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Observatoire du Management Alternatif
Alternative Management Observatory
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Fiche de lecture
L’aide fatale
Les ravages d’une aide inutile et de
nouvelles solutions pour l’Afrique
Dambisa Moyo
2009
Athina Limnatitis – Décembre 2013
Majeure Alternative Management – HEC Paris – 2013-2014
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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L’aide fatale
Les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique
Cette fiche de lecture a été réalisée dans le cadre du cours « Grands Défis » donné par
Hubert Bonal au sein de la Majeure Alternative Management, spécialité de troisième année
du programme Grande École d’HEC Paris.
Résumé : Au cours des cinquante dernières années, le montant total de l’aide au
développement transférée des pays riches vers l’Afrique s’élève à plus de mille milliards de
dollars ; pourtant, cela n’a pas permis de faire reculer la pauvreté sur le continent. Au
contraire, l’aide a encouragé la corruption et les taux de croissance restent insuffisants. Dans
son ouvrage, Dambisa Moyo expose les raisons de cet échec retentissant et donne des
solutions à la mise en œuvre d’un programme de financement pour un développement sans
aide.
Mots-clés : Afrique, Aide, Capital, Corruption, Croissance, Développement.
Dead Aid
Why aid is not working and how there is a better way for Africa
This review was presented in the “Grands Défis” course of Hubert Bonal. This course is
part of the “Alternative Management” specialization of the third-year HEC Paris business
school program.
Abstract : During the last fifty years, the total amount of development aid transferred from
rich countries to Africa has reached more than a thousand billion dollars; however, this has
not helped reducing poverty on the continent. On the contrary, the assistance encouraged
corruption and growth rates have remained low. In her book, Dambisa Moyo exposes the
reasons of this significant failure and gives solutions in order to set up a funding program for
a development without development aid.
Key words: Africa, Aid, Corruption, Development, Fund, Growth
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Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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Table des matières
Partie 1. L’auteur et son œuvre ........................................................................................... 4
Partie 2. Résumé de l’ouvrage ............................................................................................. 6 2.1 Plan de l’ouvrage .......................................................................................................... 6 2.2 Résumé.......................................................................................................................... 7
Partie 3. Commentaires critiques ...................................................................................... 12 3.1 Avis d’autres auteurs sur l’ouvrage ............................................................................ 12 3.2 Avis de l’auteur de la fiche ......................................................................................... 12
Partie 4. Bibliographie de l’auteur .................................................................................... 14
Partie 5. Références............................................................................................................. 16 Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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Partie 1. L’auteur et son œuvre
Née à Lusaka en Zambie, Dambisa Moyo a étudié dans son pays avant de rejoindre
Oxford, pour un doctorat en économie, puis Harvard pour un Master à la Kennedy School of
Government. Diplômée également d’un MBA en finance obtenu à l’Université de Washington
D.C, D. Moyo a travaillé pour la Banque Mondiale pendant deux ans puis chez Goldman
Sachs pendant huit ans, en tant qu’économiste responsable de la recherche pour l’Afrique
subsaharienne. Elle est Présidente Fondatrice du Mildstorm Group, spécialiste de la
macroéconomie mondiale, des marchés financiers mondiaux et qui met en place des stratégies
d’investissements pour ses clients. Elle soutient également plusieurs projets de microcrédit
dans les pays en développement et siège comme administrateur indépendant à plusieurs
conseils d’administration.
Mais c’est avec ses trois ouvrages, tous des bestsellers, qu’elle s’est fait connaître dans le
monde entier. Son premier ouvrage, sorti en 2009, L’aide fatale, les ravages d’une aide
inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique fut suivi de How the West Was Lost: Fifty
Years of Economic Folly – And the Stark Choices that Lie Ahead en 2011 et Winner Take All:
China's Race for Resources and What It Means for the World en 2012.
De plus, D. Moyo publie de nombreux articles pour des magazines tels que le Financial
Times et le Wall Street Journal. En 2013, elle a reçu le prix Hayek Lifetime Achievement, et
fut citée par le magazine Time comme étant l'une des 100 personnes les plus influentes au
monde.
Dés sa sortie, L’aide fatale, les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour
l’Afrique a eu un énorme succès et a apporté à son auteur une notoriété mondiale. Ceci est
avant tout du au fait que l’ouvrage donne un point de vue africain sur les problèmes
économiques de l’Afrique. Une Africaine, dont le parcours atteste une certaine crédibilité sur
le sujet, vient secouer le monde de l’aide au développement en apportant une critique radicale
et dérangeante : elle prône en effet un arrêt progressif mais total de l’aide au développement
publique et privée.
D. Moyo dédie cet ouvrage à Peter Bauer, économiste hongrois, qui s’est fermement
opposé à l’idée selon laquelle l’aide au développement est le meilleur moyen pour aider le
monde en voie de développement. Cet ouvrage n’est donc pas le premier à critiquer vivement
l’aide au développement. S’il y a encore une dizaine d’années, presque personne n’osait
remettre en question le devoir moral des pays riches d’aider financièrement les pays en voie
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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de développement, aujourd’hui plusieurs auteurs occidentaux ont formulé des critiques
sévères sur l’aide. Mais avec cet ouvrage, c’est la voie d’une femme africaine économiste qui
s’ajoute au débat, et cela fait sa particularité, comme le souligne l’historien britannique Niall
Fergusson dans la préface du livre.
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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Partie 2. Résumé de l’ouvrage
2.1
Plan de l’ouvrage
Avant-propos
Préface
Introduction
I.
Le monde de l’aide
1.
Le mythe de l’aide
2.
Brève histoire de l’aide
3.
L’aide ne marche pas
4.
L’assassin silencieux de la croissance
II. Un monde sans aide
1.
La République de Dongo
2.
Repenser radicalement le modèle de la dépendance de l’aide
3.
La solution : le capital
4.
Les Chinois sont nos amis
5.
Place au commerce
6.
Une banque pour les exclus de la banque
7.
Faire advenir le développement
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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2.2
Résumé
L’ouvrage de D. Moyo est organisé en deux grandes parties. Dans la première, l’auteur
explique pourquoi l’aide a été un échec et pourquoi elle ne pourra jamais être un vecteur de
croissance pour les pays africains qui la reçoivent, elle appuie sa thèse sur des arguments
illustrés par de nombreux exemples. Dans une seconde partie, elle nous décrit un monde sans
aide où la croissance s’installe et les pays africains se développent enfin. Elle propose pour ce
monde de nouveaux mécanismes de financement et de développement qui ne reposent pas sur
l’aide.
2.2.1
L’aide ne marche pas
L’aide au développement : un échec retentissant
D. Moyo prend soin de définir les différents types d’aide aux pays en voie de
développement ; elle ne traite dans son ouvrage que l’aide systématique qui correspond aux
subventions et prêts concessionnels.
Elle replace aussi l’aide au développement dans son contexte historique depuis le Plan
Marshall en passant par la guerre froide et les politiques d’ajustement structurel. Même si les
motivations et les modalités de distribution de l’aide ont évolué au fil du temps, le constat est
clair selon l’auteur : l’aide a été un échec retentissant.
Depuis 1940, 1000 milliards de dollars ont été transférés vers le continent, pourtant la
pauvreté n’a cessé d’augmenter et la croissance économique de ralentir, ainsi l’Afrique
compte aujourd’hui la moitié des pauvres de la planète et la majorité de sa population vit avec
1dollar par jour et par habitant. L’Afrique est restée à l’écart du progrès économique. L’aide
perpétue le cycle de la pauvreté et rend impossible une croissance économique durable. Pour
appuyer ses propos, l’auteur cite Paul Kagamé, Président de la République du Rwanda :
« Quoiqu’on ait dépensé apparemment plus de 300 milliards d’aide sur notre
continent depuis 1970, le bilan sur le plan économique et humain est à peu près nul ».
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Selon l’auteur cela est notamment du aux erreurs de jugement des partisans de l’aide qui
ont cru pouvoir appliquer des modèles extérieurs de réussite à l’Afrique. On a en effet pensé
que si le plan Marshall avait fonctionné, il en serait de même pour l’aide au développement ;
cependant les conditions sont en bien des points différentes et si le plan Marshall était une
aide à la Reconstruction, en Afrique tout reste à faire. De même, les donateurs ont pensé que
pour que l’aide fonctionne il fallait un environnement politique favorable. Ils ont alors
conditionné leur aide à l’instauration d’une démocratie libérale, régime qui n’est pas adapté à
la situation de la plupart des pays africains et selon D. Moyo, c’est bien la croissance qui est
préalable à la démocratie.
Mais pour l’auteur, c’est l’aide en elle-même qui est le problème, elle créé de nombreux
effets pervers freinant la croissance.
Les effets pervers de l’aide
Les effets négatifs de l’aide sont multiples et touchent des aspects tant politiques
qu’économiques ou encore sociaux. Voici les principaux effets pervers relevés par l’auteur :
•
L’aide mettant à disposition des gouvernements des montants colossaux, elle favorise la
corruption. Or, la corruption nourrit la corruption et décourage les investissements car elle
crée une opacité qui augmente le risque et les difficultés d’entreprendre. Cela a bien sûr
des effets négatifs sur la croissance et donc la pauvreté. Nait alors un cercle vicieux
puisque l’augmentation de la pauvreté appelle à plus d’aide et donc plus de corruption. De
plus, les donateurs n’ont jamais appliqué de sanction ni retiré leur aide aux pays
corrompus ;
•
De même, l’aide est source de paresse pour les gouvernements qui la reçoivent. En effet,
elle offre de l’argent facile et en continu, les politiques n’ont alors aucune raison ni
motivation de chercher de meilleurs moyens de financer le développement à long terme.
En ce sens, l’aide donne un poids écrasant au gouvernement qui ne dépend plus de la
société pour ses finances et aucun système fiscal n’est mis en place. Or, les citoyens ne
payant pas d’impôt à leur gouvernement, celui-ci ne leur doit rien en retour et les habitants
finissent par se désintéresser des affaires publiques. Ainsi, l’aide perpétue la pauvreté et
affaiblit la société civile. Pourtant l’Afrique a besoin d’une classe moyenne intéressée par
l’essor économique et qui puissent exiger des comptes du gouvernement.
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•
Avec l’aide on observe une diminution de l’épargne et de l’investissement domestique en
faveur de la consommation. Ceci a notamment des effets sur l’inflation, ce qui augmente
le prix des produits fabriqués sur le marché mondial et a donc des conséquences négatives
sur les exportations, les pays africains perdant alors en compétitivité. Ceci a des retombées
sur les salaires, l’emploi et donc la croissance et la pauvreté. Cela rend les pays
récipiendaires encore plus dépendants de l’aide et un cercle vicieux s’installe ;
•
Enfin, l’aide au développement affaiblit le capital social dans les pays qui la reçoivent, en
détruisant les relations dans la vie des affaires mais aussi dans la vie politique. Il y a une
perte de confiance et les conflits se multiplient. L’appât du gain est fort et capturer l’Etat
signifie capturer les avantages qui en découlent : l’aide.
Ainsi, comme le démontre D. Moyo, les effets pervers de l’aide au développement sont
nombreux et s’imbriquent entre eux créant un cercle vicieux plaçant les Etats africains dans
un état de dépendance toujours plus important.
Alors comment faire pour en sortir ? D. Moyo nous donne des pistes de solutions.
2.2.2
Un modèle de développement sans aide
Pour D. Moyo la clé du succès d’un programme de développement repose sur les outils de
financement utilisés. Or, selon elle, l’aide n’en fait pas partie et son objectif est de sevrer
progressivement les pays africains de cette aide sur une période de 5 à 10 ans. Il faut que « le
cycle s’arrête », elle s’attèle donc dans la seconde partie de son livre à présenter des
alternatives durables et innovantes pour financer le développement du continent.
De nouveaux instruments financiers au service du développement
Selon D. Moyo, il existe de nombreux instruments financiers capables de remplacer l’aide
au développement et les solutions préconisées par l’auteur passent par le marché et le capital.
Elle recommande le recours aux émissions d’obligations pour financer les Etats, que ce soient
des obligations sur les marchés internationaux ou domestiques. De plus, partant du constat
que l’argent envoyé sur le continent par la diaspora africaine représentait, en 2006, 20
milliards de dollars, elle préconise la création d’obligations de diaspora afin de limiter les
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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pertes sur les transferts financiers. Selon l’auteur, il faut aussi encourager les Investissements
Directs à l’Etranger (IDE) qu’elle considère comme une promesse pour l’Afrique et un
moteur de la croissance économique. En effet, les IDE permettent la création d’emplois, des
transferts de technologie et la formation de marchés de capitaux. Elle souligne l’importance
de développer le commerce extérieur, avec le monde mais aussi au niveau régional. L’Afrique
représentant 1% du commerce mondial, la marge d’amélioration est grande. Enfin, l’auteur
recommande de favoriser les conditions d’une classe d’entrepreneurs africains et
d’encourager le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Elle mentionne
notamment la révolution récente de la microfinance qui permet aux exclus des banques de
bénéficier de services financiers.
En prenant l’exemple d’un pays imaginaire représentatif de beaucoup de pays africains, D.
Moyo donne pour objectif avec ce modèle d’arriver à financer le développement du pays à
hauteur de 5% par l’aide – alors qu’elle représente aujourd’hui 10% de son PIB et 75% de ses
recettes fiscales –, 30% par le commerce, 30% par l’IDE, 10% par les marchés de capitaux et
25% par les transferts d’argent et l’épargne domestique.
De nouveaux protagonistes et de nouveaux rôles
Dans la mise en place des ces nouveaux outils de financement, l’Etat aura un rôle crucial à
jouer. En effet, le marché des obligations fonctionne sur la confiance et ne tolère pas la
corruption. Ainsi, les gouvernements africains devront pour la plupart changer leurs pratiques
et montrer aux investisseurs qu’ils sont dignes de confiance. De même, afin d’attirer les IDE,
il est nécessaire de revigorer les systèmes légaux et réglementaires et de mettre en place un
système fiscal attractif. Si l’Afrique veut développer son commerce extérieur au-delà de
l’exportation de matières premières, il faut qu’elle développe son activité manufacturière et
pour cela le gouvernement doit développer des infrastructures efficaces.
On l’a compris, l’atout majeur du développement est la bonne gouvernance et pour cela il
faut se débarrasser de l’aide car c’est elle qui empêche cette bonne gouvernance.
C’est aussi grâce à de nouveaux acteurs extérieurs que l’Afrique parviendra à mettre en
place ce plan de développement. D. Moyo mentionne notamment la Chine, puissance
montante qui investit dans tous les secteurs d’activité sur le continent. En 2007, la valeur des
flux d’IDE chinois a atteint 100 milliards de dollars. La Chine apparait aussi comme un
partenaire de choix pour le développement du commerce extérieur africain. Ainsi, l’auteur
Limnatitis A. – Fiche de lecture « L’aide fatale » – Décembre 2013
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montre l’importance de nouveaux partenaires et interlocuteurs, autre que les Etats-Unis et la
France, dans le développement de l’Afrique.
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Partie 3. Commentaires critiques
3.1
Avis d’autres auteurs sur l’ouvrage
L’ouvrage de Dambisa Moyo a reçu, dès sa sortie, de nombreux éloges et a connu un grand
succès dans le monde entier. Grâce à cela, elle a notamment été nommée comme l’une des
100 personnes les plus influentes au monde. Son livre a été cité en exemple plusieurs fois,
notamment par le Président chinois Wen Jiabao lors du sommet sur la coopération sinoafricaine en Égypte.
Cependant, son ouvrage a aussi été la cible de vives critiques et a provoqué de nombreuses
controverses – participant d’ailleurs à sa réputation. Lors d'une interview en 2013, Bill Gates,
lui-même grand donateur pour l’Afrique, déclara « Les livres comme celui-ci, ils encouragent
le mal ». Dambisa Moyo s’attira aussi les foudres de l’économiste Jeffrey Sachs qui dénonça
la vision de l’auteur comme « cruelle et erronée ». Il considère en effet que pour améliorer les
conditions en Afrique, plus d'aide internationale est nécessaire. Mais c’est dans un autre
registre que l’économiste franco-égyptien Samir Amin, émet une critique de L’aide fatale.
Selon lui, D. Moyo, n’a pas le degré d’analyse suffisant pour étudier ces questions d’aide au
développement ; il qualifie son exposé d’ennuyeux et d’enfantin. Il considère que la critique
de l’aide ne peut être conduite que par les moyens d’une analyse d’économie politique. Or, D.
Moyo a horreur de cette discipline qu’elle pense être « idéologique », pour lui sa volonté « apolitique » affichée révèle une incroyable naïveté.
3.2
Avis de l’auteur de la fiche
L’objectif donné par Dambisa Moyo à son ouvrage a le mérite d’être clair, celui d’émettre
une vive critique de l’aide au développement. Or, il est plutôt rare de voir de telles critiques à
l’encontre des institutions internationales surtout lorsqu’il s’agit d’une mission morale et de
longue durée telle que l’aide au développement. De plus, le fait que l’ouvrage soit écrit par
une Africaine, adoptant un point de vue africain sur la question, donne d’autant plus de poids
à ses arguments. Elle insiste sur le fait qu’il est temps de donner la parole aux africains afin
que ceux-ci deviennent maîtres de leur destin. Dans sa critique, l’auteur prend en compte tous
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les aspects politiques, économiques et sociaux, sur lesquels l’aide a des effets pervers, et
prend soin de bien développer ses arguments en les accompagnants d’exemples. Son analyse
est pertinente et éclaire en de nombreux points une réalité taboue, trop souvent tue et ignorée.
Cependant, les solutions apportées par D. Moyo ne sont pas toujours très convaincantes et
approfondies. Elle a tendance à vulgariser ses arguments leur faisant perdre en substance et en
profondeur. Elle passe souvent sous silence ou développe peu les effets pervers de ses
propositions. Par exemple, elle présente l’émission d’obligations comme une solution miracle
sans évoquer tous les problèmes liés à l’endettement extérieur des pays et au « pillage » que
cela peut représenter. De même elle semble avoir une confiance à toute épreuve dans les
agences de notation qui bien souvent sont complices des oligarchies financières. La manière
dont elle présente la réussite de la Chine et ses relations avec l’Afrique reste discutable :
l’arrivée de ce géant sur le continent, n’aura-t-elle que des effets bénéfiques ? On parle
souvent d’une nouvelle colonisation, d’un pillage des ressources d’un pays qui a un rapport
particulier aux droits de l’homme.
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Partie 4. Bibliographie de l’auteur
Ouvrages
•
2012 - Winner Take All : China's Race for Resources and What It Means for the
World. Basic Books.
•
2011 - How the West Was Lost : Fifty Years of Economic Folly – And the Stark
Choices that Lie Ahead. Farrar, Straus and Giroux.
•
2009 - Dead Aid : Why Aid Is Not Working and How There is Another Way for
Africa. Farrar, Straus and Giroux.
Articles
•
2013 - "Commodities on the Rise", Project Syndicate
•
2013 - "Hunt for alpha leads to Africa", Financial Times
•
2013 - "Forget the BRICs; Zambia, Estonia and Pakistan are the place for alpha
investors", Quartz
•
2012 - "Closing the China Gap", Guernica Magazine
•
2012 - "Beijing, a Boon for Africa", The New York Times
•
2012 - "The China's voracity is the better for Africa", Época Magazine
•
2012 - "Does aid work?", New Statesman
•
2012 - "If I ruled the world", Prospect
•
2012 - "The Resource Shortage Is Real", TIME
•
2012 - "Capitalism for Africa", Financial Times
•
2011 - "A Call Against Complacency", Change This Manifesto
•
2011 - "How to Get America Back on Track", The New York Times
•
2011 - "The country faces a dramatic choice: sink or swim", The Times
•
2010 - "Holding Housing's Head Above Water", Barron's
•
2010 - "America's Hobson's Choice", Aberdeen Asset Management
•
2010 - "The Diary: Dambisa Moyo", Financial Times
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14
•
2009 - "The lure of Africa: Bond markets will discover its attractions", The
Economist
•
2009 - "Little appetite to question the aid-based status quo", Financial Times
•
2009 - "The Next Big Thing: Africa", Foreign Policy
•
2009 - "Why Foreign Aid Is Hurting Africa", Wall Street Journal
•
2009 - "The Diary: Dambisa Moyo", Financial Times
•
2009 - "Capitalism for Africa", The Guardian
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15
Partie 5. Références
•
Provost C (2013), « Bill Gates and Dambisa Moyo spat obscures the real aid debate »,
The
Guardian,
Poverty
Matters
Blog,
31
mai
2013,
http://www.theguardian.com/global-development/poverty-matters/2013/may/31/billgates-dambisa-moyo-aid
•
Samir, A. « Dambisa Moyo – l’Aide fatale – Une lecture critique », Red Espanola
contra
la
trata
de
personas,
http://forumtiersmonde.net/fren/index.php?option=com_content&view=article&id=26
2:dambisa-moyo--llaide-fataler-une-lecture-critique&catid=1:latest-news&Itemid=108
•
Wikipedia,
« Dambisa
Moyo »,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dambisa_Moyo#Carri.C3.A8re
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