Partir ou rester/Leave or Stay
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Partir ou rester/Leave or Stay
Partir ou rester/Leave or Stay Journée d’étude organisée dans le cadre de l’accord bilatéral de coopération République tchèque - Fédération Wallonie-Bruxelles (programme 2013-2016) 28 novembre 2016 Salle du Conseil – Bibliothèque Royale de Belgique 9h00 Accueil 9h30 Marc Quaghebeur Introduction au colloque. Quelques remarques sur les trois années de la coopération avec l'Académie tchèque 10h00 Jaroslav Kurfürst Discours de l'Ambassadeur de la République tchèque à Bruxelles 10h15 Petr Kral Rester ou partir ? 10h45 Jan Rubes Partir, rester ou revenir ? 11h15 Renilde Loeckx Commentaires : l'expérience tchécoslovaque 11h45 Discussions 12h30 Pause déjeuner 14h00 Oldrich Tuma Czechoslovakian Exil 1948-1989 14h30 Joël Kotek Rester ou partir ? Les Juifs face au nazisme 15h00 Ivan Landa Reconstructing Historical Materialism: Lubomír Sochor in Correspondence with Karel Kosík 15h30 Discussions et perspectives futures de la coopération Argumentaire L'exil politique est un phénomène qui a marqué le XXe siècle. Les systèmes totalitaires et dictatoriaux ont fait fuir des millions de personnes en quête d’asile pour survivre et pour pouvoir exercer librement leur profession. Elles ont été les témoins de l'arbitraire criminel d'une politique qui s'est étendue de la Russie à toute l'Europe centrale, en passant par l'Italie, l'Allemagne ou l'Espagne, sans parler des pays d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie. Ces exilés ont fait l'expérience de l'absurdité d'un mécanisme politique, une expérience difficile à transmettre mais dont les témoignages sont nécessaires pour éviter les dérives de la démocratie. La collaboration entre les institutions organisatrices de ce colloque nous mène au choix de ce sujet pour plusieurs raisons : quelque 300 000 personnes, dont de nombreux intellectuels, quittèrent la Tchécoslovaquie communiste. D'autres décidèrent de rester et plusieurs milliers parmi eux résistèrent passivement ou activement aux mouvements d'opposition. Une situation spécifique, malgré les similitudes, existait dans chaque pays d'Europe centrale. La littérature polonaise d'après-guerre n'est pas pensable sans ses exilés. C'est tout aussi vrai quand on fait le bilan de la culture tchèque moderne. Rester ou partir était une question qui s’est posée à plusieurs générations en Europe centrale après la guerre. Les exilés après 1989 durent faire face à un autre dilemme : « rester ou rentrer ». De l'autre côté du Rideau de fer, les pays d'Europe de l'Ouest se montrèrent le plus souvent ouverts aux diverses vagues d'émigrés de l'Est. Aux Polonais dès la fin de la guerre, aux Hongrois en 1956, aux Tchécoslovaques en 1968 et après la Charte 77. La Belgique fut une de ces « terres d'asile », alors qu'elle accueillait déjà une émigration importante en provenance du sud de l’Europe. A quel point ces exils de l'Europe centrale ont-ils enrichi l'Europe occidentale ? S'agissait-il d'un choc culturel ? Pour qui et dans quelle mesure ? Confronter ces expériences et les partager, même en se limitant à un cas particulier, est aujourd'hui d'autant plus important que l'Europe fait face à une nouvelle vague d'émigration qu'elle accueille selon des schémas contradictoires. Le repli des pays qui faisaient fuir leurs citoyens s'expliquent-il par l'amnésie politique ? Le manque d'empathie est-il organiquement lié à l'égoïsme des sociétés de consommation ? L'histoire de l'exil politique au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, constitue une expérience européenne qu'il est utile de rappeler pour prévenir les dangers de la manipulation idéologique et de l'extrémisme dont la démocratie a aujourd'hui du mal à se défendre.