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#4/2013
Article: À vos haches!
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À vos haches!
L’homme et le bois: un duo gagnant depuis l’aube de l’humanité. Couper ou scier du
bois, faire du feu, construire un abri, autant d’activités qui nous ramènent aux sources
et produisent une bonne dose d’hormone du bonheur.
Au commencement était le bois. Rien n’est plus étroitement et intimement lié au développement de l’humanité
que cette matière première renouvelable tirée des arbres et des buissons. Le feu, les armes, les outils, les
maisons, les chariots et les carrosses: depuis toujours, le bois a été tout à la fois un combustible essentiel et un
matériau de construction vital, moteur de progrès et d’évolution de la civilisation. Il est également le substrat idéal
pour le mythe de l’homme, «couronnement de la création».
Une analyse plus fouillée s’impose. Ce qu’a fait notamment le romancier norvégien Lars Mytting avec son bestseller «L’homme et le bois» (cette page Web est disponible uniquement en allemand). Pour lui, le bois va jusqu’à
exprimer la personnalité de chaque homme. Comme le révèlent certains passages du livre tels que «Pile de bois à
moitié faite, bûches au sol égal instable, paresseux, ivrogne» ou «Pas de bon mari sans pile de bois».
Le sommet de l’affirmation de soi
Pour Mytting, les vrais hommes sont faits d’un bon bois s’ils se fient à leurs instincts ancestraux durant le cycle
annuel: l’hiver, on lutte avec les arbres dans la forêt enneigée, au printemps, on coupe allègrement du bois, l’été,
on empile ses bûches et, en fin d’année, on le brûle pour se chauffer. Difficile d’imaginer plus bel exercice
d’affirmation de soi, de maintien en forme et de méditation. Le «Tages-Anzeiger» voit dans «L’homme et le bois»
de Mytting un guide de vie idéal, «pas pour les mauviettes et les bûcherons à la petite semaine mais pour les
spécialistes et les hommes faits du meilleur bois». Bien travaillé et allumé, le bois serait «une haute école de
développement de soi et de convivialité mais aussi le roi des énergies renouvelables».
Si vous n’avez jamais ressenti les choses de cette manière, allez donc assister à une compétition de
bûcheronnage sportif. Dans le championnat suisse des «Stihl Timbersports Series», le but est de couper ou de
scier du bois en un temps record. Les acteurs? De grands gaillards armés de bras dignes des concours de
Monsieur Univers.
Une coupe sensationnelle
Christophe Geissler, un Aiglois surnommé «Le Gäss», est l’un de ces grands musclés. Il est bûcheron sportif
depuis 1997. Ce forestier et bûcheron a fait de son métier un sport à part entière. Six fois champion de Suisse – il a
de nouveau obtenu le titre à Berne en juin dernier – il a décroché en 2015 une médaille d’argent aux
championnats du monde de Poznan, en Pologne, grâce à une coupe sensationnelle à la tronçonneuse de
compétition 80 ch («Hot Saw») et fera une fois encore partie des grands favoris aux championnats du monde 2016,
qui auront lieu à la mi-novembre à Stuttgart.
Mais le fendage du bois n’est pas uniquement affaire de professionnels. Ces dernières années, de plus en plus de
particuliers font leur propre bois. Pour «pratiquer» dans la nature, il faut simplement être correctement équipé: un
pantalon anti-coupure, un casque, surtout si l’on travaille à la tronçonneuse, des lunettes de protection, des bottes
de sécurité et de bons gants sont une absolue nécessité, pour un budget total d’environ 400 à 500 CHF.
Sacré débit
https://nummersicher.ch/fr/pdf/a-vos-haches-de.pdf
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Quand les bûcherons s’affrontent aux championnats du monde, il ne reste que du petit bois:
(Cette vidéo n’existe qu’en anglais)
Quand la hache devient porteuse d’image
Pour s’offrir un matériel professionnel haut de gamme, il faut aller davantage à la poche. Un fabricant de haches
haut de gamme tel qu’Ochsenkopf, la forge suédoise culte Gränsfors Bruks, la marque japonaise de haches
professionnelles Makiwari Ono et le célèbre fabricant américain Best Made font battre le cœur des inconditionnels
du bûcheronnage autant que Mercedes, Audi, Ferrari, Jaguar et Tesla font vibrer les passionnés d’automobiles. Il
n’y a pas de mal à se faire plaisir.
Et contrairement aux voitures, la hache et la scie ne sont pas seulement des vecteurs d’image. Elles vous gardent
également en forme. En tirant des troncs jusqu’au billot, vous perdez jusqu’à 1000 calories par heure et le
fendage vous en brûle encore environ 450 de plus. Cela représente une bonne heure de jogging, sauf que c’est
beaucoup plus cool.
Rien que du petit bois
C’est en 1870, dans les forêts de Tasmanie, que des travailleurs forestiers ont créé le bûcheronnage
sportif. La discipline a alors gagné les États-Unis, avant d’être professionnalisée par le fabricant d’outils
à moteur Stihl, organisateur des championnats de Suisse depuis 2003.
Les «Stihl Timbersports Series» comportent différentes disciplines: «Underhand Chop», «Standing Block
Chop», «Stihl Stock Saw», «Single Buck», «Springboard» et «Hot Saw». Ces six disciplines tournent
toutes autour du bûcheron, de son usage de l’outil (hache ou scie) et du bois, comme il se doit, dont, à
la fin, il ne reste toujours que du petit bois.
Dans la discipline «Hot Saw», les concurrents utilisent des tronçonneuses à moteur hyperpuissantes,
pesant dans les 27 kg. Le but est de scier le plus rapidement possible, hors d’un tronc, trois tranches de
bois d’une épaisseur définie.
Du bois qui a une âme
«Du bois qui a une histoire», c’est la tendance du moment. Le bon vieux bois massif retrouve
aujourd’hui le chemin de notre quotidien. Le mérite en revient à des passionnés du bois tels qu’Ulf
Lange. Né en Allemagne, il a résolument opté pour le «mobilier qui a une âme» en créant sa
manufacture Lumnezia-Design (cette page Web est disponible uniquement en allemand) à St-Moritz,
sa nouvelle patrie d’élection. Le mobilier qui y est réalisé à la main a véritablement une histoire. Les
pièces fabriquées à partir de bois ancien issu de vieilles granges, d’ateliers ou de fermes racontent le
passé à travers leur nouvelle fonction de table, de banc, de chaise ou de lit et donnent une «âme» au
présent.
Christophe Geissler ( http://www.stihl-timbersports.ch/geissler-christophe.aspx ) (cette page Web est disponible
https://nummersicher.ch/fr/pdf/a-vos-haches-de.pdf
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uniquement en allemand), 42 ans, d’Aigle, dans le canton de Vaud, est forestier et bûcheron sportif. Six fois
champion de Suisse (2009, 2011, 2012, 2014, 2015 et 2016), il fait partie des favoris des prochains championnats
du monde, qui se dérouleront à Stuttgart en novembre. Il n’en reste pas moins modeste: «Il faut que je m’entraîne
à fond maintenant. Mon objectif est de me classer dans le top 6.»
https://nummersicher.ch/fr/pdf/a-vos-haches-de.pdf
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