la communauté paroissiale l`exemple du diocèse de bayeux
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la communauté paroissiale l`exemple du diocèse de bayeux
LA COMMUNAUTÉ PAROISSIALE L’EXEMPLE DU DIOCÈSE DE BAYEUX-LISIEUX COLETTE MULLER CRÉSO - DANS L’ÉGLISE CATHOLIQUE CAEN - UMR 6590 UNIVERSITÉ DE ESO LA COMMUNAUTÉ C’est peut-être cette double entrée de la communauté de base du quartier ou du village avec son cortège de ans la religion catholique le terme commu- racines et de traditions, de vécu commun et quotidien, et nauté recouvre des réalités parfois très diverses et a souvent des significations diffé- de la communauté de foi avec tout ce qu’elle cache de démarches intellectuelles et spirituelles communes qui rentes. En toute théorie, au sein de l’Église catholique, ces conduit tout naturellement à la communauté paroissiale. communautés sont toutes des groupes affinitaires et unis vivant ou œuvrant dans le même sens; néanmoins elles On saisit que la notion de communauté paroissiale dépasse les définitions de base: religieuse, associative ou peuvent se répartir en quatre grandes catégories selon spirituelle. Son rôle n’est pas exclusivement interne à l’ins- leurs structures et leur contenu: - communauté religieuse où les adhérents, moines ou titution. Elle a aussi un rôle de proximité dans le bourg, la ville, l’espace de vie au quotidien sous la forme de lien chanoines vivent ensemble, partagent la même règle de social. La communauté paroissiale combine étroitement vie et quelques biens, ce sont les ordres et congrégations religieuses de laquelle est issue la communauté comme une référence sociale comme groupe partageant les mêmes valeurs et une référence spatiale. Ces deux réfé- lieu de vie de ces derniers: cloître, couvent ou monastère rences ne sont pas indépendantes du temps, de l’histoire - communauté de prière ou de réflexion spirituelle: c’est le cas des communautés nouvelles, charismatiques, des paroisses, de leur évolution et de leur devenir. Cette dimension temporelle reste en toile de fond. Dans ce fraternités et tiers-ordres, communautés évangéliques. - communautés des services et mouvements d’Église qui s’associent pour faire ensemble ou créent une corpo- contexte la communauté paroissiale s’entrevoit dans une construction socio-religieuse au travers de cette double entrée de la foi et du lieu de vie. D 55 ration pour conduire un projet commun de services pastoraux ou missionnaires. Ce terme est facilement remplacé par équipe, groupe, association. - communauté paroissiale, ensemble des paroissiens reconnus ou se disant comme tels où la proximité, le tra- LA vail de pastorale, la participation aux offices et mouvements constituent le lien La communauté paroissiale s’élabore au sein de la société dans laquelle elle s’insère. Point n’est besoin de rap- En dehors des traditionnelles communautés religieuses et monastiques aux statuts spécifiques, toutes ces communautés, se regroupent sous l’appellation générique « communauté de chrétiens », et leur forme légale est celle des associations de fidèles au sens canonique du terme. Elles n’ont pas d’intérêts économiques communs affirmés, n’ont pas signé de convention ni de contrat entre membres, la liberté est de mise, le désir de chacun est le seul moteur de l’organisation. Dans l’Église, la communauté est essentiellement un partage de vie spirituelle, de convictions, de systèmes de valeurs et d’actions qui s’inscrit dans la mission de l’Église catholique et universelle. Cela va d’une appartenance passive, acceptant la similitude et l’interaction commensale à l’appartenance active et recherchée autour d’une interaction symbiotique. COMMUNAUTÉ DANS SON LIEU DE VIE : LA PAROISSE peler la longue histoire de la paroisse, unique entité administrative avant la Révolution, réalité sociale, économique et spirituelle incontournable dont la commune a pris en 1793 la place sans en effacer complètement le rôle social si bien reconnu et loué ces derniers temps au moment de la grande restructuration des paroisses françaises. Une aire de tradition et de racines La communauté paroissiale est une réalité historique et socio-géographique solide et durable. La réforme récente des paroisses et de leur périmètre assortie de la création de nouvelles paroisses a bousculé les paroissiens et il leur a souvent été difficile d’accepter des changements. La communauté paroissiale était souvent trop enracinée pour supporter sans douleur les changements et les contraintes de mobilité pour assister aux offices. N° 17, mars 2002 E E SO O 56 La communauté paroissiale Diocèse de Bayeux et Lisieux Depuis longtemps, ses membres partagent la même histoire, vivent dans un même lieu que la mobilité résidentielle et professionnelle n’entame guère. Depuis ses origines, la paroisse conduit chacun de la naissance à la mort. Beaucoup y tiennent et la reconnaissent comme faisant partie intégrante de leur vécu. La communauté qui y est attachée n’est donc pas ignorée, elle est repérée et connue. La restructuration récente qui a eu lieu dans beaucoup de diocèses a souvent été préjudiciable à sa cohérence initiale. La paroisse très traditionnelle de l’Abbatiale de Saint-Étienne de Caen a été regroupée avec la paroisse de Saint-Ouen pour constituer la paroisse Saint-François de Sales. Néanmoins la communauté a souhaité conserver son nom d’origine en s’appelant la communauté Saint-Étienne-Saint-Ouen de Caen qui fait référence à son histoire, à son propre système de valeurs, à sa reconnaissance dans le diocèse et audelà. Elle profondément attachée à ses habitudes et à sa biographie, volontiers réticente aux changements postérieurs au Concile Vatican II et aux bouleversements provoqués par la recomposition des paroisses. Connue comme traditionnelle, cette communauté est cependant celle qui porte et encourage les cafés théologiques qui ont lieu chaque semaine dans un bar intellectuel de la ville. La communauté est liée par ses origines et ses valeurs, celles de la tradition. En zone Travaux et documents rurale, la paroisse de Saint-Jean du Bocage rassemble autour de la ville de Vire les territoires de huit communes périphériques, correspondant tout naturellement à l’agglomération urbaine, dans cette zone reconnue comme l’une des plus pratiquantes du diocèse. L’utilisation de l’aire urbaine comme cadre de la nouvelle paroisse, la vitalité de la ville, la participation dynamique des paroissiens sont autant d’éléments positifs pour la communauté locale maintenue par la recomposition. « Le cloisonnement est resté présent, l’esprit de clocher rend difficile tout essai de rassemblement et la mise en place d’une véritable vie paroissiale » (d’après le Père curé en mars 2001). Cette communauté apparemment pas artificielle et pourtant elle vit mal, la communication y est difficile, chacun reste attaché à son clocher d’origine et à ses habitudes et pourtant la population est la moins vieillie de l’ensemble du Bocage normand. On a là deux exemples différents de communauté attachée aux traditions. Même regroupés sans douleur les paroissiens tiennent à leurs racines locales. Le clocher reste toujours le repère. Un système de relations et de repères Ce point de vue est directement issu du précédent et conduit au territoire paroissial. L’église, la salle paroissiale, la fête de la communauté locale, les grandes célébrations comme celle de Noël ou de la Profession de foi sont autant de lieux de rencontres et d’échanges repérés dans l’es- La communauté paroissiale pace et dans le temps. La communauté du village ne saurait encore s’en passer complètement. La grande difficulté de la recomposition des paroisses a bien été de savoir si la priorité devait être donnée à la construction d’une nouvelle communauté ou à la définition d’un périmètre de l’aire paroissiale dont le curé serait le responsable. Même le plus récent Droit pement démographique. Le tissu social est déchristianisé mais la population rurbaine ne manque pas de besoins. Les sollicitations sacramentelles et caritatives se multiplient sans que la communauté plutôt étique puisse y répondre aussi bien qu’elle le souhaiterait. Une identité reconnue assortie d’un pouvoir canonique donne priorité à la communauté de fidèles sans Ce n’est pas une communauté d’intérêts matériels et percevoir que la gestion institutionnelle des responsables, des finances, des registres de catholicité qui mentionnent les économiques comme autrefois. Les finances gérées par les conseils de paroisses devenus les conseils économiques baptêmes, mariages, confirmations, inhumations doivent ne sont, en principe, que secondaires au regard du rôle du être tenus à jour et que la hiérarchie demande de rendre des comptes. Un périmètre précis s’avère incontournable. Les curé et des chrétiens dans la commune rurale ou le quartier. Malgré le discrédit croissant de l’Institution, la paroisse tra- relations sociales et les limites de l’aire doivent pouvoir être ditionnelle garde une identité privilégiée. Déjà le repère du conduites ensemble pour construire un nouveau vécu collectif, un système de relations et de repères qui prennent en clocher et de ses sonneries régulières rappelle son existence. Souvent les organisations paroissiales sont sollici- compte les souhaits des anciens paroissiens et qui constitueront le nouveau territoire. tées, le plus souvent comme une association importante Certaines communautés paroissiales ont pu ou su prendre en charge, Comme à Saint-Benoît de l’Aure, en Bessin occidental, la construction d’un véritable territoire paroissial, muni d’un tissu de relations durables avec des sorties amicales, des offices chantés par tous, des mises en place d’accueil d’enfants et de parents et l’implication de paroissiens dans la vie municipale locale. La paroisse voisine, Saint Éxupère-enBessin, a longtemps manqué de curé résident et ses membres ont également et rapidement formé une communauté vivante et laborieuse, à ce titre félicitée par la hiérarchie. Le système de relations s’est construit dans ces paroisses bajocasses. Un espace social d’actions La communauté paroissiale est aussi tout un faireensemble conformément au message à transmettre. Les services aux enfants, aux malades, aux anciens font partie de ceux que la communauté paroissiale rend parallèlement ou en concertation avec les services sociaux civils. Les paroissiens sont des citoyens dont on attend peut-être un certain charisme ou un relatif discernement. C’est bien sûr dans les domaines de la solidarité, de l’enseignement et de la gestion des grandes étapes de la vie qu’elle est davantage sollicitée. En zone urbaine ou périurbaine, la tâche est lourde car les laissés pour compte sont proportionnellement plus nombreux qu’en zone rurale. La quantité des inégalités croit avec l’effectif de la population de référence. La paroisse de SaintMartin-des marais autour de Troarn et d’Argences réunit 25 clochers sur 21 communes et est éclatée en cinq relais paroissiaux. L’église-mère de Troarn n’est pas bien acceptée. La mise en place de cette paroisse nouvelle a été difficile dans ce milieu ouvrier, relativement jeune en plein dévelop- 57 parmi d’autres, partie prenante de cette vie associative qui assure maintenant une grande partie de la gestion et la régulation de la vie sociale locale. Le maire et le curé existent encore, mais avec des rôles différents, supprimer le second chagrine ou contrarie souvent le premier. Avec les restructurations paroissiales récentes, il est maintenant normal d’avoir plusieurs maires pour un seul curé. La paroisse de Saint-Pierre de la Côte de Nacre est peu étendue mais rassemble une population aussi importante que les autres paroisses du diocèse (environ 15000 habitants). Une partie est constituée de retraités venus vivre au bord de la mer et leur rôle n’est pas négligeable au sein de la communauté paroissiale. Des forces vives et disponibles se manifestent et participent à la vie associative et à la vie paroissiale créant le lien social que bien d’autres communautés lui envient. Cette fonction locale est reconnue et le changement récent de curé a provoqué regrets et tristesse, y compris et en autres chez les élus locaux pourtant laïcs reconnus. L’arrivée du nouveau curé est déjà en préparation avec manifestations d’accueil et d’amitié. La communauté paroissiale régule une partie de la vie sociale. LA COMMUNAUTÉ DANS SON CONTEXTE DE FOI ET DE PRATIQUE Une définition canonique La communauté paroissiale est celle qui, dans les canons de 1983, est confiée au curé. Elle rassemble les fidèles d’un lieu donné et défini, mais toutes les mobilités N° 17, mars 2002 E E SO O 58 La communauté paroissiale sont possibles. Elle est la seule structure obligatoire dans rythmes saisonniers de l’Église catholique. Le clocher du chaque diocèse ou Église particulière. La communauté paroissiale semble incontournable. Ce sont les commu- village en demeure le repère et le symbole. nautés qui l’on voudrait voir ériger en paroisse mais ce sont les périmètres que l’évêque retient pour définir les paroisses. Cette ambiguïté n’est levée que lorsque communautés vécues et aires du découpage imposé se superposent spontanément, ce qui n’est pas toujours le cas. Aussi la grande réforme des structures paroissiales a-t-elle créé de douloureuses situations que l’on perçoit aujourd’hui, plusieurs mois ou années après le réaménagement. Un territoire communautaire (celui de la paroisse nouvelle) La paroisse de Saint-Roch de l’Orbiquet, autour d’Orbec-enAuge, au sud de Lisieux et aux confins des départements de l’Orne et de l’Eure devrait pouvoir vivre tranquille, avec à peine 9000 habitants relativement jeunes sur 18 communes. Ces jeunes s’investissent largement dans la vie paroissiale, la vie communautaire y est solide mais dans une commune, au milieu de la paroisse existe une communauté aux engagements plus charismatiques et forte de son rôle, ne cohabitant pas très bien avec la communauté paroissiale stable et instituée. Deux systèmes de valeurs, deux appartenances dissemblables, c’est une difficulté de la vie de cette communauté augeronne. se construit, il ne peut être imposé sans perdre tout son sens. Aucun zonage n’est innocent. Au moment de la remise à plat des périmètres paroissiaux pour la création de paroisses nouvelles, la hiérarchie a rencontré bien des difficultés dans certains secteurs comme celui de Deauville-Trouville, deux entités touristiques et urbaines, fort différentes, séparées par la rivière de la Touques et vivant facilement dans l’ignorance l’une de l’autre, avec ce semblant de concurrence qui affecte facilement les relations interurbaines. Les vocations identiques, la proximité géographique et l’effectif relativement faible des résidents d’hiver ne justifiaient pas la mise en place de deux paroisses différentes. La hiérarchie a dû imposer la paroisse unique, Saint-Thomas de la Touques, mais il n’est pas sûr que tous les paroissiens franchissent le pont pour aller à l’office chez les voisins. Les préceptes canoniques sont exigeants. Le curé en place a demandé que le périmètre de la nouvelle paroisse de Notre-Dame des Vallons, également en Pays d’Auge, corresponde, à son point de vue sur l’organisation, la mobilité et le vécu apparent de ses habitants. La réalité, après quatre années, a souligné les difficultés d’un découpage relativement artificiel qui prenait mal en compte l’avenir d’une solide communauté paroissiale. À l’autre extrémité du diocèse, la paroisse de Saint-Croix du Bocage s’est mise en place douloureusement et la coexistence de plusieurs groupes est à peine pacifique. La communauté ne s’impose pas, elle se vit. Un système de valeurs : l’appartenance Quels qu’aient été les réaménagements récents, la communauté traditionnelle perdure en ce sens qu’elle a créé un sentiment d’appartenance, un lieu de sociabilité et de convivialité qui ne disparaît pas après quelques décennies de sécularisation de la société. Le nombre des membres est réduit mais leur attachement à la communauté entretient le système de valeurs autour de la famille, de la justice, du partage qui définit cette appartenance. En deçà des observances et des pratiques régulières, le sentiment d’appartenance est celui de la majorité de ceux qui se disent catholiques, et acceptent bon an mal an rites et Travaux et documents Un tissu de convictions et de certitudes C’est bien au nom de leur foi que les catholiques tentent de construire leurs communautés paroissiales de base. Lorsque les convictions sont mal partagées, parce que la sécularisation a bousculé le vécu de chacun, la communauté ne vit pas bien. Ses membres prennent de plus en plus, dans le même temps, des initiatives hors de la communauté territorialement instituée (communautés nouvelles, mouvements, communautés de formation, de services, de pastorale de la santé, du tourisme, des jeunes, des anciens, des détenus, des migrants...) pour s’inscrire dans d’autres communautés chrétiennes de forme « associations de fidèles » au sens canonique du terme. Le message de la religion catholique est porté et diffusé au dehors et sans passer par la communauté de base de la paroisse. Toutefois, l’opportunité des conseils paroissiaux permet le plus souvent de maintenir, en l’absence de clergé permanent, le dynamisme de la communauté paroissiale. De la richesse et de la conviction des membres des conseils et des associations dépendent la vitalité et la cohérence du tissu paroissial. Le simple périmètre peut parfois devenir purement théorique, simple outil nécessaire à la gestion institutionnelle assurée par le clergé. Une morale partagée La communauté est une construction harmonieuse de rapports sociaux localisés dans un groupe d’habitants délimité, qui acceptent de minimiser ses différents et ses conflits pour rendre supportable la vie de proximité. Les règles de vie en commun reçoivent l’accord des membres. Elles relèvent d’éléments d’une morale partagée et si possible respectée. Ceci n’est pas propre à la vie paroissiale mais elle est en est un des aspects. La faillite partielle de La communauté paroissiale la morale chrétienne et républicaine conduit à l’émergence communes. Elle a cessé de gérer la vie sociale locale mais de nouvelles formes de communautés, construites sur d’autres bases dont les communautés charismatiques sont elle en fait partie intégrante, participe à son animation et à ses services comme d’autres associations ou commu- un exemple au sein de l’Église catholique tout comme nautés, et à ce titre ne peut être isolée sans risque de dété- l’Islam l’est dans les quartiers sensibles ou les partis politiques Verts dans bon nombre de périphéries urbaines. riorer le lien social dont elle demeure incontestablement une des bonnes ouvrières. 59 Des concomitances peuvent exister entre toutes ces formes de partages communautaires. Convictions, certitudes et préceptes moraux sont bien les éléments de la construction de la communauté de la paroisse de Saint-Thomas de l’université qui partage sa vie et ses locaux avec l’aumônerie étudiante et la paroisse universitaire. Qu’importe alors les limites de l’aire paroissiale. Une place particulière est donnée aux jeunes mais l’hétérogénéité des membres de la communauté, issus de quartiers très différents, y compris hors de Caen, venus de la banlieue Nord (Epron) complique « le défi d’une foi jeune, joyeuse et fraternelle » (CR visite de l’évêque) quelle s’est donnée. Les convictions rassemblent, le dialogue est de mise. La communauté de la paroisse fait partie de la communauté locale et s’y inscrit entièrement même si elle ne gère plus la vie sociale et paysanne comme autrefois. Il ne faut y voir aucun archaïsme d’implantation permanente et immuable, au contraire, puisque la recomposition des Éléments bibliographiques et sources • BERTRAND J.R. (dir.), MULLER C. (dir.), 1999, Religions et territoires, Paris, L’Harmattan. • BORRAS A., 1996, Les communautés paroissiales: droit canonique et perspectives pastorales, Paris, Cerf. • Conférence des Évêques de France, 1994, Note sur la réorganisation des paroisses territoriales, Paris, Comité canonique. • Conférence des Évêques de France, bulletin mensuel, SNOP. • Diocèse de Bayeux et Lisieux, 1997, Les nouvelles paroisses a précédé celle des communes. Cependant, par ses enracinements, son activité, sa stabilité, elle reconstitue un des repères nécessaires aux habitants au moment paroisses, Caen, cartes et documents édités par le diocèse. où la mobilité multiplie les possibilités illimitées de déplacements et où le virtuel anéantit les contraintes de l’espace et du temps. Son rôle est modeste mais sa survie participe Bayard Service Édition Rennes • ÉLINEAU D., 2000, Église, sociétés et territoires – pleinement, par sa proximité, au maintien du lien social et à l’équilibre de la communauté locale que les assauts des nouvelles intercommunalités vont certainement de nouveau perturber. Dans la communauté se construit et s’affirme l’identité de chacun et de chacune et celle de la collectivité. Elle s’avère indispensable, quelque soit l’échelle de réflexion. Elle l’est dans la vie paroissiale et diocésaine mais également dans bien d’autres sphères de vie économique, sociale ou politique. Ainsi, la communauté paroissiale ne peut être dissociée de l’espace vécu par chacun et chacune de ses membres. Elle s’intègre, non seulement, dans un contexte socio-religieux, mais également dans le territoire collectif construit au quotidien par les habitants du village ou du quartier, et maintenant avec les regroupements paroissiaux, du bourg, de la ville ou d’un ensemble de • Église de Bayeux et Lisieux, bimensuel réalisé par Paroisses et paroissiens dans les Pays de la Loire, Le Mans, université, thèse de géographie sociale. • ESPOSITO R., 2000, Communitas, Paris, PUF. La paroisse, 1995, Paris, Bayard-Presse, hors série de La Documentation catholique • MERCATOR P., 1997, La fin des paroisses, Paris, DDB. • PALARD J., 1997, Le gouvernement de l’Église catholique, Paris, Cerf. • THOMAS P., 1996, Que devient la paroisse?, Paris, DDB. (Les exemples sont issus d’une part des comptes-rendus des visites épiscopales postérieurs à la recomposition des paroisses de 1997 et utilisés avec l’aimable autorisation des autorités diocésaines, et d’autre part d’observations et d’entretiens réalisés sur le terrain.) N° 17, mars 2002 E E SO O