épreuve d`histoire des arts - Education musicale au collège

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épreuve d`histoire des arts - Education musicale au collège
ÉPREUVE D’HISTOIRE DES ARTS
DÉPEINDRE LA GUERRE
ŒUVRES PRINCIPALES :
1. PENDERECKI (né en 1933), Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima (1961).
Les caractéristiques à retenir en priorité :
- Il se dégage de cette œuvre un sentiment de détresse et d’angoisse (c’est le caractère de l’œuvre).
- L’effectif de cette œuvre est réduit à un simple orchestre à cordes (qui permet les notes très aigues).
- Il n’y a pas de tempo dans cette œuvre, pas de pulsation, c’est une musique non pulsée.
- Il n’y a pas non plus de thème, de mélodie principale, on appelle cela un athématisme.
Pour créer ce sentiment de détresse et d’angoisse chez l’auditeur, le compositeur a travaillé sur le traitement sonore des
instruments :
- Dissonances (deux notes simultanées qui créent une tension musicale, parfois désagréable à écouter)
- Utilisation du registre aigu
- Trilles (alternance très rapide de deux notes voisines)
- Clusters mouvants vers l’aigu ou le grave (ensemble de sons exécutés simultanément)
- Crescendo lié à l’intervention de chaque instrument (de plus en plus fort).
Ici le compositeur insiste donc sur l’effet, le sentiment d’angoisse, de chaos, produit par la guerre.
À l’origine, cette œuvre s’appelait 8'37 (la durée de l’attaque sur Hiroshima, ville portuaire du japon, rasée à 90% par la 1re bombe atomique le 6
août 1945). Penderecki la renomma Thrène pour les victimes d'Hiroshima pour une meilleure compréhension du public.
2. PICASSO, Guernica (1937)
Pablo PICASSO, Guernica (1937) : tableau représentant un village espagnol détruit par l’aviation
allemande alors au service des Nationalistes (opposés aux républicains), le 26 avril 1937.
Taille : 349,3 x 776,6 cm
Peinture à l’huile
Scène représentée : scène de violence, de douleur, de mort et d'impuissance
Ici le peintre insiste aussi sur l’effet, le sentiment d’angoisse, de chaos, produit par la
guerre. C’est le point commun de ces œuvres.
3. JANEQUIN (1485-1558), La bataille de Marignan
Les chansons à programmes grâce auxquelles Janequin est célèbre étaient en plusieurs parties, imitant habilement par
onomatopées naturelles ou artificielles, différents sons. Nous avons étudié la partie où Janequin a imité les bruits des canons.
Ici le compositeur n’insiste pas sur le sentiment produit par la guerre, mais décrit les bruits de celle-ci. La
démarche artistique est donc différente.
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ŒUVRES D’ART ASSOCIÉES :
1. Charles GOUNOD, (né en 1818 – mort en 1893), Faust, « Chœur des soldats : Gloire immortelle
de nos aïeux... » (Acte IV) (1859).
2. ANONYME, La Marseillaise (1792), Paroles de Rouget de Lisle.
3. Ludwig van BEETHOVEN (né en 1770 – mort en 1827), Symphonie n°9, « Ode an die Freude »
(1824). Actuel hymne européen (sans les paroles).
Il s’agissait d’une écoute comparative de ces trois œuvres pour comprendre comment un compositeur créer un hymne pour qu’il
sonne comme un hymne.
Voici les caractéristiques d’un hymne :
- Sentiment de gloire et de fierté
- Vents et percussions (timbre de fanfare ou d’harmonie)
- Chœur (d’hommes ou mixte)
- Mode majeur (ça sonne « joyeux » opposé au mineur « triste »)
- Mélodie simple
- Écriture homorythmique
Ici les compositeurs insistent sur le sentiment de patriotisme produit par la guerre, mais deux d’entre eux ont préféré mettre en
avant la fraternité entre les peuples.
ATTENTION : un hymne national (patriotique), mais unE hymne religieuse. Ne confondez pas !
4. SPIELBERG, La liste de Schindler (1993).
Extrait du film : la petite fille au manteau rouge
Dans le film la liste de Schindler, Spielberg joue sur les effets de lumière
afin d’accentuer l’émotion ou le message qu’il veut véhiculer. La vision
monochrome permet également d’insister sur le caractère tragique de la
fillette au manteau rouge, qu’observe Schindler lors de la liquidation du
ghetto.
Schindler, à cheval, s’aperçoit de la violence, du massacre qui se produit
sous ses yeux. Il voit la foule, tous crient, hurlent, courent dans tous les
sens. La panique est complète. Il remarque soudain une petite fille avec
un manteau rouge. Le spectateur est lui aussi surpris par cette apparition
soudaine de couleur. Cela s’explique: Schindler ne voit que cette enfant,
calme, qui passe entre tous, pour aller se cacher. Son manteau est d’une
certaine façon le symbole du "nettoyage". Lors de l’exhumation du
camp, on retrouve un cadavre avec un manteau rouge. L’émotion et le
tragique ne peuvent être plus troublants.
Il faut noter aussi l’effet dramatique de la musique dans cet
extrait du film.
Premier plan : pas de musique : prière juive.
Deuxième plan : berceuse chantée par des enfants alors que la
rafle a lieu dans le ghetto. Effet tragique produit par l’opposition
de l’horreur de la scène et la douceur de la berceuse. Petite
musique d’espoir lorsque la petite fille se cache, mais
enchaînement avec les bruits de pas des troupes allemandes qui
ne laisse que peu d’espoir pour la petite fille...
Troisième plan : un ciel sombre, des enfants qui jouent, qui
rient, une femme qui passe et de la neige qui tombe. Contraste,
une fois de plus, entre les rires des enfants et la musique d’une
extrême tristesse. L’on comprend alors qu’il ne s’agit pas de
neige mais de cendres... (gros plan sur les mains de Schindler qui ramasse les cendres sur sa voiture). Enchaînement avec la
source du problème...
Quatrième plan : Chujowa Gorka Avril 1944 (sous titre placé pour donner du réalisme à la scène). La musique alors triste
devient complètement torturée en même temps que l’on voit les troupes allemandes s’acharner sur les Juifs qui exhument les
corps. Ultime vision de Schindler sur le chariot qui transporte la petite fille au manteau rouge, et fin du plan sur son visage afin
que le spectateur comprenne l’horreur de cette guerre. La musique s’est calmée, elle est de nouveau tragique...
Pour votre oral, il serait bon que vous puissiez comparer ces œuvres avec d’autres œuvres de différents arts : littérature, peinture,
sculpture, cinéma... Vous pouvez, par exemple, vous penchez sur Joyeux Noël (film sur la première guerre mondiale), Les
exécutions sur la colline Principe Pio de Francisco de Goya, Le Cri de Munch, les œuvres d’Otto Dix, Le dictateur de Chaplin,
Le journal d’Anne Franck, The planets de Holst...
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