pulp fiction

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pulp fiction
PULP FICTION
QUENTIN TARANTINO
J E U D I 2 8 AV R I L 2 0 1 6
L’art de Tarantino à son sommet. Son goût des dialogues ciselés et imprévisibles, son
intelligence des constructions parallèles et originales, sa facilité déconcertante à mêler
violence et humour, sa passion des acteurs auxquels il offre des partitions uniques... Et surtout,
surtout, son amour immense et absolu du cinéma - et sa jubilation d’en faire. Un film de pur
plaisir. Aussi bien pour le réalisateur, ses comédiens et... ses spectateurs ! Clint Eastwood et
Catherine Deneuve, président et vice-présidente du jury du Festival de Cannes 1994 ne s’y
sont pas trompés en lui donnant la Palme d’or, couronnant ainsi le parcours tout neuf (Pulp
Fiction n’est que son deuxième film !) de ce jeune cinéphage boulimique de 30 ans qui, dans
sa prime jeunesse, avait tenu un vidéo-club pour pouvoir ingurgiter (c’est le mot !) le plus de
films possible, tous genres confondus, jusqu’à ce qu’ils lui soient aussi naturels que l’oxygène
qu’il respire.
Deux ans auparavant, Quentin Tarantino avait déjà fait sensation à Cannes en présentant à
minuit hors compétition son premier long-métrage, Reservoir Dogs. Une hallucinante descente
aux enfers gorgée d’hémoglobine et de dialogues aussi insolites que savoureux. Un film de
gangsters impressionnant de maîtrise et d’originalité, qui semblait réinventer toutes les règles
non seulement du suspense mais de la grammaire cinématographique tout entière ! Deux
ans et deux scénarios (True Romance pour Tony Scott et Natural Born Killers pour Oliver Stone)
plus tard, Tarantino fait mieux que tenir ses promesses. C’est comme si dans ce nouveau film
de gangsters qu’est Pulp Fiction (du nom des populaires romans de gare qui fleurissaient
dans l’Amérique des années 40 et 50) qu’il a écrit seul en s’isolant plusieurs mois dans un
appartement sans téléphone d’Amsterdam, il avait poussé tous les ingrédients de Reservoir
Dogs, toutes ses audaces, toutes ses trouvailles, toutes ses intuitions, jusqu’à l’excellence.
Une fois encore, il fait exploser tous les codes du genre cinématographique qu’il prétend
aborder. Une fois encore, il dilate le temps et dose ses effets avec une efficacité redoutable.
Une fois encore, les dialogues précèdent l’action ou en sont même le moteur. Une fois encore,
il éclate la narration et fait mentir la règle des parallèles qui ne se croisent jamais. Chez lui,
les parallèles - trois histoires différentes – se croisent, s’éloignent, se coupent, et se recoupent
pour finir sur la même ligne. Une fois encore, il brasse ses connaissances et ses influences, ses
références et ses hommages, mais aussi naturellement qu’un chef invente dans sa cuisine de
nouveaux plats avec des ingrédients que tout le monde connaît.
Certes, Pulp Fiction ne dit rien de nous ni du monde qui nous entoure (encore que cet univers
qui se résume au seul monde imaginaire du cinéma n’est sans doute pas sans signification
sur notre époque) mais Tarantino nous procure, et ses acteurs avec lui bien sûr : John Travolta,
Samuel L. Jackson, Bruce Willis, Uma Thurman et les autres, un plaisir immense et nouveau,
euphorisant et ludique dont on ne se lasse pas, même plus de vingt ans après. Un film
indémodable et immanquable. En un mot : culte !
Pulp Fiction de Quentin TARANTINO (1994) avec John TRAVOLTA, Samuel L. JACKSON, Bruce WILLIS, Uma THURMAN, Ving RHAMES,
Harvey KEITEL, Tim ROTH - Durée : 2H29 - Prochain rendez-vous : Le Troisème homme le jeudi 5 mai 2016
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