Impact et suIvI par télédétectIon du développement des

Transcription

Impact et suIvI par télédétectIon du développement des
Impact et suivi par télédétection du développement
des plantations villageoises de palmiers à huile sur
le couvert forestier au Cameroun :
cas de la Sanaga Maritime
Subvention Geoforafri : 15 609 065 fCFA soit 23 800 €
Durée : 17 mois
Porteur : Département de Géographie, Université Yaoundé 1, Cameroun
Partenaires : CIFOR (Cameroun), Centre Commun de recherche, Ispra, Italie
Lieu : Cameroun
Mots-cles : Ecosystèmes forestiers, Risque de dégradation, Gabon,
Télédétection
Le contexte
Le palmier à huile (Elæis guineensis) est une plante originaire des forêts du
Golfe de Guinée. Sa culture industrielle débute en 1907 sous la colonisation
allemande. Jusque dans les années 1980, un secteur traditionnel de
plantations agroforestières gérées de manière extensive coexistait avec un
secteur agro-industriel moderne. Avec la crise économique de 1985, marquée
par le désengagement de l’Etat des secteurs productifs, le secteur des
plantations villageoises allait connaitre un développement sans pareil. La
baisse des cours du cacao et du café, la dévaluation du franc CFA de 1994,
et la baisse des revenus des fonctionnaires allaient inciter les élites urbaines
et locales à investir massivement dans le développement des plantations
villageoises de palmiers à huile dans les zones traditionnelles d’implantation.
Il faut y ajouter des investisseurs étrangers qui veulent aussi créer des
plantations industrielles de palmeraies.
Or les zones agroécologiques favorables au palmier se superposent
presque exactement à la forêt tropicale humide. Ce dynamisme
s’accompagne de nombreux enjeux socio-économiques et environnementaux.
Mais l’enjeu majeur du développement des palmeraies reste celui de la
conversion des forêts à haute valeur de conservation et la préservation des
écosystèmes forestiers et ce, dans un contexte de lutte contre la pauvreté
et de développement harmonieux et soutenable.
Au rythme ou les plantations se créent en zone forestière au Cameroun,
notamment dans la Sanaga Maritime, on est en droit de se demander si
cette activité peut encore prétendre être durable? En outre dans un contexte
local marqué par la faible utilisation des outils géospatiaux pour le suivi de
l’activité agricole et de la déforestation, l’indisponibilité de données fiables
quant au nombre de planteurs concernés, aux productions en jeu, et surtout
aux surfaces concernées par les plantations villageoises ainsi qu’à la nature
des espaces mis en valeur : forêts primaires, forêts secondaires, anciennes
plantations et espaces agricoles.
Pourquoi ce projet ?
Les principaux objectifs de ce projet sont :
• Evaluer l’impact du développement des palmeraies sur le couvert forestier en termes de dé
gradation et réduction de la superficie des forêts, la perte de biodiversité et la fragmentation
des habitats ;
• Etudier les dynamiques spatio-temporelles comparées de la forêt et des palmeraies ;
• Dresser une typologie des palmeraies agro-industrielles et villageoises d’étudier la superposi
tion des palmeraies avec les autres formes d’occupation du sol (aires protégées, mines, UFA).
Mise en œuvre
Globalement, la méthodologie utilisée va s’appuyer sur la recherche documentaire doublée des
observations de terrain et du traitement des images satellitaires obtenues.
• Les observations de terrain s’accompagneront d’enquêtes participatives qui seront utiles pour l’évaluation qualitative de la perte de la biodiversité en même temps qu’elles rendront compte de la typologie des palmeraies ;
• Collecte des points GPS pour les petites palmeraies villageoises ;
• Corrections géométriques et radiométriques des données satellitaires Landsat et SPOT, et
des données complémentaires disponibles ;
• Traitement comparatif et diachronique des images: Segmentation, NDVI, application des
masques de nuage et filtrage, classification, évaluation des superficies d’occupation du sol ;
• Intégration des données GPS et SIG ;
• Développement d’une base de données des systèmes élæicoles ;
• Restitution cartographique et documentaire ;
• Validation et vérification sur le terrain ;
• Atelier technique de capitalisation des résultats.
La mise en œuvre du projet repose sur l’acquisition d’équipements et de données satellitaires
haute et très haute résolution, un état des lieux des palmeraies de la région choisie, le renforcement des capacités au sein de l’équipe, notamment les étudiants de Master et Doctorat
impliqués dans le projet.
Les résultats attendus du projet portent sur la situation des systèmes agroforestiers élæicoles
et la cartographie de l’évolution des superficies des forêts et des palmeraies. Des recommandations seront formulées pour la REDD+ et le développement du secteur élæicole au Cameroun
et dans le Bassin du Congo.
CONTACT
Geoforafri
Financé par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et mis
en oeuvre par l’UMR Espace-Dev, le projet vise à renforcer les capacités et
l’accès aux données satellitaires d’observation de la Terre dans les pays
d’Afrique Centrale et de l’Ouest en appui au suivi du couvert forestier en
conformité avec les exigences internationales proposées dans le cadre du
mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la
déforestation et la dégradation des forêts.
www.geoforafri.org
Maquette : Véronique Rousseau - © UMR ESPACE-DEV
Pr TCHINDJANG Mesmin - [email protected]