l` école meilleure en flandre: pourquoi?
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l` école meilleure en flandre: pourquoi?
mais encore... La presse en a parlé. Nous y revenons. À partir d’une information ou d’un évènement récent, entrées libres interroge une personnalité, du monde scolaire ou non. L’occasion, pour elle,de nous proposer un éclairage différent, un commentaire personnel, voire d’interroger la question ainsi posée. L' ÉCOLE MEILLEURE EN FLANDRE: POURQUOI? 09/03/2011 ourquoi les élèves obtiennent-ils P de meilleurs résultats en Flandre qu’en Communauté française? L’économiste Jean HINDRIKS, qui a participé à une étude sur cette question menée par "Re-Bel"1, propose diverses explications, tout en montrant que celles-ci sont parfois bancales. La différence liée à l’indice socio-économique et à l’encadrement ne suffirait notamment pas à expliquer ce fossé entre les deux communautés. J. HINDRIKS pointe d’autres éléments: la différence salariale, la possibilité d’une réorientation précoce côté flamand, le nombre de redoublements plus important côté francophone… Et vous, qu’en dites-vous? Godefroid CARTUYVELS, Secrétaire général de la Fédération de l’enseignement fondamental catholique (FédEFoC): "Tout d’abord, je préciserais que si le système éducatif flamand est plus performant que le nôtre, les écarts entre les meilleurs et les moins bons élèves sont, quant à eux, importants des deux côtés. Mais chez nous, contrairement à la Flandre, ces écarts se creusent surtout par le bas. Et c’est cela qui est préoccupant en Communauté française: le très faible niveau des plus faibles. Comment expliquer, cependant, l’écart entre les résultats des deux communautés? On peut avancer prudemment quelques explications, parmi d’autres. Premier élément: en 1989, lors de la communautarisation, le Gouvernement flamand a décidé de ne plus organiser lui-même le réseau de la Communauté et de se concentrer sur la régulation du système à égale 10 entrées libres < N°58 < avril 2011 distance de tous les opérateurs. De notre côté, le Ministre de l’enseignement fixe la norme pour tous et gère toujours son propre réseau. Le modèle de référence est donc inévitablement le réseau organisé par la Communauté française… Dès 1989 également, le Gouvernement flamand a réorganisé ses services d’Inspection, dorénavant mis à égale distance de tous les établissements, et l’accompagnement des établissements confié aux réseaux. L’Inspection agit en Flandre dans une logique d’audit s’intéressant à l’école dans sa globalité et ne se limite pas au pédagogique. Il a fallu attendre 2007 pour voir l’Inspection réformée en Communauté française. Par ailleurs, au niveau pédagogique, les néerlandophones se sont engagés dans les réformes avec plus de prudence et de pragmatisme que les francophones. En Communauté française, de larges objectifs communs ont été fixés en termes de compétences et des programmes peu prescriptifs ont été élaborés, laissant le soin aux enseignants de choisir le meilleur chemin pour atteindre les objectifs fixés. L’absence de cadre assez précis a sans doute compliqué la tâche des enseignants, surtout celle de ceux qui accueillent les publics les plus fragilisés. La FédEFoC est, dès lors, en train d’adapter son programme dans cette optique. Notons enfin qu’en Flandre, comme en Communauté germanophone, un dispositif d’évaluation des enseignants a été mis en place. Chez nous, l’évaluation des enseignants, conçue comme un accompagnement professionnel dans le respect des droits individuels, reste un sujet tabou. Voilà donc, parmi d’autres, quelques explications. La vérité est certainement à rechercher également du côté des publics accueillis, de l’état et du financement des infrastructures scolaires, de l’autonomie des établissements et du contexte socio-économique général de la Flandre". Jan VAN DAMME, professeur en sciences de l’éducation à la KULeuven: "Il est difficile de comparer deux systèmes éducatifs et de trouver des explications aux meilleurs résultats de l’un ou de l’autre. Il faut rester prudent. Depuis la communautarisation, notre enseignement a beaucoup changé, notamment au niveau de l’Inspection. Les écoles sont considérées comme responsables, le système éducatif flamand est décentralisé. Chez nous, la tradition veut que le directeur d’école soit le patron. Je constate, par ailleurs, en Communauté flamande une certaine résistance contre le changement structurel du Gouvernement et le changement culturel proposé par certains pédagogues. Nos écoles résistent contre toute nouvelle méthode didactique qui pourrait peut-être être moins bonne que celle qu’elles utilisent. Cela peut éventuellement aussi expliquer en partie les moins bons résultats en Communauté française, où l’on aurait peut-être tendance à essayer trop de nouvelles méthodes, sans penser à leurs résultats". BRIGITTE GERARD 1. Rethinking Belgium’s institutions in the european context. L’objectif de cette initiative est de repenser en profondeur ce que peuvent et doivent devenir à long terme les institutions de l’État fédéral belge.