Armée du crime - annexes - Week van de Franse film

Transcription

Armée du crime - annexes - Week van de Franse film
Fiche pédagogique pour le film
L’armée du crime
(ANNEXES)
Stijn De Smet et Benoît Le Dévédec
Semaine du film français 2010-2011
Fiche pédagogique: L’armée du crime
Stijn De Smet et Benoît Le Dévédec
Week van de Franse Film 2010-2011
Frans Documentatiecentrum voor Vlaanderen (Gent)
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Fiche pédagogique: L’armée du crime
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3.
Fiche A
Nom :……………Manouchian………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1906……………
Lieu de naissance :………………………………
Nom :………………………………………………
Prénom :………………Mélinée…………
Date de naissance :……… ……………
Lieu de naissance :…Constantinople…..
Observations :
Observations :
- Rescapé du génocide arménien
- ………………………………………………….
- Ecrivain, poète et militant du PCF (Parti
Communiste Français)
- …………………………………………………
- Compagne de Missak Manouchian dans la
vie, puis dans la Résistance
- ………………………………………………….
- Elle milite au comité de secours à l’Arménie
dont elle devient la secrétaire
- …………………………………………………
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Fiche B
Nom :………………………………………………..
Prénom :………………Missak……………
Date de naissance :………………………………
Lieu de naissance :…Empire Ottoman……..
Nom :……………Manouchian………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1913……………
Lieu de naissance :………………………………
Observations :
Observations :
- …………………………………………………..
- Rejoint la France en 1925
- ………………………………………………….
- Il rejoint les FTP-MOI en février 1943.
- …………………………………………………
- Échappe aux arrestations et continue le
combat
- …………………………………………………
- Elle publie en 1977 une biographie de
Missak intitulée Manouchian.
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Fiche A
Nom :……………Rayman………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1923……………
Lieu de naissance :………………………………
Observations :
- Sportif au Yask et militant des pionniers
puis à l’Union des Jeunes Juifs
- ………………………………………………….
- Tricoteur
- …………………………………………………
Nom :………………………………………………
Prénom :………………Thomas…………
Date de naissance :……… ……………
Lieu de naissance :…Hongrie…..
Observations :
- Étudiant.
- ………………………………………………….
- chef d’un groupement de dérailleurs.
- …………………………………………………
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Fiche B
Nom :………………………………………………..
Prénom :………………Marcel……………
Date de naissance :………………………………
Lieu de naissance :…Varsovie, Pologne……..
Nom :……………Elek………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1925……………
Lieu de naissance :………………………………
Observations :
Observations :
- …………………………………………………..
- À l’été 1943, devient responsable militaire de
« l’équipe spéciale » au sein des FTP-MOI.
- ………………………………………………….
- Participe à l’exécution de Julius Ritter le 28
septembre 1943.
- …………………………………………………
- Sympathisant des jeunesses communistes.
- …………………………………………………
- chef de groupe au sein des FTP-MOI
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Fiche A
Nom :……………Boczov………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1905……………
Lieu de naissance :………………………………
Nom :………………………………………………
Prénom :………………Olga…………
Date de naissance :……… ……………
Lieu de naissance :…Russie…..
Observations :
Observations :
- Ingénieur chimiste
- ………………………………………………….
- Interné, évadé, déchu de la nationalité
roumaine, apatride.
- …………………………………………………
- Ouvrière, militante syndicaliste
en Roumanie.
- ………………………………………………….
- Elle confie son bébé à une famille française
et, avec l’écrivain Alexandre Jar, s’engage
dans les FTP, puis FTP-MOI.
- …………………………………………………
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Fiche B
Nom :………………………………………………..
Prénom :………………Joseph……………
Date de naissance :………………………………
Lieu de naissance :…Hongrie……..
Nom :……………Bancic………..
Prénom :……………………………………………
Date de naissance :………1912……………
Lieu de naissance :………………………………
Observations :
Observations :
- …………………………………………………..
- Combattant des Brigades internationales.
- ………………………………………………….
- FTP, puis successivement chef du 1er et du
4ème détachement (dérailleurs) FTP-MOI.
- …………………………………………………
- doit s’exiler en 1938.
- …………………………………………………
- elle est déportée en Allemagne. Elle est
exécutée le 10 mai 1944, à Stuttgart.
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4.
Portrait de Missak Manouchian
Missak Manouchian est né le 1er septembre 1906 dans une famille de paysans arméniens du petit
village d'Adiyaman, autrefois dans l’Empire Ottoman, maintenant l’actuelle Turquie.
Il a huit ans lorsque son père trouve la mort au cours d'un massacre perpétré par des militaires turcs.
Sa mère meurt de maladie, aggravée par la famine qui frappe alors la population arménienne.
La résistance arménienne à la domination turque, accentuée par le conflit religieux opposant les deux
nations, les premiers étant chrétiens orthodoxes, entraîne de terribles massacres par le gouvernement
turc. Près de deux millions d'Arméniens, hommes et femmes, y ont trouvé la mort (1915-1918).
Agé de neuf ans, témoin de ces atrocités que de nombreux états qualifient aujourd'hui de génocide
quand la Turquie préfère elle parler de « massacres », Missak Manouchian en restera marqué pour la
vie. De nature renfermée, il deviendra encore plus taciturne, ce qui le conduira, vers l'âge de douze ou
treize ans, à exprimer ses états d'âme en vers : "Un charmant petit enfant /A songé toute une nuit
durant/ Qu'il fera à l'aube pourpre et douce / Des bouquets de roses". Recueilli comme des centaines
d'autres orphelins par une institution chrétienne, après avoir été hébergé dans une famille kurde,
Missak gardera toujours le souvenir du martyr arménien mais aussi de la gentillesse des familles
kurdes, ce qui le rapprochera, 25 ans plus tard, de ses camarades juifs de la Résistance en France,
eux-mêmes confrontés au génocide de leur peuple.
Arrivé en 1924 avec son jeune frère à Marseille, Missak apprend la menuiserie et s'adonne à des
métiers de circonstance. Il consacre les journées de chômage aux études, fréquentant les "universités
ouvrières" créées par les syndicats ouvriers. Il fonde successivement deux revues littéraires, Tchank
(Effort) puis Machagouyt (Culture). Dès 1937, on le trouve à la fois à la tête du Comité de secours à
l'Arménie et rédacteur de son journal, Zangou (nom d'un fleuve en Arménie).
Le tragique rendez-vous du 16 novembre 1943 à Évry Petit-Bourg. Rien à signaler sur les divers
fronts, mais ce matin-là, sous un ciel lourd, aux environs immédiats de la gare d'Évry Petit-Bourg
(Essonne), se joue un épisode dramatique du " front invisible " où s'affrontent, à armes inégales, les
Francs-Tireurs Partisans de la Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI) et les Brigades Spéciales de la
police française de Vichy, aux ordres de la Gestapo.
Pris en filature à partir de son domicile parisien, Missak Manouchian devait rencontrer, sur les berges
de la Seine, Joseph Epstein, responsable des Francs-Tireurs Français pour l'Ile-de-France. Ils seront
capturés sur la rive gauche après avoir tenté d'échapper aux policiers en civil lancés à leurs trousses.
Ainsi a pris fin l'une des plus grandes opérations de police contre la Résistance.
Missak Manouchian tombera au Mont-Valérien, avec vingt-et-un de ses camarades, sous les balles de
l'ennemi, le 19 février 1944. Également condamnée à mort, la jeune Olga Bancic sera executée en
Allemagne. Joseph Epstein et vingt-huit autres partisans français seront fusillés le 11 avril 1944.
(Source : http://pcf.evry.pagesperso-orange.fr/manouchian.htm)
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5.
La dernière lettre de Missak Manouchian
Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi
à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je
sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair
en même temps.
Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts
de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la
Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de
la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que
je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il
méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre
qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas
rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je
te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur,
et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre
heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes
neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma
femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits
qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je
mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme
qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je
l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la
belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère
femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont
voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous
ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de
loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Manouchian Michel.
P.S. J'ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre,
rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M.
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6.
Strophes pour se souvenir
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.
Louis Aragon, Le Roman Inachevé
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7.
L’Armée du crime face aux « bâtards sans gloire »
Le Monde Diplomatique
Par MEHDI BENALLAL
« Il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un enfant », écrivait Alexandre Dumas. Quels enfants
sont les Inglourious Basterds, les « bâtards sans gloire » du film de Quentin Tarantino ? A l’évidence, des
enfants de l’Amérique. Nulle nation mieux que les Etats-Unis ne sait grossir les traits de l’histoire sous prétexte
d’amuser, aucun cinéma ne sait doser à ce niveau de perfection rhétorique la part de spectacle et la part de
moralisme.
Dans ce film, des Juifs sont choisis pour mener des opérations commandos en France, afin de punir de mort tous
les nazis. Un plan qu’ils exécutent avec zèle, nous offrant des scènes d’ultraviolence dans lesquelles ils leur
explosent la tête, les éventrent ou leur gravent au couteau une croix gammée sur le front.
Pourtant, l’Occupation et la Résistance en France ne se résument pas à une lutte grandiose entre deux titans,
comme le rappelle utilement L’Armée du crime de Robert Guédiguian, qui raconte l’histoire du groupe
Manouchian. Le gouvernement collaborationniste contrôlait les médias, presse et radio, obligeant les résistants à
frapper toujours plus fort pour obliger l’ennemi à parler d’eux, fût-ce en termes dépréciateurs.
La première scène du film est l’une des plus belles. Dans l’ombre du fourgon de police qui les conduit vers la
torture et la mort, Missak Manouchian et ses camarades, serrés comme des sardines, menottés, regardent passer
les Parisiens, hommes, femmes et enfants, libres dans la douce lumière d’une journée ensoleillée. Bouleversant
contraste car, en réalité, le responsable des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI)
de Paris et ses amis ont choisi d’être libres jusqu’au bout, alors que Paris est une prison à ciel ouvert.
Le film de Guédiguian propose ainsi tout le contraire du système de Tarantino. Pour ce dernier, le spectacle de la
violence est une fin, le contexte historique et l’identité des protagonistes (Juifs-nazis) des moyens. Adolf Hitler
peut mourir dans un incendie en même temps que fusillé par un « bâtard », c’est en effet beaucoup plus plaisant
que de le voir se suicider dans son bunker... A l’inverse, chez Guédiguian, la violence n’est qu’un moyen,
problématique mais nécessaire : celui de libérer les peuples de leurs bourreaux.
L’Armée du crime insiste sur l’idée de contradiction. Contradiction, par exemple, entre l’organisation et les
militants de base : ceux-ci sont sommés de sacrifier leur vie familiale, amoureuse, en souffrent et le disent.
Contradiction aussi entre l’obligation de tuer et l’amour de la vie qui anime ces « terroristes ». Quand il jette une
grenade sur une patrouille nazie, Manouchian revient sur les lieux, regarde les corps, et son visage exprime la
plus profonde amertume.
Guédiguian soulève ces contradictions parce qu’elles aident à penser, parce qu’il veut solliciter l’intelligence du
spectateur, pas son voyeurisme. Suffit-il de haïr les nazis et de les supprimer pour être « antinazi » ? Etre
« antinazi » n’exige-t-il pas de défendre, contre la loi du plus fort (loi à laquelle, en définitive, se soumet
Inglourious Basterds), d’autres principes, un idéal ? L’Armée du crime rappelle que Manouchian et ses
camarades juifs, hongrois, polonais, arméniens, italiens, etc., partageaient une idée forte de ce que serait une
société débarrassée du nazisme : pour la plupart, ils étaient internationalistes et communistes.
Ainsi Manouchian pouvait écrire à Mélinée, sa femme, le 21 février 1944, jour de son exécution : « Au moment
de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. »
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