File - FRANÇAIS DU MONDE

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Parents de lycéens français : LA « PEC » REMISE EN CAUSE
La prise en charge par l’Etat des frais de scolarité des lycéens français scolarisés à l’étranger sera
plafonnée à compter de la prochaine rentrée scolaire. Cela signifie que les parents d’enfants français des
lycées mauriciens et du monde, devront s’acquitter de la différence entre le coût réel de l’écolage de
l’année scolaire 2011-2012 et le plafond qui a été fixé, par un décret gouvernemental, au montant de
2007/2008.
Concrètement, la part des parents de lycéens sera, pour 2011/2012, à Maurice, d’environ 30 % de
l’écolage, selon nos calculs. Ce n’est pas rien !
Rassurons, d’emblée les parents de lycéens dont le niveau des revenus donne droit à une bourse
de 100%. Ils continueront à être exonéré de la totalité des droits d’écolage, à condition, bien sûr
qu’ils déposent leurs dossiers et reçoivent l’agrément de la Commission ad hoc. Ceux qui
peuvent prétendre à la bourse d’entretien continueront aussi à en bénéficier.
En revanche, pour les autres, le plafonnement à 2007/2008, signifie que la part d’écolage va augmenter
d’année en année avec l’inflation, sans parler de diminutions probables des financements salariaux de
l’AEFE. A raison de plus 10% l’an, en quelques années, la PEC deviendra vite purement symbolique…
Cela signifie aussi que, contrairement à la promesse du candidat Sarkozy, la prise en charge ne va plus
s’étendre au collège puis au primaire et à la maternelle, pour arriver à la gratuité totale.
La gratuité est donc renvoyée aux calendes grecques…
Rappelons que, lors de la première rencontre du Président de Français du Monde - ADFE d’alors,
François Nicoullaud, avec le Ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner, le Président de
Français du Monde avait conseillé au Ministre de consacrer les fonds prévus pour la PEC des lycéens à
augmenter l’enveloppe des bourses, ce qui avait, deux avantages : d’une part éviter le traitement inégal
entre les parents d’élèves du Lycée et ceux des élèves des autres niveaux, d’autre part, consacrer
les moyens supplémentaires mis en œuvre aux parents qui en avaient le plus besoin.
Le Ministre n’a pas écouté ces sages conseils et a tenu à respecter, au moins pour un temps, la
promesse du Président.
N’est-il pas temps d’enterrer pour de bon la gratuité de l’écolage pour les enfants français de
l’étranger dans les établissements français de l’étranger ? Cette idée est apparue, pour la première
fois, dans le programme présidentiel de François Mitterrand en 1981. Aucun gouvernement, sous
Mitterrand ou Chirac n’a trouvé les moyens financiers pour la mettre en œuvre. Et voilà, qu’au bout de
quatre ans, la tentative de Sarkozy, éclate en plein vol, à peine au premier dixième du trajet !
A moins que…
A moins que les Français de l’étranger acceptent l’idée du Député Jérôme Cahuzac de faire payer des
impôts aux Français de l’étranger ce qui pourrait donner les moyens à Bercy de financer, entre autres, la
gratuité.
Or ce sont les mêmes qui considèrent que la gratuité serait une mesure d’égalité républicaine et que
l’imposition des Français de l’étranger serait une injustice épouvantable, quelles que soient les modalités
de cette imposition.
Entre le beurre et l’argent du beurre, il va peut-être falloir choisir…
Ou bien, va-t-on continuer à se servir de la gratuité comme un gadget indispensable des programmes
électoraux de gauche comme de droite, auquel les électeurs lucides ne croiront plus et les candidats qui
le promettent encore moins ?
En attendant, accrochons nous à notre système actuel des Bourses. Et veillons à ce que l’enveloppe
budgétaire qui y est consacrée, année après année, soit suffisante pour que soit respectée la formule
désormais célèbre du Secrétaire d’Etat Alain Vivien en 1991, il y a 20 ans :
« Aucun enfant français à l’étranger ne doit être écarté du système scolaire
français, à cause de la faiblesse des revenus de ses parents ».
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