dossier de presse - Cité de la céramique

Transcription

UN
NOUVEL
ÉTABLISSEMENT
DOSSIER DE PRESSE
SOMMAIRE
Sèvres — Cité de la céramique
Qu’est-ce que
l’établissement public
Sèvres —
Cité de la céramique ?
P.03
Instances
et organisation
— Conseil d’administration
— Conseil artistique, scientifique
et culturel
— Organigramme
P.04
Un pôle international
consacré aux arts du
feu
— Une institution ouverte,
à la conquête de nouveaux
publics
— Les collections nationales d’art
vitrique et céramique
— La production de porcelaine
et la transmission des savoir-faire
— Les artistes invités depuis 2004
P.06
Un peu d’histoire
Le programme des
conférences et des
manifestations en
2011
La Cité en chiffres
Contacts
P.19
P.21
P.24
P.25
Image en couverture : 2 vases Jean Arp (1886 –1966)
02
SÈVRES
CITÉ DE LA
CÉRAMIQUE
« La réunion
de la Manufacture
et du Musée
favorisera leur
développement
conjoint, culturel,
artistique et
économique. »
Le gouvernement et le Président de la République ont décidé de transformer la
Manufacture nationale de Sèvres et le Musée national de la céramique, deux services à compétence nationale du Ministère de la culture et de la communication, en
un établissement public administratif, dans le respect et la complémentarité de leurs
missions respectives. Le décret n°2009-1643 du 24 décembre 2009 en porte
création au 1er janvier 2010. La réunion de la Manufacture et du Musée favorisera leur développement conjoint, culturel, artistique et économique. Cette réforme
s’inscrit dans une continuité d’évolution statutaire des grands musées nationaux
et de certains établissements présentant une pluralité d’activités culturelles (Cité
des sciences, Cité de la musique ou Cité de l’architecture et du patrimoine) dont
l’autonomie a produit ces dernières années des résultats très significatifs en matière
de développement, de fréquentation et de ressources propres. La Manufacture
représente en Europe le dernier outil de production qui allie la logique de service
public (transmission des savoir-faire, conservation de collections d’études, édition
d’un patrimoine de formes et de décors, soutien à la création contemporaine au
travers d’une politique d’invitation et de résidence d’artistes) à celle de production
céramique dans la filière des métiers d’art (avec ses enjeux économiques et commerciaux). Le Musée dispose lui aussi d’un potentiel exceptionnel, grâce à la richesse
de ses collections (plus de 55 000 pièces) offrant un panorama unique, quasi encyclopédique, sur l’histoire des arts du feu qui le place au premier rang mondial pour la
céramique. Il mérite des espaces mieux adaptés, afin de déployer une programmation culturelle ambitieuse et variée ; il constitue l’un des atouts de développement,
d’attractivité et de rayonnement du site. Cette création est aussi un juste retour de
l’Histoire. En 1876, la Manufacture est implantée sur le site actuel de Sèvres avec le
Musée créé en son sein par Alexandre Brongniart qui les dirige de 1800 à 1847. En
1934, au moment où s’opère une rupture entre les valeurs patrimoniales et l’avantgarde qui s’exprimait en Occident, pour des raisons conjoncturelles, cette institution
unique est scindée en deux. Cette séparation du Musée et de la Manufacture n’a
pas permis de tirer profit de la proximité ni de la cohérence de ces deux institutions
mitoyennes. Leur réunion crée les conditions d’un projet d’envergure, celui d’un
pôle international de la céramique et des arts du feu disposant d’un statut
adapté qui permet d’exercer les responsabilités de production, de conservation, de
gestion, de diffusion, de formation, d’études, d’enrichissement et de valorisation des
collections et du site, pour le compte de l’État, avec notamment la création d’un
centre de recherche scientifique et appliquée sur la céramique ; une nouvelle lecture
des collections rassemblées et leur diffusion internationale ; une politique globale
des publics, comme une mise en valeur de l’ensemble immobilier, en liaison avec le
domaine de Saint-Cloud et dans une pleine inscription territoriale. Sèvres – Cité
de la céramique, une institution unique pour le site de Sèvres.
03
instances
et
organisation
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Par arrêté du 19 mai 2010, l’Établissement
public Sèvres – Cité de la céramique dispose
d’un conseil d’administration composé, en raison
de leurs compétences, de :
Jean-Marie Fabre, fondateur et
président de Parvilla, société de gestion
de Private Equity, ancien directeur de
cabinet de M. Alain Juppé au
ministère chargé du Budget,
président du Conseil d’administration ;
Antoine d’Albis, président de la
société des Amis du Musée national
de la céramique, ingénieur céramiste
et ancien chef du laboratoire de la
Manufacture nationale de Sèvres ;
Delphine Arnault-Gancia,
collectionneuse, directrice générale
adjointe de Christian Dior chargée
notamment de la stratégie générale
en termes de création, de développement produit et d’image ;
Sandra Mulliez, réalisatrice,
collectionneuse et présidente de la
fondation SAM Art Projects ;
Rosalind Savill, conservatrice,
directrice de la Wallace Collection à
Londres et présidente de la French
Porcelain Society.
Ce Conseil comprend aussi deux représentants
des collectivités territoriales, le président du
Conseil Général des Hauts-de-Seine et le maire
de Sèvres, quatre représentants des tutelles administratives, le préfet de la région Ile-de-France et
pour le Ministère de la culture et de la
communication, le secrétaire général, le directeur général des patrimoines et le directeur général de la création artistique. Deux représentants
du personnel y siègent également.
CONSEIL ARTISTIQUE,
SCIENTIFIQUE ET CULTUREL
Par arrêté du 19 mai 2010, l’Établissement
public Sèvres – Cité de la céramique dispose
dorénavant d’un conseil artistique, scientifique et
culturel composé, en raison de leurs compétences, de :
Françoise Guichon,
conservatrice, chef du département
design au Centre Georges Pompidou,
présidente du Conseil artistique, scientifique et culturel ;
Christian Biecher, architecte,
designer ;
Françoise Foulon, historienne
de l’art, directrice du Grand Hornu
Images ;
Marie-Laure Jousset, spécialiste
en design ;
Bruno Gaudichon, conservateur,
directeur du Musée des Arts Décoratifs
La Piscine à Roubaix ;
Hélène Huret, directrice de la
Fondation Bernardaud ;
Alain Lardet, spécialiste en arts
décoratifs ;
Béatrice Salmon, conservateur
général du patrimoine, directrice des
musées des Arts Décoratifs.
Ce Conseil comprend aussi quatre membres de
droit, le chef du département des objets d’art du
Musée du Louvre, le directeur du Centre
national des arts plastiques, le directeur du
département du patrimoine et des collections et
le directeur du département de la création et de
la production de la Cité de la céramique.
04
ORGANIGRAMME
David Caméo
Directeur général – Inspecteur général
de la création, des enseignements
artistiques et de l’action culturelle
Eric Moinet
Directeur du département du patrimoine et
des collections – Conservateur en chef
du patrimoine
René-Jacques Mayer
Directeur du département de la création et de
la production
Laurence Maynier
Déléguée au développement culturel
Sébastien Bonnard
Secrétaire général
DÉPARTEMENT
DU PATRIMOINE
ET DES COLLECTIONS
Jean-Roch Bouiller
Conservateur des collections modernes et
contemporaines
Virginie Desrante
Conservateur des porcelaines européennes
Marielle Pic
Conservateur des collections Antique et terres
vernissées
Christine Shimizu
Conservateur en chef des collections d’Islam
et d’Asie
Laurence Tilliard
Conservateur des faïences
Marie-Chantal de Tricornot
Chargée des collections d’Amériques
Coralie Coscino
Chef du service des collections documentaires – Chargée de la documentation
scientifique et historique, des archives
et de la bibliothèque
Florence Slitine
Chargée d’études et de recherches
Isabelle Laurin
Chargée de documentation
Soazig Guilmin
Chef du service du récolement et du mouvement des œuvres – Chargée du récolement
des biens et œuvres déposés dans les
conditions définies par la Commission
de récolement des dépôts d’œuvres
d’art et de la régie des œuvres
Véronique Milande
Chef du service de la conservation préventive
et de la restauration
DÉPARTEMENT
DE LA CRÉATION
ET DE LA PRODUCTION
Valérie Jonca
Adjointe au directeur du département –
Chargée de la production
Damien Lucas
Chargé de mission
Xavier Faurel
Chef du service du laboratoire et de la
recherche appliquée – Chargé de développer la recherche scientifique et technique dans le domaine de la céramique
Michel Barlot
Chef du service de la fabrication – Ateliers
des dessins d’épure, de sculpturemodelage de formes et de figures en
plâtre, moulage-tournage en plâtre,
moulin, tournage, calibrage, moulage
reparage, petit coulage et garnissagedécoupage, grand coulage, émaillage
par trempage, fours à gaz et à bois, tri
et polissage.
Michel ROUE
Chef du service de la décoration – Ateliers
photographie, émaillage par insufflation, pose de fonds, dessinateur-modéliste, gravures, impression, filage-dorure, peinture, offset, four de moufles,
brunissage, polissage, montage-ciselure
Ombeline d’Arche
Chef du service commercial – Chargée de
la politique commerciale des pièces
produites, à travers deux galeries
Solange Blon
Responsable de la galerie de Paris
DÉLÉGATION
AU DÉVELOPPEMENT
CULTUREL
Mayumi Kervella
Chef du service des expositions et de la
diffusion – Chargée des expositions et
des événements de la Cité, sur le site
et hors les murs
Sylvie Perrin
Chef du service de la communication et des
relations presse – Chargée de la communication et de la promotion des
activités de la Cité
N.
Chef du service des partenariats – Chargée
des partenariats publics et privés, du
mécénat, de la location des espaces et
des tournages sur le site
Marion Schock
Chef du service des publics et de l’action
éducative – Chargée de l’accueil des
publics, des programmes pédagogiques
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Farin Bany
Chef du service de l’administration générale
et du contrôle de gestion – Chargée de
la gestion de l’établissement au plan
administratif, financier, informatique et
de la formation professionnelle
Jean-Philippe Leclair
Chef du service de la sécurité, de la surveillance et des moyens généraux – Chargé
de l’accueil et de la surveillance du site
Thierry Rousseau
Chef du service des travaux et de la maintenance – Chargé d’organiser et suivre les
travaux des bâtiments et des installations de la Cité
Hubert Labbé
Chargé de mission pour l’hygiène, la sécurité et
le développement durable
05
Un pôle
international
UNE INSTITUTION OUVERTE,
À LA CONQUÊTE DU PUBLIC
« L’objectif est
d’offrir à un public
élargi, à travers
cet établissement,
une nouvelle
lecture des arts
décoratifs. »
Depuis de nombreuses années, le projet de regroupement de la Manufacture nationale de Sèvres et du Musée national de céramique a été évoqué pour doter le site de
Sèvres d’une véritable politique cohérente et d’une synergie dans tous les domaines.
L’objectif est d’offrir à un public élargi, à travers cet établissement, une nouvelle
lecture des arts décoratifs. Au-delà de cette réforme juridique, c’est tout l’avenir
du site de Sèvres qui est en jeu. Il convient de définir un projet de développement
culturel qui intègre toutes les missions et fonctions du nouvel établissement dans
une perspective tournée vers les publics (de proximité, scolaires, professionnels,
internationaux…). La force attractive des deux institutions Musée/Manufacture,
sont des atouts considérables pour réussir à mettre en œuvre cette ambition et replacer la Cité au coeur des problématiques des artistes, en même temps qu’un
maillon essentiel de la prochaine Vallée de la culture initiée par le département des
Hauts-de-Seine.
Trois axes fédérateurs ont été définis pour cela :
• L’accueil des publics et le développement de la fréquentation (politique des
publics, publications, programmation d’expositions dans et hors les murs, à caractère culturel ou commercial, de rencontres, de séminaires, de conférences, développement des outils de médiation numérique, notamment dans le secteur des réseaux
sociaux Facebook, Twitter…, interfaces à créer entre les techniques et les collections,
Newsletter…) ;
• La revalorisation des collections (relecture des collections, nouveaux parcours dans les salles, accrochages tournants, expositions attractives et itinérantes,
expositions-dossier documentées, prêts et dépôts plus ambitieux, outils numériques
de présentation des chefs d’œuvre, aller-retour entre patrimoine et création…) ;
• La poursuite de la politique d’invitation d’artistes (plasticiens, designers
et céramistes) pour la production de nouvelles pièces et leur diffusion, et le maintien
volontariste de la transmission des savoir-faire (centre de formation interne, programmes de recherches, résidences d’artistes…).
C’est cet équilibre qui fera toute la pertinence de la Cité de la céramique, qui doit
devenir une étape ou un partenaire incontournable dans le domaine des arts du feu
et répondre ainsi aux attentes d’un public, aujourd’hui épris de nouveautés. Première étape pour le printemps 2011, la création d’une galerie de céramique
contemporaine qui témoigne, au sein du bâtiment du Musée des grands courants de la création, en écho avec l’activité délibérément orientée vers la création
des ateliers de production (créations de Sèvres bien-sûr mais pas exclusivement,
expositions thématiques, monographiques, interdisciplinaires… pour témoigner de
l’importance de la céramique dans les arts) et une présence plus importante des
pièces de porcelaine de Sèvres dans les salles.
06
Un pôle
international
La Cité a aujourd’hui la chance de disposer de nombreux atouts pour réussir :
• l’attention bienveillante du public, des médias, des partenaires locaux et des
tutelles,
• de formidables outils (bâtiments, savoir-faire, une histoire…)
• des collections nationales exceptionnelles,
• des archives uniques,
• un patrimoine immatériel toujours vivace,
• une appétence à travailler avec les créateurs de son temps…
• et une équipe de femmes et d’hommes, dont la compétence et la motivation constituent la plus formidable richesse.
La nouvelle délégation au développement culturel, de manière prospective
et transversale, doit constituer le vecteur de développement stratégique de l’établissement à travers la communication, la production des expositions et autres événements de diffusion, les publications, les actions en direction de tous les publics
et l’offre culturelle, les locations d’espace et les tournages, les partenariats de tous
ordres, les concessions, le mécénat, la définition et la mise en œuvre de l’image de
l’établissement. À la mission tout aussi transversale, le Secrétariat général est
chargé parallèlement de l’administration de l’établissement, des sites et des bâtiments qui lui sont affectés, tant au plan financier et comptable, de ses ressources
humaines, de la formation professionnelle, du schéma directeur en matière de nouvelles technologies, des travaux, de l’entretien et de la sécurité de l’ensemble.
07
COLLECTIONS
LES COLLECTIONS NATIONALES
D’ART VITRIQUE ET CÉRAMIQUE
« plus de 300 000
œuvres, de toutes
techniques et de
toutes époques »
Le département du patrimoine et des collections est né en 2010 avec la création de
l’établissement public Sèvres – Cité de la céramique et fédère l’équipe scientifique
du Musée national de la céramique qui forme le service des collections ; celle de la
bibliothèque et des archives qui est aussi chargée des collections documentaires ; la
cellule de récolement des œuvres, également responsable de la régie des collections
et l’atelier de restauration qui doit mettre en place le programme de conservation
préventive. Il regroupe 16 personnes et collabore étroitement avec la délégation au
développement culturel pour la mise en œuvre des actions éducatives et culturelles
comme pour l’organisation des expositions temporaires conçues pour le Musée ou
destinées à valoriser ses collections hors les murs. Les collections de la Cité de la
céramique, réunies dans ce lieu depuis le XIXe siècle, forment un ensemble indissociable, d’une extrême richesse et d’une grande diversité avec des ensembles souvent
uniques par leur qualité et leur rareté ; il s’agit probablement de la plus importante
collection publique au monde dans ce domaine avec plus de 300 000 œuvres, de
toutes techniques et de toutes époques dont 250 000 œuvres figuraient aux inventaires de la Manufacture et près de 55 000 sur ceux du Musée. Mais le patrimoine
de la Cité s’enorgueillit aussi du fonds exceptionnel constitué par les archives de la
Manufacture, bien conservées depuis le milieu du XVIIIe siècle, complétées par un
rare fonds de moules anciens et par un important cabinet d’art graphique, riche de
milliers de dessins, en lien avec les principaux décors mis en œuvre dans les ateliers
de Sèvres depuis les origines. Cet ensemble constitue un rare témoignage de l’activité des centaines d’artistes qui ont successivement œuvré au succès des créations
de Sèvres. Rappelons que le Musée de céramique a été créé à partir de 1824 par
le directeur de la Manufacture Alexandre Brongniart. Il a pour objet, depuis cette
date, de présenter l’histoire de la céramique, les techniques et les décors, des origines jusqu’à nos jours, à travers les principales cultures des quatre continents, dans
un souci encyclopédique directement hérité du siècle des Lumières, avec la volonté
toujours affirmée de témoigner des créations contemporaines les plus innovantes.
LES ENSEMBLES ET FONDS PATRIMONIAUX –
LE PATRIMOINE IMMATÉRIEL
La Cité de la céramique possède et conserve des trésors patrimoniaux diversifiés
d’un intérêt souvent majeur.
Un ensemble industriel du Second Empire
Le patrimoine architectural industriel de la Manufacture forme un ensemble homogène, organisé autour de rues, de jardins, de cours qui regroupent les divers ateliers, les fours, les logements, les bâtiments administratifs et le Musée de céramique,
caractéristique de l’architecture des manufactures du Second Empire.
Les plans ont été conçus par l’architecte Alexandre Laudin entre 1856 et 1876 et
complétés par la suite à la fin des années trente et dans les années cinquante ; la Cité
de la céramique constitue ainsi un ensemble industriel cohérent toujours en activité,
devenu unique en France
08
COLLECTIONS
Un cabinet d’art graphique remarquable consacré à l’ornement
Le fonds d’art graphique très riche regroupe les esquisses, les dessins préparatoires
et les modèles utilisés dans les ateliers de Sèvres depuis le XVIIIe siècle ; ils forment
un ensemble entièrement consacré au dessin d’ornement sans équivalent en France.
Cette source de modèles véritablement unique dans le domaine des arts décoratifs,
propre à renseigner l’histoire des goûts et des modes, inspire également la création
d’aujourd’hui.
Des bibliothèques dédiées à la céramique uniques en France
Les bibliothèques de la Manufacture et du Musée sont riches de milliers d’ouvrages
et de catalogues principalement consacrés à la céramique et réunis depuis le milieu
du XIXe siècle ; elles constituent pour la recherche un ensemble remarquable, probablement le seul en France par son importance et sa spécificité.
Une rare collection de moules anciens
Les collections techniques renferment un ensemble unique de moules dont les plus
anciens remontent au XVIIIe siècle ; tous ont été utilisés pour l’édition ancienne
de pièces par la Manufacture et constituent une part intégrale de la mémoire de
l’établissement. Ils peuvent sous certaines conditions être réutilisés pour de nouvelles
éditions et sont souvent d’une remarquable beauté.
Un patrimoine immatériel de savoir-faire
Le patrimoine immatériel de la Manufacture repose sur le savoir-faire incomparable
et la haute technicité des artisans d’art qui ont œuvré en son sein depuis sa fondation
et qui continuent encore à les développer, en particulier grâce aux innovations et à
l’apport sans pareil des artistes invités.
LES COLLECTIONS PATRIMONIALES
Depuis deux cents ans, le Musée a une mission encyclopédique de rassembler en
son sein des pièces en céramique de tous lieux et de toutes époques. La céramique
est un terme générique qui désigne l’ensemble des réalisations obtenues par un
mélange de matières premières minérales, ayant subi une cuisson. Cette « céramothèque » unique en son genre de terres cuites, faïences, grès, porcelaines, vitraux,
émaux peints et verres, constitue un vaste panorama des arts du feu, s’enrichissant
sans cesse au gré des acquisitions et donations.
Terres cuites antiques et médiévales
Les créations des premières grandes civilisations sont illustrées par des céramiques
et figurines mésopotamiennes, iraniennes, anatoliennes, chypriotes, égyptiennes,
byzantines mais aussi gallo-romaines et mérovingiennes ainsi que la collection de
vases grecs trouvés en Italie du Sud et ayant appartenu à Dominique-Vivant Denon.
Céramiques des Amériques
Initiée dès le début du XIXe siècle, la collection comprend à la fois des pièces préhispaniques (notamment de la côte du golfe du Mexique, du Chiriqui, de Panama
et du Pérou), des pièces coloniales (Tonalá, important centre potier mexicain, remarquablement représenté) et des pièces amérindiennes des XIXe et XXe siècles
(poteries kali’na et wayana, en particulier, rassemblées lors de collectes récentes en
Guyane française).
09
COLLECTIONS
Céramiques d’Extrême-Orient
Elles révèlent le rôle pionnier de la Chine, dans toutes les productions céramiques
et recèlent de nombreux chefs d’œuvre : élégante verseuse en porcelaine de Chine
du XIIe siècle, aiguière en grès d’époque Song à décor en coupe en grès « shino »,
originaire du Japon médiéval. Une collection récemment réunie d’œuvres contemporaines du Japon et de Corée, constitue une rareté en Europe.
Céramiques islamiques
Elles forment un maillon essentiel entre l’Orient et l’Occident, avec entre autres les
premières pièces créées en Syrie au IXe siècle ; des faïences à fond blanc et décor
bleu imitant les porcelaines de Chine ; des terres vernissées à décor vert et manganèse copiant les grès Tang ; des carreaux de revêtement (céramique architecturale)
à décor de calligraphie ; des pièces rares provenant d’Iran et datant du XIIe siècle
avec leurs décors polychromes dans le style des enluminures persanes ; une série de
remarquables pièces d’Iznik (Turquie, XVIe siècle).
Deux grands plats en faïence à reflets métalliques du XVe siècle provenant de
Valence en Espagne constituent des trésors de l’art hispano-mauresque.
Poteries et grès européens du Moyen Âge au XIXe siècle
Les terres vernissées proviennent de toute l’Europe (vaisselle, carreaux, statuaire
servant d’épi de faitage…) et les productions françaises y sont bien représentées
(Pré d’Auge, Saintonge, Beauvaisis). Les œuvres de Bernard Palissy et ses suiveurs
portent des décors colorés et exubérants. Quant aux grès, ils sont surtout originaires
de France et de Rhénanie. De nombreux objets d’apparence modeste sont cependant de véritables pièces d’apparat réservées aux tables les plus raffinées (grès azurés
du Beauvaisis du XVIe siècle).
Majoliques
Ces faïences, créées à la fin du XVe siècle et au XVIe siècle en Italie, lancent une
mode européenne que l’on retrouve en France, aux Pays-Bas et surtout en Espagne.
La très riche collection présente tous types de formes et de décors : fonds bleus ou
blancs de Faenza, assiettes à décor historié d’Urbino, décors de « belle donne » (jolies dames) ornant les coupes de Castel Durante et de Gubbio, ainsi que des pièces
d’autres importants centres de production tels Florence, Deruta, Sienne…
De la Renaissance est également conservé un ensemble d’œuvres d’une célèbre
famille d’artistes florentins, les Della Robbia, dont une statue de la Vierge à l’Enfant
en grandeur nature.
• Faïences européennes du XVIIe au XIXe siècle
C’est l’une des plus importantes collections en France par la qualité et le nombre
d’objets. La production de Nevers, des premières faïences polychromes réalisées à
la fin du XVIe siècle aux « bleus de Nevers » de la fin du XVIIe, permet d’envisager
toute la palette des formes et des décors qui en ont fait la réputation.
Avec les faïences de Delft, on découvre l’influence de la porcelaine chinoise et bientôt l’adoption d’un style très caractéristique avec notamment un panneau à décor
floral polychrome et les fameux bleus de Delft. C’est à Rouen, au début du XVIIIe
siècle que sont fabriqués les premiers grands services de table comportant des objets
utilitaires décoratifs qui séduisent la bourgeoisie en plein essor. L’influence rouennaise se fait alors sentir dans les productions du Nord de la France : grands plats de
Lille, productions de Saint-Cloud en région parisienne et de Sinceny en Picardie.
Le plus grands centres faïenciers du Sud de la France et de l’Europe sont présents avec les spectaculaires pièces de Marseille et Moustiers-Sainte-Marie, pour
l’Espagne Alcora (près de Valence), pour l’Italie, Pavie, Castelli, Savone, Turin,
10
COLLECTIONS
Alechinsky,
Arp,
Louise Bourgeois,
Calder,
Carriès,
Chaplet,
Decoeur,
Dufy,
Gauguin,
Milan… Le XVIIIe siècle est représenté par les productions aux formes inventives
et chantournées de l’époque rocaille de l’Est et de la région parisienne, Strasbourg,
Niderviller, Lunéville, Aprey et Meillonas. Ce sont les faïences de Paris et sa région,
Saint-Cloud, Sceaux, Bourg-la-Reine qui témoignent de la fièvre des recherches
pour imiter la porcelaine. L’importante collection de faïences fines, dont seules
sont exposées les pièces de la région parisienne (Pont-aux-Choux, Sceaux) et de
l’Est (avec Niderviller), révèle un panorama européen de cette invention du milieu
du XVIIIe siècle, avec une collection remarquable de pièces anglaises, notamment
de Wedgwood.
Porcelaines européennes
La collection de porcelaines européennes comporte de nombreux chefs d’œuvre et
offre un large aperçu des productions des différentes manufactures depuis les premiers essais connus, comme les neuf « porcelaines des Médicis » réalisées à Florence
entre 1575 et 1600 (seulement une trentaine de pièces sont aujourd’hui conservées).
On découvre les premières porcelaines tendres réalisées à Rouen puis Saint-Cloud,
dès la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, ainsi que les pièces produites
à Chantilly (entre 1730 et 1745) et Mennecy. Les productions de la Manufacture
de Vincennes, devenue Sèvres en 1756 et fleuron de la création française sont des
pièces incontournables des collections. Les vases à fond coloré en bleu ou en vert, les
plats bleu turquoise du service de Louis XV, les statuettes en biscuit réalisées d’après
des modèles des plus grands artistes sont quelques uns des chefs d’œuvre de la porcelaine mondiale. Les œuvres réalisées à Sèvres du XIXe au XXe siècles, comme le
vase de Neptune (le plus grand jamais créé) témoignent des innovations et prouesses
techniques de la Manufacture toujours actuelles. Hors de France, la Manufacture
de Meissen, créée en 1710 et figure de proue de la porcelaine dure européenne, est
également bien représentée avec notamment cinq animaux, réalisés dès les années
1730 pour le fastueux Palais Japonais d’Auguste le Fort (prince électeur de Saxe) à
Dresde. Des pièces provenant des manufactures parisiennes, de Russie, d’Italie ou
d’Angleterre complètent également l’ensemble.
Céramique moderne et contemporaine
Elle est largement présente dans la collection, qu’il s’agisse de pièces françaises ou
étrangères. Témoignant d’un goût pour l’Extrême-Orient, elle montre le renouveau
du vocabulaire céramique dés 1878 (Carriès, Chaplet, Decoeur…) et illustre les
mouvements Art nouveau et Art déco (Guimard, Gio Ponti, Ruhlmann…). Pour
la période d’après 1945, elle est l’une des rares à représenter les grands courants
internationaux et la diversité de la céramique française à travers ses différents foyers
(Vallauris, La Borne, Saint-Amand…). Elle possède enfin des œuvres en céramique
d’artistes non céramistes réalisées à Sèvres à partir de 1964 (Arp, Calder, Alechinsky,
Louise Bourgeois…) ou dans d’autres foyers (Gauguin, Dufy, Picasso…)
Guimard,
Picasso,
Gio Ponti,
Ruhlmann…
11
COLLECTIONS
LES NOUVEAUX ENJEUX
POUR 2010 / 2013
La valorisation du patrimoine architectural par la création d’un centre d’interprétation destiné à présenter aux visiteurs la Cité de la céramique, son organisation, son histoire et son activité reste une priorité ; il doit s’accompagner de la
mise en place d’une signalétique pédagogique adaptée, devenue nécessaire pour
permettre un meilleur accueil du public et pour faciliter la découverte du lieu. La
présentation générale de l’histoire du Musée, partie intégrante de la Cité, sera traitée dans cet espace qui présentera également les techniques de la céramique. La
réunion des collections patrimoniales sous une même direction constitue une
chance unique pour le Musée ; elles favorisent une meilleure connaissance de celuici et permet d’envisager d’une manière très différente leur évolution. Le récolement
décennal en cours va permettre la constitution d’une base de donnée informatisée
accessible et unique pour la connaissance d’un patrimoine encore assez mal connu
car très dispersé dans de nombreux dépôts hors de la Cité (services de l’État, ambassades, ministères, musées…) ou conservées dans des réserves souvent encombrées
et peu adaptées à l’étude. Une étude est actuellement en cours pour préparer la
création d’un pôle de ressources documentaire entièrement consacré à
la céramique et aux arts du feu, unique en son genre en France. Dans un
premier temps et tout en élaborant ce projet, les bibliothèques et les archives du
Musée et de la Manufacture seront réunies dans un lieu unique (l’actuel bâtiment
des archives) ; la consultation de ces fonds sera autorisée selon des modalités à définir. L’informatisation des archives, en cours, se poursuivra pour faciliter les travaux
des chercheurs de plus en plus nombreux. Un effort tout particulier sera fait pour
ouvrir largement ce fonds à la création contemporaine. Parallèlement, la constitution de dossiers documentaires sur les fabriques, les artistes actifs dans le domaine
de la céramique sera développée. Une étude expérimentale sur l’entrée de fonds
d’archives de céramistes du XXe siècle sera lancée en 2011/2012 avec le versement
des archives et fonds documentaire de Jacqueline Lerat, en concertation avec
ses héritiers. Un fonds multimédia dédié à la céramique sera constitué à partir de
nombreux films consacrés à ce champ de la création, réalisés depuis l’après-guerre ;
la réussite du Festival de films sur les arts du feu, organisé à Montpellier, a montré le dynamisme des productions dans ce domaine. En liaison avec l’université
et le CNRS, un premier diagnostic sera établi sur le patrimoine immatériel,
pour la mise en place d’un programme d’études et de collectes sur la diversité des
métiers et des expériences, sur la transmission des gestes et des savoir-faire au sein
de la Manufacture. Cette mémoire fragile s’est transmise oralement jusqu’ici ; un
Référentiel de compétences complété d’audiovisuels extrêmement précieux et salués à
plusieurs reprises, notamment par certaines des maisons du Comité Colbert a été
heureusement constitué en 2006. Des collectes de témoignages auprès des anciens
techniciens d’art retraités seront mises en œuvre le plus rapidement possible pour
en compléter l’étendue.
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PRODUCTION
LA PRODUCTION DE PORCELAINE &
LA TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE
La Manufacture nationale de Sèvres s’est engagée depuis plusieurs années dans une
politique affirmée de soutien à la création contemporaine, accompagnant ainsi sa
volonté d’ouverture générale aux publics, par une meilleure connaissance de l’outil
atypique de production qu’elle préserve et par la valorisation d’un patrimoine d’exception, missions dont est chargé le département de la création et de la production.
Conservatoire exceptionnel de savoir-faire et d’un patrimoine unique hérité de
plus de 250 ans d’histoire, animée par l’implication et le professionnalisme reconnu
de l’ensemble de ses ateliers de production, elle a ainsi accéléré son ressourcement
et l’inscription dans son temps par l’invitation sans précédent d’artistes, designers,
architectes et autres créateurs. Chorégraphes, compositeurs de musique contemporaine et photographes ont aussi puisé dans le matériau, les gestes des ateliers, le
patrimoine et l’âme des lieux, les sources de leur travail, manière complémentaire
de confirmer que Sèvres est un lieu de création de premier plan. Soutenue dans ce
projet par le précédent Conseil artistique, redevenu actif dès 2003, la politique de
création s’est chronologiquement construite autour de trois axes :
L’invitation sans équivalent d’artistes français et internationaux,
au nombre desquels on compte Arman, Louise Bourgeois, Bertrand Lavier, Fabrice Hyber, Yayoï Kusama, Johan Creten, Huang Yong Ping,
Françoise Pétrovitch, Pierre Soulages, Paul-Armand Gette, Marc
Couturier, Zao Wou Ki, Chu Teh Chun. L’exposition de certains d’entre eux,
dans de grands musées comme le Musée du Louvre à l’occasion de Contrepoint en
2006, ou encore le Musée du Capitole à Rome, le Grand Hornu en Belgique, le
Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg…, soit dans des salons et foires d’art
contemporain, a permis à Sèvres de reconquérir son rôle d’acteur à part entière de
la création contemporaine et de multiplier les sollicitations d’artistes, de galeries ou
de collectionneurs depuis lors.
La structuration progressive d’un axe fort autour du design et
des arts décoratifs demeure l’un des fondamentaux de l’histoire de la
Manufacture et de son rayonnement. À l’instar des François Boucher, Jean-Baptiste Carpeaux ou Alexandre Calder pour les arts dits plastiques, les designers,
ensembliers, décorateurs comme Jean-Claude Duplessis ou Jacques-Émile
Ruhlmann ont jalonné l’histoire de Sèvres et ont forgé son identité. Ont ainsi été
invités à repenser la question des formes ou à créer des objets à la marge de la fonctionnalité Pierre Charpin, Ettore Sottsass, Rena Dumas, Andrea Branzi,
Michele de Lucchi, Christian Biecher ou de plus jeunes talents, pour certains
révélés par des résidences de recherche : Stéphane Bureaux, Sébastien Cordoléani & Franck Fontana, Adrien Rovero.
Plus récente, l’invitation de céramistes, éloignés jusqu’ici – à quelques exceptions notables comme Fance Franck, Adrian Saxe ou Betty Woodman – des
chemins de Sèvres, où le contact avec la matière ne leur était pas totalement ouvert,
contribue à enrichir la force de création de l’établissement. La distance entre céramistes et artisans, longtemps importante, a laissé place à une collaboration active
entre céramistes et techniciens d’art, où l’assistance technique des seconds rend possible la création des premiers. C’est ainsi qu’ont été invités en résidence, au cœur des
ateliers, Gustavo Pérez, Kristin McKirdy ou Grégoire Scalabre.
13
PRODUCTION
Parallèlement et avec une volonté de même ampleur une politique active d’édition de pièces et d’œuvres du patrimoine de l’établissement a été développée pour maintenir ou reconquérir des savoir-faire d’exception. La nouvelle Cité
de la céramique a pour ambition de poursuivre cette stratégie, forte des synergies
retrouvées entre patrimoine et création. Le secteur de la céramique contemporaine
finit aujourd’hui de souffrir du cloisonnement avec les autres formes d’expressions
artistiques, devenant un médium d’expression qui innerve toutes les formes de la
création. Par sa politique de création, de recherche et de production, la Cité de la
céramique entend contribuer à encourager cette porosité féconde et replacer la matière au cœur des préoccupations les plus vivaces de la création contemporaine, sous
toutes ses formes. Le nouveau Conseil artistique, scientifique et culturel
aura pour mission d’orienter et de nourrir les grands axes de la politique de création
et de production de la Cité, examinés ensuite par le Conseil d’administration.
LA CRÉATION CONTEMPORAINE
Représentant plus de 50 % de la production et de la commercialisation de l’établissement, la création contemporaine a progressivement généré l’adhésion des ateliers
et l’enthousiasme des collectionneurs et prescripteurs. Elle nécessite d’être confortée, au travers des trois axes précédemment engagés.
« la création
contemporaine a
progressivement
généré l’adhésion
des ateliers et
l’enthousiasme des
collectionneurs
et prescripteurs. »
1. Les artistes
La politique d’invitation d’artistes continuera de répondre à une double mission :
enrichir les collections nationales des grands noms de l’art contemporain et offrir à
des artistes plus émergents la chance d’expérimenter un processus de recherche et
de création ainsi qu’un matériau singuliers. Les artistes sont ainsi conviés à participer à ce nouvel essor et à saisir dans leur processus créatif la richesse et la contrainte
du matériau, à inventer à Sèvres ce qu’ils ne pourraient produire ailleurs et à inscrire leur travail dans une continuité historique et esthétique bâtie au fil de près de
trois siècles d’histoire.
2. Les arts décoratifs, le design et l’architecture
La contradiction entre la capacité limitée de production (de l’ordre de trois à quatre
mille pièces par an) et l’attente du nombre qu’absorbe un marché plus important,
a conduit à élaborer une stratégie identifiante qui permette à l’établissement d’être
présent de manière lisible sur le champ du design. Quatre orientations principales
ont été définies pour y retrouver l’identité et la légitimité de Sèvres ou en dessiner
de nouveaux contours. La forme en blanc : le dessin de formes (formes en blanc
destinées à intégrer le patrimoine des formes et à être décorées par d’autres artistes)
occupe une place majeure dans le développement de l’établissement. Cet enrichissement permanent, interrompu dans les années 50, a trouvé un nouveau départ avec
une première commande à Pierre Charpin pour de nouvelles formes de vases.
Adrien Rovero et Naoto Fukasawa poursuivent cette démarche. La construction de l’espace : la production de pièces de décoration d’intérieur et de céramique
architecturale, propice à structurer l’espace extérieur, révèle la capacité intrinsèque
de la porcelaine (ou du grès) à quitter son socle naturel que sont la table pour les
services ou le piédestal pour la sculpture. Une première collaboration avec le projet
Lace (du vase au claustra) de Christian Biecher, architecte en filiation avec les
arts décoratifs et à la lisière du design, a entamé la renaissance de ce secteur qu’il
est proposé de développer à raison d’une invitation tous les deux ans. Le rapport
14
PRODUCTION
au corps : à l’opposé, l’appropriation plus personnelle et plus intime de la porcelaine constitue une autre échelle à explorer, contribuant aussi à décloisonner l’approche du matériau. Une première collection de bijoux a été dessinée en ce sens par
Annabelle d’Huart ouvrant ainsi la voie à d’autres collaborations avec artistes,
maisons de Haute Couture (Adeline André, Gustavo Lins) ou de joaillerie (Van
Cleef & Arpels). Les créateurs à univers : constituant elle-même un univers puissant
et singulier, Sèvres a expérimenté avec succès des collaborations avec des créateurs
protéiformes, dont la force de l’identité et de la sensibilité a su rencontrer l’ouverture
des ateliers de production. A l’instar de José Lévy, Pucci de Rossi et Christian
Astuguevieille enrichiront cette expérience pour créer, dans la grande tradition et
dans l’esprit de Sèvres des œuvres à la marge de l’usage et de la poésie.
3. Les céramistes
Avec pour principe de faire naître la forme de la matière, les céramistes perçoivent à
nouveau Sèvres comme un lieu de création et de travail possible. L’invitation de
grands céramistes français (Jean Girel, Jean-François Fouilloux...) complétera
un programme d’invitation, notamment en direction de la céramique du nord de
l’Europe, de la Corée et des États-Unis, où la perception de cet art et de cette pratique dépasse depuis bien longtemps la question restée longtemps française de
l’appartenance à une chapelle. Cette nouvelle approche de la présence indispensable de céramistes à Sèvres complète ainsi les différentes réponses et les niveaux de
lectures que l’invitation d’artistes ou de designers peut apporter. La diversité et le
décloisonnement des démarches créatrices vise à renforcer la dimension d’un site,
consacré à l’art céramique contemporain sous toutes ses formes.
LES ÉDITIONS ISSUES
D’UN PATRIMOINE D’EXCEPTION
Elles représentent le pendant naturel et indispensable d’une politique volontariste
de soutien à la création contemporaine et répondent à l’autre spécificité de Sèvres
d’avoir conservé siècle après siècle un patrimoine matériel et immatériel singuliers.
« La richesse du
catalogue de
Sèvres permet d’envisager son édition
sous forme de collections. »
Un catalogue sous forme de collection
La richesse du catalogue de Sèvres permet d’envisager son édition sous forme
de collections. Composées de 100 à 150 pièces parcourant l’histoire formelle de
Sèvres, elles se renouvelleront tous les deux ans. La concentration des ateliers sur un
nombre limité d’objets, dans une temporalité courte, est de nature à favoriser la production en nombre et permettra d’équilibrer les temps plus incertains de recherche
sur des éditions d’exception ou des projets contemporains. Cette proposition n’est
pas exclusive des commandes ponctuelles ouvertes sur l’ensemble du catalogue des
productions passées de l’établissement.
Les attributions publiques
Longtemps cantonnée à une production de pièces classiques (vases bleu et or, biscuits classiques), la politique d’attributions publiques a progressivement rejoint la
ligne éditoriale de l’établissement, ouvrant ainsi une plus large place aux productions contemporaines. La réalisation de cadeaux protocolaires constitue un vecteur
non négligeable de l’image de Sèvres, que les attributaires publics ont progressivement réorienté dans ce sens au travers de leurs choix. Les attributions publiques
représentent aujourd’hui 10 à 15 % de la production de l’établissement.
15
PRODUCTION
Les éditions thématiques et les éditions d’exception
Un programme d’expositions sur des périodes historiques de l’histoire de Sèvres
(années 50 en 2006, années 30 en 2007 et Second Empire en 2008) a poussé les
ateliers à redécouvrir des projets de décors inédits, des techniques non usitées, des
formes emblématiques que l’histoire avait momentanément laissées au bord du chemin. L’édition de pièces d’exception, défis de même ampleur que ceux que génère
l’étude d’un nouveau projet contemporain, a démontré la capacité de Sèvres et de
ses ateliers à valoriser la pleine maîtrise d’un patrimoine en constant enrichissement,
à la fois formel et technique. La prochaine sortie du vase Vaisseau à mâts, dont seuls
dix exemplaires existent dans le monde, sera emblématique de cette démarche.
La commande spéciale
Identifiée comme une maison de luxe, proposant des productions exclusives et personnalisées, Sèvres rencontre à nouveau une adhésion de commanditaires français
et étrangers sur ces productions très haut de gamme. Le programme d’éditions
du patrimoine est enfin complété par des éditions spécifiques pour les Journées européennes du patrimoine ou pour les périodes de fin d’année, afin de conquérir, par des
productions plus accessibles, les collectionneurs de demain, ou d’offrir au public qui
visite les ateliers, la possibilité de pouvoir repartir avec une part de son patrimoine.
Pour la soutenir et la développer, la politique de création et de production de
Sèvres s’est construite autour de partenariats forts à poursuivre, qu’il s’agisse : des
galerie co-productrices, dont le travail de diffusion démultiplie les efforts consacrés
en interne à la promotion du travail des artistes ; des manufactures de porcelaine,
françaises ou étrangères (Meissen, Nymphenbourg) avec lesquelles des protocoles
d’échanges scientifiques et techniques sont en cours de développement ; des manufactures privées touchant aux arts du feu et aux arts de la table, avec lesquelles des
collaborations naissent autour de projets contemporains (Michele De Lucchi avec
Baccarat) ; des établissements d’enseignement supérieur, avec lesquels un programme de workshops se construit (Royal College of Arts en 2009, ENSCI en
2010/2011, ECAL en 2011/2012) ; des partenariats de soutien à la jeune création,
tels que celui initié depuis quatre ans avec Design Parade, débouchant sur des résidences de recherche de jeunes designers, ou celui en cours d’élaboration avec le
Cnap, en direction des jeunes artistes plasticiens.
LES TECHNIQUES DE LA PRODUCTION
« Les pâtes à porcelaine sont fabriquées sur place,
ainsi que les émaux
et les couleurs. »
La Cité de la céramique produit des oeuvres d’art en porcelaine, pièces utilitaires
et d’ornement, dont elle assure la diffusion ; les éditions sont puisées dans le patrimoine des modèles traditionnels et contemporains, répertoriés dans ses collections.
Ce patrimoine est renouvelé sans cesse par les créations des artistes invités. Les
pâtes à porcelaine sont fabriquées sur place, ainsi que les émaux et les couleurs.
Les matières premières pour les pâtes sont principalement le kaolin (de différents
pays d’Europe), le feldspath (de Finlande et Norvège) et le quartz (de France). Les
quatre pâtes à porcelaine sont la pâte dure (PD, XVIIIe siècle), la pâte tendre (PT,
une variante phosphatique de celle du XVIIIe siècle), la pâte nouvelle (PN, vers
1882) et la pâte blanche (PAA, mise au point vers 1965). Les matières premières
pour les couleurs sont les oxydes métalliques ; celles pour l’émail incolore (couverte
incolore) sont la pegmatite et le quartz, roches provenant de France. À chaque pâte
s’accordent ses émaux et ses couleurs. L’accord entre le tesson (support céramique),
l’émail, la couleur ainsi que le métal précieux est l’alchimie fondamentale qui conditionne la perfection de la production de Sèvres, équilibre extrême et parfois instable
16
PRODUCTION
entre les matières, créé par l’intelligence de l’homme et figé par le feu. L’atelier du
moulin prépare les pâtes et la couverte incolore. Le laboratoire met au point les
formules de pâtes, fabrique les couleurs et prépare l’or. Trois ateliers travaillent le
plâtre pour fabriquer les modèles sur lesquels sont tirés les moules qui permettent
de façonner les objets en porcelaine, excepté pour l’atelier de tournage lequel travaille directement la pâte sur le tour. Les métiers de façonnage de la porcelaine à Sèvres sont le tournage, le calibrage (pour les assiettes), le moulage-reparage (pour
la sculpture) le grand coulage et le petit coulage. Certains ateliers ont besoin d’une pâte
consistante dite plastique qui s’apparente à la texture de la pâte à modeler. C’est le
cas du tournage, calibrage et du moulage-reparage. D’autres ont besoin d’une pâte
liquide que l’on appelle la barbotine, comme les ateliers du grand coulage, du petit
coulage et du découpage-garnissage. Le dessinateur d’épures réalise les dessins d’exécution des pièces de révolution nécessaires au tournage, au calibrage, au grand coulage et au plâtre, qui permettent de respecter les dimensions des pièces. Les pièces
façonnées, à l’exception des biscuits, subissent une première cuisson dite de dégourdi
à 980° C. Cette température, peu élevée pour la porcelaine, conserve aux pièces
la porosité nécessaire à la pose de la couverte incolore appelée émail. À l’atelier
d’émaillage par trempage, chaque objet est immergé rapidement dans le bain d’émail ;
après séchage et vérification au pinceau, les objets cuisent à haute température (la
plus élevée à Sèvres est de 1 380° C) dans le four dit de blanc. À cette étape, les pièces
pourraient être vendues car elles sont solides, vitrifiées dans la masse et translucides.
Les biscuits, majoritairement des sculptures, cuisent après façonnage directement
à haute température en four dit de biscuit et sont polis après cuisson à l’atelier de
polissage. Aujourd’hui, trois types de fours sont utilisés : à gaz pour les hautes
températures, et électriques appelés moufles, pour les basses températures, mais la
Cité de la céramique conserve six de ses fours à bois du XIXe siècle – en briques,
de forme ronde et hauts de près de 10 mètres – l’un d’entre eux sert toujours de
manière occasionnelle, pour des réalisations exceptionnelles de décor de grand feu.
Après le four dit de blanc, suivi d’un tri rigoureux des pièces, et parfois de leur
ajustage à l’atelier de tri, différents métiers de décoration, au moyen de couleurs et/
ou de métaux précieux, peuvent intervenir. Les couleurs de Sèvres, fabriquées
dans son laboratoire, se divisent principalement en deux catégories : les couleurs
dites de grand feu (cuisson au-dessus de 1 100° C), composées de colorants et de flux
vitreux et les couleurs dites de petit feu (cuisson au-dessous de 1 000° C), composées
de colorants et de fondants, réalisées également sur place. Le métal précieux le plus
utilisé est l’or pur à 24 carats, provenant d’un lingot réduit en poudre au laboratoire.
Les étapes de décoration vont ainsi alterner avec les cuissons dégressives. Les
métiers de décoration des porcelaines de Sèvres sont l’émaillage par insufflation, où
des techniques diverses sont employées avec les couleurs de grand feu ; la pose des
fonds colorés, parmi lesquels le plus célèbre est le bleu de Sèvres ; l’offset ; l’impression,
métier précédé par ceux du dessinateur-modeliste et de la gravure ; le filage et dorure, pour
l’application au pinceau des filets et autres garnitures ; la peinture avec les couleurs
de petit feu ; le brunissage, étape de lissage à l’agate et aux hématites du décor doré,
afin de redonner la brillance à l’or pur rendu mat par la cuisson ; le montage et la
ciselure, où le métal est travaillé, notamment pour assembler des éléments entre eux
et ciseler des surfaces. Compte tenu du nombre des métiers, de leur complexité et
des impératifs techniques liés aux matières employées, plusieurs cuissons sont nécessaires pour achever une pièce en porcelaine de Sèvres ; ainsi, un objet bleu, peint
et doré cuit au moins huit fois à haute et à basse températures. Les marques
des porcelaines de Sèvres permettent d’identifier les dates de fabrication et de
décoration, la pâte utilisée, les céramistes qui ont participé à la réalisation. Elles se
subdivisent en marques d’origine et marques d’atelier. La signature des créateurs
contemporains est apposée.
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ARTISTES
LES ARTISTES INVITÉS
DEPUIS 2004 *
Arman
Pierre Alechinsky
Clarisse Ambroselli & Piera Grandesso
Christian Astuguevieille
Vincent Barré
Martine Bedin &
Jeannette Montgomery-Barron
Christian Biecher
Antoine Boudin
Érik Boulatov
Louise Bourgeois
Andrea Branzi
James Brown
Tony Brown
Stéphane Bureaux
Joël Cappella-Lardeux
Manuel Cargaleiro
Michel Charlot
Pierre Charpin
Chu The Chun
Céline Cléron
Marc Couturier
Robert Couturier
Sébastien Cordoléani &
Franck Fontana
Johan Creten
Michele de Lucchi
Rena Dumas
Nicolas Frize
Monique Frydman
Naoto Fukasawa
Paul-Armand Gette
Hanneke Giezen
Olivier Guillemin & Olivier Védrine
Marie-Ange Guilleminot
Annabelle d’Huart
Fabrice Hyber
Geoffrey Istace
Anne-Marie Jugnet & Alain Clairet
Francis Kurkdjian
Yayoi Kusama
José Lévy
Bertrand Lavier
Frédérique Lucien
Michel Lucotte
Hilton McConnico
Kristin McKirdy
Didier Marcel
Myriam Méchita
Yves Millecamps
Normal Studio (Jean-François Dingjian
& Eloi Shafaï)
Izhar Patkin
Gustavo Pérez
Françoise Pétrovitch
Jean-Charles Pigeau
Huang Yong Ping
Françoise Quardon
Pucci de Rossi
Adrien Rovero
Elsa Sahal
Grégoire Scalabre
Charles Simonds
Carolein Smit
Ettore Sottsass
Pierre Soulages
Edik Steinberg
Jana Sterbak
Nathalie Talec
Barthélémy Toguo
Marc Turlan
Clémence Van Lunen
Françoise Vergier
Didier Vermeiren
Gabrielle Wambaugh
Betty Woodman
Zao Wou Ki
Mâkhi Xénakis
Parmi les personnels de la Cité, ont été ou seront édités les projets conçus par :
Patrice Cloud, Muriel Joubert, Fabien Perronet, Axel Werkling Certaines des créations de ces artistes ont été coéditées avec les galeries Éric Dupont, Pièce Unique,
RX, Claudine Papillon, Marlborough, le 107 Rivoli, Arums, Mourmans, Bernard
Jordan, galerie 108, Jean Fournier, Mouvements Modernes…
* 2004 est l’année de relance du Conseil consultatif pour la création dans le domaine de la céramique
18
UN PEU
D’HISTOIRE
La Manufacture nationale de Sèvres, fondée en 1740 à Vincennes puis déplacée à
Sèvres en 1756, a pour mission de produire des objets d’art en porcelaine grâce à
des techniques rigoureusement manuelles, transmises de génération en génération,
depuis le XVIIIe siècle. Membre du Comité Colbert depuis 1986, elle représente
pleinement l’excellence des métiers d’art et de la création en France, car ses savoirfaire sont désormais uniques et se sont enrichis des contributions successives des
artistes invités
LES DATES-CLEF
1740
Un atelier de porcelaine tendre est fondé à Vincennes dans une tour du château
royal, sous le règne de Louis XV et l’influence de madame de Pompadour.
1751
La sculpture est laissée délibérément en biscuit, sans émail et sans décor, afin de la
différencier de la production polychrome de la Manufacture de Meissen, en Saxe.
1756
La Manufacture est transférée à Sèvres dans des bâtiments construits spécialement
pour elle, qui abritent aujourd’hui un service de l’Éducation nationale.
1759
Louis XV place la Manufacture sous l’entier contrôle de la Couronne. Il lui confère
dès lors un rayonnement européen dans le domaine de la création porcelainière.
1768
Deux chercheurs de la Manufacture, Pierre-Joseph Macquer et Robert Millot,
découvrent près de Limoges le premier gisement français de kaolin, élément indispensable de la véritable porcelaine, dite porcelaine dure, commercialisée dès 1770.
1800
La Manufacture est administrée jusqu’en 1847 par le savant Alexandre
Brongniart, fils de l’architecte de la Bourse de Paris, qui lui assure un essor exceptionnel. C’est à son initiative que nait, dès 1802, la collection à l’origine de la création du Musée de la céramique qui s’agrège autour de trois ensembles, les terres
cuites originales qui ont servi au XVIIIe siècle à la fabrication des célèbres biscuits,
les vases antiques achetés par Louis XVI à Dominique-Vivant Denon et donnés à la Manufacture pour servir de modèles, et les céramiques rassemblées lors
de l’Enquête des Préfets de 1809 (chaque préfet d’une France qui englobait Turin et
Maestricht devant fournir des exemples de céramique locale). Les intérêts de
Brongniart ne se limitaient pas à la France : grand voyageur, il visita la plupart des
manufactures européennes et se fit donner des modèles des fabrications industrielles
contemporaines. Pour les régions plus lointaines, il demanda à des amis officiers
de marine de lui rapporter des exemples des céramiques les plus diverses possibles.
1824
Le Musée céramique et vitrique est inauguré, premier musée exclusivement consacré à la
céramique et aux arts du feu, à vocation à la fois pédagogique et technique. DenisDésiré Riocreux, peintre à la Manufacture, en devient le premier conservateur.
1844/1845
Alexandre Brongniart publie son Traité des arts céramiques ou des poteries considérées
dans leur histoire, leur pratique et leur théorie. L’année suivante, avec Riocreux, il écrit
une Description méthodique du musée céramique de la Manufacture Royale de Porcelaine de Sèvres,
qui devient le premier catalogue du Musée.
19
UN PEU
D’HISTOIRE
1876
Avec la IIIe République, la Manufacture et le Musée sont transférés dans des bâtiments construits spécialement par l’État sur un terrain de quatre hectares désenclavés du parc de Saint-Cloud et rattachés à la commune de Sèvres, qu’ils occupent
aujourd’hui encore.
1900 –1937
L’activité de la Manufacture gravite autour des grandes expositions universelles et
internationales comme en 1900, l’exposition universelle à Paris, en 1925 celle des
Arts décoratifs et, en 1937, l’exposition internationale des arts et des techniques.
Georges Lechevallier-Chevignard, directeur de 1920 à 1938, obtient en 1927
l’autonomie financière pour la Manufacture, tandis que le Musée est rattaché à la
conservation du Musée du Louvre, en 1934.
1963
Henry-Pierre Fourest, conservateur du Musée national de la céramique accomplît une véritable renaissance du Musée ; outre l’ouverture de nombreuses salles, il
publie les Cahiers de la Céramique et organise d’importantes expositions.
1964 – 1975
L’activité de la Manufacture amorce radicalement le tournant de la modernité, qui
investit l’ensemble de la production, sous la direction de Serge Gauthier.
1979 –1990
L’ouverture de huit nouvelles salles au rez-de-chaussée consacrées à la céramique
d’Orient et d’Occident des origines au XVIe siècle, vient compléter la présentation au 1er étage de la faïence et de la porcelaine européenne depuis le XVIe siècle
jusqu’à nos jours, dans le Musée. À l’occasion du 250e anniversaire de la Manufacture, une nouvelle muséographie des salles de porcelaine est réalisée.
1999
La réfection du Salon d’honneur permet de présenter une collection unique de très
grands vases de Sèvres des XIXe et XXe siècles.
Aujourd’hui
La production de porcelaine a renoué avec la création la plus contemporaine du
XXIe siècle. De tous temps, plasticiens et designers – depuis Boucher, Duplessis,
Falconet au XVIIIe siècle, Carrier-Belleuse, Rodin au XIXe siècle, en passant
par Ruhlmann dans les années 1930, Decoeur, Mayodon, Calder, Poliakoff
dans les années 50/60, et plus récemment Pierre Alechinsky, Zao Wou-ki,
Jean-Luc Vilmouth, Louise Bourgeois, Fabrice Hyber, Yayoi Kusama,
Ettore Sottsass, Bertrand Lavier, Pierre Soulages, José Lévy, Christian
Biecher, Pierre Charpin ont enrichi le répertoire de formes et de décors à Sèvres.
Les collections du Musée se sont considérablement accrues, notamment pour la
période contemporaine, grâce à une nouvelle politique d’acquisition.
20
PROGRAMME
2011
VISITES
CONFÉRENCES
DÉCEMBRE 2010
Lun 06/12
Autour du décor : les oiseaux
Lun 13/12
1 heure / 1 œuvre : Des chefs d’œuvre,
chapiteau décoré, Bernard Palissy,
Paris, XVIe siècle
Sam 04/12 – Dim 05/12
Sam 11/12 – Dim 12/12
Sam 18/12 – Dim 19/12
Visites des collections nationales
JANVIER 2011
Lun 10/01
Thé, café, chocolat
Lun 17/01
Bernard Palissy ou le mythe palisséen
Lun 24/01
Les usages : de l’utile au futile
Lun 31/01
Les terres vernissées
Sam 08/01 – Dim 09/01
Sam 15/01 – Dim 16/01
Sam 22/01 – Dim 23/01
Sam 29/01 – Dim 30/01
FÉVRIER 2011
Lun 07/02
1 heure / 1 œuvre : Des chefs d’œuvre,
Vase étrusque à rouleaux : arrivée des
œuvres au musée Napoléon,
Manufacture de Sèvres, 1813
Mer 16/02
Des animaux, réels ou imaginaires
Mer 23/02
Objets insolites
Sam 08/02 – Dim 09/02
Sam 15/02 – Dim 16/02
Sam 22/02 – Dim 23/02
Sam 29/02 – Dim 30/02
MARS 2011
Lun 07/03
Autour du décor : le grotesque
Lun 14/03
Marie-Antoinette
Lun 21/03
Les grands vases
Lun 28/03
Le biscuit dans tous ses états
Sam 05/03 – Dim 06/03
Sam 12/03 – Dim 13/03
Sam 19/03 – Dim 20/03
Sam 26/03 – Dim 27/03
AVRIL 2011
Lun 04/04
1 heure / 1 œuvre : Aux origines,
l’Islam : plaque du sanctuaire d’Ali,
Iran, 1311 – 1312
Mer 13/04
Des animaux, réels ou imaginaires
Mer 20/04
Objets insolites
Sam 02/04 – Dim 03/04
Sam 09/04 – Dim 10/04
Sam 16/04 – Dim 17/04
Sam 30/04
MAI 2011
Lun 02/05
Thé, café, chocolat
Lun 09/05
Mme de Pompadour
Lun 16/05
Autour du décor : travail de l’or
Lun 23/05
Les usages : de l’utile au futile
Lun 30/05
Florilège des porcelaines de la Cité de
la céramique
Sam 07/05
Sam 14/05 – Dim 15/05
Sam 21/05 – Dim 22/05
Sam 28/05 – Dim 29/05
JUIN 2011
Lun 06/06
Terre cuite et grès
Lun 13/06
1 heure / 1 œuvre : Aux origines, la
Chine : grand plat, vers 1325 – 1340
Lun 20/06
Majoliques italiennes
Lun 27/06
Autour du décor : les chinoiseries
Sam 04/06 – Dim 05/06
Sam 11/06 – Dim 12/06
Sam 18/06 – Dim 19/06
Sam 25/06 – Dim 26/06
Visite générale des collections
Samedi et dimanche de 15h à 16h30
Hors vacances scolaires. Sans réservation.
* Tarifs (droit d’entrée + droit de conférence)
5 € (pendant les expositions temporaires) + 6,5 €
3 € (hors expositions temporaires) + 6,5 €
visites thématiques
Lundi de 10h30 à 12h
Sans réservation
* Tarifs (droit d’entrée + droit de conférence)
5 € (pendant les expositions temporaires) + 6,5 €
3 € (hors expositions temporaires) + 6,5 €
Visites réservées aux enfants
Mercredi de 10h30 à 12h
Pour les 7–12 ans. Pendant les vacances scolaires.
Réservation au 01 46 29 22 09
Droit de conférence uniquement : 5 €
* Renseignements sur les tarifs au 01 46 29 38 18
21
PROGRAMME
2011
EXPOSITIONS &
ÉVENEMENTS DANS LES
ESPACES DE LA CITÉ
EXPOSITIONS PATRIMONIALES
01 Avr – 26 Sept 2011
Mise en œuvre
Inauguration de la salle dédiée à la
céramique contemporaine avec une
exposition conçue par les Sismo
qui proposent une relecture d’objets
de design contemporains courants
ou exceptionnels en soulignant les
différentes « mises en oeuvre » de la
matière. À travers une quinzaine de
mots-clefs des techniques céramiques,
ils invitent à un jeu-parcours dans les
collections permanentes. Vernissage
ludique pour les enfants le 28 mai.
Commissariat : Les Sismo et l’équipe de
conservation de la Cité
13 Sept – 02 Jan 2012
Terres d’Afrique / Retour
d’Afrique
Exposition de la collection réunie par
une dizaine de céramistes européens
*susceptible de modifications
à l’initiative de Camille Virot dans
les années 1990 et des œuvres de
ces céramistes qui, en retour, ont été
marqués par l’Afrique : Thiébaut
Chagué, Michel Gardelle, Claude
Varlan, Eric Astoul, Jean-Nicolas
Gérard, Daphné Corregan, Hervé
Rousseau, Josette Miquel, Edmée
Delsol, Denise Millet, Camille
Virot.
Commissariat : Christine Shimizu et JeanRoch Bouiller, conservateurs.
18 Oct – 02 Jan 2012
Myriam Méchita
Exposition monographique des œuvres
en céramique de Myriam Méchita,
réalisées antérieurement puis lors de sa
résidence à Sèvres.
Commissariat : Jean-Roch Bouiller, conservateur.
NOV 2011
NOUVEAUX ESPACES
Réouverture des salles des collections
permanentes du rez-de-chaussée.
Introduction à la visite (histoire de
Sèvres, grandes notions techniques,
les origines de la céramique), les Arts
de l’Islam, panorama de la céramique
chinoise, japonaise et coréenne, la
Renaissance (majolique, hispanomauresque, Palissy, porcelaines des
Médicis, Della Robia italiens, SaintPorchaire, terres vernissées...) et les
céramiques du monde (cabinet des
voyageurs, Afrique, Amérique).
EXPOSITIONS DOSSIERS
01 Avr – 26 Sept 2011
Monumental : les ateliers
de Sèvres.
Le photographe Patrick
Tourneboeuf se consacre depuis plusieurs années à des lieux de mémoire à
l’identité forte. Il rend compte ici de sa
résidence à Sèvres.
28 Mars – 23 Mai 2011
De l’esquisse au décor
Dans le cadre de la Semaine du
dessin, Sèvres – Cité de la céramique
prolonge l’événement en présentant
un choix de dessins qui ont toujours
nourri la création de la Manufacture
de Sèvres du XVIIIe au XXIe siècle.
De l’esquisse à la céramique aboutie.
31 Mai 011 – 29 Août 2011
Faïences d’APt
contemporaines : la
donation Faucon Bernard
Héritière de huit générations de faïenciers d’Apt, la maison Faucon –
Bernard a cessé son activité au début
des années 2000. Une importante
donation des dernières décennies de
production offre un coup de projecteur
sur la faïence d’Apt.
Commissariat : Éric Moinet, Laurence
Tilliard et Jean-Roch Bouiller, conservateurs
ÉVÈNEMENTS
Déc 2010 – 28 Fév 2011
Adrien Dalpayrat (1844-1910)
Commissariat : F.Slitine et C.Shimizu.
01-02-03 Avr 2011
Journées des métiers d’art
Démonstrations de céramistes dans les
espaces des collections.
9 Mars – Mai 2011
La Donation Horaud – Terres
vernissées roumaines
Commissariat : Marielle Pic
14 Mai 2011
Nuit des musées
Présentation des travaux effectués à
partir de l’exposition Circuit céramique
dans le cadre d’Effr’Action 2010–2011
Exposition de l’installation de Coline
Rosoux, L’Assaut.
Parcours Jeux de mots.
Mai – Juin 2011
Nouvelles Acquisitions
de Sèvres
Commissariat : Virginie Desrante
Juil – Aout 2011
Hommage à Robert Deblander
Commissariat : Jean-Roch Bouiller
Sept – Oct 2011
L’année du mexique et des
outre-mers
Commissariat : Chantal de Triconot
17–18 Sept 2011
Journées européennes du
Patrimoine
Nov – Déc 2011
Hommage à Martine Damas
Commissariat : Jean-Roch Bouiller
22
PROGRAMME
2011
EXPOSITIONS COMMERCIALES
(galerieS de SÈVRES
eT DE PARIS)
05 Mai – 04 Juin 2011
Annabelle d’Huart
Présentation du service Atlantide sur
une nappe brodée main de la
Maison Noël, imaginée par l’artiste
et de sa collection de bijoux de porcelaine Choses de flots et de mer.
– Galerie de Paris –
18 Mars – 23 Avr 2011
Christian Astuguevieille
En collaboration avec la maison
Domeau&Pérès, présentation de
la Divinité, des coupes à offrande du
créateur.
Avr 2011
Nouveau show-room
Espace réaménagé dans l’aile gauche
du Musée de Sèvres – Cité de la céramique, dédié à la commercialisation
des pièces du répertoire comme aux
dernières productions de porcelaines
de Sèvres.
16 Juin – 31 Juil 2011
Designer’s Days
Sèvres présente sur le thème
Conversations, le travail conjoint de
Martine Bedin et de Jeannette
Montgomery-Barron.
15 Sept – 30 Oct 2011
Marie-Ange Guilleminot
(sous réserve)
Performance de l’artiste autour de la
cérémonie du thé et présentation de
ses oeuvres réalisées en hommage à
Brancusi.
18 Oct – 20 Nov 2011
Myriam Méchita
Parallèlement à l’exposition monographique présentée à Sèvres (du 18
octobre au 10 janvier 2012), installation des porcelaines de Sèvres de
l’artiste.
Barthélémy Toguo, Kristin
McKirdy, Andrea Branzi,
Michele de Lucchi…
12–17 Avr 2011
Michele de Lucchi à Milan
– Studio Michele de Lucchi, Milan –
En collaboration avec Baccarat, qui
produit en cristal les mêmes formes
que celles que Michele de Lucchi a
conçues pour Sèvres.
02 Juil – 20 Sept 2011
Sèvres & la Villa Noailles,
Design Parade
– Villa Noailles, Hyères –
Vases de François Dumas produits
lors de sa résidence à Sèvres, et créations du designer Adrien Rovero.
2012
(sous réserve)
Sèvres à New-York en 2012 au MAD,
chez Van Cleef&Arpelf et chez
Murray Moss.
EXPOSITIONS &
ÉVÉNEMENTS
HORS LES MURS
EXPOSITIONS PATRIMONIALES
Avr– Sept 2011
monuments et animaux,
porcelaines de sèvres
Commissariat : Claude d’Anthenaise,
conservateur en chef du Musée de la Chasse et
de la Nature
– Château de Rambouillet –
Sept 2011 (dates à préciser)
Dessins d’ornement
des collections de Sèvres –
Cité de la céramique
– Sèvres Espace Loisirs/SEL, à Sèvres –
EXPOSITIONS ET ÉVENEMENTS
COMMERCIAUX
30 Mars – 03 Avr 2011
Sèvres au Pavillon des Arts
et du Design
– Jardin des Tuileries, Paris –
Une sélection de créations de
Christian Astuguevieille,
Naoto Fukasawa, O&O,
23
LA CITÉ
EN CHIFFRES
L’établissement consacre plus de 50 % de sa production à la création
contemporaine dans le but de préserver les enjeux de la tradition et de la modernité, afin de séduire par la nouveauté, retenir par la qualité et se différencier par
l’audace. À chaque époque se sont conjugués les savoir-faire des artisans, l’imagination et le talent des artistes venus se ressourcer à Sèvres, qui ont contribué ensemble
à donner son identité à l’institution.
Sèvres – Cité de la céramique comprend aujourd’hui, avec son équipe de
conservation, quelque 200 agents dont 120 céramistes agents de l’État
formés spécifiquement pendant trois ans au Centre de formation interne. Ils sont
répartis dans 27 ateliers, exercent une trentaine de métiers différents et produisent
quelques milliers de pièces chaque année.
Effectifs
200 agents dont
• 120 dans les ateliers (techniciens d’art céramistes)
• 40 au musée (conservation – présentation des collections et accueil – surveillance)
• 25 dans les fonctions de direction, administratives et de gestion
• 15 pour l’équipe technique et logistique
Budget
Pour l’année 2011, conformément au budget prévisionnel examiné le 23 novembre
2010, le montant total des dépenses et des recettes s’élève à 4,5 millions d’euros
répartis d’un point de vue synthétique conformément au tableau suivant :
Recettes
Subvention de l’État
Ressources propres
Autres
Total
2,7
1,7
0,1
4,5 M€
Dépenses
Fonctionnement
Investissement
Masse salariale
Total
2,3
0,6
1,6
4,5 M€
Les ressources propres comprennent le chiffre d’affaire des ventes de pièces, les
visites, le produit de la location d’espaces et les apports obtenus grâce au mécénat.
Au plan de la production, 25 % de la production de porcelaine est attribué aux
grands corps de l’État (Palais de l’Élysée, Hôtel Matignon…) ; l’autre partie est
commercialisée dans ses deux galeries à Sèvres et à Paris. En 2011, la masse salariale
concerne 31 des 200 emplois, les autres étant pris en charge au titre du budget de l’État.
Collections
300 000 œuvres aux inventaires du musée et de la manufacture
100 000 moules et modèles conservés depuis le XVIIIe siècle
25 000 ouvrages en bibliothèque
30 000 œuvres graphiques dans le cabinet de dessin
27 métiers aux savoir-faire conservés
Immobilier
25 bâtiments classés au titre des monuments historiques sur une parcelle de 4 hectares
24
contacts
SÈVRES –
CITE DE LA CERAMIQUE
2, Place de la Manufacture,
92310 Sèvres
Tél. : +33(0)1 46 29 22 00
Fax : +33(0)1 46 29 22 08
www.sevresciteceramique.fr
Directeur général : David Caméo
Déléguée au développement culturel :
Laurence Maynier
Contacts :
Délégation au développement culturel
Sylvie Perrin, chargée de la
communication et des relations presse
Tél. : +33 (0)1 46 29 38 38
Fax : +33(0)1 46 29 22 08
Mél. : [email protected]
Marion Schock, chargée des publics
et de l’action éducative
Tél : +33(0)1 46 29 22 09
Fax : +33(0)1 46 29 22 08
Mél : [email protected]
Accès :
Métro L9, arrêt « Pont de Sèvres »
T2 Val de Seine,
arrêt « Musée de Sèvres »
Autobus au Pont de Sèvres :
169, 179, 279, 171, 26,
arrêt « Musée de Sèvres »
Parkings à proximité
Collections permanentes
et expositions temporaires
Département du patrimoine
et des collections
92310 Sèvres
Tous les jours de 10 h à 17 h,
sauf le mardi
Droits d’entrée : 4,50 €, tarif réduit : 3 € (famille
nombreuse, visiteurs âgés de 18 à 25 ans).
Ce tarif est majoré de 2 € en période d’exposition
temporaire. Gratuité pour les jeunes de moins de
26 ans de la Communauté européenne, pour les
chômeurs, les étudiants en histoire de l’art, ainsi
que pour les personnes handicapées. Gratuité
tous les 1ers dimanches de chaque mois.
Galeries de vente
Département de la création
et de la production
92310 Sèvres
Du lundi au vendredi,
de 10 h à 17 h
Tél. : +33(0)1 46 29 22 10
Fax : +33(0)1 46 29 22 15
Chef du service commercial :
Ombeline d’Arche
[email protected]
4, Place André Malraux,
75001 Paris
(Métro « Palais-Royal »)
Lundi et samedi de 14 h à 19 h
et, du mardi au vendredi,
de 11 h à 19 h
Tél. : +33(0)1 47 03 40 20
Fax : +33(0)1 42 61 40 54
Responsable : Solange Blon
[email protected]
Design graphique : Studio Plastac
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dossier de presse - Cité de la céramique

Transcription

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