exclusif - CKT by Virenque
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exclusif - CKT by Virenque
SUDPRESSE SAMEDI 4 JUILLET 2015 l PHOTONEWS 26 102E TOUR DE FRANCE L’histoire belge de Le Varois nous a reçu, en exclusivité, chez lui, à Uccle où il vit depuis trois ans C’est l’histoire de sept maillots à pois. D’un grimpeur flamboyant reconverti en homme d’affaires averti. C’est l’histoire d’un héros adulé par tout un peuple, l’histoire d’un héraut stigmatisé dans les années sombres du vélo. Depuis trois ans, Richard Virenque a posé ses cartons à Bruxelles, où il écrit la suite de sa vie, d’un récit qui, jamais ne tombera dans la routine d’une vie monotone. Rencontre dans son jardin. des dérives d’un cyclisme malade, fin du siècle dernier. Une ambivalence, presque manichéenne, un personnage, humain, avec cette voix, si caractéristique. Entre sa myriade de rendez-vous, délaissant ses téléphones portables qui chantent comme le coq annonce une matinée radieuse, Richard Virenque a reçu, en exclusivité, Sudpresse, chez lui, à Uccle. Trente minutes dans la théorie, une bonne heure dans la pratique Il n’a finalement pas tant c ha ngé depu i s qu’i l a raccroché, il y a (déjà) onze ans de ça. Tout juste le faciès, toujours aussi hâlé, décritil peut-être des contours moins émaciés, surplombés par des mèches qui acceptent, i n é lu c t a bl e m e nt , l a t r a n s it ion du poivre au sel. Sorte de seules concessions au x a n né es qu i s ’é c o u l e n t q u e Richard Virenque le quadra’ tolère sans sourciller. Lui, le grimpeur flamboyant, le champion généreux, monstre de popularité aux sept tricots à pois, record dans la musette. Lui, le Léviathan, héros et héraut malgré lui de l’affaire Fest i na et Richard Virenque tant l’homme respire la sympathie et la générosité. «On va se mettre là, au soleil… enfin, dès que j’aurai ramassé les crasses de mon chien», sourit-il. Kenzo, à ses pieds, valide la proposition. Depuis bientôt trois ans, le Varois a posé ses valises dans l’entité bruxelloise et y écrit, de sa plus belle plume, la suite d’une vie bien remplie. «Je me sens bien en Belgique, comme si j’étais en terrain conquis», commence-til posément. «J’aime Bruxelles, une ville qui bouge, qui est internationale, qui est verte. Je profite d’ailleurs de la proximité du bois de la Cambre où je vais courir chaque matin. Enfin j’essaye mais là, avec le Tour qui va démarrer, c’est tendu…» C’est que, de ferrailleur par-delà les cimes, Richard Virenque s’est mué en homme d’affaires aguerri, multipliant les casquettes et les projets (voir cidessous). Consultant pour Eurosport et Europe 1, ambassadeur pour C a r r e fou r, hom me fort des cycles CKT by Virenque, riant. «Nous cherimage de Festina… La liste est chions un prénom longue comme un col surchauf- hors du commun et le fait qu’un Eden fé un jour de défaillance. «C’est fasse partie du sport a participé dans pour ça que Bruxelles est parfaite. notre choix. Pourtant, à la base, ce Vu mes nombreux obligations et n’était pas fait car Eden, c’est plutôt voyages, la proximité de la gare du un prénom féminin en France. Mais midi et du Thalys est indispensable. comme aujourd’hui, on se sent intéProfiter du soleil du Var, ça va un mo- gré ici, Eden, ça veut dire beaucoup ment mais bon, pour mes pour nous.» affaires, pour m’ouvrir S’il reste à jamais, dans sur l’Europe, quoi sa chair comme «Mon fils de mieux que dans son coeur, s’appelle E d’habiter dans f r a nç a i s , s on d et Eden H en, attachement à sa capitale. D’ailaz leurs, quand j’ai Belgique est y est pou ard la prolongé mon viscéral. «Vous r quelque savez, je ne fais pas co ntrat avec partie des gens qui Festina pour le chose» viennent de France Benelux, c’était l’une des conditions. avec des capitaux de Et puis, depuis, ma chémalade», s’esclaffe le rie a donné naissance, ici à Varrois. «J’ai aussi choisi la Ixelles, à Eden, il y a neuf mois. D’ail- Belgique pour faire ma reconversion leurs, j’ai réussi à faire immigrer une car ce pays m’a énormément donné Marseillaise à Bruxelles, c’est fort, quand j’en avais le plus besoin et ça, hein…» je ne l’oublierai jamais. Mon premier Eden, un prénom de star, cou- pied en Belgique, je l’ai depuis 2000, plé à un nom qui respire la quand Patrick Lefevere m’a tendu noblesse. «Eden Hazard y est pour la main. Les cinq dernières années quelque chose», pose-t-il en sou- de ma carrière, je les ai réalisées dans des formations belges (NDLR : Domo et Quick-Step). Il y a donc une continuité dans tout ça. Et puis, pour aller plus loin, je dirais que quand on est coureur cycliste, on se sent un peu belge tant ce sport est populaire. Ici, quand on fait du vélo, on est quelqu’un.» Alors, forcément, le résident belge multiplie les autographes et admire, au coin de chaque rue, une popularité intacte. La «Virenque mania» est toujours aussi prégnante. «C’est vrai que je ne passe pas inaperçu… En France, ils ont peut-être plus l’habitude de me voir (rires). Chaque année qui passe, je me dis qu’il y aura un peu moins de monde pour moi mais non… Pourtant, je vous assure, je ne paie pas les gens pour qu’ils viennent. L’engouement m’impressionne. Je l’explique par ce côté généreux, ce panache que j’avais sur le vélo. Je ne suis jamais sorti par la petite porte. Enfin, hormis une fois où on m’a sorti d’office…», conclut-il d’un sourire gentiment exorcisant, simplement magnétique. l DEUX PAGES DE SÉBASTIEN CLOSE CÔTÉ BUSINESS CKT by Virenque, une affaire qui roule Insatiable sur le vélo, Richard Virenque l’est également dans sa reconversion. «Là, j’ai quarantecinq ans, je me donne encore quelques années pour pousser le bouchon, après je me range», s’esclaffe-t-il. Entre sa boisson énergétique V7, son rôle d’ambassadeur pour Festina, sa présence sur les ondes d’Europe 1 pendant la Grande Boucle et sa fructueuse collaboration avec Eurosport en tant que consultant sur les classiques comme au Tour en compagnie de l’excellentissime Guillaume Di Gra- zia, le Français a trouvé le temps d’investir toute sa passion dans un nouveau projet. «J’ai récupéré la marque taiwanaise de cycles CKT qui était en faillite. Rebaptisée CKT by Virenque, elle est désormais distribuée sur toute l’Europe. L’objectif est de pousser la marque vers le haut, d’y apporter cette touche de fraicheur et d’excellence dans un montage à la carte des machines. C’est une nouvelle aventure et je compte beaucoup sur le marché du Benelux.» Déjà fournisseur de l’équipe belge Veranclassic – Ekoi, le projet, à terme, respire l’ambition. L’objectif, c’est que le patronyme «Virenque» retrouve le cœur du peloton sur la Grande Boucle. «A terme, j’espère équiper une grosse formation qui sera sur le Tour. Ce serait une sorte de continuité. Enfin, si le chiffre d’affaire le permet… Je pensais me reposer en août mais je préparerai déjà la collection 2016. Et c’est tant mieux». l F I S U L C EX 26