Prisonnier

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Prisonnier
Aux Frontières des Séries
http://www.afds.tv/prisonnier-le
Prisonnier (le)
un dossier écrit en avril 1999
pour l'émission radio Aux Frontières Des Séries - AFDS.tv
par Alexandre Marlier
Le Prisonnier, c’est l’histoire d’un agent secret (en tous cas, c’est ce que l’on suppose) qui, un
beau jour, craque et donne sa démission. Alors qu’il est chez lui pour faire ses valises,
destination, non pas le danger, mais les îles, un nuage de gaz le surprend et il s’endort. A son
réveil, il se retrouve dans un village bizarre, dans lequel les habitants portent des vêtements
colorés, et n’ont pas de nom, mais portent un numéro. Au détour des vieilles pierres de ce
village, on découvre des innovations technologiques saisissantes (pour l’époque). Ah oui,
dernier détail, pas moyen de sortir de ce village, d’un côté des montagnes, de l’autre la mer...
Et aucune route. Et puis il y a ce mystérieux ballon blanc qui empêche toute fuite...
Série culte de toute une génération de sériephiles et de ses héritiers, Le Prisonnier est LA
série télévisée par excellence. Pour commencer ce dossier, sachez que Le Prisonnier est une
parabole. La piste à suivre dès le départ, c’est que Patrick McGoohan, acteur principal et
producteur exécutif de la série, y explique tout au long des 17 épisodes que constituent cette
œ uvre, la crise existentielle et la quête métaphysique d’un homme de la quarantaine qui tente
de découvrir le sens de sa vie. Une quête qui, d’un premier abord n’est pas des plus
évidentes, mais le devient si l’on daigne faire une seconde lecture de la série.
Cette série, diffusée en 1967, aborde donc ce thème complexe pour la première fois à la
télévision. Conçue quasi-complètement par Patrick McGoohan, la série a été réfléchie dans sa
globalité par son créateur, et rien n’y est mis par hasard. Le moindre petit détail a été étudié.
Même les tenues vestimentaires saugrenues, les dialogues insolites, les objets anachroniques
sont au service de l’œ uvre et de son thème, à savoir l’univers d’un homme qui se retourne sur
sa vie et fait le point.
Avant Le Prisonnier était John Drake...
« Tous les gouvernements ont leurs services secrets. En Amérique, c’est la CIA, en France, le
2ème Bureau, en Angleterre, le MI 5. L’Organisation Atlantique a le sien aussi. Dans les cas
difficiles, on fait appel à moi ou à quelqu’un dans mon genre. Oh, je me présente : je m’appelle
Drake, John Drake ».
Voici comment débutent les épisodes de Destination Danger, série d’espionnage avantgardiste s’il en est puisque diffusée avant l’apparition de James Bond et autres héros de
cinéma et de télévision. Destination Danger, malgré ses nombreuses qualité, aurait tendance
a mal vieillir : guerre froide, lieux exotiques, gadgets,... Toute une série de gimmicks qui ne
font plus réellement partie du langage télévisuel actuel (excepté de manière parodique, mais
c’est un autre sujet).
Cependant, Destination Danger propose les bases de la série d’espionnage, qui perdurent
encore de nos jours : crises politiques, action et un humour grinçant. Et puis surtout un héros
aussi charismatique qu’ambigu : on peut parfois s’interroger sur ses motivations. Il vit en effet
comme un aventurier grâce à son pays.
Ce rapide résumé vous fait peut-être paraître cette série comme bien classique. Soit, mais son
traitement a tout de même conservé ses charmes. L’interprète principal, Patrick McGoohan y
est pour beaucoup, tout comme le noir et blanc de l’époque. Très impliqué dans la production
de Destination Danger, le comédien commençait à laisser entrevoir ce que serait Le Prisonnier,
dans certains épisodes de la série. Rien que pour ça, elle devient une série essentielle.
Le créateur
Patrick Joseph McGoohan est né en 1928 à New York. Il est l’aîné de 5 enfants dont il est le
seul garçon. Ses parents reviennent en Irlande alors que Patrick a 6 mois. A 17 ans, il quitte
l’école et exerce nombre de petits boulots. En 1947, il est engagé dans un théâtre de Sheffield
ou il est tour à tour : éclairagiste, costumier, décorateur et finalement remplaçant d’acteurs
malades. A la suite de quoi, il jouera plus de 20 pièces par an. Il y fait également la
connaissance de nombreux acteurs de théâtre qu’il rappellera plus tard pour Le Prisonnier. En
1954, Il fait ses débuts au cinéma avec le film « Les Briseurs De Barrages ». Il tournera ensuite
dans plusieurs films, mais c’est la télévision qui lui apportera la notoriété.
Pour « The Big Knife », une dramatique télévisée, il recevra le titre de meilleur acteur de
télévision en 1959. C’est cette dramatique qui le fait remarquer auprès de Sir Lew Grade, le
grand patron de ITC. Il lui offre le rôle de John Drake, dans Destination Danger. Cette série
dont nous vous avons parlé auparavant fut un succès commercial énorme et sera vendue aux
Etats-Unis. L’histoire par la suite, on la connaît. Se lassant de son rôle de John Drake, il décide
de créer sa propre série. On raconte par ailleurs que Sir Lew Grade a donné son accord pour la
mise en production du Prisonnier, sans avoir réellement tout compris, mais avait fait confiance
à son protégé.
Depuis Le Prisonnier, Patrick McGoohan a tourné dans de nombreux films, même si sa carrière
a connu le creux de la vague à la suite de cette aventure. Bizarrement, il est abonné aux rôles
de méchants. Et puis, son amitié avec Peter Falk lui vaut plusieurs apparitions en guest star,
mais aussi en réalisateur de plusieurs Columbo.
La série
Pour la simple et bonne raison que de nombreux autres avant nous se sont essayés à
raconter Le Prisonnier, nous n’y reviendrons pas dans ce dossier, d’autant que cela nous
paraît une tâche des plus ardues. Pour avoir une petite idée de ce que vous pourrez y voir,
nous vous renvoyons auprès du fan club français du Prisonnier : Le Rôdeur à l’adresse
suivante : leprisonnier.net
Les éléments visuels du Prisonnier
Comment évoquer Le Prisonnier sans parler des objets fétiches présents tout au long de la
série. Comment, en effet, oublier la voiture du Numéro 6, présente durant tous les génériques,
une Lotus immatriculée KAR 120C, mais aussi le grand-bi, « logo officiel » du village, la MiniMoke, et l’incontournable ballon blanc, gardien du Village, le bien nommé « rôdeur ».
Le rôdeur, dont le nom n’est cité qu’une seule fois dans toute la série (épisode « Double
Personnalité »), est donc une sorte de chien de garde du Village. Au début, le rôdeur devait
être un engin mécanique complexe tout terrains qui pouvait aller sur et sous l’eau, mais aussi
sur le sable. Il devait par ailleurs pouvoir grimper sur le rebord des maisons. Ce projet fut
abandonné, car trop compliqué à réaliser, les essais de la première machinerie furent d’ailleurs
ratés. Il a donc fallu trouver autre chose et rapidement...
Car le tournage approche et le rôdeur doit apparaître dès les premières scènes à tourner.
Finalement, ce sera un ballon sonde météorologique, aperçu par Patrick McGoohan dans les
rues de Portmeirion (le village ou furent tournées les scènes extérieures de la série, voir plus
loin) qui lui aurait donné la solution à son problème. Ce qui lui permit aussi de mettre en place
une autre allégorie sur l’étouffement de l’individu.
La voiture du futur Prisonnier est une Lotus Super Seven, immatriculée KAR120C. Lors du
tournage de la fin de la série, la Lotus d’origine ayant été vendue en Australie, il fallut en
utiliser une autre pour le tournage de « Le Dénouement ». On peut aussi dire que la Lotus est
le symbole de la liberté perdue pour le Numéro 6.
Autre véhicule de la série, la mini-Moke, le taxi dont se servent les habitants du Village. Un
type de véhicule très populaire dans les années ’60. Enfin, le Grand-Bi, en quelque sorte
l’emblème du Village. C’était aussi, selon Patrick McGoohan, « le symbole ironique du progrès ».
D’après lui, les progrès techniques ne font pas progresser l’humanité.
Portmeirion
Le Village n’est pas entre le Portugal et l’Afrique du nord, comme l’a cru le Numéro 6, encore
moins en Europe de l’Est ! Le vrai village existe, il se trouve au Royaume Uni, au Pays De
Galles pour être précis. Il s’appelle Portmeirion. Son créateur : Clough Williams-Ellis, un
architecte né en 1886. Il voulait créer un endroit ou les constructions seraient en parfait
accord avec la nature. Il a fait le tour du monde afin de trouver l’endroit idéal pour construire
son rêve. Finalement, c’est seulement à quelques kilomètres des lieux de son enfance qu’il va
trouver son bonheur.
« Port » à cause de la mer et « Meirion » pour le nom du district local, Merionnydd. WilliamsEllis construit Portmeirion avec tout d’abord un hôtel et deux cottages, finis en 1926. Dès le
début, il attire les personnalité. George Bernard Shaw, Les Beatles, Mick Jagger pour ne citer
qu’eux, ont tous séjourné une ou plusieurs fois à Portmeirion.
Le village est par ailleurs un cimetière de monuments déchus. Là, ce sont les colonnades
d’anciens bains publics, ailleurs, c’est un ancien bateau ancré pour toujours dans le béton...
Bref, un ensemble hétéroclite qui permet de donner cette ambiance incomparable, et qui
donne cette impression d’être partout et nulle part en même temps.
Comment Portmeirion est devenu le Village ? Patrick McGoohan avait découvert Portmeirion en
1959, lors du tournage d’un épisode de Destination Danger. L’acteur a de suite été fasciné par
l’endroit. Il a d’ailleurs servi plusieurs fois comme décor naturel pour Destination Danger. En
effet, les différentes architectures qui composent Portmeirion donnaient l’impression que John
Drake était en Grèce, en Chine,... Patrick McGoohan a donc facilement choisi Portmeirion pour
cette sensation de dépaysement qui convient parfaitement pour cette série.
Il est aussi à noter que les séquences d’extérieurs ont été tournées pendant un mois avant le
début du tournage en studio. Une partie du village fut donc reconstituée en studio. Une
deuxième séance de prises de vues fut effectuée au milieu de la production, mais cette fois,
Patrick McGoohan, ne retourna pas au Village.
Seuls 4 épisodes seulement furent tournés presque intégralement à Portmeirion mais l’image
du Village a été si forte que nombreux sont ceux qui pensent que toute la série y a été
tournée. Malheureusement (ou heureusement, finalement), les salles de contrôle, de soins, le
bureau du numéro 2,... n’existent pas ! Ces scènes et d’autres ont été tournées dans des
décors créés ou reconstitués aux studios de Borehamwood.
Si le cœ ur vous en dit, vous pouvez séjourner au Village. Par contre, il vous faudra
probablement attendre un moment, c’est presque toujours complet. Plus d’infos ici :
portmeirion-village.com
Analyse de la série
La première idée de Patrick McGoohan fut de créer une mini-série de 7 épisodes. C’est à la
demande des producteurs et de Sir Lew Grade que furent finalement tournés 17 épisodes.
Selon Patrick McGoohan, seuls 7 épisodes, reprenant l’intrigue créée au départ, sont
important. Mais il va de soi que pour les aficionados de la série, chaque chapitre est digne
d’intérêt.
On retrouve dans Le Prisonnier au moins 4 visions différentes de Patrick McGoohan sur la vie
et la société qu’il est intéressant d’analyser, ce que nous tenterons de faire dans les lignes
suivantes. Il est plus que probable que d’autres visions de la série existent, tant l’ensemble
est fouillé, mais il serait impossible de parler de tous ces aspects dans ces lignes, d’où le choix
suivant. Et puis, Patrick McGoohan a toujours voulu que le téléspectateur se forge sa propre
idée. Voilà en partie pourquoi nous lui laissons le champs libre. Voici pourtant quelques bases :
L’aspect esthétique : Il est reconnu par beaucoup que l’espion enlevé et détenu au Village est
une évolution du personnage d’espion John Drake de Destination Danger. Certains iront même
jusqu’à avancer que c’est justement John Drake, le numéro 6. Nous n’irons pas jusque là
puisque rien n’indique que cette hypothèse est correcte, tout simplement parce que le nom du
numéro 6 n’est jamais donné. Ce que l’on peut dire c’est qu’il est tout le contraire de James
Bond. S’il en possède les qualités, tels le courage, l’intuition ou la condition physique, il n’en a
pas les défauts. Le Numéro 6 n’est pas un Don Juan en puissance, et encore moins un
alcoolique.
Le décors de la série n’est pas non plus un cliché du film d’espionnage comme la plage des
Caraïbes ou le casino de Monté Carlo. On se retrouve ainsi dans un petit village étrange à
l’architecture plutôt bizarre. Un lieu qui pourrait se trouver en Australie comme aux Etats Unis.
Impossible donc d’y retrouver ses repères, mais aussi impossible de s’y perdre. Il est par
ailleurs impossible d’en sortir.
La sensation de malaise fournie par le Village est encore amplifiée à travers le choix des
tenues vestimentaires des villageois, plus qu’anachroniques (même à l’époque, et encore
maintenant). Chaque habitant (ou presque) y semble en cure thermale ou en vacances. Dès
son arrivée au Village, on retirera au Prisonnier son costume habituel pour lui mettre
l’« uniforme » du lieu. L’apparence normale du Prisonnier, ainsi que son appartenance sociale
ont été effacée aux yeux de tous. Il devient un numéro parmi d’autres.
L’aspect philosophique : L’être humain et sa liberté de jugement sont la pierre angulaire de la
série. La liberté s’acquiert en revendiquant ses actes. Et tous ses actes, des plus glorieux aux
plus scabreux. L’autocritique tient donc une place des plus importantes dans la série, et ce
parce qu’un individu n’est respectable que s’il accepte de se connaître lui-même, et ainsi de
fouiller dans le plus profond de son âme et de sa personnalité dans ce qu’elles ont de plus
mystérieux, mais aussi de plus embarrassant (comme des pulsions inavouables). On le sait, le
numéro 6 n’est pas parfait : ses accès de colère subits nous le montrent comme un homme
impulsif et agressif. Ceci dit, qui ne le serait pas dans sa situation.
Par ailleurs, si la série est un hymne à la liberté et à l’être humain, cette évocation est cynique
et désabusée : le message sous-jacent de Patrick McGoohan est bien qu’il ne faut pas se faire
d’illusions sur la liberté. On peut donc dire que personne n’est entièrement libre de penser et
d’agir comme il l’entend, même s’il en a l’impression. En clair, nous sommes tous des
Prisonniers. Le conditionnement que nous subissons dans la vie de tous les jours, n’est pas
forcément prémédité comme au Village, mais fait partie de notre personnalité. Toute personne
obéi forcément sans réfléchir à des règles.
L’aspect psychologique : Le numéro 6, on l’a dit plus haut, n’a pas les faiblesses d’un James
Bond, mais a quand même quelques défauts, ce qui le rend finalement plus humain que 007.
Tout d’abord parce qu’il a démissionné de son poste (aussi secret et mystérieux qu’il soit). Il
est ainsi suspect de trahison vis à vis de son organisation (elle aussi, quelle qu’elle soit). Cette
démission démontre chez lui une forte personnalité. De plus, cela prouve également qu’il n’est
pas un fanatique de ceux pour qui il travaille et qu’il n’ira pas les respecter en toute
circonstance. Le libre arbitre est primordial face à l’obéissance.
Et puis, le numéro 6 est de nature colérique. Il est vrai que sa situation n’est pas des plus
enviables, mais cela n’explique pas ses crises d’énervement uniquement à cause d’un bonjour
ou d’une musique d’ambiance, même si celle-ci peut être entêtante. Pour terminer, notre
héros, par la force des choses, ne peut gagner (si ce n’est à quelques rares occasions). Quoi
qu’il fasse, quels que soient les plans qu’il met en place, ils sont déjoués par les numéros 2
successifs.
Il reste encore un point important à évoquer dans cet aspect : l’interrogation existentielle.
Tout au long de la série, Le Prisonnier se demande qui il est. Dès le générique, cette
interrogation revient avec la question « Who is Number One ? ». La première interprétation de
cette phrase est celle qui nous vient directement à l’esprit : qui est le responsable de mon
emprisonnement et de ma prison ? Mais cette interprétation en amène une autre : qui décide
de ma vie pour moi ?
Juste après, la réponse, ou plutôt la « non-réponse » tombe avec la cultissime réplique « You
are number six ». Cependant, en poussant l’analyse plus loin, et en allant chercher du côté de
la prononciation de cette phrase, on peut en déduire deux traductions qui nous éclairent sur le
sens de la série. En effet, elle prend un sens totalement différent si on la prononce : « You are
N°6 » (Vous êtes le N°6, comme l’a traduit la version française) ou « You are, number six »
(C’est vous, N°6). Un double sens impossible à faire passer en français, bien évidemment,
mais qui peut éclairer un peu plus le téléspectateur sur la série. En prenant cette hypothèse
d’interprétation au sérieux, on démontre bien que le numéro un est donc finalement le numéro
six, comme semble avoir voulu nous montrer Patrick McGoohan dans l’épisode final « Le
Dénouement ».
Conclusion : si vous le voulez vraiment et que vous en avez les moyens, votre destin est entre
vos mains. La preuve donc que la série n’est ni simpliste et encore moins naïve.
L’aspect politique : Le Numéro 6 fait preuve d’un tel entêtement dans sa lutte contre le
Village qu’il est clair que Patrick McGoohan y a transposé ses opinions politiques. Les thèmes
qu’il y aborde sont si nombreux que l’on pourrait presque y retrouver les thèmes de campagne
d’un parti démocratique. Patrick McGoohan défend notamment le principe de liberté individuelle
de penser, de circuler, de critiquer. Et ces thèmes sont plus ou moins présent dans tous les
épisodes.
La série dénonce ainsi les simulacres d’élections dites libres et démocratiques en URSS ou
dans les dictatures encore présentes sur le globe aujourd’hui. Sans oublier la propagande
nazie dans l’Allemagne hitlérienne. On pourrait même aller jusqu’à évoquer les manipulations
de l’opinion dans nos démocraties. En fait, peu de régimes trouvent grâce aux yeux de Patrick
McGoohan. La crainte du contrôle des pensées et de l’asservissement de l’homme par la
technique et le modernisme sont aussi très présentes.
Conclusion
Il est très compliqué d’expliquer Le Prisonnier, comme il est très compliqué de le comprendre.
Cet OTNI (Objet Télévisuel Non Identifié) nous apprend de nouvelles choses à chaque
visionnage. Pourquoi ? Simplement parce que le niveau de lecture peut être différent à chaque
fois, mais aussi parce que l’on y découvre de nouvelles choses constamment.
Je voudrais évoquer des paroles d’Hélène Oswald, co-rédactrice avec Alain Carrazé d’un
ouvrage d’art de référence sur Le Prisonnier [1]. Elle explique, dans un reportage présent
dans les bonus du coffret DVD, pourquoi selon elle la série de Patrick McGoohan est une œ uvre
d’art : « un tableau de Van Gogh, ce n’est pas parce qu’on l’a vu vingt fois qu’on n’a pas le besoin
de le revoir. De même, chaque écoute d’une symphonie de Mozart se ressent différemment. C’est
pareil pour Le Prisonnier ».
Le Prisonnier fut une série mal comprise à son époque, et qui cependant encore maintenant
est en avance sur son temps. Il n’y en aurait qu’une, ce serait celle-là !
[1]Le Prisonnier, Chef-D’œ uvre Télévisionnaire. Alain Carrazé/Hélène Oswald. Précédé d’un
entretien avec Patrick McGoohan. Editions Huitième Art, 1990. 242 pages
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