Les chrétiens, des monothéistes trinitaires

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Les chrétiens, des monothéistes trinitaires
LES CHRETIENS : DES MONOTHEISTES TRINITAIRES
LES CHRETIENS SONT MONOTHEISTES :
« NOUS CROYONS EN UN SEUL DIEU ».
La foi au Dieu unique, dont se réclament ceux qui aujourd’hui se disent fils d’Abraham,
juifs, chrétiens et musulmans, n’est pas d’abord une opinion, une croyance, mais un art
de vivre, dont l’originalité a nécessairement des incidences sociales.
J N Bezançon, Dieu n’est pas solitaire, p 96.
Si nous lisons l’histoire du Peuple de la Première Alliance, nous voyons le long combat
contre l’idolâtrie :
Depuis la sortie d’Egypte, Dieu s’est révélé comme le Libérateur et appelle son Peuple
à ne pas avoir d’autre dieu :
Je suis le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison de servitude ;tu
n’auras pas d’autre dieu devant moi
Ex 20,2-3
Pourtant, le Peuple se construit un veau d’or
(Ex 32,1-10)
Les cultes des idoles s’installent
(1R 16,29-34.)
A tel point qu’un Psaume raconte l’histoire du Peuple, comme celle d’une longue
infidélité face à la fidélité de Dieu (Ps 105).
Tout le travail et la parole des prophètes sera de maintenir vivante la mémoire de
l’Alliance avec le Dieu unique en dénonçant l’adultère du Peuple : Osée 2,4-25.
La séduction des faux dieux est permanente.
Mais la foi d’Israël devient au fil du temps un OUI EXCLUSIF à Dieu unique et un
refus de toutes les idoles qui tentent d’asservir l’homme. Rien n’est dieu et nul ne peut
prendre sa place.
Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est UN. Dt 6,4-5
C’est dans cette même perspective que les premiers chrétiens se feront traiter d’athées
car ils refuseront le culte de la divinité de Rome et des Empereurs.
Ainsi le monothéisme est contestation de tout ce qui veut être absolu, c’est un
engagement pour l’unique nécessaire :
Le monothéisme est athéisme fondamental : les dieux que se donne l’homme ne sont
rien et rien n’est dieu…se le redire est libération…le monothéisme est un art de
vivre.
J N Bezançon, Dieu n’est pas solitaire, p 98.
Quelles sont les idoles de notre époque ?
Est-ce que un ‘oui’ à Dieu a marqué ma vie ?
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C’est cet art de vivre que Jésus a pleinement vécu : libre dans ses relations, libre dans
ses attaches familiales, libre dans son appel des disciples, libre dans sa manière de
manger et de boire, libre face au sabbat, libre face au Temple, libre face aux exclus,
malades, prostituées, démons,... libre face à Pilate, libre face à la mort, libre…car
passionné du seul Dieu.
C’est ce monothéisme que vivent les disciples de Jésus.
Il est subversif et libérateur : rien n’est divin, rien n’est absolu.
Ni l’argent, ni le pouvoir, ni la réussite, ni la famille, ni la nation, ni la religion,…
Le monothéisme dénonce les idoles que l’homme fabrique pour asservir et dominer
l’homme.
Le dialogue inter religieux entre tenants du monothéisme devrait leur
permettre de croire suffisamment à la foi et à la bonne foi des uns et des autres pour
qu’ils puissent mieux mettre en valeur ce qui leur est commun.
Si, en effet, croire que Dieu seul est Dieu, c’est d’abord refuser de diviniser quoi que ce
soit, si, plus encore qu’une opinion religieuse, c’est un combat mené dans les choix
concrets de l’existence, ,les monothéistes pourraient au moins s’entendre, dans une
sorte de front commun, pour se mobiliser contre tous les faux absolus. Paradoxalement,
ce front du refus pourrait être profondément libérateur……..
Là où le monothéisme est subversif et libérateur….c’est qu’il nie tous les faux absolus,
…c’est qu’il dit que l’homme est libre de toute inféodation….
Quand sont en jeu le respect de la vie et de la dignité humaine, l’accueil de l’étranger,
ou le refus de la torture, il serait important de rappeler et de dire ensemble que rien, ni
l’Etat, ni la nation, ni la race, ni le progrès, ni la lutte des classes, ni la sécurité, ne
peut être érigé en absolu. En faisant bien attention que les religions ne s’instituent pas
elles-mêmes en absolus et en juges universels, comme elles l’ont fait trop souvent, il
pourrait y avoir là une sorte de mission de vigilance prophétique : à la suite des grands
prophètes de la Bible, dénoncer vigoureusement les idoles que l’homme se fabrique
constamment pour mieux dominer son semblable.
J N Bezançon, p110-111.
Détectez-vous des cas où nous pouvons nous servir de Dieu
ou de la religion ?
Quelles valeurs communes les religions monothéistes
partagent-elles ?
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LES CHRETIENS SONT MONOTHEISTES TRINITAIRES :
« NOUS CROYONS EN UN SEUL DIEU LE PERE
NOUS CROYONS EN UN SEUL SEIGNEUR JESUS CHRIST, SON FILS
NOUS CROYONS EN L’ESPRIT SAINT QUI EST SEIGNEUR ».
Le Baptême nous fait recevoir et porter le ‘Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit’.
La Prière Eucharistique s’adresse au Père, par le Fils, dans l’Esprit.
Le Notre Père nous fait parler au Père, avec les paroles du Fils, investis de son Esprit.
Le Signe de la Croix nous fait redire les paroles du Baptême.
Le Symbole de la Foi est trinitaire.
La vie chrétienne est placée sous le regard de la Trinité.
L’Evangile nous montre Jésus affirmant que son origine, la source de sa mission et
aussi son terme (Jn 16,28) est Celui qu’il appelle ‘Mon Père’ (Jn 20,17).
C’est sa volonté qu’il fait ; il accomplit l’œuvre du Père (Jn 4,34).
Au cours de sa vie il se retire parfois pour le prier et affirme être un avec lui (Jn 10,30).
Le Nouveau Testament met aussi Jésus en relation avec l’Esprit : sa naissance (Lc 1),
son baptême et sa mission (Lc 3-4), sa mort (He 9,14) et sa résurrection (Rm 8,11)… se
passent sous l’action de l’Esprit. Il est Celui sur qui vient et repose l’Esprit et qui
promet ce même Esprit à ses disciples (Lc 24,49).
Pour les Chrétiens, le Père est toute divinité en tant que source qui se répand
le Fils
est toute divinité en tant que réception et médiation
le Saint Esprit est toute divinité en tant que communication et don..
UN, dans cette distinction qui est la condition de l’amour
UN, dans l’amour qui n’est pas confusion.
Dieu n’est pas solitaire !
Dans la Trinité, l’unité de la nature divine non seulement respecte mais suppose et
promeut la distinction des personnes. Jésus ne se prend pas pour Dieu le Père, il ne
s’identifie pas à l’Esprit….là, les Chrétiens pourraient découvrir que la Trinité n’est
pas une doctrine abstraite, compliquée voire superflue, mais bien au contraire une
référence vitale pour notre vie en Eglise et plus largement pour toute vie sociale : à
l’image de la Trinité, dans l’unité à laquelle nous sommes appelés, l’Esprit nous
apprend à ne plus avoir peur du pluriel.
J N Bezançon, p 133
Le mystère de la Trinité peut-il nous aider à mieux vivre
nos relations ?
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Alors la Révélation de Dieu Trinité
Ne sera pas vaine curiosité ou exotisme théologique
Mais lumière sur nous-mêmes et notre vocation.
La confession trinitaire est récapitulation et somme de l’ensemble du mystère
chrétien du Salut….ce n’est pas pour rien qu’elle se dit dans le processus qui
introduit à l’existence chrétienne : le baptême …. Ainsi le devenir chrétien et l’être
chrétien sont liés inconditionnellement à la confession trinitaire.
W Kasper, Le Dieu des Chrétiens p 338.
Comment Dieu-Trinité éclaire-t-il et guide-t-il notre vie ?
C’est un art de vivre qui a des incidences sociales.
En Jn 17 l’unité en Dieu est le modèle et le fondement de l’unité de l’Eglise et
celle ci est à son tour sacrement, c’est à dire le signe et l’instrument de l’unité du
monde (v 23)…pas une unité figée, monolithique, uniformiste et tyrannique…qui
serait pauvreté…
L’unité divine est plénitude voire surabondance…
La doctrine de la Trinité est la fin d’une certaine théologie politique qui sert à
sanctionner des rapports politiques dans lesquels un seul ou un groupe essaient
d’imposer aux autres leurs conceptions de l’unité et de l’ordre. Elle inspire un ordre
dans lequel l’unité se construit du fait que tous partagent ce qui leur est propre et en
font quelque chose de commun…
Une spiritualité de ce type est contemplative…active et séculière…service dans le
monde et pour le monde…communautaire et ecclésiale. Elle vit de la coexistence…et
du service désintéressé.
W Kasper, p 443-444.
Quelles incidences a cet art de vivre sur nos choix, nos actes,
notre manière d’être chrétien ?
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