JEAN DE FLORETTE Hausarbeit

Transcription

JEAN DE FLORETTE Hausarbeit
Max-Planck-Gymnasium Dortmund
JEAN DE FLORETTE
Hausarbeit
Patrick Dohmen
Klasse 10f
Mai 2002
-2 -
Table des matières
1 INTRODUCTION..................................................................................... 3
2 PARTIE PRINCIPALE ............................................................................. 4
2.1 Analyse des personnages principaux........................................................ 4
2.1.1 Jean de Florette.......................................................................................................... 4
2.1.2 Ugolin .......................................................................................................................... 5
2.1.3 Le Papet....................................................................................................................... 6
2.2 La relation entre Jean et Ugolin ................................................................................. 7
2.3 Les raisons qui provoquent la catastrophe............................................... 8
3 CONCLUSION.........................................................................................11
4 VIE DE MARCEL PAGNOL................................................................... 12
5 BIBLIOGRAPHIE................................................................................... 13
-3 -
1 Introduction
Marcel Pagnol présente dans son livre ‚Jean de Florette‘ une facette de la
vie en Provence. Jean de Florette et Ugolin en sont les héros, des amisennemis.
Au début de la partie principale je caractériserai les personnes qui jouent les
rôles les plus importants. Au centre je me concentrerai sur la description de
la relation entre les deux héros du livre, Jean de Florette et Ugolin. Dans le
dernier chapitre j’exposerai les raisons qui mènent à la fin triste.
-4 -
2 Partie principale
2.1 Analyse des personnages principaux
2 .1.1 Je an de Flor e tte
Jean de Florette – un rêveur, un battant. A cause de son désir ardent de
bonheur et de contentement, il ose abandonner son travail de percepteur
pour aller vivre à la campagne et faire de l’agriculture; lui, un homme de la
ville.
(...) après avoir longuement médité et PHILOSOPHÉ, je suis arrivé à la
conclusion irréfutable que le seul bonheur possible c’est d’être un homme
de la Nature. 1
Il est tout sûr qu’il atteindra seulement son but avec et dans la nature. Jean
de Florette ne manque pas ce dont un paysan couronné de succès a besoin,
soit de l’espoir, de la confiance et de l’enthousiasme pour l’agriculture.
Mais ses conditions physiques ne sont pas optimales. Il est bossu et pas si
fort qu’un homme en toute bonne santé. Il compense ce désavantage avec sa
grande ardeur au travail. Il travaille infatigablement au champ, même
pendant la chaleur la plus intense, jusqu’à la nuit.
Il cherche et trouve une solution pour chaque problème, il est sûr que ses
livres sur l’agriculture lui donnent toujours les conseils appropriés. Il a une
confiance énorme en les statistiques et les lettres de quelques
météorologistes. Pour lui, c’est tout ce qu’il faut avoir pour réussir à la
campagne.
Jean de Florette n’est pas têtu, mais parce qu’il est tellement imbu de luimême et de son succès, il perd la prudence et trouve que les autres
s’inquiètent trop de lui. Seulement sa femme Aimée et sa petite fille Manon
ont la possibilité d’influencer cet homme en ses pensées et idées. Elles font
attention à ce qu’il ne perde pas pied. Jean les aime vraiment et veut
justement qu’elles soient heureuses. Sans elles la vie n’aurait pas de sens
pour lui. Jean de Florette a un rapport spécial avec la nature et avec la
musique. Il admire les fleurs, les odeurs, les couleurs.
Il admire les ronces géantes, les oliviers inextricables, les romarins
arborescents, les églantines, les chardons. Il les traite comme s’ils étaient
des hommes, comme s’ils pensaient aussi. Il respire les odeurs et se sent
dans le Paradis. Les mélodies de son harmonica sont sa deuxième langue,
avec laquelle il exprime la tristesse, la douleur et le bonheur mille fois plus
intensément. Les tons de cet instrument sont même un moyen pour calmer,
consoler ou juste pour amuser les gens. Cet amour pour la nature et la
musique montre que Jean de Florette est un homme aimant, tendre ainsi que
vulnérable.
En effet, Jean Cadoret a une volonté de fer et beaucoup d’espoir, mais dès
qu’il doit la laisser tomber, il ne voit plus le sens de vivre. La beauté de la
1
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.113
-5 -
nature a pâli. Avec l’aide de sa famille il se relève, et avec le dernier lueur
d’espoir il cherche, désespéré, le chemin vers le bonheur. A cause de son
désespoir et la douleur dans son âme, il veut trop vite atteindre le but. Il perd
la raison et doit payer avec sa vie.
Un trait de caractère qui lui sera fatal, c’est sa bonhomie et méfiance
manquante à l’égard des Bastidiens. Jean croit que chaque homme qui l’aide
et qui le conseille n’a pas de mauvais sang et ne le trompera jamais. Il ne
reconnaît même pas cette faute au moment où il est près de la ruine et
personne ne lui propose son aide. À cet égard le lecteur constate que Jean de
Florette est dans un certain sens naïf et enfantin dans sa tête. Il sous-estime
le mal dans les gens. On a le sentiment qu’il n’a jamais vraiment été
confronté avec la vie réelle et impitoyable avant d’aller à la campagne et
qu’il connaît seulement la vie en rose.
2 .1.2 Ugolin
Ugolin, le neveu du Papet, est âgé de 35 ans et toujours célibataire. Ce n’est
pas bizarre, car cet homme vit pour l’instant et seulement pour l’argent,
comme son oncle trouve que c’est le meilleur. Il est aussi avare comme tout
le monde des Bastides Blanches. Il épargne chaque franc et ne gagne jamais
assez. Mais en cultivant des œillets, il essaie de changer sa situation de vie.
La dépendance du Papet, des Bastidiens, doit finir. Ugolin a envie de vivre
de son propre travail et de montrer aux autres qu’il est capable d’atteindre
son but de son propre chef.
Ugolin vit comme il lui plaît: le moins compliqué.
J’ai pas de mulet, puisque tu me prêtes le tien. J’ai pas de poules ni de
chèvres, parce que ça ravage tout. Je porte pas de chaussettes, parce que ça
me fait des chatouilles. Alors, à quoi elle me servirait?(...)Tandis qu’une
femme, il faudrait la nourrir, l’habiller, elle me parlerait tout le temps, et
elle prendrait toute place dans mon lit. Alors nous verrons plus tard. 2
Pendant sa jeunesse dure, il n’a jamais été confronté avec de beaux
sentiments, de la tendresse. Il vit aux Bastides depuis toujours. Il ne connaît
pas d’autre sens de la vie que l’argent. Tout ce qui pourrait le rendre faible
est mauvais. Par conséquent Ugolin considère les femmes avec
condescendance.
Ugolin dépend entièrement du Papet. Son intelligence n’est pas
extraordinaire. Il accepte chaque conseil de son oncle, il lui parle de toutes
ses idées avant de les vérifier. Sans l’accord du Papet, Ugolin ne fait rien.
Mais pourquoi le Papet a-t-il une influence si intense sur son neveu?
Ugolin a perdu ses parents quand il était encore un garçon. Ses relatives se
sont presque tous tués parce qu’ils manquaient de volonté pour vivre. Le
petit garçon faisait donc seulement la connaissance avec une vie sans
beauté, sans joie, sans aucune raison de vivre. La seule personne qui n’a pas
abandonné Ugolin, c’était le Papet. Celui-là a beaucoup d’influence, il est
glorieux, il est riche. Puis Ugolin s’est pris César Soubeyran comme
modèle. Il avait une raison de vivre. Cette relation tient aujourd’hui encore
et le petit Ugolin n’est jamais vraiment devenu adulte.
2
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.20
-6 -
Bien que Ugolin se comporte comme le Papet, il n’est pas du tout sangfroid. Non, au contraire, il ne trouve pas correct comment César traite les
Cadorets. Parfois on croit que Ugolin empêche le Papet de réaliser ses plans
méchants à cause de sa mauvaise conscience. Mais il ne réussit pas à faire
un effort sur lui-même et de contredire à son modèle pour écouter son cœur.
Trop grande est la peur d’être abandonné de son dernier copain. Pour cette
raison il ment même à ses sentiments et il les cache. Cela se montre surtout
juste après la mort de Jean de Florette:
‘Je lui avais dit que c’était dangereux... C’est pas de ma faute, moi j’y suis
pour rien...Il l’a bien cherché, son malheur...(...) Moi j’ai la conscience
tranquille...’
Mais il pleurait toujours sans savoir pourquoi.3
L’impossibilité de dire ‘non’ à la place de ‘oui’ me dit que Ugolin a un
caractère très faible. Cette homme ne vit pas pour lui, il vit pour un autre,
pour le Papet, et cette faute fait une personne pitoyable d’Ugolin.
Il faut, malgré toutes ses parts négatives, constater qu’ Ugolin a une âme
ainsi qu’un cœur et qu’il aurait certainement aidé Jean de Florette, s’il n’y
avait pas eu ce Papet. Pour cette raison on pourrait dire que le seul
malfaiteur dans ce drame est le Papet.
2 .1.3 Le Pape t
César Soubeyran, un homme d’un certain âge, est influent et riche. Il
descend d’une famille riche, des Soubeyran. Comme il est le plus vieux des
Bastides Blanches, il est appelé de tous ‘le Papet’, ce qui lui fait beaucoup
d’honneur. Il est donc respecté de chaque habitant. Lui-même croit qu’il est
meilleur que ses camarades, car il a beaucoup d’argent, plusieurs champs et
une grande maison. Ses mérites glorieuses pendant le service militaire dans
la guerre sont connus chez tous et il n’a pas honte de s’en vanter. Son
origine et sa richesse fortifient l’autorité du Papet dans les Bastides
Blanches. Malheureusement son neveu et lui sont les derniers vivants des
Soubeyrans. Sa famille est menacée de disparition. Pour échapper à cette
honte le Papet fait tout. Son neveu Ugolin doit sauver son honneur, créer
une famille et gagner de l’argent. Il le traite comme une marionnette, qui fait
tout ce qu’il veut. Il ne s’intéresse jamais à l’opinion d’Ugolin. Son sangfroid, avec lequel il écarte chacun qui ne lui plaît pas, laisse frissonner le
lecteur quelquefois. Il ne connaît pas de grâce, pas de pitié, pas de tort.
César Soubeyran n’a confiance en personne sauf Ugolin. Il se méfie surtout
des choses nouvelles. Quand Ugolin lui présente l’idée avec l’élevage des
œillets de son copain, il ne croit pas que Ugolin réussisse avec des œillets .
C’est à ça ce que tu t’amuses? (...)c’est des paysans de fantaisie. 4
Le Papet vit avec beaucoup de préjugés. Il pense que des gens de la ville ne
sauront jamais faire de l’agriculture. Il est d’avis que celui qui croit en Dieu
a peur de la vie, des dangers et ne peut pas vivre seul. Un autre préjugé est
3
4
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.287
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.26
-7 -
qu’un bossu vaut moins qu’un homme en santé et qu’il n’a pas le droit
d’être heureux.
Le Papet ne doute jamais de ses plans perfides et cela c’est sa force. Avec
une patience énorme il attend jusqu’à ce que la victime soit dans le piège. Il
ne manque jamais de confiance en lui-même.
2.2 La relation entre Jean et Ugolin
Deux hommes – deux rêves différents et deux projets qui se gênent
réciproquement.
Ugolin a un grand plan pour gagner beaucoup d’argent, un but qu’il veut
absolument atteindre. Il est compréhensible que celui-ci soit furieux et triste,
quand un homme de la ville qui n’a jamais dû travailler dur et qui n’a pas
d’expérience en agriculture, surtout pas de celle qu’on pratique en Provence,
veut détruire ses projets, son rêve. Mais Jean de Florette, son malfaiteur, ne
le fait pas exprès et.
Pendant que Jean Cadoret parle de sa nouvelle vie en Provence, de son
élevage de lapins, Ugolin pleure ses œillets. Ugolin ne demande pas une
seule fois à Jean, si on pourrait travailler ensemble, diviser le travail et les
devoirs et réaliser tous les deux projets. C’est sûr que Jean a besoin de tout
son bien, mais comme on sait il a un caractère de bonhomme et il est
généreux. Un essai ne lui aurait pas nui. Ce qui manque entre les deux
rêveurs est la vraie communication. Naturellement ils se parlent et discutent
de la vie, mais quand Jean parle, il raconte justement les histoires des lapins
d’Australie ou il fait des compliments à la beauté de la Provence, de la
nature. Trop concentré sur son but, Jean Cadoret ne s’intéresse pas à la vie
d’Ugolin, il oublie qu’il y a d’autres personnes avec des rêves et des désirs.
Il vient de la ville et croit qu’il est le seul homme avec des problèmes. Il
pense que les autres n’ont pas de visions, car ils vivent là depuis que la
Provence existe. Ce comportement de Jean ne plaît pas à Ugolin.
D’un côté Ugolin trouve Jean Cadoret et sa famille très sympathique. De
l’autre Jean de Florette est celui qui lui détruit ses projets, mais il est aussi le
premier homme gentil et aimable qu’il a connu jusqu’à maintenant. Ses
sentiments pour Jean sont donc au conflit avec sa morale. Devrait-il aider
Jean comme un ami ou l’empêcher de réussir à faire de l’agriculture? Puis il
se trouve entre le Papet et son nouveau voisin – l’un est l’oncle superficiel,
insensible qui lui donne une existence matérielle, l’autre le rêveur, l’ami qui
éveille la joie et les sentiments pour un ami en lui. Ugolin ne peut ni
abandonner complètement Jean ni se détacher de l’autorité du Papet. Ce
conflit d’Ugolin est le fil qui mène par le livre.
Malheureusement Ugolin se sent dépendant du Papet et il se décide de nuire
à Jean Cadoret. Il regrettera cette décision pour toujours. Il n’a pas agi avec
son cœur et son âme, non, il a laissé gagner le Papet, celui qui possédera
toujours son neveu comme une marionnette. Ugolin est faible.
-8 -
2.3 Les raisons qui provoquent la catastrophe
Toute l’histoire montre les problèmes qui apparaissent quand deux sociétés
différentes se heurtent, et ceux-là empêchent les hommes des deux sociétés
de vivre ensemble.
Ugolin et Jean de Florette représentent deux types de gens tout différents.
Chacun regarde la vie d’un autre angle. Ugolin et le Papet descendent d’une
population qui a laissé passer le progrès global et qui se méfie énormément
3des innovations et changements. A cause du climat dur de la Provence et
des catastrophes graves de la nature, qui les a ruiné, les habitants des
Bastides Blanches se sont ajustés à la situation naturelle en cultivant les
champs d’une manière optimale en sujet du ce climat. Les Bastidiens ont
fait de bonnes expériences avec l’adaptation optimale à la nature et ils ne
veulent plus changer la manière de vivre. C’est pourquoi ces hommes ne
supportent plus d’innovations et ils ne participent pas au progrès global. Les
nouvelles machines pourraient détruire la fécondité du sol qui est déjà moins
fructueux que celui d’une autre partie du monde. Il ne faut plus rien risquer,
car les conséquences seraient insupportables. Le changement de la manière
de vivre a changé le village entier. On est devenu plus égoïste. Chacun
s’occupe de son bien, de sa famille. Il ne faut pas savoir ce que le voisin fait.
Ainsi on n´a plus de problèmes. Chacun a déjà assez avec ses propres
affaires.
(...)ils respectaient rigoureusement la première règle de la morale
Bastidienne.
‘On ne s’occupe pas des affaires d’autres.’ 5
Les hommes étrangers, surtout les villages voisins, sont les ennemis des
Bastides Blanches, les grands concurrents. Par exemple la relation entre les
Bastides Blanches et Crespin. Les Bastidiens n’ont pas de raison effective
pour détester les autres, c’est seulement parce que Crespin n’est pas les
Bastides Blanches. Mais pourquoi? Parce que les voisins sont aussi pauvres
que les Bastidiens. Alors on ne peut pas voler beaucoup, mais on a pourtant
la possibilité de boucher une source, de détruire les conditions pour une
agriculture plus ou moins à succès. On n’a pas de profit, mais pour ces gens
pauvres il est pourtant satisfaisant de pouvoir rire de chacun qui est plus
pauvre. Ce village est comme une grande famille. Les autres villages sont
moins beaux et plus pauvres.
La seconde règle, c’était qu’il fallait considérer les Bastides comme le plus
beau village de Provence. 6
L’influence et l’autorité d’un habitant dépend du rang dans la hiérarchie
Bastidienne. Cet ordre est strictement respecté. Si quelqu’un ne lui obéit
pas, les autres l’ignorent et l’exclurent de la grande famille. Cela veut dire
que celui-là n’a pas de chance de survivre sans l’aide des autres. Sans le
secours des voisins, une agriculture optimale ou même la survie est
impossible. Le climat est trop dur et sec. On a besoin d’eau, il faut se
protéger contre les dangers de la nature et cela fait tant de travail qu’ une
5
6
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.9
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.9
-9 -
personne n’a pas la force de s’aider seule. Ces raisons montrent, pourquoi
les Bastidiens obéissent aux règles Bastidiennes. Il est plus prudent de se
battre avec personne pour que sa propre vie soit sauvée.
Les gens de la ville sont dangereux. Ils veulent seulement de l’argent, ne
savent pas comment faire de l’agriculture et ils laissent travailler les autres
pour eux. Ce que ces hommes peuvent faire, c’est de la lecture, mais les
livres dérangent la conscience et mettent des fantaisies dans les têtes. C’est
l’opinion du Papet, d’Ugolin et de tous les habitants des Bastides Blanches.
Un urbain ne fait rien que des bêtises et comme paysan il n’a aucune chance
de pouvoir vivre en Provence. C’est pour cette raison qu’on ne veut pas
accepter la décision de Jean de Florette.
Jean Cadoret est un homme cultivé. Il a vécu une jeunesse assez insouciante,
contrairement à Ugolin. Il ne connaît pas la peine du travail physique. Il
sous-estime le climat de la Provence, il surestime la productivité de la terre
sèche, la quantité de l’eau, sa propre force. Il sous-estime en général le
risque auquel il s’expose avec sa famille. Il a appris que le contenu des
livres dit toujours la vérité. Jean de Florette s’appuie sur une base très
instable avec ces rêves et vastes projets. Les statistiques, les divisions, les
multiplications et les résultats des professeurs connus l’encouragent de faire
un élevage de lapins, de planter des légumes sans craindre les risques et
dangers.
‘ Selon les statistiques des cinquante dernières années, établies par les
savants de l’Observatoire de Marseille, les chutes d’eau dans notre région
atteignent 52 centimètres par an. C’est-à-dire que, si le fond de ce vallon
était imperméable, et entouré d’une margelle, il serait, à la fin de l’année,
entièrement recouvert par un lac d’une profondeur uniforme de 52
centimètres, et, au bout de cinq ans, la table de votre cuisine naviguerait en
frôlant le plafond !’
Ugolin, submergé, déclara :
‘Ça, je m’en serais jamais douté !’
‘Les chiffres sont là !’ dit le bossu. ‘Il est vrai que ces 52 centimètres
contiennent les pluies d’hiver, qui ne nous intéressent pas. Mais voici ce qui
nous est dû par le ciel pour les mois de végétation : Avril, six jours de pluie.
Mai, cinq jour. Juin, quatre jours. Juillet, deux jours. Août, trois.
Septembre, six jours. Octobre, six jours.‘ 7
Certainement il pense au pire des cas mauvais que les statistiques pourraient
être fautives et qu’il pleuvrait beaucoup moins qu’elles promettent. Mais on
peut rapidement être échauffé. Jean de Florette et sa famille sont si sûrs des
promesses des livres qu’ils croient même au succès d’une baguette des
sourciers.
‘Et alors’, dit Ugolin, ‘c’est ça le bon endroit ?’ (pour creuser un puits)
‘Exactement !’ dit le bossu qui rayonnait. ‘Ici même, comme je passais, la
baguette en main, au dessus du centre de ce trou, l’instrument m’a
littéralement sauté des mains !’
7
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.141
- 10 -
‘C’était impressionnant !’ dit Aimée. ‘Elle a fait deux tours sur elle-même,
et hop !’
‘Elle s’est envolée !’ dit Manon. ‘Comme un oiseau !’ 8
Jean Cadoret devient aveugle et inconscient.
C’est l’explication pourquoi cet homme urbain ne comprend pas la peur des
Bastidiens des progrès et innovations. Avec ses chances et son succès initial
il est plus détesté par les voisins. Sa femme trouve qu’il faudrait prendre
garde aux habitants des Bastides et la petite Manon sait que ces hommes-là
au village sont méchants, vilains et perfides. Mais Jean de Florette est trop
naïf pour sentir que là, on n’aime pas là une famille de la ville. Il est sûr que
ce sont des fantaisies bêtes, peut-être parce qu’ Aimée et Manon n’ont pas
encore pu se familiariser avec le nouveau environnement. Il ne remarque pas
qu’il doit se comporter autrement envers les paysans. On devrait plus
bavarder avec les gens au village, rester modeste pour être accepté dans la
famille des Bastidiens.
L’homme de la ville a trop de chances, il est trop sûr de lui, pensent les
Bastidiens, des hommes moins couronnés de succès. Ceux-là haïssent de
plus en plus cet homme étranger. L’un transmet l’haine à l’autre jusqu’à ce
que tout le village se mette contre Jean Cadoret.
À cause des choses qui ne plaisent pas aux Bastidiens, à cause d’une
adaptation manquante de deux hommes des différentes sociétés, Jean de
Florette et sa famille sont ruinés par des gens jaloux, incultivés et
mécontents.
8
Marcel Pagnol; Jean de Florette: p.265
- 11 -
3 Conclusion
‘Jean de Florette’ – une histoire triste et, malheureusement, pas impossible.
Les problèmes qui apparaissent entre deux sociétés différentes forment
l’histoire principale. Le temps a changé, les hommes ont changé, leur
pensées ont changé, les problèmes restent pourtant les mêmes. Jalousie,
avarice et injustice possèdent encore notre vie, sinon plus qu’autrefois.
Jean de Florette et sa famille sont venus de la ville en Provence pour vivre
dans, avec et de la nature. Il est vrai qu’ils se sont bien préparés pour l’autre
vie dure et imprévisible, mais ils n’ont pas remarqué qu’il ne faut pas
seulement avoir des instruments optimaux pour faire de l’agriculture, qu’il
ne faut pas seulement avoir des plantes extraordinaires pour alimenter les
lapins, qu’il ne faut justement pas avoir un enthousiasme incassable. Ils
n’ont pas réalisé qu’il est très important de s’ajuster non seulement à la
nature, mais aussi à la société de ce lieu. En Provence il manque d’eau et il
est impossible de survivre avec une famille en ce climat sans l’aide des
autres. Malheureusement les Cadoret ne sont pas arrivés à comprendre
qu’au Bastides Blanches les règles sont autres qu’en ville et que ces gens-là
ne pensent pas comme eux. Ils n’ont pas trouvé le vrai ton pour
communiquer avec les Bastidiens.
Les Bastidiens eux-mêmes étaient trop fiers et conservateurs pour accepter
le nouveau étranger de la ville chez eux. Sans joie du nouveau, ils se sont
accrochés aux morales Bastidiennes. Par ce fait ils ont pu ruiner la vie d’une
famille innocente.
- 12 -
4 Vie de Marcel Pagnol
Marcel Pagnol est né le 28 février 1895 à Aubagne. Son père, Joseph, né en
1869, était instituteur, et sa mère, Augustine Lansot, née en 1873,
couturière.
Après la mariage des parents en 1889 son frère, Petit Paul, est née. Quatre
années plus tard, en 1902 sa sœur Germaine est née. En 1904 son père est
nommé à Marseille, où la famille s'installe. 1909 naissance de René, le
« petit frère ». Marcel Pagnol fera toutes ses études secondaires à Marseille,
au lycée Thiers. Il les terminera par une licence ès lettres (anglais) à
l'Université d'Aix-en-Provence. Avec quelques condisciples il a fondé
Fortunio, revue littéraire qui deviendra Les Cahiers du Sud. En 1915 il est
nommé professeur adjoint à Tarascon. Après avoir enseigné dans divers
établissements scolaires à Pamiers puis Aix, il sera professeur adjoint et
répétiteur d'externat à Marseille, de 1920 à 1922.En 1923 il est nommé à
Paris au lycée Condorcet. Il écrit des pièces de théâtre : Les Marchands de
gloire (avec Paul Nivoix), puis Jazz qui sera son premier succès
(Monte-Carlo, puis Théâtre des Arts, Paris, 1926).Mais c'est en 1928 avec la
création de Topaze (Variétés) qu'il devient célèbre en quelques semaines et
commence véritablement sa carrière d'auteur dramatique. Presque aussitôt
ce sera Marius (Théâtre de Paris, 1929), autre gros succès pour lequel il a
fait, pour la première fois, appel à Raimu qui sera l'inoubliable César de al
Trilogie. Raimu restera jusqu'à sa mort (1946) son ami et comédien préféré.
En 1931, Sir Alexander Korda tourne Marius en collaboration avec Marcel
Pagnol. Pour Marcel Pagnol, ce premier film coïncide avec le début du
cinéma parlant et celui de sa longue carrière cinernatographique, qui se
terminera en 1954 avec Les Lettres de mon moulin. Il aura signé 21 films
entre 1931 et 1954. En 1945 il épouse Jacqueline Bouvier à qui il confiera
plusieurs rôles et notamment celui de Manon des sources (1952). En 1946 il
est élu à l'Académie française. La même année, naissance de son fils
Frédéric. En 1955 Judas est créé au Théâtre de Paris. En 1956 Fabien aux
Bouffes Parisiens. En 1957 publication des deux premiers tomes des
Souvenirs d'enfance : La Gloire de mon père et Le Château de ma mère. En
1960 troisième volume des Souvle Temps des secrets. En 1963 l’eau des
collines composé de Jean de Florette et Manon des sources. Enfin en 1964
Le Masque de fer. Le 18 avril 1974 Marcel Pagnol meurt à Paris. En 1977,
publication posthume du quatrième tome des Souvenirs d'enfance : Le
Temps des amours.
- 13 -
5 Bibliographie
Pagnol, Marcel : Jean de Florette ; Éditions de Fallois. Paris, 1988

Documents pareils

Jean de Florette

Jean de Florette Ugolin, de retour du service militaire, convoite le champ de son voisin pour y cultiver des œillets. Le Papet, son grand-père, tue accidentellement le voisin après une altercation. Dès lors, le Pap...

Plus en détail