saint-pol-roux - Lycée Français du Caire

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saint-pol-roux - Lycée Français du Caire
SAINT-POL-ROUX
Nom: Agrane
Prénom: Aicha-Hanna
Classe: 2nde 1
Professeur: Monsieur Laforêt
Date de remise du travail: Lundi 21 Mars 2011
Sommaire:
I / Biographie:
1. Son enfance.
2. Ses années à Paris.
3. Son exil volontaire.
4. Sa mort dramatique.
5. Saint-Pol-Roux,un poète oublié.
II / Son travail.
III / Ses œuvres .
IV/ Quelques poèmes de Saint-Pol-Roux:
1/ La Religion du tournesol.
2/ Roscanvel.
3/ Golgotha.
4/ L'âme saisissable.
5/ Populaire et symbolique histoire de la Vache enragée
V / Explication d'un poème.
VI / Sources.
Saint-Pol-Roux est en fait un pseudonyme. Le nom de la vraie personne qui se cache derrière ce
surnom est Paul Pierre Roux. Il est né en 1861 et mort en 1940. C'est un poète symboliste français.
I / Biographie:
1/ Son enfance:
Saint-Pol-Roux est né le 15 Janvier 1861 à Saint-Henri,un quartier près de Marseille. Il est issu
d'une famille d'industriels en produits céramiques. Á l'age de 10 ans, en 1872, il est envoyé au collège
de Notre-Dame des Minimes à Lyon. Il en sortira en 1880 en tant que Bachelier ès Lettres. En Avril
1880 il montre son attirance pour le théâtre avec sa première œuvre « Raphaëo » le pèlerin, », un drame
en trois actes. Ce drame est signe Saint-Pol de Roux. La même année, soit en 1880, après son
Baccalauréat,i l s'engage en novembre pour un an de service militaire qui le mènera pendant un
moment en Afrique du Nord.
2/ Ses années à Paris:
Il part s'installer à Paris en 1882 et commence des études de droits, qu'il ne terminera jamais car il
choisit sans retour la poésie. Il fréquente particulièrement le salon de Stéphane Mallarmé pour qui il a
la plus grande admiration. Au printemps 1883, il fait sa première visite en Bretagne,dans le Morbihan.
Il fait paraître trois petits ouvrages dramatiques: Maman « naïvetés en vers», Poète «scène dramatique
en vers » et Garçon d'honneur «odyssée en vers». Il prend une certaine renommée, essaie quelques
pseudonymes et dès 1884, il prend le nom de Saint-Pol-Roux pour publier ses premiers vers. A la
même période, il rencontre les grandes célébrités de la poésie, Verlaine et Mallarmé (dont il devient
l'ami). En 1886, il publie « Lazare, le bouc émissaire », et fonde la Pléiade avec Mikhael, Darzens et
Quillard. En 1890,i l signe Saint-Pol-Roux et collabore régulièrement aux considérables revues de
l'époque surtout au Mercure de France (issu de la Pléiade), dont le premier numéro paraît en janvier.
Le 23 Mars 1891, il assiste à un banquet en l’honneur de Verlaine et Gauguin, et rencontre pour la
première fois Stéphane Mallarmé qui appellera notre poète mon «fils».Le 17 Mai,il rencontre Amélie
Belorgey, sa future femme. En Avril 1892, son premier fils Coecilian est né. Pour sa troisième visite en
Bretagne, le poète et sa famille passent l'été à Camaret. En 1893, il rencontre André Antoine, qui sera
plus tard son voisin à Camaret. En Juin 1894, son deuxième fils naît : Loredan. En 1895, en raison de
problèmes financiers, Saint-Pol-Roux et sa famille quittent Paris.
3 / Son exil volontaire:
Son bannissement l'amènera d'abord à Bruxelles, avant qu'il ne trouve une retraite calme et
tranquille dans les forêts d'Ardenne. C'est la qu'il terminera sa « Dame à la faux en toute tranquillité.
Après un court retour à Paris en Septembre 1896, Saint-Pol-Roux quitte définitivement la capitale en
1898. Il détestera rapidement la capitale pour son expulsion et la petitesse du milieu de la critique
littéraire, qu'il ignora avec autant d'orgueil qu'elle le méconnut. En Juillet 1898 lui et sa famille
s'installent dans la « chaumière » de Roscanvel. Le 28 septembre de la même année nait sa fille,
Divine. La «chaumière de Divine » devenue trop petite, il s'installe à Camaret-sur-Mer et fait de la
Bretagne le cœur de dignité de son œuvre. En 1903, il acheta une maison de pécheur près de Camaret
surplombant l'océan, au-dessus de la plage de Pen-Had, sur la route de la pointe de Pen-Hir. Il
transforma la maison de pécheur en manoir à huit tourelles dont la maison formerait le centre et la
baptisa «Manoir du Boultous». A la mort de son fils Coecilian le 04 Mars 1915 devant Verdun, SaintPol-Roux le renommera «Manoir de Coecilian» dont on peut voir les ruines: «Face à la mer,l'homme
est plus près de Dieu»,disait-il.
Il recevait de nombreux écrivains et artistes comme André Antoine, Alfred Vallette,Victor Segalen,
Max Jacob, Louis-Ferdinand Céline, André Breton, et même, en 1932, Jean Moulin,alors sous-préfet de
Chateaulin. Les membres du mouvement surréaliste le considèrent comme un prédécesseur. Saint-PolRoux fut membre de l'Académie Mallarmé de 1937 à 1940.
4/ Sa mort dramatique:
En 1940, dans la nuit du 23 au 24 Juin,un soldat allemand pénètre de force dans le manoir, blesse le
poète, tue la fidèle servante Rose après l'avoir violée. Il blesse grièvement Divine d'une balle de
revolver à la jambe. Il sera fréquemment dit et écrit que le soldat allemand viola Divine, fait qu'elle
démentit par la suite. Saint-Pol-Roux échappe à la mort. Le soldat allemand s'enfuit, effrayé par le
chien de la maison. Il fut arrêté et condamné à mort par un Conseil de guerre et fusillé. Saint-Pol-Roux
qui était à Brest pour s'occuper de sa fille hospitalisée, avait oublié de mettre ses inédits en lieu sûr.
Malheureusement le manoir fut pillé le 3 octobre. Lorsqu'il retourna à Camaret et trouva le manoir
exposé au pillage et ses manuscrits dispersés,déchirés,ou brûlés, il ne se remit pas de ce terrible choc. Il
fut transporté à l'hôpital de Brest le 13 octobre, et Saint-Pol-Roux « le mage Camaret », le
«Magnifique», atteint d'une crise d'urémie, meurt de chagrin le 18 octobre.
Le Manoir de Coecilian fut bombardé et détruit en août 1944 par les avions des alliés et
complètement incendié. Aujourd'hui,il ne reste que quelques vestiges de cette demeure.
5/ Saint-Pol-Roux,un poète oublié:
Saint-Pol-Roux représente l'archétype du « poète oublié ». Même de son vivant, son œuvre restait
méconnue, cependant il a été célèbre aussi bien par les symbolistes que les surréalistes.
A dater de la libération, Divine essayera vainement que l'oubli ne se fasse pas sur l'œuvre de son
père. Saint-Pol-roux reste largement méconnu.
C'est notamment grâce au travail de sauvetage, de déchiffrage et de publication des éditions
Rougerie que pendant des années de « purgatoire» ,l es essais, poèmes et pièces de théâtre rescapés de
la brutalité nazie furent édités ou réédités. Une multitude considérable de manuscrits inédits a survécu
au désastreux pillage.
II / Son œuvre et son travail:
Saint-Pol-Roux a tenté de créer une œuvre d'art totale. Ce rêve de la littérature symboliste
consistait à créer une œuvre parfaite répondant à tous les sens. Pendant ses années parisiennes, SaintPol-Roux s'était donc intéressé à l'opéra et au genre théâtral.
Il a également créeé la notion d' «idéoréalisme». Il voulait une union artistique dans un aspect
néoplatonicien entre le monde réel et le monde des idées. Comme Saint-Pol-Roux le Magnifique le dit:
«grâce au poète,le monde est lavé ,débarrassé de la « hideuse réalité »,c'est-à-dire des clichés dont nous
la déguisons. Le langage auquel ce libre jeu donne des possibilités nouvelles et dont le créateur, homme
«radioactif », fait une source d'énergie devient alors la matière d'un art neuf. La poésie n'est donc pas
que jeu verbal : elle appartient au «Grand Semeur d'idées » (…) gonflant d'un lait nouveau les
mamelles vidées. Et dorant les sillons d'un froment inconnu » , englobant touts les mots, assemblant la
métaphysique à la saisie des choses, créant ce que Saint-Pol-Roux appela d'un beau mot :
l'« idéoréalisme ».
III / Ses œuvres:
• Raphaëlo le pèlerin, imprimerie de H. Olivier, Paris, 1879.
Sous le nom de Saint-Paul de Roux
• Raphaëlo le pèlerin, Pinet (Marseille) et Josserand (Lyon), 1880
Sous le nom de Paul Roux
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Maman!, Ollendorff, 1883
Garçon d'honneur, Ollendorff, 1883
Le Poète, Ghio, 1883
Un drôle de mort, Ghio, 1884
Rêve de duchesse, Ghio, 1884
La Ferme, Ghio, 1886
Sous le nom de Saint-Pol-Roux
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Bouc émissaire, s.n., 1889
L'âme noire du prieur blanc, Mercure de France 1893
Les Reposoirs de la procession, vol 1., Mercure de France, 1893
L'Épilogue des saisons humaines, Mercure de France 1893
La Dame à la faux, Mercure de France, 1899
Les Reposoirs de la procession, vol. I: La Rose et les épines du chemin, Mercure de France,
1901
Anciennetés, Mercure de France, 1903
Les Reposoirs de la procession, vol. II: De la colombe au corbeau par le paon, Mercure de
France, 1904
Les Reposoirs de la procession, vol. III: Les Féeries intérieures, Mercure de France, 1907
Les Fééries intérieures, 1907
La Mort du Berger, Broulet, Brest, 1938, 69 p.
La Supplique du Christ, 1939.
Œuvres posthumes:
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Bretagne est Univers, Broulet, Brest, 1941
Florilège Saint-Pol-Roux, L'Amitié par le Livre, 1943
Anciennetés, Seuil, 1946
L'Ancienne à la coiffe innombrable, Éd. du Fleuve, Nantes, 1946
Août, Broder, 1958
Saint-Pol-Roux "Les plus belles pages", Mercure de France, 1966
Le Trésor de l'homme, Rougerie,Mortemart
La Répoétique, Rougerie,, Mortemart, 1971
Cinéma vivant, Rougerie,Mortemart, 1972
Vitesse, Rougerie, Mortemart, 1973
Les Traditions de l'avenir, Rougerie,Mortemart, 1974
Saint-Pol-Roux / Victor Segalen, Correspondance, Rougerie, Mortemart, 1975
La Transfiguration de la guerre, , Rougerie Mortemart, 1976
Genèses, Rougerie, Mortemart, 1976
La Randonnée, , Rougerie,Mortemart, 1977
De l'art magnifique, Rougerie,Mortemart, 1978
La Dame à la faux, Rougerie, Mortemart, 1979
Les Reposoirs de la procession, vol. I: La Rose et les épines du chemin, Rougerie,Mortemart,
1980
Les Reposoirs de la procession, vol. II:De la colombe au corbeau par le paon, Rougerie,
Mortemart, 1980
Les Reposoirs de la procession, vol. III: Les Féeries intérieures, Rougerie, Mortemart, 1981
Le Tragique dans l'homme, vol. I: Les Personnages de l'individu, Les Saisons humaines, Tristan
la Vie, Rougerie, Mortemart, 1983
Le Tragique dans l'homme, vol. II: Monodrames, L'Âme noire du prieur blanc, Fumier,
Rougerie, Mortemart, 1984
Tablettes. 1885-1895, Rougerie, Mortemart, 1986
Idéoréalités. 1895-1914, Rougerie, Mortemart, 1987
Glorifications. 1914-1930, Rougerie, Mortemart, 1992
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Vendanges,Rougerie,Mortemart, 1993
La Besace du solitaire, Rougerie,Mortemart, 2000
Les Ombres tutélaires, Rougerie,Mortemart, 2005
Litanies de la mer, Rougerie, Mortemart, 2010
IV/ Quelques poèmes de Saint-Pol-Roux:
1/ La Religion du tournesol:
À Antoine de La Rochefoucauld.
Tout à virer d’après le Soleil qu’ancillairement il admirait,
jamais ce Tournesol, fervent comme un coup d’encensoir
figé en l’air, n’avait daigné m’apercevoir, malgré ma cour de
chaque heure et de chaque sorte.
Œil du Gange en accordailles avec le nombril du
Firmament, la fleur guèbre ne voulait se distraire de son
absolue contemplation.
L’indifférence de cet héliotrope me rendit jaloux de l’astre.
Naine au début tant que superficielle fille de ma vanité,
cette jalousie, foncière dès qu’adoptée par ma raison, prit
désormais une envergure énorme.
Mes moindres appétits de rival convergèrent vers ce
mystérieux pétale à conquérir: un regard de la fleur.
Pour une telle victoire je mis au vent, l’un après l’autre, tous
les moyens de stratégie possibles.
*
Vêtu d’étoffes somptueuses, comme taillées dans un songe
de poète pauvre, une grappe adamantine à chaque oreille, les
phalanges corselées de bagues, pontife de l’idée sous la tiare
ou prince de la matière sous le diadème, j’allai promener
autour de la fleur ma braverie de guêpe humaine.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Longtemps je m’appliquai à parfaire ma force ainsi que ma
beauté, conjuguant la course, le bain, les poids, luttant avec
la corne ou la crinière ou le chef-d’œuvre; une fois, très fort
et très beau, je vins, un essaim de vierges pâmées à mes
flancs, produire à l’œil incorruptible de l’inexorable idole le
verger de ma forme.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Jugeant nécessaire de joindre à l’argument du corps celui de
l’âme, je lavai dans mes vagues de repentir le corbeau
prisonnier en ma personne, puis on me vit parader devant la
spéculative avec un roucoulement de colombe aux lèvres.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Traversé de la baroque hypothèse que cet œil pouvait n’être
qu’une extraordinaire oreille de curiosité je m’environnai de
harpes, de violes, de buccins, et, comme au mitan d’un
harmonieux brasier, je m’avançai saluer d’une strophe divine
l’inflexible.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Sa rude margelle en guise de pupitre, je m’abreuvai si bien à
tous les seaux jaillis de la Science que les pygmalions
copièrent ma renommée et que les édiles votèrent d’épaisses
semelles de granit à mes statues sollicitées par les forums.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Espérant décisif le moyen de patrie, je fondis sur la
multitude étrangère, saccageai ses lois, brisai ses symboles,
brûlai ses bibliothèques, pour finalement m’asseoir sur le
trône du roi vaincu, dont la langue coutumière de l’ambroisie
léchait mes orteils d’apothéose.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Si la fleur était simplement quelque étrange malsaine?
complotai-je un jour d’exaspérée lassitude, —et vite
d’assassiner une très vieille femme en train d’éplucher des
carottes.
Le Tournesol ne me regarda mie.
Découragé, rageusement j’imaginais des combinaisons,
inutiles d’avance, —lorsque passèrent sur la route trois
Mendiants...
Évangélique, je m’avance.
—Je suis la Semaille.
Dit le premier, aux membres de terre et cheveux de fumier.
Je baisai ses cicatrices, desquelles soudainement vagit un
avril d’arc-en-ciel.
Je suis le Chagrin.
Dit le second, drapé de feuilles mortes.
Je l’enchantai d’espoir, à telles enseignes que sa bouche
verdâtre s’ouvrit en grenade et montra des grains de rire.
—Je suis la Vieillesse.
Dit le troisième, couleur de givre et de faiblesse.
Je jetai mon manteau sur ses épaules, lui cueillis un sceptre
de houx dans la lande et lui remis les fruits jolis de ma
besace avec le sang rosé de ma gourde, si bien qu’il partit la
jambe gaillarde et les pommettes riches.
Alors, me prenant sans doute pour le Soleil, le Tournesol
tourna vers moi son admiration, —et dans cet œil je
m’aperçus tout en lumière et tout en gloire.
2/ Roscanvel:
À Divine.
Image d’un sou, couleur de biniou, village, minime village
où les cloches ont l’air de dodiner au cou d’une immense
chèvre de pierre, Roscanvel baigne ses pieds nus dans une
mer menue dont la chair bleue se voit sous le frileux aller
des voiles.
Ô mon destin naïf à l’ombre des figuiers, des ormes et des
ifs où se tricote avec les becs un grêle bruit d’école, ô mon
destin naïf à côté de ma fille mignonne et de mes fils
mignons, emmi les chants de coq et le fenouil et la menthe
sauvage, et non loin des moutons paissant au bout d’une
corde en breloque et des vaches fanant le ciel avec la fourche
de leurs cornes!
On vit ici tel que dans un missel, avec au visage une gifle de
sel quand le vent tourne les subtiles pages du village, on vit
ici tel que dans un missel, à l’abri des ogres et des médiocres
de la Ville, entre la barbe de cuivre du blanc meunier de
Ménézarvel et la barbe de givre du bleu batelier Manivel.
À l’aurore, voici, par delà l’Île Longue aux carrières de
pierre, jaillir en bûcher les ors, les nacres, les roses,
l’hyacinthe et l’émeraude des sacres et des songes,
cependant qu’argentin tinte l’angélus au puéril clocher qui
semble encore un bigorneau volumineux comme un rocher.
Lors ce sont les pêcheurs —mousses, patrons et matelots —
qui s’en vont sur l’eau, s’en vont au nord, à l’est, au midi,
vers Plougastel aux fraises candies, vers Quélern ou vers
Brest, fantastique casier à homards de fer, crabes de fonte et
langoustes d’acier, s’en vont faire la croix afin de vivre en
tirant, pour accoucher l’onde toujours féconde, en tirant vers
la chaloupe aux courbes de berceau le filet lourd, comme on
tire un délivre.
Partis, le foc devant, assis au gouvernail aux allures de soc,
ils reviendront au havre un peu moins pauvres, ces gas de
basane, et le pain noir deviendra blanc ce soir dans la cabane
aux lits pareils à des armoires.
Car leurs paniers sont combles: maquereaux, sardines,
congres, vieilles diverses, prêtres, piloneaux, escolettes
vertes, blancs tacots rayés de rouge, aiguillettes au bec de
scie, spineks aux dents farouches, raies, chiens de mer à
peau de verre, et tant d’autres poissons si frais qu’ils sont
nerveux encore de frissons dans le varech.
Souvent, dans l’anse çà et là, se balancent les barques
d’alentour qui lancent la drague aux coquilles Saint-Jacques,
dont le type évoque la pieuse époque de la besace et de la
calebasse, tandis que sur la grève, à marée basse, les vieux
qui rêvent passent et repassent l’havanau parmi les goémons
et captent des chevrettes semblables en petit aux monstres de
l’Apocalypse où les démons chevauchent.
Et c’est des temps d’avril et c’est des temps d’hiver! des
vent-debout et vent-arrière! et des suroîts et des noroîts!et
des grains noirs aux longs cheveux de pluie! et des grains
blancs à la crinière d’ouragan! et des rafales! et des
cyclones! et tous les souffles de la Rose! et c’est des mers de
lait et des mers de tapis! et c’est des mers de fleurs vives à la
folie et des mers de miroir sur quoi pour mieux se voir se
penchent les jolies! et c’est des mers d’avare où s’accaparent
des trésors! et c’est des mers de tigre à toison de brebis où
l’on sent que des griffes descendent agripper les morts!
Le soir venu, voilà, réintégrant leurs nids lointains là-bas
dans les écueils de Camaret, les cormorans en deuil partis
dès le matin, les uns dans l’air en vol triangulaire, les autres
en escouade à fleur de vague, et ce vol bas évoque de très
longues oreilles de chiens de chasse dont le corps usé par
l’océan ne serait plus qu’un reste de carcasse.
Ici l’on rit, l’on pleure, ici l’on vit, l’on meurt à la manière
des légendes, gens de terre et gens de mer, et c’est toujours
semaine puisque sans cesse on peine, et c’est toujours
dimanche puisque des ivrognes —ô les tragiques trognes de
Bretagne aux tout petits yeux de pervenche! —vont et
viennent sans cesse à travers la campagne et la lande et la
ronce aux calvaires qui ronge l’ulcère du Temps.
*
Or c’est ici, Divine, ici que tu naquis, au hasard du voyage,
en une étable ancienne de Lanvernazal en Roscanvel, ici que
tu naquis, ô ma fille, ô ma vie, que tu naquis vers la mamelle
de ta mère, entre les bouches et les yeux de tes frères ravis.
Roscanvel, 28 septembre 1898.
3/ Golgotha:
Le ciel enténébré de ses plus tristes hardes
S’accroupit sur le drame universel du pic.
Le violent triangle de l’arme des gardes
A l’air au bout du bois d’une langue d’aspic.
Parmi des clous, entre deux loups à face
humaine,
Pantelant ainsi qu’un quartier de venaison
Agonise l’Agneau déchiré par la haine,
Celui-là qui donnait son âme et sa maison.
Jésus bêle un pardon suprême en la tempête
Où ses os tracassés crissent comme un essieu,
Cependant que le sang qui pleure de sa tête
Emperle de corail sa souffrance de Dieu.
Dans le ravin, Judas, crapaud drapé de toiles,
Balance ses remords sous un arbre indulgent,
—Et l’on dit que là-haut sont mortes les étoiles
Pour ne plus ressembler à des pièces d’argent.
4/ L'âme saisissable:
À Henri de Régnier.
Sous les tuiles sanguinolentes du Marché de mon bourg —
pyramidale carapace que supportent quatre piliers chamarrés
d’ognons, d’ails, de tayoles et de foulards criards —un
Saltimbanque érigea ses tréteaux.
Au fond à gauche, à droite du haut sol de planches que
fouleront les Bizarres bariolés comme des oiseaux précieux
ou des batraciens magiques, une toile enfantinement peinte
s’éploie, sur laquelle: une princesse Naine épousant un Roi
Géant; un Explorateur en houppelande bleu barbeau, et sous
le bras un jaune parapluie, engoulé par un crocodile couleur
d’herbe tendre; un Peau-Rouge qui se débat dans la colique
abominable d’un reptile aux écailles d’huîtres, et autres
parodies d’épouvante.
Devant l’estrade, deux musiciens déments. L’un tape à
coups redoublés sur un âne métamorphosé en tambour,
l’autre, m’évoquant une dérisoire caricature de saint Jean
Chrysostôme, avance et ramène de grandes lèvres de cuivre:
une sonore grêle de rayons de soleil méridional dégringole
du métallique pavillon, et ce trombone qui brait
complémente le tambour.
Maintenant sur les pierres réelles, un troupeau de Simples en
blouse, figés dans l’extase, sans haleine, avec le cœur qui
caprique à s’esquiver par l’ombreux losange de la bouche,
contemple les bateleurs afficher leur fantastique besogne aux
cabrioles éblouissantes...
Je me pris à penser que ces manifestations extraordinaires,
les Simples les devaient chérir comme étant sans doute
l’estampe finie de l’infini, la géométrie visible de l’invisible,
la pantomime perceptible du mystère, la divulgation des
hiéroglyphes, la démonstration présumable ou suggestive
des théorèmes rebelles à leurs malingres cervelles, autrement
dit le spectacle à prix facile des difficultés à acquérir, la dive
Thulé du rêve inopinément mise à la merci du profane,
l’impossible entrevu, l’au-delà cadastré, l’absolu monétisé;
j’en vins à inférer que la foule se délectait devant la fatigue
évidemment douloureuse des jongleurs et des gymnasiarques
devenue le repos final et la joie de son être n’ayant, pour sa
propre et victorieuse satisfaction, qu’à regarder
superficiellement.
Puis: —Ces Simples, clos en le vallon du contingent parmi
la même heure de leur banale vie, ronronnai-je, ces habitants
du présent transitoire ne peuvent décemment goûter les fruits
de ma raison point assez de leur âge puisqu’elle participe de
toujours, vassale à la fois de l’avenir et du passé: vigile et
lendemain féconds du moment aride. Les yeux et les oreilles
uniques de leur corps frôlent béants, sans la voir ni
l’entendre, mon énigme seulement accessible aux capables
sens d’un esprit subtil, dévotieux et servi par cette fiancée du
génie, la compréhension. Que si même je tentais de l’inviter
à me connaître, certes la multitude éviterait ma lèpre divine.
Il appert donc que la Charité, légitime clarté du poète, si
douce au passant qui devine la désintéressée vertu de
l’aumône, épouvante le philistin lâchement fier, l’œil de la
peur voyant rugir un sac de charbons où sourit un sac de
diamants. L’annonciateur de bonne nouvelle inspire la
défiance aux prisonniers des dogmes coutumiers, et ce sage
paraît malin, hideux, illogique: un fantôme!
Sur l’estrade goguenardait un paillasse.
Le clavecin de sa frimousse exprimait la gamme des
grimaces; l’histrionne bouche s’étoilait en cul de poule ou
bien se cornait jusqu’aux oreilles, de telles manières que les
Simples, maquillés par le graduel arc-en-ciel du rire,
virevoltaient dans l’ouragan des singeries.
À part moi, je continuai:
—L’incompris, somme toute, est l’ennemi. Raisons
raisonnables un peu, vraiment, car nous sommes, eux
l’immédiate patrie, moi l’exil. À chaque abord je leur figure
celui qui revient d’une terre surnaturelle, masqué d’un
idiome surhumain; aussi ma bonne nouvelle se stérilise-t-elle
sur leurs sables inhospitaliers: je suis la Voix, mais ils sont le
Désert.
Agilant à travers le vide, une danseuse de corde à la mise de
libellule faisait maintenant aboyer d’émerveillement les
mains calleuses —quand une lumière prompte, inspiratrice,
m’envahit.
J’avais trouvé le terrain de traduction sur lequel on pourrait
s’entendre.
M’allant réfugier sous les tréteaux, dans une obscurité
propice aux enchantements, j’enjoignis, avec l’impérieuse
volonté d’un dieu, j’enjoignis à mon Âme d’apparaître, —
d’être.
Soudain jaillit de ma tour d’argile une Fille fabuleuse!
Ma sagesse lui tenait lieu de beauté, mes passions
vivifiaient de vérité sa form; et si parfaite était l’image
vivante que je la crus chaussée d’écume amère.
Vite je l’entraînai derrière la toile enfantinement peinte. Un
costume émanant, aurore de tulle, d’une malle entrouverte,
j’en revêtis mon Âme, puis je jetai la psyché, comme une
poignée de fortune, sur les planches libres.
À son apparition, l’exclamation de la foule fut un silence
formidable.
Alors mon Âme, par un jeu d’une séraphique prestesse, par
des tours en quelque sorte résolus avec des membres de
brise, se traduit, se définit, se révèle aux yeux des Simples
pantelant devant l’adamantine saltation comme s’ils avaient
été subitement penchés sur un puits de trésors.
C’est (de par l’héréditaire et commun trucheman, le signe, à
la portée des intelligences brèves) un kaléidoscope où, dans
une interprétation fidèle, l’essence se formule, la
transcendance s’accessibilise, l’abîme se praticabilise, les
idées se figurativent. Chaque pirouette, chaque arabesque
massive est l’équivalence exotérique de l’ésotérisme
translaté; chaque geste, ainsi que tracé par la blanche craie
sur l’ardoise noire, est le relief adéquat et spontané d’une
abstraction; et cela fait songer à l’Idée Première que
divulguera l’alphabet, tôt ou tard déchiffré, des étoiles
intermédiaires. En un clin d’œil, mille aigles de vent
métaphysique sont retenus, englués par le gel du formel
dessin aux lignes miraculeuses.
Ainsi mon Âme difficile, à travers cette trame de
phénomènes faciles, se vulgarise sous l’artifice d’une
transposition familière aux Simples dont tout l’être ensorcelé
se tient, attentif, au seuil des cils; et, moyennant ce
commentaire à l’usage de leur compréhension relative, voilà
qu’ils déclarent axiome charitable et nécessaire ma nature
auparavant négligeable et proscrite.
Tel est le succès que, cette Âme honnie de toute la brutalité
de leur ignorance, les Simples à présent la désirent et
pieusement la glorifient: de chaque spectateur essorent
d’admiratives fleurs à tiges longues allant caresser et bénir la
prestigieuse. Les mains rudes ont des louanges de cymbales
tandis que, sur l’estrade, la psyché souple effeuille son
algèbre révélatrice...
Enfin les Simples clamèrent, ivres de génuflexions:
—Assez, de grâce, Fille rare!... Déjà nous titubons, et tant
ardent est notre enthousiasme qu’il va nous consumer si ne
cessent tes merveilles!...
Exorable, mon Âme salua la multitude en délire et, munie
d’une assiette de faïence, elle descendit faire l’ordinaire
quête avec l’idée matérielle d’évaluer son apothéose.
Or, afin de suffisamment défrayer l’Icône, afin aussi de ne
rien plus voir désormais, les Simples désenchâssèrent leurs
yeux et bellement les mirent dans l’assiette tendue.
Puis, à la merci des bâtons, les Simples s’éparpillèrent, —
ma vision dans leur mémoire.
Saint-Henry, 1888
5/ Populaire et symbolique histoire de la Vache enragée:
Aux jolies filles de Montmartre.
Maigre et maigre et davantage maigre encore, elle
gambade, la pécore, elle gambade sur la Butte avec des
cornes à la façon de Belzébuth, elle gambade et rue des
boulevards extérieurs au Sacré-Cœur, paissant au hasard de
la rue clous, crottins et boutons, timbres et bouts de cigare,
culs de bouteilles et débris de chignons, tessons de
porcelaine et cordes de guitare, longues baleines de corsets
et bribes d’articles de l’oncle Sarcey.
Elle naquit dedans une poubelle, un cru matin de bise où
l’hiver grelottait en chemise, dedans une poubelle elle naquit
du gras baiser que s’y donnèrent le crachat d’un usurier et la
verrue d’un vieux notaire, un cru matin de bise où l’hiver
grelotta en chemise, elle naquit dedans une poubelle.
D’abord on s’écria: «C’est un chameau! peut-être un
dromadaire à la tête de veau!» Et de l’ouest et du nord au
midi, bientôt c’est la question qu’un chacun étudie. Chicago
braque ses téléscopes, Montmartre ses microscopes. Est-ce
Pégase? Rossinante? ou le hihan de Buridan? ou quelque
épave de l’Apocalypse? ou le grand prix de cette année? ou
l’alezan de Montjarret? ou la bourrique de Francisque? Et làdessus, tout l’univers soupire, tire la langue et sue, tel un
fromage de Hollande qui serait le crâne de Shakespeare, —
lorsque s’avance un savantasse en us opinant à travers le vert
de ses deux verres: «Ce n’est pas, que je sache, une bête
vulgaire; néanmoins, plus je la considère par son trou d’anus
et plus s’annonce une vache ordinaire entre toutes les
vaches, mais une vache en vérité qui, pour avoir la graisse en
moins, n’en a pas moins la rage en plus!»
Depuis, maigre et maigre et davantage maigre encore, elle
gambade, la pécore, elle gambade sur la Butte avec des
cornes à la façon de Belzébuth, elle gambade et rue des
boulevards extérieurs au Sacré-Cœur, paissant au hasard de
la rue clous, crottins et boutons, timbres et bouts de cigare,
culs de bouteilles et débris de chignons, tessons de
porcelaine de l’oncle Sarcey.
Plate en bedaine mêmement qu’une morue de grand carême,
elle a le front pareil au front d’un huissier marié; sa queue
c’est une ficelle avec un peu d’étoupe en houppe au bout; ses
côtes deux rangées d’invalides semelles; ses mamelles des
tétons de vieille maquerelle, et quand beugle la bête on se
figurerait que pète un gros propriétaire du quartier Marbeuf.
Mince! oh! si mince que sa forme à la longue échappe aux
prunelles du monde! sorte de monstre aux lignes ravagées,
cette Vache enragée qu’un soir j’ai rencontrée venant à
l’urinoir qui lui sert d’abreuvoir, car, ce fantôme, pour le
voir, il faut avoir les yeux qui savent voir, ainsi qu’en ont
ceux-là qui vont en longs cheveux, longs cheveux en rafale,
bons poètes à qui sont saisissables les Idées pures comme
aussi les Idées sales, nymphes de Dieu, putains du Diable.
Maigre et maigre et davantage maigre encore, elle gambade,
la pécore, elle gambade sur la Butte avec des cornes à la
façon de Belzébuth, elle gambade et rue des boulevards
extérieurs au Sacré-Cœur, paissant au hasard de la rue clous,
crottins et boutons, timbres et bouts de cigare, culs de
bouteilles et débris de chignons, tessons de porcelaine et
cordes de guitare, longues baleines de corsets et bribes
d’articles de l’oncle Sarcey.
Ô Vache symbolique, ils te connaissent bien les pâles gueux
aux longs cheveux mélancoliques, chercheurs d’absolu dont
la bourse n’est plus qu’une immense punaise! ils te
connaissent bien, synthèse des souffrances de la terre dure, ô
somme de tortures et de désespérances! ils te connaissent
bien, poche de fiel et de poison, outre de lies et de folies,
bâche de lâchetés, couffe de trahisons, sacoche de remords et
sac de cauchemars, cornemuse d’injures de la foule ignoble,
ô goule, ils te connaissent bien ceux-là qui n’ont sous le
soleil et sous la lune que les nichons de leur mignonne pour
fortune! ils te connaissent bien, hôtesse des jours noirs, et
visiteuse des nuits blanches, Vache des vendredis, et Vache
des dimanches, Vache d’été, Vache d’hiver, Vache du jamais
sourire et du toujours souffrir, Vache d’enfer et du dernier
soupir!
Car tu sais où s’alarment les âmes en peine des chambres
sans pain, dont quatre à quatre si souvent tu grimpes les
marches qui grincent pour t’aller mirer de janvier à
décembre en l’infini de la Souffrance Humaine —puisqu’un
poète, quand il souffre, c’est en somme qu’ensemble tous les
hommes souffrent! Ô ces mansardes où, semblable à quelque
chèvre fantastique au bord d’un gouffre, d’un gouffre sans
fin, tu danses ta macabre danse autour des lèvres du rêveur
creusé par les lugubres taupes de la faim!
Et c’est alors que la mâchoire, diadème d’ivoire sur le génie
blême de par l’agonie, et c’est alors que la mâchoire du
poète pauvre saute sur ta peau, ta peau d’ignominie, mordant
à pleines dents ta vision, Vache d’illusion, et mâche
l’hypothèse coriace de tes flancs dont les sinistres sang et lait
d’absence (ô festin d’ironie!) descendent répandre en le
convive une rage où naufrage la vie: rage des poings tordus
vers la Beauté perdue, rage des orgueils brisés par les
tragiques vents de catastrophe aux quatre écueils de
l’Épouvante, rage des hauts aigles vaincus et des lions
martyrisés et des géants cloués par le néant sur le gibet de tes
lois ridicules, ô Vache, —ô Société! —rage dont le fort de
corps et d’âme sort (quand il en sort!) avec la palme de la
Gloire, le faible avec la mort et le mépris de la Mémoire!
Maigre et maigre et davantage maigre encore elle gambade,
la pécore, elle gambade sur la Butte avec des cornes à la
façon de Belzébuth, elle gambade et rue des boulevards
extérieurs au Sacré-Cœur, paissant au hasard de la rue clous,
crottins et boutons, timbres et bouts de cigare, culs de
bouteilles et débris de chignons, tessons de porcelaine et
cordes de guitare, longues baleines de corsets et bribes
d’articles de l’oncle Sarcey.
Montmartre, 1897.
V/ Explication d'un poème:
La Religion du tournesol:
La Religion du tournesol a été publié en 1893 dans la première édition des
reposoirs de la procession. Il est dédié a Antoine de la Rochefoucauld.
Dans ce poème le tournesol est une femme : la femme dont le poète est amoureux.
Mais malheureusement notre tournesol est amoureux du soleil et ne s'intéresse qu'à
lui.
C'est pour cela que Saint-Pol-Roux a choisi un tournesol au lieu d'une marguerite ou
d'une rose. Il a choisi le tournesol par ce que c'est une fleur qui ne fait que se diriger
vers le soleil tout au long de la journée. Le tournesol symbolise un amour aveugle.
C'est un amour inconditionnel, un amour à trois : le poète aime le tournesol (une
femme) ,le tournesol aime le soleil et l'on pourrait supposer que le soleil l'aime aussi. Le
poète aime une femme qui ne l'aime pas et qui est plutôt amoureuse d'un autre homme et
nous supposons que cet homme l'aime aussi.
Le poète devient jaloux du soleil par ce que le tournesol le contemple continuellement.
Saint-Pol-Roux est prêt à tout faire pour obtenir un regard de sa bien-aimée. Pour y
arriver, il va procéder à plusieurs stratagèmes.
Après chaque stratagème, le poète utilise un refrain pour dire qu'elle l'ignore : « Le
Tournesol ne me regarda mie » .
Son premier stratagème est de se faire beau: il s'habille d'étoffes et met des
bijoux précieux. Il se fait beau. Mais cela ne change rien car le tournesol ne le regarda
point.
Il a fait une toilette et s'est fait beau pour elle mais elle ne le remarque pas. Il fait
du sport. Il transforme son corps pour séduire.
Il se met a parader devant elle « avec un roucoulement de colombe aux lèvres ». Il
transforme son langage et passe du croassement rude du corbeau pour s'exprimer avec
la douceur de la colombe.
Il vient avec des instruments de musique et lui récite un poème. Il s'inspire
d'Apollon. Mais elle ne le regarde pas.
Il se cultive et devient un puits de sciences à tel point qu'il est connu.
Il utilise un stratagème politique. Il pense que le fait d'avoir le pouvoir va lui
permettre d'obtenir l'attention du tournesol.
Il commence à s'impatienter et à se dire que «la fleur » n'est peut-être pas aussi
intéressante que ça.
C'est la fin du poème. Le poète commence une parabole dans laquelle il rencontre
trois mendiants symboliques des âges de la vie : Les « Semailles » , le printemps et le
début de la vie. Le « Chagrin », automne et difficulté de la vie et de l'amour en
particulier. Et enfin, la vieillesse, fin de la vie.
Le poète devient Dieu et redonne la vie au trois mendiants. Enfin la fleur se tourne
vers lui car elle le regarde comme s'il était le dieu soleil.
Les stratagèmes du poète ont fonctionné. Son art a su captiver l'attention de la
femme aimée.
VI/ Sources:
www.google.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Pol-Roux#L.27.C5.93uvre_de_Saint-Pol-Roux
samedi 20 mars 2011 à 10:32 AM .
http://www.florilege.free.fr/florilege/saint_po/index.htm
Pour les poèmes.
Samedi 20 mars 2011 à 15: 49 PM.

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