Tapis rouge

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Tapis rouge
Un “tapis de brique pilée” sera déroulé à partir du 28 mai prochain, sur les 20 courts
du stade Roland Garros pour les traditionnels Internationaux de France. Depuis
maintenant plusieurs semaines Gaston Cloup, responsable de l’entretien des terrains
et toute son équipe, se mobilisent pour “remettre en état” les courts. Ce travail consiste à
redonner à la “terre battue” et aux couches qui la composent, toutes leurs
caractéristiques initiales pour le plus grand plaisir des joueurs et des spectateurs.
Treize opérations sont nécessaires pour redonner à la “terre
traditionnelle” glissance, souplesse et confort ; trois particularités qui font de cette surface, un terrain de jeu reconnu et
apprécié de tous. Ces caractéristiques ne peuvent être atteintes
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1re opération : le balayage
«Il n’y a pas de sens précis pour cette opération. Il est souhaitable
de commencer par le milieu et à hauteur du filet afin de repousser
vers les abords du court, toutes les impuretés que l’on peut y rencontrer (mousses, cailloux, feuilles mortes...).» Le geste technique
approprié est celui du “faucheur de blé” qui effleure le sol
sans sacrifier la pousse. Sur le court de tennis, cette technique
permet, avec l’aide du balai bouleau ou bambou, de détacher
de la chape de calcaire le “rouge ” en surface et le calcaire
pollué. Un certain apport de calcaire peut s’avérer nécessaire
sur les zones les plus sollicitées, généralement en fond de
court. A Roland Garros, 1 tonne en moyenne par court est
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Le principe de ce dossier n’est pas d’imposer une ligne de
conduite mais simplement de tenir informés les adeptes de la
terre battue, des opérations effectuées sur les courts de Roland
Garros avec quelques conseils pratiques en plus.
que si technique, savoir-faire et qualité des matériaux, véritables fondamentaux de la terre battue, sont également de la
partie. Pour orchestrer et planifier ces opérations de remise en
état, une organisation du travail et des tâches à accomplir
s’imposent également pour obtenir un résultat presque parfait.
L’idéal dans un club serait de travailler en trinôme, avec pour
chacun un travail précis à fournir, «l’esprit d’équipe naît d’une
somme d’individualités et de la place que chacun occupe au sein du
groupe. C’est vrai pour les sportifs, c’est également vrai pour nous
et la qualité des terrains en dépend» précise Gaston Cloup.
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es travaux de printemps sur une terre battue, à Roland
Garros comme dans tout club, doivent respecter des
règles techniques précises de remise en état. Les terrains avenue Gordon Bennett restent, sans aucun doute, “des
terres battues traditionnelles” exemplaires, réalisées avec soin
et passion par une équipe de 11 spécialistes.
Il est vrai que les clubs ont des impératifs et des échéances
(matches d’équipes) qui les obligent à raccourcir le délai de
remise en état avec les risques que cela comporte. Il est vrai
que les moyens humains et techniques ne sont pas les mêmes
non plus. Mais ces arguments ne doivent pas être, malgré
tout, des raisons suffisantes pour excuser toute remise en état
“précipitée ou bâclée”.
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Les spécialistes de la terre battue du stade Roland Garros
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utilisée chaque année.
Conseil : être patient et rigoureux. Eventuellement, évacuer une
certaine quantité de calcaire pollué si son épaisseur est trop importante.
Effectif théorique trois personnes : 3 au balayage et à l’évacuation
des gravats.
“lame d’acier du rabot” la partie compactée afin de “couper
les bosses” et de supprimer les éventuelles traces de pas laissées par la personne en charge du compactage.
Le travail “en épis” est également souhaité pour conserver et
suivre “la forme en diamant” donnée au court.
2e opération : le décompactage ou le griffage
Avec une herse alternative, le décompactage s’effectue dans
le sens de la longueur avec comme consigne de terminer face à
la porte pour éviter toute manœuvre sur le terrain décompacté.
Dans beaucoup de clubs, le griffage est fait manuellement et
principalement effectué dans le sens de la largeur “le temps
semble ainsi passer plus vite pour ceux qui s’y attellent.”
Dans les deux cas, il est impératif de vérifier que l’on arrive
bien au mâchefer sans le faire remonter.
Conseil : vérifier la profondeur au bruit ou au toucher.
A trois, 2 au griffage et 1 à la pioche pour aérer les zones plus ou
moins bétonnées.
3e opération :le premier réglage
Cette opération consiste à “mettre en forme le court” et lui
donner un caractère bombé. A Roland Garros, le réglage, à
l’aide du traditionnel rabot, s’effectue de l’extérieur vers l’intérieur du court. Il faut éviter de travailler perpendiculairement
mais plutôt “de tirer en épis”. Au cours de cette opération, les
gros cailloux remontés en surface lors du décompactage doivent être enlevés.
Conseil : soigner le passage du rouleau et gratter sans à-coup.
Enlever les cailloux restés en surface.
A trois, 1 au rouleau et 2 au grattage.
5e opération : le deuxième réglage
La technique du réglage reste la même. En revanche, le sens
varie en fonction du caractère plus ou moins bombé du court.
Il est possible de régler une nouvelle fois en 3 zones (comme le
premier réglage) ou dans le sens du rouleau (longitudinalement). Cette opération est indispensable avant le deuxième
coup de rouleau.
Conseil : avoir l’œil et travailler en même temps sur les opérations
4 et 5 pour ne pas perdre de temps.
Trois au réglage.
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6e opération : le deuxième coup de rouleau (300 kg) et
le deuxième grattage
Cette opération doit être réalisée latéralement pour assurer
un compactage homogène de toute la surface. Le grattage
consiste à “ratisser” une nouvelle fois dans le même sens que
le rouleau.
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Conseil : appliquer les mêmes consignes.
A trois, 1 au rouleau, 2 au grattage.
Conseil : pour bien mette en forme le court, il est souhaitable de
travailler par moitié de terrain et de diviser cette moitié en 3 zones
latérales.
A trois, un responsable par zone.
4e opération : le premier coup de rouleau (300 kg)
et le premier rabotage
Le passage du rouleau se fait principalement dans le sens
longitudinal permettant ainsi d’assurer un compactage uniforme et démarrant en périphérie de court (la plus éloignée de
la sortie). Immédiatement après le coup de rouleau, deux personnes peuvent réaliser le premier rabotage. Ce travail consiste
(dans le même sens que le rouleau) à gratter à l’aide de la
7e opération : le troisième réglage
Le compactage de la chape est maintenant terminé, reste
néanmoins à effectuer le blocage du court.
Conseil : il est souhaitable d’effectuer la première coloration
immédiatement après ce dernier réglage.
Trois au réglage.
8e opération : la première coloration
Après avoir déposé 8 brouettes de brique pilée en certains
endroits du court, le principe de cette étape consiste à
“semer” le rouge sur toute la superficie de l’aire de jeu.
Cette opération a pour but de faciliter l’accrochage du rouge
sur le craon et donne ainsi un caractère rosé au terrain. Il
est préférable de déposer les monticules de rouge en dehors
des tracés de jeu pour éviter un surplus de brique pilée en
ces endroits. Dès que celui-ci est clairsemé, il est fortement
conseillé d’arroser abondamment et de passer le filet longitudinalement et latéralement.
12e opération :
la troisième
coloration
Seulement 4
brouettes.
A Roland Garros,
Gaston Cloup et son
équipe réalisent
encore 5 passages de
rouleau principalement liés à l’épaisseur du craon qui
est un peu plus
importante que la
normale (8 cm compactés) et assurent
ainsi un blocage uniforme sur toute sa
surface mais également sur toute son
épaisseur.
Il est souhaitable, cette fois-ci, d’humidifier à chaque opération et de passer le filet dans les deux sens.
13e opération : le traçage
Conseil : répartir avec légèreté la brique pilée sur toute la surface
du court.
A trois, 1 remplit, 2 transportent et 3 sèment.
9e opération : le premier passage du rouleau de 600 kg
Dès que le court le permet, ni trop humide, ni trop sec) et
dans le sens de la longueur, l’opération de “blocage” de la
terre battue commence.
Conseil : éviter que le tuyau reste au contact du sol pendant
l’arrosage.
A trois, 1 arrose, et 2 maintiennent le tuyau au-dessus du terrain.
11e opération : le deuxième passage du rouleau de 600 kg
Cette fois-ci dans le sens de la largeur
Propos recueillis par Gaël Bonnaire
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Dès le lendemain (et si le temps le permet), le traçage des
lignes peut être réalisé. Il est important de passer l’huile de lin
pour les lignes peintes lorsque la chape est suffisamment sèche
et qu’ainsi celle-ci s’imprègne bien à cette couche de jeu. Pour
les lignes plastiques, cette opération doit être effectuée avant le
blocage du court, lors de la première coloration du court.
Toutes ses opérations achevées, les responsables de l’entretien des courts en club pourront, un temps soit peu, souffler et
“ouvrir” aux adhérents, les terrains pour la saison d’été.
Néanmoins, un entretien journalier est à effectuer pour éviter
le bétonnage des courts et aux utilisateurs de “penser” à passer
le traditionnel coup de filet.
Pendant les Internationaux de France près d’une soixantaine
de personnes se chargeront de cet entretien. Ensuite place aux
championnats de France ou l’équipe de Gaston Cloup
“bichonnera”, encore et encore, ses “tapis de rouge” et cela
jusqu’à la fin de saison.
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10e opération :
la deuxième
coloration
Avec 6 brouettes
réparties sur le terrain, le rouge se
disperse mieux lors
de son épandage et
assurera la glissance en surface.
L’arrosage et le
passage du filet,
dans les deux sens,
permettront de
parfaire ce “tapis
rouge”.
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Conseil : patientez
si le terrain est
encore trop humide.
A trois, 1 au rouleau, 2 au repos.
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