Actualité - Accueil lecodef

Transcription

Actualité - Accueil lecodef
Le Collectif 37 Notre Santé en Danger poursuit un travail d'information et de mobilisation
contre les scandales de l'industrie pharmaceutique. Après une soirée débat en mars avec le
délégué syndical CGT de Sanofi, nous avons organisé le 28 octobre dernier, en collaboration
avec les cinémas Studio de Tours, une projection, en avant-première du film : "La Fille de
Brest ” d' Emmanuelle BERCOT. A cette occasion, le Collectif a invité Irène FRACHON,
lanceuse d'alerte, dont le film raconte le combat contre les laboratoires SERVIER et leur
« blockbuster » le MEDIATOR. Au cours d’un vrai thriller, on assiste à la prise de conscience de
cette pneumologue du CHU de Brest, qui découvrant le danger mortel qu'est ce pseudo anti
diabétique,(remboursé à 100% par la sécurité sociale), va s'engager dans une bataille qui
aboutira, malgré la toute-puissance de l’ industrie pharmaceutique et ses liens d’intérêt avec
l'agence du médicament, à l’interdiction de vente du Médiator en 2009, qui aura quand même
fait environ 2000 morts en France.
Cette soirée débat à fait salle comble,(245 places), une partie importante des spectateurs était
des étudiants en médecine, ce qui a ravi Irène FRACHON, consciente de l’importance que la
nouvelle génération de médecin défende l’indépendance de leurs études vis-à-vis de l’industrie
pharmaceutique. Un médecin membre du FORMINDEP ( association pour une formation et une
information médicale indépendantes de l’industrie pharmaceutique)était également présent.
Par contre, il faut noter que le service communication du CHRU de Tours, qui avait été sollicité
par les Studio et par le Collectif, n’a pas répercuté en interne, l’information annonçant cet
événement…
Irène Frachon poursuit aujourd'hui sa bataille pour la reconnaissance et l'indemnisation des
victimes, qui ont vu leurs vies brisées, ont perdu leur santé, leur travail, leur logement, et sont
méprisés par SERVIER, qui avec l’aide de ses cabinets d’avocats, fait trainer et humilie les
victimes, qui meurent sans avoir obtenu réparation.
Dans la vie comme à l'écran, Irène Frachon ne lâche rien : face à tous les frileux qui ne veulent
pas se mouiller, englués dans leurs petits intérêts personnels, elle fait le choix de l’intérêt des
patients, et plonge dans la bagarre, comme le symbolise la scène d'ouverture et la scène finale,
où l'on voit Sidse Babett KNUDSEN, (l'excellente actrice de la série « BORGEN »), nager seule
dans un océan froid et hostile, et réussir.
Car avoir réussi à obtenir le retrait du Médiator n'est pas rien, même si bien du chemin reste à
parcourir , Irène Frachon , en sortant du cadre qu'on voulait lui imposer, desserre l'étau, et
nous montre le chemin : David peut faire vaciller Goliath. C’est pourquoi il faut
absolument voir « La Fille de Brest », qui sort en salle le 25 novembre.
Ci-dessous article de la Nouvelle République
Actualité
Santé
Indre-et-Loire - Santé
Irène Frachon, intraitable lanceuse d'alerte
30/10/2016 05:40
réagir(1)
Irène Frachon (à droite) avec Marie-Pierre Martin, du Collectif Santé 37, et Hugues Delhommais
qui ont accueilli la pneumologue aux Studio.
La pneumologue qui a été la première à dénoncer les dangers du Médiator était vendredi soir aux
Studio, à Tours, pour débattre avec le public après la projection du film “ La fille de Brest ”.
Même pas peur, Irène ! Voilà, en résumé, le parcours de cette pneumologue brestoise qui, en
2009, dénonça la dangerosité du Mediator mis en vente par les Laboratoires Servier et utilisé par
plus de 300.000 patients (ceux répertoriés à l'époque) comme antidiabétique mais aussi coupefaim.
Courageusement, méticuleusement, Irène Frachon prouva que ce médicament provoquait des
valvulopathies qui mettaient en danger de mort les patients.
Le film qu'elle venait présenter vendredi soir au Studio retrace ces années de combat. Combat
qui est loin d'être terminé…
« La fille de Brest », réalisée par Emmanuelle Bercot (elle-même fille de chirurgien cardiologue)
réussit, avec réalisme mais aussi une intense émotion, à convaincre du bien-fondé de la lutte de
cette lanceuse d'alerte.
Le 11 octobre 2011, la pneumologue reçut d'ailleurs le prix Éthique catégorie Lanceur d'alerte
citoyen, lors des prix Éthiques et Casseroles 2011 de l'association ANTICOR.
Sa spontanéité, sa force de conviction, sa colère étayée par un vocabulaire fleuri se sont révélées
lors de l'échange avec le public. Beaucoup de jeunes étudiants en médecine sont venus chercher,
auprès de la spécialiste, un peu de soutien, comme Éloïse, élève de 3e année : « Nous avons
formé une association, Les Carabins de Tours et sommes décidés à rester clairvoyants sur les
rapports entre labos et médecins. Trop peu d'heures de cours sont données sur les techniques des
labos pharmaceutiques et leurs démarches. »
C'est d'ailleurs cette asso, ainsi que le Collectif Santé 37, qui organisait la soirée vendredi.
Grâce à Irène Frachon, le Mediator a été retiré de la vente en 2009 mais la pneumologue
brestoise ne manque pas de rappeler que « sept ans de lutte n'ont pas permis d'indemniser les
milliers de victimes encore en vie ».
Sans oublier plus de 500 morts déjà recensés en 2010 « qui coûteront moins cher à Servier ».
Le combat continue
Aujourd'hui encore, l'affaire du Médiator mobilise Irène Frachon au quotidien. « Les gens que la
maladie handicape n'ont plus d'appartement, plus de revenus, Ils sont menacés d'expulsion. Ça
me sidère ! »
Depuis 2009, trente personnes ont été mises en examen dans l'affaire du Médiator : responsables
du labo, Agence du médicament, experts, tous rémunérés par Servier. « Le labo se paye les
meilleurs avocats qui repoussent le procès. Je n'en connais pas l'épilogue », se lamente la
pneumologue qui n'en finit pas de dénoncer « une affaire pitoyable ».
Correspondante NR : Marie Gosselin
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-etLoire/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2016/10/30/Irene-Frachon-intraitable-lanceuse-d-alerte2886453

Documents pareils