La désignation des nuances d`acier : Ce que c`est et à quoi cela sert

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La désignation des nuances d`acier : Ce que c`est et à quoi cela sert
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Les aciers à outils
Qu’est-ce qu’un acier à outils ?
La norme NF EN ISO 4957 définit un acier à outils comme un acier spécial convenant au travail ou à la transformation
de matériaux, à la manutention et au mesurage des pièces à façonner ; il doit pour cela présenter une dureté et une
ténacité élevées et être résistant à l’usure.
De manière générale, on trouve des aciers à outils pour la mise en forme de verre, de plastique, de poudres, de zinc,
de magnésium, d’aluminium, de cuivre, d’acier, de titane, voire d’éléments plus exotiques type zirconium ou tantale.
Quelles sont les différences avec les aciers pour construction mécanique ?
On différencie les aciers à outils des aciers pour construction mécanique tant par les conditions de leurs utilisations
que par les critères d’emploi qui servent à les définir.
Pour un acier à outils de qualité, on recherche le maximum de durée d’utilisation, sans fixer de limite inférieure, alors
que pour un acier de construction mécanique c’est une aptitude suffisante à l’emploi avec des caractéristiques
spécifiques bien déterminées qui est privilégiée, comme la tenue à la fatigue, la résistance à la rupture brutale,
l’aptitude à suivre un cycle thermomécanique au cours de la mise en œuvre et l’usinabilité.
Par ailleurs, l’acier à outils est sollicité dans la plupart des cas au niveau de sa surface qui doit supporter les
contraintes les plus sévères alors que les sollicitations d’un acier de construction mécanique intéressent le matériau
dans son ensemble.
La recherche de dureté explique la présence combinée de carbone, en premier lieu, mais également d’éléments
d'addition favorisant la trempabilité (capacité d'obtenir une dureté homogène même sur de grosses sections). Ces
éléments peuvent être carburigènes (générant des carbures dans la matrice) afin d'obtenir une résistance à l'usure ou
une tenue à chaud.
Existe-t-il une classification des aciers à outils ?
La norme précédente, la NF A35590 distinguait les nuances en fonction de caractéristiques principales (résistance à
l’usure, résistance aux chocs) ou de composition/structures (aciers au carbone fin, extra-fins). Elle a été remplacée par
la norme NF EN ISO 4957 qui ne retient que quatre classes, les deux premières étant destinées aux applications dans
lesquelles la température de surface est généralement inférieure à 200 °C :
- Aciers à outils non alliés pour travail à froid.
- Aciers à outils alliés pour travail à froid.
NOTE : Pour la classification aciers alliés/non alliés voir la fiche sur ce sujet.
- Aciers à outils pour travail à chaud destinés aux applications dans lesquelles la température de surface est
supérieure à 200 °C.
- Aciers à outils rapides, utilisés principalement pour l’usinage et le formage. Leur composition chimique fournit
des caractéristiques de dureté et de résistance après trempe les plus élevée à haute température (jusqu’à
environ 600°C). La métallurgie des poudres permet d’élaborer des nuances plus chargées en éléments
carburigènes (vanadium, tungstène, molybdène) permettant des performances supérieures et des durées de
vie plus longues pour les outils de coupe.
On peut noter que dans certains cas particuliers, il peut être également utilisé des aciers inoxydables résistant à
l’usure (mise en forme de plastique ou de verre corrosif) voire des super alliages base nickel pour des mises en forme
par forgeage ou extrusion à haute température.
Quels sont les propriétés d’emploi des aciers à outils ?
On distinguera les caractéristiques à la température ambiante et les caractéristiques à chaud. 5 principaux critères
sont retenus :
- La ténacité : résistance à l’amorçage et à la propagation des fissures.
- La dureté : résistance du matériau à la pénétration. Pour les aciers à outils pour travail à chaud, on s’intéresse
également à l’évolution de la dureté en fonction de la température de revenu.
- La résistance à la fatigue thermique : résistance aux effets de chauffages et refroidissements successifs qui
peuvent générer des fissures. Cette caractéristique est influencée par la cinétique d’oxydation, les propriétés
6 rue André Campra - 93212 La Plaine Saint-Denis CEDEX
Fiche 08 - juillet 2014
Les indications figurant dans ce document sont fournies à titre informatif sans aucune garantie de la FFA ; leur usage ne
peut engager sa responsabilité en aucune façon. Seule la norme AFNOR dans son édition la plus récente fait foi.
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Les aciers à outils
physiques et mécaniques (notamment diffusivité thermique qui influence le gradient thermique, module d’Young
et coefficient de dilatation linéaire) et par la microstructure.
- La résistance à l’usure caractérisée par la faculté, pour la surface de l’outil, de conserver son état initial le plus
longtemps possible sans endommagement lors de son utilisation. Sans rentrer dans les différents aspects de ce
sujet, on peut dire qu'entrent en compte la taille des grains, le taux d’austénite résiduelle, la surface utile
(quantité, répartition, géométrie…) et la dureté des carbures primaires. L’indication du tungstène équivalent
permet une estimation de la résistance à l’usure liée à la composition chimique.
- La tenue à la corrosion. Ce sujet qui est fonction du milieu ambiant n’est pas développé ici, nous retiendrons
simplement l’usage de chrome dans la composition chimique.
Au delà de ces propriétés d’emploi, il faut prendre en compte les conditions de mise en œuvre lors de la fabrication de
l’outil, notamment l’élaboration, l’usinage, le traitement thermique, le traitement de surface, la rectification et l’obtention
d’une texture superficielle. L’acier doit par exemple présenter une bonne trempabilité pour que la structure soit
homogène sur de très grandes épaisseurs après le traitement thermique.
Quels sont les emplois et les producteurs français d’aciers à outils ?
Les aciers à outils sont utilisés dans la plupart des industries de transformation à savoir :
- l’automobile (découpe, forge, moulage alliage léger, plasturgie)
- l’aéronautique (forgeage, laminage)
- les biens de consommation (emboutissage, plasturgie, verrerie)
- la construction et le transport (extrusion de profilé)
- l’énergie pétrolière, gazière et nucléaire (laminage et filage de tube)
- ainsi que dans tous les domaines faisant appel à l’usinage mécanique de pièces (outils pour le taillage
d’engrenages et pour le taraudage dans l’automobile, pour le brochage dans des applications aéronautiques ou
énergie….).
Pour une vision synthétique des acteurs/produits en France, vous pouvez consulter sur le site du SPAS dans l’onglet
"Les aciers spéciaux" :
- la rubrique aciers alliés et non alliés pour outillage
- la rubrique aciers à coupe rapide.
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Fiche 08 - juillet 2014
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