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NEOMA Juin 2015 / N°5 ALUMNIReview L a r e v u e d e s A l u m n i d e N EO M A B u s i n e s s S c h o o l Enquête : l’économie sociale et solidaire CONNEXIONS : À la recherche du sens ASSOCIATION : Le regard des diplômés sur le réseau et l’association TRAJECTOIRES : François Vidal, directeur de la rédaction des Échos CAMPUS : Un cas concret de recherche ÉDITO Notre réseau au top 5 ! NEOMA ALUMNI a totalement réussi son décollage. Nous nous étions donné deux ans en avril 2013 pour réussir la fusion des deux réseaux : c’est aujourd’hui chose faite ! L’ensemble du réseau a parfaitement fusionné, des clubs aux tribus, du CareeR CenteR® aux annuaires, tout en éditant une nouvelle revue dont voici le cinquième numéro. Votre association unique est maintenant pleinement en ordre de marche. Plus de 400 bénévoles contribuent au réseau et sont appuyés par cinq permanents, qui ont été des acteurs formidables de ce rapprochement. Après dix-huit mois de discussion, le bureau de l’association a signé une convention avec l’école qui est, pour citer Frank Bostyn, « le début d’une coopération intense et de longue durée ». Le résultat est d’ailleurs là, avec d’excellents classements pour l’association des diplômés (L’Express, L’Obs, L’Étudiant), entre la quatrième et la septième place, et des retombées presse de plus en plus nombreuses (Le Monde, L’Expansion, Paris-Normandie, etc.). Le sondage réalisé auprès des diplômés va dans ce même sens avec 54 % d’excellente ou très bonne image de l’association et même 92 % si on ajoute les « bonnes images » ; six diplômés sur dix considèrent que le réseau s’est renforcé au cours des deux dernières années. Mais il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers. Ce bilan exceptionnel ne doit pas masquer que nous devons encore progresser, ne serait-ce que pour améliorer notre soutien à l’école : à l’institution, aux professeurs, aux étudiants rencontrant des difficultés financières (donnez à la Fondation !). L’effet de la fusion ne s’est pas encore fait ressentir dans les classements de l’école (ni chez tous les diplômés), mais c’est un travail de longue haleine et il ne faut pas baisser les bras. La seconde université d’été, le 27 juin, s’inscrit dans cette logique d’amélioration. Le 27 juin est aussi la date de l’assemblée générale avec le renouvellement du conseil d’administration. Notre mandat de coprésidents prendra fin et nous laisserons une nouvelle équipe prendre le relai pour construire les prochaines étapes. Nous retournons « à la vie civile » dans l’animation du réseau, mais avec une immense gratitude envers tous ceux qui ont permis à NEOMA ALUMNI d’être en moins de deux ans l’un des cinq principaux réseaux de diplômés de business schools de France. Bonne lecture ! Jean-Michel Huet & Marc-Antoine Jarry Coprésidents de NEOMA ALUMNI Directeurs de la publication : Jean-Michel Huet, Marc-Antoine Jarry • Comité éditorial : Marie-Lise Trochu ([email protected] 33 (0) 2 32 82 58 03 et Jean-Michel Huet ([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Marion Morato, Marie-Pierre Noguès Ledru, Mathieu Chérubin, Marie-Françoise Delaporte, Alexandra Chauvin, Stéphanie Everaert, Alain Lecouvey, Alain Goudey, Melissa Boudes • Crédits photo : Reza Kasraï (couverture, Geoffroy de Nazelle (MGE 12) en Jordanie lors d’une mission avec ACTED en décembre 2014), Émeric Richard (pages 10 et 11), Jérôme Voillat (page 15), Geoffroy de Nazelle (pages 16 et 17), Kayser Rakoto (page 35), Clément Renaut (page 42)• Siège de Alumni Reims Rouen / NEOMA ALUMNI : 9 rue d’Athènes 75009 Paris • Tél. 01 73 06 98 12 • [email protected] • Conception graphique et mise en page : Emmanuelle Janvier, tél. : +33 (0)2 40 13 22 49 • Impression : Le Réveil de la Marne, Épernay, tél. : +33 (0)3 26 51 59 31 • Tirage : 32 000 ex. • Dépôt légal : juin 2015 • N° ISSN : 1953-1850. 2 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 CONNEXIONS nPage 4 : Enquête sur l’économie sociale et solidaire • À la recherche… du sens. • Laurent le pacifique… anticipe et pilote. • Une réalité économique forte en France. • Voyage et partage. • Au secours d’enfants en difficulté. • Cécile D. s’engage. • Solidarité internationale : être proche des acteurs locaux et des bénéficiaires. • La gestion financière, pilier de l’intervention humanitaire d’urgence. • Quand la finance se donne un but social. • Un professionnel engagé à la tête de MSF. • Pratiquer les langues étrangères au quotidien. nPage 23 : L’écho des clubs • Où va la France ? • Entreprendre autrement. • Musique et publicité : une relation idyllique. nPage 28 : International • NEOMA BS World Tour. • Entreprendre à l’international : savoir s’entourer des bons partenaires. • Alumni sans frontières. • Chine : ampleur, vitesse et opacité. ASSOCIATION n Page 40 : Vu dans la presse. n Page 42 : Bravo aux régions. n Page 43 : Côté perso, Carnet. TRAJECTOIRES n Page 44 : François Vidal, directeur délégué Les Échos. n Page 46 : L’essentiel des indemnités de rupture du contrat de travail. n Page 47 : La distance, une affaire de confiance. n Page 34 : Le regard des n Page 48 : CareeR Workshop : diplômés sur le réseau et l’association. pour gagner en puissance. n Page 49 : Un guide pratique n Page 35 : Soirée de lancement pour valider son projet. de l’Annuaire 2015. n Page 50 : Ils (ou elles) n Page 36 : Nominations / témoignent. Créations. n Page 38 : Alumni Library. CAMPUS n Page 51 : So sport. Homecoming. n Page 52 : Un cas concret de recherche. n Page 54 : L’actu de la Fondation. SIGLES DIPLÔMES MGE signifie Master Grande École, le programme « Sup de Co » de Reims MS ou « ESC Rouen » de Rouen BS. Les autres programmes seront intitulés en clair pour faciliter la compréhension du lecteur. Le numéro qui suit à deux chiffres correspond à l’année de sortie (00 = issu de la promotion sortie en 2000). NB : la référence au campus d’origine n’est plus indiquée afin d’accélerer l’appropriation par chacun de la marque NEOMA désormais commune à tous. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 3 CONNEXIONS ENQUÊTE À la recherche… du sens Être économiquement solidaire (ESS) : une tendance du moment ou un mouvement profond capable de faire bouger les lignes ? Entre le pur lucratif et la philanthropie, il y a un vaste monde, celui de l’économie sociale et solidaire. Cette nouvelle économie ne rejette pas le profit – il est nécessaire – ni la mesure et le contrôle – ils sont indispensables –, mais ces principes sont posés comme des moyens, non comme des fins. Rien d’étonnant à ce que cette ESS ait le vent en poupe auprès des jeunes générations. L’État leur a emboîté le pas en fixant des règles dans la récente loi du 31 juillet 2014, lourde de 46 pages ! Pour y voir plus clair, NEOMA ALUMNI Review a rencontré deux expertes du sujet, Laetitia Lethielleux et Mélissa Boudes, les deux piliers de la chaire Économie sociale et solidaire de NEOMA Business School : une histoire née à Reims mais qui avait également son pendant à Rouen avec les électifs Organisations à but non lucratif (OBNL) proposés dès les années 1980. Puis seront interrogés ou présentés certains alumni acteurs directs de cette ESS dans des domaines aussi variés que l’humanitaire (p. 8), le tourisme solidaire (p. 10), l’aide à l’enfance (p. 12 et 13), la solidarité internationale (p. 14 à 17), la finance responsable (p. 18), sans oublier le secteur spécifique des mutuelles (p. 22). Nous verrons qu’il est possible d’accéder aux plus hautes fonctions comme la direction générale de MSF France (p. 20). Enfin, le Club ESS de NEOMA ALUMNI présentera P.24 et 25 trois exemples d’entrepreneuriat social. Éclectisme total donc, dans le respect des valeurs propres à cette autre forme d’économie qui présente un point commun à tous : la recherche du sens. 4 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Enquête sur l’économie sociale et solidaire État des lieux par deux expertes du sujet, Mélissa Boudes (à gauche), assistante de recherche à NEOMA Business School, et Laetitia Lethielleux (à droite), titulaire de la chaire ESS. UNE HISTOIRE DE PRÈS DE DEUX SIÈCLES Pourquoi parler d’économie sociale et solidaire (ESS) dans un magazine dédié aux managers ? Tout simplement parce que l’ESS réunit certainement bon nombre d’entre vous, parfois même sans le savoir. Mais de quoi s’agit-il ? L’ESS comprend avant tout des initiatives de femmes et d’hommes qui cherchent à subvenir à leurs besoins collectivement dans un esprit de solidarité, d’équité, de responsabilité et d’émancipation. Les premières formes d’organisations d’ESS sont très anciennes et prennent racine au XIXe siècle avec la révolution industrielle. Sous l’impulsion de la classe ouvrière cherchant à améliorer ses conditions de vie, se créent des sociétés de secours mutuel, pour venir en aide aux malades et financer les funérailles, des associations ouvrières de production pour se réapproprier leurs outils de travail, des associations de consommation pour se procurer les produits de première nécessité et échapper à l’endettement. L’économie sociale et solidaire était née. La reconnaissance de ces organisations, en France, se fera de manière progressive grâce, entre autres, aux lois Waldeck-Rousseau relatives aux sociétés de secours mutuels (1898) et au contrat d’association (1901). En 1981, les acteurs de l’économie sociale, regroupant les associations, les mutuelles, les coopératives et leurs fondations, se sont réunis autour d’une charte définissant leurs finalités et principes d’organisation. Ces organisations sont avant tout des regroupements de personnes et non de capitaux dont la mission sociale prime sur la mission économique et qui adoptent un mode de fonctionnement démocratique. Ces dernières années, de nouvelles initiatives La mission sociale prime sur la mission économique. entrepreneuriales ont vu le jour pour répondre aux défis sociaux et environnementaux de plus en plus pressants. Si ces entreprises sociales n’adoptent pas nécessairement les statuts et principes de fonctionnement de l’ESS, elles essaient d’allier finalité sociale et rentabilité économique. La loi du 31 juillet 2014 marque un tournant dans la reconnaissance institutionnelle de l’ESS. Toutefois, à peine sortie, elle a suscité de nombreuses controverses en bousculant ses frontières traditionnelles par l’acceptation de nouvelles formes d’entrepreneuriat dans l’ESS (entreprises à finalité sociale, agrément ESS…). Elle pose cinq objectifs majeurs permettant de faire évoluer l’ESS et de se rapprocher de l’idéologie européenne : reconnaître l’ESS comme un mode d’entreprendre spécifique (respect des principes de primauté de l’individu, gouvernance démocratique, solidarité, lucrativité perçue comme un moyen et non comme un but) ; consolider le réseau, la gouvernance et les outils de financement des acteurs de l’ESS (en mettant en place des indicateurs de mesure spécifiques aux entreprises de l’ESS, en facilitant l’accès aux demandes de financement via la BPI) ; redonner le pouvoir d’agir aux salariés (en les associant davantage au processus de décision) ; n n n Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 5 CONNEXIONS ENQUÊTE avec des valeurs humaines, une utilité sociale à ses actions, autant de raisons avancées pour expliquer ces changements comportementaux de la part des salariés. Présentes dans tous les secteurs d’activités, les entreprises de l’ESS sont majoritaires dans l’action sociale et les loisirs où elles représentent respectivement 63 et 56 % des emplois. Elles représentent également 30 % des salariés du secteur banque-assurance. La forte présence des entreprises de l’ESS dans des secteurs très féminisés en fait un champ majoritairement féminin (67 % des effectifs salariés). L’ESS n’est donc pas cantonnée au secteur social et connaît notamment un fort développement dans le secteur environnemental. Les entreprises de l’ESS cherchent avant tout à développer une activité économique sur un territoire générant des emplois non délocalisables, répondant à des besoins très clairement identifiés. Il s’agit avant tout d’une économie reposant sur des valeurs et des principes replaçant l’individu au cœur de l’action et non le capital. Garderie du réseau Môm’artre (voir article page 13) n Si elle nous concerne tous, pourquoi l’ESS est-elle si peu connue ? L’économie sociale et solidaire a gagné en visibilité ces dernières années mais manque encore de lisibilité : sa présence dans tous les secteurs d’activité ou ses termes parfois complexes jouent encore contre elle. Néanmoins, les universités et grandes écoles contribuent à faire connaître l’ESS auprès des entrepreneurs de demain depuis près de trente ans grâce à la création de licences, masters ou enseignements de spécialisation pour former des managers sensibilisés à ses principes (consultation de la liste des formations en France sur l’ESS sur le site du RIUESS : www. riuess.org). Pour répondre à ces besoins, de nombreuses formations dédiées existent alliant compétences, métiers et compréhension de l’ESS. Pour en savoir plus sur les formations proposées par la chaire Économie sociale et solidaire NEOMA BS-URCA, consulter son site Internet : http:// chaire.neoma-bs.fr/economie-sociale-etsolidaire/ CONSTRUIRE UNE CARRIÈRE À L’INTERNATIONAL QUI AIT DU SENS Le développement de l’ESS n’est pas limité à l’Hexagone et existe aux quatre coins du monde. Au sein de l’Union européenne, 8,6 millions de personnes sont employées par une association, les mutuelles de santé couvrent 120 millions de personnes et les coopératives 6 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 emploient 4,7 millions de travailleurs. Ces dernières années, de nombreux pays à travers le monde ont voté des lois reconnaissant l’ESS : la Colombie (1998), la Corée du Sud (2011 et 2013), le Brésil (2011), l’Espagne (2011), la Belgique (2008 et 2013). PANORAMA DE L’ESS EN FRANCE : CARACTÉRISTIQUES, SECTEURS D’ACTIVITÉS, EMPLOI 1 Sans même en avoir pleinement conscience, une large majorité de la population est concernée par l’ESS. Plus d’un Français sur quatre adhère à une association, 19 millions sont affiliés à une mutuelle et 22 millions sont sociétaires d’une banque coopérative. Les entreprises de l’ESS (coopératives, associations, mutuelles et fondations) emploient 2,34 millions de salariés, soit 10,3 % de l’emploi en France et 13,9 % de l’emploi privé. Les entreprises de l’ESS représentent 14,6 % des entreprises privées Répartition de l’emploi de l’ESS par catégorie juridique Répartition de l’emploi ESS 10,3 % Associations 78,1 % Coopératives 13,2 % Mutuelles 5,6 % LES DÉFIS D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN DES ENTREPRISES DE L’ESS de 20 à 49 salariés et 17,5 % des entreprises de 50 à 249 salariés. Ces chiffres sont amenés à croître dans un avenir proche, d’une part en raison d’un besoin en compétences suite au renouvellement générationnel avec plus d’un salarié sur quatre qui devrait prendre sa retraite (600 000 emplois à pourvoir d’ici 2020), sachant que 93 % des structures déclarent vouloir remplacer tout ou partie des départs en retraite, d’autre part un nombre croissant de salariés français aspire à travailler différemment. Un sondage récemment réalisé par l’IFOP (février 2015) pour Acteurs publics sur le thème des « Français et l’économie sociale et solidaire » révèle que 51 % d’entre eux envisagent demain de travailler dans une entreprise de l’ESS. Pourquoi un tel engouement ? La recherche de meilleure prise en compte des personnes (dans la gouvernance et la conduite de l’entreprise), l’envie de donner « un sens à sa carrière » Fondations 3,1 % Public 25,6 % Privé hors ESS 64,1 % Source : Observatoire national de l’ESS - CNCRES, d’après INSEE CLAP 2011. provoquer un choc coopératif (en facilitant le développement des coopératives ou la reprise d’entreprises sous forme coopérative) ; renforcer les politiques de développement local durable (notamment avec le développement des pôles territoriaux de coopérations économiques-PTCE). n Les entreprises de l’ESS doivent faire face aujourd’hui à plusieurs défis, dont celui de la raréfaction de leurs ressources financières. Ce phénomène les conduit à diversifier leurs ressources (J.-L. Laville, 2001), notamment en développant des modèles économiques hybrides. Les entreprises de l’ESS présentent ainsi souvent des business models complexes mixant ressources marchandes (produits des ventes et des services), non marchandes (subventions publiques, dons, etc.) et non monétaires (bénévolat). La non-lucrativité ou la lucrativité limitée des entreprises de l’ESS ne signifie pas qu’elles ne génèrent pas de bénéfices, auquel cas elles mettraient en danger leur projet. Dans une entreprise de l’ESS, les bénéfices sont avant tout réinjectés dans l’entreprise afin d’assurer la pérennité du projet, puis partagés équitablement entre les membres. L’absence d’actionnaires extérieurs majoritaires permet d’éviter les rachats. La diversité des ressources va de pair avec la diversité des parties prenantes aux attentes parfois divergentes et à qui il faut rendre des comptes. L’objectif est de maintenir l’équilibre financier pour assurer la pérennisation des activités car l’ESS n’est pas une économie de l’assistanat. Ses entreprises sont également amenées à concilier une logique gestionnaire et une logique militante (F. Rousseau, 2002). L’introduction d’une logique administrative nécessite une professionnalisation des acteurs bénévoles sans risquer de dénaturer le projet associatif ou de voir reculer le bénévolat par une dérive technocratique. Aujourd’hui, on observe de la part des fédérations l’envie de réinventer le modèle associatif sur le territoire, de prévenir les risques de banalisation des activités (ou d’alignement sur des modes de fonctionnement des entreprises à but lucratif) La chaire Économie sociale et solidaire a été créée en mars 2008 sous l’impulsion de la Fondation Reims Management School et de ses trois membres fondateurs : le Crédit Agricole du Nord-Est, PwC et RMS-Network (aujourd’hui NEOMA ALUMNI). Depuis janvier 2014, la chaire ESS est commune à l’université de Reims-Champagne-Ardenne (URCA) et NEOMA BS. LA CHAIRE ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE SE DÉPLOIE SELON TROIS AXES. • La recherche : académique et études de terrain L’objectif est de développer des programmes de recherche (du régional à l’international) pluridisciplinaires permettant de mieux comprendre les processus d’innovation sociale et d’entrepreneuriat en ESS. Un accent tout particulier est mis sur la recherche partenariale. Actuellement, les chercheurs sont mobilisés sur deux projets : le projet européen SIMPACT et le projet régional Innovation sociale et groupements d’employeurs (ISGE). • L’enseignement : élargir le sens critique et développer les valeurs des deux établissements d’enseignement La chaire ESS propose sur les campus de NEOMA BS (Reims et Rouen) une offre de formations (électifs) pour sensibiliser les étudiants au management des associations, des coopératives et des mutuelles. Elle accompagne les parcours des étudiants dans la réalisation de leur mémoire et leur recherche de stage. • Le partenariat et la communication : enraciner la chaire ESS dans son terreau régional Enfin, la chaire ESS entretient des partenariats régionaux forts avec le milieu socioprofessionnel (chambre régionale de l’économie sociale et solidaire et ses composantes, région Champagne-Ardenne, ville de Reims) et académique en s’associant avec l’université de Reims-Champagne-Ardenne. et d’instrumentalisation par les pouvoirs publics (CPCA, 2014). Il s’agit de préserver les spécificités des entreprises de l’ESS qui revendiquent de pouvoir « entreprendre autrement », c’est-à-dire dans le respect des principes fondateurs de l’ESS, principes garantissant l’identité même de ces structures, tout en innovant économiquement et socialement. Enfin, la difficulté d’évaluer les impacts socioéconomiques de ces entreprises est également un frein à sa pleine reconnaissance comme actrice économique à part entière aux côtés de l’économie privée à but lucratif et de l’économie publique. Le lien social qu’elle tisse représente une grande part de sa production, mais ne bénéficie pas d’indicateurs qui fassent largement consensus comme le chiffre d’affaires, par exemple. Or les indicateurs sont un outil clé d’information et de communication ! n 1 - Sources : Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions, édition 2012, CNCRES (données issues de l’Insee, « Clap 2010 »). NOUS CONTACTER Laetitia Lethielleux Titulaire de la chaire ESS [email protected] Mélissa Boudes Assistante de recherche [email protected] POUR ALLER PLUS LOIN ACTUALITÉS DE LA CHAIRE ESS NEOMA BS-URCA • 27-29 mai 2015 à Reims : colloque des quinzièmes rencontres du RIUESS sur le thème de la créativité des entreprises de l’ESS : consulter les actes sur www.univ-reims.fr/riuess2015 • Consultation des ressources bibliographiques, recherches académiques, études, offres de stage ou d’emploi sur le site de la chaire ESS : http://chaire.neoma-bs.fr/economie-sociale-et-solidaire/ Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 7 CONNEXIONS ENQUÊTE Laurent le pacifique… anticipe et pilote Après une première partie de carrière en France et à l’international dans l’industrie, Laurent Leflond (MGE 86) choisit en 2002 de rejoindre le secteur associatif : il occupe pendant dix ans la fonction de DAF de l’association Emmaüs, puis rejoint le WWF et enfin L’Arche internationale en 2013. Son premier objectif : mettre en place les instruments financiers nécessaires au pilotage de ces structures complexes. Et ce n’est pas un long fleuve tranquille ! NAR : Pourquoi, à ce moment-là, avoir quitté le monde industriel ? L. L. : Les grands groupes internationaux présentent des avantages, en particulier celui de croiser des personnalités humainement riches et d’acquérir de solides compétences professionnelles. Pourtant, j’aspirais à m’investir dans un domaine où l’intérêt général prévaut. Cela s’est présenté par un concours de circonstances : un ami proche me parle d’un article paru dans Courrier Cadres titré « L’humanitaire recrute ». J’y apprends que l’association Emmaüs recrute un directeur financier. Je fais acte de candidature et suis retenu pour le poste en mars 2002. NAR : Comment se passe cette immersion dans l’association créée en 1954 par l’abbé Pierre ? L. L. : Je découvre une organisation complexe : une gouvernance encore toute imprégnée du charisme du fondateur, des centaines de bénévoles à orienter, 300 salariés (500 en 2012) à former pour répondre aux attentes des bénéficiaires, la plupart SDF (accueil, hébergement, réinsertion…). Les premières années ont été passionnantes avec la mise en place de tous les outils d’une direction financière. Puis, en ayant fait le tour de la fonction, j’ai proposé de créer une direction projets et qualité : manuel de procédures, accès aux informations clés (addictologie, femmes seules) pour toute nouvelle recrue… NAR : Pourquoi alors avoir quitté le chantier avant son achèvement ? NEOMA ALUMNI Review : Pendant les études, comment s’est concrétisée cette attirance pour les organisations « non profit » ? Laurent Leflond : La dimension « solidarité internationale » m’a attiré dès le départ : j’ai passé un mois au Caire chez sœur Emmanuelle en 1986, c’est une expérience qui marque pour la vie. Ensuite, alors que d’autres régions comme l’Amérique du Nord pouvaient attirer davantage, j’ai choisi de partir en coopération en Afrique, à Dakar, ce qui m’a aussi donné l’occasion de travailler avec une ONG locale. 8 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 NAR : Pourtant, au retour, votre premier job sera dans une entreprise « classique ». L. L. : Au retour du Sénégal, un poste m’était proposé au Secours catholique en France, mais nous avions envie avec Chantal Tamarelle (MGE 86 aussi), devenue mon épouse, de continuer cette riche expérience de l’expatriation. Pour y parvenir, j’ai choisi de rentrer chez l’équipementier automobile Valeo. Au bout de deux ans, nous avons pu partir au Mexique, puis en Espagne, cette fois pour Faurecia. Mais les enfants (nés entretemps) grandissant, le retour en France s’est imposé en 1997. L. L. : La période qui a suivi a été plus chaotique : luttes internes au sein de la gouvernance, quatre DG en un an, approche des problèmes en mode « pompier » au lieu d’une anticipation saine et sereine… NAR : Bref, trop c’est trop ? L. L. : Effectivement. Mais, attiré par l’écologie et de nouvelles découvertes, c’est à nouveau en parlant avec une amie, confrontée à des difficultés similaires chez WWF, que j’ai postulé auprès de cette ONG centrée sur les problèmes environnementaux, pensant qu’un poste financier serait peu impacté par les remous des mouvements écologiques. J’y ai passé dixhuit mois passionnants au service de la planète. Dommage que l’instabilité permanente, à l’image de ce qu’on peut voir trop souvent dans les partis politiques, rende les relations survoltées, avec des conséquences néfastes sur l’ensemble du personnel. Difficile de résister à un tel climat dans la durée ! J’aspirais à m’investir dans un domaine où l’intérêt général prévaut. NAR : Faut-il en conclure que le monde associatif a toujours besoin de se professionnaliser ? L. L. : Oui, ces treize années d’expérience du monde associatif m’ont permis de faire un bilan : pour gérer de grosses organisations complexes, quel que soit leur statut, il faut des ressources et des moyens. Les miracles n’existent pas. L’engagement passionné n’est pas suffisant. Quand l’affectivité prend le dessus sur l’effectivité, il peut même se révéler contreproductif. J’ai donc entrepris une réflexion sur la manière dont je pourrais former et conseiller les acteurs de cette économie. Mon projet avançait lorsque j’ai été contacté pour un poste à L’Arche internationale. Même scenario : besoin d’un DAF, un périmètre nouveau pour moi, celui de l’aide aux handicapés. J’y suis rentré pour une mission d’un peu plus d’un an et j’ai mis mon projet de formateur-consultant en veilleuse. Pour être efficace dans une structure, il faut apporter de la stabilité et de la sérénité – en plus de la compétence technique, bien entendu. C’est souvent ce qui manque aux organisations elles-mêmes confrontées à des crises, avec des personnes très impliquées mais souvent trop agitées par le stress. Savoir calmer le jeu fait partie des qualités essentielles pour analyser les situations et faire en sorte que de bonnes décisions soient prises. C’est, à mon sens, la meilleure méthode pour assurer la stabilité et l’efficacité des structures, dans l’intérêt des bénéficiaires avant tout. Il est aussi important que de jeunes diplômés trouvent leur place dans ce contexte apaisé et puissent apporter leur pierre à la solidité de l’édifice, notamment en contribuant à la mise en place d’outils adaptés et efficaces de contrôle de gestion. Ceci est très important, bien sûr pour contrôler les coûts, mais surtout pour mesurer l’efficacité des actions, exigence aiguisée du fait de la nature des financements (donateurs privés et fonds publics). n Une réalité économique forte en France L’Association des diplômés, aujourd’hui NEOMA ALUMNI, est doublement concernée par l’économie sociale et solidaire. Interview de Jean-Michel Huet (MGE 97), président de NEOMA ALUMNI et du comité de pilotage de la chaire. NEOMA ALUMNI Review : Quelle sont les actions de NEOMA ALUMNI en faveur de l’ESS ? Jean-Michel Huet : Tout d’abord, en tant qu’association des diplômés, nous sommes naturellement inscrits dans l’ESS de par notre statut associatif mais aussi notre objet en faveur de l’entraide. Nous avons un rôle fort de solidarité auprès de nos camarades, notamment sur la dimension professionnelle avec le CareeR CenteR®. Par ailleurs, l’association est à l’initiative et donc membre fondatrice de la Fondation NEOMA Business School dont l’un des objets est le soutien intergénérationnel avec l’attribution des bourses d’excellence pour les étudiants. NAR : D’autres actions sont-elles à l’ordre du jour ? J.-M. H : Une fois ces grandes lignes définies, plusieurs actions viennent concrétiser la mission. En voici deux exemples. Historiquement, la Fondation a financé la chaire en management associatif et ESS de l’école que nous avons lancée en 2007. Derrière cette chaire, en dehors de la recherche, il y a aussi plusieurs modules de cours auxquels participent des diplômés. Dans le cadre des travaux de cette chaire, nous avons monté il y a quelques années une conférence spéciale du réseau des diplômés avec l’Institut français des administrateurs (IFA) ainsi qu’une publication dans le cadre de L’Expansion Management Review. Second exemple, un des clubs professionnels du réseau est spécifiquement dédié à l’ESS et réunit les alumni dans ce domaine (voir P.24 et 25). Par ailleurs, pour revenir à la Fondation, sa gouvernance est essentiellement composée de diplômés qui participent aussi aux commissions d’attribution des bourses. NAR : Peut-on craindre un effet de mode ? J.-M. H : Pas du tout, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord l’ESS est une réalité économique forte en France et dans le monde avec les ONG. En France, l’ESS représente pas loin de 2 millions de salariés, sans prendre en compte le travail des bénévoles qui, en « équivalent temps plein », représentent la même puissance de travail au global. Les modèles associatifs, mutualistes et coopératifs remportent de grands succès économiques et sont parmi les structures qui ont le mieux passé la crise depuis 2008. Enfin, on constate depuis une petite dizaine d’années qu’un nombre croissant de jeunes diplômés souhaitent commencer leur première expérience professionnelle dans ce secteur économique. C’est la question du sens que l’on retrouve au travers de cet engouement. NAR : À l’avenir, NEOMA ALUMNI devrait donc lancer d’autres activités autour de l’ESS ? J.-M. H : Oui, bien sûr. C’est en tout cas un vrai souhait du conseil d’administration et la thématique de ce numéro l’illustre. L’un des axes de développement stratégique de l’association est le lancement de la dimension think tank, que ce soit avec des acteurs externes au réseau (les travaux sur les business schools l’an dernier avec l’Institut Montaigne, le partenariat depuis dix ans avec l’Institut G9+), mais aussi au sein du réseau au sens large. Un des projets de développement est, par exemple, étudié par Jean-Louis Fidric, un des administrateurs de NEOMA ALUMNI, avec Adilson Borgès, le DGA faculté de l’école, pour développer cette dimension think tank avec les diplômés et les chercheurs. Le soutien à la Fondation doit être renforcé et, chaque année, nous encourageons un ou deux projets d’association étudiante. Enfin – c’est un appel à contribution –, nous sommes preneurs de toute idée pouvant aider à entretenir cette dynamique autour de l’ESS et du monde associatif. C’est encore une fois au cœur de l’activité d’une association de diplômés. n Contact : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 9 CONNEXIONS ENQUÊTE un relais régulier toute l’année pour un suivi cohérent de nos actions dans chacune de nos destinations ». C’est le cas depuis bientôt dix ans, avec un développement progressif et maîtrisé : Bénin (2006), Burkina Faso (2010), Équateur (2012), Cambodge (2013), Madagascar (2014), Viêt Nam et Sri Lanka (2015). Au-delà du temps investi « en mission » qui représente globalement les deux tiers du séjour, leurs voyageurs découvrent le pays lors des excursions organisées en parallèle dans un esprit de partage et d’aventure, où l’on se déplace grâce aux moyens de transport locaux (pirogue, vélo, mobylette…) et bien sûr à pied ! Nuits chez l’habitant ou en bivouac dans la brousse, Voyage et partage Aurélien Seux (BSC en International Business 03) et Antoine Richard (Toulouse Business School 04) ont cofondé Double Sens en 2006, une des premières agences de voyages solidaires. Récit d’une aventure qui entre dans sa dixième année ! Ils sont deux à l’origine de cette démarche qui allie leurs compétences, leurs valeurs et leur passion commune pour les voyages. Amis depuis les bancs du collège et légèrement éloignés le temps de leurs études vers l’international, ils se sont vite retrouvés en septembre 2004, à la naissance du projet « Double Sens ». Un an plus tard, après neuf mois de réflexion en Bretagne et trois de prospection au Bénin, ils étaient lauréats du Réseau Entreprendre et prêts à se lancer, dans l’insouciance de leurs 24 ans. Dès le début de l’année 2006, ils ont ouvert leur agence en France et reçu leurs premiers voyageurs solidaires au Bénin. À ce jour, ils sont auprès de leurs équipes entre Paris et leurs sept destinations, toujours en accord avec cette idée de voyager autrement ! 10 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 LE POINT DE DÉPART Avril 2004, Aurélien est Country Manager chez MondoChallenge en Tanzanie (ONG anglaise spécialisée dans l’éducation), embauché à l’issue de son stage de fin d’études dans la même structure. Antoine termine un stage de marketing chez IBM à Londres. Ils se retrouvent en ligne sur Internet et leur soif d’indépendance les amène au-delà d’un simple échange entre amis : « On se sentait prêt à tout plaquer pour monter notre boîte ! » Ils ont alors 22 ans et décident effectivement de se retrouver en France pour proposer une autre manière de voyager, au gré d’un tourisme solidaire. LES « PARRAINS » POUR SE LANCER Cinq mois plus tard, les voilà réunis au bar et à l’accueil d’un casino en Bretagne du Sud. Ce job de nuit leur laisse la journée pour poser les premières pierres de Double Sens. Ils se sont donné six mois pour étudier leur business plan, accompagnés par le Réseau Entreprendre. Les premiers entretiens de validation sont encourageants et les responsables du Réseau les motivent pour partir « sur le terrain » développer leurs partenariats au Bénin (première destination visée). Au retour, ils sont attendus pour présenter leurs réflexions lors d’un « comité d’engagement » devant dix chefs d’entreprise, en espérant décrocher 20 000 euros pour amorcer le projet. Un prêt d’honneur à taux zéro, sans caution, remboursable sur quatre ans au bout d’un an : « Qui d’autre miserait sur deux potes de 23 ans qui se lancent dans le tourisme solidaire en Afrique ? » Le principe du Réseau Entreprendre est d’épauler la création d’entreprise. Les porteurs de projet doivent avoir un tiers des fonds nécessaires, le Réseau leur prête le second et la banque débloque un crédit par effet de levier pour clôturer le budget. Au-delà des fonds, le Réseau confie ses jeunes lauréats aux bons soins d’un « parrain » pour les conseiller pendant les trois premières années. Aurélien et Antoine s’expriment avec passion et remportent une décision à l’unanimité (condition nécessaire pour obtenir le prêt). L’aventure peut commencer ! PREMIER PAYS ET PREMIERS VOYAGEURS POUR UN TOURISME ALTERNATIF Leur premier choix est confirmé pour le Bénin, petit pays francophone d’Afrique de l’Ouest, « un pays stable et authentique, où nous pouvons privilégier les échanges et les rencontres tout au long de nos voyages ». Double Sens propose une expérience unique, en petit groupe, au plus proche de la culture locale. Un tourisme responsable et participatif où les voyageurs solidaires s’engagent à soutenir une initiative locale auprès d’une association : éducation, animation, formation, santé, construction, préservation de l’environnement, etc. Les domaines sont variés et s’adressent à tous, selon les compétences de chacun et les attentes des partenaires locaux, « l’essentiel étant d’assurer tout est réuni pour un tourisme le plus intégré possible. Depuis les trente premiers voyageurs partis au Bénin en 2006, des centaines se relaient chaque année, dont 20 % renouvellent déjà l’expérience d’une destination à une autre. On y retrouve des jeunes et des moins jeunes (actifs ou retraités) qui partagent les mêmes valeurs et qui forment de petits groupes très vite soudés autour du projet (4 à 8 voyageurs). Avec l’expérience, Double Sens a gagné la confiance des parents qui leur confient leurs enfants (voyages de classe ou en famille) et celle des grandes entreprises qui leur envoient leurs salariés. « Pour motiver et parfois rassurer, nous organisons tous les mois des réunions de préparation au voyage ouvertes à tous nos voyageurs, généralement le samedi à Paris. » très positive pour Double Sens qui s’engage de son côté à ce que les retombées économiques du tourisme soit équitablement partagées avec les communautés d’accueil. Au-delà des fonds, l’association des anciens voyageurs anime de nombreux événements pour communiquer autour des expériences vécues et sensibiliser de nouveaux aventuriers à vivre une nouvelle approche du voyage. « Nous sommes bluffés par la force de l’engagement de nos voyageurs qui vivent bien plus qu’un simple aller-retour sous le soleil ! » CONCILIATION ÉCONOMIQUE ET SOLIDAIRE Défendre les valeurs du tourisme équitable n’est pas un long fleuve tranquille... Après trois années de pertes successives, ils ont équilibré leur bilan en années 4 et 5 avant de rechuter en 2011. « C’était l’année du Printemps arabe et nous étions présents uniquement au Bénin et au Burkina Faso à cette époque. Comme tous nos confrères sur l’Afrique et le Moyen-Orient, nous avons vécu une année catastrophique ! » Pas question d’abandonner pour autant, Hugues Robert (un des parrains de la création) entre au capital à hauteur de 20 % et permet à Double Sens de rebondir vers de nouvelles destinations pour décupler son activité. Les trois dernières années affichent enfin des comptes dans le vert et les deux entrepreneurs se sentent « à l’abri, avec de belles perspectives à venir ». Basés à Paris depuis 2011, leur présence à La Ruche (84, quai de Jemmapes dans le 10e) leur donne une très grande visibilité. C’est un espace de co-working dédié à l’économie sociale et solidaire « où nous ne sommes entourés que de jeunes avec des idées novatrices », véritable Bien plus qu’un simple aller-retour sous le soleil ! source d’inspiration pour l’équipe parisienne qui compte désormais trois employés pour accompagner les deux fondateurs. Tous les cinq restent en lien constant avec les équipes locales, à la même enseigne : « Au-delà d’une rémunération juste, notre équipe bénéficie d’un contrat à durée indéterminée, avec sécurité sociale, complémentaire santé familiale, cotisation retraite, congés payés… Ça paraît tout bête, mais ce n’est pourtant pas monnaie courante sous le soleil du Bénin ! » RISQUES GÉOPOLITIQUES RÉCENTS : COMMENT RÉAGIR ? « C’est en vérité un amalgame inquiétant qui sévit en ce moment sur une Afrique que tout le monde considère comme un même pays dévasté par les guerres et les virus. L’exemple du Bénin, à 100 % épargné par les sujets qui font la une des médias, nous touche particulièrement. » Aurélien et Antoine surveillent tout ça de très près pour le maintien de leur activité et bien évidemment la sécurité de leurs voyageurs, tout en se concentrant aussi sur le développement de nouvelles destinations en Asie. n Contact : [email protected] Antoine et Aurélien au Zion, case de brousse sur les hauteurs du lac Ahémé (Sud-Bénin). FRÈRES DE SENS : IDÉE DE CONTINUITÉ, PORTE-PAROLE DE LA DÉMARCHE Pour aller plus loin que les actions solidaires déjà menées lors des séjours organisés, les anciens voyageurs se rassemblent au sein de leur propre association, Frères de Sens, qui s’engage à collecter des fonds pour financer de nombreux projets de solidarité auprès des centres où ils sont intervenus (missions) et des villages traversés (excursions). Une dimension Retrouvez le récit complet de cette belle aventure, rédigé par Aurélien, en ligne depuis leur date anniversaire au 1er avril : Itinéraire d’une agence alternative, www.doublesens.fr/itineraire-dune-agence-alternative Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 11 CONNEXIONS ENQUÊTE Au secours d’enfants en difficulté Avec un regard bienveillant sur la différence en général et les singularités de certains enfants qualifiés d’« atypiques, hors normes, à haut potentiel, surdoués, précoces », Laurent Dupuis (MGE 85) a créé voici un an la fondation Potentiels et Talents pour œuvrer en faveur de l’épanouissement durable de toutes les formes d’intelligences et de talents. Un défi d’ampleur nationale et une démarche qui se veut inclusive, non élitiste et non utilitariste. Il existe de nombreuses formes d’intelligence. LE CONSTAT L’Éducation nationale annonce que 30 % des enfants intellectuellement précoces (EIP) n’atteignent pas le bac en raison même de leurs spécificités malgré les efforts entrepris au nom des « besoins éducatifs particuliers ». LA RÉPONSE Créer une fondation dont la mission est de lutter contre l’échec scolaire et l’exclusion sociale pouvant frapper ces enfants. Potentiels et Talents est l’une des premières fondations d’initiative citoyenne créée en France (250 en Allemagne !), c’est-à-dire construite sur une approche collaborative et reposant sur la mobilisation civique et la générosité de ses donateurs. DES ACTIONS CONCRÈTES RÉALISÉES DEPUIS UN AN Pour être efficace, il a fallu combiner différentes actions curatives, mais aussi préventives. La priorité a été donnée aux familles : via les écoles spécialisées, des bourses ont été allouées à des parents qui n’ont pas les ressources suffisantes pour permettre à leur enfant de bénéficier de pédagogies adaptées. Un « Annuaire national des ressources » est en construction pour répertorier les solutions pédagogiques scolaires ou extrascolaires, les soutiens psychologiques existants… 12 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Pour aider les écoles spécialisées, un choix a été fait parmi les nombreux dossiers reçus. Cinq écoles ont été sélectionnées : à Paris, Montpellier, Cergy-Pontoise, dans les Deux-Sèvres et dans le Var. Les écoles ont été incitées à sortir de leur isolement : un groupe de travail interécoles a permis de favoriser leur coopération en matière de pédagogie et de gestion. Il est bien sûr préférable que l’enfant soit « identifié » suffisamment tôt comme « haut potentiel », tant par les parents que par les psychologues et les enseignants. Pour ce faire, la fondation a fait appel à des professionnels qualifiés pour concevoir des modules de formation : initiation, perfectionnement, expert. Et pour encourager les efforts de recherche universitaire sur le sujet, une thèse sur « Le TDA/H* et les hauts potentiels » est en cours de rédaction. Une campagne de communication était indispensable pour faire évoluer les mentalités : newsletter et site Internet (www.potentielsettalents.org) sont bien sûr incontournables pour l’accès à l’essentiel des connaissances. Le 5 mai dernier, Laurent est intervenu dans « Les mardis de l’innovation » à la Sorbonne : « Il existe de nombreuses formes d’intelligence, notamment “créative” ou “relationnelle”, gage de nos capacités collectives à innover », aime-t-il à rappeler en référence à son métier de conseiller en management de l’innovation. Enfin, la dimension internationale est importante dans ce domaine : un comité éthique et scientifique, composé d’éminents spécialistes français et étrangers (dont le professeur Solot, voir encadré), s’est constitué avec une approche interdisciplinaire, aux frontières des recherches scientifiques les plus récentes en neurosciences, psychologie et pédagogie, avec un éclairage philosophique et éthique. Une première conférence de consensus sur le sujet sera organisée en 2016, elle accueillera tous les acteurs de bonne volonté du public comme du privé. n Contact : [email protected] * TDA/H : trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. QUESTION À ÉRIC SOLOT, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE Pourquoi accorder un soin tout particulier à ces enfants ou adolescents ? Parce qu’ils sont, en raison même de leur potentiel, plus fragiles que les autres, plus vulnérables, plus sensibles et que leur potentiel propre ne doit pas les desservir, comme c’est trop souvent le cas dans l’enseignement actuel, qui offre une éducation normative ou normée. Plus les potentiels sont hauts, plus le risque de faillir et la peur d’échouer augmentent. Cécile D. s’engage Scoop rare : une diplômée reçue à l’Élysée le 10 mars dernier ! En effet, dans le cadre du programme « La France s’engage », Cécile Decognier (MGE 01) et son équipe font partie des quinze lauréats récompensés par François Hollande. Elle pourra ainsi développer l’association Môm’artre sur toute la France. Heureux bénéficiaires de cette belle initiative : des enfants, des familles et des artistes. Explications. NAR : Ce sera votre premier emploi salarié ? C. D. : Oui, je suis alors recrutée comme directrice de cette association, composée à l’époque de deux salariés, avec un budget annuel de 120 000 euros pour une prise en charge quotidienne de 20 enfants. Tous les soirs, les artistes salariés vont les chercher à la sortie de trois écoles du quartier, leur donnent un goûter, les aident à faire leurs devoirs et leur proposent de mener un projet artistique sur six à huit semaines. Le bureau est composé d’artistes et de parents qui se sont impliqués dans ce projet à sa création. NEOMA ALUMNI Review : Dans quel état d’esprit étiez-vous en sortant de l’école ? Cécile Decognier : En 2000, lorsque j’ai terminé mon cursus, je n’avais qu’une idée en tête : voyager. Avec mon mari, nous avons mis au point un projet baptisé « Voyage au cœur d’un monde en fête » et remporté à l’époque un « défi jeune » pour le réaliser. Je découvre dans ce voyage de dix-huit mois une dimension humaine et culturelle qui devient le fil rouge de ma recherche d’emploi à mon retour. NAR : Forte de ce constat, comment se passe la recherche du premier emploi ? C. D. : Les hasards de la vie ont bien fait les choses : j’ai croisé le chemin de Chantal Mainguéné, fondatrice et présidente de Môm’artre, femme incroyable, à l’énergie et à la vitalité débordante, qui avait décidé trois ans plus tôt d’ouvrir les portes d’un local de quartier dans le 18e arrondissement de Paris pour prendre en charge les enfants de classes du primaire après l’école. La garde des enfants est encore aujourd’hui un frein à l’emploi pour beaucoup de femmes qui ont la lourde responsabilité de trouver le moyen de faire coïncider horaires de travail et horaires d’école. Môm’artre propose une solution novatrice : des horaires décalés pour s’adapter à la réalité de la vie et un contenu pédagogique atypique fondé sur la pratique artistique pour favoriser l’épanouissement de l’enfant. NAR : À quel moment le projet va-t-il changer d’échelle ? C. D. : Ça s’est fait progressivement. Dans un premier temps, il a fallu consolider les finances de l’association : chercher de nouveaux fonds en s’orientant aussi vers les dispositifs publics (ville de Paris, emplois tremplins, FSE*…) adaptés au secteur de l’éducation et de la petite enfance, puis conclure des partenariats comme avec Ashoka, qui a labellisé notre fondatrice « entrepreneur social de talent ». Devenus d’Ashoka , nous bénéficions d’un comité d’accompagnement qui nous ouvrira les portes essentielles au changement d’échelle : business plan en vue d’un essaimage plus large, partenariats avec des entreprises privées, des collectivités territoriales, des fondations… Après l’ouverture en 2009 d’un second établissement dans le 20e (Môm’Ganne), nous inaugurons en 2012 quatre nouvelles antennes : deux à Paris (12e et 14e), une à Arles et une à Nantes. NAR : À votre avis, qu’est-ce qui a vraiment joué en faveur de votre sélection dans « La France s’engage » ? C. D. : Tout d’abord les votants, que nous remercions ici de tout cœur (plusieurs alumni ont cliqué sur notre projet parmi les trente sélectionnés). Ce qui fait la spécificité de notre association, c’est cette mission d’ouverture des enfants à l’art. Ce sont en effet de vrais artistes qui permettent aux enfants de créer « leur œuvre » durant ce temps de « garderie ». Cette réalisation les aide à s’exprimer et à être valorisés au sein de leur famille. De plus, cela crée de l’emploi pour ces professions artistiques aux débouchés incertains et permet à des familles souvent monoparentales d’avoir une solution pour la garde de leur(s) enfant(s) après l’école. Enfin, la dimension du « vivre ensemble » vient couronner le tout puisque nous impliquons les parents, les instituteurs, les artistes et bien sûr, les enfants. n Contact : [email protected] FRATELI : PARTENAIRE DE NEOMA ALUMNI ET LAURÉAT DE « LA FRANCE S’ENGAGE » AVEC SON PROJET « INSPIRE 2.0 ». Grâce au parrainage par des professionnels (dont 33 issus de NEOMA) de jeunes issus de milieux modestes engagés dans des parcours exigeants, Frateli réussit à rétablir l’égalité des chances et à redonner de l’ambition aux jeunes de milieux modestes. Contact : [email protected] MÔM’ARTRE EN 2015 54 salariés (35 employés temps plein*) Budget : 2 millions d’euros 2 000 enfants accueillis 900 familles adhérentes chaque année 40 écoles dans 3 régions * Fonds social européen. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 13 CONNEXIONS ENQUÊTE Solidarité internationale : être proche des acteurs locaux et des bénéficiaires Lorsque la chaire ESS s’est créée à Reims, Jérôme Voillat (MGE 07) a tout de suite accepté d’intervenir auprès des étudiants dans le cadre d’une introduction aux acteurs de la solidarité internationale dans le monde. Dans son cours, il fait comprendre aux futurs jeunes diplômés que les formations en business schools ouvrent toutes les portes, y compris celles du secteur non marchand. mes études en Bachelor à Nancy, j’ai participé à un projet associatif visant à construire un dispensaire médical dans la banlieue de Cotonou (Bénin). Puis j’ai entamé le master à Reims, tout en travaillant en alternance comme trader chez Total. À la sortie de l’école, je suis rentré chez Bosch comme responsable grands comptes automobiles. C’était un CDD de six mois et, à l’issue de cette expérience, j’avais vraiment besoin de concrétiser mon envie de travailler dans le secteur non marchand grâce à une mission de terrain, aux finalités plus proches de mes convictions. NEOMA ALUMNI Review : Que pensez-vous de ce coup de projecteur sur l’économie sociale et solidaire ? Jérôme Voillat : C’est un grand pas en avant pour donner une visibilité à cette minorité d’alumni s’engageant dans le secteur non marchand. J’en profite pour féliciter l’école et l’association pour cette initiative. Dans le monde professionnel, je crois que de plus en plus de personnes cherchent à travailler pour une cause qui a du sens. De plus, la crise est passée par là et elle constitue probablement une raison supplémentaire pour laquelle certains d’entre nous réfléchissent à deux fois avant de s’engager dans le secteur privé. Le cloisonnement historique entre le secteur non marchand et la sphère privée s’estompe heureusement progressivement. À titre d’exemple, les outils mercantiles sont désormais adaptés et utilisés par la grande majorité du secteur associatif œuvrant sur des projets de solidarité internationale. L’enjeu est maintenant de renforcer de réelles synergies entre ces deux mondes. Mon mémoire de fin d’études portait justement sur les techniques de marketing utilisées par les ONG françaises. NAR : Quel a été le déclic initial qui a orienté votre choix ? J. V. : C’est justement parce que j’ai expérimenté les deux univers que j’ai pu choisir : durant 14 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 J’ai pu ainsi être recruté dans le cadre d’un partenariat de coopération décentralisée entre ma région d’origine (la Lorraine) et le département de la Sanaga-Maritime au Cameroun. Ma mission consistait notamment à développer un projet de planification de la culture du manioc en zone rurale. Il s’agissait d’un programme ambitieux qui m’a permis, en travaillant avec les délégués locaux à l’agriculture, d’utiliser mes compétences en gestion/management. NAR : Quel a été le résultat de cette mission de dix-huit mois au Cameroun ? J. V. : Une coopérative agricole entre cinq villages a été créée afin de cultiver, de récolter et d’écouler la production de manioc. Ce projet, qualifié de pilote, a été repris par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). NAR : Au plan humain, qu’en avez-vous retiré ? J. V. : J’ai compris à cette époque que j’aimais par-dessus tout être proche des acteurs locaux : je passais trois semaines par mois dans les villages pour la coordination des activités de la coopérative et une semaine à Yaoundé, la capitale, principalement pour les considérations de reporting liées au projet. Je prends conscience à cette période qu’une expérience terrain fait gagner en légitimité. Rester connecté aux acteurs locaux deviendra un réel un critère de choix pour mes futurs postes. NAR : Quelle sera alors votre seconde destination ? J. V. : Le Laos, pays situé au cœur de l’Asie du SudEst, où la société civile nationale se développe de manière extrêmement dynamique. Cette fois basé au sein de l’ambassade de France, je devais identifier et appuyer les initiatives nationales de création d’association, afin de favoriser l’émergence de cette société civile naissante. J’ai élaboré une cartographie des acteurs permettant de connaître les projets existants à l’échelle nationale afin d’allouer des aides à de multiples projets locaux. Toujours impliqué sur le terrain, je me rendais régulièrement en province pour des évaluations de projet. Bien que rapidement à l’aise avec des notions de laotien, je voyageais toujours avec un interprète pour faciliter les échanges avec la population. NAR : Dans quel état d’esprit vous trouviezvous au retour du Laos ? J. V. : Mes missions respectives au Cameroun et au Laos m’ont permis de faire l’expérience d’autres cultures et de me concentrer sur certaines valeurs essentielles comme, par exemple, la dignité humaine et l’accès aux besoins de base. En quête de sens de manière permanente, je cherche constamment à retrouver dans mon métier des valeurs humaines fortes. Rester connecté aux acteurs locaux deviendra un réel critère de choix pour mes futurs postes. Mission d’assistance des populations atteintes par le VIH dans la région de Pakse au sud du Laos. NAR : C’est alors qu’en août 2011, une agence publique française vous engage pour gérer et développer un portefeuille de projets visant à lutter contre la piraterie en mer. J. V. : Toutes les compétences acquises, je le répète, sont à mon sens adaptables à tout univers. Mon profil a été retenu à l’époque par France Expertise Internationale (FEI, aujourd’hui Expertise France) qui m’a offert un poste de chargé de projets de sécurité maritime. Le golfe d’Aden est une zone où de nombreuses attaques en mer surviennent au quotidien, c’est pourquoi l’Union européenne notamment alloue un financement à FEI afin de mettre en œuvre un programme de lutte contre la piraterie dans cette région. On me confie donc la responsabilité d’un projet de formation et de partage d’informations dans l’ensemble de la Corne de l’Afrique pour renforcer la sécurité de cette zone. En collaboration avec une équipe d’experts techniques internationaux supervisée par un ancien amiral français, nous avons monté et mis en œuvre un projet comportant l’équipement de trois centres de surveillance (au Yémen, au Kenya et en Tanzanie), puis formé sur place les personnes chargées de gérer les flux d’informations. NAR : Comment rebondir après des missions aussi passionnantes ? J. V. : Ces missions sont toujours très fortes en termes d’implication et riches humainement. Elles m’ont également permis de développer des stratégies globales pour ensuite les concrétiser dans un contexte local. Même si ce métier se montre des plus passionnants, je crois cependant qu’il faut aussi parfois savoir prendre du recul et du temps pour soi. Je me suis d’ailleurs accordé en début d’année quelques mois sans activité professionnelle, une période simplement consacrée à du temps personnel et à des voyages. Depuis le mois d’avril, je me suis à nouveau engagé auprès d’une ONG développant des projets d’accès à l’eau potable. Basé en Suisse, les initiatives dont j’ai la responsabilité se situent principalement en Afrique. Je travaille à la mise en place d’entreprises sociales locales ayant pour vocation d’assurer la livraison d’eau potable pérenne pour les populations les plus pauvres. Si cela intéresse nos lecteurs, je vous en parlerai plus en détails dans quelques mois ! n Contact : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 15 CONNEXIONS ENQUÊTE Le camp de Darashakran, au Kurdistan irakien, où sont réfugiés près de 10 000 Syriens (photo prise en novembre 2014). La gestion financière, pilier de l’intervention humanitaire d’urgence Geoffroy de Nazelle (MGE 12) a travaillé de 2012 à 2015 pour l’ONG Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), principalement au Mali, en Jordanie et en Irak sur des postes de responsable financier pays. Actuellement en formation au journal Le Monde diplomatique à Paris sur des questions liées à l’Europe, à l’Afrique et au Moyen-Orient, il nous explique comment les organisations humanitaires françaises renforcent l’efficacité de leurs interventions d’urgence avec une gestion financière adaptée. Et l’actualité d’avril au Népal illustre bien malgré nous ses propos… Conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies sont les facteurs qui, depuis des décennies et jusqu’à aujourd’hui, affectent le plus durement les populations civiles de pans entiers de territoires de part et d’autre du globe. Sur le plan sanitaire avec des personnes blessées, affaiblies ou contaminées, du point de vue économique lorsque sont coupés ou restreints les accès aux biens de consommation courante, au logement, à l’emploi et à l’éducation, sous l’angle sécuritaire dès lors qu’est menacée l’intégrité physique d’hommes, de femmes ou d’enfants, contraignant parfois des communautés entières à fuir. À titre d’exemple, le conflit syrien a provoqué depuis quatre ans le déplacement de près de 12 millions de personnes à l’intérieur du pays et en dehors, principalement vers la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et l’Égypte (UNHCR, avril 2015). À partir du début des années 1970, précisément à l’issue du conflit ayant opposé l’armée fédérale nigériane à l’État sécessionniste de la République du Biafra, se sont créées, en France particulièrement, des organisations non gouvernementales (ONG) capables de répondre aux situations d’urgence directement sur le terrain, c’est-à-dire au chevet même des populations fragilisées, en déployant des actions adaptées aux besoins exprimés. À présent, les huit organisations françaises les plus importantes en matière de réponse à l’urgence (Médecins sans frontières, 1971, Action contre la faim, 1979, Médecins du monde, 1980, Solidarités international, 1980, Handicap international, 1982, Première urgence et aide médicale internationale, aujourd’hui fusionnées mais distinctement créées en 1992 et 1979, Agence d’aide à la coopération technique et au développement, 1993, Alliance pour l’action médicale internationale, 2009) se dotent chacune d’un budget annuel de plusieurs dizaines de millions d’euros, via le don privé ou le recours à des bailleurs de fonds institutionnels (agences des Nations unies, Union européenne, coopérations bilatérales avec différents pays), et peuvent ainsi agir sur de multiples volets : dispensation de soins d’urgence (uniquement les acteurs médicaux) ; acheminement d’eau potable et installation d’infrastructures sanitaires ; distribution de vivres et compléments nutritionnels en cas de malnutrition chronique ; remise de biens de première nécessité (kits d’hygiène, kits de cuisine, couvertures) ; prise en charge spécifique des personnes les plus vulnérables (enfants, femmes enceintes et allaitantes, personnes âgées) ; mise en place de structures d’accueil sécurisées (abris improvisés, camps sous tente ou en dur, bâtiments mis à disposition). Afin d’éviter toute ingérence, et pour que soient rendues légitimes ces actions de terrain, des concertations préalables sont organisées entre les organisations, les bailleurs de fonds, les autorités nationales et locales étatiques (chefs d’État ou de gouvernement, ministres, n n n n n n Geoffroy en mission en Jordanie pour Acted. 16 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 gouverneurs, préfets, maires), les autorités locales coutumières (chefs de tribu, chefs de village, anciens) et des représentants des futurs bénéficiaires de l’aide apportée. Une gestion financière rigoureuse et appropriée accompagne nécessairement une intervention humanitaire d’urgence : en amont de sa mise en œuvre, chiffrer le coût de l’évaluation des besoins, après quoi une équipe d’enquêteurs spécialisés est envoyée sur le terrain pour conduire l’évaluation ; puis, à partir du rapport d’évaluation, traduire sous la forme d’un budget le montant global des actions envisagées pour répondre aux besoins identifiés (ce budget accompagne une proposition narrative restituant le contexte et décrivant les actions) ; enfin lancer une campagne de collecte de dons ou défendre le budget auprès de potentiels bailleurs de fonds afin d’obtenir le financement nécessaire (l’un et l’autre pouvant se compléter) ; une fois le financement acquis, mobiliser les ressources humaines (équipes de mise en œuvre programmatique et fonctions support), matérielles (moyens de communication et de transport, bâtiments, fournitures) et programmatiques (intrants médicaux, alimentaires, nutritionnels, kits, tentes, matériaux de construction) indispensables au déploiement des actions sur le terrain ; n n n n créer des outils facilitant le suivi des dépenses en fonction du prévisionnel établi ; engager chaque dépense selon les procédures d’achat internes à l’organisation ou imposées par les bailleurs de fonds et faire son enregistrement comptable ; gérer la trésorerie de façon que toutes les obligations soient honorées dans le délai imparti (paiements des fournisseurs et salaires des employés) ; mettre en place des mécanismes de suivi et de contrôle qui garantissent aux bailleurs de fonds conformité et transparence et qui couvrent les risques inhérents à un contexte économique, social et sécuritaire dégradé (corruption, fraude, vol) ; assurer un rapportage financier périodique faisant état du niveau de dépenses et du reliquat budgétaire. De manière générale, les responsabilités sont réparties entre un département finance au siège de la structure (en France), un département finance dans la capitale du pays où a lieu l’intervention, et une équipe finance dans chacune des zones où sont menées les actions. n n n n n Garantir aux bailleurs de fonds conformité et transparence. Les rendus formels qui relèvent du département finance en capitale sont astreints à des délais souvent très courts (qu’il s’agisse de budgétisation, de suivi comptable et budgétaire ou encore de rapportage financier). De même la gestion financière de terrain se trouve être impactée par un certain nombre de paramètres contraignants qui exigent de la part des équipes finance du sang-froid, du discernement et un décisionnel assumé. Ces paramètres contraignants regroupent : des déficits structurels (absence d’établissements bancaires, imposant des transactions en liquide, manque de fournisseurs ou difficulté d’accéder au marché local, obligeant à importer, impraticabilité des infrastructures routières du fait de leur vétusté, rendant l’accès aux zones d’actions seulement possible par des moyens de transport au coût exorbitant) ; des aléas conjoncturels (incident sécuritaire sur une zone engendrant le rapatriement immédiat dans la capitale des ressources humaines, matérielles et financières, dévaluation soudaine d’une monnaie nationale, révélant une insuffisance du financement initialement reçu au regard des besoins restant à couvrir, changement inopiné de la législation fiscale nationale ou locale, pesant de tout son poids en défaveur des organisations agissant dans le périmètre concerné). n n Aussi salutaires soient-elles pour soulager les souffrances de populations fragilisées, les interventions humanitaires d’urgence doivent de préférence s’inscrire dans un horizon temporel court, de sorte qu’elles ne confisquent pas durablement aux autorités nationales et locales les prérogatives qui leur reviennent de fait (santé, économie et sécurité). Les organisations doivent ainsi savoir se retirer, ou éventuellement amorcer une phase de post-urgence, introduisant alors des actions nouvelles qui s’inscrivent à plus long terme (reconstruction, réhabilitation et développement). n Contact : geoffroy.du-cauze-de-nazelle @neoma-alumni.com Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 17 CONNEXIONS ENQUÊTE CARTOGRAPHIE DE L’ENTREPRISE RESPONSABLE Motivations financières Quand la finance se donne un but social Investissement classique 18 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 QUI FINANCE CES NOUVEAUX FONDS ? Qui sont ces investisseurs étranges qui acceptent un rendement moins élevé ? Les fonds de partage 90-10 des banques, les gestionnaires d’épargne salariale qui ont une obligation réglementaire d’investir de 5 à 10 % de leurs actifs gérés dans des projets labellisés « solidaires », les départements gestion de fortune des banques Impact first Entreprise cotée à finalité lucrative socialement responsable Entreprise non côtée à finalité lucrative et sociale Entreprise non côtée à finalité sociale Association à but non lucratif marchande Association à but non lucratif non marchande Ex : Total ArcelorMittal Ex : Danone Essilor Ex : Alter Eco Tagattitude Ex : Chênelet La Varappe Ex : Websourd Ecodair Ex : Unis-Cité Santé Sud QUELLES SONT CES NOUVELLES ENTREPRISES SOCIALES ? de private equity, mais qui ont sélectionné leurs cibles d’investissement pour leur impact environnemental ou social (Alter Equity, Citizen Capital, Esfin Ides, Impact Partenaires – ex-Bac –, Investisseurs & Partenaires, PhiTrust Impact Investors) et les Social First (Grameen Crédit Agricole, CDI, Investir & +, Solid) qui ont choisi le modèle PhiTrust Partenaires en annonçant un TRI moins élevé, autour de 5 %, mais un fort impact social. Tous les membres s’engagent à mesurer leur impact grâce à une méthode propriétaire. Philanthropie Entreprise cotée ou non côtée à finalité lucrative dont les clients anciens dirigeants veulent donner du sens à leur épargne en investissant dans des entreprises sociales, des fondations familiales ou d’entreprise, des dirigeants de la nouvelle économie, enfin les investisseurs institutionnels ayant récemment développé un programme d’impact investing (CDC, Bpifrance, AxaIM, les mutuelles d’assurance, enfin le FEI sous l’impulsion de Michel Barnier, qui a créé le Nouveau statut de fonds social européen). La finance française s’est progressivement imposée des règles pour la rendre plus vertueuse. microcrédit, l’immobilier social, l’innovation au service des handicapés ainsi que des PME en Afrique. Il gère aujourd’hui 10 millions d’euros apportés essentiellement par ces entrepreneurs rejoints par des family offices, puis des institutionnels comme BNP Paribas, Natixis, le Crédit Coopératif, la CDC, et lève actuellement 30 millions d’euros auprès du Fonds européen d’investissement (FEI, filiale de la Banque européenne d’investissement), de fondations et de family offices. Ont suivi fin 2006 deux investisseurs axés sur les banlieues qui ont connu des débuts difficiles (FinanCités et Business Angel des Cités). Le Club Impact de l’Association des investisseurs pour la croissance (Afic) compte aujourd’hui une douzaine de membres que l’on peut classer en deux catégories : les Finance First, qui promettent un taux de rendement interne (TRI) net supérieur à 10 % ainsi qu’un respect des critères ESG comme les autres fonds Impact Investing Investissement socialement responsable Finance first Xavier Thauron (MGE 81), animateur du club Neoma M&APrivate Equity, est devenu, après une expérience de banque puis de capital investissement au sein du groupe Banque Populaire, un bon connaisseur de la finance responsable pour avoir mis en place en 2007 une démarche de venture philanthropy au sein de Natixis Private Equity, puis observé la montée en puissance de ce nouveau marché. Aujourd’hui membre de plusieurs comités d’investissement de la finance sociale, plus particulièrement impliqué chez PhiTrust, premier fonds français d’impact social, il revient sur les récentes initiatives visant à financer une économie plus solidaire et plus responsable. Soucieuse de son image après l’éclatement de la bulle financière en 2009, soumise à la pression de l’opinion publique, de l’État, des ONG et de ses bailleurs de fonds (l’asset management et les limited partners), la finance française d’entreprise s’est progressivement imposée des règles visant à la rendre plus vertueuse. Elle devient plus responsable en intégrant dans chacun de ses domaines une démarche développement durable : l’investissement socialement responsable (ISR) pour les entreprises cotées, la démarche environnement, social et gouvernance (ESG) pour les sociétés non cotées et l’émergence de l’impact investing pour l’impact social. Le club M&A-Private Equity a illustré cette démarche ESG en organisant en mars 2013 une conférence réunissant une dizaine de sociétés de gestion représentées par un alumni NEOMA ayant signé les United Nations Principles for Responsible Investment à différents stade du déploiement de la démarche (diligences ESG avant l’investissement, mesures ESG au cours de la participation jusqu’à la cession). Parallèlement, une nouvelle classe d’actifs est apparue : l’impact investing. Il s’agit ici de financer des projets permettant de répondre à un double objectif de rendement financier, mais aussi d’impact environnemental, social ou sociétal. Nous parlerons ici plus spécialement des fonds d’impact social. Le précurseur est PhiTrust Partenaires, créé en 2005 par Olivier de Guerre. Après avoir revendu sa société de gestion obligataire, il a mobilisé plusieurs entrepreneurs qui suivent 22 participations en Europe dans l’insertion, le Motivations extra-financières On y retrouve les acteurs traditionnels de l’économie sociale qui se définissent par un statut social spécifique, comme les associations, les coopératives, les sociétés coopératives de production ou les sociétés coopératives d’intérêt collectif, les entreprises commerciales du secteur de l’insertion qui permettent à des personnes éloignées de l’emploi pour diverses raisons (chômage longue durée, maladie, handicap, prison) de réintégrer le marché du travail par l’intérim, le tri de déchets ou la sous-traitance industrielle (ces entreprises ont besoin d’un plus fort encadrement financé partiellement par des aides publiques), le microcrédit, le commerce équitable, l’immobilier social, l’innovation au service des handicaps ou des personnes à très faibles revenus… De nombreuses créations d’entreprises sociales sont à l’initiative de jeunes diplômés. Enfin, plusieurs groupes du CAC 40 ont déployé une démarche Bottom of the Pyramid (BOP) avec une fondation ou un fonds dédié (Danone, Essilor, Schneider Electric, GDF Suez, Vinci, Veolia, Crédit Agricole, Renault…). QUI SONT LES ACTEURS DE CE NOUVEAU MARCHÉ ? Ce sont souvent des actrices : fondatrices de fonds, dirigeantes d’entreprise sociale, responsables de fondation, consultantes. Après les pionniers de l’entreprenariat social, souvent autodidactes ou anciens éducateurs sociaux (Jean-Marc Borello, fondateur du groupe SOS, François Marty, fondateur de Chénelêt…), arrivent aujourd’hui de jeunes diplômés formés dans les grandes écoles de commerce offrant une programme social (Essec, HEC, Insead, et NEOMA depuis 2008 en France, IESE, IE, SAIID en Europe) ainsi que des cadres supérieurs après un MBA (première promotion française 2015 du MBA d’origine britannique On Purpose), qui sont souvent coachés par des Ashoka Support Network (ASN, professionnels actifs du private equity ou de l’entreprise membres de cette association mondiale de soutien à l’entreprenariat social). Les fonds d’impact social sont encore récents et ont levé peu de capitaux. Ils ont démarré à 5 ou 10 millions d’euros et sont actuellement en train de réaliser leur seconde levée à 20 ou 40 millions d’euros alors que leurs premiers investissements n’ont pas encore été cédés. Avec 2 % de frais de gestion, les équipes sont encore modestes, mais leur nécessaire renforcement devrait créer des opportunités pour de jeunes ou moins jeunes diplômés. Il faut également citer le crowdfunding : cette révolution spectaculaire s’intéresse déjà au financement des entreprises sociales avec des plateformes de don solidaire (HelloAsso, Arizuka), de prêt solidaire (Babyloan, Spear) et enfin de capital risque solidaire spécialisé comme 1001Pact ou plus généraliste comme Wiseed. Autant d’occasions de vous initier en trois clics à la finance sociale ! n Contact : [email protected] Et aussi : [email protected] TÉMOIGNAGE DE JÉRÉMY CORBET (MGE 14) Animateur du club Neoma ESS, Jérémy nous parle de son stage au Comptoir de l’Innovation, filiale du groupe SOS, le plus important groupe français de l’économie sociale (chiffre d’affaires de 650 millions d’euros) qui s’est fortement développé dans le secteur médico-social. « Dans sa stratégie de développement international, le groupe SOS envoie des étudiants dans différents pays afin de découvrir les modèles d’économie sociale et d’identifier des opportunités. En tant que premier stagiaire envoyé à Londres l’an dernier, j’ai identifié après un trimestre de prospection les acteurs du troisième secteur (économie sociale et solidaire) et leurs problématiques : le financement des structures sociales souhaitant changer d’échelle reste cher et leur accompagnement par les investisseurs insuffisant, avec les difficultés habituelles de compréhension de deux sphères qui ne parlent pas la même langue – le discours financier fondé sur les mesures quantitatives d’un côté, la réalité de l’entrepreneur social de l’autre. J’ai ensuite étudié la faisabilité de création par le groupe SOS d’un fonds d’investissement social en collaboration avec des partenaires locaux. » Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 19 CONNEXIONS ENQUÊTE Un professionnel engagé à la tête de Médecins sans frontières (MSF) L’engagement citoyen est le fil rouge de la carrière de Stéphane Roques (MGE 95), militant depuis son adolescence. Après des débuts dans l’audit où il se spécialise dans le secteur « non profit », il rejoint l’AFM Téléthon avant de prendre la direction de MSF, en mars 2013. NEOMA ALUMNI Review : L’humanitaire estil une vocation chez vous ? Stéphane Roques : Disons que l’engagement citoyen m’habite depuis l’adolescence. Après mon bac, je me suis posé la question du choix de mes études : j’ai hésité entre une prépa HEC et médecine car j’étais attiré par le monde médical et scientifique. J’ai choisi l’école de commerce car cela me permettait de travailler plus vite, c’était aussi une voie réaliste pour intégrer une ONG, ayant déjà cet objectif à l’époque. Pendant mes études, j’ai même vendu sur le campus des badges pour financer et partir un mois en mission avec la Croix-Rouge et j’avais pour intention de partir en mission humanitaire juste après l’obtention de mon diplôme. NAR : Pourquoi avoir intégré Arthur Andersen après vos études à l’ESC Rouen ? S. R. : Ce n’était pas forcément ce que j’avais envisagé ! Il se trouve qu’en parallèle de l’école, j’ai suivi des cours de sociologie à la fac. J’ai parlé de mon désir de rejoindre une ONG à l’un de mes professeurs, qui était ethnopsychiatre mais aussi vice-président de MSF. C’est lui qui m’a conseillé de faire de l’audit : les ONG ont besoin de personnel compétent et opérationnel, l’audit permet de se former bien et vite. J’ai donc suivi son conseil et rejoint la division audit d’Arthur Andersen en 1995. NAR : Auditeur, vous étiez en charge des comptes de MSF, déjà ! S. R. : C’est justement parce qu’Arthur Andersen auditait MSF que j’ai choisi ce cabinet. Lors de mon entretien d’embauche, j’ai clairement demandé à être affecté à cette mission. J’étais sensible au côté militant, aventurier de cette ONG à l’identité si forte, qui repousse constamment les limites et accepte de se remettre en question. Ces valeurs, ainsi que le positionnement médical de MSF, me correspondaient. En 1998, j’ai pris une année sabbatique pour partir en mission humanitaire avec MSF : j’ai rejoint l’équipe qui coordonnait des programmes médicaux au Cambodge. À mon retour de mission, j’ai réintégré l’audit mais en charge d’autres dossiers, car mon engagement sur le terrain avec MSF ne me permettait plus d’auditer les comptes de l’ONG. 20 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Je me suis spécialisé dans l’audit et le conseil auprès des associations, des fondations, des mairies, des ministères… Ce département avait une position particulière chez Arthur Andersen : nous n’étions certes pas les stars « classiques » du cabinet, mais travailler dans ce domaine correspondait à mes valeurs profondes. Je n’ai pourtant pas quitté MSF car, membre de l’association depuis mon départ comme volontaire au Cambodge, j’ai assisté pendant toutes ces années aux conseils d’administration mensuels tenus en séance publique, illustration de l’esprit de transparence et de débat de l’ONG. NAR : En 2001, vous quittez l’audit pour rejoindre l’AFM Téléthon. S. R. : Ayant audité cette structure, j’ai été interpellé, là encore, par l’engagement et le combat de ses membres. L’Association française contre les myopathies a été créée à l’origine par des parents révoltés par le manque de moyens affectés à la lutte contre les maladies orphelines dont souffraient leurs enfants, et elle conserve aujourd’hui cette forte dimension militante. En 2001, je suis devenu secrétaire général de cette association, en charge des dossiers financiers, légaux ou immobiliers. L’engagement citoyen m’habite depuis l’adolescence. Désirant être plus près du terrain et de la « cause » défendue par l’AFM, j’ai pris en 2005 la direction opérationnelle de l’Institut de myologie, l’une des structures de l’AFM spécialisée dans la recherche sur le muscle. En binôme avec un neuropédiatre, j’ai participé au développement de l’Institut, impulsant la création d’un département d’essais cliniques et d’un centre de recherches. J’ai ainsi pu entrer de manière plus concrète dans le monde scientifique et médical qui m’attirait depuis toujours. J’ai également assumé pendant deux ans la direction du Généthon, une autre branche opérationnelle de l’AFM. J’ai enfin porté la création de l’Institut des biothérapies pour fédérer toutes ces entités opérationnelles. NAR : Avez-vous entretenu des liens avec MSF pendant ces années à l’AFM ? S. R. : Oui : en tant que simple participant au conseil d’administration d’abord, puis comme administrateur coopté et ensuite élu pendant six ans, assumant alors les fonctions de trésorier puis de vice-président. NAR : Quand le poste de DG de MSF a été vacant, ce fut pour vous une évidence d’y postuler ? S. R. : Cela n’a pas été aussi simple. J’étais très épanoui à l’AFM, mon travail y était reconnu et avait du sens pour moi. D’un autre côté, MSF incarnait un rêve de jeunesse, je connaissais bien la structure et les enjeux lourds qui m’attendaient, le poste de DG proposait une dimension internationale nouvelle pour moi, mais aussi une baisse sensible de revenus, car l’éventail des salaires est volontairement très serré à MSF. Bref, tout cela n’était pas neutre, aussi bien d’un point de vue professionnel que personnel. J’ai donc beaucoup réfléchi avant de postuler. NAR : Quels sont les enjeux de votre poste chez MSF ? S. R. : L’enjeu majeur est une refonte importante du fonctionnement de l’association qui a connu plusieurs crises de croissance internes (sa taille a plus que doublé en dix ans). C’est d’ailleurs pour mon profil de manager, d’organisateur et de développeur, capable d’insuffler une nouvelle dynamique d’action et de porter un changement dans un environnement complexe, que j’ai été choisi comme DG. Mon rôle est donc de faire évoluer l’organisation de l’ONG sans lui faire perdre sa réactivité ni son caractère militant et engagé qui constitue son identité et sa force. Depuis deux ans maintenant, nous travaillons par exemple sur l’évolution des relations entre le siège et le terrain et sur la clarification des rôles et des responsabilités. J’emploie le « nous », car cela passe par un important travail participatif et collectif. L’objectif est d’élargir le champ de responsabilité et d’autonomie du terrain, le siège conservant un rôle de régulation, d’arbitrage et de support. Un autre enjeu est de contribuer au développement et à la régulation du mouvement international (25 sections, 35 000 salariés dans 70 pays d’intervention, 1 milliard d’euros de budget annuel), en particulier avec les associations américaine, australienne et japonaise avec lesquelles MSF France constitue un des cinq « centres opérationnels ». NAR : Et l’enjeu personnel ? S. R. : D’un point de vue personnel, c’est un vrai challenge de diriger une organisation qui revendique et promeut une telle liberté de parole, de débat et d’engagement, dans un environnement international complexe et très évolutif. Cette fonction sollicite des convictions assumées et une importante mobilisation personnelle. C’est un poste exposé et il faut être prêt à donner beaucoup de sa personne, mais avec en retour une grande fierté de travailler pour cette organisation et un réel plaisir de contribuer à la faire évoluer. NAR : Quel serait votre conseil à des jeunes diplômés qui souhaiteraient s’engager dans l’humanitaire ? S. R. : Il est indispensable d’avoir une première expérience professionnelle significative avant de postuler dans l’humanitaire. Pour des profils de « gestionnaire » sur les terrains, nous recrutons par exemple des jeunes ayant au moins deux ou trois ans d’expérience dans la finance, le management, etc. Les candidats à l’humanitaire doivent également être prêts à prendre et assumer des risques, car ce choix n’est pas aussi sécurisant qu’une carrière « classique » dans des secteurs plus traditionnels. Ils doivent enfin avoir une forte capacité d’adaptation. n Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru BIO EXPRESS 1995 : auditeur. 1998/1999 : année sabbatique chez MSF, comme coordinateur finances-RH au Cambodge. 2001 : Secrétaire général de l’AFM-Téléthon. 2005 : Secrétaire général de l’Institut de myologie et, en 2009, du Généthon, deux structures de l’AFM-Téléthon. 2013 : Directeur général de MSF. MSF RECHERCHE ENTREPRISES POUR RELATION DURABLE ET PLUS SI AFFINITÉS L’ONG développe des partenariats avec des entreprises du secteur privé. Votre société cherche à établir une relation durable et ambitieuse avec une association ? Pensez à MSF ! www.msf.fr Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 21 CONNEXIONS CONNEXIONS Pratiquer les langues étrangères au quotidien Où va la France ? ENQUÊTE ÉCHO DES CLUBS Quand Marie-Élise Maniez-Préaux (BBA 05) résume ce qu’elle apprécie le plus dans son travail, c’est de quotidiennement parler en anglais, en allemand et en italien. Sachant qu’elle aide ses interlocuteurs à régler des problèmes assez complexes et qu’elle travaille à Niort, vous aurez compris qu’elle fait carrière à la MAAF, une mutuelle d’assurance, autre grand pan de l’économie sociale et solidaire. NEOMA ALUMNI Review : Comment, Normande à l’origine, vous êtes-vous retrouvée en Poitou-Charentes Marie-Élise Maniez : En passant par Paris ! En effet, j’ai d’abord fait le Bachelor à Rouen (ISPP à l’époque), en alternance dans une association culturelle (La Route des abbayes normandes), puis j’ai poursuivi par un master 1 (marketing et communication) à l’ESGCI et un MBA spécialisé à l’ESG à Paris, tout en travaillant dans un centre d’appel de réservation hôtelière. NAR : La maîtrise des langues est donc nécessaire, on le comprend. Mais pour acquérir les compétences en droit de l’assurance, avez-vous repris une formation ? M.-É. M : C’est là tout l’avantage des grands groupes ! J’ai suivi une formation intensive lors de l’intégration : gestion des types d’accident, code des assurances, conventions européennes. Régulièrement, de nouveaux modules nous sont apportés : par exemple, la gestion des collisions en chaîne ou des carambolages. NAR : Un début qui vous prédestinait au tourisme ? NAR : Quel est le meilleur comportement à avoir dans les cas difficiles ? M.-É. M : En effet, les loisirs et le tourisme me plaisaient bien et j’ai très vite trouvé à la fin des études un premier emploi au comité régional d’équitation… du Poitou-Charentes. Comme je monte à cheval depuis l’enfance, j’ai beaucoup apprécié le milieu et les projets (chargée de mission et de développement) ; j’y suis restée cinq ans. M.-É. M : Les premiers mois sont difficiles émotionnellement : il faut apprendre à se détacher et prendre du recul. Échanges entre collègues, moments conviviaux pour la décompression : tout est recherché pour nous aider à résoudre calmement les tensions. NAR : Qu’est-ce qui vous alors poussée à changer ? M.-É. M : Nous sommes là pour aider tous nos assurés à être indemnisés de manière la plus juste au regard des responsabilités identifiées et selon les garanties souscrites. Cela correspond souvent à ce qu’ils attendent de nous. Pour une mutuelle d’assurance, il y a un pot commun constitué par les cotisations de chacun et lorsqu’un accident survient, on « prend dans le pot » pour indemniser. C’est le principe des mutuelles : la réciprocité et la solidarité. Le montant de la cotisation de chacun est calculé sur le rapport sinistres/cotisation de l’année précédente. Plus il y a eu de sinistres indemnisés, plus la cotisation de tous augmente, c’est différent des sociétés d’assurance qui ont des dividendes à verser et des bénéfices à dégager chaque année. M.-É. M : J’avais envie de rejoindre une grosse structure, plutôt de type mutualiste pour la philosophie, mais aussi pour les opportunités offertes aux salariés en termes de formation et d’évolution professionnelles. La MAAF, 7 000 personnes en France, entreprise phare de la région, a son siège social à Niort, capitale des mutuelles d’assurance. La branche automobile recherchait un conseiller parlant anglais, allemand et italien. J’ai candidaté et mon profil a été retenu. Au fond, on reste dans l’international, c’est le point commun avec le tourisme ; j’ai déjà vécu à l’étranger, à Munich en Allemagne, quand j’avais 17 ans. NAR : Pourquoi donc de telles exigences linguistiques ? M.-É. M : Tout simplement parce que les assurés qui m’appellent sont des Français ayant un accident à l’étranger ou avec un étranger en France. Lors d’un accident, la loi qui s’applique est celle du pays où il est survenu. 22 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 NAR : Arrive-t-il que des assurés soient mécontents ? NAR : Quels sont les traits culturels les plus marquants parmi vos clients étrangers ? M.-É. M : Petite nuance, ce ne sont pas des clients mais des sociétaires. Les mutuelles ne sont pas cotées en Bourse. En effet, les différences culturelles sont énormes entre les nationalités : Le 25 février, le club Defie a organisé un dîner-débat avec Christian Harbulot, directeur et cofondateur de l’École de guerre économique, auteur de l’ouvrage Sabordage : comment la France détruit sa puissance, publié aux Éditions François Bourin. Éclairage documenté sur les coulisses de la mondialisation. L’AFFAIBLISSEMENT DES ÉTATS-UNIS un Allemand ne fait jamais de constat amiable, il appelle systématiquement la police. En Tunisie, tout se traite en recommandé avec AR. Au Maroc, s’il y a besoin de passer au tribunal (dans 20 % des cas), il faut compter deux à trois ans de délai minimal. NAR : Comment voyez-vous l’avenir ? M.-É. M : Mère de deux jeunes enfants, dont un bébé de huit mois, j’ai pu prendre un temps partiel parental à 80 %, ce qui est vraiment idéal pour conjuguer les deux vies. J’ai plusieurs possibilités d’évolution : rejoindre le service « corporel » vers lequel sont aiguillés nos assurés dès qu’il y a des blessés ou des décès. D’autres fonctions support m’intéresseraient davantage, par exemple marketing/ communication ou recherche et développement (très axée sur les nouvelles technologies actuellement). Mais je perdrais certainement la pratique des langues. Cependant, je pense qu’il y a du bon à prendre chez nos collègues étrangers : je traite quotidiennement avec les assurances d’autres pays et découvre des pratiques très en pointe. Les innovations sont souvent à côté de nous ! n Contact : [email protected] À l’intérieur des États-Unis, deux tendances lourdes se détachent : une tendance culturelle, avec la fin de l’hégémonie Wasp – la culture des « pères fondateurs » doit dorénavant et irrémédiablement composer avec de nouvelles communautés au poids démographique important et aux références culturelles différentes –, et une tendance économique, avec un pays riche qui vit avec 50 millions de pauvres et une société qui se stratifie alors qu’elle s’est bâtie en opposition au système aristocratique et inégalitaire européen. En externe, deux sujets soulignent cette perte de puissance : d’un point de vue militaire, les États-Unis sont désormais dans l’impossibilité de mener deux opérations sur le terrain en même temps et les interventions en Afghanistan et en Irak ne sont pas couronnées de succès. D’un point de vue économique, une dette considérable grève leur budget et leur position financière s’affaiblit. Enfin, en géopolitique, un même constat s’impose : une véritable perte d’influence, notamment en Amérique latine. LE RETOUR DE LA PUISSANCE RUSSE Aujourd’hui, la stratégie des États-Unis de contrer la Russie via l’Europe n’est plus possible. Certes, les révolutions colorées, qu’ils ont soutenues voire fomentées, ont pu être au début des succès, mais depuis l’intervention en Géorgie et maintenant l’impasse en Ukraine, la Russie vient contester l’influence américaine sur ce qu’elle considère comme son pré carré. Cependant, ce constat doit être nuancé. En effet, nous assistons à une domination quasi absolue des États-Unis dans certains domaines, comme celui du numérique, avec des conséquences importantes dans le traitement et la sécurité des informations sensibles des entreprises et des États. LA FRANCE A PERDU SA PUISSANCE Aujourd’hui, plus personne ne parle de l’avenir de la puissance de la France. Au niveau extérieur, malgré une autonomie réelle qui se maintient en Afrique subsaharienne, l’autonomie stratégique globale de la France est fortement diminuée. L’ancien président Nicolas Sarkozy était un atlantiste convaincu, le retour dans l’Otan et l’intervention en Libye en sont des exemples marquants. Le nouveau président François Hollande l’est tout autant, voire plus. Au niveau interne, la France est aujourd’hui sous pression, l’éclatement de la société est envisageable. Des attentats ont lieu ou sont déjoués de justesse. De tels actes pourraient provoquer des réactions incontrôlables par l’État. Aujourd’hui, le gouvernement est dans une logique de contrôle, mais puissance rime avec prise de risque : la mentalité actuelle de préservation est contraire à une logique de puissance. COMMENT S’EXPLIQUE CE SILENCE SUR NOTRE PERTE DE PUISSANCE ? Si ce déclin n’est pas analysé dans les années 1970-1980, il y a une explication : pour contrer l’influence soviétique sur l’intelligentsia d’Europe occidentale, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont mis en place un vaste programme de promotion culturelle de l’American way of life. Ils ont pris l’habitude d’inviter, de mettre en avant, voire de financer des spectacles ou expositions de journalistes et d’écrivains très à gauche. Cette bataille « intellectuelle » avait pour objectif la création d’une gauche occidentale non communiste. Par exemple : invitation à venir témoigner dans les universités américaines, achats massifs de livres d’auteurs français par la CIA… La reconnaissance outre-Atlantique devient alors une étape incontournable pour les journalistes ou les écrivains de cette génération et de la suivante. La CIA est entrée dans une stratégie de déconstruction culturelle pour asseoir le modèle économique et social des États-Unis. QUE POUVONS-NOUS FAIRE ? Certes, les États-Unis ne sont pas des adversaires, mais la naïveté n’est pas de mise concernant nos rapports, comme le soulignait déjà le général de Gaulle : « Les États-Unis sont une puissance dangereuse car ils ne tiennent pas compte de leurs alliés. » La France et l’Allemagne doivent recommencer à travailler de concert pour l’avenir de l’Europe indépendante, mais il ne faut pas oublier que l’Allemagne travaille sur deux tableaux, l’avenir de l’Europe et son propre avenir. L’avenir du monde occidental implique un nouveau dialogue avec les États-Unis et le débat politique français doit exister sur ce sujet. Or, pour ne citer que lui, le traité transatlantique, tel qu’il est mené aujourd’hui, ne va pas du tout dans cette direction. Il faut que le politique prenne la parole et réapprenne à mettre en avant les forces de notre pays tout en se fixant un cap pour pouvoir avancer. L’économie numérique, par exemple, est un chantier intéressant sur lequel la France peut, grâce à ses atouts en ingénierie et en mathématiques, tirer son épingle du jeu. C’est à chacun de s’engager, de mettre sa pierre à l’édifice, c’est une question de passion, de volonté et de détermination. n Contact : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 23 CONNEXIONS ÉCHO DES CLUBS Entreprendre autrement UNE COOPÉRATIVE D’ÉCHANGES DE BIENS ET DE SERVICES EN BTOB Constitué de professionnels travaillant au sein d’entités du monde de l’économie sociale et solidaire, le club ESS de NEOMA ALUMNI organise des événements à destination des étudiants et des alumni intéressés par ce secteur. Pour la première rencontre de l’année le 16 janvier rue d’Athènes, tour d’horizon de la nouvelle loi du 31 juillet 2014, en présence de Tiphaine Perrichon, de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDESS), puis présentation de trois jeunes équipes d’entrepreneurs sociaux. UN CITY GUIDE DES BONNES ADRESSES SOCIALES ET SOLIDAIRES Passionnées par la dynamique actuelle d’innovation sociale, Claire Chouraqui, Diane Scemama et Rébecca Elias Maroko, toutes trois MGE 14, décident de partir à la rencontre des entrepreneurs qui rêvent de changement et agissent pour améliorer notre société. Elles découvrent alors des initiatives passionnantes et novatrices, mais malheureusement encore trop peu connues du grand public : épiceries zéro déchet, restaurants de réinsertion, boutiques « buy one, give one »… Se pose alors une question clé : comment permettre à chacun, selon ses possibilités, de 24 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 participer à la dynamique de l’entrepreneuriat en l’intégrant dans son quotidien ? Pour y répondre, elles décident en mai 2014 de créer un guide des initiatives à impact social et environnemental positif de proximité. C’est le début de l’aventure Dream Act ! Dream Act est un city guide géolocalisé de l’entrepreneuriat social et de l’économie sociale et solidaire, disponible sur le Web et bientôt (c’est le projet !) sur application mobile. Son objectif principal est de faciliter l’engagement individuel et quotidien en répondant aux problèmes suivants des consommateurs : comment s’impliquer facilement au quotidien au travers de sa consommation ? où trouver de bonnes adresses ? quel est l’impact réel de son implication individuelle ? Les premiers mois sont consacrés à repérer ces entrepreneurs sociaux, à les interviewer et à leur proposer un partenariat. Lauréates du prix Défi étudiants entrepreneurs de la région Champagne-Ardenne, elles peuvent bénéficier alors de conseils d’experts et financer la première version du site (graphisme et Web development). En septembre 2014, c’est la mise en ligne de Dream Act, le city guide 2.0 des initiatives à impact social et environnemental positif de proximité. Il permet de découvrir les bons plans, les bars et les restaurants, les expositions, les marques, les réseaux d’économie collaborative et toutes les autres initiatives socialement novatrices qui se trouvent près de chez soi. L’équipe de Dream Act peut ainsi afficher sa mission : pouvoir profiter, consommer et sortir tout en apportant une réponse à des problèmes sociaux et environnementaux. L’utile et l’agréable sont compatibles ! L’objectif de l’année 2015 est d’augmenter le taux de visites, de faire connaître le projet auprès du grand public, d’élargir le réseau des partenaires et de se développer dans plusieurs villes. Plusieurs sites sont déjà couverts : Reims avec l’appui de la chaire Économie sociale de NEOMA BS et d’une vingtaine d’étudiants actifs, Paris, Luxembourg, La Rochelle et bientôt Lyon, Aix-en-Provence et Lille. L’ambition pour la rentrée prochaine est de développer une application mobile géolocalisée et un baromètre d’impact individuel. Chacun pourra alors découvrir en un clic les initiatives à impact social et environnemental positif à proximité, y participer et mesurer l’impact personnel de son implication quotidienne. n Contacts : [email protected] [email protected] Après un stage de fin d’études chez Universal Music à Paris et une majeure entrepreneuriat, Samuel Cohen (MGE 05) a poursuivi son cursus par un master 2 en droit du commerce international Paris X-Nanterre. En 2006, il part pour un VIE à New York en tant qu’analyste risque à la Coface et sera aux premières loges de la crise financière de 2007 et de la chute des institutions bancaires. Il passe trois ans aux États Unis et au Canada, travaillant dans l’assurance crédit, un secteur spécialement concerné par ce déclin économique. En recherche d’innovation et en quête de projets entrepreneuriaux, il découvre alors le mécanisme du Barter, un système d’échanges de marchandises et de services entre entreprises, adoubé des dirigeants de PME américaines, surtout en période de crise marquée par un gel des crédits bancaires. Passionné par cette nouvelle forme de financement et ce mode de commerce alternatif, il rentre en France en 2010 avec le projet de développer cette idée en Europe. Il fait une étude de marché dont les résultats sont décevants : les dirigeants de PME françaises connaissent mal l’échange BtoB. Nullement découragé, il lance en 2010 B2B En-Trade, une place de marché online pour les entreprises organisant principalement des échanges bilatéraux. Ce concept s’apparente à du « troc », réalisé en BtoB. En 2014, avec un associé, un développeur Web et une équipe de quatre salariés, le site France Barter www.francebarter.coop est lancé en s’appuyant sur un réseau de plus de 250 entreprises et un système de monnaie d’échange : le Barter €uros. Cette unité de compte fondée sur 1 Barter €uros = 1 euro permet des échanges multilatéraux entre des acteurs très diversifiés au sein du réseau. Dans l’esprit de l’économie collaborative et du financement participatif, France Barter surfe sur deux vagues : celle de l’« économie collaborative », car les entreprises se connectent entre elles afin d’utiliser leurs actifs inexploités comme mode de paiement, et la vague « Fintech », car France Barter permet à certaines entreprises du réseau d’acheter avant de vendre (et ainsi de financer certaines dépenses sans sortie de trésorerie en s’endettant en Barter €uros). Également à noter : le choix d’une structure juridique sous forme coopérative. Ainsi les membres du réseau France Barter sont sociétaires et cette coopérative leur appartient. n Contacts : [email protected] UN RESTAURANT-TRAITEUR « FRAIS, SAIN ET LOCAL » Jérémy Corbet (MGE 15), majeure entrepreneuriat, a fait tout son parcours dans l’entrepreneuriat social : en finance sociale chez Spear à Paris et au Comptoir de l’Innovation à Londres. Depuis quelques mois, il a rejoint l’entreprise où il avait fait son premier stage : Otrechoze, restaurant-traiteur militant, à fort engagement social. Cette société est née de la volonté de Franck Archimbaud, cuisiner de formation, de créer une entreprise engagée dans la valorisation de l’économie et du savoir-faire local. La restauration est un secteur qu’il connaît bien pour avoir travaillé pendant onze ans en tant que salarié : il ouvre son premier restaurant en 2007 au cœur de la zone franche urbaine de la Grand Mare à Rouen, un quartier réputé difficile. Il y propose un lieu d’échange et de mixité sociale qui valorise une alimentation de qualité accessible à tous. La cuisine proposée fait honneur aux produits frais, locaux, issus des filières biologiques. La clientèle adhère au concept : entrepreneurs, artistes, étudiants et chômeurs y prennent leurs habitudes. Ayant reçu de nombreux soutiens (Groupement national des initiatives et acteurs citoyens, Bleu Blanc Zèbre, ministère de la Ville, APCE, etc.), le fondateur a décidé de lancer un appel à projet pour soutenir et développer les initiatives similaires dans d’autres quartiers sensibles en France. Jérémy a rejoint l’aventure en 2015 en devenant cogérant du deuxième établissement de la société : le restaurant Otrechoze de l’aéroport de Rouen-Vallée de Seine à Boos. Le jeune diplômé s’est donné trois objectifs : tout d’abord, développer le restaurant de l’aéroport en ajoutant au restaurant classique de l’événementiel sur site et en extérieur par l’activité traiteur. Il y ajoute le pôle « restauration collective » permettant aux entreprises d’offrir à leurs salariés ou clients du « fait maison » pour leur restauration sur place. Enfin, une troisième mission lui tient particulièrement à cœur : accompagner les acteurs locaux de la restauration dans leur démarche environnementale et sociale. n Contacts : [email protected] CONTACT CLUB ESS Jean-Marie de Jacquelot Amélie Chappelin • Jérémy Corbet [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 25 CONNEXIONS ÉCHO DES CLUBS Alain Goudey (ci-contre), Matthieu Étienne (ci-dessous à gauche) et Jérémy Froideval (ci-dessous à droite). placement de produit ou encore du sponsoring. Les liens entre musiciens et marques sont de plus en plus étroits. Ainsi Apple, jusqu’à la (més) aventure U2, s’était fait une spécialité de lancer de nouveaux artistes. De la même manière, les agences s’organisent avec des structures comme BETC Pop, Konbini, Herezie ou Havas. Les labels développent aussi des unités spécialisées comme Universal Music Group & Brands. Publicis France a même embauché comme président l’ancien patron de Deezer, Axel Dauchez. Encore un signe de ce lien toujours plus fort ! LE MARKETING ARRIVE DANS LE SECTEUR DE LA MUSIQUE Musique et publicité : une relation idyllique Le 24 mars dernier, sur le campus parisien de NEOMA Business School, s’est tenue une conférence organisée par le club Marketing & Com sur la place de la musique dans le marketing et, réciproquement, celle du marketing dans le business de la musique. La conférence était animée par Matthieu Étienne, chef de projet digital chez Publicis Conseil et fondateur du blog Llllitl (llllitl.fr), Jérémy Froideval, concepteur-rédacteur freelance avec son team « On en parle après » et fondateur du blog Foodzik (foodzik.fr), et Alain Goudey, professeur associé de marketing à NEOMA Business School et directeur associé d’AtooMedia, agence de communication sonore et de design musical. LA MUSIQUE SERT LE MARKETING La simple évocation de la relation entre marketing et musique fait ressurgir dans nos esprits les quelques notes de musique de Lalo Schifrin utilisées par Dim depuis plus de quarante-cinq ans ou plus récemment les beats de Woodkid avec son titre Iron repris par Volvic, Diesel, Ubisoft ou encore Peugeot. Les campagnes publicitaires émergent ou prennent tout leur sens grâce à une musique bien choisie. Pour George Lucas, la musique constituerait même la moitié de la force d’un film ! En marketing, l’impact de la musique est colossal puisqu’un magasin qui n’est pas sonorisé peut voir son chiffre d’affaires reculer 26 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 de près de 30 % (Milliman, 1982), alors qu’un magasin qui utilise un concept de radio efficace mélangeant musique adaptée et messages promotionnels verra son activité augmentée de 17 % (AC Nielsen/Radio POS/Mediavea, 2013). Depuis l’avènement des neurosciences, il est possible de mieux comprendre l’impact de la musique sur l’individu. Nous savons notamment depuis 2012 que la musique a un impact direct sur l’émission de neurotransmetteurs (comme la dopamine ou le cortisol) : la musique agit à un niveau physiologique. De même, l’écoute de musique a une action sur l’état émotionnel. L’écoute du chant des oiseaux va avoir tendance à diminuer la peur car notre cerveau primitif a mémorisé que les oiseaux chantent quand il n’y a pas de danger. La musique a une influence directe sur notre capacité à mémoriser les marques : quand on présente onze extraits d’identité sonore en neuf secondes, la plupart des personnes peuvent en reconnaître au moins cinq ! Enfin, la musique constitue aussi un miroir de nos comportements. (Pour en découvrir plus sur ce sujet, une vidéo TEDx : http://goo.gl/CCuZKt) Les agences de communication sont aujourd’hui très liées au monde de la musique, que ce soit par du booking, du contenu de marque, de la publicité, du merchandising, des opérations promotionnelles, des partenariats, du En 2013, le groupe Metronomy a fait sensation en lançant son nouveau single I’m Aquarius grâce à une application mobile. Ainsi, alors que Radiohead avait innové en offrant son album In Rainbows en espérant que les internautes qui le téléchargent fassent un don, Metronomy a choisi une stratégie digitale pour faire la promotion de son album et assurer quelques rentrées financières. En effet, l’application The Night Sky (payante à 99 centimes, soit exactement le prix d’un titre) permettait aux fans, en pointant le téléphone vers le ciel et en cherchant la constellation du Verseau, de découvrir ce nouveau single dans son intégralité. Une manière ludique de tarifer sa musique et de faire connaître ses productions. Emma Beatson a utilisé le Web en jouant sur la vague du retro-gaming avec son site www. thelegendofemma.com où vous devez diriger l’avatar d’Emma pour récupérer un maximum de notes de musique. Pour accéder à un morceau de l’album, il faut finir un niveau du jeu. En plus, quatre chansons de OBK Sessions servent d’ambiance musicale au gré des quatre tableaux du jeu… un bon moyen de faire rentrer les airs dans la tête ! Matthieu et Jérémy ont aussi décortiqué pour nous la stratégie marketing des Daft Punk pour le lancement de Random Access Memories : le 3 mars, une publicité de quinze secondes passe au cours de l’émission « Saturday Night Live ». Le 23 mars le groupe propose une précommande sur le Web. Le 13 avril, au cours du Coachella Festival, ce sont quatre-vingtdix secondes supplémentaires du single Get Lucky qui sont diffusées avant que l’album ne soit annoncé officiellement le 16 avril sur le compte Vine de Columbia Records. Tout ça alors qu’habituellement le groupe est plutôt silencieux, maniant la rareté comme outil marketing. Aucun doute, le marketing investit aussi le secteur de la musique. n Contacts : [email protected] Antoine Baras • Alexandre Chennevast Olivier Gasbarian • Aurélie Logeais LA MUSIQUE EST AUSSI UN SUJET DE RECHERCHE À NEOMA BUSINESS SCHOOL – INTERVIEW D’ALAIN GOUDEY Alain, peux-tu te présenter rapidement ? Je suis professeur associé de marketing à NEOMA Business School depuis 2008 et associé fondateur d’AtooMedia, agence de communication sonore et de design musical, créée en 2001. Au sein de NEOMA BS, mes thèmes de recherche se structurent autour de deux sujets : le marketing des technologies de rupture et le marketing sensoriel, plus spécifiquement sonore. Que dit la recherche de l’influence de la musique sur le comportement du consommateur ? C’est un courant de recherche qui est né aux États-Unis dans les années 1980 et qui est arrivé en France dans les années 1990. Il y a plusieurs centaines de textes académiques qui se sont intéressés à ce sujet. Cependant, il est très délicat de comparer les différents résultats car ces recherches ont souvent rencontré de fortes contraintes : manipulation limitée de la musique, temps d’exposition trop faible ou encore manque de contrôle des variables autres. Toutefois, une méta-analyse a été réalisée sur la base de 32 recherches par Garlin et Owen (2006) et ils montrent que la familiarité et le caractère plaisant ont un effet significatif sur la consommation. Ils montrent aussi que la présence de musique a un effet positif sur la consommation et le plaisir, qu’un tempo plus lent, un volume plus faible et une musique connue font rester les consommateurs un peu plus en magasin, tandis qu’un volume fort, un tempo rapide et une musique moins appréciée augmentent la perception du temps passé. Et du côté des entreprises ? Comment utilisent-elles le son aujourd’hui ? Très mal ! Aujourd’hui, de nombreux supports sont sonorisables : sites Web, applis mobiles, espaces de vente, espaces d’attente, téléphone, pub TV, pub radio, événementiel, etc. Trop souvent chacun de ces supports est géré de manière autonome par rapport aux autres. Du coup, les entreprises laissent de nombreuses empreintes sonores pas toujours choisies en connaissance de cause et surtout bien trop régulièrement peu cohérentes les unes avec les autres. Or justement, la cohérence entre une identité sonore et la marque est fondamentale pour avoir un effet positif sur le consommateur. Comment les entreprises peuvent-elles améliorer leur pratique ? Tout d’abord, il me semble important de rendre ce sujet transversal : une identité sonore ne s’improvise pas, elle se travaille ! Ensuite, il peut être intéressant de rationnaliser sa démarche en testant son identité sonore après le déploiement. Par exemple, au sein d’AtooMedia, nous avons créé le Baromètre des identités sonores de marques (BIMM), qui permet aux entreprises d’avoir une évaluation du retour sur investissement lié à leur identité sonore. C’est en open data, justement pour alerter les entreprises et les faire évoluer sur ce sujet (www.atoomedia.com/bimm). Il y a encore beaucoup de travail car malheureusement, aujourd’hui encore, la musique est le parent pauvre du marketing ! MARKETING SENSORIEL DU POINT DE VENTE Coordonné par Sophie Rieunier • Éd. Dunod, 4e édition Le marketing sensoriel utilise les facteurs d’ambiance du magasin – musique, senteurs, couleurs, sensations tactiles et gustatives – afin de susciter chez le consommateur des réactions favorables à l’acte d’achat. Alain Goudey, l’un des dix auteurs, a participé au chapitre sur la musique. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 27 CONNEXIONS INTERNATIONAL NEOMA BS World Tour Axel Guidicelli (MGE 16) et Guillaume Zurbach (MGE 16), étudiants à NEOMA BS, ont entamé leur périple à travers le monde en visitant les pays où sont installés des diplômés. Un grand merci à tous les animateurs qui les ont aidés en acceptant d’organiser une rencontre à cette occasion. Et bon vent à nos jeunes missi dominici ! 1 Aurélien de Varax (MGE 03), Dubai, le 4 février, premier entretien de notre projet dans les locaux d’Alstom Grid (U-Bora Towers). 2 Olivier Descuns (MGE 11), Dubai, le 6 février, deuxième entretien dans le Starbucks Coffee du Mall of the Emirates. 3 Thomas Garcia-Riquelme (MGE 01), Dubai, le 7 février, interview et visite du vieux Dubai. 4 Clément Paco (MGE 13), Dubai, le 8 février, discussion autour d’un repas au sein de l’International Finance Corporation. 5 Estelle Le Lan, Marion Blatrix, 10 Charles Carrard, Didier Pujol, Gauthier Davesne, Mathieu Ngo-Di Nombret, Chine, le 15 mars, événement dans le restaurant de Charles Carrard, le Paradox French Restaurant à Shanghai. 1 11 Pierre-Henry Faye (CESEM 10), 6 Chine, le 17 mars, interview dans les bureaux de Moet Hennessy Diageo à Shanghai. 7 8 9 12 Didier Pujol (MGE 86), Chine, le 17 mars, discussion et visite de Shanghai (il est guide culturel). 13 Mathieu Ganoach, Antoine Perl, William Laurent, Hong Kong, le 20 mars, événement au Red Bar à l’IFC Podium. Emilie Moulard, Inde, le 15 février, événement dans le salon de thé Theobroma de Mumbai. 6 Jean-Francis Isambert (MGE 74), Japon, le 23 février, échange autour d’un petitdéjeuner au domicile de JeanFrancis à Tokyo. 7 Jean Deniau (MGE 80), Japon, le 24 février, interview dans le showroom de son entreprise puis invitation pour un repas traditionnel à Tokyo. 8 Deborah Latreuille (IMBA 10), Japon, le 26 février, discussion autour d’un repas dans le restaurant Anjin à Tokyo et visite de son école Le Cordon Bleu le lendemain. 9 Guillaume Bonhomme, Catherine Germier-Hamel, Lucile Koch, Alexandre Martin, Floriane Bichon, Jeanne Destombe, Corée du Sud, le 1er mars, premier événement de la tribu Corée du Sud autour d’un repas au 8 Mile RD à Séoul. 2 3 10 12 11 13 4 5 28 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 29 CONNEXIONS INTERNATIONAL Entreprendre à l’international : savoir s’entourer des bons partenaires Alumni sans frontières Quand les diplômés se retrouvent, c’est toujours de bons moments partagés, loin de l’alma mater. Merci aux animateurs des tribus pour les photos envoyées après chaque événement ! Entreprendre à l’international et utiliser les aides publiques à l’export : la thématique de l’événement du 9 avril justifiait que les clubs International, Affaires publiques et Entrepreneurs s’associent pour apporter les meilleures réponses à la trentaine de participants présents à cette soirée. En 2013, près de 120 700 sociétés ont mené des projets à l’international, embarquant non seulement l’entreprise elle-même, ses dirigeants mais aussi ses collaborateurs, ignorant parfois les aides et outils dont elles peuvent bénéficier de la part de différents organismes. Ainsi, après avoir rappelé le rôle de Business France (ex-Ubifrance), Thierry Boquien, directeur général délégué IDF, a dressé un panel exhaustif des partenaires existants, qu’ils soient publics, locaux ou privés. Business France, opérateur public national, se place réellement en support aux entreprises françaises à l’export et aux entreprises étrangères pour s’installer en France. Ces aides prodiguées pour aider les entreprises à s’implanter se traduisent d’ailleurs par un taux de contrats (conclus et prévus) de 52 %. Caroline Wood, directrice régionale IDF à la Coface, nous a présenté les assurances proposées par la Coface : Assurance prospection, Avance de prospection et Assurance prospection premiers pas (A3P). Ces assurances apportent un réel soutien financier et une assurance en cas d’échec. BPI France a également été cité pour sa qualité à proposer des prêts sans caution et un différent en capital de deux ans. Le club des Anciens VIE et les conseillers du commerce extérieur représentent aussi un vivier d’aides et d’informations gratuites pour toutes les entreprises souhaitant exporter. À ce titre, Guillaume Huet, responsable du club des Anciens VIE, nous a décrit l’importante valeur ajoutée des VIE et les avantages qu’ils apportent pour les entreprises, avec notamment une grande souplesse grâce à une durée modulable (6 à 24 mois). De plus, leur statut exonère l’entreprise de tout lien contractuel et de toutes charges sociales à un coût attrayant. Guillaume Huet nous a également présenté deux témoignages vidéo afin de nous faire profiter des impressions, difficultés rencontrées et réussites remportées de deux entrepreneurs français en Algérie et en Australie. Enfin, Thomas Pesret (CESEM 00), de par son expérience à l’international xxxx, nous a rappelé l’importance d’adapter sa stratégie export selon le pays/ marché et de se poser la question de la stratégie prix à adopter. De nombreuses aides à l’export sont donc disponibles et facilitent les projets d’internationalisation des entreprises tout en limitant leur risque. S’internationaliser demande toujours plus de temps que prévu et il est primordial de s’entourer des bons partenaires. Après le succès de cette première conférence sur les aides à l’exportation, un deuxième volet sur la gestion du risque pays, commercial, financier et de change sera organisé courant juin 2015. Restez connecté ! n Contacts : Club International : [email protected] Club Affaires publiques : [email protected] Club Entrepreneurs : [email protected] SYDNEY Contact : [email protected] ROTTERDAM • 10 février Contact : [email protected] CORÉE DU SUD • 1er mars Contact : [email protected] PLUS D’INFOS Afin de ne pas manquer nos prochains événements, nous vous invitons à nous rejoindre sur LinkedIn, Facebook et Twitter. Pour ceux qui le souhaitent, vous pourrez retrouver l’intégralité de la conférence sur la page YouTube du club International (https://www.youtube.com/ watch?v=sW_C2zEmDe4). La forte croissance des investissements chinois en Europe : opportunité ou menace ? Le 22 janvier, le club International de NEOMA ALUMNI et le NEOMA Confucius Institute, dirigé par Haiyan Zhang (en photo), ont organisé une conférence en commun rue d’Athènes à Paris. L’intégralité des présentations est consultable sur : http://confucius.neoma-bs.fr/conferences Pour en savoir plus : http://confucius.neoma-bs.fr/qui-sommes-nous et NEOMA ALUMNI Review n° 2, juin 2014. 30 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 FRANCFORT • 23 avril Contact : [email protected] ENVOYEZ VOS PHOTOS ESB NEOMA STAMMTISCH PARIS • 19 février Comme toujours, tous les âges étaient représentés, du fresh graduate à l’old boy à la retraite. Originaires de France ou Allemands expatriés, notre amour de l’Allemagne et de la langue allemande est ce qui nous lie. Contact : [email protected] Pour paraître dans la prochaine parution de NEOMA ALUMNI Review envoyez-nous les photos de vos événements avant le 1er septembre : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 31 CONNEXIONS INTERNATIONAL QUELQUES CLÉS DE COMPRÉHENSION Une faible mobilité La Chine est un continent avec peu de mobilité géographique managériale. Les talents dans les villes de premier rang acceptent rarement un transfert dans une ville moins développée. Il faut donc innover, devenir créatif et trouver des solutions à ce problème. Là aussi le talent pool, chinois comme étranger, qui maîtrise la pratique des affaires en Chine, devient une nécessité. Chine : ampleur, vitesse et opacité Un retour vers les talents occidentaux Le nombre de postulants occidentaux parlant le chinois est en forte augmentation ces dernières années. Fuyant l’ambiance morose du vieux continent et acceptant des conditions de travail même difficiles, ils deviennent une alternative très intéressante aux candidats chinois de souche. La plupart de ces talents européens ont déjà à leur actif de nombreuses années en Chine, parlent couramment la langue, y ont souvent fondé une famille et sont au fait des pratiques et coutumes des affaires. Travaillant en Asie depuis trente-deux ans, Claude R. Jaeck (CESEM 83) est un expert du monde des affaires en Orient, tout particulièrement en Chine. Il a accepté de partager son expérience à l’occasion d’un de ses passages en Europe. Petite étude pour NEOMA ALUMNI Review de ce qu’il appelle la « grammaire stratégique RH » de la Chine… REPRENDRE SA PLACE DANS LE CONCERT DES NATIONS La Chine est une puissance paradoxale à bien des égards. C’est une puissance inquiète en raison de ses grandes contraintes démographiques et diplomatiques. Son siège au Conseil de sécurité des Nations unies lui confère un droit de veto dont elle se sert de manière systématique à chaque fois qu’elle est privée de ses prérogatives ou qu’il est question de défendre ses intérêts. Ainsi, les enjeux géostratégiques revêtent pour la Chine une signification d’ordre vital. Il en est de même pour ce qui concerne la politique intérieure mise en place par le régime : celle-ci reflète la hantise de la survie du pays, particulièrement depuis la chute de l’URSS. Jouissant d’un taux de croissance impressionnant ce dernier quart de siècle, elle s’autorise un discours nationaliste sans complexes. Puisque son heure est arrivée, elle estime légitime de reprendre la place qui lui est due dans le concert des nations. La Chine estime légitime de reprendre la place qui lui est due dans le concert des nations. Son modèle de développement est économique et autoritaire. Mais la Chine est aussi un pouvoir militaire avec une puissance affirmée. Elle a sa propre vision sur le système mondial et remet en question l’ordre établi. Elle pratique une forme d’autopersuasion permanente sur cet « avènement de la Chine ». Tout en avouant sans détours ses faiblesses, elle nourrit le « rêve chinois » cher au président Xi Jinping. Sa puissance de conviction formulée à maintes occasions sur les questions régionales lui vaut néanmoins un certain rejet de la part de pays de la zone. Par exemple, la récente initiative d’une Banque d’investissement pour l’Asie est 32 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 une tentative claire pour marginaliser l’ADB (Japon) et autres bailleurs de fonds sous influence américaine et servir les intérêts des sociétés chinoises. Un déplacement des sièges sociaux et des CEO monde vers l’Asie Quelques multinationales ont commencé à déplacer leur siège groupe ou monde en Asie, principalement à Hongkong et à Singapour pour se rapprocher de leur plus gros marché. Ce n’est pas seulement le centre de gravité décisionnelle qui se déplace, mais l’ensemble des fonctions du groupe. Petit à petit, le siège d’origine est relégué au statut de filiale. UNE GUERRE DES TALENTS Il convient d’abord de se débarrasser des certitudes et arrogance latines qui caractérisent les Occidentaux. Prendre ce pays au sérieux signifie avant tout le comprendre, écouter ses besoins. Le recrutement de collaborateurs a toujours représenté un enjeu majeur pour les entreprises occidentales venues s’implanter dans l’empire du Milieu. Cette « guerre des talents » est devenue un enjeu stratégique dont la réussite passe par la recherche de profils multiculturels bien rémunérés et aptes à communiquer avec aisance et efficacité dans ce combat économique à mener. LES CARACTÉRISTIQUES DU RECRUTEMENT EN CHINE Trois mots semblent le mieux résumer la situation : ampleur, vitesse et opacité. En effet, la démesure est le mot clé de tout ce qui touche à la Chine et les RH ne sont pas épargnées : du nombre de talents dont les entreprises ont besoin aux salaires extravagants qui sont pratiqués, en passant par la géographie inégalée de ce pays-continent. Les entreprises étrangères venant s’installer en Chine sousestiment toujours – ou la plupart du temps – les ressources colossales nécessaires à leur implantation et le temps qu’il faudra y consacrer. La rapidité avec laquelle les changements interviennent est un autre facteur dont il faut tenir compte, d’où la nécessité de prévoir et d’anticiper. Enfin, la notion d’opacité doit être prise en compte : en Asie et en Chine tout particulièrement, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être… LES RÉMUNÉRATIONS SONT ÉLEVÉES Les managers « de talent » sont souvent identifiés par des cabinets de recrutement. S’ils sont performants dans cet environnement complexe, opaque et hyperconcurrentiel, s’ils parlent la langue chinoise, ces managers peuvent être mieux rémunérés que leur supérieur hiérarchique basé au siège en Europe. Il n’est pas rare que les augmentations annuelles soient de l’ordre de 10 à 20 %. Lorsqu’un candidat change de société, il peut obtenir 30 à 40 % d’augmentation ! La responsabilité « Chine » et de plus en plus souvent « AsiePacifique » nécessite des talents de haut niveau. Le titulaire d’un tel poste pourra prétendre ensuite à une responsabilité « monde » et ainsi apporter au siège la connaissance « Chine » qui, très souvent, fait cruellement défaut. Mais il faut savoir que les bons salaires ne suffisent plus : il faut également proposer un plan de carrière et de formation, mais aussi savoir offrir des jours fériés en nombre croissant… LES ENTREPRISES LOCALES SONT EN TRAIN D’ÉMERGER Les sociétés locales fonctionnent encore « à la chinoise ». Néanmoins, elle attirent de plus en plus les candidats chinois ayant fait leurs armes dans les sociétés multinationales. Ces cadres chinois, passés par les écoles de management en Occident puis formés à travailler selon des méthodes de logique occidentale, constituent des cibles privilégiées pour les entreprises locales en cours d’internationalisation. LES BONNES PRATIQUES À METTRE EN PLACE • La Due Diligence de part et d’autre Pléthore d’options offertes aux « talents » chinois leur permet de s’orienter vers la meilleure offre après vérification des risques que peut présenter un employeur potentiel : la réalité de leur présence en Chine, les perspectives de développement des marchés, des secteurs ou des produits face à la concurrence locale et internationale, les perspectives de carrière en Chine et à l’international, la capacité à réussir de l’équipe, la rémunération et ses composantes… En chine, les bons candidats « recrutent » leurs futurs employeurs. Il en va de même pour les employeurs qui doivent redoubler de vigilance pour déceler les possibles « faussaires » qui prétendent être ce qu’ils ne sont pas. Les recommandations sont rarement délivrées et les demandes de références difficiles à obtenir. • Adopter une logique d’anticipation Évaluer les besoins en ressources humaines sur le long terme est indispensable. Les entreprises pensent trop souvent en terme d’équipements ou d’infrastructures et considèrent insuffisamment les investissements humains. C’est l’ossature humaine qui rendra possible un développement pérenne. Cette anticipation permet de connaître avec une certaine précision les besoins à venir. Envisager la création d’un talent pool très en Des difficultés d’accès à Internet Dès janvier 2015, les VPN localisés en dehors de Chine ont connu de sérieuses interruptions liées à un resserrement du contrôle d’Internet. Cela affecte de nombreuses sociétés et personnes qui n’ont pas accès à des sites étrangers, indispensables pour leur travail. Du point de vue sécuritaire, le gouvernement chinois a probablement raison d’agir dans ce domaine, mais cela se fait au détriment de l’environnement des affaires. C’est un frein majeur à la performance. La pollution et la sécurité alimentaire, deux freins à l’expatriation La détérioration de plus en plus marquée de l’environnement en Chine, notamment dans les grands centres urbains comme Pékin, Shanghai et Canton, ne facilite pas le recrutement ou la mutation d’expatriés vers ces destinations. L’importance du guanxi dans la composition d’une équipe Tout le monde a entendu parler de l’importance des réseaux dans les milieux d’affaires, ce sont avant tout des réseaux professionnels qui relient la plupart du temps les différents acteurs de la chaîne de valeur. Avoir identifié et recruté les personnes adéquates à tous les niveaux d’une société permet d’avoir les cartes en main pour relier l’entreprise aux acteurs qui comptent dans son environnement. amont des besoins peut se révéler très coûteux, mais c’est le meilleur moyen de se préparer. Il faudra évidemment penser aussi à fidéliser ces collaborateurs. • Enfin : savoir perdre son temps… Au-delà des ridicules courbettes en donnant une carte de visite à deux mains, des innombrables kanpei après lesquels on est devenu, selon la tradition, de vieux amis (lao pengyu), il y a une réelle dimension culturelle qu’il ne s’agit pas d’ignorer. Lorsqu’un étranger – client, fournisseur, collègue – vient en Chine, le temps semble ne plus compter pour le Chinois. Il sera au service de son hôte de son arrivée à l’aéroport jusqu’à son départ. Il organisera son séjour et sera à ses côtés pour faciliter ses démarches, choisira les meilleurs restaurants, fera un détour pour lui montrer une curiosité touristique, le comblera de cadeaux. C’est sa façon d’être et il est ainsi avec tout le monde. Se pose alors la grande question de la réciprocité, qui saura peut-être faire la différence… n Contact : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 33 ASSOCIATION Le regard des diplômés sur le réseau et l’association NEOMA ALUMNI a voulu enquêter sur le bilan que font les diplômés sur les deux années de fusion des écoles et des réseaux. Principaux enseignements du sondage en ligne ouvert sur le site pendant près de deux mois. Tout d’abord, une très grande satisfaction vis-à-vis de l’association des diplômés : plus de 54 % des diplômés ont une très bonne, voire une excellente image de l’association. Moins de 1 % a une image négative et il s’agit pour l’essentiel de diplômés hostiles à la fusion des réseaux. SOIRÉE DE LANCEMENT DE L’ANNUAIRE 2015 LE 30 MARS AU STUDIO DES ACACIAS (PARIS). 658 pages, 1,3 kilo, 46 388 diplômés classés par programme, promo, ordre alphabétique, fonction et secteur : voici la toute première édition papier de l’annuaire, reflet de la base de données en ligne. Sa parution a constitué l’étape ultime de la fusion des associations historiques, RMS Network et Rouen Business School Alumni. Tout le monde s’en félicite : l’association pour qui l’annuaire est son fleuron, l’école et les professeurs qui y voient le résultat de la formation délivrée, la Fondation qui facilite l’aide intergénérationnelle. Merci aux annonceurs, recrutés par notre partenaire, les éditions Mazarine, à qui nous témoignons ici notre reconnaissance pour la confiance accordée. En termes d’usages, les outils numériques et papier sont tous plébiscités. Les diplômés citent en moyenne 2,9 canaux de communication pour avoir des informations, avec en tête la newsletter, les e-mailing des tribus et le site Web. Les réseaux sociaux sont certes importants, sans être la source d’information privilégiée par les diplômés pour le réseau. Les supports papier (annuaire et revue) ont encore un usage supérieur au site Web. Quelle image avez-vous de l’association NEOMA ALUMNI ? 56 % « excellente ou très bonne » Usages du réseau Newsletter -- Revue papier 0 0% + 7% neoma-alumni.com ++ 36 % 1% --- Annuaire papier Annuaire en ligne 42 % 0% 50 % 14 % Clubs professionnels +++ Grands événements Tribus régions/internationales Career Center® Service partenariats 0% 10 % 20 % 30 % Usage régulier Cette image de l’association est renforcée par le fait que près de 70 % des diplômés pensent que l’association et le réseau se sont améliorés au cours des deux dernières années. Ils ne sont que 25 % à le penser de l’école, 30 % jugeant même qu’elle a plutôt baissé au cours des deux dernières années (contre 1 % pour le réseau). Ceci corrobore des études menées par la presse nationale. Depuis deux ans, l’Express-l’Étudiant classe NEOMA ALUMNI dans le Top 5 des associations de diplômés alors que l’école est 19e sur l’appréciation de ses diplômés. Évoluation récente de la perception 40 % 50 % 60 % Usage modéré 70 % 80 % 90 % 100 % Non-usage D’un point de vue qualitatif, avec 76 % d’appréciations positives, les services de l’association des diplômés sont très appréciés. Les principaux axes de progrès se situent dans certaines tribus internationales, dans l’annuaire en ligne perfectible et dans les partenariats à redynamiser. Dans les attentes fortes des diplômés, on retrouve en tête le développement de la fierté d’appartenance et le réseautage via les clubs professionnels. Dans les innovations, la dimension « think tank » est citée en premier (55 %), devant le développement des actions sur le Web (MOOC, conférences sur le Web, version application mobile de l’annuaire). L’image du diplôme et de l’école : Appréciation pure Grands événements Annuaire papier Revue papier PROCHAIN ANNUAIRE EN MARS 2016 Career Center® Tribus régions/internationales Le réseau des diplômés : Clubs professionnels neoma-alumni.com E-mailing et newsletter 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 % S’est renforcée N’a pas changé S’est amoindrie Présence réseaux sociaux Annuaire en ligne Partenariats POUR RÉAGIR À CE SONDAGE [email protected] 34 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 0% 10 % 20 % Très bon 30 % Bon 40 % Moyen 50 % 60 % Mauvais 70 % 80 % 90 % 100 % Mises à jour en ligne avec vos identifiants : [email protected] 33 (0)2 32 82 58 00 Édition Annuaire papier : Alexandra Chauvin [email protected] 33 (0)1 73 06 98 13 Devenir Annonceur : [email protected] 33 (0)1 58 05 49 17 Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 35 ASSOCIATION Nominations... Créations avec ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS, SYNDICATS Édouard Bucaille (MGE 91) vient d’être nommé président de l’Association Henri Rollet qui accueille et accompagne des jeunes Franciliens sous protection administrative ou judiciaire au sein des huit services de ses divers établissements situés dans les Hauts-de-Seine (92). François Deprey (MGE 98) a été nommé administrateur de l’ACSEL, association de l’économie numérique, qui réunit les acteurs engagés dans la transformation digitale. Elle regroupe aujourd’hui près de 200 entreprises et organismes publics de tous les secteurs et œuvre à leur mise en relation. Sa fonction principale est directeur général adjoint de GS1 France. Pierre Lecomte (MGE 73) est nommé président de la fondation Action Enfance. ASSURANCE, RÉASSURANCE, CAISSES DE RETRAITE Jean-Charles Guéganou (MGE 93) est nommé directeur des risques de la SMABTP, la Société mutuelle d’assurance du bâtiment et des travaux publics, assureur leader du BTP. Laurent Goulot (MGE 99) est promu directeur planification, orientation et projets de Predica, la compagnie d’assurances de personnes de Crédit agricole Assurances. AUTRES PRESTATIONS DE CONSEIL Wesley Brown de Colstoun (MGE 00) est nommé senior director corporate & investment banking d’Investance, un cabinet de conseil en organisation dédié aux évolutions de la banque-finance-assurance. Investance intervient pour identifier, cadrer et piloter la transformation de ses clients, sur les thèmes de l’innovation, du pilotage, de l’optimisation et de la conformité. Ghislain Richter (MGE 06), directeur principal d’Accuracy Canada, conseille les entreprises sur les opportunités d’acquisitions outre atlantique. BANQUES DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT Sylvie Rémond (MGE 85) est promue codirectrice relations clients et banque d’investissement de SG CIB, Société générale Corporate & Investment Banking, la banque de financement et d’investissement du groupe Société générale. SG CIB accompagne ses clients dans tous leurs projets de fusions, acquisitions, cessions, financements, structurations d’IPO et restructurations de dette et de capital. 36 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 BANQUES NATIONALES, AUTORITÉS DE TUTELLE, INSTITUTIONS FINANCIÈRES, ETC. Franck Guiader (Ms EDM 06) est promu directeur de la division régulation de la gestion d’actifs au sein de la direction de la régulation et des affaires internationales (DRAI) de l’AMF. L’Autorité des marchés financiers (publique et indépendante) a pour mission de renforcer l’efficacité et la visibilité de la régulation de la place financière française. Elle veille à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers et tout autre placement donnant lieu à appel public à l’épargne, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés d’instruments financiers. BIENS DE CONSOMMATION ALIMENTAIRES Véronique Penchienati (MGE 89) est promue directrice générale d’Évian Volvic World au sein de Danone Eaux. Elle est ainsi en charge de la stratégie des marques Évian, Volvic, Badoit et La Salvetat, et de leur fabrication et commercialisation sur l’ensemble des marchés européens et internationaux. CONSEIL EN RELATIONS PUBLIQUES, COMMUNICATION, MARKETING Philippe Cabin Saint-Marcel (MGE 79) est nommé directeur général des activités commerciales en Europe de NPD Group, une société internationale d’études de marché. Éric Genser (Ms EDM 93) est promu directeur du département BVA Sport, département nouveau de l’institut d’études généralistes BVA. Pierre Kanengieser (Tema 04) est promu directeur général adjoint de Carat France (300 collaborateurs), une agence indépendante de conseil média et d’achat d’espaces publicitaires, filiale du groupe Aegis. DROGUERIE, PARFUMERIE, HYGIÈNE, COSMÉTIQUES Denis Richard-Orliange (Cesem 92) est nommé directeur commercial de Strand Cosmetics Europe, une filiale de la société américaine Strand Cosmetics, basée à Brooklyn. Elle est spécialisée dans la conception et la fabrication de formules cosmétiques de soin et de maquillage. E-COMMERCE, VAD Claire Lestoille (MGE 95) est nommée directrice générale de Deco-Smart/Lightonline, une filiale du groupe Adeo spécialisée dans les ventes privées d’articles déco et design. IMMOBILIER, PROMOTION IMMOBILIÈRE RÉGIES PUBLICITAIRES, AFFICHAGE Aymeric Canivenc (MBA 04) rejoint CBRE Asset Services en tant que directeur développement et marketing. Frédéric Fossard (BSc IFI 95) est promu directeur de publicité du pôle culture de Lagardère Publicité, un acteur majeur du marché publicitaire français. Emmanuel Dufour (Cesem 99) est promu directeur des ressources humaines France d’Unibail-Rodamco. Arnaud de Sordi (MS MFI 01) est promu directeur du département investissement de Catella Property, le spécialiste de l’immobilier d’entreprise du groupe Catella en France. LOGICIELS ET SERVICES INFORMATIQUES Benoît Fillon (MBA 15) est nommé vice-président du développement produit de Zags, un éditeur de logiciels dédiés à l’assurance dont le siège social international est implanté à New York. SANTÉ, PHARMACIE, BIOTECH Éric Le Bris (MGE 89) a été promu vice-président finance de Sanofi Generics, filiale en République tchèque de Sanofi International, leader mondial de l’industrie pharmaceutique. TÉLÉCOMMUNICATIONS Antoine Menet (MGE 93) est nommé directeur e-commerce de The Other Store, société qui propose aux marques de déléguer la gestion de leur activité e-commerce et la gestion de leur image sur Internet (webdesign, développement, logistique, support client, etc.). Aymeric de Cardes (MGE 89) est promu directeur de la division services média de TDF et président d’Arkena et de Mediamobile. Dans l’audiovisuel, le groupe TDF est présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur : captation et traitement des contenus, contribution, régies de diffusion, transport et diffusion terrestre de programmes radio et télé en analogique et en numérique, en HD ou en télévision mobile personnelle. LUXE CRÉATIONS D’ENTREPRISE Michel Adé (Ms EDM 88) est nommé directeur international des ventes de ST Dupont, société qui fabrique des stylos et briquets de luxe, également présente sur les marchés de la maroquinerie et des accessoires. Alexandre Bardin (CESEM 10), fondateur du site Internet Être Gourmand, vient de boucler une levée de fonds de 300 000 euros auprès de Business Angels réputés. Le site permet aux internautes d’accéder directement aux produits des meilleurs artisans de France. Une centaine de marques sont déjà partenaires et douze chefs étoilés soutiennent l’initiative en proposant des conseils et des recettes. www.etregourmand.com En remplacement de Michel Adé (voir ci-dessus), Jean-Sébastien Gérondeau (Ms MOI 94) est nommé directeur général de Montblanc France, spécialisé dans la fabrication de stylos de luxe, montres, maroquinerie, bijouterie-joaillerie et parfumerie. MATÉRIELS ET COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES, ÉLECTRIQUES, INFORMATIQUE PROFESSIONNELLE Antoine Cussac (MBA 06) a été nommé directeur commercial France d’Helvar, un des principaux fabricants européens de composants d’éclairage. ORDINATEURS ET ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC David Bioche (MGE 09) est nommé responsable marketing de Panasonic Chauffage et Climatisation. Panasonic est l’un des leaders mondiaux (basé à Osaka) du développement et de la production de produits électroniques grand public, professionnels et industriels. PRESSE, ÉDITION, IMPRIMERIE Jean-Marie Blanc (Cesem 01) est nommé directeur de publicité de H3 Média au sein de So Press, une société indépendante qui édite notamment les titres So Foot, Doolittle, Pédale ! et So Film. Bénédicte de Villemeur-Vieille (MGE98) lance Weenect, le spécialiste de la géolocalisation familiale. La marque propose deux produits qui fonctionnent dans quatrevingts pays. • Weenect Kids : « Ma P’tite Balise », un petit GPS à glisser dans la poche ou le cartable d’un enfant. • Weenect Pets : un petit GPS à fixer sur le collier d’un chien ou du chat. www.weenect.com Paul Boulenger (BSC in International Business 15) lance La Boulengerie, label de prêt-à-porter haut de gamme spécialisé dans la création de lithographies textiles en éditions limitées en collaboration avec des artistes. www.laboulengerie.com Vincent Pery (CESEM 00) s’associe avec le fondateur de la société BDC (Business Development Consultants). Créé en 2009, BDC est un cabinet de conseil en stratégie et en business development, spécialisé dans le domaine du commerce connecté. La société dispose également d’un organisme de formation agréé à destination des décideurs et managers expérimentés : l’Institut du commerce connecté. www.bd-consultants.com/fr Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 37 ASSOCIATION Alumni library... Alumni library... Alumni library... Les diplômes sont d’un éclectisme rare et inattendu : du roman jeunesse au manuel de finance internationale, tout est possible en matière de production littéraire. Et s’il fallait faire un choix pour l’été, emportez le dernier Yann Moix, vous ne le regretterez pas... UNE SIMPLE LETTRE D’AMOUR YANN MOIX (MGE 92) ÉD. GRASSET CHRÉTIENS DES CATACOMBES LE FANTÔME DU COLISÉE SOPHIE DE MULLENHEIM (MGE 96) ÉD. MAME Un roman d’aventures dans la collection « Chrétiens des catacombes ». PERFORMANCE ET INNOVATION DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ SOUS LA DIRECTION DE PHILIPPE GRANDJEAN (MGE 82) ÉD. DUNOD La performance est un concept qui a envahi le monde de la santé à tous les niveaux. Ce concept est cependant difficile à appréhender : la performance comporte de multiples dimensions dont chacune n’éclaire qu’un aspect de la question. En outre, il fait – entre autres – référence à la dimension économique du soin qui n’est pas spontanément ancrée dans le secteur. Une approche globale portant non seulement sur chacune des dimensions, mais également sur le produit de leurs interactions est nécessaire pour rendre compte du concept. Un éclairage selon les points de vue des différentes parties prenantes du système de santé est également à considérer pour comprendre toute la complexité du déploiement et du pilotage de la performance au niveau macro et microéconomique. L’objet de cet ouvrage est d’éclairer d’un point de vue théorique mais également pratique les différentes dimensions de la performance dans le champ de la santé. 38 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Yann Moix est écrivain (prix Renaudot en 2013 pour Naissance), réalisateur, chroniqueur (en septembre, doit remplacer Aymeric Caron chez Laurent Ruquier dans l’émission On n’est pas couché) . Extrait : « Je sens doucement poindre un horizon plus apaisé, plus lumineux, où l’amour serait un peu moins trompé, un peu moins fugitif, un peu moins coupable. Cela s’appelle s’avancer dans le temps. Par fidélité avec celui que je fus, que je fus longtemps, que j’aimerais ne plus être, ne plus avoir à être, voici la lettre (imaginaire ?) d’un jeune homme de vingt-sept ans à une femme qu’il crut aimer, quand bien sûr il n’aimait que lui-même. » THE MONETARY SYSTEM JEAN-FRANÇOIS SERVAL (MGE 67) JEAN-PASCAK TRANIÉ ÉD. WILEY STRATÉGIE INTERNATIONALE EXPLORER LES RELAIS DE CROISSANCE JEAN-MICHEL HUET (MGE 97) ÉD. DUNOD Illustré de témoignages et de cas concrets dans les secteurs variés (agroalimentaire, télécommunications, santé, etc.), ce livre s’adresse aux dirigeants et responsables d’activités internationales, ainsi qu’aux étudiants en management international. LIBÉRER LA PAROLE DANS L’ENTREPRISE ÉD. ESF LE CONTRÔLE DE GESTION DES SERVICES RONAN LE SAOUT (MGE 99) ÉD. EYROLLES MATHIEU Le secteur des services représente aujourd’hui 80 % du PIB. Du conseil CHÉRUBIN à(MGE l’hôtellerie, de la logistique à la banque, de la distribution ROUEN 11)les activités de aux télécoms, Chargé sont de extrêmement variées et services présentent des enjeux très spécifiques : mission Rouen caractère immatériel Business School des prestations, poids de l’humain, nécessité de mettre Alumni sous contrôle les process, etc. Qu’il travaille en société de service, pour un industriel proposant une offre de services ou en fonction support, le contrôleur de gestion trouvera dans cet ouvrage une méthode pour adapter ses outils, structurée en dix étapes clés : • connaître les enjeux du contrôle de gestion dans les activités de services ; • comprendre l’organisation et son activité ; • définir les objectifs et construire le budget ; • analyser les ventes et les marges ; • connaître et maîtriser les coûts ; • comprendre et faire évoluer la gestion des ressources humaines ; • piloter la performance et mettre en place les tableaux de bord ; • conseiller et aider à optimiser les opérations ; • évaluer les opportunités d’investissement ; • faire évoluer le contrôle de gestion et l’organisation. Pour aller plus loin : www.controle-de-gestion-des-services.com Ce livre fait suite à LA MONNAIE VIRTUELLE publié chez Eyrolles en 2010, et préfacé par Christine Lagarde. Premier levier de croissance en période de morosité domestique, le développement à l’international est une priorité stratégique pour 95 % des groupes français. Prenant appui sur les enquêtes de l’Observatoire du développement international, menées depuis 2010 auprès de 800 entreprises, cet ouvrage décrypte les stratégies et les bonnes pratiques de business development international, les relations entre siège et filiales, les questions d’expatriation, de financement, de marketing « glocal ». Il formule des recommandations et met en relief les nouvelles tendances : modèles agiles, innovation inversée, innovation frugale, BRIC et pays émergents. LES BATEAUX DU JOUR J MICHEL GIARD (MGE 69) ÉD. SUTTON Auteur éclectique, Michel Giard a publié une soixantaine d’ouvrages, principalement consacrés à la Normandie et à l’histoire maritime, des sauveteurs en mer aux corsaires en passant par les mousses et les marins en guerre. Chacun évolue dans son environnement professionnel, avec ses croyances, ses habitudes, voire ses certitudes. En osant écouter, accueillir et partager ses émotions, en redevenant soi-même, en étant vrai, la vie professionnelle peut se dérouler autrement. Alternant approches théoriques (analyse transactionnelle, approche systémique ou encore PNL) et études de cas, l’ouvrage explore une voie nouvelle : oser s’exprimer librement dans l’entreprise, miser sur notre capacité à nous éloigner des rapports de force et des guerres de fiefs. Le but est de pouvoir approfondir et améliorer la qualité de la relation, retrouver plus de simplicité dans les échanges, en décryptant les jeux de rôle qui s’y jouent. Ainsi pourra s’établir une communication plus sereine qui contribuera à renforcer l’efficacité du collectif. En expérimentant la démarche, nous oserons peut-être dire avec authenticité ce que nous ne nous sentons pas capables d’exprimer aujourd’hui. Oser dire s’apprend au même titre que les autres compétences relationnelles. Nouvelle parution ? Informez-nous sur [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 39 ASSOCIATION Vu dans la presse LE FIGARO ÉCONOMIE • NOVEMBRE 2014 Décideurs du Crédit du Nord : Clara-Anna Levy-Barouch (MGE 97), directrice financière. L’ÉTUDIANT, HORS-SÉRIE « BARÈME DES SALAIRES AON HEWITT » • 2014-2015 Expérience inférieure à 12 mois : 35 877 (campus de Rouen), 35 079 (campus de Reims). Expérience entre 25 et 36 mois : 42 865 (campus de Rouen), 41 986 (campus de Reims). RVI, MAGAZINE PROFESSIONNEL DU VIN • JANVIER-FÉVRIER 2015 Frank Floc’hlay (Cesem 88) est nommé PDG de Moët-Hennessy Diageo, joint-venture de distribution de champagnes et de spiritueux commune à LVMH et Diageo. Il remplace Laurent Morel (MGE 84), nommé commercial strategy & regional director Asie-Pacifique à Hongkong. EXÉCUTIVES • 6 FÉVRIER 2015 Carole Chagnon (MGE 96) est nommée international product manager director de Babyliss. LES ÉCHOS • 9 FÉVRIER 2015 Personnalité de la semaine : Pierre-Albert Frechet (MGE 93), directeur marketing de Grohe France, le fabricant de produits sanitaires. FINYEAR • 16 FÉVRIER 2015 Philippe Castagnac (MGE 77) a été élu vice-président du département des marchés financiers de la Compagnie nationale de commissaires aux comptes (CNCC). MIDI LIBRE • 18 FÉVRIER 2015 Itinéraire de Jean-Philippe Bonnafoux (MGE 99), directeur financier chez Schneider Electric pour le continent américain et l’Asie. 40 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 LA CORRESPONDANCE DE LA PUBLICITÉ • 20 FÉVRIER 2015 Lewis PR, agence de relations publiques et de communication digitale, nomme Éloi Asseline (MGE 03) directeur de Lewis Pulse, activité de consulting et de marketing digital lancée sur le marché français. EXECUTIVES • 20 FÉVRIER 2015 Jean-Marc Diss (Ms 93), DG de Mercedes-Benz Trucks France, est élu président de la branche VI de la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle. DAF MAGAZINE • FÉVRIER-MARS 2015 DAF de la marque de distribution de vêtements pour enfants Du Pareil au Même (DPAM, 1 410 salariés), Carole Gauthier-Longeard (MGE 94) a rebâti la fonction contrôle de gestion et revu toute la chaîne de valeur logistique. « Un travail colossal qui porte ses fruits. » E-COMMERCE • FÉVRIER-MARS 2015 Nathalie Bouillé (MGE 87), channel manager chez Dynatrace, donne les clés pour réconcilier IT et marketing. SATELLIMAG • 23 FÉVRIER 2015 STRATÉGIES • 5 MARS 2015 Frédérik Rangé (MGE 87), fondateur de The Box Distribution, intègre le groupe Lagardère qui vient de racheter sa société. Il devient directeur des acquisitions au sein de LE Rights, conjointement à sa fonction de directeur général de The Box Distribution. Portrait de Justine Ryst (MGE 99), directrice du développement de Twitter France depuis dix-huit mois. Chez Endémol France où elle a passé dix ans, elle a vu se développer la complémentarité entre la télévision et les médias sociaux. Chez ce producteur, elle a vu l’avènement de la TNT et du digital, a noué des contrats avec les nouveaux acteurs du Web et développé le brand content. Chez Twitter, elle a pour mission d’en développer l’usage, notamment auprès des médias, car les téléspectateurs sont maintenant sur Twitter pour échanger sur des programmes télé. Elle a appris à parler en 140 caractères, à aller droit au but et à utiliser deux slogans : « Simplify » et « Ship It ». SATELLIMAG • 23 FÉVRIER 2015 Gregory Bywalski (MGE 00), directeur marketing, communication, digital et business development d’AB Groupe, commente le repositionnement des chaînes thématiques avec, notamment, le lancement de la chaîne Trek (remplaçant Escales). Cette chaîne entend exploiter la tendance des pratiques sportives « orientées vers l’aventure, la recherche de sensations et le contact avec la nature ». ANNALES DES MINES, RÉALITÉS INDUSTRIELLES • FÉVRIER 2015 Françoise Buisson (Cesem 86) dirige depuis 2011 la division des affaires européennes et internationales de l’Autorité des marchés financiers. En tant que membre suppléante, elle représente l’AMF au board de l’OICV et au sein d’autres instances européennes ou internationales. LA TRIBUNE • 17 MARS 2015 Laurent Roth (MGE 06) est nommé directeur du centre d’affaires entreprises grands comptes de LCL à Lyon. STYLIST • 19 MARS 2015 À l’occasion des cent cinquante ans du Printemps, portait de Martine Delzenne (MGE 69), directrice générale adjointe du grand magasin du boulevard Hausmann. GESTION ET FINANCES PUBLIQUES • MARS 20155 Fabienne Pinguet Boileau (MGE 90) est promue directeur financier de la Société Foncière Lyonnaise. LE COURRIER DU MEUBLE ET DE L’HABITAT • 20 MARS 2015 Grand entretien avec Alexandre Nodale (MGE 00), PDG de Conforama : Construire une croissance durable et rentable. Il revient sur la place qu’occupe l’enseigne Conforama (1,72 milliard d’euros), qu’il dirige depuis le début de cette année, au sein du groupe Steinhoff, son identité, la structure de son réseau et ses objectifs pour les prochaines années. Voir aussi son portrait dans Les Échos du 16 février où il dit « devoir tout ou presque à l’ESC Rouen ». FRENCHWEB.FR • 24 MARS 2015 Interview de Alix Le Monies de Sagazan (MGE 07), cofondatrice de AB Tasty, qui édite une application de création de tests AB pour les éditeurs de sites. LE MONDE CAMPUS • 25 MARS 2015 Plusieurs citations de Jean-Michel Huet, président de NEOMA ALUMNI, dans un dossier sur les associations d’anciens qui se modernisent, et témoignages de deux diplômés ayant bénéficié du CareeR CenteR®. L’ARGUS DE L’AUTOMOBILE • 26 MARS 2015 Interview d’Arnaud Barral (MGE93), directeur de la marque Volkswagen France. Questions sur la stratégie globale et l’utilisation d’un nouvel argument de vente : le crédit à taux zéro. IT FOR BUSINESS • MARS 2015 Perrine Corvaisier (Cesem 96), auparavant directrice e-business et projets digitaux chez Hermès, a été nommée chief digital officer de la Maison Ullens. BULLETIN QUOTIDIEN • 2 AVRIL 2015 Jean-Marie Safa (MGE 97), conseiller des affaires étrangères, jusqu’alors premier conseiller à Doha, a été nommé sous-directeur d’Afrique du Nord à la direction d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d’Orsay. Précédentes affectations : Bagdad, Le Caire, Vienne, Benghazi. SATELLIMAG • 6 AVRIL 2015 EXECUTIVES • AVRIL 2015 Jéremy Arnold (BSc IFI 08), au digital de NRJ depuis trois ans, a rejoint Deezer en tant que responsable clientèle France. Olivier Hua (MGE 79) est nommé directeur général délégué de Visiomed Group, société spécialisée dans l’électronique médicale nouvelle génération. Il dirigeait auparavant le private equity chez Oddo & Cie. Il est membre du Réseau Entreprendre Paris. OISE HEBDO • 8 AVRIL 2015 Anaïs Dhamy (MGE 06), 32 ans, vient d’être élue conseillère départementale, viceprésidente en charge de la famille et de l’enfance, au Conseil Départemental de l’Oise. LE FIGARO MAGAZINE • 11 AVRIL 2015 Première étude socio-économique sur les propriétaires de chambres d’hôte réalisée à l’initiative des Gîtes de France, que dirige Anne-Catherine Péchinot (MGE 93). « Les propriétaires de chambres d’hôte accomplissent un travail formidable, avec beaucoup de sérieux. Il est temps de les reconnaître à leur juste valeur. Dans bien des territoires, le tourisme ne pourrait exister sans eux », précise-t-elle en commentant les résultats chiffrés de l’enquête. LA TRIBUNE • 17 AVRIL 2015 Portrait (page 27 et couverture) de Samuel Cohen (MGE 05), président fondateur de France Barter, un réseau d’échanges de biens et de services entre professionnels (voir notre article p. 25). LA CORRESPONDANCE DE LA PRESSE • 21 AVRIL 2015 Clément Cezard (MGE 99), ancien directeur du développement business et de la stratégie de Deezer, est nommé directeur Europe du développement business de Netflix (the world’s leading Internet television network). CLES • AVRIL-MAI 2015 Portrait d’innovateur : Laurent Boillot (MGE 88), PDG de Guerlain, décrit avec fierté La Ruche, le nouveau site industriel de la marque édifié dans la Cosmetic Valley à Chartres. Ce bâtiment de 21 000 mètres carrés répond à des contraintes titanesques : certifié ISO 8 (norme pharmaceutique), conception bioclimatique globale, haut niveau de qualité de vie des 350 salariés, terrain de 9,2 hectares, haut lieu de biodiversité. « Une vision pour les quarante prochaines années », précise-t-il. ALLIANCY LE MAG • 4 MAI 2015 Stanislas de Rémur (MGE 97), président fondateur de l’éditeur de solutions cloud Oodrive, est élu pour un troisième mandat à la tête de Transition numérique plus, association qui a pour objectif de former les entreprises aux usages professionnels du numérique. Il est également administrateur d’Eurocloud en France et en Espagne, vice-président de l’Afdel et membre de Seed4Soft, association d’entrepreneurs qui finance les jeunes entreprises novatrices. TOURMAG.COM • 4 MAI 2015 Timothée de Roux (MGE 93) a été nommé directeur marketing de HomeAway, le numéro 1 des locations de vacances avec les marques Abritel et Homelidays. L’AGEFI HEBDO • 22 AVRIL 2015 Portrait de Charlotte Poussard (MGE 03), finance manager chez l’assureur Hiscox France. PARIS-NORMANDIE • 22 AVRIL 2015 Nicolas Plantrou (MGE 72) a été réélu pour un second mandat à la présidence du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne Normandie. L’EXPANSION.COM • 4 MAI 2015 Écoles de commerce : sortir du flou éthique et pédagogique : article de six pages écrit par Éric Fimbel, Jean-Michel Huet (MGE 97) et Dominique-Anne Michel. Article intégral sur demande : [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 41 ASSOCIATION CÔTÉ PERSO Bravo aux régions Cette rubrique touche la vie personnelle des diplômés qui sont souvent devenus « des proches », ce qui nous amène à vous communiquer les nouvelles heureuses ou tristes les concernant. Même s’ils sont loin de leur campus d’origine, les diplômés apprécient de se retrouver à titre professionnel et amical. Bravo Strasbourg et Lyon, villes des régions les plus actives en ce premier semestre ! LYON • 26 février Échanges et partage autour du vin du Languedoc : des moments fort sympathiques. Contact : Véronique Boh-Masson lyon@ neoma-alumni.com La communauté est en deuil : deux jeunes alumni nous ont quittés et nous voulons par ces quelques lignes témoigner notre sympathie à leurs familles et amis dont la peine est immense. ALSACE • 27 mars Un succès toujours grandissant et l’humour au rendez-vous. Contact : Bertrand Schneider strasbourg@ neoma-alumni.com Michel Klein (MBA 87) le 13 mars 2015 Michel était un pro de la communication, qui écrivait vite et bien. Après avoir travaillé dans des agences parisiennes, il avait décidé de s’investir dans l’association pour nous faire bénéficier de son expertise dans le domaine. Répondant donc à un appel à bénévolat, il s’était rapproché de nous et avait pris en main avec Marion, déléguée réseau, la refonte de la revue Chorus chère aux Rémois. Puis, la fusion avec Rouen annoncée, il a piloté, toujours bénévolement, le groupe de travail pour une nouvelle version revue NEOMA ALUMNI. Présent et enthousiaste à chaque réunion sur ce dossier, il a aidé à constituer l’équipe de travail avec des personnes de son réseau personnel et professionnel : Emmanuelle, graphiste, et David, correcteur. Lorsque son nouveau travail à l’Institut national du cancer l’a accaparé, il s’y est bien sûr consacré pleinement, promettant de contribuer à nouveau dès qu’il aurait retrouvé du temps. Il était parmi nous le 12 janvier pour célébrer la naissance officielle de NEOMA ALUMNI puis le 11 février au Sénat pour les Trophées NEOMA ALUMNI. Malheureusement, la maladie l’a foudroyé les semaines qui ont suivi sans que nous ayons pu lui dire adieu. C’est par l’écrit, en quelques mots si difficiles à trouver, que nous rendons hommage à son intelligence subtile, à sa gentillesse constante et à sa bonne humeur. Benjamin Absil (MGE 14) le 25 avril 2015 Tout juste diplômé MGE 2014, Benjamin avait rejoint récemment le club Rebond dans le cadre de la recherche de son premier emploi. Benjamin avait mené un cursus scolaire brillant, au-delà de ses difficultés de santé. Il avait effectué des stages dans de grands groupes, notamment dans l’industrie, et se destinait à travailler dans l’informatique ou dans les achats. Benjamin participait de manière régulière aux réunions, avec toute sa sensibilité et sa capacité de remise en question. Il a disparu de manière brutale, emporté par une maladie dont il parlait ouvertement avec courage, l’épilepsie. Nous sommes tous très tristes de sa disparition. À la demande de sa famille, nous vous invitons à vous renseigner sur cette maladie lourde, parfois mortelle, qui met souvent les malades à l’écart alors qu’ils font preuve de force et de volonté. En allant sur le site www.fondation-epilepsie.fr, vous pourrez contribuer à changer le regard des autres (étudiants, professeurs, recruteurs) sur ce handicap. Carnet MARIAGES Béatrice MARRON (MGE 14) et CharlesAlexandre LEMAN (MGE 14), le 16/5/15 CENTRE • 3 mars 2015 Diner à Tours. Contact : [email protected] NAISSANCES REIMS • 19 février 2015 Contact : [email protected] 42 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Malo (n° 4), fils de Solène (MGE 03) et Augustin (MGE 04) DE PRÉVILLE DE LA SOUDIÈRE, le 27/3/15 Ninon, fille d’Alexandra COMOLET et Thierry COUTELEAU (MGE 94), le 20/3/15 Cléophée, fille de Diane (MGE 98) et Jean-Pascal SIBIET DE ROQUEMAUREL, le 13/3/15 Léo, fils de Sophie BLANCHOUIN (MGE 12) et Alexis LANDELLE, le 27/2/15 Josselin (n° 2), fils de Céline (MGE 03) et Sylvain CHEREL BONNEMAISON, le 10/2/15 Jules (n° 3), fils de Caroline (MGE 01) et Sébastien (MGE 00) VALLERIE JULIEN, le 9/1/15 Joséphine et Dimitri (n° 2 et 3), fille et fils de Clémence et Christian VIEILLE (MGE 01), le 4/5/14 DÉCÈS Benjamin ABSIL (Téma 14), le 25/4/15 Michel KLEIN (CEFA-MBA 87), le 13/3/15 Distinctions David Crepy (MGE 87), vice-président des Scouts et Guides de France, a reçu le 10 avril à Paris les palmes académiques remises par le ministre de la Ville, Patrick Kanner. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 43 TRAJECTOIRES Donner du sens aux faits Celui qui ne voulait pas d’un parcours classique en entreprise a pourtant franchi toutes les marches de la rédaction des Échos, dont il est devenu le directeur délégué. Journaliste financier, François Vidal (MGE 90) a vécu en parallèle les affres de la crise financière et les bouleversements, toujours en cours, de la presse. Retour sur un parcours sous haute tension. En prépa HEC, il rêvait de faire de la production cinématographique. « J’étais passionné par le cinéma, se souvient François Vidal, aujourd’hui directeur délégué de la rédaction des Échos, et je ne me voyais pas suivre une carrière classique en entreprise. » Cet esprit hors du cadre ne l’empêche pas « d’intégrer Rouen », où il passe, de 1987 à 1990, de très belles années. « La vie de l’école était vraiment sympa, je faisais partie du BDE. J’en garde un super-souvenir », témoignet-il. Trois ans d’école qui modèrent toutefois ses ambitions cinématographiques : François Vidal rentre peu à peu dans le rang et postule très classiquement à des stages dans l’audit ce qui, en ce début des années 1990, constitue la voie royale pour les jeunes diplômés d’école de commerce. DES DÉBUTS AUSTÈRES DANS L’AUDIT Embauché chez Deloitte à l’issue de son service militaire, François Vidal fait ses armes d’auditeur dans l’industrie. Deux ans de missions dans le nord et l’est de la France, dans des entreprises qui souffrent, touchées par la récession consécutive à la guerre du Golfe, réveillent son aspiration à un destin moins austère. « Je ne me voyais pas continuer dans l’audit ni intégrer une entreprise dans un poste financier, comme c’est souvent le cas pour ceux qui quittent l’audit », se souvient-il. C’est la lecture des petites annonces du journal Le Monde qui lui ouvre une nouvelle porte. « L’hebdomadaire Option finance proposait à des profils financiers d’être formés pour devenir journalistes, raconte-t-il. Lecteur assidu des journaux, j’avais un grand intérêt pour la presse, même si je n’avais jamais envisagé d’y travailler, reconnaît-il. Cette opportunité me permettait de sortir de l’entreprise, j’ai donc postulé et c’est ainsi qu’en 1994, j’ai débuté ma carrière de journaliste financier. » RÉVÉLER LE DESSOUS DES CARTES À Option finance, François Vidal apprend ce qui constitue pour lui le cœur de son métier : dénicher, décoder et expliquer l’actualité économique et financière. « Le journaliste est à mes yeux un pédagogue, analyse-t-il. Son rôle est de montrer le dessous des cartes et de 44 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 donner du sens aux faits, au-delà des discours et des annonces officielles. » Une mission dont l’exercice est devenu aujourd’hui nettement plus complexe. « Quand j’ai démarré, les relations des entreprises avec le monde extérieur étaient plus simples et plus cadrées, estime-t-il. Aujourd’hui, nous sommes bombardés d’infos et pourtant mal informés. L’entreprise maîtrise de mieux en mieux sa communication et il est d’autant plus nécessaire de franchir la barrière des discours officiels pour donner des clés de compréhension à ceux qui nous lisent. » C’est à ce poste d’observation stratégique que François Vidal traverse la crise financière de 2007 et les bouleversements qui l’ont suivie. « En quelques années, avec la crise financière, l’affaire Kerviel et l’effondrement de Lehman Brothers, la finance est devenue un sujet grand public et nous, journalistes financiers, nous sommes retrouvés au cœur de l’actualité, animés de la sensation d’accompagner l’histoire. Ce furent des années d’une grande richesse et d’une intensité inouïe », se souvient-il. LA BASCULE DANS L’INFO EN TEMPS RÉEL Il est nécessaire de franchir la barrière des discours officiels pour donner des clés de compréhension à ceux qui nous lisent. En 1999, François Vidal, devenu rédacteur en chef adjoint d’Option finance, décide de rejoindre la rédaction des Échos, qui recherchait des journalistes pour muscler son expertise financière. Il est embauché comme simple journaliste. « Certains n’ont pas compris mon choix, raconte-t-il. Pour moi, il était logique de rejoindre le quotidien de référence dans le domaine économique, même si cela impliquait de redescendre quelques niveaux de l’échelle des responsabilités. » LE QUOTIDIEN, UN PROCESSUS INDUSTRIEL Entré aux Échos comme journaliste financier à la rubrique « industrie », François Vidal découvre l’énorme machine qu’est un quotidien. « Je suis passé d’une rédaction quasi familiale à un véritable paquebot : 120 personnes, des services très structurés, une organisation hiérarchisée, cadencée et rigoureuse. Faire un quotidien est un vrai processus industriel », observe-t-il. En tant que journaliste aux Échos, il voit aussi toutes les portes s’ouvrir et mesure l’impact plus important de ses papiers. Le tsunami qui touche la sphère financière a créé des dommages collatéraux : « Pendant cette période, le journalisme a basculé pour de bon dans l’info en temps réel, analyse François Vidal. Il a fallu nous réorganiser pour pouvoir fournir une information de qualité en flux continu. » Avec une ambition : devenir des fournisseurs d’info multimédia capables d’offrir à un public de décideurs, sur le Web comme dans l’édition papier, les clés pour comprendre l’actualité qu’ils vivent et qui influera sur leur quotidien au travail. Devenu rédacteur en chef en 2008, puis directeur délégué de la rédaction en 2013, François Vidal orchestre cette mutation du quotidien avec passion. « Nous menons une course de fond avec les évolutions technologiques, observe-til. Il n’y a pas aujourd’hui de modèle gagnant qui s’impose dans la presse, personne ne sait exactement quel sera l’avenir de la profession. Mais les choix que nous avons faits aux Échos semblent les bons, puisque notre lectorat a progressé en 2014 pour la cinquième année consécutive. » MANAGER ET JOURNALISTE Capitaine de paquebot dans la tempête, François Vidal est devenu manager, porteur d’une vision, animateur d’une communauté de journalistes chez qui l’esprit critique est une seconde nature. « On ne dirige pas des journalistes comme des salariés classiques, reconnaît-il. Cela demande un important travail de persuasion et une légitimité sans faille. » Il a enfin un rôle de représentation du journal à l’extérieur (conférences, partenariats…). Faire un quotidien est un vrai processus industriel. Le dirigeant est-il encore journaliste ? Pour lui c’est une évidence : « Faire des choix éditoriaux, faire émerger les scoops, décider de la une… tout cela est un travail de journaliste, détaille-t-il. Même s’il est vrai que l’écriture me manque. » Heureusement, les éditos quotidiens qu’il diffuse le matin sur Radio classique lui permettent de ne pas perdre la main. Conseils aux aspirants journalistes Les jeunes doivent savoir que ce métier devient de plus en plus précaire. Les critères de recrutement sont de plus en plus exigeants, pour un salaire d’entrée faible. En outre, la notion de carrière, telle qu’on l’entend dans les entreprises classiques, n’a pas de sens dans la presse. Il n’y a pas d’évolution linéaire, naturelle, que l’on peut anticiper. Ceux qui veulent devenir journalistes ont donc intérêt à être véritablement passionnés par ce métier et à mûrir leur décision avant de se lancer. Aujourd’hui, les frontières entre les types de presse se mélangent : un journaliste qui démarre doit être d’une grande agilité multimédia et être à l’aise avec tous les outils technologiques utilisés dans ce métier. n Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru BIO EXPRESS 1992 : Auditeur chez Deloitte 1994 : Journaliste chez Option finance 1999 : Entre à la rédaction des Échos 2001 : Chef de service adjoint 2004 : Chef de service 2008 : Rédacteur en chef Financesmarchés 2013 : Directeur délégué de la rédaction Les Échos. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 45 TRAJECTOIRES L’essentiel des indemnités de rupture du contrat de travail Bertrand Reynaud (MGE 82), aujourd’hui spécialiste de l’accompagnement des dirigeants au sein du cabinet Bercoff Reynaud Conseil, a été DRH et directeur des relations sociales dans des grands groupes français. Dans chaque numéro de NEOMA ALUMNI Review, il traite d’un des volets de la rupture entre employeur et salarié. La distance : une affaire de confiance Salariés en télétravail ou hypermobiles, équipes projet internationales, acteurs externes impliqués au long cours dans un projet d’entreprise… À l’heure du 2.0, nous sommes de plus en plus nombreux à faire avec, ou faire partie, des travailleurs à distance. Patrick Storhaye (MGE 87), coauteur du livre Le Travail à distance, paru chez Dunod, est venu le 29 janvier bousculer nos préjugés et répondre à nos nombreuses questions, au cours d’une CareeR Conférence donnant la part belle aux fondamentaux du management et au projet d’entreprise, clés de voûte de toute organisation, à distance ou pas ! Cet ouvrage est un véritable plaidoyer pour la réconciliation du bien-être individuel et de la performance collective. SAVEZ-VOUS CE QU’EST LE PASS ? Ce plafond détermine notamment les seuils d’exonération sociale et fiscale des indemnités de rupture. • PASS 2015 : 38 040 euros Quatre valeurs1 sont utilisées comme référence dans certains seuils et plafonds applicables aux indemnités de rupture : 2 PASS = 76 080 € • 6 PASS = 228 240 € 8 PASS = 304 320 € • 10 PASS = 380 400 € 1 - Source : arrêté du 26 novembre 2014 publié au JO du 9 décembre 2014. SI VOUS AVEZ RÉCEMMENT SIGNÉ UN SOLDE DE TOUT COMPTE, AVEZ-VOUS PRIS LA PRÉCAUTION D’EN VÉRIFIER LE CONTENU ? 90 % des soldes de tout compte sont faux ! En bon gestionnaire, il vous appartient donc de vérifier. Des erreurs qui peuvent porter sur des dizaines de milliers d’euros… en faveur ou au détriment des dirigeants concernés. Mauvaise foi des employeurs ? Non, est en cause l’incroyable complexité de la réglementation sociale et fiscale. Alors souvent, les services RH se perdent dans ce maquis et commettent des erreurs qu’un œil expert et attentif sait déceler. Or une bonne compréhension de cette matière est une condition de sécurisation de votre départ de l’entreprise et donc de réussite de votre futur repositionnement. C’est pourquoi nous allons tenter d’expliquer de manière facilement accessible les points essentiels qu’il faut connaître. Ce sujet étant complexe, nous allons le traiter en plusieurs articles successifs. Comme c’est ardu, nous l’avons fait illustrer par l’humoriste Michel Hulin. Dans cette première partie, nous définirons quelques notions essentielles : le rôle du plafond annuel de Sécurité sociale (PASS) et les principales indemnités liées à la rupture du contrat. n Maurice Bercoff et Bertrand Reynaud (MGE 82) 46 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 QUELLES SONT LES PRINCIPALES INDEMNITÉS DE RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL ? • I L L : indemnité légale de licenciement. Versée en cas de de licenciement (sauf faute grave ou lourde) au salarié sous CDI ayant au moins un an d’ancienneté. Calcul défini par la loi et fonction de l’ancienneté2 : - jusqu’à dix ans d’ancienneté : un cinquième de mois par année d’ancienneté ; - au-delà de 10 ans d’ancienneté : un cinquième de mois par année d’ancienneté plus deux quinzièmes de mois par année au-delà de dix ans. • I C L : indemnité conventionnelle de licenciement. Versée en cas de licenciement (sauf faute grave ou lourde, en général, selon les termes de la convention collective) ou de rupture conventionnelle. Calcul défini dans la convention collective applicable et en fonction de l’ancienneté3. Par exemple, l’ICL pour les ingénieurs et cadres de la convention Syntec (bureaux d’étude, sociétés de conseil) s’élève à un tiers de mois par année de présence, avec un plafond de douze mois. En général, l’ICL est d’un montant supérieur à l’ILL. Dans le cas inverse, c’est bien sûr l’ILL qui est due4. • I F C : indemnité forfaitaire de conciliation. Indemnité dont le montant est convenu lors de la conciliation prud’homale5. Elle est déterminée en fonction d’un barème officiel, plutôt bas. • I T : indemnité transactionnelle6. Elle n’est jamais un dû mais le fruit de la négociation. Il n’existe aucun calcul pour en déterminer le montant, mais quelques points de repère permettent d’identifier un montant juste et équitable. • I S R C : indemnité spécifique de rupture conventionnelle. Due en cas de rupture conventionnelle, elle est composée de deux étages : l’ICL, obligatoire, et une partie négociée, facultative7. • I N : indemnité négociée. Cette expression recouvre soit l’IT, soit l’ISRC pour sa partie supérieure à l’ICL. 2- Source : Code du travail, articles L. 1234-9 et R. 1234-2 • 3- Source : Code du travail, article R. 1234-5 • 4- Source : principe de faveur – par exemple Cass. soc., 15 novembre 1978, n° 77-41.482 • 5- Source : Code du travail, articles L. 1235-1 et D. 1235-21 • 6- Source : Code civil, articles 2044 et suivants • 7- Source : Code du travail, article L. 1237-13. TROIS CLICHÉS À BALAYER • Le travail à distance, un enjeu technologique désormais maîtrisé Ce n’est pas parce que nous sommes dotés d’outils hyperconnectés et collaboratifs que nous pouvons oublier l’enjeu profondément humain qui prévaut à toute réussite entrepreneuriale. Nous passer du sens, incarné par le projet d’entreprise, ou des règles de savoir-vivre et de savoir-travailler serait une erreur coûteuse à terme en matière de mobilisation des équipes et d’atteinte des objectifs. • La gestion à distance, c’est gérer le « loin des yeux, loin du cœur » Pas seulement ! Ne sous-estimons pas l’impact des distances temporelles (décalage horaire ou horaires de travail culturellement différents), organisationnelles (quand les parties prenantes ne font pas partie de la même business unit ou filiale) ou identitaires (quand, dans un projet ou une entité, il y a les « stars » et les autres). Autant de kilomètres non linéaires à détecter et mesurer pour embarquer l’équipage à bord du même navire. • Le contrôle renforcé est le meilleur allié du management à distance « Si je lui donne plus de liberté, il va en profiter. » Une petite voix que vous avez probablement déjà entendue… Si le contrôle est renforcé a priori, le collaborateur a tendance à surinvestir sa mission, et risque plus le burn-out que la sortie de route pour conduite en dilettante. La confiance, nécessaire à toute relation managériale, doit encore plus être marquée à distance. Elle s’établira, à l’épreuve du temps, sur la cohérence entre ce qui est dit, ce qui est fait et ce que l’on est. Trois niveaux de confiance permettent de construire graduellement une relation source de progrès : – le respect des règles, explicites et partagées, audelà du savoir-vivre. Pour cela, le management par objectif permet de définir les livrables et les points étapes, ainsi que les critères d’évaluation ; – le partage de valeurs, communes, mais pas nécessairement explicites, et qui nourrissent la culture d’entreprise, comme les valeurs renforcent une équipe de sport collectif ; – l’intérêt du bien commun, qui transcende les intérêts particuliers tout en les nourrissant. Ce niveau d’implication, porté par un rêve, une ambition, un projet, est rare dans les entreprises. C’est pourtant parce qu’un manager est mû par l’intérêt du bien commun qu’il devient leader. Bien sûr, la confiance n’exclut pas le contrôle, mais pour qu’il soit lui aussi facteur de succès, il doit être pratiqué a posteriori et avec bienveillance. UN CHANGEMENT DE PARADIGME POUR L’ENTREPRISE ET LE COLLABORATEUR D’abord, l’entreprise doit cultiver le partage ! Quels sont alors les moyens de l’échange ? Question délicate, tant elle représente encore et toujours la quête du Graal… À travers le travail à distance, l’entreprise valorisera encore l’autonomie, la confiance, le sens de l’engagement, du résultat et le renouvellement plutôt qu’elle ne recherchera les gains de coûts (pour fermer un site ou réduire le nombre de postes de travail), ou encore la valorisation de certains à qui l’on accorderait le privilège de la flexibilité. Du côté du collaborateur, plutôt que nourrir de façon schizophrène la dichotomie vie professionnelle/vie personnelle, mener sa mission à distance invitera au contraire à unifier ses engagements par plus de cohérence et de qualité de présence. Ainsi, le collaborateur sera-t-il plus enclin à adopter une posture d’entrepreneur dans la société, investi et responsable pour le projet qu’il aura, lui aussi, choisi. n Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 47 CAMPUS TRAJECTOIRES CareeR Workshop : pour gagner en puissance Un guide pratique pour valider son projet Vous permettre d’être plus performant, plus serein, plus à l’aise, plus libre, bref, plus puissant dans votre posture professionnelle, c’est l’ambition des CareeR Workshops. Trois nouveaux workshops vous ont été proposés ce premier semestre 2015. Véronique Lenfant (MGE 81) a été très impliquée dans la phase initiale du CareeR CenteR®. Bien qu’ayant laissé la place à d’autres bénévoles pour l’animer, il nous a paru naturel de vous recommander son dernier-né, un e-Book paru chez Amazon : Mobilité professionnelle, valider son projet : comment faire ? COMMUNIQUER EFFICACEMENT ET ÉVITER LES FRICTIONS Certains d’entre vous ont pu optimiser leur communication interpersonnelle, apprendre à considérer le point de vue de l’autre, s’entraîner à l’écoute active, à la reformulation. Ils ont pris conscience des différents types de personnalité et ont appris à s’adapter en fonction de chacun pour permettre une communication plus efficace. Quand les points de vue divergent, savoir exprimer son désaccord sans agresser l’autre devient une force pour la relation, l’équipe et la performance de l’entreprise. GAGNER EN ASSERTIVITÉ Vous avez identifié les leviers d’affirmation de soi et expérimenté des outils pratiques. Vous avez pris conscience que l’assertivité se construit au quotidien dans de petites victoires. L’assertivité renforce la confiance en soi, qui la nourrit en retour. Cette spirale vertueuse ne dépend que de vous, de la façon dont vous choisissez de vous exprimer, de votre capacité à parler de vous, à prendre la responsabilité de vos besoins et de vos demandes. MANAGER LA GÉNÉRATION Y Vous voilà pourvu d’un décodeur vous permettant de travailler de façon constructive avec cette génération. Vous comprenez mieux ses références, son système de valeur, ses sources de motivation. Vous savez désormais concilier ses attentes avec celles de l’entreprise. Vous avez identifié la posture de manager coach à adopter avec elle. Vous allez pouvoir favoriser la collaboration entre les générations et faire de la dimension intergénérationnelle un facteur clé de succès. Ces workshops, d’une journée (ou d’une demi-journée), en petit comité (pas plus de huit personnes), sont interactifs et permettent d’expérimenter les nouveaux apprentissages. Ils sont animés par des consultants formateurs experts dans leur domaine. n Contacts : Séverine Briffod [email protected] Mathieu Chérubin [email protected] NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! Si vous souhaitez partager votre expertise et animer un workshop, faites-vous connaître auprès de Mathieu Chérubin. Si vous souhaitez qu’un thème soit traité lors d’un workshop, faites-le-nous savoir et si vous êtes plusieurs à le faire remonter, nous essaierons de créer un workshop dédié. Ce livre s’adresse à tout salarié qui a un projet de mobilité professionnelle, aux consultants en évolution professionnelle ou en outplacement, aux gestionnaires de carrière en entreprise. Si vous souhaitez participer à un workshop qui n’est pas programmé prochainement, contactez-nous. Si nous avons un minimum de trois personnes intéressées, nous pourrons programmer une date sur mesure. Il propose à partir de cas concrets des plans d’action, des outils pour valider son projet professionnel. Les méthodologies présentées peuvent être adaptées par chacun à sa propre situation. ILS TÉMOIGNENT Workshop Communiquer efficacement En analysant la personnalité de l’autre avec les méthodes étudiées aujourd’hui, je pense pouvoir améliorer ma communication. Nicolas Workshop Gérer ses émotions LE CATALOGUE DES CAREER WORKSHOPS : TROIS CYCLES POUR RÉPONDRE À VOS DIFFÉRENTS BESOINS Cycle efficacité professionnelle Cycle transition professionnelle 1 • Construisez votre prochaine étape professionnelle (une journée) 1 • Communiquer efficacement et éviter les frictions (une journée) 2 • Rédiger son Pitch : cent mots pour convaincre (une demi-journée) 2 • Gérer ses émotions en situation professionnelle (une journée) 3 • Rendez votre CV plus percutant (une demi- journée) 3 • Réussir grâce à la PNL (une journée) 4 • Être visible et efficace sur LinkedIn et Viadeo (débutant et perfectionnement, deux journées) 4 • Gagner en assertivité (une journée) Cycle efficacité managériale 1 • Manager la génération Y : mode d’emploi (une journée) 1 • Développer son leadership (une journée) 5 • Être efficace en entretien de recrutement (une journée) Suivez la programmation des workshops sur le site www.neoma-alumni.com, rubrique « Agenda ». Deux workshops sont proposés en moyenne par mois. 48 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 La mise en application des situations vécues a été très enrichissante, avec la compréhension des mécanismes de réaction, le décorticage et les conseils du formateur. Nathalie Workshop CV Je savais qu’il y avait du travail sur la refonte de mon CV et je sais maintenant comment m’y prendre. J’ai eu les éléments qui me manquaient. Sandra Workshop PNL Bienveillance et générosité des autres participants. Mathieu Workshop LinkedIn/Viadeo Très concret et pratique. Sylvie Bonne prise en compte des besoins de chacun. Très « pratico-pratique ». Paul DEVENIR PARRAIN OU MARRAINE Le CareeR CenteR® vous propose de participer au développement du service de parrainage. POURQUOI ÊTRE PARRAIN ? • Aider d’autres diplômés à affiner leur projet professionnel, à conforter leur choix d’un secteur, d’un métier, voire d’une entreprise. • Coacher, guider, motiver un autre diplômé qui en a besoin. • Être contributeur direct d’un des services phares de l’association : l’aide d’un professionnel expérimenté via le CareeR CenteR®. • Développer ce sentiment d’utilité et de solidarité bénéfique aux deux parties. PROFILS DES FILLEULS Pour que chacun soit dans une dynamique de la réussite, cet ouvrage apporte des conseils opérationnels. • Jeune diplômé débutant sa recherche d’emploi. NDLR : Ce guide pratique ne traite pas de « comment faire son bilan professionnel », il se place en aval, à l’issue de la phase d’identification des projets professionnels. n • Diplômé expérimenté entamant une reconversion. Contact : [email protected] • Diplômé ayant une première expérience et souhaitant évoluer. LES SUJETS ABORDÉS LE PLUS FRÉQUEMMENT • Choix et orientations. • Compréhension des filières. • Clarification des compétences attendues. JOB OFFERS WANTED! Un formulaire de dépôt simple et rapide Vous pouvez déposer sur le site www.neoma-alumni.com tous types d’offres : stage, premier emploi, emploi expérimenté, mission. Pensez à publier les opportunités de jobs qui se créent ou se libèrent au sein de votre équipe ou de votre entreprise en utilisant le formulaire en ligne http://bit.ly/neomaemploi. Mieux : nul besoin de se connecter au préalable avec des identifiants, ce lien est accessible à toute personne susceptible d’avoir un job à pourvoir. Merci donc de nous aider à diffuser l’information auprès de vos contacts : DRH, collègues, recruteurs, parents et amis. Un guichet unique Enfin, Mathieu Chérubin, chargé de mission réseau et délégué carrière, se tient à votre disposition si besoin : [email protected] ou au 01 73 06 98 16. • Transmission des codes du secteur, du métier. COMMENT DEVENIR PARRAIN ? Prendre la décision de dégager quelques heures dans son planning annuel. Consulter la Charte du parrainage et répondre au questionnaire sur www.neoma-alumni.com. Envoyer un e-mail ou téléphoner à Mathieu Chérubin qui enregistrera la proposition. Mathieu Chérubin 01 73 06 98 16 [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 49 TRAJECTOIRES CAMPUS Ils (elles) témoignent SO SPORT! Quoi de plus naturel que de demander aux bénéficiaires du CareeR CenteR® de témoigner a posteriori de leur expérience de recherche d’emploi ? Merci Étienne, Philomène et Élise pour ces propos encourageants. NEOMA ALUMNI, la Fondation NEOMA Business School et le bureau des sports Sport’Vivors ont organisé le samedi 21 mars le Tournoi des anciens sur le campus de Reims. Un challenge haut en couleur qui maintient la forme de tous ! Se poser les bonnes questions De nature curieuse et avec un parcours très hétéroclite, je me suis orienté à la sortie de l’école vers le consulting pour son dynamisme et sa diversité d’expériences. Toutefois, après quelques années très enrichissantes dans ce domaine, j’ai commencé à ressentir une insatisfaction et la certitude que ce choix d’orientation ne me comblait pas complètement. La principale difficulté que j’ai alors rencontrée était de définir exactement ce qui ne me convenait pas et, surtout, de réfléchir au métier qui pouvait me plaire à long terme. J’ai alors sollicité le CareeR CenteR® qui m’a aidé à réfléchir à mes envies, à mes qualités et surtout à mieux me connaître moi-même. Via des entretiens individuels avec les membres du CareeR CenteR® mais aussi en m’appuyant sur leur document « Les 12 travaux de l’offreur de services », j’ai pu me poser les bonnes questions, arriver à me projeter et définir un objectif à atteindre. C’était là le plus gros du travail, que j’avais eu tendance à trop négliger auparavant, mais qui m’a pourtant donné une meilleure connaissance de moi-même, plus de confiance et d’assurance. Une fois cet objectif défini, le CareeR CenteR® m’a aidé à dessiner une trajectoire : cibler un marché, un type de poste et réduire mon spectre de recherche pour le restreindre à ce qui était complètement cohérent avec mon objectif. En parallèle, nous avons bien évidemment travaillé sur mon CV et ma lettre de motivation pour présenter mes expériences passées de manière pertinente avec les offres d’emploi. Les membres du CareeR CenteR® ont insisté sur l’importance du réseau et sur la façon de solliciter ses membres en fonction des offres. Nous avons aussi travaillé longuement sur mes motivations et mon pitch pour valoriser mon parcours et les compétences transposables que j’avais acquises. Aujourd’hui, grâce à l’aide et le soutien du CareeR CenteR®, j’ai commencé un nouveau job, bien plus proche de mon tempérament et de mes envies, en tant que commercial sur l’Europe pour un grand groupe de cosmétique de luxe et je suis heureux comme un poisson dans l’eau ! Étienne (MGE 11) Un climat d’entraide et de sincérité Une fois diplômée, j’ai commencé à postuler pour mon premier emploi comme des milliers d’autres étudiants en France. Je cherchais un poste en marketing, secteur très prisé et par conséquent très compétitif. Après quelques mois sans piste intéressante, j’ai rejoint le CareeR CenteR® dans l’optique de repartir à zéro dans mes recherches, un peu dépitée par le manque de résultats de mes candidatures. J’ai été merveilleusement bien accueillie par Anne Crolais, véritable pilier du CareeR CenteR®. J’ai été surprise par la diversité des profils qui participent au club Rebond et par le réel climat d’entraide et de sincérité qui y règne. J’ai beaucoup appris en écoutant les parcours de chacun. L’analyse des CV, les présentations rapides, les préparations d’entretien sont autant d’exercices qui m’ont redonné confiance en moi au fil des semaines. Il est extrêmement bénéfique d’avoir des dizaines d’avis critiques sur son CV ou la façon de se vendre. Autre apprentissage du CarreR CenteR®, l’activation et l’entretien du réseau professionnel, qui constitue souvent la clé pour trouver un emploi dans un secteur comme le marketing. J’ai appris à surpasser ma timidité et à déjeuner avec des professionnels en poste dans les secteurs et les métiers que je visais. Résultat concret : j’ai été embauchée en CDI par… une ancienne collègue qui travaillait dans l’entreprise où j’avais fait mon stage Master. Le CareeR CenteR® est un atout vraiment utile et efficace pour booster une recherche d’emploi ou une période transitoire. Philomène (MGE 12) 50 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 Un véritable booster Au début de ma recherche, j’avais bien conscience de plusieurs besoins : participer à des ateliers pour acquérir des méthodes, partager des bonnes pratiques, échanger avec des diplômés susceptibles de me renseigner sur différents métiers ou secteurs. Fondé sur la dynamique de groupe, le club Rebond, que j’ai rejoint un mois plus tard, a parfaitement répondu à ces attentes. J’y ai trouvé une écoute active et une vraie disponibilité des responsables. Au plan individuel, j’ai bénéficié d’un accompagnement de qualité par une consultante experte dans la valorisation de mes compétences professionnelles et expériences passées. Ce bilan approfondi a été un véritable booster dans la façon de mener mes entretiens professionnels par la suite. Le principe de se retrouver tous les quinze jours en groupe et de faire le point de nos actions entreprises est un très bon stimulus. Cela m’a encouragée à rester dans une bonne dynamique de recherche en gardant toujours le moral. Le partage d’expérience a d’ailleurs souvent permis de créer un « effet libérateur d’émotions » et de surmonter les blocages potentiels rencontrés pendant cette période délicate mais malheureusement de plus en plus commune. J’ai pris conscience qu’en ne cherchant pas seule, j’ai probablement mieux vécu cette période. Et j’ai pu retrouver plus vite un travail qui me correspond. Élise (MGE 12) Cet événement organisé principalement pour « se revoir » aura aussi permis aux équipes étudiantes de rugby, de football, de volley-ball, de basket-ball et de handball de se préparer au Challenge Ecricome qui s’est déroulé quelques jours après (remporté cette année par Kedge BS – Marseille). Tous les sportifs présents ont également inauguré un Hall of Fame sur le campus 1 de Reims, retraçant les grandes victoires sportives de l’école. NEOMA Business School est née de la fusion de Reims Management School et de Rouen Business School, deux grandes écoles avec des histoires pleines de victoires, de réussites et d’anecdotes qu’il est important de rappeler aux nouvelles générations d’étudiants. Ce moment d’échanges a été un réel succès avec près de 150 participants et un sponsor très présent : PepsiCo. Enfin, la présence de la Fondation avait un sens : par l’entraide intergénérationnelle qu’elle facilite via les bourses, elle assure ce pont si utile entre les étudiants et les diplômés. Merci à tous pour votre implication et rendezvous en 2016 pour un nouveau challenge ! n Contact : [email protected] Homecoming La formule est toute simple : l’école et l’association invitent les jeunes diplômés (ici la promo 2012 du master grande école) à se revoir dès la troisième année suivant la remise du diplôme. C’est le premier rendez-vous « de promo » dans la vie d’un jeune diplômé. Grand succès pour cette « première » sur le campus parisien le 2 avril avec près de 150 participants diplômés et une trentaine de collaborateurs de l’école et de l’association. Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 51 CAMPUS Un cas concret de recherche TOUJOURS PLUS D’ÉCHANGES PRIVILÉGIÉS ENTRE L’ÉCOLE ET L’ASSOCIATION Creuser de nouvelles pistes qui viendront irriguer les programmes, servir la notoriété de l’école, répondre aux problématiques des entreprises… autant de défis, largement détaillés dans le précédent numéro, qui expliquent pourquoi la recherche occupe désormais une place si stratégique à NEOMA Business School. Dans ce numéro, pour aller plus loin dans cette réflexion, nous vous proposons l’illustration concrète d’une recherche qui rencontre directement les enjeux des organisations. Êtes-vous un manager en zone de turbulence ? PAR ANNABEL-MAUVE ADJOGNON, PHD PROFESSEURE DE LEADERSHIP, MANAGEMENT ET INTELLIGENCE POLITIQUE À NEOMA BUSINESS SCHOOL démontre ses aptitudes et que tout se passe bien pour lui, un cadre sera logiquement promu à des postes supérieurs. L’évolution professionnelle des cadres dans les entreprises est conditionnée par leur aptitude à développer leurs compétences politiques. Elles leur seront nécessaires pour naviguer habilement dans les jeux politiques et être reconnus en interne. Tout se joue dans la « zone de turbulence »… MANAGER DE CIEL MANAGER DE TERRE Au début de sa carrière, un cadre se voit offrir un poste d’encadrement de premier niveau. Il s’agit d’encadrer sur le terrain une petite équipe et de l’emmener vers la performance collective. La capacité d’un cadre à évoluer à des postes de « manager de terre » est liée à ses compétences techniques (il connaît le métier) et à ses compétences managériales (il se distingue dans l’animation et la coordination de son équipe). Ces critères de sélection sont explicites : ils font l’objet de discussions avec le supérieur hiérarchique, voire de comptes rendus formalisés dans les entretiens annuels d’évaluation. Une défaillance dans l’une ou l’autre de ces compétences entraîne une stagnation de la progression hiérarchique. S’il 52 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 INTELLIGENCE POLITIQUE & COMPÉTENCES RELATIONELLES Plus on monte les échelons hiérarchiques d’une entreprise, plus les jeux politiques sont nombreux et violents. Ceux qui accèdent aux plus hautes responsabilités sont donc logiquement ceux qui présentent le plus de compétences politiques. Quand et comment sont-ils sélectionnés ? La sélection semble s’effectuer dans la « zone de turbulence ». Cette expression désigne un ensemble de postes d’encadrement intermédiaire auxquels les cadres peuvent être promus au cours de leur carrière. Ces postes ont un point commun : ils demandent aux managers de remplir à la fois les conditions d’exercice des postes inférieurs occupés par les « managers de terre » et celles des postes supérieurs réservés aux « managers de ciel ». Explication. L’expression « manager de ciel » désigne les postes d’encadrement supérieur de l’entreprise. Représentés au comité de direction ou en lien direct avec lui, ces postes ont une dimension plus stratégique et moins opérationnelle que ceux des managers de terre. Il s’agit de définir des stratégies d’action en lien avec la vision d’entreprise et de s’assurer de leur bonne mise en œuvre. Les cadres qui occupent ces postes ne sont plus évalués sur leurs compétences techniques ; on estime (parfois à tort) qu’ils les possèdent. Leurs compétences managériales sont plus ou moins considérées en fonction de la culture d’entreprise et de son dirigeant. En revanche, leurs compétences politiques sont essentielles pour l’acquisition et la conservation de leur poste. Ces compétences font donc l’objet d’évaluations implicites et régulières de la part des supérieurs ou des actionnaires. MANAGERS DE CIEL Critères implicites (code) Compétences managériales et politiques (réseaux) ZONE DE TURBULENCE MANAGERS DE TERRE Critères explicites Compétences techniques et managériales (performances) LES COMPÉTENCES POLITIQUES Les compétences politiques regroupent plusieurs aptitudes cognitives, émotionnelles et comportementales. Un cadre qui les possède a une vision stratégique de son environnement et sait adapter son comportement en fonction des situations. Il construit et entretient un réseau de confiance à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise. Il mobilise ce réseau de manière pertinente au cours des jeux politiques. De manière générale, il possède des aptitudes NEOMA Business School et l’association des alumni multiplient les rencontres et actualisent leurs process de travail. L’objectif ? Enrichir le lien entre toutes les communautés (alumni, étudiants, équipes pédagogiques…). • 10 mars : NEOMA Business School annonce la naissance de son « International Advisory Board » dont les membres sont issus du monde professionnel international. Présidé par Jean-Marc Gallot (MGE 88), son rôle est de conseiller et d’accompagner NEOMA Business School dans son développement stratégique. Annabel-Mauve Adjognon, professeur à NEOMA Business School. sociales et relationnelles qui lui permettent d’interagir habilement avec les autres et de les influencer lorsque cela l’avantage. Il sait notamment présenter les informations de manière convaincante et arrive à dissimuler celles qui l’incommodent. Enfin, la discrétion et la prudence sont les bases de son comportement, même si cela ne l’empêche pas de se rendre visible et de prendre des initiatives lorsque c’est nécessaire. LA ZONE DE TURBULENCE Les postes d’encadrement intermédiaire situés en zone de turbulence comportent une partie opérationnelle et une partie stratégique. Les cadres promus à ce niveau sont donc choisis prioritairement pour leurs compétences techniques et/ou managériales. Cependant, leur position les amène à se retrouver au cœur de jeux politiques. Leur capacité à bien gérer cette dimension politique leur ouvrira les portes du « ciel ». En effet, le cadre est jugé implicitement sur cette compétence politique et relationnelle dans l’optique d’une promotion. En zone de turbulence, les difficultés du cadre sont multiples : il doit partager son temps entre l’opérationnel, le stratégique et le politique, il doit naviguer dans des jeux politiques dont il ne maîtrise ni les règles, ni le périmètre, il dispose de leviers d’actions limités, enfin il ne sait pas qu’il est désormais jugé sur d’autres critères que ceux auxquels il était habitué. SORTIR DE LA ZONE DE TURBULENCE Tiraillés au quotidien entre la terre et le ciel, les managers en zone de turbulence peuvent vivre plus ou moins bien leur situation. Cette zone est propice aux burn-out et aux remises en question profondes. Pour sortir de cet inconfort, il existe trois possibilités. La première est de comprendre les nouvelles règles du jeu et de développer ses compétences politiques en pleine conscience afin de devenir un manager de ciel. La seconde est de quitter l’entreprise pour entamer une nouvelle vie. La troisième possibilité est de revenir à des postes moins exposés aux jeux politiques et de se recentrer • 2 avril : Soirée « Homecoming » dédiée à la promotion 2012 « Trois ans après, qu’êtesvous devenus ? ». Plus de 150 diplômés ont assisté à cet événement convivial durant lequel la direction de NEOMA Business School a présenté les enjeux et l’évolution de l’école. sur la fonction première des managers de terre : faire grandir ses collaborateurs, relever des défis opérationnels, voire s’épanouir et renouveler ses équipes. L’important est de se connaître soimême, de savoir ce qui rend le plus heureux. La zone de turbulence permet de goûter au ciel et à la terre, elle permet d’affiner notre goût pour faire les meilleurs choix de vie. Certains décident même d’y rester tant ils se rendent compte que cette zone de turbulence, avec sa triple casquette opérationnelle, stratégique et politique, peut devenir une formidable zone d’influence. n CLEO, UN CENTRE D’EXCELLENCE DÉDIÉ À LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES Cette contribution intellectuelle sur la « zone de turbulence » entre parfaitement dans le périmètre de CLEO, Centre de leadership et d’efficacité des organisations, créé très prochainement par NEOMA Business School. Sa mission sera de développer, fournir et partager, dans une démarche la plus rigoureuse et la plus pertinente possible, les connaissances en matière de leadership et de développement organisationnel qui viendront soutenir la performance et l’efficacité. Cette création s’inscrit en droite ligne avec l’ambition de l’école, qui vise à faire partie des principales institutions de recherche sur des champs d’étude tels que l’agilité, le leadership, la collaboration, le changement et la durabilité. Comprendre les forces politiques en œuvre dans une organisation est la clé du succès personnel et professionnel. En outre, cette compétence devient un levier essentiel au développement du leadership et de l’agilité, deux des plus importants sujets de recherche au sein de CLEO. Comme le souligne la professeure Adjognon, quand les collaborateurs et les managers maîtrisent cette zone de turbulence, elle peut être utilisée pour aider les leaders à développer les compétences nécessaires à une évolution de carrière. À l’inverse, quand la zone de turbulence n’est pas appréhendée de façon optimale, elle représente un véritable obstacle pour un changement rapide et efficace. CLEO se distingue par son approche pratique et pertinente en proposant des éclairages et des interventions qui renforcent les compétences nécessaires à l’efficacité. Ainsi, il accompagne les organisations dans la mise en place de stratégies, de process et de systèmes qui favorisent la construction : • d’un leadership efficace ; • de la flexibilité, de l’adaptabilité et de l’agilité ; • de capacités collaboratives au service d’une performance durable. • 25 avril : Remise des diplômes campus Rouen au Zénith : 3 000 personnes dont 800 diplômés. Soirée post-diplomation organisée conjointement, suivie du bal de promo avec les étudiants. • 1er juin : Soirée « Giving Back Initiative – Comment partager votre expérience et vos compétences avec les étudiants ? ». Aux côtés du corps professoral permanent, de nombreux diplômés ont assisté à une présentation des objectifs pédagogiques des programmes et des modalités d’intervention dans les cours. Mais aussi… • La nomination de « parrains » pour chaque nouvelle promotion d’étudiants à partir de la rentrée 2015. • L’organisation de plusieurs événements sportifs, à Rouen, Reims ou Paris, où diplômés et étudiants pourront s’affronter dans une ambiance conviviale. Et toujours : • Participation aux jurys d’admission des concours. • Représentation de votre entreprise lors des forums entreprises. • Proposition d’offres de stage, d’apprentissage ou d’emploi. Contact/questions : Franck Pignède [email protected] Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 53 CAMPUS L’actu de la Fondation Les alumni sont de plus en plus nombreux à soutenir la Fondation, permettant à celle-ci de financer des actions stratégiques : le soutien de l’égalité des chances dans l’accès à l’enseignement supérieur, l’accompagnement d’étudiants créateurs d’entreprises via leur incubation dans des structures spécialisées, le développement de la recherche et de l’innovation pédagogique, ainsi que l’attractivité des campus. Afin de garantir une parfaite transparence vis-à-vis de ses donateurs, la Fondation met un point d’honneur à les informer régulièrement de l’utilisation de leurs dons. Focus sur… l’économie sociale et solidaire au cœur de la Fondation LA DIVERSITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES À NEOMA BUSINESS SCHOOL NEOMA Business School est activement engagée dans de nombreuses initiatives pour la promotion de la diversité et l’ouverture sociale dans l’enseignement supérieur et les grandes écoles. Les Cordées de la réussite ainsi que les bourses d’excellence en font partie. Les Cordées de la réussite La Fondation NEOMA Business School accompagne depuis 2008 les Cordées de la réussite des campus rémois et rouennais. Ces dispositifs ont pour objectif de promouvoir l’égalité des chances et la réussite des jeunes pour l’entrée dans l’enseignement supérieur, notamment dans les filières d’excellence. Les partenariats qui se créent entre NEOMA Business School, tête de cordée, et les collèges et les lycées des territoires rémois et rouennais se traduisent concrètement par la mise en œuvre d’actions diverses : tutorat, accompagnement académique et scolaire, accompagnement culturel. Retour sur deux dispositifs : PRÉPA’RÉMOIS – La Cordée de la réussite de Reims permet à des étudiants bénévoles du campus de Reims d’accompagner de jeunes champardennais de milieux modestes, issus de quartiers urbains prioritaires ou de zones rurales. Le projet est construit sur la base d’un partenariat entre établissements : la tête de cordée, NEOMA Business School, est associée par des conventions signées sous l’égide du rectorat à cinq lycées et cinq collèges de la Marne de trois villes différentes : Reims, Épernay et Vitry-le-François. En 2013-2014, plus de 70 étudiants bénévoles de NEOMA Business School se sont engagés dans l’accompagnement de près de 200 jeunes champardennais. 54 | NEOMA ALUMNI Review / Juin 2015 NEWS : Le mercredi 22 avril 2015, la cérémonie de fin de parcours des terminales s’est déroulée sur le campus de Reims. En présence des entreprises mécènes de la cordée (Crédit Agricole du Nord-Est, Groupe Courlancy et Veuve-Clicquot) et des responsables des établissements partenaires, les lycéens sont revenus sur les temps forts de leur année au sein du dispositif (voyage à Londres et Amsterdam, musées, théâtre de Reims, etc.). ENVIE D’SUP!, cordée rouennaise, propose un entraînement de fond qui vise à développer chez les lycéens seinomarins des compétences et des attitudes nouvelles (se sentir légitime, développer des comportements et compétences attendus pour réussir dans ses études, compréhension du monde de l’entreprise, constitution d’un réseau de relations, etc.), dont la maîtrise est à la base de la confiance dans la construction d’un projet ambitieux. Depuis son lancement, ce dispositif a accompagné 170 jeunes issus de cinq lycées partenaires de l’agglomération rouennaise : Gustave Flaubert (Rouen), Marcel Sembat et Les Bruyères (Sotteville-lès-Rouen), Val de Seine (Le Grand-Quevilly) et Vallée du Cailly (Canteleu). Les bourses d’excellence La Fondation soutient l’égalité des chances dans l’accès à l’enseignement supérieur. Elle permet ainsi aux étudiants de NEOMA Business School rencontrant des difficultés financières de bénéficier de bourses d’excellence leur permettant de couvrir jusqu’à 50 % de leurs frais de scolarité. Ces bourses concernent tous les programmes de l’école, hors postgraduate. Ces aides financières sont attribuées sur dossier lors de deux commissions annuelles, selon trois critères : • l’excellence académique ; • les réelles difficultés financières ; • le mérite personnel du candidat. Au cours de la dernière commission de bourses qui s’est tenue le vendredi 17 avril 2015, 72 bourses ont été octroyées grâce aux dons reçus, notamment dans le cadre de l’opération de collecte « Grand Prix 2014 des ambassadeurs de la Fondation » organisée fin 2014. Témoignage de Thao Le, étudiante en troisième année de Bachelor et boursière de la Fondation « Issue d’un milieu modeste et après plus de dix ans en zone d’éducation prioritaire, mes parents ont décidé de m’inscrire dans l’un des meilleurs lycées de Strasbourg, dans lequel j’ai obtenu mon bac économique et social avec mention “bien”. J’ai alors rejoint NEOMA Business School. Durant mes trois années de Bachelor, j’ai eu la grande chance de bénéficier des bourses de la Fondation NEOMA Business School. Cela m’a permis de réussir mes études et de réaliser mes projets professionnels. J’ai notamment pu envisager de partir en échange Erasmus aux Pays-Bas pendant six mois, ajoutant ainsi un atout “ouverture internationale” à mon CV. Les bourses de la Fondation m’ont redonné espoir en l’éducation et en l’égalité des chances. Je remercie sincèrement tous les donateurs de la Fondation d’être acteurs de ce combat que je mène au quotidien. Finalement, se construire un avenir prometteur n’est pas seulement une question d’argent, mais bien une question de motivation et de persévérance. » LES START-UP ET PROJETS SOLIDAIRES AU SEIN DE L’INCUBATEUR NEOMA Business School et sa Fondation encouragent l’esprit entrepreneurial de leurs étudiants en les accompagnant dans la création de leurs start-up. C’est dans cet esprit que l’incubateur de l’école a vu le jour sur les trois campus de NEOMA BS. L’incubateur, soutenu par la Fondation NEOMA Business School, propose de nombreux services aux porteurs de projet : •accès gratuit aux bureaux avec Internet et téléphone ; • offre d’un coaching global : accompagnement général, mise en place du business plan, définition des échéances, mise en relation avec les réseaux de l’innovation, mentoring animé par des chefs d’entreprise expérimentés ; • mise à disposition d’une cellule Web ; •mise en relation avec des experts (avocat, expert-comptable, fiscaliste…) qui consolident la partie technique du projet. La structure compte à ce jour 37 créations de start-up à son actif et héberge actuellement une trentaine de projets. Les domaines d’activité de ces jeunes entreprises sont très variés : restauration, prêt-à-porter, application mobile, site de covoiturage, conseil, etc. Parmi les créateurs d’entreprise, certains étudiants choisissent de se lancer dans des actions à caractère social et solidaire : produits et outils de communication des marques partenaires, Lebel’Emploi est le gage pour les consommateurs qu’une partie de la somme dépensée au moment de l’achat sera directement reversée au profit d’une association favorisant la création d’emplois et d’entreprises en France ; FairSport : plateforme Internet permettant d’organiser des ventes aux enchères de matériel déjà utilisé ou porté par des sportifs professionnels jouissant d’une certaine notoriété. La majorité des recettes liées à la vente d’équipements est reversée à des associations caritatives partenaires de la startup. La part restante est destinée à financer le fonctionnement de l’activité ; Project You : plateforme hybride entre crowdfunding, crowdsourcing et microcrédit dont l’objectif est de mettre en relation des personnes sans domicile fixe avec une communauté connectée et solidaire qui souhaite les soutenir, dans le cadre d’un projet préliminaire indispensable à leur réinsertion sociale et professionnelle. RETROUVEZ L’ENSEMBLE DES PROJETS INCUBÉS OU DÉJÀ CRÉÉS SUR LE SITE DE L’INCUBATEUR : Lebel’Emploi : le chômage est la priorité numéro une des Français. Apposé sur les http://incubateur.neoma-bs.fr Juin 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 55