Les Magiciens de Néosia – Episode 10 (Bénie ou maudite) Néosia

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Les Magiciens de Néosia – Episode 10 (Bénie ou maudite) Néosia
Les Magiciens de Néosia – Episode 10 (Bénie ou maudite)
Néosia propulse le démon.
Roi : Arhg ! Ah ! Néosia ?
Myli : Oui, Néosia. Vous avez bien entendu...
Roi : Mais comment est-ce possible ? Vous êtes morte depuis plus d’un demi-millénaire !
Myli : C’est exact. Morte en donnant la vie. Ironique de la part d’une femme immortelle, vous ne trouvez
pas ?
Roi : Très, en effet. Mais comment pouvez-vous donc revenir d’entre les morts ?
Myli : Je ne suis pas revenue, je suis en train de posséder le corps de ma filleule.
Roi : Pourquoi ?
Myli : Pourquoi ? Osez-vous me demander pourquoi ? Vous êtes en train de massacrer mon peuple !
Roi : Votre peuple ? Laissez-moi rire ! Votre peuple est mort après vous, vous n’êtes qu’un vestige du
passé !
Elle le propulse à nouveau.
Myli : Un vestige qui vous domine, je vous ferai remarquer...
Roi : Pas pour longtemps ! Mers Ersarak ! (Feu)
Myli : Rire !
Roi : Comment ?
Myli : Vos sorts n’ont aucun effet sur moi ! Je suis aussi invulnérable qu’immortelle !
Roi : ...
Myli : Eh bien ? Serait-on devenu moins arrogant ?
Roi : Vous ne sentez pas la douleur, mais Mylhésie la sent... Je m’étonne que vous ne vous souciiez pas des
douleurs de votre filleule.
Myli : Ah... Mon côté démoniaque me fait souvent oublier la souffrance des autres...
Roi : Votre côté démoniaque ?
Myli : Vous ne savez décidément rien sur vos adversaires : Vous ignoriez que Mylhésie était un demi-ange,
vous ignoriez qu’elle était immortelle. Et vous ignorez... que je suis fille d’un ange et d’un démon.
Roi : Néosia, fille d’ange et de démon. Vous devez avoir une personnalité bien instable.
Myli : En effet, j’ai parfois du mal à distinguer le bien du mal et je n’hésite pas à causer du tord pour faire le
bien.
Roi : Et vous trouvez « bien » de nous empêcher de reprendre ce qui m’a été volé ? Je crois savoir que dans
votre logique d’humain, mon acte est légitime...
Myli, s’emporte : Je m’en fiche de la logique humaine, je n’ai rien à voir avec ces humains ! Je vous
empêcherai de détruire ce que j’ai bâti !
Roi : Charge. Donne un coup, mais il est paré et repoussé.
Roi : Je vois que la légende à votre sujet est vraie : Vous maîtrisez aussi bien les armes que la magie, la
défense que l’attaque.
Myli : En effet. Dommage que je n’ai eu l’occasion de vous le prouver par le passé ; cela vous aura évité le
massacre de votre propre peuple...
Roi : Avez-vous bien regardé votre cité ? Néosia est en flamme. Les anges n’arrivent pas à retenir mon
armée.
Myli : J’ai bien vu. Je compte d’abord me débarrasser de vous !
Roi : Alors, montrez-moi donc de quoi vous êtes capable.
Duel. Roi souvent repoussé.
Myli : Cessez donc de vous acharner... Vous ne pouvez rien contre moi !
Roi : Je peux tout ! Votre immortalité et insensibilité à la douleur ne m’empêchera pas de vous capturer !
Myli : Vous êtes décidément borné...
Roi : Charge.
Myli : Le repousse. Assez joué, maintenant ! Sisafe Elnia !
Invocation de l’arme. Des cris s’en échappent constamment.
Roi : Quels sont ces mots que vous venez d’employer ? Je n’ai jamais entendu cette langue jusqu’à présent...
Myli : Une langue que vous ne pouvez prononcer sans mettre votre vie en danger. Seuls les puissants
peuvent la prononcer sans s’exposer à la mort.
Roi : La langue des puissants ? Serait-ce une arme divine que vous avez osé invoquer ?
Myli : Plus qu’une arme : C’est un portail vers l’enfer.
Roi : L’enfer ? Rires. Vous voulez me renvoyer chez moi ?
Myli : Pff ! Votre pitoyable plan d’existence n’est qu’une planète ravagée par votre peuple qui passe son
temps à s’entre-tuer ! Je vous parle du véritable enfer : là où la douleur n’a pas d’apogée, où vous serez
lâché dans le chaos.
Roi : Et comment pouvez-vous seulement m’y envoyer ? Votre puissance est grande, mais le seul moyen de
m’y envoyer serait d’être mon dieu !
Myli : Ne vous ai-je pas dit être mi-ange mi-démon ?
Roi : Vous l’avez dit.
Myli : Alors, j’ai omis de parler de ma nature divine...
Roi : Divine ?
Myli : Oui. Je suis née de la haine entre le dieu ange et le dieu démon. Ils m’ont bannie de leur plan pour
m’instaurer ici, mais à ma mort, je suis redevenu ce que j’étais de naissance...
Roi : Un dieu...
Myli : Oui... Qui plus est, votre dieu !
Roi : Mon dieu est un démon ! Qu’il soit votre père, cela ne m’empêchera pas de vous massacrer ! Je crois au
contraire, que ça lui plaira.
Myli : Je suis née de sa haine, dans les flots de sorts et invocations, au milieu des armes et des flammes. Je
suis insensible à toute tentative de crime. Ce qui n’est pas votre cas.
Roi : Vous comptez me tuer ? N’y a-t-il pas un code à respecter chez les divins ? Comme, ne pas tuer les
êtres dont on n’a pas le contrôle ?
Myli : J’ai votre contrôle, démon, ainsi que celui des anges. Cela fait partie de mon héritage. Mais plus
important, je suis la gardienne de ma cité, et jamais je ne vous laisserai la détruire !
Soulève son arme.
Roi : Vous ne porterez pas le premier coup !
Myli : Que se soit vous ou moi, une seule griffure de mon arme vous enverra en enfer.
Roi : Hun ! Ne pensez pas vous débarrasser de moi si facilement. J’ai trouvé la tombe d’Yrshten ! Sa
puissance lui donne une large capacité pour s’en prendre à des dieux !
Myli : Le cadavre d’Yrshten ne m’effraie pas.
Roi : A vous de voir... Charge.
Myli : Vous passerez le bonjour à votre prédécesseur !
La lame le touche.
Roi : Hurlement. Absorbé en enfer.
Myli : Bien. Maintenant, aux autres...
Elle descend les marchent. Lordu et Neïlus arrivent.
Neï : Myli ! Ça va ?
Myli : Elle va bien...
Lordu : Elle ? Depuis quand tu parles de toi à la troisième ?
Myli : Parce que je ne suis pas Mylhésie.
Lordu : Encore ?!? Mais elle fait payer une location, c’est pas possible !!!
Neï : Dans ce cas, qui êtes-vous ?
Myli : Néosia.
Lordu : Néosia ? Mais... Néosia, l’ancêtre de Mylhésie ? Celle qui est à l’origine de la cité du même nom ?
Myli : Elle-même. Je n’ai pas de temps à perdre en discussion, malheureusement. Il me faut aller à ma cité,
j’ai des comptes à régler avec ces démons.
Neï : Et le roi...
Myli : En route pour les enfers. Vous ne le reverrez jamais.
Elle part.
Lordu : J’ai un peu de mal à croire ce qui est en train de se passer...
Neï : Suivons-la. Si nous pouvons l’aider...
Lordu : Ça, j’en doute ! Si cette personne ne ment pas et qu’il s’agit bien de Néosia, alors elle est juste 10
fois plus balèze que nous-deux réunis !
Ils la suivent.
Transition.
Myli s’arrête.
Myli : Les démons semblent avoir pénétré l’enceinte de Néosia.
Lordu : C’est mauvais, ça. Les magiciens ont dû se réfugier entre les murailles du palais, mais n’ont donc
pas beaucoup d’espace pour se défendre...
Myli : Restez ici, tous les deux.
Elle part.
Lordu : C’est moi ou elle a décidé de se faire les démons à elle seule ?
Neï, pensif : Hmm...
Lordu : Ça ne va pas ?
Neï : Tu as vue l’arme qu’elle possède ?
Lordu : Quoi, ce n’est pas son espèce d’arme pliante à tout faire ?
Neï : Non. Cette arme est clairement enchantée, qui plus est, c’est un enchantement puissant.
Lordu : Mais quel genre d’enchantement ?
Neï : Je n’en suis pas sûr.
Lordu : Regarde ce qu’elle fait ! Elle est dingue ?!
Déplacement.
Démon 01 : Eh, regardez celle-là, là-bas. Elle a l’air bizarre...
Démon 03 : Ça doit être une suicidaire...
Démon 02 : Attendez, on dirait qu’elle va parler.
Myli : Eh ! Les difformes ! Venez donc par ici !
Démon 02 : De quoi ?
Démon 03 : Elle veut qu’on la dégomme, je crois...
Démon 01 : On lui fait ce plaisir ?
Démon 03 : Evidement... TOUS SUR ELLE !!!
Myli : Parfait ! On ne bouge plus, je vous prie...
Elle en dégomme 5 d’affilé.
Démon 03 : Oh, c’est quoi ce bordel ?!? Comment elle fait ça ?!
Démon 01 : C’est cette arme, elle n’est pas normale !
Démon 03 : Évidement, crétin ! C’est une arme divine !!!
Démon 01 : Divine ?
Démon 02 : Oh, comment ça ? On ne m’a pas dit qu’on se battrait contre des dieux !
Démon 01 : Disons que c’était pas vraiment prévu...
Démon 03 : Retraite ! Retraite !
Démon 01 : Non mais tu déconnes ? On est deux milles, elle est toute seule !
Démon 03 : C’est une déesse, crétin ! Elle est immortelle et pourrait dégommer un millions d’entre nous
sans jamais s’arrêter !
Démon 02 : Elle approche, barrons-nous ! Vite !!!
Démon 03 : Le vortex ! Ouvrez le vortex, maintenant !!!
Téléportation générale des démons dans un vortex.
Déplacement.
Lordu : Nan, c’est une blague ? Elle les a fait fuir ? Tous ?!?
Neï : Quand je te disais que cette arme n’était pas normale, j’étais loin du compte. Elle tuait ses ennemis
rien que lorsque la lame entrait en contacte avec...
Lordu : Où elle a trouvé ça ?
Neï : Ça ne se trouve pas, ça s’invoque. C’est une arme divine.
Lordu : De quoi ?
Neï : Rejoignons-là.
Lordu : Le deus ex machina, quoi...
Ils la rejoignent.
Lordu : Comment vous avez fait ça ?
Myli : Je vous expliquerai plus tard, j’ai une dernière chose à faire ici.
Neï : Quoi donc ? Les démons sont partis, leur roi est mort. Qui a-t-il d’autre ?
Myli : Quelqu’un dans la cité à fait quelque chose qu’il n’aurait pas dû...
Elle part.
Lordu : Hein ?
Neï : soupire. Bon, suivons-la...
Ils la suivent.
Lordu : Que... Thérie !!!
Neï : Oh, bon sang...
Lordu : Thérie ! Eh ! ... Non... Elle est morte...
Myli : Pas encore... Ramasse l’amulette. Hmm... Cette amulette... Soupire. Mania elda...
Le sort agit sur Thérie.
Lordu : Elle respire... Thérie ? Eh, Thérie ?
Myli : Elle ne se réveillera sûrement pas tout de suite.
Neï : Mais que lui est-il arrivé ? Elle n’est pas blessée.
Myli : Elle s’est servie d’une amulette de divin. Cette amulette prend la vie de ses ennemis, mais en échange
de la sienne... Elle l’a d’ailleurs fait en connaissance de cause. Je vais garder cette amulette pour la confier à
Mylhésie. Elle ne doit jamais resservir.
Elle se redresse.
Myli : Et bien, voilà. J’ai fait ce que j’avais à faire, je dois maintenant vous rendre Mylhésie...
Neï : Avant de partir, j’aurais une question. Néosia est-elle une déesse ?
Myli : Je le suis.
Lordu : Comment se fait-il que personne ne l’ai jamais sus ?
Myli : Je ne l’ai jamais révélé à personne de mon vivant. Mais je n’ai que trop tardé ici. Je vais vous laisser
soigner les blessures de Mylhésie. Pendant ce temps, je serais en grande conversation avec elle. Nous
avons beaucoup de choses à nous dire...
Lordu : Oui... J’imagine qu’elle a pas mal de questions à vous poser...
Myli : Je vous la laisse... S’effondre.
Neï : La rattrape : Ola !
Lordu : Bon, emmenons Thérie et Mylhésie pour les soigner.
Transition.
Silence. Dans l’inconscient de Myli.
Myli : Une déesse...
Néosia : Oui. C’est bien ce que je suis. Mais c’est la troisième fois que je vous le dis...
Myli : Je n’arrive pas à m’y faire... Et, ce collier dont s’est servie Thérie, où l’a-t-elle eu ?
Néosia : Ce genre d’objet divin est extrêmement rare. On ne sait souvent pas d’où ils descendent, mais il est
passé de main en main pour finir dans les siennes.
Myli : Quand bien même... Comment a-t-elle pu s’en servir ?
Néosia : Les mots sont inscrits sur l’amulette. Ils peuvent être lus par les mortels, pas besoin d’être né
divin.
Myli : On naît dieu ?
Néosia : On le naît, et on en descend. Les descendants peuvent parfois suivre la voie de leurs ancêtres.
Myli : N’êtes-vous pas en train de me dire...
Néosia : Je me suis servie de mots divins pour vaincre Erxert, roi démon, ainsi que pour sauver Thérie. Si
ces mots venaient de moi, ils sont sortis de votre bouche et n’ont eu besoin d’aucune amulette enchantée
pour fonctionner. Vous êtes un divin en devenir...
Myli : Etant votre descendante, ce serait plutôt en perdition, non ?
Néosia : Non, tu le deviens, et tu le seras.
Myli : Je ne peux le refuser ?
Néosia : C’est une destinée, pas une carrière. Vous ne pouvez y échapper.
Myli : Mais... Je ne veux pas !
Néosia : C’est trop tard. Tout était prévu dès votre naissance. Je vous guiderai vers cette destinée le
moment venu.
Myli : Et si je refuse de vous suivre ?
Néosia : Vous resterez à jamais l’être que vous êtes.
Myli : A jamais ?
Néosia : Votre immortalité n’est plus transmissible désormais. Vous étiez même déjà immortelle à votre
naissance.
Myli : Non... C’est une plaisanterie ?
Néosia : Hélas non. J’ai subie le même sort que vous, je sais à quel point c’est rageant.
Myli : Mais, je ne vais tout de même pas devenir une divinité tout de suite ?
Néosia : Non, il y a une série de petites choses à faire avant. Vous vivrez votre vie normalement, jusqu’au
moment venu.
Myli : Mais, je serais quoi, comme dieu ? Mi-ange mi-démon, comme vous ?
Néosia : Non. Mon sang se dissipe par l’entrée du sang angélique de votre mère, détruisant tout pouvoir
démoniaque. Et ce sang d’ange se dissipe également en vous, car les demi-anges n’ont que peu de pouvoirs
angéliques et ne peuvent transmettre leur sang d’ange à leur descendance. Pour preuve, vous ne pouvez
vous servir que de peu de sorts d’ange. Et vos enfants n’hériteront donc d’aucun gêne angélique, ni
démoniaque. Ce seront des magiciens purs.
Myli : Alors, malgré mon apparence, je ne suis que magicienne ?
Néosia : En effet. Votre domaine réside donc chez les magiciens.
Myli : Déesse des magiciens... Ce n’est donc pas vous.
Néosia : Non. On a tendance à me prendre pour tel chez les divins, mais ce n’est pas le cas. Car un magicien
n’est pas le fruit d’un ange et d’un démon. C’est une mutation des humains, même si je répugne ce lien de
parenté avec eux...
Myli : Ce n’est pas un mythe, vous détestez réellement les humains...
Néosia : Ils nous ont chassé, ont tenté de tous nous massacrer pour le seul crime d’être ce que l’on est. Ils
les ont tous tués, tous ceux qu’il restait, même mes proches... Alors, oui, je les hais. C’est grâce aux anges
que nous sommes encore là ; ils nous ont préservés de ces monstres en nous guidant ici, sur Erétis.
Myli : Malgré ce que vous m’avez dit, vous vous prenez pour une magicienne...
Néosia : Oui. J’ai été accueillie parmi eux et considérée comme telle, sans qu’ils ne me chassent pour ma
véritable nature.
Myli : Ils savaient que vous étiez mi-ange mi-démon ?
Néosia : Oui. Ils l’ont découvert en même temps que moi... La seule chose qu’ils ignoraient était ma nature
divine. Mais ça, même moi je ne l’ai su que peu avant ma mort... On pensait que mon immortalité était due
au fait d’être un mélange.
Myli : Et cette immortalité s’est transmise aux générations futurs pour s’arrêter avec moi. Vous avez dit
que mon sang était lavé de sang démoniaque et angélique et cela me fait penser à Nole, mon arrière-grandpère...
Néosia : Nole le tyran... C’est à cause de lui que les mages se sont fait une mauvaise réputation, n’est-ce
pas ?
Myli : Oui. On le disait fou et cruel, était-ce dû au fait qu’il ait, par malchance, hérité d’un gêne fortement
démoniaque ?
Néosia : C’est le cas, en effet. Mais ne vous inquiétez pas pour votre descendance ; comme je vous l’ai dit, il
ne reste en vous que le sang des magiciens.
Court silence.
Myli : Après tout ça, j’ai une question : Pourquoi moi ? Ça aurait très bien pu être mon enfant, qui lui,
n’aurait aucune trace d’ange comme il en reste d’infimes chez moi.
Néosia : Vous êtes celle qui a été choisie car vous pouvez vous servir de pouvoirs divins. Ce qui ne sera pas
le cas de votre descendance.
Myli : Pourquoi ?
Néosia : Je suis ange et démon. Vos enfants ne le seront pas, même de façon infime. Or c’est dans ces deux
natures que résident mes pouvoirs divins.
Myli : Je vois. Le fait d’avoir lavé mes gênes de toute trace d’une autre espèce que le magicien a aussi lavé
la trace de divinité qu’ils contenaient. Je suis donc la dernière de ma lignée à posséder encore des pouvoirs
de dieux.
Néosia : C’est cela.
Myli : Ha, je n’ai décidément pas de chance...
Néosia : Il faut croire que c’est toute notre famille qui n’est pas aidée... Je vais maintenant vous laisser.
Votre compagnon essaye de vous réveiller, je suppose qu’ils ont fini de vous soigner.
Myli : Avant de partir : Quand allez-vous revenir ?
Néosia : Si tout se passe bien, à la fin de votre vie, donc dans un millénaire. J’espère ne pas avoir à me
manifester à nouveau à cause d’un évènement tel que celui-ci, car je pense que les autres divinités voudront
écourter votre vie pour que vous preniez vos fonctions, car c’est maintenant votre travail de protéger votre
espèce.
Myli : Protéger mon espèce... Le danger est écarté, pour le moment.
Néosia : Il reviendra. Plus vite que prévu.
Myli : Pardon ?
Néosia : Avant de mourir, Erxert a parlé d’Yrshten.
Myli : Oui, c’est vrai. Je n’ai pas compris ce que vous vous disiez.
Néosia : Nous parlions d’un démon particulier. Il était le roi avant Erxert. Yrshten s’est attaqué aux
magiciens lors de la fondation de Néosia. Sa défaite a été difficile à obtenir.
Myli : Mais, d’après votre conversation, j’ai compris qu’il avait seulement trouvée sa tombe.
Néosia : C’est déjà une très mauvaise nouvelle. S’il a ressuscité Yrshten, le monstre trouvera le moyen de se
détacher de son nécromancien et être ressuscité définitivement. Il est puissant et très intelligent.
Myli : Effectivement, c’est mauvais...
Néosia : Cette fois, il faut que vous vous réveilliez. Je ne vais pas rester éternellement.
Myli : Non, attendez ! Comment l’avez-vous vaincu ?
Néosia : Je vous en parlerai le moment venu. Réveillez-vous.
Réveil.
Neï : Myli ? Myli. Réveille-toi... Myli.
Myli : Neï... Se relève, mais est prise de douleur.
Neï : Non, non, reste allongée. Ta blessure au ventre n’est pas complètement soignée et tu as perdu pas mal
de sang...
Myli : Je suis où ?
Neï : Au palais, dans ta chambre. Regarde.
Myli : Je vois un peu flou...
Lordu : C’est pour ça qu’on te dit de rester allongée.
Myli : Lordu ?
Lordu : Oui, je suis là.
Myli : Et Thérie... Comment elle va ?
Lordu : Bien. Elle n’est juste pas encore réveillée.
Neï : Tu as eu une conversation avec Néosia ?
Myli : Oui...
Lordu : Et alors ? Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?
Myli : Trop de choses...
Lordu : Moui... Et sinon ?
Myli : C’est confidentiel.
Lordu : Bon, si tu veux avoir des petits secrets avec ton ancêtre, c’est ton choix.
Myli : Neï, tu peux me laisser seule avec Lordu ? J’ai besoin de lui parler.
Neï : Très bien...
Il sort.
Lordu : Laisse-moi deviné : Tu vas me faire le coup du « on va parler mariage » ?
Myli : Exactement.
Lordu : Tu sais, maintenant que tu es Mage, tu peux faire tes propres choix...
Myli : Justement, je l’ai fait. Je compte suivre les ambitions de mon père et réunir les mages par le sang. De
plus, ton père ne lâche certainement pas l’idée de me marier à toi. J’attends ta réponse.
Lordu : Euh... Ben... O-Oui.
Myli : C’était pas très convaincu, mais ça fera l’affaire.
Lordu : Mais... Et Neïlus ? Tu vas le lâcher ?
Myli : Bien sûr que non ! Et de ton côté, tu peux avoir toutes les nanas que tu veux, je m’en fous.
Lordu : Ah, bon.
Myli : Je voudrais aussi que tu m’aides à faire une chose...
Lordu : Quoi donc ?
Myli : Trouver le meurtrier de mon père.
Lordu : Quoi, c’étaient pas les démons ?
Myli : Non, c’est quelqu’un qui se trouve ici, dans le palais. Quelqu’un qui avait pour ambition de détruire
la lignée des mages et certainement de prendre notre place.
Lordu : Tu as une idée de qui ?
Myli : Ce doit déjà être quelqu’un qui ignorait notre immortalité, et qui a ses fonctions ici. Le problème
c’est qu’il y a pas mal de monde.
Lordu : Si je découvre quoi que ce soit, je te le dirais. Je vais rester ici encore un peu de temps, déjà pour
Thérie qui mettra quelques jours à se remettre de sa résurrection, ensuite pour préparer cette histoire de
mariage. Ça me laisse un bon prétexte pour voir ce qui se passe et trouver le meurtrier de ton père.
Myli : Merci.
Lordu : Bon, je vais te laisser te reposer. Tu veux que j’appelle Neïlus ?
Myli : Oui, s’il te plait.
Il sort.
Lordu : Neïlus. Mylhésie veut te voir.
Neï : J’arrive.
Neïlus entre.
Neï : J’imagine que tu as renouvelée la demande en mariage...
Myli : Tu ne m’en veux pas ?
Neï : Non, bien sûr. Je m’étonne juste que tu es finalement changé d’avis.
Myli : Ouais, je commence déjà à ne pas respecter mes promesses.
Neï : Mais tu ne m’en as pas faite ?
Myli : Pas à toi, mais à moi.
Neï : Tu m’as l’air bien tourmentée, tu devrais te reposer et ne penser à rien. Ça te fera du bien.
Myli : Ce qui m’aurait fait du bien, c’est que tout ne se passe pas aussi vite, pas aussi mal...
Neï : Il y a quelque chose que tu voudrais me dire ?
Myli : Non, pas pour l’instant... Je vais me reposer. Maintenant, beaucoup de choses vont changer...
Neï : Changer ? Tout est revenu pratiquement à la normale, maintenant.
Myli : Le pacte du Silence a été brisé, Neïlus. Les Magiciens doivent savoir tout ce que les Anges leur
cachaient jusqu’alors.
Neï : Je ne sais pas. Ils n’ont pas besoin de le savoir maintenant, cela créera une panique générale plus
qu’autre chose...
Myli : Et pourtant, le moment est venu.
Lordu : Vous parlez de quoi, là ?
Myli : Mais qu’est-ce que tu fous là, toi ?
Lordu : Ben, je n’étais pas tout à fait partit... C’est quoi cette histoire de « ce que les anges cachaient aux
magiciens » ?
Neï : Rien d’important.
Myli : Je parlais du fait que les démons n’ont jamais vécu ailleurs que sur Erétis.
Lordu : De quoi ?
Neï : Mais, Myli !
Myli : Il l’aurait de toute façon su un jour ou l’autre ; c’était mon devoir de donner ces informations.
Neï : Comme tu l’entends.
Lordu : Mais, je ne comprends pas, là. T’es en train de me dire que depuis... Combien de temps ? Presque
600 ans ? Les démons sont à côté de chez nous ?
Myli : La guerre Anges-Démons à débutée 10 000 ans avant l’arrivée des magiciens sur Erétis. Et elle se
déroulait sur cette même planète. Les Anges sont parvenus à conquérir les deux continents que nous
connaissons actuellement, et nous y ont abrités, en l’an 0. Dans le même temps, les Anges ont conclu un
pacte avec les démons.
Lordu : Celui qui les interdisait de revenir sur Erétis ?
Myli : Pas d’y revenir, mais d’y refaire une guerre. Ils devaient également taire leur existence aux
Magiciens.
Lordu : Et ils ont accepté ça ? Sans broncher ?
Myli : Les Anges gagnaient cette guerre, ils ont pris cette décision.
Lordu : Hein ? Mais, si les anges dominaient, pourquoi proposer un tel contrat ? Ils pouvaient les éliminer !
Myli : Non. Car en réalité, les Anges commençaient à souffrir d’un sous-nombre d’hommes. Et impossible
d’en rapatrier depuis Manolse. Même aujourd’hui.
Lordu : Euh, attends, Manolse, c’est la planète sur laquelle vivent les anges normalement, c’est ça ?
Neï : Oui.
Lordu : Et pourquoi aucun Anges ne pourrait en venir ?
Neï : Parce que les Démons ont bloqué le vortex permettant d’y accéder.
Lordu : Oh...
Neï : En gros, nous manquions, et nous manquons encore, de soldats pour finir les démons.
Myli : Mais maintenant, le pacte est brisé. Les démons ont décidé de relancer la guerre, et ils ont
certainement retrouvé un roi.
Neï : Hein ?
Lordu : Comment ça, ils ont retrouvé un roi ? Déjà ?!?
Myli : Erxert, le roi que nous venons de tuer, s’est vanté de la trouvaille de la tombe d’Yrsthen. D’après
Néosia, il y a de fortes chances pour qu’il revienne à la vie. Et si ça arrive...
Neï : Il reprendra son trône. Et je doute que les démons l’en empêchent.
Myli : C’est tout le problème.
Lordu : Mais, il reste tout de même une chance pour que cet... Yrshten ne revienne pas à la vie ?
Myli : Avec un peu de chance, oui... Nous n’allons pas nous préparer pour une guerre, nous ne faisons pas le
poids. Mais il faudra être près à se défendre, car un scénario comme celui d’aujourd’hui pourrait se
reproduire.
Neï : Et comment tu comptes annoncer ça ?
Myli : Comment ça ?
Neï : Tu veux que tous les magiciens soient au courant des faits sur cette planète, mais comment tu
comptes t’y prendre ? Une annonce brutale ne me semble pas être une bonne idée...
Lordu : D’après moi, ça reste la meilleure chose à faire. On ne peut pas cacher ça aux magiciens tout en leur
demandant de rester aux aguets. Pour eux, les démons ne reviendrons pas, ils n’en verront pas l’utilité.
Silence
Myli : La décision est prise. Toutes les annonces nécessaires seront faites dans les jours à venir, par
communiqués ou par une annonce publique.
Lordu : Je me charge d’étaler l’information sur les autres cités. Car j’imagine que Néosia ne sera pas la
seule à profiter de ces informations ?
Myli : En effet. Merci de t’en charger.
Lordu : Pas de quoi. Bon, je vais aller voir Thérie, cette fois.
Il part
Neï : Tu veux que je te laisse, Myli ?
Myli : Non, restes, s’il te plaît...
On s’éloigne. Très loin, dans les grandes plaines. Bruits de natures et créatures, arrêt sur un lieu chargé de magie, où
des chuchotements se font entendre :
Voix intérieure : Reak naak, Yrshten. Ortol naak urkte, ortol naak leende fund, Yrshten. Suun aap.
Son d’un cœur qui repart. D’abord lentement, puis plus vif. Le sol tremble, se déchire soudain tandis qu’un hurlement
de monstre se fait entendre. Le monstre sort de son trou, on entend son souffle.
Yrshten : Reak eert. Nouveau cri, menaçant.
Yrshten part en usant de ses ailes.