DA Et Alice mangea - La Maison du Théâtre

Transcription

DA Et Alice mangea - La Maison du Théâtre
Fiche accompagnateur
ET ALICE MANGEA...
> Cie Mirelaridaine
Une drôle d’histoire…
Derrière les portes se cache…
Un parcours théâtral et culinaire
qui amène le public sur les traces
d’Alice, au pays de l’étrange, au
pays des délices…
Il y a l’image d’Alice, nous serions prêt à la sentir, à apercevoir son ombre mais elle n’est
pas tout à fait celle d’aujourd’hui. Tout cela se traduit dans la
scénographie mais aussi dans la
musique voulue pour ce spectacle, réminiscence de ses boucles,
de cette enfance perdue et re-
trouvée, de la passion d’Alice
pour le Tango (pourquoi pas).
Dans la première chambre, le
spectateur est l’invité du Thé
chez les fous (extrait d’Alice racontée aux petits enfants). Univers étrange aux variations d’une
échelle menée par le rythme d’un
train qui ne cesse de tourner. Elle
est la représentation de ce tiraillement à grandir, à décider cette
métamorphose et accepter que
l’on fait partie d’un tout et d’un
cycle.
Dans la deuxième chambre, le
spectateur pénètre dans le jardin
merveilleux, un milieu propice à
la délectation qui met tous nos
sens en éveil. C’est l’endroit où
notre inconscient peut encore y
loger ses secrets et l’intention du
possible. Une vidéo nous révèle
comment Alice s’est accaparée sa
gourmandise et elle a croqué à
pleines dents dans ses envies.
C’est son jardin secret.
En lien avec le spectacle
La nourriture
Ce projet s’est orienté vers les enfants car ils portent en eux l’idée du passage. Ils quittent différents
mondes pour en rejoindre d’autres, c’est comme cela qu’ils grandissent, en étant sûr qu’ils détiennent une
certaine forme de vérité qu’il leur est indispensable pour évoluer de façon sereine.
L’enfant appréhende les événements avec moins d’empathie, il ose être dans l’interaction alors que l’adulte se posera la question, ai-je le droit ?
Tout le travail résulte, à partir de notre quotidien, de lui faire dire autre chose. Les enfants vont manger
là des tartines de pain mais différemment qu’ils le feraient le matin avant d’aller à l’école parce que certaines variables ne sont pas à la même place que tous les jours. Là, la table bouge sans arrêt, là, c’est un
train qui apporte le beurre.
Utiliser la nourriture pour exprimer ce quotidien, c’est aussi rendre vivant ce vieil adage « Tu es ce que tu
manges ».
Le fait de manger n’est pas anecdotique dans la dramaturgie, il est son nœud : en quelque sorte « je
mange donc je suis ». Les comédiens eux-mêmes sont amenés à manger, car ils sont vivants. L’action de
manger constitue un passage, entraîne une mutation ce qui est d’autant vrai dans Alice au pays des Merveilles.
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Et Alice mangea...
Delphine Bailleul et la Cie Mirelaridaine
Mirelaridaine est née avec l’envie de sortir la cuisine de ses champs d’actions habituels et de la confronter à d’autres pratiques artistiques. Ainsi la compagnie est devenue un endroit d’expérimentations, une
auscultation de la comédie humaine; une réflexion autour de la cuisine comme pratique culturelle.
Mirelaridaine crée de la cuisine et cuisine de l’art… La recette devient genre littéraire, les mots mettent
l’eau à la bouche, les objets révèlent les sens du geste. Le spectateur est invité à regarder, sentir, écouter, toucher, goûter… Il participe de cette recherche artistique et gustative qui lie pratique théâtrale et
culinaire.
Les origines : Lewis Caroll
Alice au pays des merveilles est une œuvre de littérature enfantine écrite par Charles Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Caroll. Le livre foisonne d'allusions satiriques aux amis de l'écrivain et
aux leçons que les écoliers britanniques devaient mémoriser à l'époque. Le pays des merveilles, tel qu'il
est décrit dans le conte, joue sans cesse avec la logique.
Le livre a connu une suite intitulée De l’autre côté du miroir. Les adaptations cinématographiques combinent souvent des éléments des deux livres.
De nos jours, l'ouvrage reste populaire aussi bien auprès des enfants que des adultes.
En écrivant Alice, Lewis Carroll s’est placé sous le signe de la féerie mais il n’en conserve que l’apparence.
Point de fées mais les personnages de l’univers merveilleux : roi, reine, nain, sorcière, messager, animaux
doués d’un comportement et d’un langage humain. À une pléiade de personnages insolites s’ajoutent les
pièces d’un jeu d’échecs, des cartes à jouer vivantes.
Si Lewis Carroll s’inscrit dans une tradition, c’est pour la plier à son inspiration : jeux verbaux, chansons,
devinettes jalonnent le récit. À maints égards son œuvre est étonnamment audacieuse. Les personnages
ne semblent pas accepter les métamorphoses répondant à une saine logique - comme celle de la citrouille
devenant carrosse - et cherchent au contraire à y échapper. La parodie est l’une des clés qui ouvre au
lecteur l’univers d’Alice.
Les personnages font en quelque sorte le contraire de ce qu’on attend d’eux. C’est l’inversion, une seconde clé du pays des merveilles. La troisième clé est le non-sens, un genre que Lewis Carroll manipule
de façon géniale. Le non-sens feint de laisser espérer au lecteur une explication logique puis, traîtreusement, trompe ses habitudes de pensée.
« Je lui en donne une : ils m’en donnèrent deux,
Vous, vous nous en donnâtes trois ou davantage ;
Mais toutes cependant leur revinrent, à eux,
Bien qu’on ne pût contester l’équité du partage. »
Alice au pays des merveilles, déposition du lapin blanc au procès du valet de cœur.
Alice est en porte à faux dans le pays des merveilles comme Charles Dodgson l’était dans la réalité. Elle
fait tout à rebours ou à contretemps de ce qui est convenable sur un plan social. Elle est toujours trop
grande ou trop petite et a conscience de son inadaptation. La reine blanche l’accuse carrément de vivre à
l’envers et lui conseille d’apprendre à croire à l’impossible. Mais, au contraire de Charles Dodgson qui subissait la réalité, Alice ose se rebeller contre celui de l’anormalité. Elle est hardie et sereine, la projection
idéalisée de son auteur.
« Il a ouvert la voie à un genre littéraire absolument nouveau, dans lequel les faits psychologiques sont
traités comme des faits objectifs… Le non-existant, les animaux qui parlent, les êtres humains dans des
situations impossibles, tout est considéré comme admis et le rêve n’est pas troublé », dit Florence Becker
Lennon à propos de Lewis Caroll.
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Le personnage d’Alice
« Aimante comme un chien », ainsi que la décrit Lewis Caroll, Alice est également « curieuse, extravagamment curieuse ». Ce trait de caractère en fait l’exploratrice idéale, d’autant plus que la petite fille
se montre d'emblée d’une insouciance totale, s’engageant dans le terrier du Lapin sans songer un seul
instant à la manière dont elle en pourra ressortir.
Alice est aussi d’une courtoisie exemplaire, car elle veut prouver à son entourage, qui semble la considérer comme trop étourdie et rêveuse, qu'elle connaît les bonnes manières et toutes les leçons qu'elle
se force à apprendre. Sa bonne éducation ne lui évite cependant pas les maladresses auxquelles la
conduit sa nature spontanée : ainsi n’hésite-t-elle pas à parler de sa chatte Dinah à la Souris de la
Mare de larmes…
Alice est aussi un personnage très patient et attentif envers les êtres étranges qu'elle rencontre. Ainsi,
elle s'arrête souvent pour entendre ce que chaque personnage a à lui dire : elle revient pour entendre
la dernière phrase du Ver à Soie, elle écoute les chansons de Tweedeldee et Tweedeldum, écoute les
plaintes de la Tortue-Fantaisie, et essaie même de comprendre les discours illogiques du diabolique
trio du Chapelier, du Lièvre de Mars et du Loir…
Petit à petit, Alice s'enfonce dans un monde de plus en plus absurde, ce qui la force à tout relativiser
et à chercher de la logique, du bon sens ; toutes ces matières qu'elle cherche en fait à fuir dans la réalité.
Le Pays des merveilles
Le Pays des merveilles est pour Alice terriblement dépaysant. Dès son arrivée, la petite fille se retrouve
en proie à une véritable crise d'identité, en raison des métamorphoses physiques qu’elle subit, mais aussi
de la perte du savoir scolaire auquel elle voudrait tant se référer pour tenter de comprendre et de rationaliser le monde étrange qui l’entoure. Ayant oublié sa poésie, elle devient par ailleurs l’agent d’une parodie de poèmes célèbres dans l’Angleterre de Carroll.
Le pays est le lieu de la contestation, par le biais de l’absurde, d’un certain ordre établi du monde réel,
notamment de l’arbitraire du langage : Humpty Dumpty, par exemple, définit comme il l’entend le mot
« gloire » et met à jour la nature purement conventionnelle du lien entre signe et sens. Le texte est aussi
une critique de la société victorienne, notamment de ses intérieurs « fonctionnels », où chaque chose
doit trouver et tenir une place minimale : le Lièvre de Mars et le Chapelier « rangent » le Loir dans… la
théière. Les frères Tweedeldee et Tweedeldum contredisent sans arrêt Alice. Le chat de Cheshire se
contredit.
Le pays est aussi un lieu d’excès, où la gourmandise d’Alice est sans cesse confrontée à des choses qui se
boivent ou se mangent et qui la transforment physiquement, et où la cruauté de personnages féminins
comme la fameuse Reine de Coeur s’exprime sans retenue.
Au Pays des merveilles, le temps est déréglé, au point qu’il n’y en a pas assez, comme pour le Lapin Blanc
toujours pressé, ou qu’on soit fâché avec lui, ou, comme le Chapelier, qu'on soit condamné à vivre éternellement à l’heure du thé. On peut interpréter le pays de plusieurs façons différentes : on peut en effet
le considérer comme un monde surréaliste, coloré et ingénu, ou bien comme un endroit cauchemardesque
dans lequel Alice se retrouve prise au piège d'un monde où la logique a été abandonnée au profit de la
folie, un monde peuplé de personnages ambigus et inquiétants. L'ambiguïté des personnages semble
d'ailleurs s'accentuer sous le trait de John Teniel, dont les représentations picturales des protagonistes
sont plutôt inquiétantes.
Et Alice mangea...
Cie Mirelaridaine
Durée : 50 min
A partir de 6 ans
Conception, scénographie et mise en scène : Delphine Bailleul
Direction d’acteurs : Karim Kadjar
Comédiens : Olivier Ferec et Eric Antoine
Conception lumière et régie générale : Michel Bertrand
Conception sonore : David Segalen
Création sonore : Thomas Poli et Julie Seiller
Conception vidéo : Pierre Noguès
Production : Compagnie Mirelaridaine
Coproductipons, aides et soutiens : L’Intervalle—Centre culturel de Noyal-sur-Vilaine / L’illico—
Théâtre jeune et tout public—Rennes / Théâtre à la Coque—centre de création pour la marionnette—
Hennebont ‘ L’Odradek—centre de création pour le théâtre et la marionnette—Fonsegrives / Le Volume—espace culturel de Vern-sur—Seiche / Ville de Rennes / Conseil Général Ille-et-Vilaine
Séances scolaires :
Jeudi 10 décembre à 10h et 14h30
Vendredi 11 décembre à 10h et 14h30
BP 62 524 / 29225 Brest cedex 2
Téléphone : 02 98 47 33 42
[email protected]
www.lamaisondutheatre.com
Contact secteur Jeunes Publics :
Valérie Marrec et Julie Falquéro
Séances tout public :
Mercredi 9 décembre à 14h30
Jeudi 10 décembre à 18h
Vendredi 11 décembre à 19h
Lieu :
Patronage Laïque du Pilier
Rouge
2 rue Fleurus—Brest
Tarifs : plus de 14 ans : Plein tarif 12€ / Tarif réduit 9€
moins de 14 ans : Plein tarif 9€ / Tarif réduit 6€
Tarif réduit accordé sur présentation de la Carte Maison du Théâtre, des cartes Cézam, Dialogues,
étudiant, carte Famille nombreuse.
Billetterie : La Maison du Théâtre ( 02.98.47.99.13) / Les Enfants de Dialogues

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