Article paru dans le N°42 de la revue du Parc des Landes de

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Article paru dans le N°42 de la revue du Parc des Landes de
LE PARC PAR SES LIEUX
La maïsiculture, une aventure humaine
L’évolution du paysage est une des caractéristiques de notre
territoire qui en l’espace d’un siècle et demi a vu l’implantation
massive de la forêt au XIXe siècle, suivi à peine un siècle plus
tard, des grandes étendues agricoles.
Une enquête ethnologique et historique sur la maïsiculture est
actuellement en cours sur le territoire du Parc, là où les grandes exploitations agricoles se sont implantées au début des
années 50. Si la culture du maïs existe de longue date sur le
territoire landais, c’est à partir des années 50 et 60 qu’elle
devient une culture intensive. De nouvelles installations se développent sous l’impulsion de l’Etat et de la Compagnie d’Aménagement des Landes de Gascogne.
C’est d’abord sur d’anciennes surfaces boisées ravagées par les
incendies des années 40 que s’installe une poignée de fermiers
originaires du Bassin Parisien, de l’Aisne et de Normandie. Ils
sont suivis quelques années plus tard des rapatriés d’Afrique
du Nord sollicités par l’Etat. Ces pionniers s’établissent notamment à Solférino, lieu des premières expérimentations agricoles
et sylvicoles effectuées un siècle plus tôt.
L’approche historique de cette aventure humaine permet d’éclairer un certain nombre d’enjeux actuels de l’agriculture.
Une partie des résultats de l’étude a d’ores et déjà servi à la
réalisation d’un module vidéo dans l’exposition permanente du
Pavillon des Landes de Gascogne (qui ouvrira ses portes au 1er
trimestre 2008). Cette recherche ethnologique commandée par
l’écomusée de la Grande Lande, donnera lieu à une restitution
orale, ainsi qu’à terme à une publication. L’étude est menée par
une ethnologue, Maryse Carraretto (EHESS-Centre d’Anthropologie de Toulouse), dont les recherches portent sur l’histoire du
maïs d’hier à aujourd’hui, et plus généralement sur le monde
rural dans le Sud-Ouest de la France.
Contacts : Vanessa Doutreleau / tél. 05 58 08 31 31
TERRE D’AVENTURE
Le regain de l’agriculture paysanne dans le Val de l’Eyre
Cela ressemble à un paradoxe : le développement démographique
et urbain du Val de l’Eyre pourrait bien être à l’origine d’un renouveau agricole peu banal, fondé sur des rapports d’échanges
et de solidarité entre consommateurs et producteurs. Alors que
l’agriculture traditionnelle a quasiment disparu de ce territoire,
une demande forte s’exprime en faveur de produits agricoles de
qualité issus de petites exploitations durables.
Ainsi sont nées les AMAP dans le Val de l’Eyre. Ces Associations
pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne regroupent des
consommateurs motivés pour établir un partenariat avec une ferme du voisinage. Le principe est simple et applique des valeurs
d’économie solidaire : les consommateurs s’engagent dans l’achat
des productions agricoles sur une saison, garantissant ainsi un
revenu fixe à l’agriculteur.
Chaque client reçoit alors un panier hebdomadaire, composé des
produits du moment. À contre-pied des relations commerciales
classiques, les membres de l’AMAP et les agriculteurs établissent
des échanges constructifs et réguliers. À Mios et à Salles, M. Méau
et M. Georges, agriculteurs impliqués dans deux AMAP depuis 3
ans, font toujours figure de pionniers et alimentent chacun près
de 30 foyers chaque semaine. Pas plus ! Car l’échelle de ce marché correspond à une unité de travail équilibrée.
Aujourd’hui, la réponse à la demande croissante des consommateurs repose clairement sur la possibilité d’accueillir de nouvelles exploitations agricoles. Ce chantier est ouvert pour le réseau
dynamique des AMAP, aidé par le CIVAM Bio mais aussi pour le
Parc naturel, en parfaite cohérence avec son projet de développement durable.
Contacts : M. Georges / Sillac à Salles / Tel : 05 58 82 16 68
M. Méau ou Mme Auger / Lillet à Mios / Tel 05 56 26 46 30.
En savoir plus : //allianceprovence.org
ACTION PHARE / Anticiper la fréquentation de demain : la prospective, outil de dialogue.
Les espaces naturels et ruraux sont le support d’activités de loisirs qui participent de plus en plus clairement à l’offre touristique
des territoires et à la qualité du cadre de vie. Les vallées de la Leyre et la forêt de pins maritimes, sont particulièrement concernés.
Ces espaces connaissent en effet des pratiques anciennes et nouvelles et une fréquentation multiple en expansion.
Afin de cerner la mutation des territoires, une étude prospective conduite par l’Institut National du Développement Local (*) est
menée sur le Parc depuis mai 2006. Elle constitue, aux côtés de deux autres études pilotes en France : la Baie de Somme et le Parc
du Mercantour, un laboratoire en matière d’anticipation de gestion des pratiques dans les espaces naturels. Une vingtaine d’acteurs locaux ont été interviewés. La réflexion prospective offre un cadre de dialogue privilégié et créatif. Centrée sur l’avenir, elle
permet de prendre du recul vis-à-vis d’intérêts à court terme. Ces échanges ont révélé ou confirmé des tendances lourdes et des
incertitudes d’avenir inspirant 3 scénarios pour le territoire du PARC à l’horizon 2030. Autant de récits, de cartes, de chiffres clés,
issus de variables telles l’évolution des moeurs (attitudes consuméristes ou solidaires), de l’agriculture (à vocation industrielle ou
alimentaire), l’urbanisation (étalement ou concentration), la mobilité, le temps libre et bien sur la forêt (puits de carbone ou espace
multi fonctionnel).Localement, cet outil prospectif avec ses scénarios Parc 2030 sera mis à profit dès cet automne, à l’occasion des
échanges et réflexions qui accompagneront l’étude du renouvellement de la Charte du Parc.
L’occasion d’enclencher de nouveaux dialogues et d’aborder collectivement des représentations parfois divergentes de l’avenir.
Contacts : Frédéric Gilbert et François Billy / tél. 05 57 71 99 99 / * www.indl.org
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