CR excursion 6

Transcription

CR excursion 6
CONGRES de L’AMOPA Nantes
Excursion du lundi 10 juin 2014
Le golfe du Morbihan
Mardi 10 juin 2014, quarante-sept Amopaliens se sont retrouvés à la
gare maritime de Vannes pour une journée d’excursion dans le Golfe du
Morbihan. En breton, Mor bihan signifie petite mer, en opposition à Mor
braz la grande mer océane.
Le golfe, 20 km sur 15 environ, est né d’un affaissement à l’ère quaternaire. Un tiers de sa surface (soit 40 km2) est constitué de vasières (en
particulier au Sud-Est) qui sont découvertes à marée basse. Sa profondeur varie énormément de quelques dizaines de centimètres à plus de
trente mètres dans le chenal qui permet de remonter jusqu’à la ville de
Vannes. La marée s’y fait sentir. Un décalage horaire entre l’entrée du
golfe et de fond de celui-ci, peut être d’une heure et le marnage peut
atteindre 6 m.
La porte du Golfe, un étroit goulet d’un kilomètre, entre Port Navalo et Locmariaquer, connaît des courants très forts
(le deuxième courant le plus fort d’Europe). Au jusant, ceux-ci peuvent atteindre une vitesse supérieure à 9 nœuds.
La légende dit qu’il y a autant d’îles que de jours dans l’année. En réalité, il n’y en a que 42. Quelques-unes sont habitées. Les principales
étant Arz (dite « l’île aux capitaines ») et l’île aux Moines où nous ferons
escale pour le déjeuner.
Le golfe est une zone passionnante pour l’étude de la préhistoire et plus
particulièrement de l’époque néolithique, à partir de 7.500 ans avant
notre ère. On y trouve nombre de monuments mégalithiques, menhirs et
dolmens, cairns ou tumulus.
Le cairn de Gavrinis, haut de 8 m et ayant 100 m de tour, comprend une
allée couverte de 13 m de long constituée de 29 orthostats dont 23 sont
gravés de signes en creux (serpents, crosses, spirales, haches…). Nous
trouvons également une figuration de la déesse en forme d’écusson
mais un motif caractérise vraiment ce monument : des demi-cercles
concentriques dirigés tantôt vers le haut, tantôt vers le bas qui semblent évoquer l’énergie originelle. Le plafond de
la chambre funéraire est constitué d’une seule dalle de pierre de 4 m sur 3 reposant sur huit menhirs pariétaux.
Sur la petite île d’Er Lannic, au sud de Gavrinis, on trouve un double cromlech en forme de huit ou de double fer à
cheval à demi submergé. C’est un exemple assez rare de cercles de menhirs, témoins uniques de la variation du
niveau marin depuis le néolithique. On y a découvert des foyers et des poteries datant de plus de cinq mille ans.
Nous arrivons à la sortie du golfe. Devant nous très loin, les îles de Houat, Hoëdic et Belle-Île et plus loin encore …
l’Amérique. Nous nous dirigeons vers le port de l’île aux Moines où nous ferons escale pour le déjeuner. À bâbord,
nous pouvons admirer le double cromlech et l’entrée du tumulus des îles
d’Er Lannic et de Gavrinis. À tribord l’île de la Jument qui doit son nom,
si l’on en croit la légende, au mouvement, à cet endroit, des remous du
courant qui ressemblent à la crinière d’une jument au galop. Les courants les plus importants ont été mesurés entre Berder et la Jument, dépassant 9 nœuds en marée de 120, ce qui fait du golfe l’une des zones
françaises où les courants sont les plus intenses.
Il est midi et demi, nous contournons l’Île aux Moines par la pointe du
Brouel et accostons à la jetée de la pointe de Toulindac. La cinquantaine
d’Amopaliens affamés par l’air du large, se dirige alors vers le restaurant
du Cap Horn où nous sommes très bien reçus.
Après un kir servi sur la terrasse, en bord de mer, nous dégustons une
bouchée de noix de pétoncles et des crevettes à la crème, un sauté de
porc au cidre et aux lardons et, en dessert, la spécialité : le far breton. Repus, pendant une heure, nous pouvons
nous promener le long du rivage. Petite pause trop courte pour pouvoir découvrir l’Île aux Moines, Izena en breton,
la plus grande île du golfe (6 km) et la plus peuplée (625 habitants en 2011). Le matin nous étions partis à marée
basse, laissant les vasières et les parcs à huîtres à découvert. Le spectacle du retour est tout différent. L’eau recouvre les vasières et donne au golfe l’aspect d’une mer. La marée montante et ses courants, entraînent le bateau.
Une heure plus tard nous sommes à Vannes. Le car nous attend pour le retour à Nantes.
Toute la journée, la couleur de la mer comme celle des ciels changeant à l’infini, sans parler d’une multitude de paysages, tous plus beaux les uns que les autres, ont défilé devant nos yeux. Une véritable palette de peintre, tout en
nuances qui restera gravée dans le cœur des congressistes.