Propriétés de certains carrés magiques
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Propriétés de certains carrés magiques Bernard Ronk 7 juin 2012 Résumé On s’intéresse ici aux curieuses propriétés de certains carrés magiques, peu souvent évoquées, et qui mériterait probablement de plus amples développements. Ces propriétés sont présentées soit sous forme numérique 1 , soit sous forme de relation formelle à charge au lecteur d’en vérifier la véracité s’il le souhaite. Table des matières 1 Sur le carré magique d’ordre 3 1.1 Sommes de carrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Autres propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Extension aux carrés d’ordre supérieur 2.1 Carré magique d’ordre 5 . . . . . . . . 2.2 Carré magique d’ordre 7 . . . . . . . . 2.3 Carré magique d’ordre 9 . . . . . . . . 2.4 Justification d’un résultat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 6 7 . 7 . 12 . 15 . 16 3 Obtention d’équations multidegrés idéales 18 4 Conclusion 20 1. Signalons déjà ici, ainsi qu’il est rappelé en page 2, que le point est systématiquement utilisé comme symbole de la multiplication, aucune confusion avec le point décimal n’étant possible puisque seuls des entiers sont exprimés. 1 1 Sur le carré magique d’ordre 3 Chacun connait le carré magique d’ordre 3. C’est le plus petit des carrés magiques et il est unique, aux rotations et permutations près : 4 9 2 3 5 7 8 1 6 Etant magique, les sommes de chaque ligne, de chaque colonne et de chaque diagonale. sont égales entre elles. Et on vérifie effectivement que : 4+9+2 = 3+5+7 = 8+1+6 = 4+3+8 = 9+5+1 = 2+7+6 = 4+5+6 = 8+5+2 = 15 Il se pourrait toutefois que, sous sa très grande simplicité, ce carré réserve malgré tout quelques surprises. 1.1 Sommes de carrés • Considérons chaque ligne du carré comme un nombre de 3 chiffres 2 lu en base 10 et calculons la somme carrés de ces 3 nombres. De façon plus précise, effectuons ce calcul en lisant ces nombres dans un sens, puis dans l’autre. On obtient : 4922 = 242064 2942 = 86436 2 357 = 127449 2 753 = 567009 8162 = 665856 6182 = 381924 1035369 total total 1035369 De manière inattendue, le total obtenu est indépendant du sens de lecture. Effectuons le même calcul avec les colonnes : 4382 = 191844 8342 = 695556 9512 = 904401 1592 = 25281 2762 = 76176 6722 = 451584 total = 1172421 total = 1172421 2. Le mot chiffre doit être compris ici et dans la suite du texte comme une composante dans une base b. Sa représentation décimale, dans une base plus grande que 10, peut demander plusieurs chiffres. 2 Le résultat est encore indépendant du sens de lecture. Cherchons alors les raisons de ce résultats et considérons pour cela la représentation d’un nombre de 3 chiffres 0 ABC 0 exprimé dans une base b quelconque 3 : 0 ABC 0 = A.b2 + B.b + C soit, en prenant le carré : 0 ABC 02 = A2 .b4 + B 2 .b2 + C 2 + 2.A.B.b3 + 2.A.C.b2 + 2.B.C.b Exprimé sous cette forme, les sommes précédentes de 3 carrés relatifs aux lignes peuvent s’écrire : 4922 = 42 .b4 + 92 .b2 + 22 + 2.4.9.b3 + 2.4.2.b2 + 2.9.2b 3572 = 32 .b4 + 52 .b2 + 72 + 2.3.5.b3 + 2.3.7.b2 + 2.5.7.b 2 2 + 2 6 + 3 2 + 2.8.6.b + 2.1.6.b + P + + 2.R.b2 + 2.S.b 816 = 4 + 1 .b total = M.b4 + N.b2 2 8 .b 2 2.8.1.b 2.Q.b3 Une condition suffisante mais non nécessaire pour que les précédentes égalités entre sommes de 3 carrés soient vérifiées indépendamment de la base b est que M = P et Q = S. Or, on peut effectivement verifier que : 42 + 32 + 82 = 22 + 72 + 62 = 89 ⇒ 4.9 + 3.5 + 8.1 = 9.2 + 5.7 + 1.6 = 59 M =P ⇒ Q=S (1) (2) La même explication prévaut pour la lecture des colonnes puisque : 42 + 92 + 22 = 82 + 12 + 62 = 101 (3) 4.3 + 9.5 + 2.7 = 3.8 + 5.1 + 7.6 = 71 (4) D’où : Propriété 1 La somme des carrés des lignes, lorsque celles-ci sont lues comme des nombre de 3 chiffres, est indépendante du sens de la lecture et, ceci, quelle que soit la base choisie. Il en est de même pour les colonnes. 3. Dans tout ce qui suit la multiplication sera symbolisée par un point, ceci dans le but d’alléger les expressions, . Tous les nombres étant entiers, il n’y a aucun risque de confusion avec le point décimal. 3 On remarquera toutefois que les relations (1) et (2) autorisent un ensemble bien plus grand d’égalités entre sommes de 3 carrés en utilisant l’algorithme suivant : Algorithme : Considérons une liste quelconque de nombres compris entre 0 et 3 inclus, par exemple {1, 1, 0, 3}. On peut construire le nombre de 4 chiffres correspondant, constitué successivement par la valeur contenue dans la 1èrecolonne répétée une fois, puis zéro et enfin, la valeur contenue dans la 3ème colonne. On obtient ainsi 4402 pour la 1ère ligne, puis 3307 et 8806 pour les deux suivantes, ce qui constitue le premier triplet. Pour obtenir le second triplet, il suffit d’utiliser les valeurs des colonnes symétriques, lues en sens inverse. Ici, respectivement 2204, 7703 et 6608. Et on obtient effectivement : 44022 + 33072 + 88062 = 22042 + 77032 + 66082 = 107 859 489 Ainsi : Propriété 2 La propriété 1 s’étend à tous les ensembles de deux triplets de n chiffres chacun, construits au moyen de l’algorithme ci-dessus. • Outre les lignes et les colonnes, on peut, de plus, vérifier que les propriétés qui viennent d’être établies s’‘étendent aux diagonales brisées. Réécrivons à cet effet le carré magique en le complétant par la réécriture, dans la partie inférieure, des deux rangées supérieures selon : 4 9 2 3 5 7 8 1 6 4 9 2 3 5 7 Les 3 premières diagonales brisées se lisent 456, 312 et 897 et on vérifie que : 4562 = 207936 6542 = 427716 3122 = 97344 2132 = 45369 2 897 = 804609 2 798 = 636804 total = 1109889 total = 1109889 4 et, de la même manière pour les secondes diagonales brisées : 8522 = 725904 2582 = 66564 4172 = 173889 7142 = 509796 2 396 = 156816 2 693 = 480249 total = 1056609 total = 1056609 Ces égalités résultent, comme précédemment, à la fois de (1) et de : 4.5 + 3.1 + 8.9 = 9.7 + 5.6 + 1.2 = 95 (5) 3.9 + 8.5 + 4.1 = 5.2 + 1.7 + 9.6 = 71 (6) Cependant, au lieu de compléter verticalement le tableau, on aurait pu le compléter latéralement, soit : 4 9 2 4 9 3 5 7 3 5 8 1 6 8 1 d’où les nouvelles sommes de diagonales brisées : 4562 = 207936 6542 = 427716 2 = 956484 2 = 772641 2 231 = 53361 2 132 = 17424 total = 1217781 total = 1217781 8522 = 725904 2582 = 66564 2 174 = 30276 2 471 = 221841 6392 = 408321 9362 = 876096 total = 1164501 total = 1164501 978 879 et Ces égalités résultent maintenant à la fois de (3) et de : 4.5 + 9.7 + 2.3 = 3.1 + 5.6 + 7.8 = 89 (7) 8.5 + 1.7 + 6.3 = 3.9 + 5.2 + 7.4 = 65 (8) Soit, finalement : 5 Propriété 3 Les résultats définis par les propriétés 1 et 2 s’appliquent également aux diagonales brisées. Et finalement, compte-tenu des propriétés de l’algorithme pécédemment défini, on peut écrire : Propriété 4 Les égalités proposées initialement et reliant 6 carrés de 3 chiffres, valables aussi bien pour les lignes, les colonnes et les diagonales brisées ne représentent finalementque des cas particuliers d’égalités bien plus générales et en nombre infini que l’on peut construire à l’aide de l’algorithme défini page 4. 1.2 Autres propriétés Somme des termes Ai,j tels que i + j est pair On écrit Ai,j le terme situé sur la ième ligne et la jème colonne. X Aji = 4 + 2 + 5 + 8 + 6 = 25 = 52 i+j pair Somme des produits de 3 termes Calculons la somme des produits des termes de chaque ligne ainsi que la somme des produits des termes de chaque colonne selon : 4.9.2 + 3.5.7 + 8.1.6 = 4.3.8 + 9.5.1 + 2.7.6 = 225 = 152 (9) On constate que ces deux résultats sont égaux. Ainsi : Propriété 5 La somme des produits des termes de chaque ligne est égale à la somme des produits des termes de chaque colonne. Relations du 4ème degré On peut également vérifier que les relations (2) et (4) restent vraies si on considère le carré de chaque facteur, soit : 42 .92 + 32 .52 + 82 .12 = 92 .22 + 52 .72 + 12 .62 = 1585 (10) 42 .32 + 92 .52 + 22 .72 = 32 .82 + 52 .12 + 72 .62 = 2365 (11) 6 2 2.1 Extension aux carrés d’ordre supérieur Carré magique d’ordre 5 Dans cette section, nous allons chercher dans quelle mesure les résultas obtenus pour le carré d’ordre 3 peuvent se retrouver dans des carrés d’ordre supérieur. De manière plus précise, nous allons nous intéresser à des carrés particuliers résultant d’un mode de construction précis, réservé aux carrés d’ordre impair. La construction définie ci-après pour le carré d’ordre 5 s’extrapole sans difficulté à tous les carrés impairs : On part du carré 5x5 et on ajoute à l’extérieur de chacun des 4 côtés une pyramide décroissante de base 5 - 2 = 3. On obtient ainsi un nouveau carré de 41 cases posé sur la pointe. On remplit alors les 5 diagonales de 5 cases avec les nombres de 1 à 25 pour obtenir la figure suivante : 1 6 11 16 21 2 7 12 17 22 3 8 13 18 23 4 9 14 19 24 5 10 15 20 25 Il suffit alors de remarquer que chaque groupe de 3 nombres extérieurs à un côté possède en contre-partie un ensemble de 3 cases vides disposées identiquement du côté opposé, mais à l’intérieur du carré 5x5. Il suffit de déplacer ces 3 nombres dans ces nouvelles cases, puis de répéter cette opération pour chacun des 4 groupes de 3 cases. Ainsi, les 3 valeurs supérieures, 1, 6 et 2, écrites en bleu prennent place dans les 3 cases inférieures repérées par un carré bleu. Après avoir réalisé cette opération sur les 4 côtés, on obtient alors le carré magique d’ordre 5 suivant : 7 11 24 7 20 3 4 12 25 8 16 17 5 13 21 9 10 18 1 14 22 23 19 2 6 15 Sommes de carrés Nous pouvons maintenant vérifier si les relations précédentes s’étendent à ce carré d’ordre 5. Notons Ai,j l’élément situé à ième ligne et à la j ème colonne, avec 0 < i, j < 6). Un raisonnement identique au précédent amène à écrire qu’une condition suffisante mais non nécessaire pour retrouver les propriétés précédentes en ce qui concerne les lignes serait : 5 X i=1 Ai,j .Ai,k = 5 X Ai,6−j .A1,6−k pour 0 < j, k < 6 (12) i=1 Or, on peut vérifier qu’il en est bien ainsi. Soit : pour j = k = 1 : 112 + 42 + 172 + 102 + 232 = 32 + 162 + 92 + 222 + 152 = 1055 pour j = k = 2 : 242 + 122 + 52 + 182 + 62 = 202 + 82 + 212 + 142 + 22 = 1105 i = 1 et k = 2 11.24 + 4.12 + 17.5 + 10.18 + 23.6 = 20.3 + 8.16 + 21.9 + 14.22 + 2.15 = 715 i = 1 et k = 3 11.7 + 4.25 + 17.13 + 10.1 + 23.19 = 7.3 + 25.16 + 13.9 + 1.22 + 19.15 = 845 i = 1 et k = 4 11.20 + 4.8 + 17.21 + 10.14 + 23.2 = 24.3 + 12.16 + 5.9 + 18.22 + 6.15 = 795 i = 2 et k = 3 24.7 + 12.25 + 5.13 + 18.1 + 6.19 = 7.20 + 25.8 + 13.21 + 1.14 + 19.2 = 665 De la même manière, on vérifie pour les colonnes que les expressions suivantes sont toutes vérifiées : 5 5 X X Aj,i .Ak,i = A6−j,i .A6−k,i pour 0 < j, k < 6 (13) i=1 i=1 Soit : 112 + 242 + 72 + 202 + 32 = 232 + 62 + 192 + 22 + 152 = 1155 8 42 + 122 + 252 + 82 + 162 = 102 + 182 + 12 + 142 + 222 = 1105 11.4 + 24.12 + 7.25 + 20.8 + 3.16 = 10.23 + 18.6 + 1.19 + 14.2 + 22.15 = 715 11.17 + 24.5 + 7.13 + 20.21 + 3.9 = 17.23 + 5.6 + 13.19 + 21.2 + 9.15 = 845 11.10 + 24.18 + 7.1 + 20.14 + 3.22 = 4.23 + 12.6 + 25.19 + 8.2 + 16.15 = 895 4.17 + 12.5 + 25.13 + 8.21 + 16.9 = 17.10 + 5.18 + 13.1 + 21.14 + 9.22 = 765 Ainsi, toutes les propriétés (12) et (13) sont vérifiées. Par suite, comme dans le cas du carré d’ordre 3 : Propriété 6 La somme des carrés des lignes, lorsque celles-ci sont lues comme des nombre de 5 chiffres dans une base choisie, est indépendante du sens de la lecture et, ceci, quelle que soit la base. Il en est de même pour les colonnes. Enfin, cette égalité entre deux sommes de cinq carrés est généralisable d’une manière analogue à ce que nous avons vu à l’occasion du carré de rang 3 (cf propriété 2). A titre d’exemple, on peut faire le calcul 4 sur les lignes : lecture directe lecture inverse 11 24 7 20 3 18198819409 2596004401 4 12 25 8 16 2980723216 29112549376 17 5 13 21 9 31158957361 12626342689 10 18 1 14 22 13985900644 54891804100 23 6 19 2 15 56613064225 23710764289 Total 122937464855 122937464855 Qu’en est-il maintenant des diagonales brisées ? Le lecteur pourra vérifier par lui-même que toutes les égalités analogues à (12) sont encore vérifiée sur les diagonales brisées. La somme des carrés est donc encore indépendante du sens de lecture et de la base choisie. Vérifions-le en base 10 sur la 1ère diagonale et les 4 diagonales brisées qui lui sont parallèles : 4. La première ligne se lit évidemment en base 10 dans le sens direct : 11.10000 + 24.1000 + 7.100 + 20.10 + 3 = 134903 avec 1349032 = 18198819409 et en sens inverse : 3.10000 + 20.1000 + 7.100 + 24.10 + 11 = 50951 avec 509512 = 2596004401 9 11 12 13 14 15 15241137025 27367415761 4 5 1 2 3 2036085129 1033879716 17 18 19 20 16 36144093456 33159317409 10 6 7 8 9 11403890521 9755512900 23 24 25 21 22 65911319824 59420400169 Total 130736525955 130736525955 Propriété 7 La somme des carrés des diagonales brisées, lorsque celles-ci sont lues comme des nombre de 5 chiffres dans une base choisie, est indépendante du sens de la lecture et, ceci, quelle que soit la base. Autres propriétés • Somme des termes ai,j tels que i + j est pair. On trouve, en utilisant la notation m mod 2 = reste de la division de m par 2 : X Ai,j = 169 = 132 (i+j) pair • On systématise maintenant les recherches en vérifiant s’il existe des relations de la forme : 5 X i=1 Ai,j .Ai,k .Ai,l = 5 X Ai,6−j .A1,6−k .Ai,6−l pour 0 < j, k, l < 6 i=1 Et on trouve effectivement : pour j = 1, k = 2 et l = 3 : 11.24.7. + 4.12.25. + 17.5.13. + 10.18.1. + 23.6.19. = 6955 7.20.3. + 25.8.16. + 13.21.9. + 1.14.22. + 19.2.15. = 6955 et pour j = 1, k = 3 et l = 4 : 11.7.20. + 4.25.8. + 17.13.21. + 10.1.14. + 23.19.2. = 7995 24.7.3. + 12.25.16. + 5.13.9. + 18.1.22. + 6.19.15. = 7995 soit : et 5 X Ai,1 .Ai,2 .Ai,3 = 5 X i=1 i=1 5 X 5 X Ai,1 .Ai,3 .Ai,4 = i=1 i=1 10 Ai,3 .A1,4 .Ai,5 Ai,2 .Ai,3 .Ai,5 (14) Evidemment, on retrouve deux relations strictement équivalentes pour ce qui concerne les colonnes, soit : 11.4.17 + 24.12.5 + 7.25.13 + 20.8.21 + 3.16.9 = 8255 17.10.23 + 5.18.6 + 13.1.19 + 21.14.2 + 9.22.15 = 8255 et : 11.17.10 + 24.5.18 + 7.13.1 + 20.21.14 + 3.9.22 = 10595 4.17.23 + 12.5.6 + 25.13.19 + 8.21.2 + 16.9.15 = 18595 d’où : 5 X A1,i .A2,i .A3,i = 5 X i=1 i=1 5 X 5 X A3,i .A4,i .A5,i et A1,i .A3,i .A4,i = i=1 A2,i .A3,i .A5,i i=1 • On étend maintenant la recherche aux quadruples produits en cherchant s’il existe des relations de la forme : 5 X i=1 Ai,j .Ai,k .Ai,l .Ai,m = 5 X Ai,6−j .Ai,6−k .Ai,6−l .Ai,6−m 0 < j, k, l, m < 6 i=1 On trouve deux solutions, chacune d’elles ne comportant que des carrés : 5 X A2i,1 .A2i,3 = i=1 5 X A2i,3 .A2i,5 i=1 et 5 X A2i,2 .A2i,3 = 5 X A2i,3 .A2i,4 i=1 i=1 et on obtient évidemment des relations équivalentes avec la sommation sur les colonnes. • On s’intéresse enfin aux quintuples produits, c’est-à-dire à la seconde grande propriété, celle qui est relative à la somme des produits des termes de chaque rangée, il vient : 11 11.24.7.20.3 = 110880 4.12.25.8.16 = 153600 17.5.13.21.9 = 208845 10.18.1.14.22 = 55440 23.6.19.2.15 = 78660 total = 607425 11.4.17.10.23 = 172040 24.12.5.18.6 = 155520 7.25.13.1.19 = 43225 20.8.21.14.2 = 94080 3.16.9.22.15 = 142560 total = 607425 On retrouve encore le même résultat que pour le carré magique de rang 3, soit : Propriété 8 Comme pour le carré d’ordre 3, la somme des produits des termes de chaque ligne est égale à la somme des produits des termes de chaque colonne dans ce carré d’ordre 5. 2.2 Carré magique d’ordre 7 On construit le carré d’ordre 7 en utilisant l’algorithme défini précédemment : 22 47 16 41 10 35 4 5 23 48 17 42 11 29 30 6 24 49 18 36 12 13 31 7 25 43 19 37 38 14 32 21 39 1 26 44 20 8 33 46 15 40 2 27 45 9 34 12 3 28 Somme de carrés On note encore ici Ai,j le terme situé à la ligne i et à la colonne j, avec 0 < i, j < 8, et on peut vérifier directement que : 7 X Ai,j .Ai,k = i=1 7 X Ai,8−j .Ai,8−k ∀ 0 < i, j < 8 A8−j,i .A8−k,i ∀ 0 < i, j < 8 i=1 et de même : 7 X i=1 Aj,i .Ak,i = 7 X i=1 et par suite, comme pour les carrés précédents : Propriété 9 La somme des carrés des lignes, lorsque celles-ci sont lues comme des nombre de 7 chiffres dans une base choisie, est indépendante du sens de la lecture et, ceci, quelle que soit la base. Il en est de même pour les colonnes. Enfin, cette égalité entre deux sommes de 7 carrés se généralise d’une manière analogue à ce que nous avons vu à l’occasion du carré de rang 3, en étendant l’algorithme défini page 4 (cf propriété 2). A titre, d’exemple, voici cette somme de carrés effectuée sur les lignes (lues en base 10) de la matrice ci-dessus : 26902354 723736650741316 7643092 58416855320464 7801339 60860890192921 30542035 932815901941225 30891172 954264507533584 15831490 250636075620100 16199527 262424675023729 39356023 1548896546376529 39724060 1578000942883600 24664378 608331542126884 25013515 625675932655225 47754211 2280464668232521 47912458 2295603631601764 28653196 821005641014416 Total 6500567230632139 Total 6500567230632139 Enfin, le lecteur vérifiera 5 que la propriété ci-dessus s’étend là encore aux diagonales brisées. 5. Il est clair que l’ensemble de ces vérifications supposent l’automatisation des calculs, autant pour éviter les calculs fastidieux que pour minimiser les risques d’erreur. Toutefois, les valeurs croîssant rapidement avec l’ordre des carrés magiques, la programmation nécessite certaines précautions. 13 Autres relations • Somme des termes ai,j tels que i + j est pair : X Ai,j = 625 = 252 (i+j) pair • On s’intéresse comme précédemment aux produits multiples et on trouve les relations suivantes. • Concernant les triples produits, on trouve les 5 solutions : 7 X Ai,1 .Ai,4 .Ai,5 = i=1 7 X 7 X i=1 Ai,1 .Ai,4 .Ai,6 = 7 X i=1 i=1 7 X 7 X Ai,2 .Ai,3 .Ai,4 = i=1 7 X Ai,3 .Ai,4 .Ai,7 Ai,2 .Ai,4 .Ai,7 Ai,4 .Ai,5 .Ai,6 i=1 Ai,2 .Ai,4 .Ai,7 = 7 X i=1 i=1 7 X 7 X Ai,3 .Ai,4 .Ai,7 = i=1 Ai,1 .Ai,4 .Ai,6 Ai,1 .Ai,4 .Ai,5 i=1 • Concernant les quadruples produits, on ne trouve que 3 solutions, ne comportant encore que des carrés et de forme analogue aux solutions trouvée dans le cas du carré d’ordre 5, soit : 7 X A2i,1 .A2i,4 = i=1 7 X A2i,4 .A2i,7 i=1 En C++, les types entier long sont limités à 231 − 1 (ou 232 − 1 en unsigned long), ce qui est souvent insuffisant. On peut alors utiliser les types entier long long (maxi = 264 −1 = 18 446 744 073 709 551 615) si le processeur et le compilateur utilisés l’autorisent. A défaut on peut travailler avec les nombres réels long double mais il faut être vigilant dans l’emploi de ces types pour manipuler des entiers. En particulier, la recherche d’un quotient entier suppose l’appel systématique de la fonction floorl() pour éliminer les décimales Quoi qu’il en soit, chacun de ces deux derniers types autorise la vérification ci-dessus sans problème. Au-delà, il faut utiliser des logiciels capables de calculer en multiprécision, par exemple bc sous Linux, l’idéal restant toutefois de se construire sa propre bibliothèque de sousprogrammes spécialisés. 14 7 X A2i,2 .A2i,4 = i=1 7 X 7 X A2i,4 .A2i,6 i=1 A2i,3 .A2i,4 = i=1 7 X A2i,4 .A2i,5 i=1 • Enfin, il n’y a pas de solution concernant les quintuples et les sextuples produits et la somme du produits des termes de chaque rangée n’est plus, cette fois, identique selon que l’on considère les lignes ou les colonnes. On peut vérifier en effet que : Somme du produit des termes de chaque ligne : 7607481525 Somme du produit des termes de chaque colonne : 7609162225 2.3 Carré magique d’ordre 9 On étend les recherches au carré magique d’ordre 9, plus petite valeur impaire non première, construit de la même manière que les précédents, soit : 37 78 29 70 21 62 13 54 5 6 38 79 30 71 22 63 14 46 47 7 39 80 31 72 23 55 15 16 48 8 40 81 32 64 24 56 57 17 49 9 41 73 33 65 25 26 58 18 50 1 42 74 34 66 67 27 59 10 51 2 43 75 35 36 68 19 60 11 52 3 44 76 77 28 69 20 61 12 53 On vérifie directement les résultats suivants : X Ai,j = 1681 = 412 (i+j) pair 15 4 45 9 X Ai,j .Ai,k = i=1 9 X Ai,10−j .A1,10−k pour 0 < j, k < 10 i=1 Ces résultats sont vrais à la fois pour les lignes, pour les colonnes et pour les diagonales brisées. Concernant les triples produits, on trouve les 3 solutions : 8 X Ai,1 .Ai,3 .Ai,5 = 8 X i=1 i=1 8 X 8 X Ai,1 .Ai,5 .Ai,6 = i=1 i=1 8 X 8 X Ai,3 .Ai,4 .Ai,5 = i=1 Ai,5 .Ai,7 .Ai,9 Ai,4 .Ai,5 .Ai,9 Ai,5 .Ai,6 .Ai,7 i=1 Concernant les quadruples produits, on trouve les 4 relations suivantes : 9 X A2i,j .A2i,5 i=1 = 9 X A2i,5 .A2i,10−j ∀ j ∈ {1, 2, 3, 4} i=1 Ces deux derniers résultats sont valables pour les lignes et les colonnes, mais pas pour les diagonales. 2.4 Justification d’un résultat Soit un carré de côté N impair. 2 2 X N +1 mérite d’être démontré. Le résultat Ai,j = 2 (i+j) pair On peut remarquer à cet effet que dans la première étape de la contruction proposée, voir début du § (2.1), les seuls termes écrits dans le carré sont précisément ceux dont on désire la somme. N2 + 1 termes à sommer et ceux-ci, à l’exception du Il y a exactement 2 terme central, sont tels que la somme de deux termes symétriques par rapport au centre vaut N 2 + 1. 16 N2 − 1 N2 − 1 couples. Leur somme vaut .(N 2 + 1), 4 4 N2 + 1 , valeur du terme central soit : somme à laquelle il faut ajouter 2 2 2 X N2 + 1 N +1 N2 − 1 2 Ai,j = .(N + 1) + = 4 2 2 Il y a exactement (i+j) pair ou encore, en posant N = 2.n + 1 : X Ai,j = (2.n2 + 2.n + 1)2 (i+j) pair 17 3 Obtention d’équations multidegrés idéales On notera préalablement que toutes les relations, soit directes comme 4922 + 3572 + 8162 = 2942 + 7532 + 6182 soit construites au moyen de l’algorithme décrit page 4, sont des (2,3)équations multidegrés 6 idéales. Elles sont en nombre infini mais présentent moins d’intérét que la recherche des plus petites solutions. • Le carré magique d’ordre 3 permet d’obtenir directement deux équations (3,2)-multidegrés idéales. En effet, 42 + 92 + 22 = 82 + 12 + 62 fournit : [ 1, 6, 8 ]2 = [ 2, 4, 9 ]2 (15) tandis que 42 + 32 + 82 = 22 + 72 + 62 fournit : [ 1, 5, 6 ]2 = [ 2, 3, 7 ]2 (16) soit les deux seules (2,3)-équations multidegrés dont les termes sont tous positifs, différents entre eux et inférieurs à 10. A partir de (15), en ajoutant 5 à chaque terme et en combinant 7 , on obtient la (3,4)-équation multidegré idéale : [ 1, 7, 8, 14 ]3 = [ 2, 4, 11, 13 ]3 (17) tandis qu’à partir de (16), et en ajoutant également 5, on obtient : [ 1, 5, 8, 12 ]3 = [ 2, 3, 10, 11 ]3 6. (18) Voir sur mon site à ce sujet le document sur les Equations multidegrés. On rappelle qu’une (m,n)-équation multidegré est une expression diophantienne de la forme : n n X X aik = bik k=1 k=1 vraie pour tous les exposants 0 ≤ i ≤ m. On sait que n ≥ m + 1. Si n = m + 1, la (m,m+1)-équation multidegré est dite idéale. 7. On rappelle que si on ajoute une méme valeur à chaque terme d’une (m,n)-équation multidegré, on obtient une nouvelle (m,n)-équation multidegré et celle-ci conserve la différence de valeur entre les deux membres pour l’exposant n+1. En combinant les deux, on peut alors obtenir une (m+1,2.n)-équation multidegré dont certains termes peuvent se simplifier. On peut ensuite en normaliser l’expression en décalant tous les termes de maniére à ce que, tous les termes étant positifs, la plus petite valeur soit 1. 18 • Le carré magique d’ordre 5 fournit lui aussi des résultats. En effet, à partir de 112 + 42 + 172 + 102 + 232 = 32 + 162 + 92 + 222 + 152 qui n’est qu’une (2,5)-équation multidegré, on obtient en ajoutant 6 à tous les termes, puis en combinant et en normalisant : [ 1, 14, 14, 27 ]3 = [ 2, 9, 19, 26 ]3 (19) tandis que, partant de 242 + 122 + 52 + 182 + 62 = 202 + 82 + 212 + 142 + 22 , on obtient par le même moyen : [ 1, 10, 20, 29 ]3 = [ 4, 5, 25, 26 ]3 (20) On obtient ainsi deux nouvelles (3,4)-équations multidegrés idéales. L’utilisation des deux autres relations entre 10 carrés redonne les mémes résultats. • Les calculs analogues menés à partir du carré d’ordre 7 fournissent respectivement : [ 1, 26, 26, 51 ]3 = [ 2, 19, 33, 50 ]3 (21) [ 1, 20, 34, 53 ]3 = [ 4, 13, 41, 50 ]3 (22) [ 1, 14, 42, 55 ]3 = [ 6, 7, 49, 50 ]3 (23) Ces résultats sont intéressants au point de vue des propriétés des carrés magiques étudiés. Toutefois, ils ne présentent pas de caractére exceptionnel vu la profusion de solutions trouvées par recherche directe (voir mon document sur les Equations multidegrés) pour ce qui concerne les (2,3) et (3,4)-équations multidegrés idéales. 19 4 Conclusion Nous avons mis en évidence des propriétés arithmétiques curieuses, voire inattendues, de certains carrés magiques d’ordre impair. Ces propriétés ont été, pour l’essentiel, constatées mais non démontrées. En toute logique, la poursuite de l’étude devrait porter essentiellement sur les deux points suivants : – Rechercher d’autres propriétés, particulières ou générales, de ces carrés. Il en existe nécessairement. – Démontrer les propriétés ainsi trouvées. A cet égard, au vu des résultats obtenus, il semble licite de chercher à démontrer la proposition suivante : Quel que soit le carré magique de taille 2.n + 1 construit selon la méthode indiquée, on a toujours : 2.n+1 X Ai,j .Ai,k = 2.n+1 X i=1 Ai,2.n+2−j .Ai,2.n+2−k ∀ 0 < j, k < 2.n + 2 i=1 2.n+1 X i=1 A2i,j .A2i,n = 2.n+1 X A2i,n .A2i,2.n+2−j i=1 20 ∀ 0 < j < 2.n + 2