Mardi 25 mai Ensemble Orchestral de Paris | Accentus

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Mardi 25 mai Ensemble Orchestral de Paris | Accentus
Mardi 25 mai
Ensemble Orchestral de Paris | Accentus | Laurence Equilbey
Dans le cadre du cycle Planète Terre
Du mardi 4 mai au jeudi 3 juin
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Ensemble Orchestral de Paris | Accentus | Laurence Equilbey | Mardi 25 mai
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Cycle Planète Terre
« L’âme de l’homme ressemble à l’eau : venue du ciel, elle monte au ciel, et doit de nouveau descendre sur la Terre,
dans une éternelle alternance. » Ainsi s’ouvre le Chant des esprits sur les eaux de Goethe, mis en musique par
Schubert, que l’on est surpris et enchanté de trouver cité sur Internet dans nombre de pages consacrées
aux questions environnementales. À l’heure où la volonté humaine de domination de la Nature par la technique
détruit l’équilibre de la planète et épuise ses ressources, ce cycle de concerts nous rappelle que les musiciens
ont toujours su prêter l’oreille aux voix de la Nature.
Ce goût pour la Nature s’est particulièrement développé dans les arts quand, vers le XVe siècle, l’Europe est
devenue plus urbaine que rurale, passage de la campagne à la ville dont rendra compte ici la confrontation
des Quatre Saisons de Vivaldi aux citadines Saisons de Buenos-Aires de Piazzolla. Le besoin urbain de retrouvailles
avec la Nature est clairement airmé par le titre du premier mouvement de la Symphonie «Pastorale» de
Beethoven : Éveil d’impressions joyeuses en arrivant à la campagne.
Cette symphonie s’inscrit dans la longue tradition de la pastorale : ce genre littéraire, très en vogue du XVe
au XVIIIe siècle, narre les amours de bergers mythologiques vivant dans une nature idéale et intacte, qu’aucune
civilisation n’a encore corrompue, et dont la représentation, avec ses vertes prairies et ses doux zéphyrs,
est davantage régie par les règles et conventions du genre que par une observation de la nature réelle.
Dans la Sixième Symphonie de Beethoven, comme dans les Quatre Saisons, aucun élément de cette nature
de convention ne manque : prés leuris, doux ruisseaux, gazouillis des oiseaux, chants de pâtres, danses
paysannes au son de la musette, etc.
Acis et Galatée de Haendel nous ofre la quintessence de ce genre : les amours du berger et de la nymphe,
contrariées par le géant Polyphème, igure de la démesure, peuvent se lire comme une allégorie d’un fragile
équilibre écologique. La valeur centrale de la pastorale, c’est la paix, s’opposant aux valeurs guerrières de la
tragédie et de l’épopée : nulle rumeur des batailles ne vient troubler cette nature vierge et paisible, et c’est
bien une célébration de la paix que nous donne par exemple à entendre le début de la Pastorale de Beethoven,
où la répétition incessante d’une même formule mélodique donne une impression de calme et d’immobilité
qui contraste avec les conlits traversant les autres symphonies du compositeur.
Jusqu’à Beethoven, la relation de l’homme avec la Nature demeure distante, de l’ordre du respect magique,
et les valeurs que l’artiste célèbre dans la Nature sont universelles ; en revanche, pour les Romantiques,
la Nature devient la conidente des sentiments individuels, si bien que le narrateur de La Belle Meunière de
Schubert fait du ruisseau son conseiller et son « ami murmurant », qui lui servira de linceul et veillera sur lui
lorsqu’il se sera donné la mort par désespoir amoureux. La forêt est le lieu naturel privilégié des Romantiques,
et le cor, lié au thème de la chasse, l’instrument sylvestre par excellence : dans les Waldszenen (Scènes de la
forêt), le piano de Schumann fait retentir maintes sonneries de cors de chasse, qui feront écho à celles qui
ouvrent le Freischütz de Weber ou terminent le Quatrième Concerto pour cor de Mozart. Bien loin de la paix
et du merveilleux de la Pastorale, la nature romantique est sombre, inquiétante, marquée par le mystère et
le fantastique : c’est la Gorge-aux-Loups du Freischütz, ou le Lieu maudit des Scènes de la forêt.
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Si le Romantisme nous est proche aujourd’hui encore, c’est parce qu’il établit un rapport problématique
entre l’homme et la Nature, rapport quasi fusionnel, mais sur lequel semble peser une sourde menace
mutuelle, que rappelle L’Oiseau Prophète des Scènes de la forêt : « Prends garde, et reste éveillé, en alerte ! ».
La igure ambiguë du chasseur est emblématique : hôte privilégié de la forêt, il court sans cesse le risque
de la démesure, et peut, comme Kaspar dans Der Freischütz, vendre son âme au diabolique « chasseur noir ».
Est-ce un hasard si, dans La Belle Meunière, c’est un chasseur qui se pose en rival du meunier et conduit à la mort
celui qui incarne, à travers la roue de son moulin, une relation paciiée entre la nature et la technique ?
L’imitation des bruissements de la nature a toujours stimulé l’inventivité des compositeurs : audaces quasi
bruitistes vivaldiennes, complexité rythmique inouïe de l’évocation beethovénienne de l’orage… Mais ce
désir d’imiter la nature trahit aussi celui de s’en rendre maître : la virtuosité est une recherche de l’absolue
maîtrise et du dépassement des limites techniques. En écrivant que « la popularité de la Symphonie “Pastorale”
est faite du malentendu qui existe assez généralement entre la nature et les hommes », Debussy s’inscrit dans
un mouvement qui, impressionnistes en tête, rejette toute représentation conventionnelle et imitative
pour prôner une attention véritable à la nature réelle, fondée, notamment, sur l’observation de la lumière,
thème des œuvres les plus contemporaines présentées ici, comme Lichtbogen de Kaija Saariaho.
Anne Roubet
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MARDI 4 MAI – 20H
Georg Friedrich Haendel
Acis and Galatea
New London Consort
Philip Pickett, direction
Ed Lyon, ténor (Acis)
Joanne Lunn, soprano (Galatea)
Michael George, baryton-basse
(Polyphemus)
Joseph Cornwell, ténor (Damon)
Andrew King, ténor (Coridon)
Faye Newton, soprano (une bergère)
Jelena Kordić, contralto (une bergère)
Simon Grant, baryton-basse (un berger)
MERcREDI 5 MAI – 15H
jEuDI 6 MAI – 10H
jEuDI 6 MAI – 14H30
SPECTACLE JEUNE PUBLIC
MERcREDI 5 MAI – 18H30
ZOOM SUR UNE ŒUVRE
DIMAncHE 9 MAI – 14H30
CONCERT-PROMENAdE
Franz Schubert
Die schöne Müllerin
Terres et déserts
Hélène Pierrakos, musicologue
MERcREDI 5 MAI – 20H
Franz Schubert
Die schöne Müllerin
Nathalie Stutzmann, contralto
Inger Södergren, piano
Espace musique du monde
Terre d’Amériques
Axel Lecourt, musicien
Pour les enfants
Atelier musique du monde pour les
jeunes de 7 à 14 ans et leur famille.
Inscription sur place.
Espace XVIIe siècle
Terre d’Afrique : voyage musical au Congo
Amour et Christian Makouaya,
conteurs musiciens
jEuDI 6 MAI – 20H
Espace XVIIIe siècle
Bent Sørensen
Steppe d’Asie centrale
Tunnels de lumière – Commande de
Talasbek Asemkulov : l’art du luth
l’Ensemble intercontemporain, création dombra kazakh
Si la terre...
Kaija Saariaho
Solar
Anouk Ganzevoort, mise en espace
Lichtbogen
MARDI 11 MAI – 20H
Stephan Choner, lumières
George Benjamin
Geneviève Laloy, chant, paroles et
At First Light
Dj Spooky
musiques
Terra Nova - Sinfonia Antarctica
Philippe Laloy, saxophone, lûtes, voix, Ensemble intercontemporain
arrangements musicaux
Susanna Mälkki, direction
Paul d. Miller / dJ Spooky That
Vincent Noiret, contrebasse, voix
Subliminal Kid
Paul Prignot, guitares, voix
Alter Ego
Walter Roccaro, piano
Aldo Campagnari, violon
Francesco dillon, violoncelle
Aj Weissbard, designer visuel
V-factory, Andrea Bianchi, Matteo
Massocco, vidéo
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Du MARDI 4 MAI Au JEuDI 3 JuIN
MARDI 18 MAI – 20H
jEuDI 20 MAI – 20H
jEuDI 27 MAI – 20H
Antonio Vivaldi
Les Quatre Saisons
Astor Piazzolla
Les Quatre Saisons de Buenos Aires
carl Maria von Weber
Ouverture du Freischütz
Wolfgang Amadeus Mozart
Concerto pour cor n° 4
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 6 « Pastorale »
Robert Schumann
Waldszenen op. 82
Nachtstücke op. 23
jean Sibelius
Sonate op. 12
Cinq Pièces op. 85
Cinq Pièces op. 114
Les dissonances
david Grimal, violon, direction
MERcREDI 19 MAI – 20H
Antonio Vivaldi
Concerto pour deux violons et
violoncelle RV 578a
Concerto pour lûte « La Tempesta di
Mare » RV 433
Concerti a quattro RV 128
Concerti a quattro RV 114
Concerto pour violon RV 372
Concerto pour lûte « La Notte » RV 439
Concerto pour violon « L’Inverno » RV 297
Gli Incogniti
Amandine Beyer, direction musicale,
violon
Alba Roca, violon
Flavio Losco, violon
Ottavia Rausa, alto
Marco Ceccato, violoncelle
Roberto Bevilacqua, violone
Francesco Romano, théorbe
Anna Fontana, clavecin, orgue
Manuel Granatiero, traverso
La Chambre philharmonique
Emmanuel Krivine, direction
david Guerrier, cor
MARDI 25 MAI – 20H
In der Natur
Alain Planès, piano
MERcREDI 2 juIn – 15H
MERcREDI 2 juIn – 16H30
jEuDI 3 juIn – 9H30
jEuDI 3 juIn – 11H
SPECTACLE JEUNE PUBLIC
Franz Schubert
Lieder pour voix soliste et pour chœur 86 centimètres
orchestrés par Johannes Brahms, Max
Reger, Anton Webern…
Yann Nedelec, contralto, comédien
Éric Recordier, contrebasse, musique
Ensemble Orchestral de Paris
Boualem Bengueddach,
Accentus
marionnettiste
Laurence Equilbey, direction
Alice Laloy, mise en scène
Werner Güra, ténor
Jane Joyet, scénographie
Renata Pokupić, mezzo-soprano
Marianne delayre, costumes
Judith Gauthier, soprano
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MARDI 25 MAI – 20H
Salle des concerts
In der Natur
Franz Schubert (1797-1828)
Die Zauberharfe [La Harpe enchantée] D 644, ouverture de Rosamunde D 797
Composition : vers 1820.
Lieder pour ténor et mezzo-soprano solo
Im Abendrot [Au couchant] D 799
Composition : 1824-1825. Orchestration : Max Reger, 1914.
Die junge Nonne [La Jeune Religieuse] D 828
Composition : février-avril 1825. Orchestration : Franz Liszt, 1860.
An Silvia [À Sylvia] D 891
Composition : juillet 1826. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Nacht und Träume [Nuit et rêves] D 827
Composition : 1823 ou 1825. Orchestration : Max Reger, 1914.
Gruppe aus dem Tartarus [Groupe surgi du Tartare] D 583
Composition : août-novembre 1817. Orchestration : Johannes Brahms, 1862.
N° 5. Entracte du troisième acte de Rosamunde D 797
Composition : 1823.
Ganymed [Ganymède] D 544
Composition : mars 1817. Orchestration : Richard Strauss, 1897.
Die Forelle [La Truite] D 550
Composition : in 1816-juillet 1817. Orchestration : Benjamin Britten, 1942.
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Romance de Rosamunde D 797
Composition : 1823.
Erlkönig [Le Roi des aulnes] D 328
Composition : 1818. Orchestration : Hector Berlioz, 1860.
Du bist die Ruh [Tu es le repos] D 776
Composition : 1823. Orchestration : Anton Webern, 1903.
entracte
Lieder pour chœur et orchestre
Des Tages Weihe [La consécration du jour] D 763
Composition : 1822. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Das Grab [La Tombe] D 377
Composition : 1816. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Der Gondelfahrer [Le Gondolier] D 809
Composition : 1824. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Coronach D 836
Composition : 1825. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Nachthelle [Clarté nocturne] D 892
Composition : septembre 1826. Orchestration : Franck Krawzcyk, 2009.
Mirjams Siegesgesang [Chant de victoire de Myriam] D 942, cantate pour soprano solo,
chœur et orchestre
Composition : mars 1828. Orchestration : Franz Lachner, 1830.
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Ensemble Orchestral de Paris
Accentus
Laurence Equilbey, direction
Werner Güra, ténor
Renata Pokupić, mezzo-soprano
Judith Gauthier, soprano
Ce concert est surtitré.
Enregistré par France Musique, ce concert sera difusé le mardi 15 juin à 16h.
Coproduction Cité de la musique, Ensemble Orchestral de Paris et Accentus.
Fin du concert vers 22h.
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Lieder orchestrés
Malgré ses talents de symphoniste, Schubert ne remit jamais en cause, dans le domaine des lieder,
la suprématie du piano ; tout au plus joignit-il à l’instrument et à la voix un troisième comparse,
comme le cor de Auf der Strom ou la clarinette du Pâtre sur le rocher, tous deux de 1828. L’immense
majorité du gigantesque corpus consacré au genre (environ 600 lieder) joue ainsi des ressources
du dialogue entre le chant et le piano, ne déméritant pas – du moins en apparence, car l’angoissé
Erlkönig ou le révolté Gruppe aus dem Tartarus font déjà éclater le cadre – de l’idéal d’intimité et de
modestie qui avait présidé à la naissance du lied.
Pour les générations suivantes, qui voient le genre quitter le cadre du salon pour conquérir
la scène, il y aura là un véritable vivier où puiser. Dès 1835, Liszt avait commencé son travail
d’appropriation et de transformation en transcrivant pour piano solo plusieurs lieder de
Schubert. Mais c’est dans le sens de l’expansion, et non de la réduction, qu’ils auront la plus
grande postérité : rien d’étonnant tant, à l’écoute, certains semblent appeler l’orchestre, par leur
soule épique et leur démesure vocale. Transcrire pour orchestre ces lieder de Schubert revient
ainsi, en quelque sorte, à en révéler le potentiel dramatique. C’est le cas de Die junge Nonne,
monologue d’une religieuse qui trouve dans l’amour divin le bonheur qui la fuyait dans ses
amours terrestres ; ce superbe lied, tout entier fondé sur deux éléments (des basses rageuses et
une apaisante sonnerie de cloches), composé par Schubert en 1825, fut orchestré, avec quelques
autres pièces, par Liszt en 1860. La même année, Berlioz, qui voyait en Schubert « l’un des plus
grands musiciens-poètes de l’Allemagne », donnait sa propre version de l’un des plus grands chefsd’œuvre schubertiens, l’Erlkönig de 1818. La chevauchée tragique y prend des couleurs de cordes
en rapides allers-retours sur des vagues de violoncelles et contrebasses ; les bois symbolisent
au contraire les fausses détentes, lorsque le Roi des aulnes essaye de charmer l’enfant terrorisé.
Gruppe aus dem Tartarus, cri de soufrance d’un groupe de damnés, appartient au même type
de lieder, convoquant des images puissantes ; il inspira Brahms (qui portait Schubert en haute
estime) par deux fois : le compositeur en donna une version pour voix solo et orchestre en 1862,
puis une version pour chœur à l’unisson en 1871.
D’autres lieder, au contraire, sont plus détendus, plus descriptifs que dramatiques : l’occasion,
pour les orchestrateurs, de jouer sur le « beau son » et d’utiliser une palette sonore sensuelle.
Max Reger, infatigable arrangeur, a exploré les deux aspects dans la quinzaine de transcriptions
de Schubert qu’il a données dans les années 1910. Face à un Gruppe aus dem Tartarus, un Erlkönig
ou un Prometheus, l’on trouve ainsi un Im Abendrot au temps étal et aux sonorités caressantes et
un délicat Nacht und Träume où les bois dialoguent gracieusement avec la voix. Les transcriptions
straussienne (Ganymed, nourri d’amour) et webernienne (Du bist die Ruh) sont un peu plus
anciennes : la première date de 1897, la seconde de 1903. Elles font toutes deux appel à un
orchestre assez léger, sans cuivres ou presque, sur le modèle de la modeste Romance extraite de
Rosamunde, orchestrée par Schubert lui-même. La version de la célébrissime Die Forelle donnée
par Britten est dans le même esprit, avec son motif ondoyant conié – la plupart du temps –
aux vents. Elle est écrite en 1942, peu après une série de récitals où Britten avait accompagné son
compagnon Peter Pears dans des lieder de Schubert.
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Musique pour chœur
La seconde partie du concert explore les horizons moins connus de la musique pour chœur de
Schubert. Le genre ne fut pourtant pas délaissé par le proliique compositeur ; tout au plus s’y
montre-t-il parfois un peu moins heureux. Du moins en ce qui concerne une partie de la production
véritablement religieuse ; les textes profanes, eux, donnent presque toujours lieu à des réussites.
À une esthétique inluencée par celle du lied (certains textes, comme Das Grab, de Salis, ou le
Gondelfahrer de Mayrhofer, connaîtront d’ailleurs des versions concurrentes pour voix solo et pour
chœur), ils mêlent une véritable connaissance des ensembles vocaux, acquise par Schubert lors de
ses années d’études au Konvikt de Vienne, qui formait les chanteurs de la chapelle de la cour.
D’autre part, les pièces pour chœur, comme les œuvres écrites pour piano à quatre mains et comme
les lieder, rempliront dans la vie de Schubert un rôle social : elles furent d’abord interprétées dans le
cadre convivial des schubertiades, ces soirées entre amis où l’on chante, où l’on joue, où l’on déclame
(ce qui explique aussi la prédominance des œuvres pour chœur d’hommes). Elles peuvent d’ailleurs
se contenter d’une seule voix par partie. Pour autant, elles ont tout à fait leur place dans la salle
de concert, et certaines, comme le fameux Gesang der Geister über den Wassern ou le Gondelfahrer,
furent interprétées au Kärtnertor Theater ou à la Gesellschaft der Musikfreunde.
En dehors de l’archaïsant Das Grab, qui enchaîne des imitations à une texture résolument
homorythmique, et qui fut composé au début de l’année 1816, les chœurs interprétés ici sont
plutôt tardifs. Des Tages Weihe, hymne à la puissance du Schiksalslenker, le « conducteur du
destin », date ainsi de 1822 ; écrit pour chœur mixte, il adopte le style de la mélodie accompagnée.
1825 voit la composition de plusieurs œuvres sur des textes de La Dame du lac de Walter Scott,
source d’inspiration inépuisable pour les musiciens romantiques : cinq lieder et deux pièces
chorales, dont l’attristé Coronach, chant d’adieu pour trois voix de femmes et piano (dans la
version originale). L’année précédente avait fait naître un Gondelfahrer bien balancé et traversé de
clapotis de voix masculines ; l’année suivante sera celle du très beau Nachthelle, sur un texte de
Seidl, qui se plaît à opposer ou au contraire à fondre le timbre du ténor solo et le chœur à quatre
voix. Toutes ces pièces, composées avec un accompagnement de piano (sauf Das Grab, écrit a
cappella), sont interprétées dans des orchestrations de Franck Krawczyk. Certaines sont légères,
comme le Gondelfahrer, pour altos, violoncelles, contrebasses et timbales, comme Das Grab, sans
violons, qui prend des teintes sombres de clarinettes, bassons et trombones, ou comme le mat
Coronach, dont les bois sont renforcés de deux cors. Quant à Des Tages Weihe et à Nachthelle,
ils jouent au contraire des ressources d’un orchestre plus complet.
Pour inir, une cantate, le Mirjams Siegesgesang (Chant de victoire de Myriam), qui conte la sortie
d’Égypte du peuple juif et la traversée de la mer Rouge. Composée en prévision du grand concert
de ses œuvres que Schubert organisa le 26 mars 1828, celle-ci ne fut pas achevée à temps, et
elle ne sera créée qu’après la mort du compositeur. Franz Lachner orchestrera la partie de piano
en 1830, achevant ainsi le travail projeté par Schubert, qui selon ses proches pensait l’œuvre
avec orchestre. Mini-oratorio, ce Chant de victoire est divisé en cinq parties clairement délimitées
où Schubert montre la richesse de sa palette chorale : fugatos et même fugue, homophonies
puissantes, peinture sonore, variations de texture, modulations colorées.
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« In der Natur »
En guise de discret il conducteur pour ce programme, le thème de la nature. Très important
dans la littérature allemande, le sujet féconde bien des œuvres de Schubert. Dans certains cas,
il forme le cadre dans lequel s’épanouit l’histoire : Rosamunde, le drame d’Helmina von Chézy
pour lequel Schubert écrivit une musique de scène en 1823, est ainsi plein de pêcheurs, de
bergers et de chasseurs. Sa célèbre ouverture (composée à l’origine pour la féérie La Harpe
enchantée) introduit ici le concert, tandis que son troisième entracte, dont le thème en si bémol
majeur sera repris dans le Quatuor à cordes n° 13 et dans un impromptu pour piano, joue le rôle
de transition : l’occasion d’apprécier les talents orchestraux du compositeur. Parfois prétexte
à un tableau littéraire et musical, comme dans Der Gondelfahrer, la nature est la plupart du
temps le relet des sentiments profonds du narrateur ou du poète : automnale dans Coronach,
tempétueuse dans Die junge Nonne, pleine de spiritualité dans Nachthelle, symbolique dans
Die Forelle… Le rapport d’inluence, d’écho et de complétion entre la psyché de l’artiste et son
entourage naturel forme l’un des supports de la sensibilité romantique et particulièrement
schubertienne : en voici quelques exemples en musique.
Angèle Leroy
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Werner Güra
Orchestre Symphonique de Vienne,
Renata Pokupić
Le ténor allemand Werner Güra est
Orchestre Symphonique de la BBC,
La mezzo-soprano Renata Pokupić
né à Munich. Il a étudié le chant
Orchestre Symphonique de la Radio
est reconnue dans le monde entier
au Mozarteum de Salzbourg avant
Danoise, Orchestre Gulbenkian) et
pour ses interprétations du répertoire
d’aller parfaire sa formation avec Kurt
sous la direction de chefs comme
dramatique baroque et classique,
Widmer. Il travaille actuellement avec
Peter Schreier, Trevor Pinnock,
du répertoire pour voix seule et, plus
Nicolaï Gedda et Margreet Honig.
Philippe Herreweghe, René Jacobs,
largement, du répertoire pour mezzo
En 1995, après quelques apparitions
Ton Koopman, Helmuth Rilling, Sir
colorature. Ses derniers engagements
sur les scènes des opéras de Francfort
Roger Norrington, Riccardo Chailly,
ont permis de l’entendre dans La
et de Bâle, il a rejoint la troupe de la
Claudio Abbado, Marek Janowski,
Clémence de Titus (Sextus) a l’Opéra
Semperoper de Dresde avec laquelle
Armin Jordan, Ralf Weikert, Yannick
de Chicago, dans La Clémence de
il a interprété les grands rôles de
Nézet-Séguin. Il a tourné au Japon
Titus (Annius) à l’Opéra de Lyon, dans
ténor de Mozart comme Tamino (La
avec la Symphonie n° 9 de Beethoven
Tamerlano (Irene) au Teatro Real de
Flûte enchantée) ou Ferrando (Così fan
(direction Philippe Herreweghe),
Madrid, dans le rôle-titre d’Eliogabalo
tutte), mais aussi une version scénique la Passion selon saint Jean (direction
de Cavalli a Grange Park et dans
des Liebesliederwalzer de Brahms,
Michel Corboz), Le Messie de Haendel
L’Incoronazione di Dario (Statira)
Lindoro dans L’Italienne à Alger,
et le Requiem de Mozart (Nikolaus
de Vivaldi à l’Opéra de Garsington.
Don Ramiro dans La Cenerentola et
Harnoncourt). On a pu l’entendre
Au concert, elle a récemment
Lysandre dans Le Songe d’une nuit
au Konzerthaus de Vienne avec
interprété le rôle-titre de Theodora
d’été. En 1998, Daniel Barenboïm l’a
Adam Fischer (La Création de
en tournée avec le Gabrieli Consort,
invité à l’Opéra de Berlin où il a chanté Haydn), au Royal Festival Hall de
Elijah d’Elgar avec le London
Der hochmütige, gestürzte und wieder
Londres avec Kurt Masur ainsi qu’au
Philharmonic Orchestra et le Songe
erhabene Croesus de Keiser, Ariane à
Concertgebouw d’Amsterdam
d’une nuit d’été de Mendelssohn avec
Naxos, L’Enlèvement au sérail (rôle de
avec Philippe Herreweghe (rôle
l’Orchestre National de France, tous
Belmonte), Così fan tutte, Le Barbier
de l’Évangéliste dans la Passion
deux sous la direction de Kurt Masur,
de Séville (rôle du Comte Almaviva)
selon saint Jean) et Marcus Creed
Dorabella (Così fan tutte en version de
et Le Retour d’Ulysse dans sa patrie à
(Belshazzar). Le ténor collabore
concert) avec Le Cercle de l’Harmonie
Berlin. Il a poursuivi sa collaboration,
régulièrement avec Nikolaus
et Jérémie Rhorer, le Requiem de
en tant qu’invité, avec la Semperoper
Harnoncourt, sous la baguette duquel
Mozart au Théâtre des Champs-
de Dresde dans Wie liegt die Stadt
il s’est produit au Musikverein de
Élysées sous la direction de Jérémie
so wüste de Heinrich Schütz, avant
Vienne, à la Styriarte, à la Philharmonie
Rhorer, avec l’Academy of St. Martin-
de chanter Ferrando au Teatro Carlo
de Munich et au Concertgebouw
in-the-Fields et Carlo Rizzi, et avec
Felice de Gênes, Tamino à l’Opéra
d’Amsterdam. Également réputé pour
l’Orchestre de Chambre des Pays-Bas
de Lille, à La Monnaie de Bruxelles
ses interprétations de lieder, Werner
sous la direction de Yakov Kreizberg,
et à l’Opéra de Paris, Don Ottavio
Güra donne régulièrement des récitals ainsi que la Messe en si mineur de
au Festival d’Innsbruck et à Baden-
dans des salles comme le Wigmore
Bach avec l’Orchestre Symphonique
Baden. Depuis ses débuts, Werner
Hall de Londres, le Concertgebouw
de Montréal et Kent Nagano.
Güra se partage équitablement entre
d’Amsterdam et le Lincoln Center de
Elle a également chanté Le Tricorne
l’opéra et le concert. Il a travaillé
New York tout en participant à des
de Manuel de Falla en concert sous
avec de nombreux orchestres
festivals comme les Schubertiades
la baguette de Kazushi Ono à l’Opéra
européens (Berliner Philharmoniker,
de Barcelone et de Schwarzenberg.
de Lyon, le Stabat Mater de Dvořák
Orchestre du Concertgebouw,
Werner Güra a enregistré des opéras,
avec Accentus et Elijah avec le Gabrieli
London Philharmonic Orchestra,
des oratorios et des récitals.
Consort. Dans le domaine de la
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musique baroque, elle a entre autres
un concert au Festival de Musique
Gazzetta de Rossini (Festival Rossini
interprété le Stabat Mater de Pegolèse Baroque de Lamèque au Canada.
in Wildbad), enregistré pour Naxos.
avec Les Talens Lyriques et Christophe
Judith Gauthier a été soliste dans
Rousset, Il Trionfo del tempo e del
judith Gauthier
la Messe en si de Bach (direction
disinganno avec l’Akademie für
Avant de commencer ses études
Marc Minkowski et Hervé Niquet),
Alte Musik Berlin, Flavio (Teodata)
de chant, Judith Gauthier a étudié
dans la Messe en ut de Mozart et
avec l’Academy of Ancient Music et
le piano, l’analyse, l’orchestration,
Un Requiem allemand de Brahms
Christopher Hogwood, un concert
l’accompagnement et la direction
(direction Bernard Tétu), dans des
avec Jean-Christophe Spinosi et
de chant au Conservatoire de Paris
œuvres de Jacques-Antoine Denoyé
l’Ensemble Matheus. Elle travaille
(CNSMDP), dont elle est diplômée.
et Michel Corrette enregistrées pour
régulièrement avec John Eliot
Elle est lauréate de plusieurs concours Harmonia Mundi, ainsi que dans le
Gardiner et le Monteverdi Choir,
internationaux (Prix Adami au
Magniicat de C. P. E. Bach et le Te
Paul McCreesh et le Gabrieli Consort,
Concours International de Clermont-
Deum de Charpentier (Le Parlement
Emmanuelle Haïm et Le Concert
Ferrand en 2003, Premier Grand
de Musique de Martin Gester).
d’Astrée, Laurence Cummings et
Prix ainsi que Prix SACEM décerné
Récemment, Judith Gauthier a
Christian Curnyn. En récital, elle se
au meilleur interprète d’œuvres
interprété l’Ange dans La Résurrection
produit régulièrement avec le pianiste contemporaines au Concours
de Haendel avec le Combattimento
Roger Vignoles. Tous deux ont gravé
International de la Mélodie Française
Consort d’Amsterdam dirigé par Jan
un récital Schumann, Fauré et Barber
de Toulouse en 2005). Elle a fait ses
Willem de Vriend). Judith Gauthier se
chez Altara Records, à paraître cette
débuts sur scène dans Idoménée
consacre également à la musique du
année. Ils ont récemment donné
de Campra sous la direction de
XXe siècle : Andrea del Sarto de Jean-
un concert au Festival de Delft et
Jean-Claude Malgoire avant d’être
Yves Daniel-Lesur, Leçons de ténèbres
d’autres dates sont prévues dans de
invitée au Théâtre du Châtelet à
de Philippe Fénelon, Te Deum d’Arvo
nombreuses salles en Europe. Parmi
Paris pour chanter Bastienne dans
Pärt, Estampes japonaises de Paul
les engagements récents de Renata
Bastien et Bastienne de Mozart.
Méfano, Le Quatrième Mage de Pierre
Pokupić, mentionnons ses débuts
Elle a depuis travaillé avec de grands
Wissmer, Golgotha de Frank Martin
au Royal Opera House dans le rôle
chefs d’orchestres – Marc Minkowski,
(enregistré pour Harmonia Mundi),
d’Irene (Tamerlano), Cherubino à
Serge Baudo, Peter Eötvös, Gergely
Deux Poèmes de Balmont et Trois
l’Opéra de Washington, le Requiem de
Vajda, Jean-Christophe Spinosi,
Lyriques japonaises d’Igor Stravinski
Mozart avec le City of London Sinfonia Daniel Reuss, Martin Gester, Hervé
avec l’Ensemble 2E2M, As I Crossed
sous la direction de David Hill et de
Niquet, Christopher Franklin, Bernard
a Bridge of Dreams de Peter Eötvös
Sir Roger Norrington, l’Oratorio
Tétu, Federico Maria Sardelli… – et
avec l’Ensemble intercontemporain…
de Noël de Bach en tournée avec
metteurs en scène – Robert Carsen,
Récemment, Judith Gauthier a chanté
l’Ensemble Matheus et Jean-
Laurent Pelly, Thaddeus Strassberger,
Oberto dans Alcina de Haendel
Christophe Spinosi, Le Messie
Emilio Sagi, Benjamin Lazar, Joachim
(Opéra National de Paris, Konzerthaus
à la Grande Canarie avec Paul
Ratke… Elle a chanté Céphise dans
de Vienne et Festival d’Aix-en-
McCreesh, L’Enfance du Christ avec
Alceste de Lully (Théâtre des Champs-
Provence), Fiorilla dans Le Turc en
le Musikkollegium de Winthertur
Élysées), Arcas dans Iphigénie en
Italie de Rossini (Bâle), Hélène dans
et Douglas Boyd, Pulcinella
Aulide de Martín y Soler (Madrid),
Une éducation manquée de Chabrier à
de Stravinski avec l’Orchestre
Fiordiligi dans Così fan tutte (Varsovie), Caen, les Vêpres de Monteverdi, Drolla
Philharmonique de Monte-Carlo
Frasquita dans Carmen (Festival
dans Die Feen de Wagner et Astrée
et Yakov Kreizberg, un récital avec
de Musique de Brême, direction
dans Pastorale de Gérard Pesson au
le Quatuor Dante à Kings Place et
Marc Minkowski), Lisetta dans La
Théâtre du Châtelet, Amour et Clarine
13
dans Platée de Rameau à l’Opéra
dirigera La Flûte enchantée de Mozart
qu’internationaux. L’ensemble
National de Paris ainsi que la Messe
à l’Opéra d’Avignon, Der Freischütz
collabore régulièrement avec des
en ut de Mozart au Mozarteum de
de Weber à l’Opéra de Toulon,
chefs et des orchestres prestigieux
Salzbourg sous la direction de Marc
L’Enfant et les sortilèges de Ravel à
(Pierre Boulez, Jonathan Nott,
Minkowski, un récital Haendel/Vivaldi
Taïwan. Ses activités symphoniques
Christoph Eschenbach, l’Orchestre de
à Vannes et Brest avec L’Ensemble
la conduisent à diriger l’Orchestre de
Paris, l’Ensemble intercontemporain,
Matheus dirigé par Jean-Christophe
l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie,
l’Orchestre de l’Opéra de Rouen/
Spinosi. Ses prochains engagements
l’Ensemble Orchestral de Paris,
Haute- Normandie, le Concerto
la mèneront à l’Opéra de Santiago du
l’Orchestre de Lyon, l’Orchestre
Köln, l’Akademie für alte Musik
Chili (Oberto dans Alcina de Haendel,
Philharmonique de Nice, l’Akademie
Berlin). Il participe également à des
direction Sardelli), à Stuttgart (la
für alte Musik Berlin, l’Orchestra of
productions lyriques, tant dans des
Beauté dans Il Trionfo del tempo e del
the Age of Enlightenment… Ses
créations contemporaines (Perelà,
disinganno de Haendel), à l’Opéra-
nombreux enregistrements sont
l’homme de fumée de Pascal Dusapin
Comique (rôle-titre de Cendrillon de
largement salués par la critique,
et L’Espace dernier de Matthias
Massenet, direction Marc Minkowski)
particulièrement ceux de Poulenc
Pintscher à l’Opéra de Paris) que
et au Théâtre des Champs-Élysées
et de Requiem(s) de Pascal Dusapin.
dans des ouvrages de répertoire
(Inès dans La Favorite de Donizetti).
Elle reçoit également un disque d’or
(Le Barbier de Séville de Gioacchino
en 2008 pour Transcriptions, qui s’est
Rossini au Festival d’Aix-en-Provence).
Laurence Equilbey
vendu à plus de 110 000 exemplaires
L’ensemble est aussi un partenaire
La saison 2009/2010 témoigne de la
dans le monde. Laurence Equilbey
privilégié de la Cité de la musique.
double carrière de Laurence Equilbey,
a étudié la direction à Paris, Vienne,
Il poursuit sa résidence à l’Opéra de
comme chef d’orchestre ainsi qu’à la
Londres et Stockholm, notamment
Rouen/Haute- Normandie, articulée
direction du chœur Accentus. Nous
avec le chef suédois Eric Ericson et le
autour de concerts a cappella ou avec
la retrouvons notamment à la tête du
maestro inlandais Jorma Panula. Elle
orchestre. Accentus est ensemble
Brussels Philharmonic dans Le Paradis
a créé le département supérieur pour
associé à l’Ensemble Orchestral
et la Péri de Schumann et à la tête des
jeunes chanteurs au Conservatoire à
de Paris pour les deux prochaines
orchestres de Cannes, Rouen et de
Rayonnement Régional de Paris, et
saisons. Tous ses enregistrements
l’Ensemble Orchestral de Paris dans
est membre fondateur avec Accentus
discographiques sont largement
des lieder avec orchestre de Schubert, du réseau européen Tenso. Laurence
récompensés par la presse musicale.
ainsi que dans un enregistrement
Equilbey est en résidence avec
Le disque Transcriptions a été nominé
Rachmaninov a cappella paru chez
Accentus à l’Opéra de Rouen/Haute-
aux Grammy Awards 2004 et a obtenu
Naïve. Laurence Equilbey fonde en
Normandie et artiste associée du
un disque d’or en janvier 2008.
1991 le chœur de chambre Accentus,
Grand Théâtre de Provence.
un enregistrement consacré à l’œuvre
reconnu aujourd’hui comme l’un
de Schönberg, en collaboration avec
des ensembles les plus prestigieux
Accentus
l’Ensemble intercontemporain, est
d’Europe. Sur la scène lyrique, elle
Fondé par Laurence Equilbey dans le
paru en mai 2005 et a été récompensé
dirige entre autres Cenerentola de
but d’interpréter les œuvres majeures
en 2006 par un Midem Classical
Rossini au Festival d’Art Lyrique d’Aix-
du répertoire a cappella et de s’investir Award. Son disque consacré aux Sept
en-Provence, Medeamaterial de Pascal dans la création contemporaine,
Dernières Paroles du Christ en croix de
Dusapin notamment au Festival
Joseph Haydn, avec l’Akademie für
Accentus est aujourd’hui un
Musica, Les Tréteaux de Maître Pierre de ensemble professionnel se produisant alte Musik Berlin, est paru en avril
Manuel de Falla à l’Opéra de Rouen et
dans les plus grandes salles de
2006 et est d’ores et déjà considéré
à la Cité de la musique. En 2011, elle
concerts et festivals français ainsi
comme une référence. En janvier
14
2008 est paru en DVD le premier ilm
soutien de la Fondation Orange.
Grégoire Fohet-Duminil
d’Accentus, Transcriptions, réalisé par
Le cercle des mécènes d’Accentus
Pierre Jeannot
Andy Sommer. La parution en mars
accompagne son développement.
Guillaume Perault
2008 de l’enregistrement inédit du
Mécénat Musical Société Générale
Jean-Louis Georgel
Stabat Mater de Dvořák est saluée
est le mécène principal d’Accentus.
Bertrand Bontoux
par les critiques. En octobre 2008 est
Matthieu Heim
paru le disque du Requiem de Fauré
Sopranos
avec les membres de l’Orchestre
Marie Grifet
National de France. Le dernier disque
Marie-Pierre Wattiez
Ensemble Orchestral de Paris
d’Accentus, Strauss a cappella, réalisé
Kristina Vahrenkamp
Depuis sa création en 1978,
en collaboration avec le Chœur de la
Edwige Parat
l’Ensemble Orchestral de Paris
Radio Lettone, est paru en novembre
Claire Henry-Desbois
s’airme comme l’orchestre de
2009. Il a reçu un accueil critique des
Charlotte Plasse
chambre de référence en France.
plus élogieux avec notamment un
Céline Boucard
La forme originale de ses concerts,
Jean-Baptiste Alcoufe
Choc de Classica et les ff de Télérama. Anne-Marie Jacquin
ses lectures « chambristes » des
Accentus enregistre en exclusivité
Geneviève Boulestreau
œuvres, son travail de
pour naïve. Salué par la critique
Patricia Rondet
décloisonnement des répertoires et
dès son premier enregistrement,
des lieux en font une formation unique
Accentus reçoit en 1995 le Prix
Altos
à Paris. Ces choix d’interprétation sont
Liliane-Bettencourt décerné par
Violaine Lucas
renforcés par les couleurs particulières
l’Académie des Beaux-Arts. Accentus
Florence Barreau
que l’orchestre donne à ses saisons,
a reçu le Grand Prix Radio Classique
Valérie Rio
notamment à travers le répertoire
de la Découverte en 2001 et a été
Isabelle Dupuis-Pardoel
vocal. Après avoir été sous la direction
consacré « ensemble de l’année »
Anne Gotkovsky
musicale de Jean-Pierre Wallez, Armin
par les Victoires de la Musique
Marie-Georges Monet
Jordan, Jean-Jacques Kantorow et
classique en 2002, en 2005 et en 2008. Arnaud Rafarin
John Nelson, qui en est l’actuel
Accentus est le premier utilisateur
directeur musical honoraire,
Benjamin Clee
du diapason électronique « e-tuner ».
l’Ensemble Orchestral de Paris
Accentus est aidé par la direction
Ténors
s’entoure aujourd’hui d’artistes
régionale des Afaires culturelles
Amine Hadef
associés partageant son engagement
d’Île-de-France, ministère de la
Éric Rafard
et sa vision « chambriste » du
Culture et de la Communication.
Arnaud Le Du
répertoire : Joseph Swensen, premier
Accentus est en résidence à l’Opéra
Stéphane Bagiau
chef invité et conseiller artistique ;
de Rouen/Haute-Normandie. Il est
Nicolas Kern
Accentus et Laurence Equilbey, pour
subventionné par la Ville de Paris,
Andrew Bennett
un compagnonnage sur le répertoire
la région Île-de-France, et reçoit
Romain Champion
avec voix ; Deborah Nemtanu, violon
également le soutien de la Sacem.
Pascal Pidault
solo super soliste et Nicolas Bacri,
Accentus est membre du réseau
Maciej Kotlarski
compositeur associé. L’Ensemble
européen Tenso et de la FEVIS
Samuel Husser
Orchestral de Paris collabore ainsi avec
(Fédération des Ensembles Vocaux
les plus grands artistes : Heinrich Schif,
et Instrumentaux Spécialisés).
Basses
Louis Langrée, Maxim Vengerov, Frans
Accentus est équipé de diapasons
Pierre Corbel
Brüggen, Masaaki Suzuki, Thomas
électroniques « e-tuner » grâce au
Nicolas Rouault
Zehetmair, Boris Berezovsky, Douglas
15
Boyd, Brigitte Engerer, Patricia
ainsi des actions culturelles et
Violoncelles
Kopatchinskaja, Jefrey Kahane, Sir
pédagogiques, et met en place des
Guillaume Paoletti (violoncelle solo)
Roger Norrington, Paul McCreesh,
mini-résidences dans certains quartiers Étienne Cardoze
Stephen Kovacevich ou Vadim Repin,
parisiens (les XXe, XVe, XVIIIe et XIe
Benoît Grenet
pour n’en citer que quelques-uns. Au-
arrondissements). Il encourage
Livia Stanese
delà de sa saison parisienne au Théâtre également l’insertion professionnelle
Sarah Veilhan
des Champs-Élysées et à la cathédrale
et la formation, avec un nouveau
Notre-Dame-de-Paris, de concerts ou
projet d’Académie de direction
Contrebasses
d’opéras à la Cité de la musique, à la
d’orchestre et par le renouvellement
Eckhard Rudolph (contrebasse solo)
Salle Pleyel ou au Théâtre du Châtelet,
du partenariat avec le Conservatoire à
NN
l’Ensemble Orchestral étend son
rayonnement régional de Paris.
NN
rayonnement en France et à l’étranger : L’Ensemble Orchestral de Paris reçoit les
tournées au Japon, en Espagne, en
soutiens de la Ville de Paris, du ministère Flûtes
Amérique du Sud ; concerts à Lucerne,
de la Culture et des mécènes de
Marina Chamot-Leguay (lûte solo)
Londres ou Bratislava ; participations à
l’association Crescendo.
Bernard Chapron (second soliste)
de grands festivals (Schleswig-Holstein,
Folles Journées, Saint-Denis, La Roque- Violon solo super soliste
Hautbois
d’Anthéron, etc.). Au cours des dix
Daniel Arrignon (hautbois solo)
Deborah Nemtanu
dernières années, l’Ensemble Orchestral
Michel Giboureau (second soliste)
de Paris s’est fait remarquer avec plus
Violons
d’une vingtaine d’enregistrements
Philip Bride (premier violon solo)
mettant en valeur les répertoires
Franck Della Valle (premier violon solo) Richard Vieille (clarinette solo)
vocaux, d’oratorio, d’orchestre de
Michel Guyot (chef d’attaque)
chambre et la musique d’aujourd’hui.
Pascale Blandeyrac
Clarinettes
Florent Pujuila (second soliste)
En témoignent notamment les DVD de Jean-Claude Bouveresse
Bassons
la Messe en si de Bach à la cathédrale
Hubert Chachereau
Fany Maselli (basson solo)
Notre-Dame-de-Paris et de l’intégrale
Philippe Coutelen
Henri Roman (second soliste)
des concertos pour piano de
Marc Duprez
Beethoven avec François-René
Sylvie Dusseau
Cors
Duchâble, à l’Opéra Royal de Versailles ; Hélène Lequeux-Duchesne
Daniel Catalanotti (cor solo)
les CD de l’intégrale des symphonies
Gérard Maître
Gilles Bertocchi (second soliste)
de Beethoven dirigées par John
Mirana Tutuianu
Nelson, les concertos pour piano de
Howard Yang
Trompettes
Saint-Saëns avec Brigitte Engerer ou
NN
Jean-Michel Ricquebourg
les concertos pour piano de Chopin
NN
(trompette solo)
avec Boris Berezovsky. Parallèlement à
NN (second soliste)
ces activités, l’Ensemble Orchestral de
Altos
Paris porte une attention toute
Serge Soulard (alto solo)
Timbales
particulière à l’engagement citoyen ;
Sabine Bouthinon
Nathalie Gantiez (timbales solo)
avec la volonté de se tourner vers les
Bernard Calmel
publics empêchés, il souhaite inscrire
Philippe Dussol
une part de ses activités sur les
Yaël Senamaud
territoires de la ville de Paris. Il propose Joël Soultanian
Concert enregistré par France Musique
16
Et aussi…
> cOncERTS
> SALLE PLEYEL
> MÉDIATHÈQuE
SAMEDI 29 MAI, 20H
MARDI 1er juIn, 20H
En écho à ce concert, nous vous
proposons…
Gioacchino Rossini
Ouverture de l’Italienne à Alger
Felix Mendelssohn
Concerto pour violon
Gioacchino Rossini
Variations pour instruments obligés
Franz Schubert
Symphonie n° 5
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Eugène Onéguine
jEuDI 23 SEPTEMBRE, 20H
Georg Friedrich Haendel
Le Messie
The Sixteen
Orchestra of The Sixteen
Harry Christophers, direction
Rosemary Joshua, soprano
Catherine Wyn-Rogers, mezzo-soprano
James Gilchrist, ténor
david Wilson-Johnson, basse
SAMEDI 25 SEPTEMBRE, 20H
Richard Wagner
Lohengrin (extraits)
Siegfried (extraits)
La Walkyrie (extraits)
La Crépuscule des dieux (extraits)
Parsifal (extraits)
Alexandre Scriabine
Poème de l’extase
Brussels Philharmonic
Michel Tabachnik, direction
Torsten Kerl, ténor
Pour tout savoir sur la
programmation 2010/2011,
demandez la brochure à l’accueil et
abonnez-vous dès maintenant !
LunDI 7 juIn, 20H
Robert Schumann
Genoveva
Orchestre National de Lyon
Chœur de l’Orchestre de Paris
Jun Märkl, direction
didier Bouture, Geofroy Jourdain,
chefs de chœur
Anne Schwanewilms, Genoveva
Matthias Goerne, Siegfried
Matthias Klink, Golo
Birgit Remmert, Margarethe
> MuSÉE
15 MAI La nuit des musées
Exposition Chopin à Paris,
l’atelier du compositeur
Ouverture exceptionnelle
de 19h30 à minuit
9 MAI, DE 14h30 À 17h30
CONCERT-PROMENAdE
Terres et déserts
À la découverte des déserts d’Afrique
et d’Amérique ainsi que les steppes
d’Asie centrale grâce à la musique et
aux contes. Avec un atelier autour des
instruments du monde pour les 7/14
ans et leur famille.
… d’écouter un extrait dans les
« Concerts » :
Gesang der Geister über den Wassern
de Franz Schubert par le Monteverdi
Choir, l’Orchestre Révolutionnaire
et Romantique, John Eliot Gardiner
(direction) enregistré à la Cité de la
musique en 2007 • Die Zauberharfe
(ouverture de Rosamunde) de Franz
Schubert par l’Orchestre National du
Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev
(direction) enregistré à la Cité de la
musique en 2008
… de regarder un extrait vidéo dans
les « Concerts » :
Lieder de Franz Schubert orchestrés
par johannes Brahms, Max Reger,
Arnold Schönberg et Anton Webern
par Thomas Quasthof (baryton), le
Chamber Orchestra of Europe, Claudio
Abbado (direction) enregistré à la Cité
de la musique en mai 2002
(Les concerts sont accessibles dans
leur intégralité à la Médiathèque.)
… de regarder dans les « dossiers
pédagogiques » :
Le romantisme : Schubert dans les
« Repères musicologiques » • Laurence
Equilbey dans les « Entretiens ilmés »
À la médiathèque
… d’écouter avec la partition :
Nacht und Traüme de Franz Schubert
(transcription Franck Krawczyk) par
Accentus, Laurence Equilbey (direction)
… de lire :
Aspects du lied romantique allemand
de Serge Gut • Schubert de Marcel
Schneider
… de regarder :
Accentus a cappella de Michel Follin
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Géraldine Bussy et Caroline Déodat
Imprimeur FOT | Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252
Chamber Orchestra of Europe
Iván Fischer, direction
Julia Fischer, violon
Orchestre National du Capitole
de Toulouse
Chœur du Capitole de Toulouse
Tugan Sokhiev, direction
Anatoly Galaov, mise en espace
Garry Magee, Onéguine
Gelena Gaskarova, Tatyana
daniil Shtoda, Lensky
Anna Kiknadze, Olga
Anna Markarova, Madame Larine
Elena Sommer, Filippevna
Mikhaïl Kolelishvili, Grémine
Eduard Tsanga, Zaretski / Le Capitaine
François Piolino, Monsieur Triquet
Sur le site Internet http://
mediatheque.cite-musique.fr