exposition "insectes, entre art et science"

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exposition "insectes, entre art et science"
EXPOSITION "INSECTES, ENTRE ART ET SCIENCE"
1 – Présentation
Nous en connaissons environ un million d'espèces et les estimations des entomologistes
laissent à penser qu'il en reste, au moins, encore un autre million à découvrir …. Ils
constituent le groupe d'êtres vivants numériquement le plus important de notre planète,
environ les quatre cinquièmes des espèces animales décrites à ce jour. Ils occupent presque
tous les types d'habitats connus en dehors des régions polaires et des profondeurs des mers.
Leurs origines sont forts lointaines, par exemple plus de 360 millions d'années pour certains
Collemboles …..
Mais ils sont aussi à l'origine d'émerveillements, de curiosités, de peurs ou de phobies : ce
sont “les bestioles“, qui pour certains d'entre nous deviennent sources de réflexion et
d'inspiration.
Création du Pavillon des Sciences, cette exposition sur le thème de l'entomologie permet de
découvrir la science entomologique, ainsi que quelques unes de ses applications, tout en
révélant le cheminement et les oeuvres d'artistes contemporains s'inspirant du vaste monde
des insectes.
Elle répond à une sollicitation de Simon Messagier, “entomartiste“, vivant et travaillant dans
le Pays de Montbéliard, qui a offert au Pavillon des sciences une possibilité rare : celle de
remplir sa mission d'alphabétisation et de découverte scientifique en permettant à un large
public d'observer des insectes “uniques“, exceptionnels, précieux…, ainsi que d'approcher le
cheminement créatif d'artistes liant art et science.
L'exposition se structure suivant deux axes de découverte :
celui de notions scientifiques et d'applications techniques, reposant sur la
présentation d'une “collection“ unique de plus de 2.000 insectes, dont certains
constituent des raretés entomologiques, mis à notre disposition par six
entomologistes, chacun d'eux étant spécialiste de familles ou d'espèces
différentes (Lydie et Patrick Arnaud, Dominique Fleurent, Simon Messagier,
Thierry Porion, Jean-Claude Weiss,) ;
celui du cheminement artistique, offrant au public, d'une part, la découverte
d'une recherche artistique particulière de Simon Messagier reposant sur une
aberration chromatique portée par les ailes d'un papillon (Ornithoptera
victoriae epiphanèse), et d'autre part, la présentation d'œuvres de 24 artistes
contemporains ayant pour “sources“ le monde des insectes (Philippe Badoz,
Christine Boileau, Pierre Bongiovanni, Anne Gauffroy, Gilles Gervais,
François Gilson, Benoît Holiger, Francette Messagier, Simon Messagier, Jean
Racamier, Romuald Samis, Thierry Schley, Lola Semonin, Sondie Sexe, Petra
Werlé, Denise Degert, David Rambaud, Emmanuel Gogneau, Mylène
Peyreton, Philippe Racamier, Peter Keene, Piet.sO, Claude Acquart, Yahyà
Zarée) environnées de poèmes de Zéno Bianu et de réflexions de spécialistes
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d'arts et d'entomologie (Yves Cambefort, Roger Paul Dechambre, Gilbert
Lachaume et Luis Ucciani, Françis Roy, Christophe Cousin, Jocelyne Flesch,
Michel Butor, Pierre Larock, Kenneth White).
2 – Quelques éléments de contenu
A) Généralités
. L'entomologie est la branche des sciences naturelles qui a pour objet l'étude des insectes.
. Les insectes, a eux seuls, constituent environ 80% de la faune terrestre.
. La vie sur Terre est apparue il y a environ 3,8 milliards d'années.
. Actuellement, le plus ancien fossile d'insecte retrouvé date d'environ 400 millions d'années.
. Les plus anciennes trace du genre humain apparaissent il y a seulement 2 millions d'années.
. Les insectes appartiennent à l'embranchement des Arthropodes (Arthro = articulé, pode = patte).
. Les araignées, les scorpions, les crabes ou les mille-pattes qui sont, aussi des Arthropodes, ne sont
pas des insectes.
. Les insectes sont revêtus d'un squelette externe.
. Le corps des insectes adultes est composé de trois parties :
- la tête
- le thorax
- l'abdomen.
. Une tête d'insecte (capsule céphalique) est constituée de plusieurs plaques de peau durcie soudées
entre elles. Elle protège un cerveau constitué de trois parties (lobes) de taille variable connectés aux
organes sensoriels et à la chaîne nerveuse.
. Les insectes ont deux yeux formés de plusieurs “facettes“ (ommatidies). Chacune d'elles se comporte
comme un petit organe de la vue. Cet assemblage de facettes, allant jusqu'à plusieurs milliers pour
composer un seul œil, permet à l'insecte de détecter très efficacement les mouvements de son
environnement.
. Plusieurs espèces d'insectes portent, en plus de leurs deux yeux composés, deux ou trois yeux simples
appelés “ocelles“ placés au sommet de la tête. Ce sont des organes sensibles à la lumière, mais qui ne
servent pas vraiment à la vision. Ils permettent à l'insecte de détecter les changements de luminosité et
lui servent à s'orienter.
. Au stade larvaire, les insectes ne disposent généralement que d'un seul type “d'yeux simples“.
. Les insectes possèdent deux antennes articulées, de forme et de taille très variables selon les espèces.
. Les antennes des insectes sont équipées de milliers de capteurs sensibles au toucher ou servant à la
détection chimique (analyse d'informations relatives à la nourriture, à la reproduction, aux relations
sociales…).
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. La bouche des insectes est entourée d'éléments de formes extrêmement variables (trompe du papillon,
suçoir de la mouche, mandibules du criquet…) spécialisés dans la prise d'aliments.
. “broyeur“ = insecte herbivore comme le criquet ou carnivores comme la mante religieuse.
. “broyeur-lécheur“ = insecte (à l'exemple de l'abeille) capables de mâcher des aliments solides mais
dont la part liquide de l'alimentation joue aussi un rôle important.
. “piqueur-suceur“ = insecte se nourrissant des liquides internes des animaux (sang) ou des végétaux
(sève), comme le moustique ou la cigale.
. “suceur“ = insecte (comme le papillon) dont l'alimentation est faite de liquides facilement accessibles
dont l'accès ne nécessite pas l'utilisation de systèmes de perforation.
. Chez tous les insectes, le thorax est constitué de trois anneaux ou segments (métamères).
. Chacun des trois segment du thorax des insectes porte une paire de pattes.
. A l'exception de quelques rares formes d'insectes (par exemple, les femelles de Cochenilles), tous les
insectes ont trois paires de pattes : ce qui les distingue des autres Arthropodes (plusieurs dizaines chez
les Myriapodes comme le Mille-pattes, une dizaine chez les Cloportes, quatre pour les Scorpions et
Araignées…).
. Bien que de formes différentes, toutes les pattes d'insectes comptent cinq parties ou articles : la
hanche, le trochanter, le fémur, le tibia et le tarse.
. Coléoptères (“ailes en étui“) comme le hanneton.
. Diptères (“deux ailes“) comme la mouche.
. Lépidoptères (“ailes avec des écailles“) comme le papillon.
. Hyménoptères (“ailes membraneuses“) comme l'abeille.
. Orthoptères (“ailes droites“) comme le criquet.
. Dermaptères (“ailes en peau“) comme le perce-oreille.
. La plus ancienne sculpture d'insecte connue représente un coléoptère et date de l'époque
magdalénienne, entre 25 000 et 30 000 ans.
. Il existe dans le monde une dizaine d'espèces d'insectes utilisés pour la production de teinture. Ils
appartiennent tous aux différentes familles de Cochenilles, donnent des teintures rouges, vivent en
parasites sur différentes plantes d'Amérique, d'Asie, d'Afrique ou d'Europe, dont ils se nourrissent de
la sève.
. Les insectes semblent avoir envahi notre imaginaire depuis des millénaires et occupent une place
importante dans de nombreux mythes, croyances et religions. Ils sont entre autres, présents dans un
grand nombre de mythes expliquant la création du monde.
. Dans la mythologie Maya, ce sont les papillons qui ont guidé les dieux jusqu'au Mexique.
. Pour les Amérindiens Hopi, Zuni et Navajo, l'esprit de nombreux insectes possède des pouvoirs
"utiles" aux Hommes (papillon, mouche, libellule, criquet, guêpe…).
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. Chez les Kayapó du Brésil, les guêpes servent à la fois de modèle et de base à la construction de la
cohésion sociale des villages.
. Chez les Egyptiens, le scarabée était symbole du devenir vital et substitut du cœur.
. En Chine, la religion taoïste a fait de la cigale l'image de l'âme dégagée du corps.
. Fourmis, guêpes et abeilles jouent un rôle très important dans les systèmes symboliques qui soustendent les rituels d'initiation des populations d'Amazonie et du Brésil central.
. Les insectes, par leurs formes, leurs couleurs, leurs aspects… sont une source d'inspiration
importante pour les artistes plasticiens.
. Dans le passé, Egyptiens, Mayas et Chinois se sont inspirés de différentes formes d'insectes
(scarabée, sauterelle, abeille…) pour réaliser hiéroglyphes, pictogrammes ou idéogrammes.
. Au Japon, les insectes ont servi à caractériser la personnalité des samouraïs.
. La cire produite par les abeilles à longtemps été utilisée comme "colle". Elle l'est encore dans
certaines populations d'Amazonie.
. La soie, la teinture de cochenille, le miel… tous produits issus d'insectes ont été au cours des ans de
véritables produits commerciaux ayant assuré la richesse de nombreux pays (Chine, pays
méditerranéens, d'Amérique du Sud…).
. Qui se nourrit d'insectes est entomophage. L'entomophagie est présente dans toutes les civilisations
humaines et les insectes faisaient partie de l'alimentation de base des premiers hommes.
. Plus de 1 600 espèces d'insectes sont régulièrement consommées, aujourd'hui, à travers le monde
(essentiellement dans les régions tropicales et subtropicales).
. Tous les insectes ne peuvent pas être consommés, certains ont mauvais goût, d'autres sont toxiques.
. Parmi les insectes les plus consommés, on trouve les criquets, les sauterelles, les grillons, les
chenilles, les scarabées, les termites, les punaises, les fourmis, les abeilles, les guêpes…
. Les insectes sont consommés à différents stades de leur vie : adultes, larves, chenilles, pupes ou
œufs. Leur saveur est très variée : citron, pépin de pastèque, avocat, noix, amande, pignon, poulet,
porc…
. Les insectes possèdent une valeur nutritive très élevée car ils sont riches en protéines de bonne
qualité et en acides aminés essentiels. Ils sont également riches en vitamines A, B1, B2, B6, C, D, Pp...
. De nombreuses populations utilisent encore certains insectes en thérapeutique traditionnelle : asticots
pour nettoyer et provoquer la cicatrisation des plaies ; abeilles, guêpes, fourmis pour traiter
rhumatismes, douleurs, ulcères, maladies nerveuses… ; termites pour suturer les plaies…
. Les insectes sont très rarement sujets aux infections, car nombreux sont ceux qui produisent des
molécules ayant une action antibiotique. Certaines espèces produisent aussi des molécules
antifongiques ou anticancéreuses. Actuellement des chercheurs tentent de comprendre quelles sont les
substances qui interviennent dans ces protections, de les reproduire et de les améliorer, et si possible,
de les utiliser dans des médicaments.
B) Quelques Insectes
1) Libellules
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- Les Libellules sont des insectes carnassiers à 4 ailes et à corps allongé qui, à l'état adulte se
nourrissent de mouches et d'autres insectes. Au stade larvaire, elles vivent dans l'eau et se nourrissent
d'autres animaux aquatiques (dont de petits poissons) qu'elles capturent grâce à un organe très
particulier : le masque, qui est une modification de leur lèvre inférieure.
- Leurs yeux sont des yeux à facettes, c'est-à-dire des yeux complexes composés d'un très
grand nombre (plusieurs dizaines de milliers) d'yeux élémentaires portés par une tête capable de
tourner à 180°, ce qui en fait de redoutables prédateurs.
- Le vol, souvent très rapide et agile, se fait grâce à deux paires d'ailes non couplées ce qui
permet aux Libellules de voltiger dans toutes les directions, même en marche arrière.
- Entre 5 000 et 6 000 espèces de Libellules ont été recensées dans le monde, dont plus d'une
centaine en Europe.
2) Sauterelles
- Les Sauterelles diffèrent des Criquets par leurs très longues antennes et par un long
“pondoir“ (oviscapte) en forme de lame que les femelles portent à l'extrémité de l'abdomen et qui sert
à déposer leurs œufs dans les plantes ou dans le sol.
- Principalement omnivores, elles se nourrissent aussi bien d'autres insectes que de végétaux.
Mais certaines espèces de Sauterelles sont uniquement carnivores.
- L'activités des Sauterelles est plutôt crépusculaire et nocturne. Elles chantent en frottant l'une
contre l'autre les bases de leurs deux élytres. Ce sont principalement les mâles qui “chantent“, mais
dans certaines espèces, les deux sexes stridulent. Les organes auditifs sont situés de part et d'autre des
tibias antérieurs.
3) Grillons
- Les Grillons ressemblent par de nombreux aspects aux Sauterelles, mais les élytres des
Grillons ailés sont généralement plus larges à leur extrémité libre que ceux des Sauterelles. Le
“pondoir“ des Grillons femelles est en forme d'aiguille.
- Les Grillons, comme les Sauterelles, produisent leur “chant“ en frottant l'une contre l'autre
leurs deux élytres, mais chez les Grillons, c'est l'élytre droit qui recouvre le gauche.
- Les Grillons des deux sexes occupent des galeries différentes, profondes de plusieurs
dizaines de centimètres. Les mâles stridulent à l'entrée de leur terrier par beau temps et les femelles
pondent dans les leurs qu'elles sont seules à occuper.
- Selon leur espèce, les Grillons sont végétariens ou omnivores.
4) Mantes
- Environ 2 000 espèces de Mantes sont actuellement identifiées, 18 vivent en Europe, les
autres sont tropicales. On trouve des Mantes religieuses dans les endroits chauds et ensoleillés de notre
région.
- Les Mantes sont des insectes prédateurs qui chassent à l'affût. Elles se nourrissent de toutes
sortes d'insectes dont beaucoup de Criquets.
- Les femelles des plus grandes espèces mangent souvent le mâle pendant l'accouplement en
commençant par la tête.
- Les Mantes sont inoffensives pour l'espèce humaine, elles ne piquent pas, ne mordent pas, ne
pincent pas ….
5) Empuses
- Les Empuses appartiennent à une des 18 espèces de Mantes vivant en Europe. Elles sont à
peu près de la même taille que les Mantes religieuses, mais elles sont plus sveltes et se distinguent par
leur tête triangulaire dont le front s'élève en pyramide.
- Adultes, elles vivent du printemps jusqu'en juillet, alors que les Mantes religieuses adultes
vivent de la fin de l'été jusqu'en automne et même au début de l'hiver.
- Elles se nourrissent de petites proies, surtout des mouches. Les femelles ne dévorent jamais
les mâles.
- On les rencontrent principalement dans le sud de la France.
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6) Perce-Oreilles
- Insectes allongés munis de pinces abdominales (ou forceps) qui, chez les espèces
européennes, sont inoffensives pour l'Homme. Sur les 1 300 espèces connues, 34 se rencontrent en
Europe.
- Les Perce-Oreilles vivent essentiellement dans la terre et se nourrissent aussi bien de débris
végétaux qu'animaux.
- La femelle Perce-Oreille est une “mère“ attentive pour sa progéniture, ce qui est exceptionnel
chez les insectes. Après avoir pondu de vingt à quarante œufs sur le sol, elle les surveille et les lèche,
ce qui les préserve des moisissures. Ensuite, les jeunes larves font également l'objet de soins prodigués
par leur mère.
7) Cigales
- Insectes se nourrissant exclusivement de végétaux, les Cigales adultes sont des “piqueurssuceurs“ que l'on rencontre principalement sur les arbres et les arbustes dont elles pompent la sève
pour se nourrir. Les larves, qui vivent dans le sol durant quatre années, aspirent la sève des racines des
plantes.
- Durant les quelques semaines de leur courte vie d'adulte, les Cigales mâles produisent des
sons divers, souvent stridents (“chants“ ou “cymbalisations“) en faisant vibrer des éléments
particuliers appelés “cymbales“ ou “timbales“, situés sur la face ventrale de l'insecte, au début et de
chaque côté de l'abdomen. Mâles et femelles sont dotés d'un appareil sonore, mais seuls les mâles s'en
servent régulièrement.
8) Fourmis
- Il existe environ 10 000 espèces de Fourmis, toutes vivent en colonies.
- Les fourmis sont présentes presque partout, souvent en grand nombre d'individus mais aussi
en grand nombre d'espèces : un seul arbre de la forêt équatoriale peut abriter plus de 40 espèces de
fourmis différentes.
- Elles entretiennent très souvent des “relations“ avec certains insectes herbivores vivant dans
leur environnement, comme par exemple : pucerons, cochenilles, chenilles de papillons … dont elles
se nourrissent des sécrétions sucrées produites par ces derniers. En “échange“, elles les protègent
contre leurs ennemis.
9) Carabes
- Les Carabes appartiennent à l'Ordre des Coléoptères qui est le plus grand ordre d'insectes
regroupant plus de 300 000 espèces connues dans le monde et quelque 20 000 en Europe dont 10 000
vivant en France. Cet ordre compte les plus gros de tous les insectes (les Goliath, gros comme un
poing humain et pesant une centaine de grammes) et certains des plus petits (0,5 mm de long).
- Carnivores, les Carabes consomment une grande variétés d'invertébrés : Mollusques, Vers,
petits Arthropodes. Peu se nourrissent d'aliments végétaux, quelques espèces sont granivores, d'autres
ne dédaignent pas les fruits tombés au sol. Larves et adultes sont des chasseurs actifs.
- Certaines espèces de Carabes vivent longtemps (plusieurs années), l'adulte hivernant pendant
les mois les plus froids.
10) Scarabées – Rhinocéros
- Il existe plus de 20 000 espèces de Scarabées dans le monde. En France, les larves de
Scarabées vivant en terre (celles du Hanneton, par exemple) sont appelées “vers blancs“.
- Le Scarabée Rhinocéros doit sont nom à la “corne“ que porte le mâle. C'est, avec le Lucane
Cerf-volant, le plus gros des Coléoptères d'Europe. Il peut mesurer jusqu'à 40 mm.
- Les Rhinocéros adultes volent les soirs d'été. Les larves se nourrissent de bois et de feuilles
pourries ou de sciure décomposée.
11) Longicornes
- Les Longicornes forment une Famille de plus de 25 000 espèces de Coléoptères dont
plusieurs centaines vivent en Europe.
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- La plupart des Longicornes portent deux longues antennes, plus grandes chez le mâle que
chez la femelle.
- Adultes, les Longicornes se nourrissent de pollen ou de feuilles, mais la plupart ne prennent
pas ou très peu de nourriture. Par contre, les larves sont considérées comme nuisibles en régions
forestières car elles se nourrissent du bois des arbres vivants ou morts durant les trois années ou plus
que durent leur vie à ce stade.
C) Recherches
- Des protéines élastiques : le meilleur élastique existant actuellement est naturel, il s'agit de la
protéine responsable des sauts de puce.
Pour se catapulter à une hauteur de plus de cent fois sa taille, la puce utilise une protéine très
particulière : la résiline. C'est un élastique naturel qui emmagasine de l'énergie pour la restituer d'un
coup lors du saut.
C'est aussi grâce à la résiline que la libellule peut battre des ailes, et que la cigale fait vibrer la
membrane qui lui permet de chanter.
Une équipe de chercheurs australiens vient de produire artificiellement cette protéine sous forme d'un
fil de 1 millimètre de diamètre.
Pour synthétiser la résiline, les chercheurs ont cloné le gène responsable de sa production (découvert
en 2001 chez une mouche (drosophile). Ils l'ont ensuite injecté dans une bactérie qui a produit une
version simplifiée de la protéine utilisable, après quelques autres traitements, dans la production
"industriel" d'une matière élastique synthétique.
- La solution est sur l'aile des papillons : les ailes de certains papillons captent et renvoient la
lumière mieux que ne peuvent le faire les dernières diodes électroluminescentes (appelées aussi LED),
petites lampes que l'on trouve, entre autres, dans les feux de signalisation, les tableaux de bord des
voitures ou tous autres produits "électroniques", et qui de plus, présentent un inconvénient majeur :
l'essentiel de la lumière reste piégé à l'intérieur. Phénomène que les chercheurs tentent de solutionner
depuis quelques années, par la mise au point de dispositifs canalisant la lumière afin de la réémettre
vers l'extérieur.
En cherchant à comprendre comment les papillons (Morpho) produisent les si belles couleurs qui leur
servent à attirer leurs congénères, une équipe de chercheurs anglais a mis en évidence que le principe
d'émission mis en jeu dans les ailes du papillon Princeps nireus ressemblait au fonctionnement de ces
diodes électroluminescentes sans en avoir les inconvénients. Sur chaque écaille qui recouvre les ailes
du papillon, se trouvent des pigments fluorescents qui absorbent les ultraviolets contenus dans la
lumière naturelle avant de les réémettre sous forme de lumière bleue. Ce sont des cavités en forme de
cylindre espacées régulièrement sur les écailles qui évitent à la lumière de se "perdre".
Reste à produire industriellement ces cavités dans la matière des LED afin qu'elles guident la lumière
vers le haut et vers le bas, au lieu qu'elle ne s'éparpille dans toutes les directions.
- Certaines fourmis se reproduisent par clonage : reines et mâles de l'espèce de fourmis Wasmannia
auropunctata sont tous issus d'une reproduction clonale. Une équipe de chercheurs franco-suisse
(INRA-CNRS-IRD et Université de Lausanne) a mis en évidence qu'au sein des fourmilières de
Wasmannia auropunctata, les reines (environ 4 par fourmilière) ont un patrimoine génétique (génome)
identique : ce sont des clones, phénomène déjà connu chez quelques autres espèces de fourmis. Mais,
plus étonnant, les chercheurs ont observé que les mâles d'une même fourmilière avaient eux aussi un
génome identique. Ils sont donc également issus d'un processus de clonage qui se ferait par
l'élimination de la partie maternelle du génome, dans l'œuf fécondé. Ce phénomène d'élimination d'une
partie du génome parental a déjà été décrit chez les poissons, les amphibiens et certains autres insectes,
mais il s'agissait alors dans tous les cas, de la destruction de la partie paternelle et non maternelle du
génome. Ce mode de reproduction optimise la transmission des gènes des mâles et des reines.
Quant au maintien de la reproduction sexuée pour la production des fourmis ouvrières, elle permet de
produire "une force ouvrière" génétiquement diversifiée capable de mieux résister aux attaques de
parasites et aux fluctuations de l'environnement.
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- La chenille qui mange des escargots : une chenille des îles Hawaii capture des escargots au lasso de
soie. La chenille d'Hyposmocoma molluscivora, comme toutes les larves de papillons, possèdent des
glandes qui fabriquent de la soie. Soie utilisée habituellement pour la confection du cocon dans lequel
la chenille se métamorphose en papillon, mais qui, dans le cas d'H. molluscivora, sert aussi à
immobiliser l'escargot dont elle se nourrit.
- Le vol des insectes : contrairement à un oiseau, un insecte bat vers l'avant avec le recto de ses ailes
et vers l'arrière avec le verso et s'appuie principalement sur trois effets pour se maintenir en l'air :
- premièrement en créant des tourbillons qui l'aspirent : un avion en papier mal
conçu part vers le haut puis redescend. Ce décrochage est dû aux ailes trop inclinées qui créent un
tourbillon au dessus d'elles. Ce tourbillon aspire l'avion et le fait s'élever. Mais le tourbillon ne dure
pas et l'avion redescend brutalement. L'insecte utilise le même phénomène pour s'élever mais n'attend
pas le décrochage et bat des ailes dans l'autre sens afin de créer un nouveau tourbillon qui le maintient
en l'air ;
- deuxièmement, par une sorte de "coupé", comme au tennis : quand l'aile change
de sens de battement, elle tourne très vite autour d'elle même, ce qui tend à l'élever ;
- troisièmement, par la synchronisation du mouvement des ailes afin de récupérer à
chaque battement, une partie de l'énergie du tourbillon précédent.
- Et pourtant elles volent ! : en s'appuyant sur l'aérodynamisme classique et les modèles à aile fixe,
l'entomologiste français Auguste Magnan conclut, en 1934 que les abeilles ne devraient pas pouvoir
voler car leurs ailes sont trop petites.
Il existe une relation de proportionnalité entre la taille des insectes et la fréquence des battements de
leurs ailes mais les abeilles échappent à ce cadre-là !
Grâce à une caméra ultra rapide et à un robot permettant de valider leurs calculs, des chercheurs
américains ont découvert que les abeilles faisaient pivoter leurs ailes dans un sens puis dans l'autre
selon un arc de 90°, et ce invariablement 230 fois par seconde.
C'est surtout grâce à ce tourbillon que l'abeille reste en l'air, et c'est en modulant leur amplitude qu'elle
pratique différentes formes de vol.
- Les robots insectes : pour des observations tant militaires que civiles, on utilise des drones, avions
sans pilotes et qui tendent à être de plus en plus petits afin de se faufiler partout. Les efforts de
miniaturisation butent sur les lois de l'aérodynamique et l'on s'oriente vers l'imitation des insectes
comme la libellule qui maîtrisent toutes les formes de vol.
Un avion dont l'envergure est inférieure à quelques dizaines de centimètres ne peut voler lentement car
la force portante est trop faible pour le maintenir en l'air : il y a décrochage.
Les insectes comme la libellule, y arrivent parfaitement et maîtrisent même le vol stationnaire, idéal
pour la collecte des informations sur le terrain.
La libellule est considérée comme un gros porteur à l'échelle des insectes et bat des ailes à une
fréquence trop basse pour être audible par l'oreille humaine, contrairement à la mouche par exemple.
Des scientifiques et ingénieurs français ont construit un robot libellule dont les ailes comportent
chacune environ 200 000 nanomuscles (fibres souple de silicium de 10 milliardièmes de grammes et
dont le diamètre est plus de mille fois inférieur à celui d'un cheveu). Sur les 120 milligrammes de ce
robot, les muscles artificiels n'en prennent que 2, et l'armature et la matière des ailes 18, les 100 restant
seront pour les micro batteries.
Comme son modèle biologique, en plus de voler et d'être alimentée en énergie, le robot libellule doit
pouvoir s'orienter dans un espace encombré et envoyer ou stocker des informations. Mais il est trop
petit pour pouvoir embarquer une caméra ou un ordinateur de bord.
C'est la difficulté majeure sur laquelle butent les chercheurs qui comptent à nouveau s'inspirer de la
vision des insectes et notamment de la mouche.
Dans la tête d'une mouche, il y a près d'un million de neurones consacrés à la vision et à l'olfaction. Le
fonctionnement de certains de ces réseaux est aujourd'hui connu ; ils effectuent des opérations sur des
signaux électriques, opérations que l'on peut transcrire en électronique.
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Trois mécanismes de la vision de la mouches ont pu être reproduits et pourraient servir au guidage du
robot libellule :
- la mouche en vol peut fixer un objet du regard grâce à une vibration rapide de sa rétine qui
améliore l'acuité de sa vision ;
- la mouche peut décoller, éviter la collision avec le sol et atterrir, simplement en contrôlant
la vitesse à laquelle défile l'image du sol sur sa rétine ;
- la mouche peut stabiliser son regard sur un objet même lorsque son corps pivote grâce à
des mouvements rapides de la tête, et donc des yeux, commandés par deux microgyroscopes situés derrière ses ailes.
Les robots insectes pourront être utilisés, par exemple, au quadrillage de zones touchées par des
séismes, à la surveillance de centrales électriques, nucléaires ou de volcans…
3 – Comités constitués
- Scientifique : Lydie et Patrick Arnaud (entomologistes), Jean-Claude Weiss (entomologiste),
Dominique Fleurent (entomologiste), Thierry Porion (entomologiste), Simon Messagier
(entomologiste), Yves Cambefort chercheur au CNRS et au Muséum National d’Histoire Naturelle
(entomologiste), Roger Paul Dechambre professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle
(entomologiste), Gilbert Lachaume (entomologiste), Jocelyne Flesch (médecin-psychiatre).
- Artistique : Philippe Badoz, Christine Boileau, Pierre Bongiovanni, Denise Degert, Anne Gauffroy,
Gilles Gervais, François Gilson, David Rambaud, Emmanuel Gogneau, Benoît Holliger, Francette
Messagier, Simon Messagier, Mylène Peyreton, Jean Racamier, Philippe Racamier, Romuald Samis,
Thierry Schley, Lola Semonin, Soundie Sexe, Petra Werlé, Peter Keene, Piet.sO, Claude Acquart,
Yahyâ Zarée.
- Littéraire : Zéno Bianu, Michel Butor, Christophe Cousin, Pierre Larock, Francis Roy, Louis
Ucciani, Kenneth White.
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