Aussi propre à l`intérieur qu`à l`extérieur !

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Aussi propre à l`intérieur qu`à l`extérieur !
Dossier
�� Lavage poids lourds
Aussi propre à l’intérieur
qu’à l’extérieur !
Le nettoyage intérieur et extérieur d’un poids
lourd contribue à véhiculer une bonne image de marque pour la profession, mais aussi
pour l’entreprise de transport elle-même. Il y
a en France environ 2 000 portiques adaptés
aux poids lourds, dont 50 % seraient chez des
transporteurs.
L
e lavage poids lourds peut
être une activité rentable
pour un entrepreneur,
mais aussi un complément
d’activité intéressant pour un
transporteur qui a la nécessité
de nettoyer les véhicules de
son parc, et éventuellement
ceux d’autres transporteurs.
D’autant que parfois, il s’agit
de citernes, dont le lavage doit
obéir à des règles contraignantes. Trois types d’utilisateurs
se répartissent le marché :
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les grands comptes comme
Véolia ou Dentressangle ; les
transporteurs indépendants
qui ont un seul site et vendent
souvent une prestation lavage
à des confrères de passage ;
et enfin les investisseurs.
Dans cette dernière catégorie,
on trouve notamment François
Guionnet à Cholet (49), qui
a commencé en février 2010.
Après une étude de marché
locale, il a constaté : « Sur
les 350 000 poids lourds immatriculés en Pays-de-Loire,
200 000 appartiennent à
des entreprises qui ne sont
pas équipées d’une solution
de nettoyage, portique ou lance haute pression ». Il a alors
vendu son entreprise de traitement des déchets, puis ouvert
Prolavage, un investissement
de 365 000 €, situé sur une
route très passagère.
L’entrepreneur estime que
l’équipement choisi correspond à la majorité des besoins
de nettoyage des véhicules
industriels avec deux pistes,
l’une très longue de 32 m et
l’autre de 25 m. Chacun est
équipée de deux lances de
pulvérisation haute pression
eau chaude avec des porti-
Guide Lavage N°48 - Novembre/Décembre 2012
ques culminants respectivement à 4,50 m et 4,20 m. La
piste la plus longue est également pourvue d’une arche de
prélavage.
Le lavage poids lourd
est un marché lucratif
Avec une telle installation,
tous les types de camions,
mais aussi les autocars, les
utilitaires légers et autres camping-cars peuvent être lavés.
La montée en puissance de
l’activité satisfait le dirigeant. Il
annonce 1 684 lavages complets la première année, alors
qu’il a fallu se faire connaître,
et 3 546 la seconde, en activité normale. La plupart des
clients réguliers utilisent un
compte avec une facturation
L’équipement choisi correspond à la
majorité des besoins de nettoyage
des véhicules industriels.
Mais des lavages complets
sont aussi proposés, constituant un service à la carte.
Lors de la conception d’un tel
outil, l’aspect environnemental
est primordial. Sur cette installation, le respect de l’utilisation
de l’eau dans une région où le
problème est sensible a nécessité une prise en compte dès la
construction. Ainsi, les eaux de
lavage sont recyclées à 80%,
ce qui élimine les problèmes
éventuels de restrictions ad-
Photos X D.R.
en fin de mois. Les tarifs sont
calculés au plus juste, avec
un lavage express réalisé en
15 minutes pour 24 à 40 €
selon la longueur du camion :
porteur, semi-remorque ou camion-remorque.
Retrouvez,
au quotidien,
toute
l’information
du secteur sur
www.guide-lavage.com
Un site du Groupe S.E.J.T. - www.sejt.com
Guide Lavage N°48 - Novembre/Décembre 2012 2012
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Dossier
�� Lavage poids lourds
Entrevue avec Jean-Marie Collin, dirigeant de Lavatrans
« Nous voulions commercialiser et structurer
le lavage poids lourd.»
Aujourd’hui, des entreprises comme Lavatrans ont choisi de se développer en franchise.
Rencontre avec Jean-Marie Collin, son dirigeant.
L
avatrans, entreprise familiale
basée à Toulouse, a décidé en
2004 de fonder son développement sur un réseau de franchisés.
Il compte aujourd’hui deux sites
en propre ainsi que six franchises : Limoges, Dunkerque, Perpignan, Lyon, Lille, Nantes. Une
7e ouvrira au 2e trimestre 2013 à
Bordeaux. L’objectif est de monter à 30 sites à l’horizon 2017,
avec une forte implantation en
région parisienne.
GL : Quel est votre parcours ?
Jean-Marie Collin : Avant,
je travaillais dans la grande
distribution et il y avait une entreprise de transport juste à côté
du magasin qui possédait son
propre portique de lavage poids
lourd. Je me suis dit que c’était
un créneau à prendre. Lavatrans
est donc née il y a vingt-cinq ans.
La société a été créée en 87 et le
premier centre de lavage en 89
à Toulouse. Nous voulions commercialiser et structurer le lavage
poids lourd. Au début, on lavait
chez les transporteurs, mais nous
avons vite été limités, car les véhicules de transport ne sont immobilisés que le week-end.
GL : Pourquoi cette idée
de développement par
la franchise et quels
sont vos arguments
pour intéresser les
investisseurs ?
JMC : C’est un
levier de développement rapide et de qualité,
car chacun s’investit beaucoup
dans son affaire.
L’accueil est plus
personnel et les
transporteurs
aiment ça. C’est
également un levier financier puisque chacun finance
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sa structure. Nos arguments ?
La rentabilité de l’activité est
excellente, la marge brute sur
un lavage représente 95 %. Il y
a un investissement à effectuer
au départ pour l’achat de matériel, mais comme nous achetons le bâtiment, le ticket d’entrée pour le franchisé est plus
abordable. Il passe d’1 million
à 200 000 €.
GL : Quel est le retour sur
investissement?
JMC : Le retour sur investissement est de 3 ans. Dès que le
franchisé entre chez Lavatrans,
il bénéficie du portefeuille clients
de l’ensemble du réseau.
GL : Vous parlez de 30 franchises à l’horizon 2017,
avec une forte implantation en région parisienne.
Quels moyens mettez-vous
en œuvre pour y arriver ?
JMC : Nous nous servons
des relations presse,
de notre site internet
et des médias pour
communiquer sur
l’entreprise. Sinon,
nous faisons de la prospection.
Rachat, intégration ou création
de site, tout nous intéresse.
Par exemple, la franchise qui
a ouvert en juillet à Derval est
une reprise de station déjà
existante. La raison de notre
volonté de nous implanter massivement en région parisienne
est double. Premièrement, le
potentiel d’activité dans notre
domaine en région parisienne
est équivalent au potentiel du
reste du territoire national : Paris est la première plaque centrale et tournante du transport.
Deuxièmement, c’est une vitrine
(nombre très important d’investisseurs) pour notre développement sur le reste du territoire,
voire à l’international.
GL : Vous avez ouvert dernièrement une boutique en
ligne. Avez-vous d’autres
projets comme celui-ci ?
JMC : Nous voulions faire bénéficier aux clients
de nos produits
de lavage étudiés et créés
pour Lavatrans. Nous
t ra v a i l l o n s
actuellement
sur un nouveau projet :
sortir du poids
lourd pour proposer une gamme
grand public. A suivre !
Guide Lavage N°48 - Novembre/Décembre 2012
ministratives. C’est en effet le
constat qui est fait chez OLM,
le leader français, membre du
groupe Lavance, qui détient
80 % du marché des poids
lourds.
Selon Albert Rebollo, directeur général, « L’intégration
de systèmes de récupération
et de traitement des eaux devient un élément économique
important dans l’exploitation
des installations de lavage.
Cela permet de poursuivre
l’exploitation lorsqu’il y a des
décrets préfectoraux de restriction d’utilisation de l’eau qui
devient aussi une denrée de
plus en plus chère ».
25 000 à 100 000 €
pour un portique
Le coût de l’investissement
pour le seul achat d’un portique s’établit de 25 000 à
100 000 € lorsqu’il s’agit d’un
tunnel (hors génie civil). La
durée de vie annoncée pour
une telle installation est d’au
moins dix années ou davantage, avec un entretien assez
simple, dont le remplacement
des brosses tous les trois ans.
OLM, qui vend 150 installations par an pour les véhicules
industriels mais aussi pour le
matériel ferroviaire, assure
un service après-vente rapide
avec les 80 techniciens du
groupe Lavance.
L’évolution de ces équipements est fonction de la demande des clients pour des
solutions plus économiques
et plus sûres. Ainsi, afin d’éviter la casse d’accessoires sur
les poids lourds, des systèmes
de sécurité sont proposés. Lors
du passage dans un tunnel de
lavage, le conducteur reste
au volant, mais doit circuler
à une vitesse adaptée. « Il
arrive qu’il aille trop vite
et à ce moment-là, c’est
toute l’installation qui
Dossier
Photos X D.R.
�� Lavage poids lourds
Le lavage des citernes dans les règles de l’art répond, en Europe, à des règles très strictes.
se met en sécurité. L’ensemble
de la chaîne de lavage s’arrête
et s’ouvre pour laisser partir
le véhicule », détaille Albert
Rebollo de OLM.
Le lavage des citernes
est très encadrée
Le transport en citerne, de liquides ou de pulvérulents, est
très encadré. Le lavage des
citernes après chaque voyage
est une grosse contrainte. Il se
pratique chez le client après
le déchargement ou dans l’entreprise-même lorsqu’elle est
équipée, ou encore dans des
centres indépendants ou chez
des confrères. Pour les produits
alimentaires, à la livraison, les
certificats sont demandés, en
plus du prélèvement d’échantillons des liquides transportés.
Ceux-ci sont systématiquement
analysés pour entrer dans la longue chaîne de la traçabilité.
Les transporteurs spécialisés
doivent être certifiés et la plupart affichent les certifications
ISO 22005, Qualimat et répondent aux règles d’hygiène
édictées, la méthode HACCP
(Hazard Analysis Critical
Contrôle Point) ou en français,
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l’analyse des risques pour la
maîtrise des points critiques. Les
certifications sont un gage de
reconnaissance vis-à-vis d’une
clientèle qui est, de la même
façon, contrainte à une sécurité
qui va bien au-delà du simple
principe de précaution.
Une station de lavage constituée de bâtiments en dur est un
lourd investissement et permet
de recevoir des véhicules complets. Il faut alors des laveurs
professionnels qui savent que
selon le produit transporté, la
méthode de lavage est différente. Par exemple, on commence toujours à laver à l’eau
froide l’intérieur d’une citerne
ayant transporté de la farine.
Le lavage des citernes dans les
règles de l’art répond, en Europe, à des règles strictes. En
France, certains professionnels
se sont regroupés au sein de
l’Association professionnelle
des laveurs intérieurs de citernes agréés (APLICA), membre
de l’organisation européenne
Eftco (European Federation of
tank cleaning organisation).
Celle-ci fête ses 20 ans et regroupe des spécialistes dans le
nettoyage intérieur des citernes
routières, conteneurs maritimes
et petits emballages ayant transportés des produits alimentaires
ou chimiques, sous la forme de
liquides ou de pulvérulents.
L’Aplica rassemble 53 membres, qui réalisent par an
450 000 nettoyages et retraitent un million de m³ d’eau
utilisée, ce qui représente plus
de 50 % des lavages intérieurs
de citernes et de conteneurs
« Nous permettons à nos adhérents de disposer d’un document reconnu, l’ECD, à remettre
lors des lavages. D’autre part,
les nouvelles règles liées aux
sites classés, et en particulier
la rubrique 27-95, nécessitent
une approche nouvelle. Nous
accompagnons nos adhérents
pour qu’ils se mettent en conformité », explique Damien Becquet, le nouveau président de
l’Aplica. ��
Auriane Kerbrat
« On commence toujours par laver à l’eau froide une citerne ayant transporté de la farine.»
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