Le hollandais sans peine

Transcription

Le hollandais sans peine
Le hollandais sans peine, M.A. Murail, Ecole des loisirs
Résumé : Jean-Charles est un petit garçon de 9 ans lorsqu’il part en Allemagne avec ses
parents et sa sœur faire du camping pendant les vacances d’été. Son père n’ayant pas
travaillé à l’école, voudrait que ses enfants réussissent dans la vie et pense que cette
réussite passe par les cahiers de vacances et l’apprentissage de langues étrangères.
Ainsi, il décide que Jean-Charles prendra un « bain de langue » en faisant connaissance
avec des enfants allemands de son âge. Jean-Charles finit par rencontrer le petit garçon
de la tente d’à côté. Il ne parle pas français. Les deux garçons se présentent : JeanCharles comprend que son nouvel ami se prénomme Niclausse mais quand vient son tour,
Jean-Charles se laisse aller à la plaisanterie en tapant su sa poitrine : « Moi, Tarzan ! ».
Seulement Niclausse répète et Jean-Charles devient Moatazan. A partir de là, il trouve
bon d’inventer un nouveau langage et de faire croire à son ami qu’il lui apprend des mots
de français. Ainsi, chrapati signifie tente, trabeun signifie arbre, chprout signifie fleur,
chrouillasse signifie mer, spretzouille signifie merci etc. Les deux amis se comprennent
grâce à cette langue inventé. Par la même occasion, il fait croire à son père qu’il apprend
le hollandais avec Niclausse et se fait donc dispenser de cahiers de vacances. La
situation se complique lorsque les parents respectifs cherchent à communiquer
directement puisqu’ils pensent chacun communiquer dans la langue de l’autre. Après
quelques aventures, les vacances se terminent et on apprend que Niclausse s’appelle en
fait Nicolas O’Sullivan et qu’il est Irlandais.
Critères de complexité liés à la présentation du livre
Les critères
Analyse des critères
Niveau de
complexité
Le hollandais sans peine est un roman de 57 pages numérotées avec une
couverture rigide qui se rapproche de celle des albums. Le format 15 *21
est plus grand qu’un livre de poche et le texte est aéré par des
La présentation
illustrations pratiquement à chaque page avec une typographie de taille
matérielle du livre
importante. Le texte tient sur 6 pages tapées sous Word.
1
La 4è de couverture est sur le ton du livre : drôle et intrigante. Ecrite
comme un message publicitaire, elle s’adresse au lecteur et fait en quelque
Organisation du
sorte la promotion du livre.
Il n’y a pas de chapitres, donc pas de table des chapitres.
livre:
- découpage en
chapitres
- chapitres titrés
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1
- table des
chapitres
Nature des
Les illustrations sont dépouillées : un « simple » trait de crayon, pas de
illustrations
couleurs (les élèves auront sûrement envie de les colorier…), tout en
Rapport
« arrondi » à l’image des illustrations humoristiques. Elles sont illustratives
texte/images
Appartenance à une
par rapport au texte et ne font qu’accentuer l’humour qui s’en dégage.
série, une collection
Oeuvre sous forme
de recueil
1
Cette oeuvre appartient à la série “Mouche” de L’Ecole des loisirs. Chez l’éditeur, les
romans pour enfants sont répartis entre la collection "Mouche" (premières lectures) et la
collection "Neuf". Les adolescents se retrouvent dans les titres de la collection "Médium".
Critères de complexité liés à l'univers de référence de l'œuvre
Les critères
Analyse des critères
Niveau de
complexité
L’histoire met en scène Jean-Charles, un petit garçon de 9 ans auquel les
élèves pourront facilement s’identifier. Le contexte est celui des vacances
d’été, chères aux enfants…, et du fameux cahier de vacances. Le modèle
familial le plus « traditionnel » (peut-être plus tant que ça…) est décrit : le
père, la mère, les enfants : Jean-Charles et sa sœur Christine. Donc pas de
difficultés particulières concernant le « décor » de l’histoire.
En revanche, il sera important de s’arrêter sur certains personnages tels
Distance par
que le douanier (qu’est-ce que c’est ?, où le rencontre-t-on maintenant ? le
rapport aux
texte a été écrit en 1989), le gardien du camping (les élèves ont-ils bien la
connaissances
représentation du camping ?). Néanmoins, à chaque fois, l’illustration aidera
acquises par le
les élèves dans leurs représentations.
lecteur
L’histoire se déroule en Allemagne où Jean-Charles apprendra le hollandais,
si on en croit le titre. L’Irlande est citée aussi dans le texte. Les lieux
pourront être situés sur une carte (Allemagne, Pays-bas, Irlande) et on
pourra se poser la question de « pourquoi apprendre le hollandais en
Allemagne ?
Le titre pourra aussi être exploité : Le hollandais sans peine, qu’est-ce que
cela veut dire ? (en référence aux méthodes « faciles » d’apprentissage
d’une langue étrangère)
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L’apprentissage d’une langue est motivé par le père qui souhaite que ses
enfants « réussissent dans la vie », on pourra expliciter cette expression
avec les élèves. Est-ce lié au travail à l’école comme semble l’induire le
texte ?
Apprendre une langue sans se fatiguer est-ce possible ?
Distance par
rapport aux
systèmes de valeur
du lecteur
Le mensonge est exploité de façon drôle et on peut même dire que grâce
aux mensonges, le narrateur est devenu un grand savant. Les mensonges
sont-ils tous condamnables ?
2
Le père est ridiculisé dans le texte : il donne des conseils à son fils sans
montrer l’exemple (il n’a lui-même jamais appris de langue étrangère et
semble très embarrassé de devoir l’avouer, il mentira d’ailleurs), son fils lui
jouera ensuite un bon tour en lui faisant croire qu’il apprend le hollandais
(une pure invention qui permettra d’ailleurs de sauver sa sœur Christine).
C’est la « victoire » de l’enfant qui s’en sortira avec tous les honneurs et ne
se fera même pas prendre.
Références à
d'autres oeuvres
littéraires
RAS
(emprunts,
citations, pastiches,
parodies)
Critères de complexité liés aux personnages
Les critères
Niveau de
Analyse des critères
3
personnages
principaux :
Jean-Charles,
complexité
le
père
et
Niclausse
7 personnages secondaires : la mère, la sœur Christine, la mère de
Niclausse, le père de Niclausse est cité, Barbara est la sœur de Niclausse,
Nombre
le douanier, le gardien de camping.
1
Beaucoup de personnages interviennent mais les liens sont clairs : il s’agit
de deux familles et deux personnages rencontrés sur le trajet du voyage
Degré de proximité
de l'archétype
(douanier et gardien).
Jean-Charles et Niclausse évoluent au sein de familles « traditionnelles » :
père, mère, deux enfants. Un schéma familial stable, de moins en moins
Désignation des
banal peut-être de nos jours.
Les enfants sont désignés par leurs prénoms : Jean-Charles, ma sœur
personnages
Christine, mon ami Niclausse (le petit garçon, un petit garçon blond :
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désignation avant la rencontre), la sœur de Niclausse Barbara.
Les adultes sont désignés par leur rôles : mon père, Papa, Maman, mes
parents, une dame blonde, la dame, la maman de Niclausse, les parents de
Niclausse, le douanier, le gardien de camping.
Les risques de confusion sont donc limités.
Néanmoins, Jean-Charles tente une plaisanterie qui l’amènera à dire « Moi,
Tarzan » et qui sera comprise par Niclausse comme un prénom
« Moatazan » ; Jean-Charles ne démentira pas. Les élèves devront donc
comprendre que Moatazan n’est pas un nouveau personnage mais bien JeanCharles qui se crée une nouvelle identité.
Critères de complexité liés à la situation
Les critères
Niveau de
Analyse des critères
complexité
L’intrigue ne se développe qu’à la moitié du livre mais l’auteur aiguise la
curiosité du lecteur avec quelques indices : le titre, les traits d’humour (le
bain de langue, le père qui ne parle pas allemand, Jean-Charles qui passe
pour un enfant doué pour les langues alors qu’il ne fait qu’interpréter des
gestes, la provocation de Jean-Charles avec ses parents lorsqu’il prétend
que les enfants allemand sont bêtes, on se demande comment Jean-Charles
apprendra le hollandais en Allemagne et pourquoi le hollandais d’ailleurs ? ,
L'intrigue : sa
le voyage jusqu’en Allemagne : que va-t-il donc se passer là-bas ?
nature, sa
L’intrigue est construite comme une farce et fondée sur des quiproquos.
construction
2
Jean-Charles rencontre Niclausse, un petit garçon étranger. Ils vont
apprendre à communiquer grâce à un langage purement inventé.
Jean-
Charles fait croire à son ami qu’il lui apprend le français, il fait croire à ses
parents que Niclausse est hollandais et donc qu’il apprend le hollandais.
D’où des situations cocasses avec leurs parents respectifs qui pensent
chacun qu’il s’agit de la langue de l’autre.
Les événements :
leur nombre, leur
organisation
Les changements de
lieux : leur nombre
Le récit est linéaire, les évènements se succèdent dans un ordre
chronologique et rapidement.
Les lieux sont peu nombreux : le camping en Allemagne, au bord de la mer.
On comprend que la famille passe la frontière pour s’y rendre mais il n’est
pas explicité d’où elle vient (on suppose de France).
Critères de complexité liés à la façon dont les choses sont racontées
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2
1
Les critères
Analyse des critères
Niveau de
complexité
Le récit est un souvenir de Jean-Charles devenu adulte. La première page
Début de l'œuvre
ouvre le récit du souvenir et « plante » le décor en présentant les
2
personnages, leurs intentions.
Il s’agit d’un récit dans le récit. Flash-back repérable à la première page
« C’est dans ma neuvième année… » et à la dernière page qui clôt le récit
par un épilogue (non mentionné).
C’est un récit humoristique : des mots inventés, les phrases sont courtes, il
y a beaucoup de dialogues, des chutes (ce qui était un vrai mensonge, tu es
sûrement doué pour l’allemand, je découvris alors qu’il s’appelait Nicolas
O’Sullivan et qu’il habitait à Dublin, sans le hollandais c’était certain ma
Construction
narrative
sœur aurait été perdue…), des phrases qui tournent en ridicule le père (ça
sert à quoi un bain de langue ? , je rêvais surtout d’un bain de mer, nos
2
précieux cahiers de vacances, Papa prit son air des grands jours…, mon
père pris de nouveau son air des grands jours…,mon père était quelqu’un de
très systématique…, Niclausse était encore plus dangereux que mon père).
Le comique de situation est très présent : le douanier et gardien de
camping font des signes que les parents ne comprennent pas, la farce
montée par Jean-Charles : tout le monde est dupé et Jean-Charles s’en
sort avec les honneurs, Niclausse est en réalité irlandais et s’appelle
Nicolas O’Sullivan.
Ecart entre la
chronologie du récit
Il s’agit d’un souvenir relaté par Jean-Charles devenu adulte. L’histoire
et la chronologie
s’est donc passée longtemps avant que le récit en soit fait.
des événements
Enonciation
(qui parle ? qui
raconte ? à qui ?)
Il s’agit d’un récit à la première personne, tout est raconté selon le point
de vue de Jean-Charles.
2
1
Phrases courtes, nombreux dialogues, quelques expressions telles « un vrai
L'écriture : style,
jeux sur la langue
et le langage,
densité
mensonge, un bain de langue ». Système imparfait et passé simple dans le
récit, présent et passé composé dans les dialogues.
Le langage inventé est drôle et se restreint au lexique : chrapati = tente,
trabeun = arbre, chprout = fleur, chrouillasse = mer… La syntaxe en est
absente : Moatazan gaboum chrouillasse = Moatazan aimer mer.
Le lexique reste simple.
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Le récit est plutôt court et sans passages descriptifs : tous les
évènements s’enchaînent de façon très vivante. Densité au niveau de la
farce où les quiproquos s’accumulent avec une dualité entre les deux
familles : la famille de Jean-Charles pense qu’il apprend le hollandais et la
famille de Niclausse pense qu’il apprend le français. La situation se
Rapport entre
complique lorsque les parents tentent de communiquer directement.
longueur et densité
Richesse au niveau des thèmes sous-jacents : difficulté de communiquer,
que penser des bains linguistiques ? ,
rapport parents/enfants : le
mensonge et l’effet « boule de neige », existe-t-il des bons et des mauvais
mensonges ? , peut-on sacrifier une amitié par peur d’être découvert ? ,
peut-on vraiment apprendre sans se donner de la peine ? , que signifie
« réussir dans la vie ? », que penser du comportement de Jean-Charles ?
Liens internet très complets :
http://www3.ac-clermont.fr/cddp15/lr/affouvrs_gene.php?titre=Le+hollandais+sans+peine
http://perso.orange.fr/mamurail/
http://www.ricochet-jeunes.org/auteur.asp?id=1723
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