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Voici un extrait d’un texte de Jacques Charpentreau qui peut vous donner
des idées et pourrait constituer une journée du journal qu’on vous demande
d’écrire ; il y fait le lien entre la poésie et la ville dans laquelle erre le poète.
La poésie, c’est comme une ville.
On s’y promène à travers les mots comme à travers les rues, il y a des
images plein les vitrines, on rencontre des gens, des autos, des arbres,
parfois des animaux.
Une ville, c’est comme la poésie.
Pour bâtir une ville, il a fallu des millions de pierres, des tonnes de béton et
des kilomètres de fer ; il a fallu du temps, le travail de beaucoup d’hommes
et de femmes, de la peine et de la joie. Tout cela est resté caché dans le
béton et dans les pierres. Toute cette vie, quand on regarde bien, quand on
écoute bien, on la voit, on l’entend, la vie des villes.
Pour bâtir un poème, il a fallu ajuster des lettres et des mots, des sons et
des rythmes, il a fallu combiner les couleurs et les odeurs, et la vie des gens
qui passent, et les autos qui roulent, et les pigeons qui roucoulent, et les
enfants qui grandissent, il a fallu faire chanter ensemble les mots qui se taisaient, tous seuls.
©HATIER
Dans la ville des poèmes, les boutiques offrent des paysages fabuleux, les
fenêtres regardent de tous leurs yeux, les voitures bondissent, les néons clignent de l’œil, les mots jaillissent comme de tours qui chantent, et les
statues font la causette d’un socle à l’autre.
La poésie court les rues.
Elle nous prend par la main et nous courons avec elle, les images dansent
dans les vitrines, les affiches s’animent, le soir tout s’illumine, et dans la nuit
la ville appareille et nous emmène, comme un grand vaisseau balancé à
travers les espaces où rêvent les étoiles.
La Ville en poésie, préface, 1979.
©HATIER

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