Glossaire des techniques photographiques
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Glossaire des techniques photographiques Nan GOLDIN Max at Sharon’s Appartment under photo of his mother, Cookie, New York, 1998 Photographie cibachrome Musée d’art moderne - Saint-Etienne Métropole Aristotype au collodion L’aristotype au collodion (papier celloïdine) est un papier à noircissement direct. Sa structure est composée de trois couches (support papier/sulfate de baryum/couche image). Le tirage se fait par exposition du papier à la lumière du soleil sous le négatif, puis l’image qui s’est formée progressivement est passée dans un W]XT][QM]Z[JIQV[LM^QZIOMM\LMÅ`IOM Ce fut le premier papier photographique fabriqué industriellement (de 1885 à 1930). Sa fabrication, très rapidement mécanisée, permit une production à grande échelle sous la forme de rouleaux, découpés ensuite aux formats des négatifs. Ce papier restait utilisable pendant plusieurs mois, ce qui représentait un grand progrès par rapport aux papiers salés et albuminés. A partir de 1914, les aristotypes au collodion laissèrent progressivement la place aux papiers « gaslight » et aux papiers à développement. ANONYME - Mrs Neuhaus Aristotype au collodion Aristotype à la gélatine Mis au point vers 1881 et fabriqué d’abord en Allemagne dès 1885, c’est un papier de même type que l’aristotype au collodion, mais il s’agit ici d’épreuves tirées sur des papiers préparés au gélatinochlorure d’argent. Selon les pigments employés pour les virages, elles sont de couleur orangé à brun violacé. S.W. FALLIS - Shakespeare Aristotype à la gélatine Epreuve ou tirage original Une photographie tirée d’après un négatif est toujours une épreuve originale, quelle que soit la date du tirage. On distingue deux types d’épreuves originales : EPREUVE ORIGINALE D’EPOQUE – VINTAGE Les tirages d’époque sont appelés également «vintage». Ils sont réalisés par le photographe lui-même ou du moins sous son contrôle, à partir du négatif d’origine et à une époque pratiquement contemporaine de la prise de vue. Généralement utilisées pour des publications ou des expositions, ces épreuves comportent souvent des accidents (pliures, traces de doigts, angles émoussés...) dûs aux manipulations. Considérés par les photographes comme des documents de travail, leur conservation a été bien souvent négligée. Depuis les années 1970, avec le développement du marché de la photographie, les «vintages» sont devenus des objets de collection très prisés des musées et des amateurs. ANONYME - Titre attribué : Le torse de Belvédère Epreuve originale numérotée 197 EPREUVE ORIGINALE «POSTERIEURE» On désigne ainsi une photographie obtenue à partir du négatif original par le photographe ou sous son contrôle, à une période postérieure à la prise de vue et avec des préoccupations artistiques ou commerciales différentes de celles du tirage d’époque. Ces épreuves peuvent alors être de bien meilleure qualité. En général le photographe mentionne la date de prise de vue, la date de création de l’épreuve, le nom du tireur, éventuellement l’appartenance à une série, et s’il le décide une numérotation. Il y appose souvent son cachet et dans tous les cas sa signature. 8IZNWQ[QTV¼M`Q[\MXI[LM\QZIOML¼uXWY]M"Y]IVLTM\QZIOMLuÅVQ\QN L¼uXWY]MILQ[XIZ]Lu\Z]Q\W]XMZL]W] quand le photographe redécouvre bien des années plus tard une image qu’il n’avait jamais tirée. Il peut donc exister de la même image des tirages différents suivant l’époque du tirage ou les différents interprètes. Il est souhaitable que le nom du tireur et la date de son exécution soient indiqués au dos du tirage. Gélatino-argentique sur papier baryté Yves BRESSON Burkina Faso, Pays Gourmanché Gélatino-argentique sur papier baryté Un tirage gélatino-argentique est produit sur une feuille de papier recouverte d’une émulsion de gélatine contenant des sels d’argent sensibles à la lumière. Les épreuves gélatino-argentiques sont mises en contact avec la surface du papier et non pas introduites dans sa trame ; leur tirage se fait par impression plutôt que par développement : le papier enregistre une image latente qui ne devient visible qu’une fois développée dans un bain chimique. Ce procédé permet de réduire le temps L¼M`XW[Q\QWVM\L¼IUuTQWZMZTIZu[Q[\IVKMLM[KW]TM]Z[,u^MTWXXuoTIÅVL]@1@M[QvKTMQTILWUQVuTM\QZIOM LM[XPW\WOZIXPQM[MVVWQZM\JTIVKI]@@M[QvKTM Lorsque les papiers sont barytés (une couche de sulfate de baryum est appliquée pour les rendre lisses), les épreuves sont très brillantes. Héliogravure Procédé de reproduction photomécanique dérivant des méthodes de la gravure en creux, l’héliogravure a été mise au point à partir des travaux de Niepce de 1822, Talbot, Baldus et Charles Nègre. Son application KWUUMZKQITM[MLu^MTWXXMOZpKMI]`UWLQÅKI\QWV[IXXWZ\uM[XIZ3IZMT3TQK^MZ[ Selon la méthode de l’aquatinte, une plaque (de cuivre à partir de 1855) est graiVuMXIZ]VMÅVMXW]LZMLMOuTI\QVMM`XW[uMoTIT]UQvZMMVKWV\IK\I^MKT¼QUIOM photographique à reproduire et plus ou moins durcie en fonction de l’insolation. Les grains de résine servent de réserve. Des morsures successives pénètrent la gélatine de façon sélective et procurent différentes profondeurs de creux sur la plaque. Les points de morsure les plus profonds, permettant un encrage uXIQ[ KWZZM[XWVLZWV\ I]` LMV[Q\u[ UI`QUITM[ LM T¼uXZM]^M ÅVITM ITWZ[ Y]M les points blancs de l’image correspondront à l’emplacement des grains de résine inattaqués par le mordant. Outre la pérennité qu’offre cette techniY]M MTTM XMZUM\ LM ZMVLZM ÅLvTMUMV\ TM[ V]IVKM[ []J\QTM[ OZpKM o TI ÅVM[[M de son grain tout en donnant des noirs mats et profonds. Les héliogravures, Y]Q XW[[vLMV\ LWVK ]VM \Zv[ JWVVM LuÅVQ\QWV WV\ u\u \Zv[ IXXZuKQuM[ XIZ TM[ pictorialistes, tels Emerson, Coburn ou Stieglitz. Edouard-Denis BALDUS - La justice Héliogravure Lithophotographie, procédé Poitevin Poitevin fut reconnu, avec Talbot, comme l’un des grands inventeurs et promoteurs de la photographie au @1@ème siècle. Il remporta en 1867 le «grand concours» du Duc de Luynes avec son procédé de photolithographie. La lithophotographie nécessite quatre étapes : 1. Préparation et sensibilisation de la pierre grainée à l’aide d’une mince couche d’albumine bichromatée. 2. Insolation. 3. Dépouillement et préparation de la pierre (l’albumine a durci). 4. Impression (application d’encre sur la pierre). Louise LAFFON - La nymphe aux rinceaux Lithophotographie, procédé Poitevin Papiers barytés au gélatino-bromure d’argent Les papiers traditionnels dits “ papiers barytés ” au gélatino-bromure contiennent une émulsion riche en argent. Ils donnent des noirs profonds et bien détaillés. Leur traitement est long et le séchage délicat. Avec le temps, la surface présente des parties métalliques. Ce sont des remontées d’ions d’argent (appelées miroir d’argent.) Les papiers au gélatino-bromure sont largement utilisés au KW]Z[L]@@ème siècle. Selon les pigments employés pour les virages, ces épreuves sont de couleur orangé à brun-violacé et très brillantes lorsque les papiers sont barytés. Raoul HAUSMANN - Kampen 1927 Papier baryté au gélatino-bromure d’argent (c) Adagp Photogramme Réalisé grâce aux techniques photographiques les plus rudimentaires, un photogramme ne nécessite ni appareil ni objectif. On le produit en plaçant un objet en contact avec la surface d’un papier ou d’une pellicule sensibilisée, puis en exposant l’ensemble à la lumière. Après avoir été traitée, l’image révèle la trace photographique de la forme de l’objet, dans des teintes sombres aux endroits exposés à la lumière et dans des teintes claires aux endroits non exposés. Raoul HAUSMANN - Photogramme Photogramme sur papier baryté au gélatino-bromure d’argent (c) Adagp Les premières photographies furent souvent des photogrammes. William Henry Fox Talbot en réalisa ainsi un grand nombre en plaçant des feuilles et des objets directement sur une feuille de papier photo et en les exposant à la lumière extérieure. )]LuJ]\L]@@vUM[QvKTMTM[\ZI^I]`LM5IV:IaM\LM[KWV[\Z]K\Q^Q[\M[Z][[M[UWLQÅvZMV\TM[KWVLQ\QWV[ classiques de développement photographique (photogrammes, surexpositions...), exploitant ainsi toutes les ressources plastiques du médium, et entérinant l’apparition de la photographie plasticienne. Photographie cibachrome Le procédé cibachrome fait partie des procédés de teinture argentique qui permettent de réaliser une épreuve sur papier à l’aide de trois couches émulsionnées, chacune sensibilisée en fonction d’une des trois teintes de la synthèse additive et contenant la teinte complémentaire de la synthèse soustractive. Pendant la phase de Lu^MTWXXMUMV\T¼IZOMV\M\TM[\MQV\]ZM[[]XMZÆ]M[LQ[XIZIQ[[MV\I]JTIVKPQUMV\M\TIQ[[MV\IXXIZI{\ZMT¼uXZM]^M XW[Q\Q^MLuÅVQ\Q^M4MXZWKuLu[MZ\oNIJZQY]MZLM[uXZM]^M[[]ZXIXQMZoXIZ\QZLMLQIXW[Q\Q^M[KW]TM]ZM\QT[M caractérise par sa stabilité, la netteté de l’image et l’intensité des couleurs. Les blancs des épreuves Cibachromes sont également réputés pour leur pureté. L’utilisation de ce procédé s’est répandue plus largement à partir de 1963. Nan GOLDIN Max at Sharon’s Appartment… Photographie cibachrome Photographie spirite 4IXPW\WOZIXPQM[XQZQ\MÅ\[WVIXXIZQ\QWVMV TWZ[Y]¼]VXPW\WOZIXPML]VWULM?QTTQIU05]UTMZ ayant pris une photo de lui même, «découvrit» qu’un fantôme l’accompagnait sur l’épreuve. Il ne tarda pas à se faire payer très cher pour des séances de photographie dans lesquelles le client (souvent désemparé par la perte d’un être cher) pouvait poser en compagnie de défunts. A l’époque, les poses photographiques obligeaient le sujet à rester immobile et exposé durant 60 secondes. Durant ce temps, un assistant de William Mumler, revêtu d’une robe ou d’un drap, se glissait LMZZQvZMTM[]RM\M\aZM[\IQ\[MKWVLM[MV^QZWVI^IV\LMLQ[XIZI{\ZM TIQ[[IV\]VMIXXIZQ\QWVNIV\WUI\QY]MXIZI{\ZM[]ZTMLIO]MZZuW\aXM Ils utilisaient également le principe de double exposition et d’autres astuces pour réaliser ses trucages. Dans les années 1890, la photographie spirite était devenue monnaie courante. Et si certains \Z]KIOM[WV\\W]RW]Z[TQM]M\Y]ML¼u\ZIVOM[ZMÆM\[[]ZTIXMTTQK]TM peuvent donner l’impression d’apparitions, il reste néanmoins un certain nombre de cas non-élucidés… S.W. FALLIS - Mr Fallis, Chicago Photographie spirite Photomontage Un photomontage est un assemblage de photographies par collage ou par logiciel donnant d’une photo un aspect différent, par incorporation d’une ou plusieurs parties ou de la totalité d’une autre photo et permettant toutes retouches et trucages. Le photomontage nait dans les années 1916, en Russie, avec le mouvement constructiviste dont Alexander Rodtchenko est l’un des pionniers, et en France avec les dadaïstes. Raoul HAUSMANN - Photomontage Photomontage (c) Adagp Pictogramme (Test de Rorshach) Un pictogramme est une représentation graphique schématique. Le Test de Rorschach décrit par le psychanalyste Hermann Rorschach en 1921, consiste en une série de taches symétriques qui sont proposées à la libre interprétation du sujet dont les réponses fourniront matière à l’étude de sa personnalité. Raoul HAUSMANN (Sans titre) Pictogramme (test de Rorshach) (c) Adagp Platinotype Le platinotype est un processus breveté en 1873 par William Willis (fondateur quelques années plus tard, de la «Platinotype Company»). Le papier au platine était disponible dans la première partie du 20ème siècle, fabriqué par divers constructeurs en Europe et aux Etats-Unis. Les photographies au platine étaient très populaires, car elles se prêtaient bien aux critères de beauté de l’époque, les tirages argentiques étant considérés comme de deuxième zone. Devant l’augmentation du prix des métaux (notamment à cause de la 1ère guerre mondiale) et l’arrivée progressive des appareils de petit format, un grand nombre de fabriques arrêtèrent la production de ces papiers. 4MXTI\QVW\aXMZMVI{\KMXMVLIV\LIV[TM[IVVuM[!Y]IVLKMZ\IQV[XIXQMZ[IZOMV\QY]M[LQ[XIZIQ[[MV\ Les photographes s’intéressent à la longue échelle tonale du platine et recommencent à l’utiliser. Ils se rendent compte des divers avantages qu’apporte cette technique : • • • • • Le choix du papier permet de changer la tonalité et le rendu de l’image. Le mélange de platine et de palladium dans différentes combinaisons contrôle la couleur. L’image, formée de métaux nobles, est relativement insensible aux agressions atmosphériques. La durée de vie est très supérieure à tous les procédés argentiques pour autant que le papier support est bien conservé. L’application à la main amène une certaine unicité à chaque tirage. Le procédé au platine est une méthode d’impression par contact. Ceci [QOVQÅMY]MTMVuOI\QN M[\MVKWV\IK\LQZMK\I^MKTMXIXQMZM\Y]¼QTM[\o TI\IQTTMLMT¼QUIOMÅVITM4M[XIZ\QK]TM[LMXTI\QVM[WV\LIV[TM[ÅJZM[ du papier (et non au-dessus comme dans les papiers barytés) ainsi l’image provoque une sensation plus proche de celle ressentie face à une gravure. Rudolf SCHAFER (Sans titre) Platinotype Procédé au charbon Le procédé au charbon (1855) repose sur l’utilisation d’un colloïde bichromaté auquel on ajoutait un pigment (en général du charbon noir pulvérisé) pour la formation de l’image sur l’épreuve. Les épreuves au charbon se caractérisent par leur résistance et la richesse de leurs teintes sombres et brillantes. ANONYME - (Sans titre) Procédé au charbon Tirage sur papier albuminé L’emploi de l’albumine (ou blanc d’oeuf) pour la prise de vue avait été suggéré par Niépce de Saint-Victor en 1847, mais il fut rapidement remplacé par l’emploi de gélatine. A la même époque, on utilisa le blanc d’œuf XW]ZT¼WJ\MV\QWVLM[\QZIOM[XW[Q\QN[[]ZXIXQMZ+MXZWKuLu[MZI\Zv[]\QTQ[uR][Y]¼I]LuJ]\L]@@vUM[QvKTM D’un point de vue technique et chimique, il s’agit plus ou moins du même procédé que le papier salé. Le rendu ÅVITXIZKWV\ZMM[\XT][[I\QVuM\XT][Lu\IQTTuT¼ITJ]UQVMJW]KPIV\TM[XWZM[L]XIXQMZM\MUXwKPIV\IQV[QY]M l’image ne s’enfonce dans l’épaisseur du papier. ANONYME Titre attribué : Psyché de Capoue Tirage sur papier albuminé Ce glossaire a été réalisé à partir des ouvrages suivants : • Histoire de la photographie de 1839 à nos jours George Eastman House, Rochester, NY. Editions Taschen, 2000 • La photographie – ORSAY. Editions Scala • Dictionnaire de la Photographie – Conseil International de la langue française. Editions du Conseil International de la langue française Ainsi qu’à partir de la Base Joconde, de l’encyclopédie numérique libre Wikipédia, et des sites suivants : • http://www.paris-france.org/musees/arcp/Accueil/Accueil.htm (l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris). • http://perso.orange.fr/lemoine.jd/litpoit.html , • http://pausephoto.be/doc/defphoto.php , • http://www.surnateum.org/french/surnateum/collection/hauntics/photosspi.htm