Véhicule d`évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire
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Véhicule d`évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire
MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS Véhicule d'évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire Fabien KRITTER - BG INGÉNIEURS CONSEILS André THIBOUD - APRR Résumé La sécurisation du tunnel Maurice Lemaire a nécessité le percement d'une galerie de sécurité de 7 km de long, parallèle au tunnel. Cette galerie sert à la fois pour la ventilation du tunnel et pour l'évacuation des usagers en cas de sinistre. Pour d'assurer l'évacuation des usagers, deux véhicules prototypes spécialement adaptés au gabarit réduit de la galerie de sécurité ont été construits. D'une capacité de 30 personnes ces véhicules sont guidés automatiquement dans la galerie à une vitesse de 25 km/h. L'appel d'offres pour ce marché très spécifique s'est déroulé selon la procédure du "dialogue compétitif". Abstract EMERGENCY VEHICLE ADAPTED TO THE MAURICE LEMAIRE TUNNEL To improve the safety of the Maurice Lemaire tunnel a security gallery of 7 km length parallel to the tunnel was excavated. This gallery is used for the tunnel ventilation and also for the evacuation in case of emergency. To ensure this task, two evacuation vehicles specially adapted to the reduced size of security gallery were built. Those vehicles have a capacity of 30 passengers and are guided automatically at 25 km/h through the gallery. The tender for this very specific contract was conducted according to the French procedure of the "competitive dialogue". cules d'évacuation spécialement développés pour le Tunnel Maurice Lemaire. 1 - PRESENTATION GENERALE Situé sur la RN 59, entre les communes de Ste-Marie-aux-Mines (département du Haut-Rhin) et de Lusse (département des Vosges), le tunnel Maurice Lemaire permet le franchissement du massif vosgien et constitue de ce fait un axe de communication important. A l'origine ferroviaire, le tunnel a été mis en service en 1937, puis utilisé jusqu'en 1967, lorsque la SNCF a abandonné l'exploitation de la ligne ferroviaire St-Dié / Sélestat. Sous l'impulsion du sénateur Maurice Lemaire, ce tunnel a fait l'objet, dès 1973, de travaux d'aménagement destinés à le transformer en tunnel routier bidirectionnel (une voie par sens). Il a été ouvert à la circulation en 1976. Depuis 1981, le tunnel Maurice Lemaire est concédé et exploité par les Autoroutes Paris - Rhin - Rhône (APRR). Après la catastrophe du tunnel du Mont Blanc du 24 mars 1999, et à la demande du gouvernement, le tunnel Maurice Lemaire a fait l'objet d'un diagnostic de sécurité. A la suite de l'avis du Comité d'évaluation et à l'expertise de la tenue au feu des gaines de ventilation qui a suivi, le tunnel a été fermé à la circulation des poids lourds en mars 2000, et un important programme de sécurisation a été décidé. La Maîtrise d’œuvre des travaux de sécurisation a été attribuée par APRR au groupement BG Ingénieurs Conseils - Egis-tunnels. Dans le cadre de la rénovation un nouveau concept de sécurité et d'intervention a été mis au point. Il s'appuie fortement sur les possibilités offertes par la nouvelle galerie de sécurité et notamment sur les deux véhi- 2 - LA DESCRIPTION DE L'OUVRAGE 2.1 - Le tunnel existant La longueur du tunnel est de 6 950 m environ, y compris le passage sous les usines de ventilation situées à chacune des têtes. En plan, le tunnel décrit, de Ste-Marie vers Lusse, un arc de cercle de 500 m de rayon prolongé par un alignement droit de 6 450 m environ. Le profil en long du tunnel est en toit, comportant de Ste-Marie vers Lusse une rampe d’environ 1,4 %, sur une longueur de 5 970 m environ, jusqu'au point haut du tunnel, puis une très faible pente de 0,1 %, sur une longueur de 980 m environ. La largeur roulable de 6,80 m comprend une chaussée de deux voies de circulation de 3,40 m. La chaussée est délimitée par deux trottoirs dont la largeur, variable, est en moyenne de 30 à 50 cm. 2.2 - La galerie de sécurité Dans le cadre de la sécurisation du tunnel les ouvrages réalisés ont été multiples. La réalisation principale a été le percement d'une galerie de sécurité parallèle au tunnel à une interdistance de 16 m. D'une longueur de 7 046 m et d'un diamètre intérieur de 5,20 m, cette galerie comporte un compartiment supérieur dédié à l’aspiration des fumées et un compartiment inférieur permettant l’amenée d’air frais, l’évacuation des usagers, le cheminement des réseaux électriques et de la conduite incendie. TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 83 MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS Véhicule d'évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire La galerie de sécurité est reliée au tunnel par 16 abris équidistants de 400 m permettant aux usagers de se mettre en lieu sûr, avant leur évacuation par les véhicules de secours via la galerie. D'une surface de 50 m2 ils sont pressurisés et alimentés en permanence en air frais. 2.3 - “Prérequis” d'un véhicule d'évacuation La longueur de l'ouvrage et les dimensions intérieures de la galerie d’air frais de 3,00 m entre bordures et de 2,30 m de hauteur, imposent la construction d’un véhicule spécialement adapté. La présence éventuelle de piéton sortant d’un abri, suppose un espace libre d'au minimum 0,70 m de largeur. Le cheminement de câbles électriques sur tout le parement sud de la galerie, interdit toute ouverture pour un véhicule de ce côté-ci. Les premières indications conduisent à un véhicule d'évacuation, que l’on a appelé navette, de 2,00 m de largeur et de 2,00 m de hauteur. Figure 1 - Vue tridimensionnelle du tunnel et de sa galerie avec un abri. La galerie est rectiligne sur toute sa longueur excepté tête Alsace sur 400 m où elle accuse un rayon de courbure maximum de 250 m. Etant mise en surpression par rapport au tunnel elle possède à chaque extrémité un sas étanche. Ce marché très spécifique a été élaboré sur la base du dialogue compétitif. Cette procédure offre l’avantage de conférer une vision plus complète et comparative des solutions techniques, financières ou juridiques que le marché peut amener, puisque les offres ne seront pas, dès le début, enfermées dans des spécifications techniques trop précises. Cette procédure remplace dès 2006 la procédure d'appel d'offres sur performances du Code des Marchés Publics français. 3.1 - Déroulement du dialogue compétitif Cette démarche permet au pouvoir adjudicateur de conduire un dialogue avec les Un cahier des charges sommaire décrivant les principales fonctionnalités des véhicules 3 - PROCEDURE DU DIALOGUE COMPETITIF Figure 2 - Profil de la galerie de sécurité 84 candidats admis à y participer en vue de définir ou de développer une ou plusieurs solutions de nature à répondre à ses besoins. Sur cette base les participants au dialogue seront invités à remettre une offre. Le recours à la procédure de dialogue compétitif est possible lorsqu’un marché public est considéré comme complexe, c’est-àdire lorsque l’une au moins des conditions suivantes est remplie : 1) Le pouvoir adjudicateur n’est objectivement pas en mesure de définir seul et à l’avance les moyens techniques pouvant répondre à ses besoins ; 2) Le pouvoir adjudicateur n’est objectivement pas en mesure d’établir le montage juridique ou financier d’un projet. TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS Véhicule d'évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire a été établi puis un avis d’appel public à candidature a été diffusé dans le Journal Officiel de l’Union Européenne. En fonction de leur expérience et des technologies qu’il maîtrise, chaque candidat a rendu un descriptif des solutions qui lui paraissait répondre au mieux aux besoins. Les offres reçues, à ce stade, vont pouvoir être améliorées et complétées lors du dialogue. La phase de dialogue a permis aussi de réunir tous les acteurs du projet sous la forme d'un jury auditant les candidats. Ce jury a été constitué avec les représentants des SDIS des départements du Haut-Rhin et des Vosges, le directeur de la protection civile des Vosges, les représentants d’APRR de la construction et de l’exploitation et d'un représentant du maître d'œuvre. Les candidats répondant aux exigences fixées dans l'appel public à candidature, ont été invités tour à tour à un dialogue avec le jury. Chaque entreprise a pu ainsi obtenir des informations complémentaires, et le jury les questionner sur le contenu de leur proposition et des modifications permettant de mieux tirer profit des potentialités de leur système. Les informations communiquées par les candidats ont été traitées de manière confidentielle par le jury. De même toutes précisions ou informations complémentaires dévoilées par le jury ont été communiquées à l'ensemble des candidats. Ce dialogue fructueux, a permis de compléter efficacement le cahier des charges notamment sur les points suivants : - la présence de très nombreux regards et chambres de tirage a éliminé la possibilité de transport sur rail, - la nécessité d’un fonctionnement garanti pendant près de quatre heures et une maintenance légère ont éliminé les solutions électriques au profit de solutions thermiques, - un guidage automatique a été jugé indispensable, pour faciliter la conduite, avec notamment le risque de piétons dans la galerie, - les différentes possibilités de guidage automatique ont pu être évaluées, - le mode de repérage dans la galerie a été arrêté par rapport aux points métriques, et les transmissions radio ont été renvoyées au poste de commandement opérationnel, - une surveillance des éléments essentiels de la navette est renvoyée au poste de contrôle, afin de garantir leur disponibilité de fonctionnement. Le dialogue peut se dérouler en plusieurs phases successives, jusqu'à ce que les besoins de l'acheteur soient satisfaits. Dans le cadre de ce marché une seule phase de dialogue a été nécessaire, les candidats ont été informés de la fin du processus et inviter à rendre leur offre finale. L’offre techniquement et économiquement la plus avantageuse a été choisie selon les critères de sélection annoncés dans l'acte d'engagement. 5 - CARACTERISTIQUES DES VEHICULES L'objectif recherché dès le début des études était de disposer d'un véhicule simple à conduire et prêt rapidement pour une intervention. N'importe quel pompier ayant suivi une formation de courte durée sur cet engin devait être à même de le conduire. Au vu des dimensions de la galerie de sécurité et de celles du véhicule, il est très vite apparu qu'un guidage automatique était nécessaire afin de faciliter la tâche de l'opérateur. De même l'ergonomie du poste de pilotage devait être simple et centraliser toutes les informations pour le conducteur. Le marché a été attribué à l'entreprise Techni Metal Systèmes basée à Livron, qui a relevé le défi de réaliser deux véhicules prototypes spécialement adaptés au tunnel Maurice Lemaire pour le compte d'APRR. 4 - STRATEGIE D'EVACUATION L'annexe 2 de la circulaire interministérielle 2000-63 du 25 août 2000 a imposé pour les tunnels bidirectionnels de plus de 5km d'avoir à disposition à chaque tête au moins un véhicule motorisé destiné à l’évacuation des usagers. La demande de la CNESOR d’optimiser la stratégie d’évacuation relevait de deux principes basés sur la rapidité : - respecter une évacuation totale des 16 abris dans un délai maximum de deux heures compatible avec la tenue au feu des structures, - tenter d’évacuer l’ensemble des usagers en évitant des délais d’attentes inacceptables dans les abris. Figure 3 - Déchargement des véhicules devant la galerie tête Vosges. 5.1 - Caractéristiques générales des véhicules Le véhicule est constitué d'un module passager central autoporteur et de deux demichâssis recevant un poste de conduite fixés de part et d'autre du module personnel. Il possède deux postes de conduite, un de chaque côté afin de permettre un déplacement dans les deux directions de la galerie de sécurité. D'une longueur de 14 m, de 2 m de large et de 2 m de haut, sa vitesse de déplacement à pleine charge est de 25 km/h. Sa charge utile est de 2500 kg pour une masse à vide de 8000 kg. Dans ces conditions ce sont deux véhicules de 30 places de capacité et roulant à 25 km/h qui ont été retenus. - l’analyse de l’étude de dangers a permis de conclure à la nécessité de deux véhicules d'une capacité de 30 personnes ou d'une dizaine de brancards, Le principe étant d’évacuer en priorité les abris les plus proches du lieu de l’incendie dans le tunnel, et sûrement les plus chargés, ensuite, lors d’un second passage, les autres abris. - l’atelier de maintenance a été préféré dans la partie non ventilée de la galerie plutôt qu’à l’extérieur du tunnel, Les divers exercices des services de secours permettront d'optimiser les conditions d'intervention des véhicules d'évacuation. Figure 4 - Vue 3D du véhicule TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 85 MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS Véhicule d'évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire Le module passager peut accueillir 30 personnes assises sur des banquettes rabattables. Cette espace modulable à souhait permet aussi l'évacuation de plusieurs blessés en position couchée sur des brancards lorsque les banquettes sont rabattues. L'accès se fait au travers de deux grandes portes coulissantes dégageant un passage de 1,8 m de large. Le module passager est équipé d'un éclairage, d'un chauffage et d'une liaison interphone avec le conducteur du véhicule. circuit afin de desserrer les freins. Le véhicule en panne peut être ainsi poussé ou tracté par l'autre véhicule jusqu'à la zone d'atelier. 5.4 - Mode de conduite Figure 7 - Navette dans la galerie, tête Alsace. Le compartiment moteur insonorisé est logé entre le module passager et une des cabines de conduite. Afin de minimiser tout risque d'incendie le compartiment est doté d'un dispositif d'extinction à poudre automatique. L'opérateur agit principalement sur la vitesse de translation du véhicule à l’aide d’une pédale potentiométrique agissant sur la commande d’accélération du régime du moteur thermique et de la pompe de translation. Un boîtier de régulation de puissance permet de réguler la vitesse du véhicule en fonction de la puissance disponible du moteur thermique. Le véhicule est doté d'une pédale homme mort, déclenchant l'arrêt de celui-ci si elle n'est pas activée à intervalles réguliers. 5.3 – Transmission Figure 5 - Intérieur du module passager avec les banquettes rabattables. Les véhicules sont stationnés de part et d'autre de la galerie dans une zone d'attente où ils sont branchés sur secteur afin de maintenir en chauffe le moteur et la surveillance des paramètres vitaux, informations qui sont retransmises au PCO. Tête Alsace, un atelier de maintenance a été installé après le sas. La transmission est assurée par quatre moteurs hydrauliques logés dans le moyeu des roues. La puissance est délivrée par le moteur diesel entraînant une pompe hydraulique assurant la transmission des quatre roues. La direction est aussi actionnée au moyen de moteurs hydrauliques, ce qui permet de braquer les roues avant indépendamment des roues arrière. L'on peut ainsi effectuer des braquages courts ou des déplacements en crabe, très utiles pour croiser les véhicules dans la zone atelier. Figure 8 - Ecran de contrôle du poste de conduite des véhicules. Trois modes de conduite sont possibles. Ils agissent uniquement sur la direction hydrostatique du véhicule commandée depuis chaque cabine par un volant. • DIRECTION EN MODE MANUEL (VOLANT) L’opérateur dirige lui-même le véhicule par le volant agissant uniquement sur les roues avant dans le sens de marche. Le système hydraulique est conçu de telle manière qu'une pression est nécessaire dans le circuit pour desserrer les freins. • DIRECTION EN MODE AVANT-ARRIERE L’opérateur dirige lui-même le véhicule par le volant agissant sur les roues avant (dans le sens de marche) et il peut braquer les roues arrière à l’aide d’un levier. Tous les modes de braquage sont alors possibles : braquage long, court ou crabe. La vitesse dans ce mode est limitée à 5 km/h. En cas de panne du moteur thermique ou de la pompe hydraulique, une pompe auxiliaire se branchant sur la batterie fournit une pression hydraulique suffisante dans le • DIRECTION EN MODE AUTOMATIQUE L’opérateur agit uniquement sur la pédale de translation, le véhicule se dirige en automatique le long du trottoir du tunnel. Figure 6 - Vue schématique de la galerie et implantation des véhicules d'évacuation. 5.2 - Motorisation Le véhicule est équipé d'un moteur diesel d'une cylindrée de 4 litres développant 85 kW à 2000 tr/min. Un catalyseur et un filtre à particules traitent les gaz afin de réduire les émissions, le tout étant homologué TIER III. 86 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS Véhicule d'évacuation adapté au tunnel Maurice Lemaire Dans ce mode le volant reste actif. En cas de défaut du guidage, l'opérateur doit s’arrêter et passer en mode manuel. Figure 10 - Principe du système de guidage. 6 - SYSTEME DE GUIDAGE La référence utilisée pour le guidage du véhicule est l’épaulement constant de 110 mm de la galerie d’évacuation, côté opposée aux abris. Du fait que cet épaulement comporte pas mal d'irrégularités notamment à la jonction des coffrages (désaffleurements) un système de guidage optique a été privilégié à la place d'un asservissement mécanique, afin d'atténuer les imperfections du trottoir. Un capteur laser placé au niveau de chaque essieu du véhicule mesure en permanence la distance entre le véhicule et le trottoir. En fonction de cet écart et de l'information de position dans le tunnel qui permet de savoir si le véhicule se trouve dans la zone centrale du tunnel ou dans la zone d'entrée en courbe, le programme élabore une consigne d'angle de braquage pour l'essieu, régulation à plage. Cette consigne d'angle devient alors l'entrée d'une régulation PID (Propotional Integral Derivative), afin d'atténuer les irrégularités du trottoir. La mesure de la position de l'angle de braquage se fait au travers d'un capteur intégré au vérin de direction. Chaque essieu du véhicule est piloté proportionnellement et indépendamment l’un de l’autre. Le véhicule occupe presque tout l'espace disponible de la galerie rendant difficile un croisement avec un piéton. Afin d'effectuer cette tâche le chauffeur du véhicule doit appuyer sur un bouton ayant pour effet de limiter la vitesse du véhicule à 5 km/h et une fois celle-ci atteinte de le décaler à une distance de 250 mm du trottoir, libérant ainsi de la place pour le croisement avec un piéton. Une fois celui-ci effectué le véhicule se replace au centre de la voie de roulement et peut réaccélérer. 7 - SYSTEME DE GEOLOCALISATION Chaque véhicule est équipé d'un système de géolocalisation permettant de connaitre avec précision sa position dans la galerie. Cette information est retransmise au PCO et à l'autre véhicule. De cette manière chaque véhicule connait sa position ainsi que celle de l'autre véhicule. L'opérateur de la GTC a devant lui une représentation graphique de la galerie avec la position des navettes ainsi que l'état des paramètres vitaux de chaque véhicule. Figure 9 - Capteur optique du système de guidage. Normalement le véhicule roule à une distance de 500 mm du trottoir à 25 km/h. Si le véhicule vient à dévier de sa course, soit que la distance avec le trottoir devient inférieure à 300 mm ou supérieure à 700mm, le système déclenche automatiquement un arrêt d'urgence du véhicule. Dans la courbe tête Alsace la vitesse est volontairement limitée à 7 km/h et les angles de braquage des roues sont modifiés afin de négocier le virage. La position des véhicules est calculée à l'aide d’une prise tachymétrie monté sur un des moteurs hydrauliques. L’information fournie est traitée par le calculateur de la navette qui calcule la distance parcourue et la compare au PR de la galerie pour déterminer la position du véhicule. La position est affichée sur l'écran de conduite et transmise via le canal data du TETRA du tunnel au PCO. Une réinitialisation du système est effectuée à chaque extrémité de la galerie. Des catadioptres fixés au plafond de la galerie après chaque zone d'attente, réfléchissent un faisceau laser du capteur d'initialisation du système de géolocalisation. Les catadioptres sont positionnés de manière différente de chaque côté de la galerie de sécurité, permettant ainsi de différencier les deux zones d'attente. Un signal est aussi transmis lorsqu'un véhicule sort de la galerie indiquant ainsi qu'il n'est plus opérationnel. Le système de géolocalisation permet également de contrôler la vitesse du véhicule en fonction de sa position. En effet, au deux extrémités de la galerie, la vitesse est automatiquement réduite à 7 km/h. 8 - CONCLUSIONS ET BILAN La sécurisation du tunnel Maurice Lemaire a conduit à réaliser une galerie de sécurité parallèle au tunnel existant et de nombreux ouvrages reliant le tunnel à la galerie. L'entreprise Techni Metal Système a construit deux véhicules d'évacuation spécialement adaptés au gabarit de cette galerie de 7 km. Ils sont dotés d'un système guidage automatique afin d'en faciliter la conduite. D'une capacité de 30 personnes ils acheminent les blessés et usagers vers l'extérieur à une vitesse de 25 km/h en cas de sinistre. Les essais d’évacuation, organisés avec les SDIS des deux départements ont donné toute satisfaction. D’autres essais vont permettre d’optimiser la stratégie d’évacuation. Grâce au système de géolocalisation, l’opérateur du poste de commandement opérationnel peut contrôler la procédure d’évacuation et donner au conducteur de la navette des indications précises des taux d’occupation des 16 abris. ● TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 87