Gyte - Parole et racines

Transcription

Gyte - Parole et racines
Secrets de santonniers
Michelle Gyte. Atelier Brakotenia
Céramiste de formation, un hasard heureux crée la rencontre de Michelle Gyte et du santon.
En cette veille de Noël 1998, un de ses amis lui demande de fabriquer le seul personnage
absent de sa crèche portugaise, un Saint Joseph.
A priori, Michelle n’est pas sensible à la culture créchiste, mais celle-ci sans exubérance, lui
parle un autre langage.
Un membre de la Sainte Famille inaugure donc les
débuts de l’activité santonnière et paraît un bon
présage pour cette bretonne habitée par la foi. En
toute liberté et sans influence, cette basque
d’adoption s’inspire de la symbolique évangélique
pour représenter ses personnages et donne une
famille à son St Joseph. Jésus, Marie, les bergers et
l’ange en faïence, de forme épurée, d’expression
naïve, de couleur blanche et bleue interprètent la
Nativité selon la réflexion de Michelle Gyte.
Première sortie « familiale », le salon de Noël à Bayonne où l’attention du public conforte
l’artisane dans sa version dépouillée du récit profane. « Faire une crèche graphique, loin des
poncifs, avec un minimum de détails reconnaissables », définit le dessein de sa crèche :
-
le berger a une brebis dans les bras et bien sûr, un béret… basque
Joseph ne sort jamais sans on bâton
l’ange est muni d’une trompette pour faire l’annonce de Jésus.
C’est dans le même esprit que la « dame du Pays Basque » conçoit les autres sujets.
Elle adapte sa technique faïencière à la réalisation de ses santons : elle travaille la faïence
rouge, elle modèle à la main et fait sécher avant de cuire à 980°. Après la phase d’émaillage,
le décor à l’oxyde est appliqué sur l’émail à cru, elle entame la cuisson finale. Cela implique
la fabrication du santon à la main et confère au sujet l’estime d’une pièce unique. Sa crèche
se compose de 15 pièces d’un peu moins de 10 cm chacune.
L’univers moderne de Michelle Gyte échappe au vocabulaire formaliste pour soutenir, avec
grâce une proposition spirituelle.
Quelques indices pour identifier le corpus Gyte :
- la petite samaritaine qui, munie d’un pot vide à remplir, représente l’espérance
- le fils prodigue cours les bras tendus, non pas comme le ravi, mais en attente de
miséricorde
- un enfant à la colombe évoque la simplicité de cœur
- le musicien apporte la joie.
Michelle Gyte, encore étonnée de participer à sa deuxième Biennale, constate avec plaisir
être adoptée par le public mais aussi les professionnels.
Nicole Chiri
Dossier de presse réalisé pour la
Biennale de l’Art Santonnier
Aubagne Décembre 2008