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PAGES DE L’AGENCE LE le 4 pages de l’agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole #3 | juin 2016 Tribune ouverte à Hervé Pignon Les actualités La transition énergétique, c’est-à-dire le passage d’un système énergétique basé massivement sur les énergies fossiles à un autre fonctionnant très largement sur les énergies renouvelables, s’ancre durablement dans le paysage. Les récentes lois NOTRe (Nouvelle organisation territoriale), MAPTAM (Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles), TECV (Transition énergéHervé PIGNON tique pour la croissance verte) amènent des compétences Directeur de l’ADEME nouvelles aux collectivités territoriales dans le champ énergétique, que ce soit en tant que régulateur mais aussi opérateur. Côté territoire, des dynamiques, s’inscrivant dans des espaces d’innovations et d’expérimentations possibles, avaient déjà émergé : appel à projet du Ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la Mer autour des Territoires à énergie Positive pour la Croissance Verte (TEPCV), villes en transition, Territoires à Énergie Positive (réseau TEPOS du CLER). Régionalement, la dynamique Troisième Révolution Industrielle de Jeremy Rifkin, initiée par le Conseil Régional avec la CCI, est aujourd’hui appropriée par un large ensemble d’acteurs privés et publics, dans la perspective de l’étendre à l’ensemble de la région Hauts-de-France. Au croisement de ces initiatives descendantes (processus législatif) et ascendantes (expérimentation locale), la territorialisation de la question énergétique amène de nouveaux acteurs dans la gouvernance énergétique. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) accompagne les territoires dans ces évolutions avec les études de Planification et Programmation énergétique (EPE). La Métropole Européenne de Lille, qui lance la sienne, va permettre d’esquisser les formes de cette gouvernance nouvelle, dessinant déjà un système énergétique local plus collaboratif, valorisant les compétences des acteurs du territoire sur une vision de long terme. En somme, un projet de territoire. 01. L’Agence se dote d’un nouvel outil, intitulé Le mot du président A l’heure de l’inauguration, à Bouchain dans le Nord, de la turbine à gaz la plus puissante du monde, et un peu plus d’un an après la prise de compétence « énergie » par la MEL, les perspectives de cette filière interrogent tous les acteurs, publics ou privés. Les synergies à trouver, entre notamment la MEL et la Région, doivent permettre la mise en œuvre de la transition énergétique. Marc-Philippe DAUBRESSE Président de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole « fiche communale », permettant de produire automatiquement des cartographies et des statistiques à l’échelle infracommunale. Les volets démographie, revenu et logement, pour toutes les communes de la MEL, sont déjà opérationnels. D’autres thématiques (santé, éducation…) et d’autres territoires seront progressivement intégrés. ___ 02. Le 9 juin, les présidents d’agences d’urba- nisme des Hauts-de-France, qui souhaitent structurer un réseau à l’échelle régionale, ont débattu des principes et des possibilités de coopérations : › Travail en commun sur les grands projets d’aménagement stratégiques d’importance régionale tels que les impacts du Canal SeineNord ou la mobilité ferroviaire ; › Partage, au bénéfice de tous, des savoir-faire existants sur des thèmes d’intérêt comme la TRI-REv3, l’agriculture et la ruralité, ou la politique de la ville ; › Mise au service des collectivités territoriales (de la Région en particulier) de l’expertise acquise, notamment lors de l’élaboration des SCOT. ___ 03. Un premier comité de pilotage du Territoire de Projets « Porte Sud-Est de la Métropole » s’est réuni, le 26 mai dernier à l’Agence, autour de Damien Castelain, Président de la MEL, et de Marc-Philippe Daubresse, Président de l’ADULM, afin d’identifier les enjeux métropolitains portés par ce territoire et de valider le processus de travail à engager. ___ 04. Le Syndicat mixte du SCOT de Lille Métropole s’est réuni le 22 juin pour aborder les avis des Personnes publiques associées, le calendrier de l’enquête publique, l’impact potentiel d’urbanisation sur les champs captants au Sud de Lille et la mise en œuvre du SCOT, via la déclinaison du compte foncier du SCOT dans les PLU(i) et la démarche des Territoires de Projets. La filière « énergie » : la métropole et la région en synergie Les perspectives de la filière « énergie », dans les domaines du tissu économique, mais aussi de la formation et des ressources humaines, sont nombreuses et doivent d’être anticipées. L’étude1 réalisée par l’Observatoire partenarial de l’économie de Lille Métropole (OPE), souligne l’importance de la synergie à développer entre la région2 et la Métropole Européenne de Lille, pour permettre la mise en œuvre de la transition énergétique. Avec, d’une part, l’évolution récente des lois, et notamment la loi MAPTAM qui confère la compétence « énergie » à la MEL, et d’autre part la montée des enjeux liés au Climat et à l’énergie, l’OPE a souhaité caractériser l’état actuel de la filière énergie régionale et métropolitaine et anticiper ses évolutions qui auront des répercussions sur le territoire, les emplois et les habitants. Trois questions sous-tendent ce travail : existe-t-il une filière énergétique métropolitaine et quelle articulation avec la région ? Quels atouts pour faire face à la transition énergétique ? Quels leviers pour favoriser le développement de l’activité ? Des déclinaisons locales du paquet climat-énergie européen Le paquet climat-énergie européen impose un objectif de réduction par 4 (« facteur 4 ») des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Pour ce faire, des étapes intermédiaires ont été fixées comme la politique des « 3 fois 20 »3 pour 2020, et plus récemment les nouveaux objectifs issus du paquet climat 2030, socle de négociation de l’Union européenne à la COP 21 : › 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES) ; › part des ENR (énergies renouvelables) à 27% des consommations finales ; › amélioration de l’efficacité énergétique de 27% au moins. › une part des ENR à 17% (soit une multiplication par 4,7 par rapport à 2007) ; › une réduction des GES de 30% (par rapport à 1990). L’ensemble de ces objectifs a fait l’objet d’une adaptation au cadre national dans la loi de transition énergétique pour une croissance verte promulguée le 17 août 2015. La MEL se distingue par l’ambition d’une généralisation des réseaux énergétiques intelligents, rendue possible par sa population nombreuse couplée à un tissu urbain dense et mixte (logements, bureaux, commerce et industrie). Deux documents expriment la stratégie régionale en termes de transition énergétique : le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) qui décline les objectifs européens, et la Stratégie de Recherche et d’Innovation pour une Spécialisation Intelligente (SRI-SI), document plus économique, qui identifie 6 Domaines d’Activités Stratégiques (DAS) dont la filière « énergie ». Le SRCAE reprend le cadre défini par le paquet climat-énergie européen et décline 47 orientations pour une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique, et une multiplication de la part des énergies renouvelables par 3,8 d’ici 2020. Les 4 secteurs clés identifiés pour l’atteinte de ces objectifs sont l’éolien, les agro-carburants, la biomasse et les pompes à chaleur. La SRI-SI insiste sur le développement technologique de la filière et sur la nécessaire maîtrise de la consommation, à partir de quatre axes stratégiques : › la production d’énergie, › le stockage et le transport, › les réseaux, › l’efficacité énergétique. La métropole lilloise décline ces objectifs régionaux dans son Plan ClimatEnergies Territorial (PCET) pour 2020 : › une diminution de 10% de la consommation d’énergie primaire ; 1- Perspectives et évolution de la filière énergie : la métropole et la région en synergie. 2- Le lancement de la réflexion étant antérieur à la loi NOTRe du 7 août 2015, l’échelle territoriale retenue est celle du Nord - Pas de Calais et non pas celle de la nouvelle géographie territoriale des Hauts-de-France. 3- 20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’économie d’énergie, 20% d’énergie renouvelable dans la consommation totale d’énergie. 2 › Le 4 pages de l’Agence #3 - Juin 2016 Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole La filière « énergie » dans l’arrondissement lillois L’INSEE définit la filière « énergie » selon 2 grandes activités : › Production et distribution d’une part, comprenant l’extraction, la production, le stockage, le transport, la distribution et le commerce de l’énergie ; › Maîtrise d’autre part, comprenant les équipementiers et les travaux d’installation et de maintenance liés à l’énergie. En 2013, la filière « énergie » de l’arrondissement compte 14 560 salariés soit 31,8% de la filière régionale et 3,3% des salariés de l’arrondissement. Parmi les métropoles de comparaison, la métropole lilloise est celle qui enregistre la plus forte croissance relative de cette filière entre 2008 et 2013. Relativement à ces autres métropoles, la filière « énergie » demeure plus masculine, plus jeune, plus souvent à temps complet mais moins rémunératrice. Une enquête de la CCI de région Nord de France estime qu’entre un tiers et un quart des entreprises innovantes de la filière sont liées aux réseaux intelligents et au stockage d’énergie. 52% des bureaux d’études de la filière régionale sont localisées dans l’arrondissement de Lille. L’avenir de la filière énergie Filière énergie : TAUX DE DÉPENDANCE ET DE SPéCIALISATION DE L’ARRONDISSEMENT DE LILLE L’évolution récente de la loi attribuant de nouvelles compétences aux métropoles doit permettre une gestion unifiée et planifiée de l’ensemble des réseaux. Dans une perspective de Troisième Révolution Industrielle (ou REV 3), la transition énergétique offre l’opportunité de redynamiser le secteur économique (innovation, création d’emplois, équipements) tout en permettant l’atteinte des objectifs issus du paquet climat-énergie. Dépendance régionale Bureau d’études Spécialisation territoriale Source : CCI Nord de France - URSSAF Note de lecture : la dépendance régionale exprime le nombre d'emplois du secteur d'activité de l'arrondissement / nombre d'emplois du secteur d'activité en région. La spécialisation territoriale exprime le nombre d'emplois du secteur d'activité de l'arrondissement / nombre d'emplois total de l'arrondissement. Dans l’arrondissement de Lille, l’emploi salarié de l’activité de production a connu une progression de 3,4% entre 2009 et 2014; La production pèse pour 1,1% dans l’emploi local et 37,7% de l’emploi régional en production s’y trouvent localisé. Un rapport4 estime à 825 000, à l’échelle nationale, d’ici 2050, le vivier d’emplois supplémentaires liés à la mise en œuvre de la transition énergétique et au développement des activités dans les énergies renouvelables, le transport collectif et la rénovation du bâtiment. 4- Rapport d’octobre 2013 de l’ADEME, l’OFCE et le Centre Hollandais de Recherche Scientifique Appliquée (TNO) Filière énergie : TAUX DE DÉPENDANCE ET DE SPéCIALISATION DES ZONES D’EMPLOI DU NORD - PAS DE CALAIS Dépendance régionale 2009 2014 Spécialisation territoriale Source : CCI Nord de France - URSSAF L’arrondissement de Lille a connu une progression de l’emploi dans le secteur énergie de +4% ; dans la même période son poids dans le secteur énergie en région s’est renforcé et atteint 32,4% et la dépendance au secteur dans l’arrondissement a augmenté à 3,2% de l’emploi total. › Le 4 pages de l’Agence #3 - Juin 2016 Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole 3 Les indicateurs du 4 Habitat 40 000 logements potentiellement indignes Le Parc Privé Potentiellement Indigne (croisement entre des ménages aux faibles revenus et des logements de confort médiocre) représente 11% des logements de la MEL, soit 40 000 logements. Ceci équivaut à un dixième du PPPI national. Certaines communes de la MEL sont fortement touchées par ce phénomène : 32% du parc privé de Roubaix est défini comme potentiellement indigne, 25% des parcs d’Armentières et de Tourcoing, 19% du parc d’Houplines et 17% de celui de Wattrelos. Source : FILOCOM 2013 - MEDDE d’après DGFiP Social Entre 66 000 et 110 000 ménages en précarité énergétique La précarité énergétique résulte à la fois d’une contrainte sur les ressources du ménage et des caractéristiques du logement. Au niveau national, au moins 15% des ménages sont considérés en situation de précarité énergétique, i.e. dépensant plus de 10% de leurs ressources pour leurs besoins de chauffage ou devant se restreindre car n’ayant pas suffisamment de ressources. Dans l’agglomération lilloise, où le parc ancien est plus prégnant qu’en moyenne nationale et où les revenus sont moindres, ce pourcentage est vraisemblablement plus élevé. Selon différentes études (Plan Climat-énergies territorial de la MEL, étude « Lille Bas Carbone » réalisée par le CRESGE et E&E Consultants) il varierait entre 15% et 25%. Ainsi, de 66 000 à 110 000 ménages de la MEL seraient en situation de précarité énergétique. économie Plus de 30 000 projets de recrutement en 2016 7 600 établissements de l’arrondissement de Lille (soit 21% des établissements) envisagent au moins un recrutement au cours de l’année 2016, pour 30 800 embauches prévues, dont les deux tiers en CDI. Plus de la moitié des embauches sont prévues au sein d’entreprises de moins de 50 salariés. Le secteur des services est toujours le plus recruteur (73% des embauches prévues) mais les projets de recrutement sont en baisse par rapport à 2015, notamment dans les activités financières et d’assurance, de la santé et de l’action sociale ou de l’hébergementrestauration. 8 des 15 métiers les plus recherchés dans l’arrondissement de Lille sont rattachés aux fonctions liées à la vente, au tourisme et aux services, avec une spécificité lilloise concernant les ingénieurs, les cadres d’études et de R&D informatique, les responsables informatiques, les attachés commerciaux, les secrétaires bureautiques, et les ouvriers de l’assainissement et du traitement des déchets. Source : enquête BMO – Pôle-Emploi / Crédoc ; traitement OPELM Foncier & immobilier millions d’Euros 3 500 Un marché foncier en baisse depuis 2010 3 000 Transactions 20 000 18 000 16 000 Le volume des transactions foncières et immobilières (hors terrains à bâtir) comptabilisé 2 500 14 000 sur l’ensemble du territoire du SCOT de Lille Métropole, a connu deux phases baissières : 12 000 entre 2007 et 2009, puis entre 2011 et 2014. Malgré trois pics de croissance dépassant 2 000 10 000 tous plus de 17 000 mutations (en 2005, 2007 et 2010), la conjoncture reste négative sur 1 500 8 000 la période 2005-2014 (-14%). Le marché foncier et immobilier du SCOT Lille Métropole représentait un volume financier de 3,3 milliards d’euros en 2010. Il a baissé depuis de 2006 2008 2010 2012 2014 l’ordre de 30%, pour atteindre 2,2 milliards d’euros en 2014. Les tendances à venir de ce Montants en millions d’Euros (euro constant 2014) marché s’articuleront autour de quatre variables : la rétention des biens, le prix du foncier Nbre Transactions à bâtir, la baisse des taux d’intérêts liée aux conditions d’assouplissement d’octroi du crédit par les banques. Source : DGFiP - DVF Environnement & transition énergétique Une filière énergie créatrice d’emplois En 2015, la filière énergie en région Nord - Pas de Calais compte 5 900 établissements et emploie près de 41 400 salariés, soit la 4e région de France (anciennes régions) après l’Île-de-France, PACA et Rhône-Alpes. Avec 14 560 salariés dans l’arrondissement de Lille, la filière énergie demeure créatrice d’emplois avec une progression de 5,3% sur la période 2008-2013, soit la plus forte évolution constatée parmi les autres métropoles (Bordeaux +2,2%, Lyon +2,1% et Nantes +2,0%). Source : URSSAF ; traitement OPELM Directrice de publication : Marie DEFAY Responsable de publication : Marc BOUSCASSE Le 4 est une production de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole 4 › Le 4 pages de l’Agence #3 - Juin 2016 Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole Centre Europe Azur 323 avenue du Président Hoover 59000 LILLE Tél. : 03.20.63.33.50 www.adu-lille-metropole.org