Les grands promoteurs immobiliers français
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Les grands promoteurs immobiliers français
Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 PORTRAIT D’ENTREPRISE profession : celle de l’après Seconde Guerre mondiale. Selon Bernard Duban (1982), le gouvernement et le législateur ont alors été guidés par la volonté « de Les grands promoteurs immobiliers français (1) ne pas briser dans son élan un secteur vital pour la reconstruction et le développement des activités du bâtiment » (p. 43). Au moment de la crise des Julie Pollard années 1990, la Fédération des Promoteurs Constructeurs dénonce les dys- Selon la Fédération des Promoteurs individuels, des logements collectifs, fonctionnements dus à certains promo- Constructeurs de France (FPC), les pro- des centres commerciaux et des teurs « occasionnels » et le discrédit moteurs immobiliers privés sont environ immeubles de bureaux) (p. 10). pour la profession qui en découle. La 820 contre plus de 900 en 1990. Parmi Mais qui sont ces grands promo- Fédération demande alors que soit éta- eux, la FPC dénombre environ 70 % de teurs immobiliers (5) ? Comment carac- bli un statut professionnel du promoteur. petites entreprises, comptant de 1 à 9 tériser aujourd’hui ces grandes firmes Mais le promoteur échappe aujour- salariés, représentant 9 % de l’effectif privées ? Depuis l’ouvrage fondateur de d’hui encore à toute définition juridique total de la profession, tandis que les Christian Topalov, paru en 1973, et por- précise et ne peut être saisi que dans sa entreprises de « 200 personnes et plus » tant sur une situation observée à la fin fonction économique d’intermédiaire emploient plus de 60 % des salariés du des années 1960, très peu de travaux (Malinvaud, Jestaz, 2004). Il est celui qui secteur (2). La concentration par le scientifiques se sont attachés à saisir « assure la gestion d’un capital monétai- chiffre d’affaires est encore plus specta- cette profession, à appréhender son re dans sa phase de transformation en culaire. La profession a réalisé un chiffre rôle sur le marché et à observer les poli- bien logement ou tout autre produit d’affaires global de 24,2 milliards tiques publiques visant à l’encadrer. Or, immobilier fini. Il se trouve investi du d’euros en 2004 ; 5% des entreprises, depuis trente ans, de nombreux élé- suivi du programme et de la coordina- au-dessus du seuil de 250 millions ments ont contribué à la transformation tion des opérations des différents d’euros de chiffre d’affaires, expliquent du monde de la promotion immobilière. acteurs » (Granelle, 1998a, p. 114). Son plus de 65 % de ce chiffre. Les dix prin- Les entreprises de promotion sont de rôle se différencie donc de celui de cipaux promoteurs français (3) concen- plus en plus fréquemment adossées à l’aménageur, lequel acquiert du foncier trent plus du tiers des mises en chantier de grands groupes, les promoteurs pour structurer et aménager des ter- et des ventes de logements de la pro- indépendants se sont segmentés et les rains qui seront ensuite revendus à des fession (4). Ainsi que l’écrit Dominique capitaux soutenant la promotion privée promoteurs ou à des utilisateurs privés Lorrain (2002), la production de loge- se sont internationalisés… ments constitue typiquement un mar- Si, pour commencer, on essaye de et de celui des entreprises de construction à proprement parler. ché bipolarisé, caractérisé par « une poser une définition de cette profession, Notre objectif, à travers cet article, limite basse qui positionne le secteur en on se heurte déjà à un obstacle. Celui- est de deux ordres. Dans un premier deçà du marché » (autour de petits pro- ci réside dans le fait que, plutôt que temps, l’enjeu sera de positionner la moteurs, voire de promoteurs occasion- d’en définir l’accès et l’exercice, les promotion immobilière française au sein nels, ancrés dans des territoires) et pouvoirs publics ont choisi de régle- du monde plus large des firmes et « une limite haute avec l’engagement de menter les actes concrets de promotion groupes urbains. Dans un second grandes firmes privées capitalistes » (qui immobilière. L’une des raisons de ce temps, nous proposerons une analyse font souvent à la fois des logements choix remonte à une époque clef pour la plus détaillée de 5 firmes qui nous sem- 94 Portrait d’entreprise blent incarner 5 profils contrastés de l’autonomisation de l’activité de promo- Lescure (1983) donne ainsi l’exemple de grands promoteurs. Pour chaque firme, tion immobilière. Pourquoi, en effet, la COGEDIM (Compagnie Générale de il s’agira de proposer une mise en dans le domaine de la production Développement contexte historique, de présenter son immobilière, les entreprises de bâtiment l’OCEFI (Omnium de Construction et de positionnement actuel en termes de n’ont-elles pas assuré, dans le cas Financement) créées par Paribas res- marchés et de clientèles visées et, général, la maîtrise d’ouvrage ? Selon pectivement en 1963 et en 1961. Immobilier) et de éventuellement, de signaler les grandes lui, la réponse est à chercher dans les Sans aller trop loin dans les détails figures qui ont marqué le développe- contraintes spécifiques à l’acte de bâtir de l’évolution historique de la promotion ment de l’entreprise. que l’action du promoteur vise à lever, à immobilière, il faut toutefois mettre en Les entreprises de promotion savoir la contrainte foncière (approvi- perspective les restructurations des immobilière dans le monde des sionnement régulier en sols) et la dernières décennies. L’accent est géné- firmes urbaines contrainte financière (nécessité d’un ralement placé sur l’ampleur des chan- La promotion privée est une profes- préfinancement du fait de la longueur du gements du monde immobilier à partir sion jeune. Elle est apparue après la processus de production). La complexi- des années 1950 jusqu’aux années Première Guerre mondiale, au moment té croissante du montage (6) à mettre 1980. Les travaux de Michel Lescure du développement de la construction en œuvre pour chaque opération per- (7), portant sur le poids des facteurs collective de masse et elle ne s’organise met en particulier de rendre compte de financiers et de l’État dans l’évolution du véritablement qu’après 1945. Comme l’essor de la promotion immobilière pri- secteur immobilier en France depuis le souligne Jean-Jacques Granelle vée. Au total, contrairement à ce qui se 1820, invitent cependant à considérer (1998b), « le promoteur va prendre la passe dans les secteurs industriels, on des éléments de continuité dans la place du particulier fortuné, maître d’ou- a assisté à une différenciation des fonc- caractérisation du secteur immobilier vrage, qui faisait édifier des immeubles tions de promoteur et d’entrepreneur. depuis le XIXe siècle (Lescure, 1983). de rapport ». Et la promotion va se D’après Christian Topalov (1973), Ainsi, par exemple, les mouvements de développer grâce à la combinaison de c’est à partir de 1953 que le nombre concentration indéniables ne font pas moyens de financements originaux : annuel de nouveaux promoteurs devient pour autant disparaître la petite entrepri- capitaux propres du promoteur, crédits significatif – du moins en région pari- se. Ensuite, l’intervention des groupes d’accompagnement à court terme des sienne. La proportion de promoteurs bancaires dans ce domaine est elle- banques, indépendants parmi les organismes même finalement assez ancienne. Il acquéreurs, complétés par des crédits nouvellement créés s’élève régulière- note ainsi que les stratégies dévelop- à moyen terme. À partir des années ment. La profession se caractérise alors pées par ces groupes dans le domaine apports personnels des 1950, « la promotion immobilière privée par un éparpillement des entreprises et de l’immobilier au XIXe siècle et au s’est définie dans les faits comme une une faible spécialisation. Les promo- cours activité qui consiste à concevoir, organi- teurs spécialisés représentent seule- XXe siècle ne relèvent pas de principes ser et réaliser la construction d’im- ment entre 30 % et 35 % de l’ensemble, fondamentalement différents. Le chan- meubles de logements destinés à être alors qu’agents immobiliers, marchands gement tient plutôt à l’extension des vendus en copropriété à des souscrip- de biens et entrepreneurs du bâtiment, champs d’activité des filiales immobi- teurs qui financent l’opération, l’orienta- qui exercent des activités de promotion lières des groupes bancaires. Elles ne tion de la promotion hors du logement comme activités annexes, sont très pré- se contentent plus de livrer des terrains, étant plus tardive » (Granelle, 1998b). de la seconde moitié du sents sur ce marché. C’est à peu près à mais elles les font construire elles- conditions la même époque que la quasi-totalité mêmes afin de contrôler « l’ensemble d’émergence de cette profession parti- des groupes bancaires vont se doter de des sources du profit immobilier » culière, Jean-Jacques Granelle analyse puissantes filiales de promotion. Michel (p. 71). Enfin et surtout, le caractère Réfléchissant aux 95 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 cyclique de la promotion immobilière, et de 56%), avant de remonter à 14,9 mil- firmes de construction se chiffrent en au-delà du secteur immobilier, est un liards d’euros en 1998 (10). De nom- dizaines de milliards d’euros : 24 mil- trait très ancien. breuses causes sont évoquées pour liards d’euros pour le groupe Bouygues expliquer cette évolution du marché jus- en 2005 (dont à peine 1,6 milliard pour Si l’on se cantonne à une période plus récente, depuis la Seconde Guerre qu’au milieu des années 1990 : le la filiale de promotion Bouygues Immo- mondiale, la promotion immobilière a désengagement de l’État du finance- bilier), 24 milliards également pour le connu une succession de trois cycles ment du logement social, la baisse de la groupe Vinci (et la part de l’immobilier immobiliers (8) complets, composées rentabilité comparée des actifs immobi- est encore plus restreinte : 0,4 milliard de phases d’expansion (de 1962 à liers, la désolvabilisation de la clientèle, d’euros). Le décalage est encore plus 1965, de 1968 à 1974, de 1985 à 1990 et de manière plus générale, un environ- conséquent si l’on observe les firmes de et depuis 1996) suivies de phases de nement économique défavorable (Les- services urbains : en 2005, Veolia récession souvent violentes. En termes cure, 1983). dépasse les 25 milliards d’euros de de nombre de logements construits, les Les travaux de Dominique Lorrain chiffre d’affaires, Suez dépasse les 42 fluctuations sont très nettes. On passe sur les grandes entreprises urbaines milliards d’euros et E.On les 74 milliards de 70 000 logements achevés en 1948 permettent de contextualiser davantage d’euros. à 320 000 en 1958 et à plus de 500 000 la place des promoteurs immobiliers Pourquoi les promoteurs se posi- en 1971, alors qu’en 1985, la construc- parmi les acteurs privés qui contribuent tionnent-ils aujourd’hui nettement en tion de logements retombe à son niveau aujourd’hui à faire la ville (2002). Insis- deçà de certaines autres branches ? de la fin des années 1950. Durant les phases de récession, tant sur les mutations du capitalisme Dominique Lorrain propose des élé- urbain, il pointe la montée de nouvelles ments d’analyse pour comprendre ce l’activité des promoteurs privés se firmes, et en particulier des firmes glissement des grands groupes urbains reporte sur le financement public, la d’infrastructure - qui exploitent les de la promotion vers les infrastructures. création de nouvelles entreprises de réseaux urbains dans les domaines de Il note que les promoteurs ont progres- promotion immobilière se ralentit consi- l’électricité, de l’eau ou encore des sivement cherché, à défaut de pouvoir dérablement et les promoteurs tentent déchets - et des conglomérats indus- mettre fin au caractère cyclique de de trouver de nouveaux marchés et triels très diversifiés. Ces groupes l’immobilier, à surmonter cet obstacle. débouchés. Au début des années s’ajoutent aux acteurs plus classiques Ils se sont donc diversifiés vers des acti- 1980, cette volonté de diversification de du monde urbain que sont les entre- vités moins sujettes à des phases de leurs activités va s’accentuer : loge- prises de construction et les promo- retournement conjoncturel, ou tout au ments aidés, immobilier de loisirs, rési- teurs immobiliers et tendent même à les moins, présentant des cycles différents dences universitaires, résidences avec supplanter. (recherche d’amortisseurs contre- services, etc. La récession qui s’amorce Ainsi, aujourd’hui si l’on compare le cycliques) et moins commandées par à partir de 1991 sera la plus grave de chiffre d’affaires des entreprises de pro- des variables exogènes. Même si elles l’après-guerre. Les stocks en logements motion immobilière à celui des autres offrent des rentabilités potentielles plus des promoteurs s’alourdissent et les grandes firmes urbaines, le décalage faibles, les activités de services urbains prix se mettent à baisser (9). Selon la dans les ordres de grandeur est tout à et d’exploitation sont apparues comme Fédération des Promoteurs Construc- fait notable. Les dix premiers promo- une réponse permettant de stabiliser les teurs, le chiffre d’affaires national global teurs totalisent un chiffre d’affaires de firmes. HT de la profession aurait diminué de 8,3 milliards d’euros pour l’année 2005 plus de moitié entre 1990 et 1996, pas- (11). Nexity, qui se classe premier, sant de 27,44 milliards d’euros en 1990 affiche 1,6 milliard d’euros de chiffres à 11,9 milliards en 1996 (soit une chute d’affaires, alors que ceux des grandes 96 Portrait d’entreprise Les 10 principaux promoteurs français Rang 2005 Société (groupe) 2006 CA 2004 HT (Milliers d’euros) Société (groupe) CA 2005 HT (Milliers d’euros) 1 Nexity 1 361 100 Nexity 1 577 765 2 Bouygues Immobilier (Bouygues) 1 295 000 Bouygues Immobilier (Bouygues) 1 557 000 3 Crédit Immobilier de France 923 000 Kaufman et Broad SA 1 049 156 4 Cogedim 889 588 Groupe Akerys 700 000 5 Kaufman et Broad SA 824 248 Akerys Promotion (Actif +) 662 000 808 530 Icade 626 700 6 7 Meunier Promotion (BNP Paribas) Sogeprom (Société Générale) 781 000 8 4M Promotion 610 932 9 Eiffage Immobilier (Eiffage Construction) 492 107 Promogim 430 000 10 Bouwfonds Marignan Immobilier Actif + (Financière Gratte-Ciel) Gecima (Metrovacesa Espagne) Promogim Groupe SA 608 000 516 833 514 963 480 000 Sources : « Entreprises 2006 », Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, Numéro Spécial, décembre 2006 « Entreprises 2005 », Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, Numéro Spécial, novembre 2005 Nb : En gras les firmes présentées dans la suite du texte. Le chiffre d’affaires correspond à l’activité promotion globale de l’entreprise ou du groupe. Commentaires : Alors que les classements de la profession sont très stables depuis le milieu des années 1990, il nous faut donner quelques éléments d’explication permettant de rendre compte des changements observables de 2005 à 2006 : Groupe Akerys, Akerys Promotion et Actif + sont trois entités du groupe Akerys. Ce groupe est né du groupement de trois sociétés : 4M (déjà en 8e position dans le classement de 2005), Actif + et IFB en 2005. Gecina est incluse dans le classement 2006, mais il s’agit d’une foncière, plus que d’une société de promotion à proprement parler. Statut spécifique du Crédit immobilier de France qui n’est pas pris en compte de manière systématique dans les classements. Nexity Nexity, société peu connue du grand fession depuis 6 ans. Ses parts de mar- le domaine du logement, activité qui a public, présente pourtant depuis le ché dépassent les 16 % à l’échelle de été le principal moteur de la croissance début des années 2000 un parcours l’Île-de-France et atteignent 7,4 % au du groupe (voir encadré). assez spectaculaire. Introduite en bour- niveau de la France. Sur un chiffre Mais l’histoire de ce groupe est plus se depuis fin 2004, elle figure aujour- d’affaires total qui s’élève à 1,58 G€ en ancienne. Elle débute véritablement d’hui en tête des classements de la pro- 2005, près de 80 % sont réalisés dans avec le rachat par la Générale des Eaux 97 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 Nexity Paris SA de promotion immobilière, n°1 en France en 2006 Actionnaires : dirigeants et cadres supérieurs (16,6%), salariés (3,8%), Caisse des dépôts et consignations (9,3%), flottant (70,3%). Chiffre d’affaires 2006 : 1 855 millions € ; 2005 : 1 578 millions € ; 2004 : 1 361 millions € ; 2003 : 1 304 millions € ; 2002 : 1 483 millions €. Capitalisation au 31 décembre 2005 printemps 2006 : 1 274 m€ Décomposition du chiffre d’affaires 2006 : Logement 77%, Tertiaire 18%, Services et franchises 4%, Autres 1%. du promoteur George V en 1995. Geor- Richard, embauché en 1992 par la nement, responsable du pôle transport. ge V est issu d’une entreprise familiale Générale des Eaux — vont bénéficier de Organisation et débouchés sur le de BTP créée en 1926 à Roubaix, et qui cette politique et monter une opération marché du logement s’oriente vers la promotion immobilière de leverage buy out (LBO), opération Aujourd’hui, Nexity est organisé de logement dans les années 1970 qui permet à des dirigeants d’acquérir autour de trois pôles d’activité : loge- sous le nom de Ferret Savinel. La struc- leur société avec peu de capitaux ment (77% du chiffre d’affaires en ture se développe et s’implante à Paris propres mais un endettement impor- 2006), à la fin des années 1980, elle est alors tant. Autour d’eux, une dizaine de vices/franchises (5%) et vise à répondre rebaptisée George V. Lorsqu’en 1995 cadres de l’entreprise prennent 5% du aux attentes de trois types de clientèles : George V est intégré au pôle immobilier capital de la société mère. Le reste du particuliers, entreprises, collectivités de la Générale des Eaux - la Compagnie capital pool locales. Chacun de ces pôles a des est vendu à un tertiaire (18%) et ser- générale immobilière et de services d’investisseurs composé de la Caisse missions, des indicateurs et des orien- (CGIS) -, celui-ci est un agrégat de mul- des Dépôts (24%), LBO France (33%) et tations qui lui sont propres ; il est consti- tiples activités, avec un important patri- Lehman Brothers (27%). La CGIS tué de filiales, spécialisées et/ou posi- moine immobilier, mais lourdement devient Nexity. Ce premier LBO sera tionnées sur les marchés locaux. endetté. Et surtout, le promoteur du remboursé avec deux ans d’avance, Pour les filiales de promotion immo- groupe, la Compagnie immobilière Phé- puis suivi de deux autres, en juillet 2001 bilière du pôle « logement » prédomine nix, n’a jamais été bénéficiaire. En 2000, Jean-Marie Messier, alors PDG de Vivendi – nouveau nom de la et octobre 2003, permettant à ses diri- une logique d’implantation géogra- geants d’augmenter leur participation phique : Nexity-Apollonia s’occupe de de 5% à plus de 15%. quartiers complets en Île-de-France et Générale des Eaux depuis 1998 –, déci- Entre-temps, Nexity a changé, en régions, Nexity-Domaines est centré de d’un changement de ligne straté- vendu son patrimoine immobilier, cédé sur les maisons individuelles en Île-de- gique et d’une orientation plus exclusive ses hôtels au groupe Accor, les rési- France, Nexity-Georges V est tourné vers la communication. Il se montre dences Maeva à Pierre et Vacances, les vers la production de maisons et donc désireux de se séparer du secteur Gymnase Clubs au Club Med et s’est d’appartements en régions, tandis que de la promotion immobilière jugé trop recentrée sur la promotion de loge- Nexity-Féréal et Nexity-Seeri sont en risqué et ayant causé des pertes consi- ments. charge de la réalisation des logements dérables au groupe – malgré le redres- Alain Dinin est aujourd’hui PDG de sement opéré depuis le rachat de Nexity – dont il détient 5,5% du capital Pour ce qui est des clients, Nexity Georges V. collectifs en Île-de-France. à titre individuel – depuis 2003. De son affiche 55 % d’investisseurs, 36,5 % La CGIS va donc sortir du giron de côté, Stéphane Richard, après avoir d’acheteurs de résidences principales Vivendi (12). Deux hommes – Alain présidé Nexity jusqu’en 2003, est Direc- et 8,5 % d’acquéreurs de résidences Dinin, issu de George V, et Stéphane teur Général Adjoint de Veolia Environ- secondaires. La croissance forte de 98 Portrait d’entreprise Nexity au cours des toutes dernières moins avantageuse (15 ans au lieu de nécessaire de dégager une vision d’en- années s’explique par l’essor en régions 24 maximum). Les variations observées semble, une démarche globale et une mais aussi, et peut-être surtout, par le témoignent de la forte élasticité de capacité financière. […] En conjuguant rebond l’investissement locatif aux dispositifs la promotion résidentielle, la promotion de l’investissement locatif (50,5 % des logements en 2003, contre 37,5 % en 2002) alors que les ventes de d’incitation fiscale. En 2003, le dispositif Robien rem- tertiaire et les services immobiliers, Nexity Villes et Projets est en mesure résidences principales ont stagné. Ceci place le dispositif Besson. Le relève- d’accompagner les collectivités locales permet de donner une idée du poids de ment des plafonds de ressources en Île- et leurs aménageurs dans la conception l’intervention publique et plus précisé- de-France permet un retour des inves- de leurs projets et dans leur mise en ment des mécanismes d’amortissement tisseurs dans cette région. Ainsi, les œuvre. » (15). Sorte de filiale transversa- dégressif à investisseurs ont représenté, en 2003, le intervenant en amont des projets, au l’investissement locatif individuel, dans visant à inciter 33 % de la clientèle de Nexity dans moment de leur conception, et pouvant le dynamisme du secteur. cette région, contre 22 % l’année pré- ensuite assurer la coordination entre les Ce type de dispositifs rendus parti- cédente. Le dynamisme de ce segment différentes filiales spécialisées de Nexity, culièrement avantageux par le Ministre de marché permet donc de compenser Nexity Villes et Projets a déjà coordonné Délégué au Logement en 1996, Pierre- le recul des acquisitions initiées par les un certain nombre de réalisations André Périssol, vise à réduire les stocks propriétaires-occupants qui se sont comme le programme « Cœur de de logements invendus et à relancer légèrement érodées (de 12 900 à 12 500 Seine » à Gennevilliers (92) ou encore le l’activité. Cette mesure fiscale rencontre unités de 2003 à 2004). À moins qu’il ne quartier de la gare d’Ermont-Eaubonne un véritable succès auprès des investis- faille considérer l’un comme consé- (95). Dans ces exemples, le plus sou- seurs dès 1997. Les promoteurs vont quence de l’autre ? En effet, le mécanis- vent, le promoteur se trouve engagé par pouvoir non seulement écouler leurs me Robien ayant été créé en haut de une convention mais n’est pas directe- stocks et se défaire de terrains immobi- cycle, celui-ci a pu perturber des mar- ment rémunéré pour les études qu’il lisés mais aussi démarrer de nouveaux chés immobiliers déjà tendus. Il a pu produit, il sera ensuite en position privi- programmes, dès 1998 la demande inciter les promoteurs à privilégier les légiée parmi les candidats pour acquérir devenant de plus en plus soutenue. investisseurs par rapport aux accédants les charges foncières produites, même Ainsi, le nombre de logements neufs moins solvables. Nexity relève ainsi une si la Ville ne s’est pas au préalable enga- vendus passe-t-il de 26 000 en 1995 à forte diminution des primo-accédants gée formellement à les lui vendre. Ce 55 000 en 1998. Au niveau national, la qui ne représentent en 2004 plus que type de démarche tend aujourd’hui à se part des investisseurs dans les ventes 24 % de sa clientèle contre 40 % quatre répandre dans la profession, même si est passée de 48% en 1996 (environ ans auparavant (13). elles ne sont pas toujours aussi formali- 35 600 ventes) à plus de 55% en 2004 L’Institut Nexity et le (environ 62 000 ventes). Département Villes et Projets Le relais au dispositif d’amortis- Dans sa politique de communication sées. Toujours dans cette optique de changement du statut et de l’image du sement Périssol a été mis en place dès à l’égard des collectivités locales, Nexi- promoteur, Nexity s’engage actuelle- le début 1999 par le Secrétariat au ty met l’accent sur sa volonté de renou- ment sur la production d’une expertise Logement (dirigé par Louis Besson), veler le rôle du promoteur dans l’amé- sur le logement. Ainsi le groupe met en liant le bénéfice de cet avantage au res- nagement urbain (14) via l’intervention avant la création de l’Institut Nexity pour pect d’un plafond de ressources des d’une structure spécifique « Nexity Villes le logement, un organe censé « alimen- locataires, à un plafond de loyers modu- et Projets ». « Pour développer de nou- ter le débat par l’émergence d’idées lé par zones géographiques, et pré- veaux territoires de villes associant nouvelles et contribuer à une connais- voyant une durée de déduction fiscale emploi, logement et vie de quartier, il est sance approfondie des questions rela- 99 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 tives à la ville et à l’habitat ». Le comité posés à destination des opérateurs Nationale des Caisses d’Épargne, à d’orientation regroupe des personnes sociaux, des investisseurs se finançant l’exception du pôle HLM. « Nexity servi- issues de milieux distincts : de l’entre- à l’aide de prêt locatif social ou intermé- ra de réceptacle juridique au holding prise tout d’abord, mais aussi du milieu diaire, des acquéreurs éligibles au prêt à coté qui coiffera à la fois le Crédit Fon- universitaire, journalistique et politique. taux zéro ou à des prêts d’accession cier et les activités de promotion immo- En janvier 2007, Nexity a publié dans ce sociale ». bilière. L’Écureuil devrait détenir 51 % à cadre les résultats d’une enquête Nexity, un acteur global de 51,3 % de ce nouveau Nexity » (17). « Regards croisés des Français et des l’immobilier ? Pour justifier cette évolution, Nexity joue maires », réalisée en partenariat avec la À la suite de la dernière crise immo- sur plusieurs registres : imbrication SOFRES, et visant à proposer un dia- bilière, Nexity a choisi de contourner les croissante de l’immobilier et de la finan- gnostic de la perception des enjeux prises de risques en se diversifiant au ce, notamment du fait de l’allongement afférents au logement dans le milieu maximum tant au niveau de ses pro- de la durée de la vie et des problèmes duits qu’au niveau de ses zones de financement des retraites ; volonté d’intervention géographique. d’accéder plus directement à l’activité politique et auprès de la population. Logement et mixité Enfin, cherchant à se positionner Au printemps 2006, Nexity a ainsi de financement immobilier ; croissance prioritairement sur un segment de mar- pris des participations majoritaires dans des fonds propres (18). Le discours ché « classes moyennes », voire à tou- deux grands réseaux d’agences immo- stratégique du PDG de Nexity, Alain cher bilières : Century 21 France et Guy Hoc- Dinin, est d’ailleurs explicite. À l’horizon modestes, l’équipe dirigeante de Nexity quet (16), ce qui fait du groupe le pre- 2010, le promoteur souhaite se trans- place régulièrement au cœur de ses dis- mier opérateur de franchise immobilière former en un groupe intégré couvrant cours son aptitude à répondre aux exi- en France. Ces franchises, outre leur l’ensemble des métiers immobiliers et gences politiques en matière de mixité. rentabilité très élevée, doivent égale- par ce biais réduire sa dépendance vis- En témoigne par exemple le partenariat ment permettre de fortes synergies à-vis du marché du logement. Les fran- noué en mai dernier avec la Fédération (mutualisation des informations grâce à chises, les services immobiliers, la pro- Nationale des Sociétés Coopératives la capacité de repérage de nouveaux motion de bureaux, la rénovation urbai- d’HLM, destiné à favoriser la recherche terrains du fait du maillage territorial fin ne et l’international font partie des axes de réponses communes aux appels de ces agences) et de pérenniser le stratégiques que devrait développer le d’offres lancés par les collectivités cœur de métier de Nexity par le contrô- groupe. les ménages aux revenus locales par le développement d’une le de nouveaux débouchés pour com- gamme de produits la plus large pos- mercialiser ses produits. sible. La médiatisation des 10 engage- Toujours dans une logique d’opéra- ments de Nexity pour favoriser l’accès teur intégré, la constitution d’un grand au logement révèle également cette pôle immobilier avec le Crédit Foncier évolution. Le 1er engagement vise expli- (filiale de la Caisse Nationale des citement à répondre aux objectifs de Caisses d’Épargne, spécialisée dans le mixité sociale des élus locaux : « Pour crédit immobilier) est en négociation au accroître le nombre de logements début de 2007. Selon les termes des accessibles aux ménages à revenus discussions en cours entre les diri- modestes, Nexity s’engage au cours geants du groupe Caisse d’Épargne et des trois prochaines années à augmen- Nexity, le Crédit Foncier serait apporté ter de 10 % par an le nombre de loge- au nouveau pôle ainsi que l’ensemble ments (maisons et appartements) pro- des activités immobilières de la Caisse 100 Portrait d’entreprise Bouygues Immobilier Bouygues Paris SA de promotion immobilière, n°2 en France en 2006 Filiale du groupe Bouygues Chiffre d’affaires 2005 : 1 557 millions € ; 2004 : 1 295 millions € ; 2003 : 1 300 millions € ; 2002 : 1 288 millions € ; 2001 : 939,756 millions € Capitaux propres : 285 millions d’euros Décomposition du chiffre d’affaires 2006 : logement 67% Aujourd’hui, le groupe Bouygues est listes, présents dans de nombreuses de meilleure lisibilité pour les action- un groupe industriel diversifié, structuré régions de France. Dès 1985, elles vont naires. Un nouveau tournant pourrait par une forte culture d’entreprise et être regroupées pour former la holding avoir été amorcé en 2006, avec dont les métiers s’organisent autour de Bouygues Immobilier. Mais il faudra l’affichage par François Bertière d’une plusieurs pôles : la construction avec attendre 1995, pour que soit créé Stim volonté de renouveau et de redynamisa- Bouygues Construction (BTP et Électri- Bâtir par fusion des deux sociétés et tion. Outre le travail sur l’image de cité), l’ingénierie (en partenariat avec 1999, pour le regroupement de Stim l’entreprise vers « plus de proximité », Alstom), les routes (Colas), la promotion Bâtir et de France Construction au sein une nouvelle organisation a été mise en immobilière (Bouygues Immobilier), les de Bouygues Immobilier. Depuis le 1er place à travers la création de deux divi- Télécoms-Médias (TF1 et Bouygues janvier 1999, l’ensemble est désormais sions pour la province (Nord et Sud), et Telecom). L’activité de promotion est développé sous la seule marque d’une « direction de l’Europe ». l’une des plus anciennes du groupe, Bouygues Immobilier. Le groupe Bouygues Immobilier se présente puisque Bouygues Immobilier est issue Bouygues Immobilier, groupe de pro- aujourd’hui comme un promoteur natio- de la société Stim, première diversifica- motion – gestion - investissement nal « multiproduit » ou « multispécialis- tion de l’Entreprise Francis Bouygues, immobilier, n’externalise pas ses activi- te » (logement, immobilier d’entreprise, en 1956. Depuis plusieurs années ce tés à des filiales (hormis dans les autres commerces, pôle se situe au deuxième rang national. pays européens), mais fonctionne avec urbain…) s’adressant aussi bien aux des « directions régionales ». entreprises qu’aux investisseurs et aux À partir de la fin des années 1950, l’histoire de la promotion au sein du Depuis 2001, François Bertière est hôtels, aménagement particuliers. Il est implanté dans 17 villes groupe Bouygues est celle de trois Président-directeur structures, de leur création à leur rap- Bouygues Immobilier. X-Ponts et archi- Allemagne. prochement. En 1973 est créée France tecte de formation, il a commencé sa l’immobilier résidentiel, Bouygues est Construction, dont l’activité, centrée sur carrière en 1974 au ministère de présent aussi bien sur le marché des la banlieue parisienne, est focalisée sur l’Équipement. Après avoir occupé diffé- petites résidences et des maisons en général de en France, mais aussi en Espagne et en Pour ce qui est de la construction et la vente de maisons rents postes, il intègre le groupe villages que sur celui des grands projets individuelles groupées en villages. En Bouygues en 1985 comme directeur de logements collectifs. En 2003, 5405 1979, est rachetée la société Bâtir, spé- général adjoint de France Construction, logements ont été commercialisés. cialisée dans la construction de mai- dont il est nommé Président-directeur Bouygues Immobilier a mis en place, en sons individuelles. Progressivement, général en 1988. Il est l’un des acteurs 2003, un nouveau découpage du terri- ces trois entreprises de promotion - de la fusion au sein de Bouygues Immo- toire en Île-de-France portant à dix le Stim, Bâtir et France Construction -, bilier des filiales immobilières du groupe, nombre d’agences locales. vont devenir des promoteurs généra- affichant une volonté de cohérence et 101 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 Meunier Promotion Meunier Promotion Paris Société de promotion immobilière, n°6 en France en 2005 Filiale de BNP Paribas Immobilier, groupe BNP-Paribas Chiffre d’affaires 2004 : 809 millions € ; 2003 : 781 millions € ; 2002 : 773 millions € ; 2001 : 719 millions € ; 2000 : 691 millions € Décomposition du chiffre d’affaires 2004 de BNP Paribas Immobilier : promotion 25%, services immobiliers 75% / immobilier d’entreprise 80% ; habitat 20% Meunier Promotion est la filiale de 1954, Gilbert Voyer, industriel dans la promotion immobilière de BNP Paribas construction métallique à Tours, étend lopper en Espagne et en Provence- Immobilier, elle-même filiale à 100% de ses activités à la promotion immobilière, Alpes-Côte d’Azur - à travers Meunier BNP Paribas, banque qui se classe à partir de sa Sarl « Établissements Méditerranée - et en Rhône-Alpes. entre le 60e et le 70e rang des firmes Robert Meunier et Cie ». En 1973, BNP Dans cette région, Meunier rachète l’Île-de-France, commence à se déve- mondiales (19). Le champ d’intervention rachète 100 % de son entreprise qui deux sociétés : SORIM puis Faure qui de BNP Paribas Immobilier est extrême- compte alors une trentaine de salariés, seront fusionnées sous la marque Meu- ment large puisque le groupe se posi- et s’est spécialisée dans la promotion nier Rhône-Alpes en 2005. tionne aussi bien sur des activités de de logements sociaux en seconde cou- promotion immobilière dans le domaine ronne des villes. À la suite de ce rachat, fusion des deux banques, BNP Paribas du logement et de l’entreprise, que sur les activités de Meunier vont être recen- Immobilier est créé afin de fédérer plu- des activités de conseil, d’expertise, trées sur le logement en accession. À la sieurs sociétés : Antin Vendôme deve- d’investment management, de com- fin des années 1970, Meunier initie son nue BNP Paribas Real Estate Invest- mercialisation, d’administration de biens activité en immobilier d’entreprise, qui ment Management (asset manage- et de participations financières immobi- va prendre une part croissante au détri- ment), ASTRIM (ingénierie technique), lières. En 2001, toujours à la suite de la ment du logement, tout au long des COMADIM (administration de biens en Meunier se situe au 6e rang des années 1980. L’activité « Logement » immobilier d’entreprise), les Espaces promoteurs français. Elle totalise 2 400 recommencera à être développée suite Immobiliers (commercialisation de loge- logements mis en chantier en 2004, se à la crise des années 1990. ments neufs et anciens), Gérer (admi- décomposant entre 1 100 en Île-de- L’activité de commercialisation de nistration de biens en immobilier France (Meunier Habitat) et 1 300 en logements se fait d’abord à travers d’entreprise), Meunier Habitat (promo- régions (Meunier Rhône-Alpes et Meu- Meunier Commercialisation, qui sera tion de logements) et Meunier Immobi- nier Méditerranée). Elle affiche un posi- renommée SINVIM, avant de devenir lier d’Entreprise (promotion de bureaux et de locaux d’activité). tionnement généraliste et met en avant Espaces Immobiliers BNP Paribas. Ce la réalisation d’opérations variées, aussi changement fait suite à la fusion entre bien des programmes destinés à une BNP et Paribas qui intervient en 2000. en immobilier d’entreprise), en 2004, clientèle et Ce réseau de commercialisation va BNP Paribas Immobilier compte plus de d’investisseurs, que des produits plus connaître un fort développement. Fin 2 400 collaborateurs, et affiche sa posi- haut de gamme et des résidences avec 2004, on compte 15 « Espaces Immo- tion de leader en matière de conseil en de primo-accédants services. Depuis la reprise d’Atisreal (conseil biliers » et 5 points de vente pour immobilier d’entreprise en Europe conti- Histoire de Meunier Promotion l’immobilier neuf. C’est également à nentale, ainsi qu’en matière de promo- L’origine de Meunier Promotion partir de la fin des années 1990 que tion de bureaux avec Meunier Immobi- remonte au début des années 1950. En Meunier, traditionnellement centré sur lier d’entreprise (20). 102 Portrait d’entreprise L’organisation de BNP Paribas sein de BNP Paribas Immobilier, Meu- une nouvelle vision de l’immobilier. Il Immobilier nier Habitat est donc censé bénéficier s’agit d’associer des métiers jusqu’alors Au total, BNP Paribas Immobilier par de la complémentarité des autres filiales autonomes, d’estomper les segmenta- ses filiales intervient dans trois princi- spécialisées en habitat : commercialisa- tions traditionnelles, de réunir des socié- paux secteurs d’activité : les Services tion de logements neufs et anciens par tés ayant des années d’expérience, de Immobiliers, la Promotion Immobilière, les Espaces Immobiliers BNP Paribas, développer les synergies entre les les Participations Financières Immobi- administration de biens par Gérer et équipes. » (22). lières. COMADIM et gestion de résidences Selon Philipe Zivkovic, président de BNP Paribas Immobilier depuis sa créa- Sur le plan de la communication, locatives par Les Studélites, ingénierie Meunier illustre assez clairement une technique par ASTRIM. tendance chez les promoteurs à tion en 2001, la stratégie du groupe est L’accompagnement de la financiari- l’affichage d’une préoccupation crois- orientée par la volonté de « constituer sation de l’immobilier est présenté sante pour la question environnementa- l’un des premiers pôles immobiliers comme l’un des domaines d’action le avec, par exemple, son implication européens, d’étendre la couverture prioritaires du groupe : « L’externalisa- dans le développement durable par la géographique, de renforcer les lignes tion des actifs immobiliers, la réduction signature en mars 2006 d’un protocole métiers dans le cadre d’une gamme de leur durée de vie, la complexité crois- d’accord avec Cerqual (certification complète et faire jouer les synergies sante des montages, l’évolution des « Habitat et Environnement »). entre l’immobilier et la banque » (21). Au techniques de financement imposent BNP Paribas Immobilier Promotion immobilière Real Estate Services Services Immobiliers aux entreprises (conseil, expertise, transaction) : Atisreal Résidentiel : Espaces Immobiliers BNP Paribas Gestion immobilière (Asset managment) - BNP Paribas REIM (Real Estate Investment Management) Participations financières immobilières Administration de biens - COMADIM GERER Résidentiel : Studélites - BNP Paribas Participations financières immobilières Immobilier d’entreprise : Meunier Immobilier d’entreprise Résidentiel : Meunier Habitat Icade Icade Paris SA de promotion immobilière, n°6 en France en 2006 Structure de l’actionnariat au 17 octobre 2006 (répartition du capital) : Caisses des Dépôts 64,7%, Public 34,08%, Salariés 1,22%. Chiffre d’affaires 2005 : 627 millions € ; 2003 : 925 millions €; 2002 : 961 millions € Capital : 290 millions d’€ Décomposition du chiffre d’affaires 2006 : marché du logement 64%, marché tertiaire 27%, marché public et santé 9%. 103 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 Icade, société cotée à la Bourse de sivement investisseur immobilier et sa position d’entreprise immobilière du Paris depuis avril 2006, est un opérateur étend son champ d’intervention du secteur concurrentiel en cédant à la SNI difficile à cerner. Issue de la Caisse des logement à l’immobilier de bureau. Dépôts et Consignations, institution En 2003, la Société Centrale Immo- (Société Nationale Immobilière) ses filiales d’intérêt général (dont SCIC financière publique dont l’une des mis- bilière toujours filiale à 100% de la Cais- Habitat, la Scet et GFF Habitat). En sions principales réside dans le finance- se des Dépôts, est rebaptisée Icade ; 2006, Icade est introduite en bourse et ment du logement social, Icade a pro- toute l’activité immobilière de la Caisse aujourd’hui la structure de son action- gressivement fait sortir le logement est réorganisée : nariat est la suivante : Caisse des social de son champ d’intervention et - le nom de SCIC ne disparaît pas Dépôts (64,7%), Public (34,08%), Sala- est aujourd’hui à la fois administrateur totalement, puisque l’activité dans la riés (1,22%). de biens, promoteur immobilier et gestion et l’exploitation de 125 000 Un opérateur immobilier intégré société de conseil. logements du secteur social - à tra- Icade s’est structurée autour de 3 L’héritage de la Caisse des vers 14 sociétés régionales - grands marchés : Logement, Tertiaire et Dépôts conserve son appellation de SCIC Partenariats publics - privés. Le groupe Icade est issue du rassemblement, Habitat. En 2003, SCIC Habitat est met en avant son positionnement origi- en 2003, de toutes les activités immobi- le premier organisme HLM français, nal de « développeur immobilier inté- lières de la Caisse des Dépôts et Consi- détenu à 44% par Icade, à 41% par gré », en se présentant comme étant le gnations. Avant ce regroupement, la la Caisse des Dépôts et à 15% par seul opérateur en France à être présent principale société de promotion de le GIC ; sur les trois métiers que sont la promo- logements de la CDC est la SCIC - en revanche, l’ensemble de son tion, l’activité foncière et les services (Société Centrale Immobilière de la patrimoine dit intermédiaire, est (exploitation et gestion des immeubles Caisse des Dépôts). Celle-ci a été regroupé sous la marque Icade construits) aussi bien pour le compte de constituée en 1954 pour répondre à la Patrimoine ; particuliers, d’investisseurs que d’entre- pénurie de logements de l’après-guerre. - les activités de service, de mana- prises ou de collectivités publiques. Elle a alors construit des milliers de gement de projets, ainsi que les Cette organisation est pensée dans logements sociaux, divers bâtiments fonctions de gestion de biens sont l’optique d’apporter des solutions com- publics en particulier tous les Centres regroupées au sein d’Icade Mana- plètes aux besoins immobiliers et Hospitaliers Universitaires de France. En gement ; d’intervenir sur certaines probléma- 1974, au sein de la SCIC est créée une - à partir de 2004, Icade présente tiques nouvelles et complexes du sec- société destinée à la promotion de loge- sous une seule identité toutes ces teur ments autres que sociaux : Capri (SCIC activités de promotion auparavant public/privé (PPP), l’externalisation des Promotion). Mais, jusqu’à la fin des distinguées sous les marques Capri grands patrimoines (État/Entreprises) ou les offres intégrées de services. années 1980, la SCIC reste un groupe pour le logement et Tertial pour de services essentiellement voué à la l’immobilier tertiaire. Cette évolution telles que les partenariats En matière de promotion immobilière, construction de logements sociaux et s’accompagne d’un renforcement Icade opère sur trois marchés - immobi- d’infrastructures publiques et parapu- de la présence d’Icade dans le ter- lier de logement (61% du chiffre d’af- bliques. tiaire, notamment par l’acquisition faires), immobilier de bureaux et com- de foncières. merces (31%), immobilier public et équi- SCIC se transforme à la faveur de nom- La mutation d’Icade s’accélère par pements de santé (8%). Sa vocation est breuses opérations de croissance exter- la mise en place d’une politique de de proposer une offre alternative entre le ne (23). Si elle conserve ses compé- contrôle à 100% de ses filiales non logement haut de gamme et le logement tences historiques, elle devient progres- cotées. Enfin, en 2005, Icade renforce social : le logement intermédiaire. Au cours de la décennie 1990, la 104 Portrait d’entreprise Les débuts d’Icade en bourse sem- biens français Gestrim-Lamy. Le second filiales de la CDC. Mais dans le contex- blent avoir été couronnés de succès si tient au positionnement d’Icade par rap- te actuel de forte médiatisation des l’on en juge par la hausse du titre depuis port au logement social. Les dirigeants enjeux autour du logement social, on son introduction en bourse l’an dernier d’Icade, au premier rang desquels figu- peut se demander si les acteurs poli- (+107%). Mais ainsi que le soulignent re le PDG Étienne Bertier, affichent une tiques permettront une telle évolution certains observateurs, Icade est cepen- volonté de sortir du logement social, et alors même que toute politique du loge- dant confronté à une série de défis notamment de réduire au maximum le ment social passe par une réflexion sur complexes. Le premier touche aux parc de 11 500 logements convention- les rôles et missions de la Caisse des rebondissements actuels de la récupé- nés que gère Icade en reclassant dépôts, bras financier de l’État. ration par Icade du 2e administrateur de l’essentiel auprès d’opérateurs sociaux, Icade Logement Tertiaire PPP et Santé Promotion - Icade Capri (24) (vente de logements neufs) - Icade Pierre pour Tous (logements en accession des quartiers de rénovation urbaine) - Icade Tertial - Icade G3A Foncières - Icade Patrimoine (25) (location et vente de logements intermédiaires) - Icade EMGP - Icade Foncière des Pimonts - Icade Foncière Publique Services - Icade Administration de biens (location et vente de biens anciens, récents et neufs ; et services de gérance, copropriété) - Icade Eurostudiomes - Icade PFM (comprenant Icade Eurogem et Icade Gestion Tertiaire) - Icade Conseil - Icade Arcoba - Icade G3A - Icade SetrhiSétaé Promogim Promogim Paris SA de promotion immobilière, n°10 en France en 2006 Actionnaires : Christian Rolloy et fils Chiffre d’affaires 2006 : 670 millions € ; 2005 : 577 millions € ; 2004 : 510 millions € ; 2003 : 437 millions € ; 2002 : 295 millions € ; 2001 : 198 millions € Capitaux propres consolidés 2005 : 225 millions € Décomposition du chiffre d’affaires 2006 : logement 100% , équilibre Île-de-France/province. Promogim, premier promoteur Rolloy insiste d’ailleurs sur sa volonté de filiale de promotion, Promogim. Ses pre- immobilier indépendant de France, est maintenir ce contrôle 100% Rolloy sur miers immeubles d’habitation sont réali- une entreprise familiale contrôlée à Promogim. Aujourd’hui le groupe Pro- sés en région parisienne, à Lille et à 100% par Christian Rolloy, son PDG, et mogim est composé de deux struc- Marseille. Suite à un concours lancé par ses trois fils : Éric Rolloy, directeur des tures : Promogim et Franco Suisse. le ministère du Logement au début des régions Île-de-France et Nord ; Franck Après des études de commerce, années 1970, Promogim est amené à Rolloy, directeur régional Méditerranée Christian Rolloy commence sa carrière à construire plusieurs villages de maisons et Damien Rolloy, directeur général la Screg, société de travaux publics. En individuelles regroupant plus de 7 500 adjoint de Franco Suisse (26). Christian 1968, il crée au sein de ce groupe une logements. Dès la fin des années 1970, 105 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 Promogim étend progressivement son sis-Robinson). Les deux entités sont sous-traitance, la commercialisation est activité aux principales villes françaises. donc présentées par les dirigeants de effectuée 1986 marque un tournant dans l’histoire Promogim comme complémentaires à immeubles comme pour les maisons de l’entreprise : alors que la Screg rejoint la fois en termes géographiques et de individuelles. Pour ce qui est de leur en interne, pour les le périmètre de Bouygues, Christian produit, Promogim étant plutôt présent clientèle, les Rolloy notent une évolution Rolloy prend complètement le contrôle en seconde couronne et sur des pro- sensible avec une part croissante de de Promogim en acquérant la totalité de duits moins haut de gamme que Franco « seniors ». De manière générale, le son capital. Suisse. positionnement de Promogim est celui Dans les années 1990, Promogim En 2005, le groupe franchit un cap fait partie des quelques groupes immo- en annonçant avoir réalisé depuis sa Le groupe, qui s’inscrit parmi les biliers qui surmontent plutôt bien la création, 52 276 appartements ou mai- plus fortes croissances de la profession crise, même si ses résultats sont enco- sons. Les mises en chantier en 2005 se depuis le début des années 2000 (en re modestes et que la crise oblige le sont élevées à 2 679, contre 2 304 en matière de chiffre d’affaires), est organi- groupe à se retirer un temps de cer- 2004, 2 200 en 2003 et 1 850 en 2002. sé autour d’implantations régionales taines villes de province comme Nantes, Le montant des fonds propres continue (neuf agences couvrant une bonne par- Bordeaux ou encore Rennes. à progresser puisqu’il est passé de 64 tie du territoire français). Christian Rolloy d’un promoteur milieu de gamme. Au début de l’année 2002, Promo- millions d’euros en 2000 à 99,9 millions explique son positionnement en régions gim réalise sa première opération de d’euros fin 2002, puis 140 millions plutôt précoce en comparaison aux croissance externe en rachetant la d’euros en 2003 (27). autres grands promoteurs, par la volon- société Franco Suisse Bâtiment, société La spécificité de Promogim dans le té de se positionner sur des marchés où créée en 1963, spécialiste du logement monde des grands promoteurs, son la concurrence est moins forte qu’à haut de gamme et ayant un chiffre caractère de promoteur familial totale- Paris et d’identifier des zones à fort d’affaires environ cinq fois moins impor- ment indépendant, induit des effets sur potentiel de développement. Ainsi en tant que celui de Promogim (autour de son fonctionnement puisque l’entreprise région PACA et en région Rhône-Alpes, 40 millions d’euros). Franco-Suisse a finance totalement ses opérations sans Promogim figure quasi systématique- alors déjà réalisé une centaine de pro- tour de table, ce qui lui permet de ment dans le trio de tête des classe- grammes totalisant plus de 5 300 loge- s’afficher collectivités ments de la profession. En Île-de-Fran- ments, principalement sur les com- locales et aménageurs comme un par- ce, Promogim est surtout présent en munes résidentielles des Hauts-de- tenaire particulièrement stable et solide. grande banlieue. Seine (Sceaux, Bourg-la-Reine, Le Ples- Seule l’activité de construction est en auprès des Conclusion En guise de conclusion, il nous semble utile de synthétiser certains de clarification de l’identité des filiales cours sur la mixité sociale, sur le respect immobilières de appartenant à ces l’environnement, sur leur rôle traits récurrents du positionnement et groupes, de transparence et de renou- d’« accompagnateur » à long terme de des stratégies des grands promoteurs. vellement de l’image de marque des l’aménagement urbain. Un autre trait Tout d’abord, on observe, depuis la fin promoteurs. Dans le même sens, les saillant est l’importance des dispositifs des années 1990, des efforts assez lar- réflexions menées sur les attentes des d’incitation fiscale dans l’évolution des grands élus locaux constituent un axe récurrent volumes de logements vendus par les groupes pour tendre au regroupement des discours et des stratégies. De promoteurs. Le poids de cette clientèle gement partagés par les de leurs filiales immobilières. Cette manière croissante, les grands promo- particulière transparaît dans les résultats démarche va de pair avec une politique teurs se mettent à produire des dis- de ventes mais aussi dans les efforts 106 Portrait d’entreprise publicitaires développés à leur égard – pent tous aujourd’hui des stratégies gamme de produits proposés et à la création d’espaces de ventes spéci- d’élargissement de leurs activités dans diversification vers les services immobiliers. fiques à leur intention, informations fis- une optique de croissance mais aussi cales en place de choix sur les sites d’anticipation des risques. Différentes Internet des promoteurs, démarchage démarches sont adoptées et combi- par courrier, par téléphone ou via les nées selon les structures, elles vont de organismes clients l’élargissement de la zone géogra- potentiels… Enfin, ces acteurs dévelop- phique d’intervention à l’ouverture de la bancaires des Julie Pollard CEVIPOF/Sciences Po (Allocataire de recherche) [email protected] Bibliographie DUBAN B., 1982, Les Promoteursconstructeurs, Paris : Presses universitaires de France GRANELLE J.-J., 1998a, Économie immobilière : analyses et applications, Paris, Économica GRANELLE J.-J., 1998b, « Où en est la promotion immobilière privée ? », In Études Foncières. Paris : Association des études foncières (ADEF), n°78 LESCURE M., 1983, Histoire d’une filière : Immobilier et bâtiment en France (1820-1980), Paris : Hatier, coll. Profil Société LORRAIN D., 2002, « Capitalismes urbains : la montée des firmes d’infrastructures », Entreprises et histoire, n°50, numéro spécial : Les grands groupes et la ville, pp. 7-31. MALINVAUD P., JESTAZ P., 2004, Droit de la promotion immobilière, 7e édition, Paris : Dalloz TOPALOV C., 1973, Les Promoteurs Immobiliers ; Contribution à l’Analyse de la Production Capitaliste du Logement en France, Paris La Haye : Mouton Webographie http://www.nexity.fr http://www.meunier-promotion.fr http://www.bouygues-immobilier.com http://www.promogim.fr http://www.icade.fr Notes (1) Rédaction mars 2007. (2) Contre autour de 45% entre 1990 et 1996. (3) Classement effectué en termes (5) P. Malinvaud et P. Jestaz (2004) éventuellement une société ad hoc, définissent le grand promoteur de demander le permis de construire, éta- manière large, comme une « société blir un bilan financier prévisionnel, réunir anonyme qui réalise des opérations les capitaux nécessaires, chercher des de chiffre d’affaires hors taxe. Source : immobilières acquéreurs… considérables de sa « L’année du logement », Hors série du propre initiative ou comme filiale d’un (7) Lescure Michel, 1983, Histoire Courrier du Logement, novembre 2004, groupe financier, mais toujours par d’une filière : Immobilier et bâtiment en Innovapresse (Chiffres année 2003). l’entremise de sociétés particulières France (1820-1980), Paris : Hatier, coll. chargées de commercialiser chaque Profil Société ; Lescure Michel, 1982, programme » (p. 8). Les banques, l’État et le marché immo- (4) Jean-Jacques Granelle (1998a) souligne ainsi que les promoteurs indépendants représentent, en 1998, 81% (6) Montage : ensemble des opéra- bilier en France à l’époque contempo- des promoteurs – et seulement 38% du tions qui rendent possible la réalisation raine, 1820-1940, Paris, Éditions de CA total -, alors que les filiales de d’un programme, par exemple trouver l’EHESS. groupes représentent seulement 15% un terrain, définir un projet en termes (8) Cycle : succession de phases des promoteurs mais 56% du CA total. techniques et financiers, constituer d’expansion et de récession de l’activité. 107 Flux n° 69 Juillet - Septembre 2007 (9) À prix constants, le prix moyen de lancement au mètre carré, pour le logement neuf à Paris, avait augmenté de 44% entre 1987 et 1992. Il baisse de 25% de 1992 à 1996. (10) Plus précisément, si nous nous l’aménagement des villes »), Les Échos, (20) BNP Paribas Immobilier se clas- 27/04/2006. se également deuxième groupe français (15) de property management de bureaux http://www.nexity.fr/collecti- vites.php?Rub=1, le 12/02/07. avec sa marque COMADIM. (16) Reprise de 65% du capital du réseau de franchise Guy Hoquet (21) Site internet : http://www.immobilier.bnpparibas.com/ focalisons sur l’activité logement, le l’Immobilier et participation majoritaire (22) id. chiffre d’affaires de cette activité a chuté dans Century 21 France, premier (23) Acquisitions : Setrhi (maîtrise de 39 % entre 1990 et 1996. Le loge- réseau français de franchise immobiliè- d’œuvre) en 1997 ; GFF (administration ment représentait 53% du CA HT de la re. Nexity se retrouve ainsi à la tête d’un de biens) en 1998 ; Eurogem (services promotion immobilière en 1990, il en réseau de 1 280 agences ayant réalisé tertiaires) en 2000 ; EMGP (foncière ter- représente 75% en 1998. l’an dernier 65 600 compromis de vente tiaire) en 2002 ; Foncière des Pimonts (11) Pour l’ensemble de la profes- en immobilier ancien, soit une part de (foncière tertiaire) en 2004 ; Cabinet Villa sion le chiffre d’affaires est d’environ 24 marché nationale supérieure à 10%. (administration de biens) en 2005… milliards d’euros (année 2004). Century 21 et Guy Hoquet l’Immobilier, (24) Icade Capri, promoteur privé de (12) « La métamorphose du mana- qui sont tous deux des franchiseurs, ont logements neufs destinés à l’accession gement de Nexity », Les Échos, réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires à la propriété ou à l’investissement loca- 01/07/03. de 25,7 millions d’euros (constitué tif, est présent dans 18 agglomérations (13) Cette piste d’analyse est en presque exclusivement de redevances) françaises. particulier évoquée par le groupe et un résultat opérationnel de 8,6 mil- (25) Icade Patrimoine possède, gère d’élèves de l’ENA (Promotion « Simone lions (Kus Bruno, Le Journal des et valorise près de 45 000 logements Veil »), ayant produit un rapport sur ces Finances, 21 avril 2006). intermédiaires situés dans 50 com- questions : Séminaire relatif au loge- (17) Conesa Elsa, Counis Alexandre, ment, Groupe de travail n°4 : « L’inves- « L’Écureuil et Nexity négocient en vue tissement locatif », juillet 2005, 55 p. d’un rapprochement », Les Échos, résidentiel en France », Propos recueillis 12/02/07. par (14) Car, ainsi que l’écrit Catherine munes en Île-de-France. (26) Cf. « Promogim, l’immobilier Estelle Sabbah, « Sans eux [les promoteurs], (18) Notons que ce rapprochement les villes n’auraient sans doute pas les ne va pas sans poser certaines ques- Billancourt moyens d’acheter les milliers d’hectares tions puisque le Crédit Foncier est pour- 2006. que Réseau Ferré de France mettra un voyeur d’activité pour l’ensemble des Nouel, Rubrique « L’Économie », Décideurs, Boulogne (27) Information, Figurant au Décembre passif de jour sur le marché ; pour acquérir les ter- promoteurs : si ce rôle disparaît, ces l’entreprise, les fonds propres sont rains promis par l’État ; se créer de véri- résultats futurs risqueraient donc d’être représentés notamment par : le capital tables réserves foncières et rebâtir leurs largement amputés. social, les réserves, le bénéfice de centres » (Sabbah Catherine, « Les promoteurs cherchent leur place dans 108 (19) Financial Times Global 500, June 11, 2006: 27. l’exercice (http://www.abcbourse.com).