Jeremy Hackett - British Polo Day

Transcription

Jeremy Hackett - British Polo Day
PORTRAIT par Patricia d’Oreye | photos :
DR
Jeremy Hackett
Made in Britain
Internationalement honoré,
Jeremy Hackett incarne une
identité britannique forte. Son
style raffiné, entre un héritage
conservateur et une novation
recherchée, distinguée et
juste, comble les esprits des
gentlemen.
DANS UN CONTEXTE D’UN MONDE GLOBALISÉ OÙ
marché et entreprise n’ont désormais plus de
frontières, Jeremy Hackett concentre quant
à lui son attention sur une manufacture made
in Britain, et participe au succès des grandes
maisons et des artisans réputés des îles Britanniques, tels Robert Noble, Johnston’s of
Elgin et Fox Brothers & Co Ltd où il se fournit
en étoffes de qualité. Ouverte en 1772, cette
dernière propose la laine la plus fine et le
cachemire le plus pur que l’on puisse trouver. Au fil du temps, chacune des collections
Hackett illustre la véritable essence de la tradition britannique axée sur la dextérité et le
savoir, et révèle aussi, outre une philosophie,
un amour des matières nobles au toucher
soyeux, et un attachement à la sobriété.
Attentive et sensible à préserver et à étendre
l’identité nationale, la reine Elizabeth II décernera au couturier The Royal Warrant, pour la
qualité de son travail et sa volonté à développer une image toute britannique. Le concept
made in Britain marque une identité forte,
établit et démontre les limites de la fabrication délocalisée, exportée et expansionniste
de l’Asie et, aujourd’hui plus particulièrement, du sud-est asiatique. Si toutefois, il
n’est pas toujours possible de créer une ligne
dans son entièreté en Grande-Bretagne, elle
est cependant dessinée à Londres avec une
sensibilité toute britannique reflétée dans les
boutiques et les campagnes publicitaires.
© GARDA TANG
On n’est pas sans ignorer la mondialisation
de la production textile. Le monde rapetissant, diverses opportunités s’ouvrent, en
particulier dans des pays comme l’Italie et le
Japon où l’innovation en matière de fabrication paraît très stimulante.
La quintessence du style
britannique
Cet automne, la marque Hackett lance une
gamme prestigieuse, en collaboration et
avec la confiance du prince : la “Collection
Prince de Galles” met en évidence la production de cette étoffe à la longue et fascinante histoire. Le prince de Galles (ou Prince
of Wales Check, en anglais), a été créé à
l’intention des grands propriétaires fonciers
anglais établis en Écosse et qui n’avaient de
fait pas droit au tartan, le motif des clans.
Voué à l’élégance de la gent masculine, Jeremy Hackett développe son talent au profit
de toutes les générations. À chaque présentation d’une nouvelle ligne, l’événement, toujours effervescent, se déroule dans un cadre
insolite et laisse de charmants souvenirs et
de belles rencontres. De jeunes éphèbes ont
par exemple défilé dans la crypte de la cathédrale Saint-Paul, qui abrite les dépouilles
des non moins célèbres duc de Wellington
et Lord Nelson, figures de proue de la bataille de Waterloo, victorieux de l’empereur
Napoléon.
Pierce Brosnan unit son image à
celle de la marque Hackett
Pour sa dernière collection printemps-été
2014, Jeremy Hackett transforme le Old Billingsgate Market, une halle de marché aux
arcades victoriennes rénovée par l’architecte
Richard Roger, en un exaltant espace de
défilé. Puriste et créateur sensible, il éveille
tous les sens et a choisi pour l’occasion
l’envolée musicale de Michael Nyman, Prospero’s Magic, interprétée par l’Orchestre
philharmonique de Londres. Le compositeur
anglais, connu pour ses musiques de films
parmi lesquelles les bandes originales de
La Leçon de piano de Jane Campion ou de
Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol, a
longuement collaboré avec le cinéaste Peter
Greenaway. Sur le plan visuel, des clichés
monumentaux de Pierce Brosnan pris par
Terry O’Neill plongent le spectateur dans
une réelle atmosphère cinématographique.
Portraitiste des plus réputés au monde,
O’Neill a immortalisé sur pellicule de nombreux acteurs ou encore les figures politiques majeures de l’histoire du XXe siècle, de
Winston Churchill à Nelson Mandela.
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célèbre figure du pop art des années 1960,
à l’allure vestimentaire nonchalante et chic,
le fascine. Hackett a d’ailleurs créé pour le
peintre et photographe anglais une série
unique de chaussures en velours côtelé aux
différentes tonalités.
Homme complet et toujours raffiné, quelle
que soit l’occasion, Jeremy Hackett affiche
également un intérêt considérable pour
certains sports et conçoit des modèles au
succès retentissant. Pour le British Polo Day,
fondé par Edward Olver (voir L’Eventail, été
2013), le créateur dessine l’élégante ligne de
vêtements destinée aux joueurs de ce sport
exigeant et majestueux, celui de l’armée britannique par excellence.
Un tempérament passionné et
discret
Plusieurs magazines illustres ont présenté
la maison de cet homme passionné durant de nombreuses années par la photographie et le design d’intérieur. Toutefois,
Jeremy Hackett avoue aimer la simplicité
et déambule volontiers dans les marchés
de Londres, en quête de bonnes affaires,
qu’il s’agisse de vêtements vintage, d’une
peinture ou d’un meuble. L’excitation de ne
Après avoir incarné James Bond au cinéma de 1995 à 2002, l’acteur Pierce Brosnan est devenu la nouvelle
égérie du style Hackett. À droite, Browney et Muffin, les deux épagneuls du couturiel. So British !
Les icônes du cinéma des années 1960,
notamment Sir Sean Connery, ont souvent
inspiré Jeremy Hackett. Aujourd’hui, c’est
Pierce Brosnan, autre “ancien James Bond”,
qui incarne sa marque. La stature et la prestance de l’acteur siéent à merveille à sa clientèle et illustrent une réputation internationale
glorieuse. Et si les films de James Bond ont
toujours attiré par le charisme certain du héros, la nouvelle égérie se reconnaît avant tout
comme un client de la marque Hackett.
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Conjointement à ces figures emblématiques
du 7e art, Jeremy Hackett admire Michael
Caine dans Get Carter (1971), dans lequel il
incarne un gangster peu scrupuleux, et dans
Dirty Rotten Scoundrels (1988). Habitué de
la boutique de Sloane Street, l’acteur Sir
Dirk Bogarde, qui a joué une série de rôles
sinistres mais toujours élégamment interprétés, représente pour Jeremy Hackett un
modèle de délicatesse masculine. Également source d’inspiration, David Hockney, la
jamais savoir ce qu’il va trouver l’anime inlassablement. Corrélativement à toutes ses
passions, le créateur, à l’instar de la Reine,
aime les chiens et parraine l’association
Spaniel Sussex. De fait, il a conçu un tweed
pour ses deux épagneuls du Sussex appelés
Browney et Muffin. On ne trouvera pas plus
britannique !
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