Nouveaux marqueurs d`aide au diagnostic et à la prédiction
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Nouveaux marqueurs d`aide au diagnostic et à la prédiction
Prééclampsie Nouveaux marqueurs d’aide au diagnostic et à la prédiction: Elecsys® PlGF et sFlt-1 Prééclampsie Nouveaux marqueurs de diagnostic et de prédiction de la prééclampsie: Elecsys® PlGF et sFlt-1 Femme non enceinte Prééclampsie Grossesse normale Placenta TE TE TEV Cellule NK Cellule NK Endomètre Decidua Decidua Myomètre Artère spiralée Cellule NK: cellule tueuse naturelle; TE: trophoblaste endovasculaire; TEV: trophoblaste extravilleux; decidua: couche fonctionnelle de l’utérus au cours de la grossesse La prééclampsie fait partie des complications liées à la grossesse les plus fréquentes et touche environ 3 à 5% de toutes les grossesses. Elle survient après la 20e semaine de grossesse et se manifeste principalement sous la forme d’une hypertension (> 140/90 mmHg) et d’une protéinurie (> 300 mg). L’apparition d’œdèmes, une prise de poids importante et soudaine, des maux de tête, un malaise général et des phosphènes peuvent également en constituer des symptômes. La prééclampsie peut déboucher sur une éclampsie qui s’accompagne de crises convulsives ou sur un syndrome HELLP (Hemolysis, Elevated Liver Enzymes, Low Platelets, soit hémolyse, hausse des enzymes hépatiques et troubles de la coagulation). Le risque de développement de la prééclampsie est accru entre autres dans les cas suivants: première grossesse, IMC > 30, antécédents de prééclampsie, diabète et hypertension. Le fœtus encourt quant à lui le risque d’un retard de croissance intra-utérin grave. Une prééclampsie constitue donc une complication susceptible d’entraîner des lésions sévères potentiellement fatales chez la femme enceinte et le fœtus. Fig. 1: Artères spiralées en cas de grossesse normale et prééclamptique Causes et facteurs de risque d’une prééclampsie Les causes de la prééclampsie n’ont pu jusqu’à présent être entièrement élucidées. On sait toutefois qu’un déficit d’invasion trophoblastique, qui a pour corollaire une vascularisation utéroplacentaire inadéquate, joue un rôle prépondérant. (Fig. 1) Facteurs génétiques Facteurs immunologiques Facteurs des conditions de vie Troubles de la fonction placentaire Stade I: 1er et 2e trimestre Outre les circonstances maternelles comme des maladies préexistantes, l’âge et le poids (Tableau), la prédisposition génétique est aussi considérée comme un des facteurs influençant le développement d’une prééclampsie (Fig. 2)1). Facteur de risque Risque relatif Antécédents familiaux 2,90 Nulliparité 2,91 Prééclampsie anamnestique 7,19 Grossesse de jumeaux 2,93 Grossesse de triplés 8,39 Age > 40 ans 1,96 Hypertension chronique 2,37 Diabète sucré 3,56 Surpoids (IMC > 35) 2,47 Modifié d’après:Verlohren S et al.; Clin Sci (Lond) 2012; 122(2),43-52 Anticorps antiphospholipides 9,72 Fig. 2: Facteurs d’influence potentiels en cas de prééclampsie et d’apparition de complications Modifié d’après: Duckitt K et al.; BMJ 2005; 330:565 Stade II: 3e trimestre Retard de croissance intra-utérin Syndromes maternels Hypertension Protéinurie Eclampsie HELLP Au cours de ces dernières années, des substances formées par le placenta et jouant un rôle essentiel dans la prééclampsie ont été identifiées, il s’agit des facteurs angiogéniques. Ces derniers sont très importants pour la formation des vaisseaux sanguins placentaires et donc pour l’alimentation du fœtus. Grossesse normale sFlt-1 Maintien de la fonction endothéliale VEGFR2 Prééclampsie sFlt-1 VEGFR2 Signal du VEGF insuffisant Troubles de la fonction endothéliale Hagmann H et al.; Clin Chem 2012; 58(5), 837-45 Fig. 3: Le schéma de pathogenèse de la prééclampsie démontre un renforcement de la liaison du PlGF et du VEGF (vascular endothelial growth factor) à la sFlt-1 et le déséquilibre consécutif des facteurs angiogéniques sFlt-1 (pg/ml) 4000 3000 2000 Grossesses sans développement d’une prééclampsie Grossesses avec développement d’une prééclampsie 1000 0 8-12 13-16 17-20 21-24 25-28 29-32 Semaine de grossesse 33-36 37-41 PIGF (pg/ml) Fig. 4: Chez la femme enceinte atteinte de prééclampsie, les concentrations en sFlt-1 sont généralement élevées 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 Grossesses sans développement d’une prééclampsie Grossesses avec développement d’une prééclampsie 8-12 13-16 17-20 21-24 25-28 29-32 Semaine de grossesse 33-36 37-41 Modifié d’après: Levine RJ et al; N Engl J Med 2004; 350 (7), 672-682 Fig. 5: Chez la femme enceinte atteinte de prééclampsie, les concentrations en PlGF sont généralement faibles Le facteur pro-angiogénique PIGF (placental Growth Factor) stimule la formation des vaisseaux. Lors d’une grossesse normale, la formation et le fonctionnement des vaisseaux sont équilibrés et adaptés à l’alimentation du fœtus. Le facteur anti-angiogénique sFlt-1 (soluble fms-like tyrosin kinase-1) est produit de manière excessive au cours d’une prééclampsie. Sa forte affinité de liaison au PlGF pro-angiogénique engendre une chute des concentrations en PlGF et donc un déséquilibre pouvant entraîner une inhibition de la formation des vaisseaux sanguins placentaires et donc une sous-alimentation du fœtus (Fig. 3)2). Lors d’une grossesse normale, le PIGF augmente au cours des deux premiers trimestres, puis diminue jusqu’à la fin de la grossesse. En revanche, la concentration du facteur anti-angiogénique sFlt-1, qui inhibe la formation de vaisseaux, demeure constante en début et en milieu de grossesse et augmente vers la fin. Les femmes atteintes de prééclampsie présentent des valeurs de PlGF faibles et des concentrations de sFlt-1 élevées (Fig. 4, 5)3). Aspects diagnostiques Au cours des 20 à 30 dernières années, le diagnostic de la prééclampsie a peu évolué: il repose essentiellement sur la mesure de la tension artérielle, le dosage des protéines dans les urines et l’anamnèse avec recherche des facteurs de risque. 40 000 Elecsys® sFlt-1 (pg/ml) 35 000 30 000 25 000 20 000 Contrôles sFlt-1 Cas sFlt-1 15 000 10 000 5 000 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Semaine de grossesse Fig. 6: Les concentrations en sFlt-1 sont généralement élevées en cas de prééclampsie Grâce aux nouveaux marqueurs Elecsys® PlGF et sFlt-1, dont le dosage est effectué sur les systèmes immunologiques de Roche Diagnostics, des analyses biologiques entièrement automatisées sont disponibles pour la première fois afin de faciliter le diagnostic de la prééclampsie. 2500 Elecsys® PIGF (pg/ml) 2000 1500 Contrôles PIGF Cas PIGF Une étude externe menée chez des femmes enceintes a mis en évidence une élévation des concentrations en sFlt-1 ainsi qu’une diminution des concentrations en PlGF de fréquence élevée en cas de prééclampsie (Fig. 6, 7). 1000 500 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Fig. 7: Les concentrations en PlGF sont généralement faibles en cas de prééclampsie 10 000 Quotient sFlt-1/PIGF contrôles Quotient sFlt-1/PIGF cas 1 000 100 10 1 0,1 5 10 15 20 25 30 35 40 La constitution d’un quotient sFlt-1/PlGF permet une distinction fiable des grossesses avec ou sans prééclampsie (Fig. 8)4). Des publications récentes suggèrent que les marqueurs de l’angiogenèse sont également appropriés pour la prédiction de conséquences négatives de la maladie18). Semaine de grossesse Quotient Elecsys® sFlt-1/PlGF L’échographie Doppler des artères utérines appuie le diagnostic de la prééclampsie. Néanmoins, il peut être difficile de distinguer la prééclampsie d’autres pathologies gravidiques hypertensives. L’hypertension gestationnelle (définie comme une hypertension artérielle survenant pendant la grossesse sans protéinurie) affecte environ 5 à 10% des femmes enceintes, mais n’est pas associée au dysfonctionnement placentaire à l’origine d’une prééclampsie ni aux complications potentielles qui en résultent. Dans le cas de la prééclampsie aussi, l’hypertension se manifeste souvent avant la protéinurie, de sorte qu’il est difficile de poser un diagnostic clair. 45 Semaine de grossesse Fig. 8: Le quotient sFlt-1/PlGF permet une distinction des grossesses avec et sans prééclampsie Comment l’utilisation du quotient sFlt-1/PlFG permet-elle d’appuyer le diagnostic et la prédiction d’une prééclampsie? Au cours de la phase de gestation précoce (jusqu’à la 33e SG + 6), une valeur ≥ 85 traduit la présence très probable d’une prééclampsie (spécificité de 99,5%)15), 19). Probabilité de ne pas accoucher 1,00 0,75 sFlt-1/PIGF < 85 sFlt-1/PIGF > 85 0,50 0,25 0 0 1 2 3 4 5 41 2 32 0 Durée (semaines) Patientes à risque (n) sFlt-1/PIGF < 85 118 sFlt-1/PIGF > 85 35 89 8 66 4 53 3 Modifié d’après: Rana S et al.5); Circulation 2012; 125(7), 911-9 Fig. 9: Le quotient présentant un seuil de 85 affiche une distinction claire des femmes ayant eu une naissance prématurée (< 34e semaine de grossesse) par rapport aux femmes ayant connu une durée de grossesse normale. Si la valeur du quotient est < 38, la présence d’une prééclampsie chez des patientes présentant des signes ou des symptômes partiels de la maladie peut être exclue avec une valeur prédictive négative de 99,1% pour une semaine. Si la valeur du quotient se trouve entre 38 et 85, on peut supposer la présence d’un risque élevé de développement d’une prééclampsie chez la femme enceinte dans les 4 prochaines semaines (valeur prédictive positive de 38,6%). Il est conseillé de procéder à un suivi étroit 20), 21). Au cours de la phase de gestation tardive (à partir de la 34e SG), le seuil d’inclusion diagnostique s’élève à 110. A partir d’une valeur supérieure à 110, la probabilité pour que la patiente soit atteinte d’une prééclampsie s’élève à 95,5%15), 19). Le seuil de prédiction de 38 est identique pour la phase de gestation précoce ou tardive chez les patientes présentant des signes ou des symptômes partiels de la maladie. En cas de prééclampsie déjà diagnostiquée, le quotient sFlt-1/PIGF fournit de précieuses informations quant au degré de sévérité et à l’évolution de la maladie qui appuient la prise en charge clinique. Quotient Elecsys® sFlt-1/PlGF: nouveaux seuils16,19) Phase précoce de gestation (prééclampsie à apparition précoce) 20 sFlt-1/PlGF 85 38 Phase tardive de gestation (prééclampsie à apparition tardive) 34 Inclusion Spécificité: 99,5 % Sensibilité: 88,0 % La future maman est très probablement atteinte d’une prééclampsie Inclusion Spécificité: 95,5 % Sensibilité: 58,2 % La future maman est très probablement atteinte d’une prééclampsie Prédiction d’inclusion pour les quatre prochaines semaines 38,6 % VPP: la future maman présente un risque élevé de développement d’une prééclampsie dans les quatre prochaines semaines Prédiction d’inclusion pour les quatre prochaines semaines 38,6 % VPP: la future maman présente un risque élevé de développement d’une prééclampsie dans les quatre prochaines semaines Prédiction d’exclusion pour la semaine suivante 99,1 % VPN: il est fort probable que la future maman ne développe aucune prééclampsie au cours de la semaine suivante Prédiction d’exclusion pour la semaine suivante 99,1 % VPN: il est fort probable que la future maman ne développe aucune prééclampsie au cours de la semaine suivante SG= semaine de grossesse SG sFlt-1/PlGF 110 38 Possibilités et avantages de la mesure du quotient sFlt-1/PlGF Premier trimestre Deuxième trimestre Troisième trimestre Association au dépistage du premier trimestre Clarification de situations non claires d’un point de vue clinique Clarification de situations non claires d’un point de vue clinique Combinaison de la valeur de PlGF de la mère aux facteurs d’anamnèse, à la pression artérielle, à l’échographie Doppler utérine et aux autres marqueurs sériques tels que la valeur de la PAPP-A conformément aux algorithmes disponibles Diagnostic d’exclusion et prédiction à court terme en cas de „soupçon de prééclampsie“ Diagnostic d’exclusion et prédiction à court terme en cas de „soupçon de prééclampsie“ En présence d’une valeur de quotient <38, l’apparition d’une prééclampsie peut être exclue avec un niveau de certitude élevé pour une semaine. En présence d’une valeur de quotient <38, l’apparition d’une prééclampsie peut être exclue avec un niveau de certitude élevé pour une semaine. Stratification du risque chez les patientes à haut risque* Suivi de la situation clinique en cas de prééclampsie aiguë/HELLP *Risque défini par l’anamnèse (état après PE, échographie Doppler utérine pathologique ou maladies sous-jacentes, p. ex. insuffisance rénale ou lupus Pronostic à court terme significatif d’un point de vue clinique en termes d’intervalle de temps restant jusqu’à l’accouchement nécessaire Bonne sensibilité en termes de PE précoce et bonne prédiction négative! Suivi adapté des patientes à haut risque! Faisable! Seuils validés pour la routine automatisée Faisable! Etabli! Avantages des test Elecsys® PlGF et sFlt-1 Premiers tests entièrement automatisés pour l’aide au diagnostic et à la prédiction d’une prééclampsie Sensibilité et spécificité cliniques élevées Résultats disponibles rapidement Spécifications des tests: Elecsys® PlGF Elecsys® sFlt-1 Sensibilité fonctionnelle < 10 pg/ml < 15 pg/ml Plage de mesure 3–10 000 pg/ml 10–85 000 pg/ml Précision Intra-série: < 1 % Total: < 4,1 % Intra-série: < 1,6 % Total: < 4,3 % Numéro de commande 05 144 671 190 05 109 523 190 PlGF Cal Set 05 144 701 190 sFlt-1 Cal Set 05 109 531 190 Precicontrol Multimarker 05 341 787 190 Precicontrol Multimarker 05 341 787 190 Références 1)Verlohren S et al.; Clin Sci (Lond) 2012; 122(2),43-52 2)Hagmann H et al.; Clin Chem 2012; 58(5), 837-45 3)Levine RJ et al; N Engl J Med 2004; 350 (7), 672-682 4)Verlohren S et al.; Am J Obstet Gynecol 2009; 201:1.e1-1.e11 5)Rana S. et al. Hypertension 2012; 60(2), 451-8 6)Thadhani R et al.; Circulation 2011; 124(8), 940-50 7)Forest JC et al. Clin Chem Lab Med 2012; 50(6), 973-84 8)Verlohren S et al., Geburtsh Frauenheilk 2011; 71-B22 9)Internetseite des Universitätsklinikum Bonn, Dopplersonographie 10)Akolekar R et al. Fetal Diagn Ther 2013; 33(1), 8-15 11)Rolfo A et al.; Kidney Int 2012 ;83, 177–181 12)Beinder E, Thieme Verlag, Z Geburtshilfe Neonatal 2011: 215(04): 133-138 13)Roberge S et al. Fetal Diagn Ther 2012; 31(3),141-6 14)Verlohren S et al.; Am J Obstet Gynecol 2012; 206(1), 58e1-58.e8 15)Verlohren S, Herraiz I, Lapaire O, Schlembach D, Zeisler H, et al. (2014). New gestational phase-specific cutoff values for the use of the soluble fms-like tyrosine kinase-1/ placental growth factor ratio as a diagnostic test for preeclampsia. Hypertension 63 (2), 346-52 16)Hund M, Allegranza D, Schoedl M, Dilba P, Verhagen-Kamerbeek W, Stepan H, (2014). Multicenter prospective clinical trial to evaluate the prediction of short-term outcome in pregnant women with suspected preeclampsia (PROGNOSIS): study protocol. BMC Pregnancy and Childbirth 14, 324. 17)Rana S, Karumanchi SA, Lindheimer MD (2014). Angiogenic factors in diagnosis, management, and research in preeclampsia. Hypertension; 63(2), 198-202. 18)Leaños-Miranda A et al. (2013). Circulating angiogenic factors and urinary prolactin as predictors of adverse outcomes in women with preeclampsia. Hypertension 61(5), 1118-1125. 19)Zeisler, H., Llurba, E., Chantraine, F. et al. (2016). Predictive value of the sFlt-1:PIGF ratio in women with suspected preeclampsia. N Engl J Med. 20)Notice Elecsys® sFlt-1 (Nov 2014). Documentation Roche Diagnostics, Bâle. 21)Notice Elecsys® PlGF (Nov 2014). Documentation Roche Diagnostics, Bâle. Roche Diagnostics (Suisse) SA Industriestrasse 7 CH-6343 Rotkreuz www.roche-diagnostics.ch www.cobas.ch COBAS, COBAS E, ELECSYS, LIFE NEEDS ANSWERS et MODULAR sont des marques de Roche. © 2016 Roche Diagnostics. Tous droits réservés. 07396112001 ➁ 0216 - 0.25 Prééclampsie Nouveaux marqueurs d’aide au diagnostic et au diagnostic différentiel Elecsys® PlGF et sFlt-1 Complications associées à la prééclampsie •Eclampsie (crises convulsives tonicocloniques, souvent associées à des hémorragies intracérébrales) •Syndrome HELLP (mortalité maternelle <1 %; mortalité fœtale 0,5 – 16,2 %) - H = «hémolyse» (hausse de la LDH et de la bilirubine, chute de l’AT-III, fragmentocytes) - EL = «hausse des enzymes hépatiques» (> 70 U/I) - LP = «numération plaquettaire faible» (< 100 000/µl) - typiques: précédentes grossesses à complications La prééclampsie fait partie des complications liées à la grossesse les plus fréquentes et touche 3 à 5% de toutes les grossesses. Son diagnostic n’est pour le moment absolument pas clair. La progression d’une prééclampsie peut être variable et se caractériser par des formes stables et légères ainsi que par des évolutions graves à fortes fluctuations soudaines. Afin d’éviter une interruption prématurée de la grossesse et de diminuer le risque encouru pour la mère et l’enfant, il convient de procéder rapidement à la pose du diagnostic et à une clarification dans le cadre du diagnostic différentiel. •Coagulation intravasculaire (CIVD) •Décollement placentaire prématuré •Insuffisance rénale aiguë (en majorité postnatale) Modifié d’après: Geiger, Nierenerkrankungen 2003, p.181, Schattauer GmbH et Dt Ärztebl 1998; 95: A-2997-3002 [cahier 47] Des problèmes sont aussi générés par l’apparition de complications supplémentaires. La prééclampsie peut ainsi se développer pour devenir une éclampsie qui s’accompagne de crises convulsives aiguës et porte gravement préjudice à la mère et à l’enfant. Une deuxième complication potentiellement mortelle de la prééclampsie est représentée par le «syndrome HELLP» (Hemolysis, Elevated Liver Enzymes, Low Platelets). A cette occasion, les globules rouges sont détruits (hémolyse), le nombre des plaquettes diminue et la coagulation est perturbée. Cela peut entraîner une insuffisance rénale et hépatique, des hémorragies internes ainsi qu’un décollement soudain du placenta. Les facteurs angiogéniques sFlt-1 (soluble fms-like tyrosin kinase-1) et PlGF (Placental Growth Factor) aident à la pose du diagnostic différentiel. Ils occupent le rôle de modulateurs de la croissance des vaisseaux sanguins placentaires et leur déséquilibre déclenche la prééclampsie. La modification significative de leur concentration dans le sang de la mère permet de les utiliser pour établir un diagnostic (Fig. 15)8). Quotient sFlt-1/PIGF (In.) 2000 ## ## # 1500 # 1000 < 34e SG ≥ 34e SG 500 0 Contrôles Prééclampsie/ HELLP HG Hypertension chronique n=69 n=95 n=69 n=95 n=11 n=26 n=28 n=26 #: Signification statistique p < 0,01; ##: p < 0,001 Modifié d’après: Verlohren S et al.; Am J Obstet Gynecol 2012; 206(1), 58e1-58.e814) 6 5 4 3 2 1 0 2 sFlt-1 PIGF 1,5 1 0,5 0 Prééclampsie Insuffisance rénale chronique Contrôles * Signification statistique p < 0,05 Quotient sFlt-1/PIGF Hausse relative PlGF Hausse relative sFlt-1 Fig. 15: Le quotient sFlt-1/PlGF en présence de différentes maladies gestationnelles hypertensives présente des valeurs significativement élevées en cas de prééclampsie/HELLP par rapport à des patientes témoins saines et des patientes atteintes d’hypertension chronique ou gestationnelle aussi bien avant qu’après la 34e semaine de grossesse. 30 25 20 15 10 5 0 sFlt-1/PIGF Modifié d’après: Rolfo A et al.; Kidney Int 2013 ;83, 177–181; [diffusion en ligne avant l’impression] 2012 Fig. 16: Concentrations en sFlt-1, en PlGF et quotient sFlt-1/ PlGF chez les patientes atteintes de prééclampsie, d’insuffisance rénale chronique et les contrôles. Malgré la présence de symptômes similaires, les marqueurs angiogéniques distinguent nettement les patientes atteintes d’une prééclampsie des patientes atteintes d’une insuffisance rénale chronique. L’insuffisance rénale chronique génère l’apparition d’une hypertension et d’une protéinurie accompagnée de la formation d’œdèmes comme la prééclampsie. Le diagnostic ciblé doit donc être en mesure de distinguer l’apparition de ces symptômes associée à la grossesse en cas de prééclampsie des symptômes dus à des antécédents rénaux qui, dans certaines circonstances, s’aggravent au cours de la grossesse. La modification des marqueurs angiogéniques en cas d’insuffisance rénale chronique par rapport à la valeur normale n’étant que minime, ces derniers ou leur quotient peuvent appuyer le diagnostic différentiel (Fig. 16)11). Caractéristiques sélectionnées de trois patientes avec diagnostic différentiel et définitif Paramètres Patiente 1 Age de la mère (ans) 41 Grossesses, parité 6, 0 AG à l’admission 21e SG + 1 j Question de diagnostic différentiel Poussée de lupus, prééclampsie/ HELLP, SAPL c., SHR Quotient sFlt-1/PIGF 1525 Diagnostic définitif Prééclampsie superposée AG à l’accouchement 22e SG † Paramètres Patiente 2 Age de la mère (ans) 28 Grossesses, parité 1,0 AG à l’admission 27e SG Question de diagnostic différentiel Poussée de lupus et/ou prééclampsie Quotient sFlt-1/PIGF 2,8 Diagnostic définitif Poussée de lupus AG à l’accouchement 33e SG + 1 j Paramètres Patiente 3 Age de la mère (ans) 27 Grossesses, parité 1, 0 AG à l’admission 27e SG + 6 j Question de diagnostic différentiel Poussée de lupus et/ou prééclampsie Quotient sFlt-1/PIGF 240 Diagnostic définitif Prééclampsie superposée AG à l’accouchement 31e SG + 1 j AG: âge gestationnel; j: jours; SAPL c.: syndrome catastrophique des antiphospholipides; SHR: syndrome hépato-rénal (diminution de la fonction rénale); HELLP: hémolyse, hausse des enzymes hépatiques et diminution de la numération plaquettaire (troubles de la coagulation); †: mortinatalité Modifié d’après: Verdonk K. et al., Hypertension 2012, 60(4) 2012, 884-90 Fig. 17: Le quotient sFlt-1/PlGF a permis de faciliter la pose du diagnostic correct dans les trois cas. Roche Diagnostics (Suisse) SA Industriestrasse 7 CH-6343 Rotkreuz www.roche-diagnostics.ch www.cobas.ch COBAS, COBAS E, ELECSYS, LIFE NEEDS ANSWERS et MODULAR sont des marques de Roche. © 2016 Roche Diagnostics. Tous droits réservés. Prééclampsie Nouveaux marqueurs d’aide au suivi thérapeutique Elecsys® PlGF et sFlt-1 Prééclampsie aiguë Suivi stationnaire, évaluation quotidienne de la mère et du fœtus, sulfate de magnésium Thérapie antihypertensive, si RR > 160/110 < 23 SG Discuter de l’interruption de grossesse 23 – 34 SG > 34 SG Mise en oui danger de la mère Accouchement ou du fœtus non non Prophylaxie de la maturation pulmonaire oui Grave retard de croissance fœtale Modifié d’après: Beinder E, Thieme Verlag, Z Geburtshilfe Neonatal 2011: 215(04): 133-138 Fig. 18: Evolution du suivi thérapeutique et traitement suite au diagnostic d’une prééclampsie La morbidité et la mortalité élevées des mères et des bébés en cas de prééclampsie soulignent l’urgence d’un traitement ciblé et précoce. Le déclenchement de la naissance est en effet considéré jusqu’à aujourd’hui comme le seul traitement causal. Le retrait du placenta au cours de l’accouchement permet une diminution de l’hypertension artérielle excessive ainsi que de la protéinurie qui constituent tous deux les principaux symptômes de la prééclampsie. Ce type de thérapie a un effet curatif en termes de symptômes maternels et prévient une sous-alimentation du fœtus en cas de complications comme le décollement placentaire. Il ne garantit cependant pas un développement embryonnaire totale en raison de la réduction de la durée de la grossesse. Le déficit de maturation pulmonaire qui a lieu relativement tard au cours de la grossesse est l’une des principales causes de la mortalité élevée touchant les bébés prématurés (Fig. 18)12). Une prophylaxie précoce reposant sur l’administration d’aspirine à faible dose a pour le moment uniquement permis une réduction du risque de prééclampsie13). De nouvelles options thérapeutiques visent à réduire les symptômes maternels sans induire un accouchement trop prématuré. Etant donné que les concentrations élevées en sFlt-1 (soluble fms-like tyrosin kinase-1) dans le sang sont considérées comme un déclencheur possible de la prééclampsie, les approches thérapeutiques récentes mettent désormais l’accent sur l’inhibition sélective de ce facteur angiogénique. Une approche tout au moins théorique de la thérapie consiste à procéder à la liaison de la sFlt-1 par des anticorps. Une telle intervention dans le système complexe de la circulation sanguine humaine n’est en effet pas praticable et trop risqué. Une deuxième possibilité qui est actuellement étudiée consiste à procéder à une aphérèse extracorporelle chez les femmes enceintes atteintes d’une prééclampsie aiguë et précoce 6). Une étude pilote a démontré que la réduction de la sFlt-1 à l’aide de l’aphérèse permettait d’obtenir un effet positif sur les symptômes d’une prééclampsie très précoce. (Fig. 20)6). sFlt-1 (pg/ml) 17 500 15 000 12 500 10 000 7500 5000 37 14 18 Durée de traitement (jours) Ligne de référence en pointillé: jours d’aphérèse Modifié d’après: Thadhani R et al.; Circulation 2011; 124(8), 940-50 Quotient protéine/créatinine (g/g) Fig. 19: La prolongation de la grossesse après l’aphérèse souligne l’influence de la sFlt-1 sur l’évolution de la grossesse 6 5 4 3 2 1 0 1 3 7 14 18 22 Durée de traitement (jours) Modifié d’après: Thadhani R et al.; Circulation 2011; 124(8), 940-50 Fig. 20: Des aphérèses multiples réalisées avec succès dans le cas d’une prééclampsie précoce permettent une diminution significative de la protéinurie Roche Diagnostics (Suisse) SA Industriestrasse 7 CH-6343 Rotkreuz www.roche-diagnostics.ch www.cobas.ch COBAS, COBAS E, ELECSYS, LIFE NEEDS ANSWERS et MODULAR sont des marques de Roche. © 2016 Roche Diagnostics. Tous droits réservés. La poursuite des aphérèses a permis une réduction de la protéinurie ainsi qu’une stabilisation de la tension artérielle sans pour autant générer de conséquences négatives sur la santé de la mère et de l’enfant. La diminution des symptômes maternels a permis au lieu de cela une prolongation de la grossesse au bénéfice du fœtus. (Fig. 19)6) (8 patientes testées, dont 5 traitées par une aphérèse individuelle et 3 traitées par des aphérèses multiples) Cette forme de traitement démontre la possibilité d’avoir recours à une nouvelle thérapie étant donné qu’elle renforce le rôle causal de la sFlt-1 dans le développement d’une prééclampsie. L’aphérèse peut ainsi constituer une future option thérapeutique en cas d’apparition très précoce d’une prééclampsie au cours de la grossesse, dans la mesure où l’induction d’une naissance prématurée risquerait de porter préjudice à la viabilité et au développement de l’enfant. D’autres données qui soutiennent le recours à une telle thérapie font d’ores et déjà l’objet d’un recueil dans le cadre d’une étude multicentrique de grande envergure impliquant entre autres la faculté de médecine de Harvard ainsi que les cliniques universitaires de Cologne et de Leipzig. Prééclampsie Nouveaux marqueurs d’aide à la prédiction à court terme et à la prédiction de risque Elecsys® PlGF et sFlt-1 Dépistage du premier trimestre (11e – 14 e semaine de grossesse) Analyse générale de: - Existence d’antécédents médicaux chez la mère comme l’hépatite B, le VIH, la syphilis, la rubéole, le facteur rhésus - Détermination de la date de la grossesse - Analyse de la clarté nucale du fœtus - Analyse de biomarqueurs spécifiques (βhCG libre et PAPP-A) Dépistage spécifique en termes de maladies hypertensives au cours de la grossesse / prééclampsie - Mesure de la pression artérielle - Echographie Doppler - Mesure de la PAPP-A / du PlGF Diagnostic précis (18e à 22e semaine de grossesse) Analyse de: -D éveloppement fœtal (échographie) -A pparition d’un diabète gestationnel -M aladies hypertensives préexistantes au cours de la grossesse/prééclampsie (suivi étroit des patientes à risque) Modifié d’après: Forest JC et al. Clin Chem Lab Med 2012; 50(6), 973-84, Verlohren S et al., Geburtsh Frauenheilk 2011; 71-B22 Le diagnostic actuel s’appuie sur la détection des symptômes principaux que sont l’hypertension et la protéinurie. Ces paramètres ne revêtent cependant qu’une valeur prédictive réduite, étant donné que leur altération ne peut être mesurée que lorsque la prééclampsie existe déjà. Le dépistage du premier trimestre de la 11e à la 14 e semaine de grossesse sert à un examen général. Ce dernier implique jusqu’à présent la clarification des maladies infectieuses existantes ainsi que l’analyse de la transparence nucale du fœtus en rapport avec l’apparition de trisomies. La prédiction du risque de prééclampsie au cours du dépistage du premier trimestre joue un rôle croissant. La prédiction de la prééclampsie dès la 12e semaine de grossesse permet de lancer l’administration prophylactique d’aspirine et donc de réduire le risque d’apparition de la maladie. Les premières mesures relatives à la prédiction du risque d’apparition de la prééclampsie au cours du premier trimestre se composent d’une combinaison de l’échographie Doppler, de facteurs maternels comme l’hypertension ainsi que des biomarqueurs PAPP-A (pregnancy-associated plasma protein A) et PlGF (Placental Growth Factor) 7), 8), 10). Ces derniers ne sont actuellement pas encore intégrés à l’analyse de routine du dépistage du premier trimestre, bien qu’ils présentent un important potentiel en termes de valeur prédictive. Au cours du diagnostic précis autour de la 20 e semaine de grossesse, l’échographie Doppler permet certes de pronostiquer le développement d’une prééclampsie mais la sensibilité et la spécificité ne s’élèvent cependant qu’à 67% respectivement 76% 8). Fig. 10: Echographie Doppler du flux sanguin des artères utérines de la mère 700 Prééclampsie (n = 39) Contrôles (n = 39) 600 PIGF (PG/ml) 500 400 300 200 100 0 Jusqu’à 15 SG 16–22 SG 23–29 SG ≥ 30 SG post-natal Fig. 12: Les concentrations en PlGF chez la femme enceinte atteinte de prééclampsie sont généralement inférieures à la normale sFlt-1 (PG/ml) 12 000 Prééclampsie (n = 39) Contrôles (n = 39) 10 000 8000 6000 p = signification statistique 4000 2000 0 Jusqu’à 15 SG 16–22 SG 23–29 SG ≥ 30 SG post-natal (p=0,004) (p=0,006)(p=0,001)(p<0,004)(p=0,150) Fig. 13: Les concentrations en sFlt-1 chez la femme enceinte atteinte de prééclampsie sont généralement supérieures à la normale Estimation de Kaplan-Meier (%) Prééclampsie/HELLP <34e semaine de grossesse 100 sFlt-1/PIGF > 3e quartile (n = 17) sFlt-1/PIGF ≤ 3e quartile (n = 52) 80 60 40 20 0 12 5 10 20 50 Jours jusqu’à l’accouchement Fig. 14: La présence d’un quotient sFlt-1/PlGF élevé avant la 34e semaine de grossesse diminue la durée restante jusqu’à l’accouchement 17) Roche Diagnostics (Suisse) SA Industriestrasse 7 CH-6343 Rotkreuz www.roche-diagnostics.ch www.cobas.ch COBAS, COBAS E, ELECSYS, LIFE NEEDS ANSWERS et MODULAR sont des marques de Roche. © 2016 Roche Diagnostics. Tous droits réservés. Fig. 11: Echographie Doppler des flux sanguins artériels et veineux du fœtus L’enregistrement du flux sanguin des artères utérines permet de déterminer la présence d’une insuffisance placentaire ou d’une prééclampsie chez la mère entre la 20 e et la 24 e semaine de grossesse. L’analyse du flux sanguin artériel ou veineux du fœtus permet quant à elle de contrôler son alimentation suffisante. L’échographie Doppler revêt par conséquent une grande importance, malgré sa sensibilité et sa spécificité relativement faibles (Fig. 10, 11)9). L’association du quotient sFlt-1/PlGF à l’échographie Doppler des artères utérines bien établie améliore significativement la sensibilité (89,5%) ainsi que la spécificité (95%) de la prédiction8). Une hausse du quotient sFlt-1/PlGF permet d’appuyer la prédiction d’une prééclampsie consécutive dès le deuxième trimestre (Fig. 12, 13). La valeur prédictive du quotient, notamment en cas de prééclampsie à apparition précoce (< 34 e semaine de grossesse), a pu être déterminée comme étant très élevée 4). Une corrélation manifeste a été établie entre le dépassement du 3 e quartile par le quotient sFlt-1/PlGF et le risque d’un prochain accouchement. La durée de la grossesse a nettement diminué de plusieurs semaines (Fig. 14)15). Cela explique la valeur pronostique du quotient en termes d’évolution de la maladie.