JEAN ROUSSEL FAIT LE POINT SUR LE TRAVAIL DE LA
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JEAN ROUSSEL FAIT LE POINT SUR LE TRAVAIL DE LA
LA VIE SYNDICALE JEAN ROUSSEL FAIT LE POINT SUR LE TRAVAIL DE LA COMMISSION ASSURANCE CONSTRUCTION DE LA CSCA En août dernier, vous nous aviez présenté l’activité de la commission construction de la CSCA. Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est aujourd’hui ? Pour l’essentiel, les sujets traités au sein de la commission et ses axes de travail sont restés les mêmes, mais l’actualité a été très riche en matière d’assurance construction au cours des derniers mois et les évolutions nombreuses, d’où une activité assez intense. On citera en particulier l’entrée en vigueur du nouveau modèle d’attestation de responsabilité décennale, celle de la réforme de la responsabilité des constructeurs en matière de performance énergétique ou encore les nombreux arrêts de la Cour de cassation ou du Conseil d’Etat qui ont été rendus récemment. Nous suivons également de très près les évolutions du marché lui-même, marché qui reste extrêmement concurrentiel avec l’arrivée de nouveaux intervenants et/ou le lancement de nouvelles souscriptions par les assureurs déjà présents. Nous avons également souhaité nous manifester davantage, faire en sorte que le courtage soit mieux connu par nos différents interlocuteurs, notamment les pouvoirs publics. Comment cela s’est-il traduit ? A l’initiative de notre délégué général, Christophe Hautbourg, nous avons pu rencontrer un Conseiller à la Présidence de la République, M. Machtou, puis le Directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature au Ministère, M. Delduc (MEEM/MLHD). Dans les deux cas, il s’est agi d’expliquer le rôle du courtage, rôle qui est souvent mal connu, et la valeur ajoutée qui est la nôtre. Pour parler des sujets d’actualité en assurance construction, le point de vue d’un professionnel indépendant au service de l’assuré permet d’apporter un éclairage complémentaire par rapport à la position adoptée par les assureurs. Nous avons demandé que la voix du courtage soit entendue aux réunions du Conseil supérieur de la Construction et de l’efficacité énergétique lorsque des questions d’assurance y sont traitées. 12 CSCA ILE-DE-FRANCE & OUEST - Courtage Plus 307 - 08.2016 L’exemple du débat sur le Fonds de garantie des assurances obligatoires illustre parfaitement le propos. De quoi s’agit-il ? Le sujet est un peu technique au premier abord, mais il est en réalité d’une grande importance pratique. Par une lettre de mise en demeure de juillet 2014, confirmée par un avis motivé du 18 juin 2015, la Commission européenne a fait savoir à la France que la définition actuelle de la mission défaillance du Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) était, à ses yeux, constitutive d’une pratique discriminatoire. Rappelons que le Fonds est chargé d’indemniser les assurés en cas d’insolvabilité d’un assureur ayant délivré une garantie dans le cadre d’une assurance obligatoire. Il se trouve que le texte de l’article L. 421-9 du Code des assurances, qui définit cette mission « défaillance », vise l’insolvabilité d’une entreprise « agréée en France et soumise au contrôle de l’Etat ». Cela exclut, a contrario, la défaillance d’un entreprise d’assurance exerçant en France depuis un autre pays de l’Espace économique européen, que ce soit dans le cadre de la liberté d’établissement (LE) ou de la liberté de prestation de services (LPS), toutes deux prévues par le droit de l’Union. Autrement dit, la Commission européenne demande à la France de traiter sur un pied d’égalité les assureurs qui travaillent en France depuis leur pays d’origine et ceux qui sont contrôlés par l’Autorité de tutelle française (ACPR). Le projet de loi dit Sapin 2 prévoyait, dans sa version initiale, le « recentrage du champ d’application de la mission défaillance du fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) » (article 50). Derrière cette formule technique, une réalité simple, la suppression de l’actuelle mission défaillance du Fonds. Plus précisément, l’intervention du FGAO en cas de défaillance d’un assureur serait limitée à la seule assurance automobile, à l’exclusion des autres assurances obligatoires, notamment dans le domaine de la construction ou de la responsabilité médicale. Quelle a été la position prise par la CSCA à ce sujet ? La CSCA, en qualité d’organisation représentative du courtage d’assurance en France, a exprimé son désaccord sur la rédaction initiale du projet de loi. Nous avons regretté vivement que l’Etat français envisage ainsi de retirer purement et simplement toute garantie aux assurés en cas de défaillance d’une compagnie ayant délivré une assurance obligatoire autre que l’assurance automobile. LA VIE SYNDICALE En aucun cas, et contrairement à ce que pourrait laisser penser la présentation qui est parfois faite du projet de loi Sapin 2, la Commission Européenne n’exige que soit supprimée la garantie apportée aux assurés ! La décision d’adapter le texte du Code des assurances, d’élargir la protection à toutes les compagnies d’assurances intervenant sur le territoire national (comme cela se pratique par exemple au Royaume Uni avec le FSCS) ou au contraire de la supprimer, est du seul ressort et de la seule compétence de l’Etat français. Comment avez-vous agi ? Pacte de responsabilité et de solidarité : la CSCA signe un accord avec les partenaires sociaux COMMUNIQUÉ DE PRESSE CSCA Paris, le 7 septembre 2016 La Chambre Syndicale des Courtiers d’Assurances (CSCA), seule organisation syndicale patronale de la branche professionnelle du courtage d’assurances, a signé avec la CFDT, la CGC et la CFTC un accord relatif au Pacte de responsabilité et de solidarité. Au delà d’articles publiés dans la presse professionnelle et dans des revues juridiques (voir la Revue Générale de Droit des Assurances, RGDA, juin 2016, p. 4 : « Il faut sauver la mission défaillance du fonds de garantie !), nous avons décidé de nous rapprocher du monde politique. Le Président de la CSCA, Bertrand de Surmont, a ainsi envoyé plusieurs courriers à des députés au moment où le texte a été discuté devant l’Assemblée Nationale. L’un d’entre eux a été sensible à nos arguments. Ambitieux et résolument en faveur des publics les plus fragiles (les personnes éloignées de l’emploi, les jeunes, les seniors et les personnes en situation de handicap), cet accord a pour objectif de parvenir à un volume global de 4 250 embauches sur trois ans au niveau de la branche. Vous voulez dire qu’il a fait passer un amendement ? Cet accord démontre la volonté de la CSCA et des organisations signataires : Absolument. Aujourd’hui, il est prévu de réintégrer la dommages-ouvrage (DO) dans le dispositif de protection, et ceci pour tous les assureurs intervenant en France. Le processus législatif est encore en cours et nous ne manquerons pas d’informer les adhérents de la CSCA de la version définitive du texte qui sera retenue. - d’inscrire la branche professionnelle dans la dynamique de croissance économique et sociale de la France ; C’est effectivement un sujet d’intérêt général sur lequel la CSCA a été en mesure de se faire entendre et d’influencer la réforme envisagée. D’autres actions de la commission sont-elles en cours ? - d’accompagner la transformation des entreprises de la branche dans un secteur en pleine mutation. Oui, bien entendu. Je citerai rapidement le travail sur les fiches techniques, qui sont à la disposition de tous les adhérents de la CSCA sur le site csca.fr, une analyse comparative des taux pratiqués en dommages-ouvrage depuis l’origine de la loi Spinetta actuellement en cours ou encore notre contribution à la rédaction des clauses assurance des marchés de l’Etat. Nous avons en effet été contactés par la Direction des Achats de l’Etat qui nous a demandé notre vision sur les clauses qui seront contenues dans le futur clausier des contrats passés par l’Etat, que ce soit pour les marchés de travaux ou pour les marchés de maitrise d’œuvre. Cet accord favorise notamment clairement l’alternance, avec un objectif de 1500 alternants sur les trois ans et leur maintien dans la branche à hauteur de 10% au 31 décembre 2019. Egalement, l’accord prévoit de développer l’accueil des jeunes de niveau Bac et l’embauche de 150 seniors de 45 ans et +, et le maintien dans l’emploi de ces derniers à hauteur de 27% sur trois ans. - de faire de la branche professionnelle une branche forte, dynamique, ambitieuse et attrayante ; - de relancer la croissance au niveau de la branche en soutenant et en accompagnant les entreprises de courtage d’assurances et/ou de réassurance dans une démarche de développement et d’investissement ; Alain Morichon, Président de la Commission paritaire, se félicite de la qualité des débats avec les partenaires sociaux qui a permis d’aboutir à la signature de cet accord de branche : « il s’agit d’un accord équilibré, novateur et engageant pour la branche du courtage qui traduit une vraie volonté patronale de faire face aux enjeux de demain, notamment en développant l’insertion des jeunes par l’alternance et l’apprentissage ». « Cet accord signe le début d’une ère nouvelle pour le dialogue social dans la branche. Il s’agit d’un accord ambitieux, dans un monde du travail où tout est en train de changer, ce qui nécessite d’avoir une approche novatrice et un œil neuf. Cet accord s’inscrit dans une perspective d’ensemble dynamique et je tiens à souligner la qualité des discussions qui ont permis de parvenir à de tels engagements », déclare Thierry Tisserand, Secrétaire national de la Fédération CFDT Banques et Assurances. Contact : Catherine DUFRENE 01 48 74 43 79 / 06 86 04 82 36 [email protected] CSCA ILE-DE-FRANCE & OUEST - Courtage Plus 307 - 08.2016 13