Panorama du Numerique en Inde. Sept 2012

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Panorama du Numerique en Inde. Sept 2012
www.sisyphosglobal.org
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Panorama du numérique en Inde
Nicolas Miailhe,
Sisyphos
Septembre 2012
INTRODUCTION – Qui sommes nous?
Vivant en Inde depuis de nombreuses années, j'ai cofondé en 2009 une petite association qui
s'appelle « Sisyphos », en référence au mythe du même nom.
Sisyphos est un groupe de réflexion qui s'intéresse au potentiel transformationnel des nouvelles
technologies.
Notre but est de participer à la politisation des enjeux de la révolution numérique, l'explosion
technologique et les questions de leadership associées.
Bases en Inde et en France, nous nous intéressons aux questions numériques, à l'innovation, à
la transformation et cherchons à rapprocher l'Inde et la France autour de ces sujets cruciaux
pour l'avenir de nos modèles de société….
… en créant des ponts à plusieurs niveaux: politique, administratif, société civile, NGO, ...
Au delà, afin de tenter de porter notre réflexion au sommet des agendas politiques, Sisyphos travaille
au lancement d'un groupe de travail international de haut niveau (PGT) qui doit réfléchir aux enjeux
globaux (recherche d'un modèle de croissance développement durable et partagé; gouvernance
mondiale efficace et responsable).
Ce groupe, cofondé par une personnalité Indienne (Sam Pitroda) et une personnalité
française (Hubert Védrine), rassemble une quinzaine de personnalités internationales
(Kishore Mabhubani, Geoff Mulgan, Louise Frechette, Tina Brown, Brice Lalonde, ...) venant
d'horizons géographiques et professionnels très divers.
Centré sur les questions globales, sa réflexion sera d'ordre général.
Elle placera biensur au cœur des débats le facteur technologique (une des « lames » de la
transformation... A plusieurs "tranchant"), l'approche transdisciplinaire (si cruciale à la
résolution des problèmes complexes) et la défense des intérêts du long terme. Le groupe
s'appelle "People for Global Transformation". Il se réunira pour la première fois à Mumbai
en Inde, les 28 et 29 septembre prochain. A suivre!
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1/. Le numérique en Inde : cadre général
L’Inde est aujourd’hui une nation d'1 milliards d'individus connectés (voix et demain data) grâce a
la révolution du tel portable (chiffres : près de 1 milliards de connections mobiles mi 2012) et
s'appuyant sur une base industrielle et technologique des services numériques (SSII, design, contenu,
...).
La base industrielle manufacturière est beaucoup plus en retrait : peu d'électronique,
notamment les microprocesseurs; travaux limites a assemblage de PC finalement peu
intensive en technologie; l'industrie des réseaux télécom n'a pas vraiment décollé au
contraire de la Chine ou Huawai commence clairement à s'imposer sur la scène mondiale en
concurrençant les Occidentaux Alcatel-Lucent et Siemens Ericsson.
Ce trait reflète d'ailleurs le retard industriel de l'Inde en général qui pénalise
indubitablement son développement. Même dans le numérique, qui apparaît comme
dématérialisé, mais ne l'est pas vraiment, peut on véritablement faire l'économie d'une
révolution industrielle et se focaliser sur les services...? Beaucoup en doute! J'en fais parti.
Il n'en reste pas moins que l'Inde à su brillamment tirer partie de la révolution numérique pour
orchestre sa réémergence économique (deuxième puissance économique mondiale jusqu'a la
révolution industrielle du XIX siècle, rappelons le).
A) l’Inde a les NTIC « dans le sang »
L’Inde a indéniablement su bénéficier de "l'effet de saut" rendu possible par la révolution des
télécommunications numériques pour répondre à ses besoins en terme de développement:
•
Télécoms filaire d'abords: Sam Pitroda, le père de la révolution des télécom dans les années 80 a
su convaincre le gouvernement de lui confier la responsabilité de désenclaver les zones rurales
en développant de façon indigène une technologie de routeur/échangeur robustes, fiables et pas
chers.... sur la base desquels le fameux réseau de millions de « Yellow booth », sorte de cabines
téléphoniques ultra low cost installées chez les marchands de proximité, a pu se déployer. 30
ans plus tard, le succès est sans appel! Ces cabines jaunes continuent de marquer le paysage
rural.
•
Téléphonie portable ensuite: a l'aune du nouveau millénaire, l'Inde a su faire émerger des
modèles de business singuliers et soutenables (innovation frugale !) pour mettre les tarifs de la
téléphonie portable basique (voix) à la portée des plus pauvres (chiffres : près de 1 milliards de
connections mobiles mi 2012 ; il n’était que 400 millions il y a 4 ans et seulement 5 millions en
2001 !!). Le secret de cette histoire d'amour entre l'Inde et le téléphone mobile:
1. des marges faibles adossées à des flux et des volumes énormes qui rendent le cycle rentable;
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2. des cartes prépayées simples/pas cher a mettre en œuvre et recharger au travers d'un
réseau de « correspondants locaux » très dense s'appuyant sur le maillage très particulier du
commerce de proximité ;
3. utilisation innovante des infrastructures téléphoniques (chiffres : plus de 450 000 tours de
transmission installées a ce jour) pour gérer les défis du paysage indien: groupes
électrogènes ou électriques de secours dédiées en cas de panne (fréquentes...) du réseau
principal;
4. développement de téléphones portable simples, très robustes, fiables et par chers a
l'acquisition et a la réparation (ateliers de bricolages de proximité -> qui représentent un des
visages les plus visible des capacités fascinante de l'Inde en matière d'innovation frugale).
10 ans plus tard, succès incontesté (chiffres: 10 millions de téléphones en plus tous les
mois ; télé-densité proche de 80%): pas peu fréquent de croiser dans les zones rurales les plus
reculées des paysans pauvres et illettrés, trimballes sur des chars a bœufs (dont la technologie
date de l'invention de la roue et du harnais...) l'oreille rivée a leur téléphone! C'est un peu
l'image d'Epinal mais c'est réel et forme quelques parts un hymne aux capacités d'absorption
technologique de l'espèce humaine.
•
l'étape d'après : le passage de la voix au haut débit ‘fixe’…mais SURTOUT mobile (Chiffres :
120 millions d’utilisateurs Internet, dont la plupart via des connections mobiles bas débit ;
seulement 14 millions d’utilisateurs Internet haut débit a ce jour) :
o a ce jour, la pénétration Internet est très faible (10% contre 50% en moyenne dans les
pays de l’OCDE) surtout du fait du faible débit. Comme on pourrait s’y attendre, la
fracture numérique entre les zones rurales et urbaines est énorme (seulement 45
millions de personnes vivant dans les zones rurales ayant eux accès a Internet une fois
dans leur vie ; 30 millions d’utilisateurs réguliers).
o Le lancement des Licences 3G, si tumultueux et longtemps retarde, va permettre
d'organiser cette troisième phase si importante, voir révolutionnaire (le plan national
haut débit devrait ajoute 160 Millions d’indien d’ici 2014 et si tout va bien 350 d’ici
2015), tant le mobile est devenu une composante essentiel pour fixer les population
rurales dans leur habitat et organiser la croissance et le développement sur ces bases
afin d'éviter, dans un système démocratique qui n'autorise que peu d'arbitraire de
masse, un exode rural de grande échelle qui se révélerait catastrophique. Quand on voit
les bidonvilles géants de Mumbai dans lesquelles des millions de gens s'entassent déjà,
on prend conscience de l'urgence de trouver des solutions pour freiner l'exode.
o La progression est lente (chiffres: seulement quelques millions de Smartphone en Inde
et croissance estimée a une petite centaine de millions d’ici 2015).
o Les défis sont nombreux mais les premiers déploiements de services 3G sont plutôt
prometteurs en tout cas dans les zones urbaines.
o On s’attend à une véritable explosion, a l’image de la révolution télécom mobile entre
2000 et 2010.
o Nous verrons comment le secteur se structure, notamment vers le bas de la pyramide
sociale et les zones rurales (infrastructure, services et téléphones portables plus
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intensifs en techno donc plus chers.... Surtout alors qu'en parallèle, la méfiance vis a vis
du voisin-concurrent Chinois se traduit par une montée du protectionnisme qui va couter
cher car réduisant la concurrence: ex -> Huawei).
L'explosion des disparités dans le pays (India is what the World Bank has called ‘an
extreme dual economy. The formal sector accounts for only 11 per cent of the workforce
and while India is home to twice as many billionaires as the UK, 474 million people live
below the poverty line) risque d'ailleurs créer des marches a plusieurs vitesses et des
niches (classes moyennes de grande taille) empêchant/retardant l'accès des populations
pauvres a cette nouvelle vague transformationnelle. L'Etat a ici clairement un rôle à
jouer. Il tente d'ailleurs de déployer un cadre de politiques publiques appropriées. J'y
viendrai par la suite.
Les acteurs du secteur (surtout operateurs téléphoniques prives, une des raisons de la
« success story » des télécoms en Inde) ont grossi et son devenus influents (chiffres : industrie
de 45 Mds d’Euro annuel, soit 2% du PIB ; employés: 10 millions, dont 2 millions en direct):
o Airtel (famille Bharti) : 180 millions de souscripteurs
o Vodaphone : 152 millions
o Reliance Communication : 154 millions
o Idea : 115 millions
o Le secteur se structure autour des acteurs privés qui ont su investir pour se positionner
en pointe dans le domaine des services téléphoniques associes (un peu a la manière des
operateurs français, qui restent les acteurs dominants du marche, aux contraires des US).
o Ces acteurs commencent même à exporter leurs modèles dans le cadre de
coopérations « sud-sud, » en Afrique par exemple (operateur Koweïti Zain racheté par
Airtel), relais de croissance naturel car présentant des opportunités et des contraintes
similaires a l'Inde.
B) La croissance fulgurante de l’industrie indienne des services informatiques
L’Inde a également su s'appuyer sur les opportunités offertes par la révolution numérique pour
s'imposer comme le "bureau du monde" (par opposition a la Chine, "atelier du monde"). La quasi
ubiquité informationnelle permise par les progrès des NTIC a eu un impact majeur sur l'industrie des
service en permettant à certain processus de décolérer géographiquement fournisseurs, en Inde, et
clients, aux US ou en Europe.
Comme souvent, ce processus a été incrémental :
• Il a d’abord concerné les services à faible valeur ajoutée en matière grise (assistance
technique, réclamation, après vente, programmation simple). La relation particulière de
l'Inde avec la langue anglaise, léguée par le colonisateur Britannique, comme l'une des
langues de la synthèse nationale, avec l'Hindi, ainsi que les diasporas (américaine et
britannique) ont d'ailleurs facilite et accéléré l'intégration des fournisseurs indiens sur le
marché mondial.
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Les Indiens ont su s'accrocher en raffinant leur offre et s'imposant comme des fournisseurs
fiables et compétitifs. Le soutien du gouvernement, souvent maladroit, n'est venu que bien
plus tard. Il est aujourd'hui mieux structuré du fait de la visibilité de cette industrie qui force
les politiques (d'habitude obsédés par les masses rurales) à s'y intéresser.
Petit a petit, la base industrielle s'est structurée et a su remonter la chaine de la valeur
ajoutée: elle est aujourd'hui capable d'une offrir une palette de services d'une étonnante
diversité et intensité en matière grise (comptabilité, facturation, design, conseil financier et
légal, ...)
Aujourd'hui, des géants tel que Wipro, Infosys, Mahindra Sattyam, Tata Consultancy Service , très
orientes a l’export, représentent une part importante du PIB Indien (7.5%).
Installes a Bangalore, la Silicon Valley Indienne (mais qui respire avec la Silicon Valley ou la
diaspora indienne est très bien implantée... ; 3 Million d’Indiens-Américains ; 100 000
étudiants Indien dans les Universités Américaines), ils rayonnent sur la scène mondiale
en passant progressivement du back office, au front office.
Cette industrie des NTIC en Inde représente aujourd'hui :
• $100 Md, soit 7.5% du PIB en 2012 contre 1.2% en 1998 ;
• dont $70 Mds a l’export, ce qui représente 25% des exportations indiennes !
• elle emploie environ 12 million d’Indiens (dont 3 millions en direct).
• En 2012, l’industrie devrait recruter environ 250 000 personnes….
Cet effet tire bien évidemment vers le haut le nombre d’ingénieurs qui sort chaque année des
Universités Indienne (environ 700 000,… mais attention à la qualité). La croissance se poursuit : elle
est à deux chiffres ! Un peu à l’image du modèle Chinois, le ralentissement de la croissance mondiale
devrait pousser les industriels à se reporter sur le marche domestique. Les opportunités sont
nombreuses, notamment grâce aux cadres de politiques publiques du numérique mis en place par le
gouvernement Indien.
2/. Aperçu du cadre des politiques publiques de soutien du passage à la
société numérique
Le parti du Congres, au pouvoir en Inde dans le cadre d'une coalition difficile à piloter, depuis 2004
s'efforce de penser et de mettre en place un cadre pour s'assurer que la révolution numérique
bénéficie au plus grand nombre et aide à répondre aux grands défis du pays (développement,
disparité, démographie, corruption endémique a tous les niveaux, sclérose bureaucratique....).
Pour simplifier: deux dynamiques très complémentaires structurent l'effort de l'Etat. Prenons-les en
exemple
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A) Infrastructures Publiques d’Information (IPI)
Afin de permettre au plus grand nombre d'accéder aux bénéfices de la révolution numérique et
d'entrer dans la société de la connaissance, le gouvernement indien, met l'accent sur le déploiement
des Infrastructure Publiques d'Information (IPI).
Sous l'égide de Sam Pitroda, aujourd’hui conseiller du PM avec le rang de « Cabinet Minister » et,
dans une logique interministérielle coordonnée par le Ministère des Telecom, un plan de bataille a
été mis en place pour déployer a grand échelle des réseaux haut débit (fixes et mobiles), des
systèmes, des plateformes de services et des applications sécurisés.
Le but de ce pari ambitieux:
• améliorer l'accès aux services publiques, leur équité et leur efficacité en s'appuyant a plein
sur le pouvoir égalisateur du numérique
• simplifier et de transformer la relation citoyens-Etat en créant un espace démocratique plus
participatif et transparent
• favoriser l'émancipation des gouvernements locaux en leur offrant de meilleurs outils pour
s'autogérer et se coordonner avec les institutions régionales et fédérales
En synthèse, le plan se décline en 4 composantes:
1. des réseaux ICT: raccordement des 250 000 villages Indiens (repartis sur 3 millions de km
carres!) au très haut débit par phases successives en s'appuyant sur la fibre optique (GPON),
la 4G et le Wimax pour les zones rurales et la mobilité
2. des centres de stockage de données de grosse capacité repartis sur le territoire et
permettant le déploiement standardise de plateformes de services a grande échelle
3. des applications et des plateformes de service publique (état civil, cadastre, e-paiement, ejustice, hôpitaux, réseaux ferrés, SIG évolutif, etc.) et de gestion des très nombreux
programmes sociaux consolidées, à terme (en tout de façon idéale…), dans une plateforme
unique facilitant l'interface avec les citoyens. La plateforme la plus importante et la
plateforme d'identification individuelle unique (dite UID) sur laquelle je vais me focaliser
juste âpres
4. la cyber sécurité (outils, standard, procédures d'alerte, d'urgence et de réaction).
Ce chantier représente tout de même un investissement d'environ 100 Mds d'Euro.
Pour se faire, le gouvernement a prévu de s'appuyer sur:
• la base industrielle indienne des télécom et de l'IT
• la phase de transition actuelle des réseaux de télécommunication, des services et des
utilisateurs de la "voix" aux "données"
• les infrastructures déjà installées (operateurs publiques, réseaux ferres et électriques)
• l'arrivée du sans fil haut débit et des technologies les accompagnants (Wimax, GPON, 3G)
• un marche potentiel de plus de 100 millions de connections haut débit.
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La réussite du projet implique de surmonter des défis énormes:
• créer les standards d'interopérabilité,
• générer les logiciels ouverts, contenus, …
• faire progresser la base industrielle locale sans perdre trop de temps pour déployer les
réseaux et plateformes
• intégration système de haut niveau et cyber sécurité
• conserver une architecture ouverte et la faire progresser avec l'arrivée de nouveau services
B) Plateforme "UID" ou ADHAAR (qui signifie en Hindi « la base »)
Il s'agit d'un programme fascinant au cœur de la dynamique IPI, qui donne à bien des égards le
tournis. Le projet vise à créer un état civil numérique et biométrique sécurisé et mobile a l'échelle
de l'Inde (1,2 milliards d’habitants en 2012…) d'ici 2015.
Investissement : $ 300 M par ans environ (environ $3.5 Mds au total). Un minimum de 100 000
emplois crées mais les effets multiplicateurs sont très difficiles à mesurer.
Lancée en 2009, son déploiement a été place sous l'égide d'une agence indépendante rattachée à la
Commission de la Planification qui reporte directement au PM.
La dynamique est donc par essence interministérielle, alors que les projets de ce type
relèvent le plus souvent des Ministères de l'Intérieur ou équivalent.
Le développement, non la sécurité, est mis en avant pour justifier cette approche originale.
Le gouvernement a décidé de mettre à la tête de cette agence un des capitaines d'industrie les plus
respecté d'Inde (N. Nilekani).
Coqueluche des media et de la classe moyenne,
génie de l'organisation et de la gestion des processus complexes (un verrou récurrent en
Inde…),
Nandan Nilekani cofonda dans les années 80 le géant informatique Infosys (Chiffres: $7
Mds de CA et 150 000 employés).
Après avoir organise sa croissance fulgurante, devenu lui même milliardaire, il quitte la
direction du groupe Infosys en 2009 et rejoint le gouvernement du Congres pour mener a
bien se projet ultra transformationnel, dont…
beaucoup pensent qu'il relève de la chimère technologique et programmatique…
inapplicable dans un pays aussi complique et sur-segmente que l'Inde.
Le projet vise à combler un vide majeur qui empêche le pays d'avancer :
en créant fichier central d'état civil adosse à une base de données multi biométrique
géante (empreinte digitale, iris, photo).
en s’appuyant sur le critère de résidence et non de nationalité pour constituer sa base
(gage de fluidité mais prête le flanc aux critiques)
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Idée de génie, rendu possible par les progrès des NTIC et des algorithmes de corrélation
biométriques …
… mais qui représente également un risque énorme en matière de protection des données
personnelles: le projet ne prévoit pas l'émission de carte mais simplement d'un long
numéro de 12 chiffre (a l'image de notre numéro de sécurité sociale) adossé a une base
centrale.
Il reviendra aux projets publiques et/ou privés (programmes sociaux, banques, etc.)
souhaitant s'appuyer sur la base UID, d'émettre des cartes… ou pas.
Ce type d'approche fondé sur une large base centrale ferait bondir la CNIL mais c'est essentiel a la
réussite du projet vu les contraintes locales:
• surpopulation (1,3 Mds d’Indiens aujourd'hui… 1,5 Mds en 2030!),
• fraude à l'identité à grande échelle (plus de 150 millions d’indiens n’ont pas le moindre
papier d’identité)
• absence de d'état civil fiable qui privent plusieurs centaines de millions d’Indiens d’une
identité opposable,
• populations pauvre constituée pour la plupart de paysans. Rappelons que plus de 400
millions d'Indiens vivent avec moins de 1 Euro par jour ; 800 millions avec moins de $2 par
jours. La classe moyenne inclus environ 300 millions d’individus à laquelle s’ajoute 40
millions d’Indiens chaque année.
Depuis trop longtemps, les politiques publiques (notamment les programmes sociaux) avaient une
emprise limitée sur les citoyens, la taille du pays empêchant l'Etat de construire une relation
individuelle directe et efficiente. Ainsi, plusieurs centaine de millions de USD destines au plus
démunis (en numéraire ou en nature) sont détournés chaque année par des intermédiaires véreux
associes a des fonctionnaires corrompus.
N'ayant pas d'identité, souvent illettrés et donc incapables de faire valoir leur droits les plus
élémentaires, les citoyens sont bien souvent floués. Une fois en place et adossé aux grands
programmes sociaux et fiscaux, le projet UID permettra d'aider les gens à bénéficier du plein
exercice de leurs droits en leur garantissant une identité forte et mobile, opposable à l'Etat et aux
différentes agences gouvernementales.
En leur donnant une identité, il permettra également de les faire entrer dans le système légal,
bancaire et financier.
Sur les 1.2 Mds d’Indiens, seuls 360 Millions ont recours aux banques !
C'est essentiel et cela constitue un relais de croissance énorme, ce qui explique
l'engouement du secteur prive pour le projet.
Les politiques publiques du développement doivent coller aux cycles technologiques. C'est
ce que fait le gouvernement actuel en jouant à fond la carte du numérique.
Ce que j'appel "le facteur générationnel" jouera certainement le rôle d'un multiplicateur, les
jeunes Indiens demain étant à n'en pas douter beaucoup plus a l'aise que leurs parents.
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Pour réussir ce chantier, inutile de dire que la lutte contre l'illettrisme est une priorité. Elle
est considérée comme telle par le gouvernement.
Les risques en terme de protection de la vie privée sont élevés.
Notamment dans la mesure où l'on sait peu de chose sur la façon dont cette
base de données sera interfacée avec les autres plateformes des ministères, des autorités
locales (l'Inde est une fédération!) et des acteurs prives (banques, assurance, etc.).
Cela ouvre la voie à des dérapages graves et nombreux.
Le cadre légal Indien de la protection des données personnelles est plus qu'embryonnaire et,
pour l'instant, complètement inadapté aux risques générés par le projet. Il devra
nécessairement s'étoffer et se structurer au fur et a mesure du déploiement du projet. On
peut compter sur la vigueur de la société civile indienne pour forcer la marche !
Il est certain qu'en Inde, les problématiques du développement priment sur la protection de la vie
privée. On peut le comprendre, même s'il me semble que les deux n'ont pas à être mutuellement
exclusives :
On dispose aujourd'hui des outils technologiques et programmatiques pour les mettre en
équation (PETs et PbD).
La France et le Canada offrent à cet égard des exemples probants en la matière.
A cote de ce discours focalise sur le développement, on ne peut pas totalement évincer la volonté
du gouvernement de chercher à renforcer sa sécurité
nombreuses insurrections violentes, notamment maoïste, qui contrôle une partie du
territoire large comme plusieurs région françaises
et a lutter contre l'immigration clandestine qui génère de façon récurrente des troubles
communautaires dans le nord est du pays.
L'avenir du déploiement du système et des nombreuses plateformes associées (contre terrorisme,
fiscalité) nous dira quelle logique prévaut....
A ce jour, plus de 200 millions d'indiens ont été intégrés à la base et bénéficient donc d'un numéro
d'identification unique! 400 millions supplémentaires devraient être enrôles d’ici 2015. Le
processus se poursuit et s'accélère, en dépit d’un conflit lancinant avec le Ministère de l’Intérieur qui
a lancé un projet concurrent (National Population Register) focalisé sur le critère de nationalité.
Le projet est pour l'instant un succès retentissant quand on connaît les difficultés du gouvernement
indien à déployer ses politiques publiques d'habitude.
• On doit ce succès en grande partie au père de ce projet, N. Nilekani: un leader
transformationnel qui a su mettre sa connaissance unique des technologies, sa
compréhension géniale des dynamiques industrielles au service d'une vision politique. N.
Nilekani a conduit son projet d'une main de maitre, appliquant une stratégie astucieuse pour
attirer les grands industriels mondiaux, faire jouer la concurrence et les forcer a s'associer
avec les géants indiens de l'IT.
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La bonne marche actuelle du projet doit également beaucoup à la présence a bord du
projet de l'industrie française au travers de la société Morpho, leader mondial des solutions
d'identité sécurisées et des technologies biométriques. En dépit de conditions difficiles et
d’une concurrence féroce, ils ont su investir et apporter un soutien sans faille à un
programme risque qui n'avait jusqu'a présent pas d'égal. Cocorico, Bravo et chapeau donc!
Le retour sur investissement pour le gouvernement Indien est pour l'instant limité par rapport au
potentiel énorme du projet.
• C'est compréhensible, dans la mesure où les plateformes IPI (e-gouvernement, d'inclusion
financière, e-banking, gestion des programmes sociaux) permettant au projet de déployer
tout son potentiel transformateur sont à peine en gestation.
• Beaucoup de questions demeurent... Ainsi, il faudra surement attendre 2020 pour que le
projet porte l'ensemble de ses fruits. A l'échelle d'un pays continent comme l'Inde cela n'est
rien! Il faudra suivre cela et apporter tout le soutien nécessaire aux Indiens car vu la taille
gigantesque du projet et sa grande singularité, il va rebattre les cartes a bcp de niveau
(technologique, industriel, légal & réglementaire, etc.) avec un impact global a n'en pas
douter !
3/. Usages numériques : les particularités de l’Inde
Au contact de cette vague transformationnelle, la culture indienne, si particulière, se réapproprie et
indigénise les principaux services (réseaux sociaux, sites de rencontres, e-commerce, etc.) pour
répondre à ses besoin (développement) et coller aux particularismes de son modèle social si singulier
(relation très équilibrée entre l'intérêt individuel et les intérêts collectifs: famille, communauté).
A) effet d'innovation "Masala"
L'écosystème du numérique pour les classes moyennes s'auto alimente et se structure pour
réinventer les grands models développés en Occident. Résumer la culture Indienne en une phrase
stéréotype est impossible, mais, si je devais m’y essayer, je dirai : « ABC » (Astrology, Bollywood, et
Cricket)
Ex1: "shaadi.com" (site de rencontre)
Ce site révolutionne la façon dont les mariages arrangés se négocient sans pour autant les faire
disparaître. La révolution numérique ne fait ici que donner un souffle nouveau a une pratique
profondément ancrée dans les mœurs culturelles indiennes, y compris dans les classes moyennes
urbaines (même celle ayant étudies a l'étranger)
En synthèse:
Cree en 1996 par Anupam Mittal
15 ans d’existence…. 2 millions de « matches », c'est-à-dire de mariages…
20 millions de membres (including NRIs)
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Strict screening
Des outils spécifiques qui s’appuient a plein sur l’Internet 2.0 (« Matrimonial 2.0 »)
Une ligne… les 6 “Cs “:
Ex2: ‘’Flipkart’’
Le e-Commerce en Inde représente environ $ 10 Mds par ans, avec 14 millions d’Indiens ayant accès
au haut débit. Il passera probablement $200 Mds en 2020, avec 800 million d’Indiens ayant accès a
l’Internet haut débit, notamment mobile.
Le marché se structure autour de nombreux acteurs locaux. Les acteurs internationaux comme
Amazon on d’ailleurs du indigéniser leur marque (Junglee) afin de pouvoir pénétrer le marche indien.
« Flipkart » : le poids lourds local
crée en 2007 par deux anciens employés de Amazon basés à Bangalore passés par l’IIT de
Delhi (une des écoles d’ingénieurs les plus prestigieuse d’Inde)
ils commencent par vendre des livres avec un modèle de livraison innovant car capable de
pénétrer le territoire indien connu pour être très enclavé
Moyens de paiement flexibles (y compris le liquide a la livraison) permettant de surmonter la
faible pénétration du secteur bancaire
Un des 20 plus gros sites Indiens aujourd’hui qui vent de tout (électronique, accessoires,
produits cosmétiques, …)
4500 employés et $100 M de CA (1Mds d’ici 2015)
Ex3: « Redbus » (Transport)
Rationalisation d’un secteur ultra désorganisé par le recours au numérique.
Redbus a réussi a organisé un secteur foisonnant d’acteurs très divers (opérateurs, tickets,
agents de voyages)
autour d’une plateforme intégrée qui rassemble plus de 10 000 trajets !
Les utilisateurs peuvent suivre la disponibilité des sièges par transporteur, acheter des tickets
et noter les opérateurs.
De leur cote, les compagnies de transport peuvent également suivre en temps réel les places
disponibles et les agents de voyage et réaliser des pré-réservations pour leurs clients
Fonde par Phanindra Sama
10 millions d’utilisateurs dont 4.5 millions réguliers
Mode de paiement diversifie (notamment liquide a la livraison)
B) Innovation frugale pour le bas de la pyramide
La société civile indienne très dynamique (qui pallie très souvent aux incapacités des autorités
publiques, engoncées dans une bureaucratie paralysante et rongée par la corruption), faite
d'entrepreneur en tous genres, d'activiste sociaux, se mobilise pour exploiter le potentiel
transformationnel des NTIC dans le but de favoriser le développement, l'émancipation, la lutte
contre les disparités et la gestion du défi démographique.
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1/. Définition Innovation Frugale:
Innovation is the successful implementation of new ideas. It encompasses all sectors, not just the
research and development (R&D) activities of science and technology specialists, and relates not just
to products, but to services, processes, design and social innovation.
Frugal innovation is a distinctive approach to innovation both in its means and its ends:
Means: The methods and techniques involved in creating frugal innovations are distinctive
Frugal innovation responds to limitations in resources, whether financial, material or institutional,
and turns these constraints into an advantage. Through minimizing the use of resources in
development, production and delivery, or by leveraging them in new ways, frugal innovation
results in dramatically lower–cost products and services.
Ends: The nature of the products, services or processes developed are distinctive
Successful frugal innovations are not only lower in cost, but outperform the alternative, and can be
made available at large scale. Often, but not always, frugal innovations have an explicitly social
mission.
La réussite des opérateurs téléphoniques comme Airtel autour des modèles de téléphonie « low
cost » est un excellent exemple d’innovation frugale.
2/. Exemple1: la tablette tactile « Aakash »
L’Etat a compris que la révolution de l’accès des masses rurales à l’Internet haut débit passerait par le
marché du mobile et de la tablette. Ce dernier étant naissant, il a décidé de s’investir dans des
projets d’innovation frugale destines à mettre ce type d’outils à la portée des plus pauvres.
Vendue à 50 USD dans un premier temps, cette tablette est censée déclencher une vague
d'alphabétisation numérique auprès des plus jeunes.
Conçue par le fabricant Britannique « Data Wind » (diaspora Indienne) en coopération avec
IIT Rajasthan,
le gouvernement Indien s’est engagé à en acheter 100 000 à 50 USD dans le cadre d’un
projet pilote
Par la suite, le gouvernement projette d’en acheter une dizaine de millions
« Data Wind » s’est engagé auprès du gouvernement Indien a réduire son prix a 35USD
pour des commandes supérieures a 1 million d’unités
Le projet du gouvernement Indien est, à terme, d’équiper l’ensemble des étudiants Indiens
(25 000 collèges/lycées et 400 universités), en subventionnant la moitie du prix de la tablette
(17 USD)
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Afin de réduire le coût de fabrication de la tablette de façon drastique, les fabricants se sont
concentrés sur trois aspects :
compression de données (qui transfère la charge vers l’infrastructure d’information) avec des
processeurs moins coûteux,
un haut niveau d’intégration verticale chez le fabricant pour éradiquer les marges résiduelles
des intégrateurs (BoM= 800 composants contre 50 pour un IPAD)
un système d’exploitation générant des revenus récurrents au travers de la monétisation de
certains services
Afin de coller aux cycles technologiques (mémoire, écrans, capacités multimédia) qui évoluent très
vite, le Gouvernement indien une deuxième version de la tablette a déjà été lancée.
3/. Exemple2 : la foule bouillonnante d'applications web et mobiles en tous genre
destinées aux masses rurales notamment
Comme on pourrait s’y attendre, il existe en Inde une foule bouillonnante d'applications web et
mobile en tous genres (à partir simple sms sur téléphone portable jusqu'a l'application plus complexe
sur ordinateur).
Ces applications touchent tous les secteurs : agriculture, transport, commerce, santé, gouvernance :
Manthan Awards et M-Billionth awards qui récompensent chaque année les
sites/applications plus audacieux et les plus soutenables.
Coopération IP-DEF pour répertorier les projets les plus intéressant et les faire connaître aux
communautés d'innovateurs a travers le monde (allez visiter la page pour avoir un aperçu ce
foisonnement bouillonnant), afin de favoriser la mise en coopération.
Ex: « Chanderiyaan » (Textile)- Un Exemple ultra locale focalisé sur l’émancipation des
communautés.
Ex: “e-Choupal” (Agriculture) - Un portail d’information simple d’accès pour les petits fermiers
Indiens.
Lance par le conglomérat agricole Indien « ITC Agri Business » pour désenclaver les petits paysans
(infrastructure faible, exploitations ultra segmentées et fragmentées, nombreux intermédiaires
puissants) et leur assurer un meilleurs accès au marché.
Pour assurer une pénétration du portail au cœur des zones rurales, ITC a investi dans l’installation de
milliers de « kiosks » Internet ainsi que dans la formation de nombreux fermier :
le kiosk est place sous la responsabilité d’un « Sanchalak » formé par ITC a son utilisation
en compensation des coûts d’opérations, le « Sanchalak » prélève une commission sur les
ventes/transaction ainsi qu’un montant fixe par acte réalisé.
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Le portail offre de nombreuses informations : météo, prix en temps réel d’achat de semences et
d’engrais, prix des cultures, assurance, conseils techniques …
Bénéfice pour ITC :
une meilleure compréhension de la réalité d’un marché ultra évolutif car très local…
et surtout des meilleurs prix en court-circuitant les intermédiaires. (relation directe avec les
fournisseurs = traçabilité)
Plus de 4 millions de fermiers se connectent aujourd’hui sur le site
4/. Exemple : « Mobile Banking »
Grâce au projet UID, auquel Nandan N. a eu le génie d'associer des le début un vaste
réseau de banques (publiques/privées ; nationale/locale), ainsi que les operateurs téléphoniques....
l'Inde va bientôt révolutionner les services de microcrédits et de micro paiements
• La structuration est lente et progressive, car les problèmes sont importants (standard,
infrastructures en terme d'équipements et de plateformes logicielles, cyber sécurité,
protection des données personnelles)
• et les enjeux sont énormes (plusieurs milliards de USD: transfert de la diaspora et interne au
pays, versement des aides, allocations et subventions en tous genres, microcrédits ...)
• ce qui favorise les luttes d'influence entre acteurs du secteur (SSII, Telco, Banque,
intermédiaires corrupteurs, ...).
Pour l'instant, les services de micro paiements et de porte-monnaie électroniques dédies au
bas de la pyramide sont surtout mis en œuvre via les operateurs téléphoniques (ex: Airtel Money ou
EKO) ou bancaire (Eko). Le régulateur a mis un certain temps a autoriser les services de porte
monnaie électronique (depuis
Mais on peut s'attendre, une fois la plateforme UID bien en place, a l'avènement d'un véritable
« portefeuille électronique », au delà du simple porte monnaie. Si les acteurs (banques, operateurs,
fournisseurs de services, fabricants de téléphones) apprennent à s'entendre pour créer des platesformes de transaction mobile.
Nokia, je crois, travaille par exemple sur le développement un téléphone intelligent robuste et par
cher équipé d'un lecteur biométrique. L'idée n'est pas tant de le mettre dans la main de chaque
indien mais plutôt d'inonder le commerce de proximité, un peu a l'image des cabines jaune, afin que
certain marchants servent de relais vers les citoyens et mettent a disposition un large
panel de service
Ex : « Eko » – services bancaires de proximité en ligne
Cree en 2007 en s’inspirant de services similaires lancés au Brésil et au Kenya (M-PESA), Eko est une
société de services financiers spécialisée dans l’inclusion financière (services bancaires de proximité)
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par le biais de services de banque en ligne à bas coût (sms). Eko travaille en partenariat avec de
grandes banques Indiennes publiques (SBI) et privées (YES Bank) en se positionnant en tant que
« Business Correspondant » pour les zones rurales.
Au travers de sa plateforme de transaction, EKO permet à des millions de migrants des zones rurales
dans les zones urbaines (120 millions environ) de réaliser des transferts de fonds. Les IPI haut débit
n’étant pas encore très développés en Inde, Eko s’appuie surtout sur des SMS.
Le succès de leur service réside dans la capacité à offrir un service fluide, simple et sécurisé a bas
coût utilisable sur des téléphones portables très simples.
Parti du micro transfert d’argent « pair a pair », la palette de leurs services s’est depuis étoffée en
s’appuyant sur un réseau de « correspondants bancaires » (commerce de proximité) : dépôts et
retraits, paiement de salaires, micro assurance, …
Synthèse :
200 000 utilisateurs à ce jour et 7 000 transactions par jour
A reçu le soutien de la banque mondial et de la Bill & Melinda Gates Foundation
Business model : commission
Ex : « Airtel Money » – services bancaires de proximité en ligne
De façon plus large et dans le cadre de la création d’un « porte-monnaie électronique », le groupe
Airtel s’est aussi lance dans l’aventure des services bancaires en ligne. Un peu a la manière de Orange
Money, tout détenteur d’un numéro Airtel peut ainsi abonder son porte-monnaie électronique pour
effectuer des transferts « pair a pair » (20 c minimum par transfert), acheter des produits, payer des
factures.
Lance au début de l’année dernière suite a projet pilot a Madras, et a Delhi.
Comme pour EKO, le service a vocation à s’adresser au plus grand nombre et se veut donc simple en
utilisation et très peu gourmant en débit et en puissance de calcul. Toutes les transactions sont
sécurisées par un PIN code. Montant total par transaction : 100 USD ; montant total de transaction
par jour (1000 USD)
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