces opérations* surveillait la manoeuvre en guidant le câble
élinguant la tête de puits* à partir de l'échelle du mât* à environ 8 m
de hauteur.
Un malheureux concours de circonstances ; la retombée de la
passerelle d ’accrochage cisaillait le câble de la ceinture de sécurité
projetant l'opérateur au sol.
Il devait décéder deux jours plus tard.
Catastrophe imprévisible, stupéfiant* consternant les
inombrables amis d'Henri Faget* entré à la société en 1961* opérateur
sur pulling depuis ce temps.
Nous prenons part à l'immense peine de son épouse et de ses
enfants et nous nous inclinons devant cette malheureuse victime du
devoir et du travail.
L'ACTIVITE DES DIVISIONS
(Juillet)
FRANCE
- Chargée en premier lieu de l'exécution des contrats en
métropole, la Division France a poursuivi son activité de routine sur
les champs de Châteaurenard, St-Firmin* Chuelles avec le SK 3> travail­
lant avec 2 équipes pour l'exécution des 48 postes mensuels du contrat.
Ce qui n ’empêche que le même SK 3 devait aussi se déplacer hors contrat
sur Brie 117> l ’appareil SK 6 étant occupé par ailleurs.
- Même activité de routine des contrats de Châteaurenard
et ses satellites en sections sonolog* mesures Rolo et Rockwell* avec
quelques échappées sur Marolles et Chailly. Toutefois* le service "sta­
tistiques" de DFR a gardé secret le nombre impressionnant de bouchons
lancés et de mesures effectuées.
- L'unité SK 6* en déplacement tout le mois en HauteGaronne sur le puits d ’Auvillar du B.R.G.M., termine son job et doit
rentrer à Melun où l'attendent des travaux sur Granville - Brie et
Villemer avant son départ sur l'Alsace où elle doit prêter main forte
au SK 5 dans la campagne de bouchage des puits entreprise pour ERAP.
- L'unité alsacienne SK 5* tout en assurant son contrat
d'entretien des puits en productions a commencé entre-temps cette
campagne de bouchage des puits* l'équipe alsacienne habituelle ayant
été renforcée. Au bilan ont déjà été condamnés : Oberlauterbach 1 et
2, Schirrhein 6 7 et 14* Donau 2 8 et 9.
- L'unité SK 2 en sud-ouest a repris une certaine activité
sur les champs ESSO en totalisant une dizaine d'interventions sur des
puits de Cazaux et Lugos.
INTERVENTION
La grande centrale FLOPETROL n'aura pas chômé
Juillet. Les missions d'Angola et d'Egypte se poursuivent sans histoire
avec nos représentants actuels mais il est certain que l'effectif de
Cabinda augmentera prochainement de quelques unités* un nouveau contrat
étant à l'étude.
en
La barge "Héron” de Rio-Muni a nécessité un
ment pour l'aménagement du matériel d'essais sur place.
-- Un essai sur "Maersk Explorer" de GULF DANEMARK a dû
être exécuté par une équipe d ’opérateurs venus de Grande -Bretagne * le
problème d ’effectifs disponibles à DIN ayant été un souci durant tout
le mois.
-■ Les échantillonnages pratiqués en off-shore à partir
de Femando-Poo se sont poursuivis épisodiquement sur trois barges en
forage au large des côtes du Nigéria.
Contrôle et préparation sur place du matérie
de la barge "Scorpion" forant au large des eaux égyptiennes vers
Alexandrie„
~ Déplacement en Espagne pour F.I.T. sur barge de SHELL
ESPANA forant au large de Cadix.
Les opérations en mer Adriatique - San Giorg
SHELL; San Stefano d'ELF ITALIE* se sont poursuivies pendant tout le
mois mobilisant 7 opérateurs et doivent encore durer la plus grande
partie d'Août.
En métropole* DIN a exécuté des mesures de p
pour le compte de GAZ de FRANCE sur ses puits de Chemery 8 et 9= Mesures
de pression également sur les puits ELF de Villemer. Déplacement à ESSO
Parentis pour perforations au Kinley, GEOSEL Manosque continue avec un
personnel réduit en Juillet mais se poursuivra certainement tout le mois
d ’Août.
Aux opérations elles-mêmes s'ajoutent la pré
le rassemblement de matériels pour les missions prévues en Août : essais
pour CIEPSA en Espagne - essais sur puits à CO 2 pour SNPA en Avignon 2 essais d ’injection de vapeur et de production avec l'unité Texsteam pour
CFP en Alsace -- essais de détection de gaz sur St-Marcet pour ERAP* etc.
et l'on conviendra qu'avec l'approvisionnement en matériels des divisions
en tous azimuts* DIN n'a pas chômé en Juillet.
ALGERIE
Hassi-Messaoud
Activité wire-line quelques peu réduite sur le cham
REPAL. La section wl treuils a pratiqué 16 contrôles de tubing et de
fond et seulement quelques mesures amerada tandis que les unités Otis
étaient en réparation. Ttoutefois, le 1J Juillet une unité reprenait
la route d'Hassi R ’Mel pour reprendre une instrumentation délicate.
- Sur le champ SINCLAIR de Rhourd El Baghel, poursuite
de la campagne de mesures Sperry-Sun et contrôle de tubing.
- Contrôle de tubing également sur les puits de Nezla.
Campagne de mesures amerada à Rhourd El Nouss pour le compte d'EL PASO,
terminée le 29«
- Mission wire-line sur El Gassi de SNPA continuant à
dérouler des centaines de kilomètres de fil en hérissonnages de puits.
- Les autres missions dépendant de BHM sur Hassi R fMel
et Gassi Touil se poursuivant à un rythme normal, n ’appellent aucun
commentaire.
- En section essais de puits, test de
h sur Mesdar et
Nezla et mission sur El Borma en cours avec 5 opérations pour le compte
de SONATRACH.
L'unité snubbing ayant terminé sa grande révision*
assortie de quelques modifications sur l'appareil, se disposait en
fin de mois à rejoindre El Gassi où, après intervention sur 2 ou 3
puits, son retour est très attendu par REPAL sur Hassi R ’Mel puis
Messaoud.
In-Amenas
La grande base du sud doit rester championne de
1 ’amerada. Une campagne de mesures chasse l'autre. A peine terminée
la campagne d ’Edjeleh avec J treuils et 15 mesures et celle de
Tiguentourine avec 2 treuils et 4 mesures, que débutent celle dOhanet
7.
Guelta - Askarène avec 4 treuils et 11 mesures, puis celle de Zarzaitine en cours avec 11 mesures également tandis que s'annonce une cam­
pagne sur Tin Pouyé en fin de mois.
L ’activité du Keyway est un peu liée à ces campagne
de mesures en les précédant par des pompages en dessalage des puits.
- Les travaux sur Inas se complètent par la tenue des
contrats de C.P.I.E. (Centre Principal d'injection d'Eau) et E.A.L.
(El Adeb Larache) qui se rapportent l'un et l'autre à la surveillance
et au maintien de pression du gisement par injection d'eau.
- L ’activité du secteur sud ne faiblit pas et se dévelop­
pera encore ces tous prochains temps par le démarrage d'un contrat
d'assistance à l'exploitation des champs SOPEFAL de Tin Fouyé et
Tabenkort et pour lequel sont en formation une bonne douzaine d ’opéra­
teurs .
Alger
- Nous participons toujours aux sessions de formation
de l’institut Algérien du Pétrole (i.A.P.) à Oran par la présence de
trois instructeurs permanents y enseignant les techniques production
wire-line aux élèves opérateurs algériens.
- Un technicien* lecteur de charts ameradaj reste à la
disposition de REPAL à son Siège à Alger.
- D'autre part, la section nettoyage et revêtement des
bacs de stockage poursuit le rassemblement et la mise au point de tout
son matériel destiné aux divers contrats souscrits par des sociétés
pétroliers concessionnaires.
PAYS-BAS
La reprise d'activité aux Pays-Bas s'opère progress
vement. Un well-testing a été pratiqué* pour le compte d ’AMERICAN
OVERSEAS sur son puits Oudegga Akk-rum* du 29.6. au 10.7. avec 4 opéra­
teurs .
Un well-testing a également été effectué sur "Transocean II" de la NAM du 28.6. au 5.7. où l’opération s'est faite avec
un opérateur venant de DGB.
~ A signaler la mise en place du matériel d'essais pour
PETROLAND où des essais sont prévus courant Août.
GRANDE-BRETAGNE
ont été exécutés :
Légère réduction d'activité sur la division, toutef
. Opérations wire-line sur plate-forme "A" d'AMOCO.
. Complément d ’équipement testing avec séparateur et
réchauffeur, opérations wire-line et testing operations sur plate­
forme ’’C" d'AMOCO.
. Well-testing sur '’Unifor 1" pour le compte de SHELL.
Deux équipes se sont déplacées, l’une au Danemark en
DST du 22 au 31,, l'autre en Hollande pour l'essai de NAM.
Notons que dans un avenir relativement proche, un contrat
d'exploitation avec A1YDC0 doit notablement augmenter l'effectif de la
DGB, quelques opérateurs sont déjà en training.
LIBYE
- Bonne activité d'ensemble de la division libyenne.
. Quebec 9 - AMOCO - concession 51 de Nafoora ; tests
des puits G 77 - G 78 - G 79* et mesures de pression statiques sur
G 53 - 64 - 26 - 13 .
. AQUITAINE - concession 105 - mesures de pression sta­
tiques sur A 1, trois mesures également sur A 3 et échantillonnages
de surface avec contrat de location de cabine laboratoire, séparateur
et matériels d'essais.
. MOBIL - concession 126 - DST sur A 2 - contrat de
location de séparateur, bacs 50 m3 et matériels d'essais.
. OCCIDENTAL - concession 103 - well-testing et échan­
tillonnage de fond sur D 2 - DST sur F 1 - contrat de location de
séparateur.
. WINTERSHALL - concession 97 - test sur A 2.
line et mesures de pression.
Quebec 8 - ESSO - champ de Zelten - opérations wire
Les prévisions d'Août font augurer d'une meilleure
activité encore. Un renforcement en effectif est probable pour
1'automne.
IRAN
- L'installation de la base de Khorramshar se termine.
Ce point de départ a desservi les opérations du mois. L'équipe iranien­
ne renforcée s'est produite pour IPAC sur le champ de Darius en campa­
gne de mesures amerada.
- Un treuil a été loué sans personnel à ce client. Deux
autres treuils seront ramenés de DKU pour satisfaire à l'activité
accrue dans ce secteur.
- Essais de puits pour le compte d'ELF-IRAN sur Wodeco IIIs
séparation essais de débit, échantillonnages surface et fond du 15 au
30 Juillet.
- En off-shore - I.O.E.P.C. sur Maleh Kuhn.- installation
d'un séparateur et série de DST en cours.
•- Ajoutons qu'une nouvelle base d'opérations se projette
à Ahwaz et que l'unité hydrotest est toujours à disposition d'AC-IP SIRIP.
KUWAIT
-- Activité de routine constituée uniquement de mesures
amerada et d'opérations wire-line.
- K.O.C. : 38 mesures statiques sur Burgan et Umm Gudair
3.4 mesures en build-up de 24 h sur les mêmes champs
9 contrôles de tubing ou manoeuvres de collar stop.
J„0„C - 5 mesures statiques sur South Umm Gudair
1 mesure en build-up de 72 h sur le même champ.
Un certain volume de travail s ’exécute à l’atelier ins­
trument et un nouveau contrat d'échantillonnage pour K.O.C. doit
démarrer en Août.
GABON
- A partir de la base de Gamba, tout d ’abord le charge­
ment rituel de 6 pétroliers en Juillet.
- La section production annonce une série de tests sur
Ivinga 13 et 14* de nombreuses mesures amerada ainsi que le maintien
du rythme journalier de 3 déparaffinages et injections d ’huile chaude
avec l’unité Texsteam,
- Démarrant de la base de Port-Gentil; une activité off­
shore importante s 18 journées d ’opérations en mer, complétion d ’Anguil­
le Marine 13 suivie de plusieurs mesures amerada et FIT sur Torpille
Marine 2.
-- A terre, plusieurs ameradas sur les champs de PortGentil et de Tchengué et 4 perforations avec perforateur Otis.
- Pointe-Noire ; fin de mission SPAFE le 17 Juillet.
ETUDES et METHODES
La lOème session de formation d ’élèves-opérateurs FLO
se poursuit à Vaux-le-Pénil, en salle de cours ou formation pratique sur
le puits de Chailly équipé pour les besoins de la cause. Ces cours se
termineront fin Août et injecteront dans la carrière 17 nouveaux opéra­
teurs en puissance.
11.
PETITES NOUVELLES DES UNS ET DES AUTRES
-- Les gens de DIN sont évidemment toujours en tête dans
les mouvements du personnel.
- M.Tuech s'est rendu successivement en Espagne, dans le
sud-ouest chez S.N.P.A., et en Italie pour visite et mise au point
des missions en cours ou futures. Son départ en congé a placé J.Cros
responsable de la division, assisté de J.Richou qui surveille d !un
oeil la remise en état de l'unité Texsteam avant son départ pour la
campagne d'Alsace.
- Les trava\ix des missions de l'Adriatique ont retenu plus
ou moins longtemps pour AC-IP SHELL i J.P.Leeoadou, Y.Naegele, P.Abord
Hugon qui a quitté définitivement l'Algérie, et P. Kopietz.
- Pour ELP ITALIE : J.Chamalet, C.Goussard, F„MIlion et
Lebriquir.
- P.Goldschild, en essais off-shore à Cadix pour SHELLESPANA en début de mois, se trouvait à ESSO PARENTIS pour perforation
et repartait aussi sec en fin de mois à INAS pour une campagne de
caliper sur CREPS.
•- P.Rousseau, après avoir aménagé le matériel sur la barge
"Héron" au Rio Muni, est reparti directement au Gabon pour remplace­
ment de I.Bernabeu en congé.
~ B.Colson a quitté Cabinda remplacé par Y.Mengual s'ins­
tallant en famille.
- R.Bize a rejoint Luanda pour un nouveau contrat, résidan
également en famille.
- J.Prigent a quitté DAL pour rejoindre Port-Gentil en
famille.
- W.Heller et P.Piollet sont toujours affectés en Egypte
pour GUPCO, relayés par J.Jonik qui, entre-temps, s'est déplacé pour
la barge "Scorpion" de PEDRODELTA, forant au large d'Alexandrie,
- Santa Isabel à Fernando Po recèle toujours A.San Feliciano
mais P.Amoult a réintégré la métropole une fois la mission Congo
terminée.
- A.Duchadeau quitte DGA pour quelque temps et redevient DIN.
- L*équipe d'Iran est actuellement constituée de P.Mourgues,
G.Prongué, J.Vitet, R.Gasparini, B.Delpierre et J.P.Ollier chef des
divisions IR et KU ; celui-ci voyage beaucoup dans le secteur pour
contacts clients, installations des bases, etc... tandis que R.Hay le
seconde à Kuwait et C.Pluchon prospecte l’émirat pour l'avenir de la
section instruments à DKU.
- J.Navarro, à BHM depuis début Mai, remplaçait C.Massa en
congé et supervisait la remise en état du snubbing.
- G.Coche, après m e absence de plusieurs mois due à de
graves blessures, est de retour parmi nous et va reprendre son service
à la DIN.
~ P.Fourment, stage IFP terminé, a rejoint DAL où il doit
mettre en place le nouveau contrat d'exploitation SOPEFAL.
- P .Abord-Hugon, après 4 années passées en Algérie, est
revenu en opérateur à DIN. J.P.Costes a également quitté DAL pour
reprendre une unité de pulling en métropole.
- A.Keller quitte DIN pour affectation à DKU sur le nouveau
contrat d ’échantillonnage K.O.C.
H.Drappier quitte DGA pour DIN - J.J. Denis DIN pour DAL F.Millon E.M. pour DIN - P.Kopietz DAL pour DIN - L.Couderc E.M. pour
DAL.
13 .
LES DEPLACEMENTS DU SIEGE
Monsieur Sorel effectue une longue tournée en Amériq
du Nord, du 20 Juillet au 15 Septembre, et prendra contact avec nos
fournisseurs et clients actuels ... ou futurs.
NOUVEAUX ENGAGES
- Bienvenue à Messieurs ;
o Blaas Alexander* élève opérateur llème session
. Margalef Christian* !î
„ Paulet André,, opérateur
. Prades Alain,
i!
CARNET FIOPETROL
Mariages
- Mlle Josyane Denoyelle avec M. Philippe Seiller*
le 6 Juillet 1968.
- M. Jean-Jacques Saliou avec Mlle Monique Chatain,
le 20 Juillet 1968.
Tous nos voeux aux jeunes époux !
Naissances
Nathalie, Lucette* Rolande Dubent, fille de M. Albert
Dubent, née le 21 Juin 19680
Marc, Frédéric Pasztor^ fils de M. Peter Pasztor,
né le 8 Juillet 1968.
EriCj Jacques, André Linant, fils de Mme Ripple Linants
né le 19 Juillet 1968.
Toutes nos félicitations !
15.
CEUX DU TERRAIN NOUS ECRIVENT
L'article reçu pour cette rubrique est bien maigre ce moisci. Seule la mission d ’Adriatique nous a fait l'honneur de nous adres­
ser une bien jolie carte en couleur de Civitanova.
Nous aurions préféré que le texte soit beaucoup plus long
et nous décrive, par exemple, une plate-forme ou un derrick se profi­
lant dans un beau coucher de soleil en mer. Néanmoins, nous nous fai­
sons un plaisir de faire profiter nos lecteurs de ce petit texte :
ÎSCe sont les fameux veinards de la mission Elf sur
l’Adriatique qui vous remercient de vos bonnes paroles parues dans
ECHOFLO, et vous proposent un échange standard : un gentil bureau
avec ventilateur., à Paris, contre plusieurs croisières dans l'Adria­
tique par mauvaise mer et un petit coin (l8m x l8m) au soleil (privé)
à 10 km de tout lieu habité.
Prière mettre rectificatif dans prochain ECHOFLO avant que
la Direction ne nous fasse sauter le coefficient géographique” -
SAVEZ VOUS QUE
La poussée ... démographique de la famille FIOPETROL
se traduit ainsi pour les derniers mois ;
Effectif total
31 Décembre 1967
-
402
1968
î?
-
412
31 Janvier
29 Février
31 Mars
îî
30 Avril
î?
31 Mai
îî
30 Juin
îî
31 Juillet
îî
423
429
436
439
443
450
Gageons que le 500e pourra se fêter en 1968.
O
O
o
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Quelques Flopétroliers ont émis l’idée de création d'un
insigne FLOPETRDL à porter à la boutonnière ou en broche et reprodui­
sant tout simplement la mappemonde de la société.
L'idée n'est pas si saugrenue. Pourquoi Pas ?
Notre mappemonde ferait certainement très bien sur un
revers de manteau ou de veston !
17.
Petite histoire d'un vieux pétrolier
Il est entré dans les moeurs d ’utiliser un barbare langage
raccourci pour désigner une société* une chose* une formule* un travails
une nation* un parti* un insecticide* un état d'âme* un rapport et même
un Président Directeur Général.
Au fond c'est une manière économique, peut-être un peu
paresseuse* de s'exprimer et qui* à mon avis* est devenue un véritable
fléau. Jusqu'où cela ira-t-il ? Déjà il est parfois bien difficile de
s'y retrouver dans le fatras de ces sigles et que de malentendus pos­
sibles !1
Le langage pétrolier n :a pas échappé à cette règle. Il
n'est plus question que de F.I.T. - D.S.T.* B.P.V., P.V.C.* R.I.T.*
F.Q.P., D.A.I., SONATRACH* C.P.I.E.* S.E.H.R.* ... O.K. s Mais un R.I.T.
n'est pas forcément un Rapport d'incident Technique mais peut être
aussi un Recueil d'instructions Techniques !'
Et l'affichette publicitaire P.P.P.P.P., bien connue à
une certaine époque* signifiait Pilules Pink pour Personnes Pâles* mais
un facétieux l'interprétait Peignes Pleins pour Personnes Pelées* car
le monsieur représenté sur l'affichette avait le crâne aussi poli qu'un
oeuf.
Ce qui me rappelle une autre histoire ... d'avant guerre
mais exacte* affirme-t-on :
Le colonel d'un régiment en garnison à M... reçoit d
l'état major de division* une circulaire lui demandant* sous quinzaine*
de dresser un état des J.P.P. existant dans son unité. Le colonel se
gratte le menton ... J.P.P.... J.P.P. ??? Il appelle le commandant et
lui donne avec l'ordre - 10 jours de délai pour fournir l'état des J.P.P.
du régiment. - J.P.P. n'inspire pas davantage le commandant qui fait
appel aux capitaines de compagnie* les invitant à établir, sous huitaine.,
l'état des J.P.P. .
Et que voulez-vous que fassent les capitaines sinon
s'adresser aux lieutenants ... et ceux-ci à l'adjudant de semaine.,
pour que, finalement* ce soit le caporal qui reçoive* à son tour*
l'ordre de fournir pour le lendemain ce fameux état des J.P.P... sous
peine d ’être bouclé pour 15 jours •
- Pauvre caporal ! Courant de chambrée en chambrée*
questionnant, tempêtant, sans rencontrer le plus petit indice, le
moindre renseignement sur l'existence de ces J.P.P. dans le régiment !
- Devant les résultats négatifs, un rapport - avec état
"Néant de J.P.P.” dans l'effectif, remonte toute la filière hiérar­
chique ... lu ... approuvé ... et signé, pour parvenir en temps voulu
à l'état major de division avec annotation du colonel précisant bien
ce NEANT malgré appel lancé pour recueillir des volontaires.
- On raconte en conclusion que le colonel faillit
s'étrangler lorsqu’, au retour de l'état NEANT, une note de l'état
major indiquait qu'il était inadmissible qu'il n'existe aucune J.P.P.
parmi les 217 rationnaires des écuries * J.P.P. devant être les
Juments Pulinières Pleines !
Il y a FDD.... et FIO !
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STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL SURVENUS EN 1967
Voici enfin les résultats attendus de tous. Nous nous
excusons auprès de nos lecteurs du retard provoqué par l'établissement
des tableaux ci-joints. En effet* comme chaque année» nous avons voulu
vous fournir des éléments de comparaison en vous communiquant les sta­
tistiques de l’ensemble des sociétés membres de la Chambre Syndicale
de la Recherche et de la Production du pétrole» or, ces statistiques
nous ont été transmises à la fin juin seulement.
Voyons sans plus tarder le tableau N° 1. Il représente les
taux de fréquence qui sont* comme nous l'avons déjà dit les années pré­
cédentes, le nombre d ’accidents par million d'heures de travail. Comme
vous pouvez le constater, il a sensiblement diminué en 1967* mais
FLCPETROL est toujours en tête de 1 'ensemble des sociétés, y compris
les sociétés de service.
Passons maintenant au tableau N° 2. Il représente les taux
de gravité, ce taux correspond au nombre de journées perdues par mille
heures de travail. Il est normal et indispensable que notre résultat
soit sensiblement inférieur à celui de l'ensemble des sociétés et, en
particulier, à celui des sociétés de service puisque notre métier est
jusqu'à présent, et à l'exception du snubbing* beaucoup moins dange­
reux que celui des foreurs ou celui des agents C.G.G., ces derniers
manipulent à longueur de journée des explosifs, et il est évident que
leurs accidents sont généralement très graves et malheureusement souvent
mortels, ce qui influence très largement les résultats totaux.
Les 45 déclarations d'accidents du travail avec arrêt, faites
à FIDPETROL en 1967 totalisent 1018 journées d incapacité temporaire et
125 journées d'incapacité permanente. Ce sont ces éléments qui ont
servi à tracer les courbes FLDPETROL des tableaux 1 et 2, Il est néces­
saire de faire quelques réserves sur l'exactitude de ces courbes
en
effet, au cours de l ’établissement des statistiques, nous avons cons­
taté :
1 - Que sur 45 accidents avec arrêt de travail
32 RTAT
seulement étaient parvenus à SE. 13 RTAT ne sont donc pas parvenus à
leur destination, et c'est bien la première fois qu'une telle propor­
tion est atteinte.
2
- Que les nombres de jours d'arrêt portés sur les rap­
ports mensuels et ceux fournis par le service Personnel ne correspon­
dent pas en général, ceci est important puisque pour le personnel
local nous ne possédons que le rapport mensuel comme élément d'infor­
mation.
Les nombreuses questions posées par certains d'entre vous
sont en accord avec la conclusion du secrétaire de la Chambre Syndi­
cale, à savoir qu'il faudra désormais des efforts importants en moyens
de prévention et de formation pour arriver à diminuer le nombre et la
gravité des accidents. L ’examen des causes des accidents survenus en
1967 à un grand nombre de débutants le prouve et nous sommes convaincus
qu'il doit être possible de réduire considérablement le nombre des ac­
cidents et leur gravité en faisant appliquer par la maîtrise les règles
de formation élémentaires suivantes ;
1 " PREPARER L'INTERESSE
Le mettre à l'aise.
Définir le travail. Savoir ce qu'il en sait,
L'intéresser à ce travail.
Le placer en position convenable (poirît très important).
II - PRESENTER LE TRAVAIL
Expliquer. Montrer opération par opération.
Souligner chaque point clé (la sécurité est toujours un
point clé).
III - FAIRE ESSAYER
Paire exécuter le travail
21.
Corriger les erreurs
Se faire expliquer chaque point clé pour s'assurer qu'il
a bien compris.
IV - MISE EN ROUTE
Lui dire a qui s'adresser pour être aidé5
Contrôler fréquemment au début et l'encourager à poser
des questions3
Espacer les contrôles et enfin,, le laisser effectuer son
travail seul.
P.C.
R É D U C T IO N
DE L ’A FF IC H E I. N . S . N" 040 B — FO RM AT 4 0 x 6 0
T a b le a u
N 1
TAUX DE FREQUENCE ANNUEL
In d ic e s
N o m b r e d 'a c c td e n l’s x 1 0 ^
T F z --------------------------------------------------
T o fa l donne' p o u r le s socie fe s de
EFFechf moyen :
1963:654-7 -
I964-.72SO
re c h e rc h e
— I9C5:3 2 0 5 — 1966 : S 2 4 2
-1 9 6 7 :6 0 6 0
Tofal d o n n é p o u r les socié fé s de s e r v i c e
»9 6 3 : 2 »2 7 — »96«: 4 1 7 3
— 1365:3216 - 1 9 6 6 : 3 5 1 5
- / 5 6 7 :4 4 7 1
T o ta l g é n é ra l p o u r l ’en sem ble des sociefes
1 9 6 3 : 0 6 7 4 - » 9 6 4 :1 1 4 4 9
.TofaI p o u r F lo p é lr o l
1963 ; ! 2 3
- I9 6 F :» 2 4 2 I - 1966 :M 7 5 7 - 0 6 7 . 1 0 5 3 1
(ensem ble du p e rs o n n e l
— 1964
133
— I9 C 5 .I5 7 — 1966 : 3 6 8
o p e r a h o n n e lj
— I9 & 7 : 3 9 2 / 7
T a b le a u
N °2'
TAUX DE GRAVITE ANNUEL
T G
N o m b re d e
jo u r n é e s
tra v a illé e s
I n d ic e s
N o m b r e d 'h e u r e s
p e r d u e s x 10'
-T otal d o n n e p o u r les
Effectif moyen :
s o c ié té s
de
re c h e rc h e
1963: 6 5 4 7 - 1964: 7280 - 1965:9205 -1966 : 8242 -1967 : 6060
.Total d o n n é p o u r les
sociétés
de
s e r v ic e
»963:2127— »964:4-179 — »965:5216 -1966:3515 -1967 : 4-471
-T o ta l g é n é r a l
pour
l'e n s e m b le
des
soc ié té s
1963:8674 — 1964: 114-43— »965; 12421 — 1966 :MT57 -1967: 10531
.Total p o u r
F lo p e tro l
1963 : 12 3
-
(e n s e m b le du p e r s o n n e l
I9 C 4 :I3 3
-
I965.-J57
- » 9 6 6 :3 6 8 -
o p é r a t io n n e l)
1 9 6 7 :5 9 2 / 7
22.
HISTOIRE DU PETROLE
L'ère des Aventuriers
Les premiers Américains qui dépassèrent les monts Alleghanys pour
s ’établir en Virginie occidentale et en Ohio se mirent à la recher­
che de saumure pour la production de sel. Et comme les Chinois dont
ils imitèrent les méthodes l'avaient fait deux mille ans avant eux,
c'est en cherchant du sel qu'ils trouvèrent du pétrole.
Le sel était à l'époque des pionniers indispensable pour la conser­
vation des viandes et autres nourritures, ainsi que pour la pré­
servation et le tannage des peaux. Dans le demi-siècle qui précède
la naissance de l'industrie moderne du pétrole aux Etats-Unis
(1810-1860) celui-ci n'est, en quelque sorte, qu'un sous-produit
de 1'industrie du sel. Sous produit d'ailleurs souvent maudit,
parce qu'il contamine et rend inutilisables les puits de sel. Seuls
quelques marchands savent en tirer profit en le vendant comme mé­
decine. Ce sont les techniques mises au point dans la première moi­
tié du XIXe siècle pour la recherche de l’eau salée qui ont per­
mis l ’essor rapide des forages pétroliers. En Europe, un jésuite,
le père Imbert, avait publié en l8l8 un remarquable rapport sur les
antiques méthodes chinoises qui furent rapidement popularisées, à
la fois pour les forages aquifères, les recherches de sel et les
sondages géologiques de plus en plus fréquents. Des deux côtés de
1 'Atlantique, des perfectionnements furent apportés au fur et à
mesure des progrès d ’autres industries - notamment des industries
métallurgiques - et le système pennsylvanien, introduit plus tard
dans le monde entier, n ’était qu'une nouvelle version de la méthode
chinoise. A l'ouest des montagnes Rocheuses, toutes les méthodes
minières dérivaient des apports chinois, les ouvriers eux-mêmes
étant souvent chinois ou japonais ; ce fut le cas du système de
forage ditcalifomien.
Les foreurs américains qui recherchaient la saumure considéraient
donc le pétrole comme un fléau. Les premiers aux Etats-Unis, les
frères Ruffiner avaient réussi à mettre au point, en 1808, une
technique de production de la saumure très satisfaisante, dans le
Oreat Kanawha County, près de Charleston, en Virginie occidentale.
Au bout de quelque temps, cependant, le puits se mit à déverser en
même temps que l'eau salée une huile brunâtre. Les Ruffiner trouvè­
rent la solution la plus facile pour s'en débarrasser : l ’huile
flottant sur l'eau, ils la laissaient remonter à la surface dans
une citerne, puis la déversaient dans la rivière voisine.
La plupart des foreurs de sel imitèrent les Ruffiner, en particulier
dans la région qui se trouve de part et d'autre du fleuve Ohio
(West Virginie et Ohio). On connaît au moins une trentaine de puits
contaminés, forés entre 1830 et 1860. Parfois, les chercheurs mal­
chanceux ne trouvaient malheureusement que du pétrole* quelquefois
même en très grande quantité. Découragés, ils laissaient l'huile
s'écouler librement vers le plus proche cours d'eau* où elle finis­
sait toujours par s'enflammer.
C'était un spectacle à la fois grandiose et terrifiant que ces ri­
vières de flammes embrasées parfois sur plusieurs dizaines de kilo­
mètres. Elles auraient dû exciter l'imagination des pionniers* mais
le feu liquide ne faisait que les dégoûter davantage du pétrole.
Certains se signaient, évoquant l'étang de flammes de 1 ‘
Apocalypse.
Les autres crachaient leur jus de chique avec une résignation lasse.
UN BOURGEOIS ENRICHI PAR LE REMEDE DE SA FEMME
En 1829* Lemuel Stockton,forant un puits de sel près de Burkesville
dans le Kentucky* rencontra une couche de pétrole qui se mit à
jaillir par milliers de barils, L'huile qui se déversait dans la
rivière Cumberland toute proche* s'embrasa sur quarante miles., avant
que le fameux puits soit maitrisé. On le baptisa American Well - le
puits américain - et une société* 1?American Médical Oil Association,
se constitua pour la commercialisation de cette huile* dont on ne
voyait que les propriétés médicinales. C'est ainsi qxae Mme Kier*
femme d ’un propriétaire d'une compagnie de bateaux de Pittsburgh* se
vit ordonner par son médecin un flacon de l'huile américaine. Son
mari* Samuel Kier* possédait un puits de sel à Tarentum* en Penn­
sylvanie* qui commençait à laisser sourdre une huile bien encombran­
te. Kier remarqua que l'huile prescrite par le médecin ressemblait
étrangement à celle qui faisait le désespoir de ses foreurs. Il
approcha le flacon de ses narines ; pas de doute* l'odeur était la
même. En bon homme d'affaires., le bourgeois de Pittsburgh s'empres­
sa de commander des flacons plats* des étiquettes et se mit à rédi­
ger des prospectus d'un lyrisme endiablé pour sa publicité. Il re­
cruta des camelots qu'il lança sur les voies et les chemins* dans
des chariots publicitaires rutilants* pour vendre et répandre sonproduit* baptisé Samuel Kier's Petroleum ou Rock Oil (pétrole ou
huile de roche de Samuel Kier). L'huile de Seneca était déjà connue
et appréciée dans l'est des Etats-Unis. Le pétrole de Kier alla
jusqu'à New-York et... en peu de temps* il en avait vendu 240.000
bouteilles d'un demi-litre, à un dollar la pièce.
Dans sa publicité, qui ne s'embarrassait pas de scrupules* Kier
affirmait que* grâce à son pétrole* "le boiteux marchait et l'aveugle
pouvait voir". Et il mettait en garde le public contre toutes les
imitations. Il avait fait également imprimer un prospectus imitant
un billet de banque, qui devait jouer un grand rôle. Dans chaque
coin* était inscrit le chiffre 400* indiquant la profondeur en pieds
où l'huile avait été trouvée.
24 .
Un dessin* représentant un derrick de forage, portait l'indication
que le pétrole avait été découvert en forant, à la recherche de
l ’eau salée sur la berge de la rivière Alleghany.
L'histoire, ou plutôt la légende, veut que l'avocat newyoricais
Thomas Bissel, qui était depuis longtemps convaincu de 1'impor­
tance commerciale du pétrole pour l'éclairage, tombât un jour en
arrêt devant une pharmacie où était affiché le prospectus de Kier„
Il s'écria* tel Archimède : "Eurêka
Il venait de trouver le
moyen de se procurer l'huile précieuse : il avait soudain compris
qu'il fallait forer le sol à plusieurs centaines de pieds comme
pour la recherche de la saumure.
Deux ans auparavant* le 30 Décembre 1854* Bissel et son associé*
Jonathan G. Eveleth* avaient déjà créé la Pennsylvania Rock Oil
Company. Les deux hommes avaient acheté* pour sa source naturelle
de pétrole* la ferme de Brewer» Watson and C°* mais c'est en vain
qu'ils avalent essayé de récupérer des quantités d ’huile commer­
cialement exploitables. Ils étaient presque prêts à renoncer quand
l'idée du forage vint tout bouleverser. A la suite d'un désaccord
entre les actionnaires* les financiers de New Haven* qui avalent
pris le contrôle de la société, en évincèrent les deux Newyorkais*
en créant une nouvelle compagnie* la Seneca Oil Company* à laquelle
ils cédèrent les droits d'exploitation de la ferme.pétrolifère.
En Europe* dès 1857* plusieurs puits furent successivement forés
au Hanovre* dans la région de Wietze* connue depuis longtemps pour
ses suintements de pétrole, mais avec des résultats peu concluants.
Au Canada égaleront* la même année un puits d'exploration était
creusé à Petrolea* mais ne rencontrait que des quantités d'huile
assez faibles.
Entre-temps* la demande d'huile d'éclairage était devenue énorme.
Les usines pour la production d'huile de schiste et de houille bi­
tumineuse se multipliaient et faisaient d'excellentes affaires. Le
produit appelé kérosène se vendait merveilleusement de 30 à 40
dollars le baril (le baril américain vaut 159 litres). Le rapport
Silliman de 1855 avait confirmé que non seulement on pouvait ex­
traire de l'huile d'éclairage du pétrole* mais encore que cette
surprenante matière fournissait* par des procédés simples, toute
une gamme de produits de valeur* et en particulier des lubrifiants
excellents. Le professeur Silliman avait redécouvert les lubri­
fiants minéraux que plusieurs pays d'Europe extrayaient déjà du
pétrole. Pour diriger ses travaux, la Seneca Oil Company* avait
recruté un ex-conducteur de train en chômage à la suite d'une
maladie* Edwin L.Drake. Pour impressionnerles populations locales
on lui décerna le titre imaginaire de colonel et on l'expédia à
Titusville pour explorer la ferme pétrolifère qui bordait la fa­
meuse rivière appelée depuis longtemps Oil Creek. Drake débarqua
un beau matin de 1858 sur le terrain et engagea une équipe de
foreurs* dirigée par l'oncle Billy Smith, un vieux forgeron expé­
rimenté dans le forage des puits de saumure.
Après un an d'efforts, le 28 Août 1859, le pétrole fut atteint à
la profondeur ridiculement faible de 69 pieds et demi. Le puits de
Drake devait donner trente-cinq barils par jour, quantité faible
si on la compare aux futurs grands gushers (puits éruptifs) qui
donnent plusieurs milliers de barils. Mais c'était déjà suffisant
pour prouver qu'on pouvait produire des quantités appréciables et
à la mesure du marché d'un produit de plus en plus recherché, La
compagnie, dominée par d'habiles financiers qui avaient presque
désespéré, s'empressa de faire toute la publicité possible autour
de la découverte. Il lui fallait justifier ses dépenses, rendre
des comptes à ses actionnaires et, si possible, trouver plus de
capitaux.
Le résultat immédiat fut d'attirer dans un étroit périmètre de la
Pensylvanie tout ce que la jeune Amérique pouvait compter d'aven­
turiers, de capitaines d'industrie, de chercheurs d'or, de petits
escrocs, de spéculateurs véreux, de tenanciers de boites louches,
de prostituées et d'hommes de loi marrons. Une ruée que l'on verra
régulièrement se renouveler à chaque grande découverte pétrolière,
d'abord dans l'Est, puis au Texas, puis dans l'Ouest, en Californie,
La légendaire ruée vers l'or de 1848-1849 en Californie va être,
dix ans plus tard, considérablement dépassée en importance par la
ruée vers l'or noir qui, dépasse en grandiose et en sordide, en
grotesque et en héroïque, tout ce que l'on a pu voir. Les boomtowns, les villes champignons, vont naître les unes après les
autres, souvent pour disparaître peu après, le long de l !Oil Creek.
Oil City, Petrolia, Oleopolis, Pioneer, Petroleum Center, Tarr
Farm, Pithole jaillissent du sol aussi vite que le pétrole et dans
un désordre sans nom. Les hôtels et les saloons font des affaires
d'or, construits en une nuit le long d'artères de boue fétide,
entre deux derricks qui forent sans discontinuer. L'Est des EtatsUnis devient en quelques mois oil crazy, fou de pétrole.

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