L`ambuLatoire médecine : une nouveLLe prise en charge
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L`ambuLatoire médecine : une nouveLLe prise en charge
Le MAG #4 Le magazine du Réseau des établissements nantais ELSAN Dossier juillet 2016 pages 22 à 26 L’ambulatoire médecine : une nouvelle © Dr Lignereux prise en charge 10 15 27 Zoom Côté Groupe Ça se passe à... ÉDITO A l’heure où nous écrivons ces lignes, un « fou » a traversé la promenade des anglais pour semer la mort. Nos collègues de la Clinique Saint Georges à Nice continuent d’accueillir les familles blessées dans leur chair et choquées dans leur tête. Au-delà de l’horreur, ces témoignages nous rappellent que notre raison d’être ensemble au sein du réseau des Établissements nantais du groupe Elsan est avant tout le soin. Le numéro du Mag que vous avez entre les mains, qui est le fruit d’un large travail collectif, illustre à merveille le souhait de voir mis en lumière vos initiatives et vos témoignages sur les pratiques de soin et leurs innovations. C’est encore le soin qui a prévalu au choix du futur nom du pôle de saint Herblain qui réunira à partir de fin 2017 la Polyclinique de l’Atlantique, la Clinique Saint Augustin et la Clinique Jeanne d’Arc et dont la première pierre a été officiellement posée le 30 juin : Elsan SanTé Ouest Atlantique ou en acronyme Elsan STOA. Cette identité appose le nom du groupe à l’expression directe de ce que nous faisons : soigner, ancrés sur notre territoire. Mais l’acronyme STOA révèle aussi une autre facette. C’est le nom que nous avons donné à la galerie qui reliera les bâtiments du site. Dans la Grèce antique, la STOA est une galerie, lieu d’échanges et de rencontres. Elle symbolise la volonté d’une médecine moderne et d’excellence, et avant tout humaine, ou se retrouveront d’abord les hommes et les femmes, soignants et collaborateurs issus de la Polyclinique de l’Atlantique, de la Clinique Jeanne d’Arc et de la Clinique Saint Augustin, avec leur histoire et leur culture singulières, marquées pour cette dernière par l’engagement des sœurs pendant 150 ans. STOA, Bernard Bensadoun a décidé de relever d’autres défis au sein de la nouvelle région Occitanie. Nous avons tous pu apprécier sa rigueur, son écoute, son sens de la parole et du service, et sa passion pour le monde de la santé et ses innovations. Son successeur sera là en septembre. Il s’appelle Pascal Dutronc. C’est un dirigeant expérimenté de l’hospitalisation. Il prend le relai pour accompagner notre projet médical nantais ambitieux et permettre à chacun de trouver sa place dans la future organisation. Je vous souhaite un été reposant et une bonne lecture du Mag. Jérôme Nouzarède C’est aussi à un homme d’engagement que nous disons au revoir et merci. Après avoir bataillé pendant quatre années pour réussir contre vents et marées à faire sortir de terre le projet Les acteurs du MAG sont les praticiens et personnels du Réseau des établissements nantais ELSAN Membres du Comité de rédaction : Christelle Binelli, Nathalie Bodin, Annabelle Boyer, Céline Camus, Marco Da Silva, Philippe Desrousseaux, Angélique Dréno, Delphine Durand, Patricia Guichard, Gwenn Radou, Virginie Le Bot, Pascaline Le Guellec, Marie-Agnès Michaud, Isabelle Minaud, Elisabeth Naux, Lore Magoni, Jeanne Neville, Patricia Plantier, Claudie Pouvreau, Nathalie Praud, Juliette Rabreaud, Béatrice Richard, Marion Saddier-Bonic, Emmanuelle Thibault, Laurence Turounet, Clara Villanueva. Directrice de publication : Stéphanie Leparoux Rédactrice en chef : Laetitia Pinheiro Mise en page : Hélène Barbreau 2 | le mag Ont participé aux rédactions (par ordre alphabétique) : Nathalie Arroyo, DRH Nicolas Aumon, psychologue Dr Christian Blonz, médecin urgentiste Marine Bossé, esthéticienne Dr François Bretéché, stomatologue Carine David, Cadre infirmier Dr Sophie Denizot, Pédiatre Delphine Durand, Infirmière Soins palliatifs, accompagnement de la fin de vie Dr Johanne Feuvrie, gériatre Soizic Fèvre, Cadre infirmier Dr Patrick Gessant, médecin généraliste Dr David Gouraud, ARE. Dr Selma Hamdi, Pr Marc Sindou, neurochirurgiens Clotilde Heibing, API restauration Dr Grégoire Langlois, anesthésiste Valérie Lebouler, DRH Maxime Leniel, DRH Dr Ronny Lopes, Dr Cyril Perrier, Dr Giovanni Padiolleau, orthopédistes Dr Gilles Mazaltarine, MPR Céline Mogan, chargée de projets RH Dr Cédric Nathan, ARE Patrick Olivier, Directeur Systèmes d’info, prospectives et RSE, ELSAN Dr Édouard Paris et Dr Julien Querat, chirurgiens vasculaires Joëlle Pichon, directrice juridique Jean Marc Trichard, DG NEXUS/OPTIM Photo couverture : Dr François Lignereux SOMMAIRE Dossier 4 L’ambulatoire médecine : une nouvelle prise en charge pages 22 à 26 • • • En bref La recherche clinique à PCA Directives anticipées et personne de confiance Comment concilier vie professionnelle et vie personnelle 10 Zoom sur • • • • • • • • Autour du patient Récupération rapide après chirurgie À la pointe de la chirurgie ophtalmologique Syndrôme d’Ehlers Danlos, quelques repères «La cheville vue de l’intérieur» une 1ère française réussie Implants dentaires - Une technique innovante Anévrismes de l’Aorte Abdominale Neurochirurgie de la douleur : la DREZotomie 22Dossier 27 Ça se passe à • • • • 31 • Le patient traceur Roz Arvor se met à l’heure de la T2A Saint Herblain - STOA, oui mais pourquoi ? AHO - L’entretien infirmier Le métier de... Infirmière référente RRAC 32 Côté Groupe • • • • • Recherche & innovation Développement médical Materniteam Responsabilité sociale des entreprises Marketing digital 36Rencontre • OPTIM 37 Et ailleurs... • De Brétéché au Népal 38Agenda 39 L’info en plus EN BREF La recherche clinique à PCA Le secteur privé est aujourd’hui force d’inclusion dans les essais cliniques notamment multicentrique. Particulièrement en maternité, la Polyclinique de l’Atlantique s’inscrit dans cette mouvance et participe depuis début mai 2016 à l’étude DIACORD. Le but de cette étude est la comparaison de la performance diagnostique de deux algorithmes de prise en charge (PCT versus ANAES guideline) des suspicions d’infection maternofœtale et l’impact sur l’exposition aux antibiotiques des nouveaux-nés. Il s’agit d’un PHRC multicentrique national (15 centres) dirigé par le CHU de NANTES et coordonné à la PCA par le Dr Denizot. C’est une recherche de soins courants prospective, en cluster. Elle va durer 1 an et inclure 9536 nouveaux nés. La PCA est le seul centre privé à y participer. 4 | le mag Notre entrée dans cette étude a permis à la PCA la création d’un poste d’attaché de recherche clinique, qui est actuellement tenu par une SageFemme : Nina F. Cette sage-femme recense tous les matins les nouveaux nés inclus dans l’étude, elle va ensuite à la rencontre des parents pour leur donner toutes les explications et recueillir leur non opposition. Elle tient à jour l’eRCF en incluant les bébés, récupérant tous les examens et déclenche le suivi online pour les parents. En effet, ils sont recontactés par mail ou par téléphone à 6 jours et 3 mois de vie de l’enfant. La Polyclinique de l’Atlantique va également participer à l’étude Golf III coordonnée par le Dr Tohier. Cette étude s’intéresse à l’efficacité d’un lait symbiotique dans la diminution du taux d’incidence des épisodes de diarrhées infectieuses chez les nourrissons. EN BREF Directives anticipées et personne de confiance Dans le prolongement de l’article réalisé dans le MAG#3 sur la Loi CLAEYS-LEONETTI du 2 février 2016 créant de nouveaux droits des malades et personnes en fin de vie, nous abordons ici plus précisément les changements introduits par la loi. Directives anticipées Au-delà de toute personne majeure, la loi élargit aux personnes sous tutelle avec Qui peut rédiger des directives l’autorisation du juge ou du conseil de famille s’il a été constitué (le tuteur ne peut ni anticipées ? l’assister, ni la représenter). La loi maintient l’exclusion des mineurs. Les directives anticipées seront possibles non seulement pour « refuser, limiter ou arrêter » les traitements mais aussi pour les « poursuivre ». Champ d’application La loi crée deux possibilités pour le patient d’exprimer sa volonté l’une avant de se connaitre atteint d’une affection grave, l’autre après. Elles sont révisables par tout moyen, et à tout moment. Durée Le délai de validité des directives anticipées fixé au préalable à 3 ans est supprimé. La traçabilité sera réalisée sur un registre national dont les dispositions précises de Conservation, consultation conservation et de confidentialité seront définies par décret. La HAS a élaboré des documents types à destination des patients et des professionnels Modèle type (http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2619437/fr/les-directives-anticipeesconcernant-les-situations-de-fin-de-vie) Ces directives s’imposent au médecin pour toute décision d’investigation, d’intervention ou de traitement sauf en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation, et lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement Opposabilité inappropriées ou non conformes à la situation médicale. Le refus d’application des directives anticipées est pris à l’issue d’une procédure collégiale et est inscrit au dossier médical. Il doit être porté à la connaissance de la personne de confiance désignée par le patient ou, à défaut, de la famille ou des proches. Personne de confiance Au-delà de toute personne majeure, la loi élargit aux personnes sous tutelle avec l’autorisation du juge ou du conseil de famille s’il a été constitué. La loi maintient l’exclusion des mineurs. Qui peut désigner ? Comment ? La désignation se fait par écrit, mais la personne de confiance doit co-signer le document de désignation, ce qui implique de revoir les procédures mises en place en établissement de santé. Elle n’est pas consultée pour donner son avis personnel, mais pour être le véritable Rôle de la personne de « porte-parole » de ce que le patient aurait souhaité s’il avait pu s’exprimer, face à telle ou confiance telle situation concrète : « Elle rend compte de la volonté de la personne. Son témoignage prévaut sur tout autre témoignage ». Durée Aucune modification à savoir révocable et révisable à tout moment. Ainsi s’établit plus clairement une hiérarchie des modes d’expression de la volonté du patient hors d’état de s’exprimer : le médecin doit prend en compte d’abord ses directives anticipées, et si elles n’existent pas, « il recueille le témoignage de la personne de confiance, et à défaut, tout autre témoignage de la famille ou des proches. ». A noter également le rôle renforcé du médecin traitant dans l’information du patient sur ces deux dispositifs et la vérification de leur existence pour le patient. EN BREF Comment concilier vie professionnelle et vie personnelle ? La Qualité de Vie au Travail (QVT) est une démarche innovante qui s’impose depuis quelques années dans la gestion des ressources humaines des entreprises. Mais aujourd’hui la notion nouvelle qu’elle revêt mérite que l’on s’y attarde, car elle désigne un changement de posture vis-à-vis du travail. Il s’agit en effet de dépasser l’approche par les risques, centrée sur la souffrance au travail pour s’intéresser aux conditions propices à la qualité de vie au travail. C’est une approche plus constructive dont l’objectif est d’intervenir au niveau des valeurs et de l’organisation du travail, afin de concilier bien-être au travail et qualité et sécurité des soins. Les établissements du Réseau nantais ELSAN s’engagent en faveur du développement des conditions de travail des salariés. Par l’intermédiaire de forums, les salariés sont informés des actions menées et prises en charge par les structures. Améliorer les conditions de travail • Participation du Service Social Inter-entreprises de l’Ouest (SSIO) à l’accompagnement du salarié dans ses difficultés personnelles et/ ou professionnelles en mettant à disposition un(e) assistant(e) de service social (AHO - PCA). • • • • Mise en place de temps d’échanges (AHO) ›› A chaque réunion d’équipe, chaque professionnel est invité à exprimer son humeur du jour au travail. A l’aide de petits supports représentant son ressenti, la personne peut expliquer comment elle se sent au travail et en expliquer Mise en place d’un programme de Prévention des Troubles Musculo Squelettiques (TMS) avec formation de salariés soignants volontaires par un kinésithérapeute spécialisé (BTC - PCA) Proposition de séances d’ostéopathie pour les salariés qui en éprouvent le besoin, sur le temps de travail (BTC). Mise en place de séances de • sophrologie, musicothérapie et/ou psychothérapie pour les salariés en difficulté (BTC) Proposition de massages assis d’environ 15 mn (épaules, dos et bras) dans l’objectif de détendre et prévenir les troubles musculosquelettiques (PCA). • Promouvoir la santé et la forme : lors du forum, les salariés de la PCA ont dû pédaler pour se faire des Smoothies ! Cette action a été largement plébiscitée par les participants car il s’agissait d’un moyen ludique pour profiter de bons jus de fruits frais tout en gardant la forme et sans consommation d’électricité, développement durable oblige ! • Améliorer la restauration : en proposant des plats « faits maison » au self de la PCA. les raisons. Ce moment d’échanges permet l’expression de chacun sur des situations vécues dans le service. Éloigner les incompréhensions, éviter les non-dits et réduire les tensions restent l’objectif de tous. ›› Lors de temps d’échanges spontanés, chacun s’exprime sur ce qui permet de s’épanouir au travail : entraide, respect, écoute, confiance... Un panneau d’affichage reprend les différents éléments mis en avant par l’équipe, restant le témoin des échanges et permettant à chacun de rester vigilant sur son comportement. EN BREF S’engager dans une démarche vertueuse • • Accès privilégié à des crèches d’entreprise ouvertes aux salariés qui le désirent à des tarifs CAF (AHO – PCA) Mise à disposition auprès de l’ensemble des enfants des salariés d’un service gratuit d’aide aux devoirs, du primaire au lycée. L’enfant se connecte sur www. profexpress.com et pose sa question, il reçoit une aide EN DIRECT d’un enseignant certifié par l’Education Nationale ; code d’accès à obtenir auprès du service Ressources Humaines (AHO – PCA) • Séances d’activités physiques proposées par un coach diplômé sur le lieu de travail : renforcement musculaire, gestion du stress… (BTC). • Mise à disposition d’une salle Zen auprès des collaborateurs, conçue et décorée pour permettre de faire une véritable coupure tout en restant sur le lieu de travail. Elle permet de profiter d’un lieu calme, d’un temps pour se relaxer et se ressourcer contribuant ainsi à minimiser le stress, les sautes d’humeur et le manque de concentration. Selon la Nasa, cela augmente même la créativité et la productivité, ainsi que les capacités d’apprentissage et réduit les risques d’accidents de la circulation ou du travail (PCA). • Aide à l’arrêt du tabac ; les bénéfices de l’arrêt du tabac ont été clairement prouvés, en termes de mortalité comme de morbidité pour l’ensemble des maladies liées au tabac, notamment les maladies cardio-vasculaires et le cancer broncho-pulmonaire. Or en l’absence de toute aide pharmacologique ou non pharmacologique à l’arrêt, les taux de sevrage tabagique apparaissent faibles, de l’ordre de 3 à 5% à 6-12 mois. La Polyclinique de l’Atlantique propose désormais une aide au sevrage tabagique « Tabac Stop » et prend en charge les trois premiers mois de sevrage (consultations Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres. • • par une infirmière addictologue, substituts nicotiniques (PCA). Mise en place d’une démarche « développement de carrière » permettant à tous salariés de favoriser l’évolution et la valorisation des compétences et motivations professionnelles (PCA). STOP TABAC À LA PCA Vous souhaitez arrêter de fumer ? Accompagnement et suivi pris en charge pendant 3 mois pour les salariés. Prenez RDV auprès de Laëtitia Ferronière, Infirmière addictologue 9449 - [email protected] le mag | 9 ZOOM SUR Autour du patient Thérapeutiques non médicamenteuses : une nécessité ! La place des approches non médicamenteuses dans la prise en charge d’un patient pose toujours le questionnement de leur intérêt, de leur utilité, de leurs bénéfices pour les malades. d’essayer de mettre en place tous les moyens disponibles pour le meilleur être du malade. Il ne s’agit pas d’une croyance mais bien d’une réalité : les thérapeutiques non médicamenteuses sont un moyen de plus pour améliorer la situation du patient. Il ne s’agit pas de comparer thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses, il s’agit Cette méthodologie donne des outils aux soignants pour « pacifier » la prise en charge. Une étude Iprim1 ( juin 2008) montre une pacification de 83% des soins difficiles ainsi qu’une consommation des neuroleptiques divisée par 7 sur 4 ans dans un hôpital Parmi toutes les techniques exploitables, nous choisirons de faire un focus sur l’attitude thérapeutique, la Bien que l’HAS rapporte que « du fait nutrition, et l’activité thérapeutique. des difficultés méthodologiques, L’attitude thérapeutique dit « le Care aucune des interventions non », se définit comme le prendre soin au pharmacologiques n’a apporté la moment des actes de la vie quotidienne. preuve de son efficacité », des équipes La méthode de soin Ginestenombreuses ont pu démontrer cette Marescotti est basée sur la recherche efficacité et notamment de l’humanitude qui l’équipe du Dr Philippe « Nous existons aussi dans elle-même repose Robert (coordonnateur le regard de ceux que nous sur des concepts de du centre mémoire aidons, dans leur satisfaction, bientraitance, de règles de ressources et de dans leur sourire »! dans l’art du soin. Cela recherche du CHU de peut paraitre évident, Florence Leduc, Présidente Nice), le Dr Nicole Sicard mais en pratique ce (gériatre et chercheuse de l’association française des n’est pas si facile d’avoir Aidants les bons mots, les bons à l’institut pour la recherche à l’institut gestes, la bonne attitude Gineste-Marescotti), devant un patient sans oublier les études opposant, agressif, voire sur la nutrition du Dr Henry Rapin. violent. 1 IPRIM : Institut pour la recherche et l’information sur la Méthodologie de soin Gineste-Marescotti, association loi de 1901 privé gériatrique avec une amélioration du bien-être de 200 % pour les résidents, et 250 % pour les soignants. Une autre attitude thérapeutique plus adaptée aux patients déments est la validation de Noami Feil avec une approche fondée sur une reconnaissance du sujet là où il est et sur le développement de l’empathie. Il s’agit par exemple de reformuler en mots clairs les phrases parfois confuses du patient, en parlant d’une voix posée et lente, en utilisant des mots simples tout en gardant un contact visuel et tactile. Par des techniques de reformulation, les paroles et le comportement qui pouvaient nous paraitre incohérents, retrouvent un sens qu’il faut relier à l’histoire de la personne. Le but est d’éviter que le patient ne se replie sur lui-même. La nutrition : La prise en compte de l’importance de la nutrition dans le bien-être du patient est fondamentale. La dénutrition est une des causes d’hospitalisation et de placement prématuré en EHPAD. À l’opposé, la surcharge pondérale majeure est une source de comorbidité importante et fragilise par exemple les patients âgés par rapport aux chutes. La détermination d’un IMC doit être systématique pour toute prise en charge d’un patient âgé ou fragile. D’autres activités thérapeutiques sont plus familières, où nous retrouverons le champ des kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotriciens, neuropsychologues, psychologues, art-thérapeutes… La thérapie choisie doit correspondre à l’histoire de vie de la personne et à son caractère. Cette approche doit être pluridisciplinaire et pratiquée par un personnel formé : atelier mémoire en groupe ou individualisé, atelier autobiographique, thérapie par réminiscence (stimulation de la mémoire au moyen de photos ou d’objets) pouvant permettre aux patients de se « retrouver ». Les jardins thérapeutiques ou Hortithérapie aident le patient à garder la mémoire du savoirfaire et l’engagent dans un projet à long terme, sans oublier l’art-thérapie et la musicothérapie, la « liste » n’étant pas exhaustive. Dr Johanne Feuvrie 10 | le mag ZOOM SUR Autour du patient La méthode SNOEZELEN : un plus pour le bien-être du patient. Le service des soins de suite et réadaptation de la clinique Bretéché accueille, comme tous les SSR polyvalents, une patientèle âgée, polypathologique. Nombreux sont les patients présentant des troubles cognitifs. Les soins palliatifs sont aussi fortement représentés. Au vu de cette patientèle, les approches non médicamenteuses deviennent d’un intérêt majeur dans la prise en charge globale des patients. C’est pour cette raison que nous avons developpé dans notre projet de service l’approche Snoezelen. La méthode Snoezelen est née dans les années 70 dans un contexte social qui faisait émerger les notions de bienêtre individuel, de plaisir et de qualité de vie. Initialement construite pour les patients handicapés tout spécialement les enfants IMC lourds, la technique a pu se répandre auprès de toutes les populations fragilisées. Le Snoezelen et les AS du service se sont appropriées est une pratique de stimulation visant à cette méthode et la mettent en pratique établir une relation personnelle, dans un tous les lundi après-midi. milieu naturel ou non, permettant de vivre L’objectif est de donner du bien-être à la une expérience sensorielle, subjective personne stimulée au travers du plaisir et constructive. Les sujets sont plongés que lui procure l’activité dans laquelle elle dans une ambiance lumineuse et sonore est impliquée. La démarche est basée sur l’éveil de la personne apaisante faisant stimulée au monde appel aux cinq sens. La diffusion large de «Quand on perd la notion du temps extérieur par le biais cette technique dans présent et du lieu, quand l’heure de de son corps et de les établissements la retraite a sonné, quand les règles ses 5 sens. Cet éveil de soins a été freinée n’ont plus d’importance, quand les permet à la personne initialement par la obligations sociales ont perdu tout de prendre une volonté des initiateurs intérêt, alors c’est l’essence même de meilleure conscience d’utiliser des locaux l’humain qui s’exprime. Les personnes de l’ici et maintenant, et ainsi de donner particuliers et âgées retrouvent tout naturellement plus de substance p a r t i c u l i è r e m e nt à sa relation au adaptés, avec un leur sagesse intérieure.» Naomi Feil. réel. La pratique du coût de mise en Snoezelen est avantplace extrêmement tout une affaire de important. L’expérience acquise au cours savoir-être sensoriel de la part de la des années a montré qu’il était possible personne stimulante envers la personne de développer de manière fiable cette stimulée. technique dans des locaux «habituels» d’un établissement de soins. Par contre, il Pour s’adapter au mieux à la patientèle du est nécessaire que les personnels qui vont service, un petit salon a été transformé mettre en route auprès des patients cette tout simplement par l’utilisation de technique soient correctement formés. rideaux noirs et de fauteuils relaxants Ainsi deux salariées ont été formés à la permettant l’accueil des patients pouvant pratique en 2014 et 8 en 2015. Les IDE se déplacer, mais surtout un chariot a été conçu pour permettre une prise en charge individuelle au lit du patient Les séances ne sont jamais imposées et le patient peut évidemment toujours refuser. Ce charriot comprend un lecteur CD, de l’huile de massage, un loto des odeurs, un diffuseur d’odeurs, une lampe blimp, une lampe à fibres optiques, des coussins chauffant, des balles de massage, des instruments de musique, différents tissus… Les retours sont excellents aussi bien de la part des salariés que des patients. Pour les salariés, cela représente une approche du soin différente et pour les patients, un moment très privilégié de détente. Un temps où ils peuvent retrouver détente et bien-être. Soigner retrouve aussi alors le sens de soulager, d’aider. Carine David le mag | 11 ZOOM SUR Autour du patient Les groupes de stimulations en Soins de Suite et de Réadaptation. « Vis-à-vis de personnes âgées, c’est vrai, il faut beaucoup de convivialité, beaucoup de questionnements […] ; certains ne pouvaient au départ parler, puis se sont exprimés et en ressortent soulagés et apaisés » Soutien psychique, stimulations et lien social : voici les mots clés qui résument bien le travail d’accompagnement individualisé et groupal dont peut bénéficier tout patient séjournant aujourd’hui en Service de Suite et de Réadaptation (SSR) à Bretéché. La création de groupes de stimulations et de soutien répond à une réflexion institutionnelle autour de la « bientraitance », ils rassemblent différentes animations et ateliers thérapeutiques qui ont pour point commun de susciter la convivialité et d’améliorer la communication entre soignants et soignés. Ils font partie du « projet individualisé de soin » discuté en équipe et sont proposés de façon hebdomadaire. Ils s’adressent à tous les patients mais traitent en particulier des situations de fragilités liées à l’âge et de vulnérabilités psychologiques. Témoignage de Madame A, 53 ans, hospitalisée en SSR pour suivre une rééducation post-opératoire d’une double fracture du fémur s’ajoutant à une précédente algodystrophie du genou. Cette patiente a participé régulièrement et durant toute la durée de son séjour de plus de cinq mois aux ateliers : « Mandalas », « Rendez-vous mémoire », « Ecoute et musiques » et « Loisirs créatifs » : « Quand je me rends aux ateliers, je ressens un poids sur les épaules qui s’en va. Je suis détendue grâce au partage de vécus entre les patients, cela me procure beaucoup de joie dans un climat convivial ». Voici son sentiment au sujet du « Rendezvous mémoire » : 12 | le mag Au sujet de l’atelier « Ecoute et musiques » : « La musique détend, fait voyager. […], pendant ce temps, on ne pense pas à la maladie, à notre souffrance. M. R., très renfermé, commençait à chanter et applaudissait ». Au sujet de l’atelier peinture : « Je ne croyais pas en être capable ! cela fait plein de souvenirs à ramener à la maison ». Madame A. décrit les ateliers comme de nouveaux repères spatio-temporels : « On attend, tous, avec impatience, d’être au lundi pour entendre la musique pendant une heure et demi […] ». Elle a également insisté sur l’importance de l’entraide et de la réassurance au travers du groupe. Les groupes de stimulations et de soutien s’avèrent être un atout non négligeable dans une optique de rééducation et de réadaptation fonctionnelle. Ils prolongent la stimulation cognitive en individuel proposée sur le plan psychologique ou orthophonique, et sont complémentaires de la stimulation fonctionnelle assurée par les kinésithérapeutes. En fait, le sujet des traitements non médicamenteux rend compte de la continuité des projets de soins en SSR à la Clinique Bretéché mais reste le fruit d’un questionnement éthique à renouveler sans cesse. A la qualité des soins médicaux et paramédicaux, s’ajoute la sollicitude des différents intervenants. Ainsi, le fait de recourir à une co-animation interdisciplinaire (psychologueneuropsychologue, psychologuemusicothérapeute, etc…) nous semble un point très important dans ce dispositif groupal. Nous y trouvons la possibilité d’étendre les formes de stimulations auxquelles nous pouvions avoir recours auparavant et notre rôle de soutien auprès des patients se trouve également précisé et renforcé. D’une part, il semble qu’il y ait une efficacité plus grande des traitements non médicamenteux quand ils sont cumulés et coordonnés, d’autre part, ceux-ci susciteraient une rétroaction positive favorisant l’effet de la thérapeutique médicamenteuse utilisée. Nous souhaitions partager notre expérience avec les partenaires du réseau ELSAN et peut-être développer ensemble de vrais échanges concernant ces prises en charge spécifiques. Nicolas Aumon ZOOM SUR Autour du patient Repenser la restauration des patients pour répondre au mieux à leurs besoins. API RESTAURATION a expérimenté une nouvelle offre alimentaire à destination des patients de la Clinique Bretéché en court séjour suite à une enquête auprès de malades hospitalisés. Il en ressort que : • La majorité des patients souhaite manger «comme à la maison» durant le séjour, avec des quantités adaptées (sauf régimes), • En parallèle, l’établissement s’est engagé dans une démarche RSE notamment autour de la lutte contre le gaspillage alimentaire. De ces deux démarches, la clinique et le prestataire de restauration ont travaillé ensemble afin de proposer de nouveaux menus : • un menu sur 5 jours : meilleure organisation des achats et de la production. Les menus sont adaptés selons les saisons et favorisant les produits frais, régionaux. • des recettes gourmandes et équilibrées (réalisées par un « chef étoilé » en collaboration avec la diététicienne de la clinique) s’adressant à une patientèle active et sans régime. • une prise alimentaire repensée : déjeuner plus simple (visites et soins qui occupent) et un dîner plus conséquent (plus de temps disponible et lutte contre le jeûne nocturne) • un fruit de saison chaque soir sur le plateau pour une prise différée. • la formation et l’implication des équipes en charge de la distribution des plateaux ; le repas devient un moment privilégié et un marqueur de qualité pour la clinique. le mag | 13 ZOOM SUR Récupération Rapide Après Chirurgie Favoriser le retour rapide à une autonomie du patient après un acte chirurgical Les techniques chirurgicales récentes sont plus protectrices et diminuent l’intensité douloureuse en post-opératoire : microincisions, vidéoscopies, moins de redons, les pratiques d’anesthésie utilisent moins de prémédications sédatives et combinent des produits pharmacologiques d’action courte avec des anesthésies loco-régionales et des blocs d’infiltration. Les patients, moins « endormis » en post-opératoire, peuvent plus facilement retourner dans leur chambre en position assise, et plus rapidement se lever, manger et boire. Les antalgiques per os ayant une excellente bio-disponibilité, le patient n’est plus embarrassé avec des perfusions intra-veineuses et reste moins longtemps alité. 14 | le mag Ce retour à l’autonomie plus rapide nécessite un encadrement médical différent qui a évolué. Entre les consultations du chirurgien et de l’anesthésiste, s’insère la consultation pré-opératoire avec une infirmière RRAC, qui permettra de déterminer une démarche de soins personnalisée, en relation avec le médecin généraliste, lui aussi très impliqué de par sa connaissance de l’environnement social du patient. Ainsi, cette personnalisation du parcours de soins rassure le patient face à un acte chirurgical. Mais il existe aussi d’autres bénéfices ; en péri-opératoire, le regard soignantssoignés change, le patient n’est plus allongé et passif mais plus souvent assis et actif. Le rôle bienveillant du personnel soignant au bloc opératoire et en salle de réveil se révèle encore plus important. L’infirmière, moins monopolisée par les gestes techniques en postopératoire, peut développer de nouvelles approches humaines comme la sophrologie, par exemple à la Clinique Bretéché. Ceci permet d’envisager un retour à domicile moins complexe et moins angoissant pour certains patients comme après une prothèse de hanche. De nouvelles approches de préparation comme l’hypnose, les méthodes de relaxation ou la pratique d’activités physiques comme la marche active, sont, et seront plus encore demain, autant d’atouts complémentaires au sein de ce parcours. Dr Cédric Nathan ZOOM SUR Récupération Rapide Après Chirurgie Réhabilitation rapide en obstétrique : qu’en est-il un an après ? Qu’en pensent les patientes? Un programme de réhabilitation rapide après chirurgie en obstétrique a été mis en place mi 2015. Partant d’un principe appliqué en chirurgie (digestive, orthopédique entre autres) encouragé par les sociétés savantes (CNGOF, SFAR) et en s’appuyant sur le travail déjà initié au sein de la PCA, les équipes ont entrepris de l’appliquer à la maternité pour les patientes bénéficiant d’une césarienne. L’objectif est d’améliorer la récupération des mamans et ainsi favoriser le lien mère-enfant en essayant de se rapprocher des suites d’un accouchement par voie basse. En juin et juillet 2015, les pratiques ont été évaluées auprès de 30 dossiers de patientes ayant bénéficié de la RRAC et en les comparant à 74 dossiers de patientes ayant eu une prise en charge « classique ». Les objectifs principaux étaient atteints : les patientes se levaient plus tôt (8h au lieu de 22h30), mangeaient plus tôt (6h au lieu de 10h) et bénéficiaient d’un retrait de la sonde urinaire plus précoce (3h40 au lieu de 24h). Il n’était pas noté de différence en termes de douleur. La satisfaction des soignants était au rendez-vous, ceux-ci estimant qu’il s’agissait d’une amélioration de la prise en charge des patientes, améliorant le temps passé après du nouveau-né, sans difficultés majeures de mise en place de la procédure. Cependant, les équipes avaient noté la fréquence des sondages urinaires (20%) et n’avaient pas recueilli l’avis des principales intéressées : les patientes. Par ailleurs, les césariennes programmées (en dehors de l’urgence) avaient été essentiellement prises en compte. Une seconde évaluation a donc été menée au début de l’année 2016, 65 dossiers consécutifs de patientes ayant bénéficié d’une césarienne ont été étudiés en janvier et février 2016. 70% ont bénéficié initialement du programme de RRAC, nous avons observé 10 sorties de protocole (conservation de la sonde urinaire selon le choix des praticiens) soit 55% de prise en charge menées à terme. Six mois plus tard, nous observons les mêmes chiffres en termes de douleur, de délai de lever, de repas et de retrait de sonde urinaire. Le bladder-scan (échographe de mesure du volume vésical) a été utilisé 14 fois, il y a eu 29% de sondages évacuateurs avec un volume moyen de 625 mL, en moyenne 11h après la césarienne. Il a fallu réaliser un second sondage évacuateur dans 8% des cas (3 patientes). Ces rétentions aiguës d’urine posent question. Dans notre étude, nous n’avons pas retrouvé les facteurs de risque habituels pouvant expliquer ces rétentions. Il nous faut donc travailler sur le dépistage de ces rétentions. Enfin, en ce qui concerne la satisfaction des patientes, 23 patientes ont répondu au questionnaire (soit un taux de réponse de 35%), 100% étaient globalement satisfaites. Le lever précoce était apprécié (86% très satisfaites). La proposition d’eau en salle de réveil et d’un repas rapidement après la montée dans le service était satisfaisante : 62% très satisfaites, 24% assez, 5% moyennement satisfaite, et 10% assez insatisfaite. Cependant une de ces deux dernières patientes s’est plainte de ne pas avoir eu d’eau en salle de réveil. 100% des patientes étaient très ou assez satisfaites de la prise en charge de la douleur. L’absence de sonde urinaire a été appréciée et la surveillance par bladder-scan ne semble pas problématique pour les patientes (75% très satisfaites). Il en est de même pour l’absence de perfusion et la prise du traitement par voie orale : 90% très ou assez satisfaites. En conclusion, les objectifs initiaux ont été atteints, et de façon pérenne à 6 mois d’intervalle en particulier grâce à l’adhésion des équipes soignantes. La satisfaction des soignants et celle surtout des patientes est au rendez-vous. Même si l’application de ces mesures reste à la discrétion de l’équipe médicale prenant en charge ces patientes, nous avons pu proposer ce programme à une majorité de patientes, et tout particulièrement aux patientes bénéficiant d’une césarienne non programmée. Pouvoir leur proposer cette prise en charge est une grande satisfaction. Dr David Gouraud le mag | 15 ZOOM SUR À la pointe de la chirurgie ophtalmologique La dernière génération de microscopes opératoires pour la chirurgie en ophtalmologie est une véritable avancée technologique. Dotée d’une imagerie novatrice et inoffensive, elle permet un traitement chirurgical des maladies vitréorétiniennes d’une exceptionnelle précision. Son champ d’application couvre également la chirurgie du segment antérieur de l’œil et en particulier les greffes de cornée. Chaque année, 1200 patients sont concernés par ces techniques sur le site de la Polyclinique de l’Atlantique. La PCA a été la première clinique de France à disposer d’un microscope opératoire RESCAN, un microscope opératoire couplé à la technologie OCT Haute Définition. Cette association innovante permet la fusion en temps réel pendant la chirurgie de la microscopie opératoire et d’une imagerie en coupe de l’œil d’une résolution de quelques microns. A gauche, l’image du fond de l’œil observée dans l’oculaire du microscope. A droite, la même séquence observée en temps réel dans ce même oculaire (ici, coupe rétinienne avec traction du vitré sur la macula) Prélèvement du greffon de cornée DMEK de 20 microns (en double spire à droite de l’image) Qu’est ce que l’OCT (Optical Cohérent Tomography) : L’OCT est basée sur le principe de l’échographie (émission de sons qui « rebondissent » sur les surfaces des tissus rencontrés et sont réfléchis vers leur source, principe de l’écho) Ici, l’onde émise n’est pas sonore mais optique. Plus précisément un faisceau laser très faible (proche de l’infra rouge) est émis 27000 fois par seconde pour générer une image en coupe de l’œil. L’incrustation de l’image obtenue dans l’oculaire du chirurgien lui permet une visualisation simultanée de son geste dans une troisième dimension. Aujourd’hui encore les praticiens assistés de cette technologie continuent à innover et à découvrir les multiples possibilités offertes par le RESCAN. Sur le site de la Polyclinique, des techniques innovantes de greffes de cornée telle que la DMEK sont aujourd’hui rendues possibles et proposées à ses patients. Dr François Lignereux et Dr Laurent Leininger 16 | le mag ZOOM SUR Syndrome d‘Ehlers Danlos, quelques repères. Une pathologie pas anodine Le Syndrome d’Ehlers Danlos (SED) découle d‘une anomalie constitutionnelle du collagène, génétique, qui peut prendre différentes formes selon le type de collagène concerné. Le SED regroupe plusieurs formes cliniques de type classique caractérisé par les critères majeurs de diagnostic suivants : hyperextensibilité cutanée, nombreuses cicatrices cutanées témoins de la fragilité tissulaire et hyperlaxité articulaire. Les critères diagnostiques mineurs comprennent les tumeurs molluscoïdes, les sphéroïdes sous-cutanés, les (sub) luxations articulaires et l’hypotonie musculaire. Le collagène est un tissu de soutien présent dans tous les organes. De ce fait, l’expression clinique est très riche avec souvent des symptômes difficiles à classer. Le résultat final est un retard diagnostic considérable, atteignant parfois 15 à 20 ans avec des patients facilement classés hystériques ou, au mieux, fibromyalgiques. Les formes les plus graves, dites vasculaires, génèrent des complications très lourdes comme des anévrysmes ou des dissections artérielles. Ces formes sont rares. Il existe maintenant une possibilité de diagnostic génétique. Dans la pratique quotidienne, la présentation la plus habituelle est la forme dite hyper mobile pour laquelle il n’existe aucun test spécifique. L’absence de test spécifique fait que le diagnostic est posé sur un faisceau d’arguments cliniques dont les plus fréquents associent une hyperlaxité articulaire, des épisodes de subluxations ou luxations, une grande fragilité cutanée, des troubles proprioceptifs, une extrême fatigabilité, des douleurs très invalidantes mixtes (mécaniques, musculaires, neuropathiques…),des manifestations dystoniques, des troubles respiratoires, des troubles digestifs, des troubles vésico-sphinctériens, des difficultés de concentration, d’attention, de mémoire et bien souvent des migraines sèvères. Cette liste n’est pas exhaustive et cela se comprend car le collagène est partout… Une des grandes difficultés est d’aborder ces patients de manière globale en sortant d’une logique de pathologie d’organe isolée car c’est bien la vision de l’ensemble qui permet le diagnostic. Toutes les spécialités médicales peuvent être concernées. Le premier enjeu est de reconnaître ces patients en étant rigoureux sur l’analyse pour éviter les « sur diagnostics » qui peuvent s’avérer aussi délétères que l’absence de diagnostic. Il faut rappeler ici qu’il s’agit, en théorie, d’une maladie rare entrant donc dans le cadre du « Plan Maladies Rares ». Toutefois, les Centres de Référence, pour cette maladie, sont très peu nombreux sur le territoire. En pratique, ils s’intéressent essentiellement aux formes vasculaires et ont souvent, les moyens du diagnostic mais pas de la prise en charge. De plus, au regard du nombre de nouveaux cas diagnostiqués, il n’est pas du tout certain que l’on puisse encore parler de maladie rare. Quoi qu’il en soit, c’est une pathologie complexe dont le traitement est purement symptomatique avec une logique de compensation. La seule manière de pouvoir aider concrètement ces patients une fois qu’ils sont identifiés est de bénéficier d’un réseau structuré de professionnels intéressés par la pathologie et prêts à travailler ensemble. A la Clinique Bretéché, de nombreux patients SED sont déjà reçus en consultation douleur mais ils sont aussi susceptibles d’être suivis ou opérés par les collègues des autres spécialités. Il n’est donc pas inintéressant de connaître l’existence de cette pathologie, finalement bien plus commune qu’on aurait pu le supposer pour peu qu’on y prête attention. Dr Gilles Mazaltarine le mag | 17 ZOOM SUR «La cheville vue de l’intérieur » une 1ère française réussie. Organisé par le centre PCNA (Pied Cheville Nantes Atlantique), cet événement s’est déroulé le samedi 4 Juin au Westotel Nantes et a réuni plus de 100 professionnels de santé (médecins généralistes, médecins du sport, kinésithérapeutes, ostéopathes, podologues, infirmières). Le concept : une démonstration chirurgicale en live de 3 arthroscopies de cheville (antérieure, postérieure et ligamentoplastie) réalisées par le Dr Lopes et modérées par les Drs Perrier et Padiolleau. Ces démonstrations ont eu lieu dans un Mobile Lab (camion doté d’une technologie de dernière génération) mis à disposition par la société Arthrex. Déjà réalisées à plusieurs reprises en Angleterre, il s’agissait d’une 1ère expérience en France. Le déroulement : la matinée était divisée en 3 sessions. Un dossier clinique présenté par le Dr Perrier ou le Dr Padiolleau en salle de conférence permettait d’introduire chaque session. La démonstration chirurgicale était réalisée ensuite par le Dr Lopes. 3 interventions ont été réalisées en live : • une arthroscopie antérieure de cheville • une arthroscopie postérieure de cheville • une ligamentoplastie anatomique de cheville sous arthroscopie Une communication directe existait entre la salle et le Mobile Lab, permettant à l’assemblée de poser des questions au Dr Lopes durant les interventions. 18 | le mag A la fin de la matinée tous les participants ont pu visiter le Mobile Lab. Retransmission : L’événement peut être consulté en différé sur : http://www. fmcevent.com/lacheville-040616/ global/differe/2 Dr Ronny Lopes - Dr Cyril Perrier Dr Giovany Padiolleau ZOOM SUR Implants dentaires - Une technique innovante La pose d’implants dentaires dans l’os zygoma Le but est de reconstruire une denture fixe de 12 dents (bridge) sur 4 à 6 implants. Au préalable, une étude Code Beam en 3D sur un logiciel spécifique (NbelClinician) est nécessaire. C’est la solution de choix chez un édenté total maxillaire dont la résorption osseuse ne permet pas de poser d’implants maxillaires. Cela permet d’éviter la réalisation de greffes osseuses, de réduire la durée du plan de traitement et de diminuer les risques d’échec. La technique chirurgicale, réalisée actuellement à la Clinique Bretéché, consiste : • Après un lambeau muco-périosté, décollant, en avant jusqu’aux fosses nasales, au milieu jusqu’au rebord sous orbitaire et en arrière sur tout le zygoma. • À faire un forage calibré allant de la crête maxillaire jusqu’au zygoma en passant soit dans le sinus, soit dans la paroi sinusienne, soit en externe de la paroi pour perforer le zygoma dans son épaisseur. Les premières reconstructions dentaires étaient volumineuses, encombrantes, peu satisfaisantes. Actuellement, nous arrivons à faire des reconstructions esthétiques s’inscrivant dans le couloir dentaire. • Puis à visser spécifiques. des implants La pose de 4 implants permet de visser sur ces implants un bridge provisoire le soir même et un bridge définitif 4 mois après l’intervention. Cette technique reconstruit une denture fixe qui permet au patient de retrouver une vie sociale sans contrainte (sourire, parler, chanter, manger, mastiquer). Dr François Bretéché le mag | 19 ZOOM SUR Anévrismes de l’Aorte Abdominale Diagnostic, bilan et traitement des Anévrismes de l’Aorte Abdominale. L’anévrisme de l’aorte abdominale est une dilatation permanente et localisée d’une portion de l’aorte abdominale, le plus souvent sous-rénale. Du fait d’une symptomatologie frustre et aspécifique, cette pathologie est sousdiagnostiquée en France alors que les conséquences de son évolution sont d’une gravité redoutable : la rupture d’anévrisme est en effet responsable de 80% de décès chez les patients concernés. Pourtant les facteurs de survenue des AAA sont bien connus : âge > 65 ans, sexe masculin, tabagisme chronique et un antécédent familial d’AAA. De plus, le diagnostic est aisé par une simple échographie abdominale. Le 16 Juin dernier, les Docteurs Pâris et Quérat organisaient une DPC destinée aux médecins généralistes dont le thème était le rôle du médecin traitant dans le dépistage, le bilan, le traitement et la surveillance des anévrismes de l’aorte abdominale. Cette soirée qui a réuni une vingtaine de médecins généralistes du département avait pour objectif d’expliquer les recommandations de l’HAS quant au dépistage des anévrismes de l’aorte abdominale. Plusieurs études ont montré l’intérêt d’un dépistage dans une population ciblée (homme de plus de 50 ans avec un antécédent familial d’anévrisme et homme de plus de 65 ans ayant fumé longuement) pour réduire la mortalité de cette pathologie. Une fois dépisté, tout anévrisme ne nécessite pas d’être opéré. La décision repose sur la détermination du risque de rupture et sa comparaison avec le risque opératoire. L’indication au traitement chirurgical des AAA repose principalement sur la taille de l’anévrisme (50 mm), sa vitesse d’expansion (0,5 cm/ 6 mois ou 1 cm/1 an) et la présence de symptômes 20 | le mag Deux approches thérapeutiques : Les Docteurs Quérat et Pâris, chirurgiens vasculaires à la Clinique Saint Augustin ont des approches différentes mais complémentaires du traitement chirurgical des anévrismes de l’aorte abdominale. Le traitement chirurgical conventionnel consiste à ôter l’anévrisme par laparotomie et interposer une prothèse pour rétablir la continuité du flux sanguin. Cette intervention lourde se fait chez un patient en bon été général et bien préparé à l‘intervention. Elle donne d’excellents résultats à long terme sous couvert d’une morbi-mortalité initiale plus importante. Le traitement endovasculaire est une alternative récente à la chirurgie conventionnelle. Cette technique consiste à mettre en place à l’intérieur Dr Julien Querat et Dr Edouard Paris de l’anévrisme une ou plusieurs prothèse(s) par cathétérisme fémoral pour rediriger le flux sanguin dans la prothèse et empêcher l’application de la pression sur les parois de l’anévrisme. Il a l’avantage d’être moins invasif, de réduire la durée d’hospitalisation et de faciliter la reprise d’autonomie. Les anévrismes de l’aorte abdominale sont une pathologie fréquente, dont le pronostic en l’absence de prise en charge est sombre en cas de rupture. Un diagnostic précoce est donc nécessaire par dépistage. La chirurgie n’est alors pas l’unique option, une surveillance continue et un traitement médical étant parfois possibles. En cas de traitement curatif, les techniques endovasculaires représentent une alternative au traitement chirurgical conventionnel, mais les endoprothèses n’ont pas encore la même longévité que la chirurgie ouverte. ZOOM SUR Neurochirurgie de la douleur : la DREZotomie Place de la DREZotomie microchirurgicale Les douleurs neuropathiques relèvent bien entendu en première intention des traitements médicamenteux et psychothérapiques classiques auxquels les méthodes de médecine physique peuvent être utilement associées. Lorsque ces traitements de fond ne suffisent pas, les méthodes de neuromodulation, au premier plan desquelles la neurostimulation sous ses multiples formes, constituent la première option du fait de leur caractère conservateur. Ces méthodes ont l’avantage de leur réversibilité et de la possibilité d’en modifier les paramètres par des commandes télémétriques. Il existe cependant des situations où ces méthodes ne sont pas efficaces et où le recours à des interventions neurochirurgicales « lésionnelles » peut apporter une solution efficace. Il en est ainsi de certaines techniques micro-chirurgicales dont la DREZotomie (DREZ : Dorsal Root Entry Zone), développée par le Professeur Marc Sindou, devenue désormais classique qui s’effectue sous microscope opératoire. Dans son principe, la DREZotomie vise à supprimer de façon sélective les structures à l’origine de la douleur neuropathique lorsque celles-ci sont localisées dans la zone d’entrée des afférences sensitives dans la moelle épinière. La lésion thérapeutique consiste à interrompre les fibres dites nociceptives et détruire par coagulation les neurones hyper-actifs situés dans la corne dorsale, correspondant au territoire de la douleur, en respectant les autres fibres. La cible est délimitée par la tête de la flèche noire. Les indications de la DREZotomie sont limitées aux douleurs suivantes : Tout d’abord les douleurs secondaires aux avulsions plexiques, en particulier celles -les plus fréquentes- liées aux étirements du plexus brachial (classiques dans les accidents de moto). Ces douleurs sont en relation avec une hyperactivité spontanée et anarchique des cellules de la corne dorsale (désafférentée) correspondantes aux racines arrachées. Les techniques de neuromodulation, en particulier la stimulation électrique de la moelle, y sont généralement inefficaces. Une DREZotomie peut être proposée lorsque la méthode de stimulation corticale, envisagée au préalable, s’est révélée inefficiente. Ensuite, les douleurs secondaires à une lésion de la moelle épinière elle-même, en particulier celles après traumatisme du cône médullaire et/ou de la queue de cheval. La stimulation médullaire y est généralement inefficace. Enfin, certaines douleurs d’origine cancéreuse, seulement si la tumeur d’origine est relativement bien circonscrite et stable dans son évolution à moyen terme, seulement si la douleur est localisée et bien définie sur le plan topographique, et si l’état général du patient n’est pas trop précaire pour subir une opération à ciel-ouvert. Il en est parfois ainsi des tumeurs de l’apex thoracique (syndrome de PANCOASTTOBIAS) ou de tumeurs du plancher pelvien avec douleurs périnéales surtout s’il existe une abolition des fonctions vesico-sphinctériennes et génitales. Dans ces indications, après sélection rigoureuse des patients, la DREZotomie microchirurgicale peut venir en aide pour le contrôle de la douleur chronique, et s’inscrire dans l’arsenal thérapeutique des Centres de traitement de la douleur. Dr Selma Hamdi et Pr Marc Sindou le mag | 21 LE DOSSIER L’Ambulatoire médecine : une nouvelle prise en charge Pour qui ? pour quoi ? Le développement de structures de médecine ambulatoire est relativement récent et s’adresse à des patients différents de ceux pris en charge dans le cadre d’activités techniques de spécialités médicales (endoscopies et autres) qui sont réalisées dans le cadre d’une autorisation d’ambulatoire chirurgical. Pour réaliser cette ambulatoire médecine, il convient de disposer d’une autorisation spécifique qui est adossée à une autorisation de médecine conventionnelle. Il existe un cahier des charges concernant les locaux et le personnel non médical qui doit être mis à disposition de la structure mais deux idées forces doivent être retenues. • Chaque séance de médecine ambulatoire doit comporter l’intervention de trois praticiens dont au moins une n’ouvre pas droit au remboursement par la sécurité sociale (psychologue, assistante sociale, ergothérapeute...) • L’ambulatoire médecine ne doit pas prendre en charge des patients qui pourraient l’être en externe. C’est la définition des actes frontières. À la différence de l’ambulatoire chirurgical qui valorise plutôt actuellement le passage hospitalisation conventionnelle / ambulatoire, 22 | le mag le transfert vers l’ambulatoire de pathologies initialement prises en charge en hospitalisation conventionnelle entraîne globalement et très nettement une diminution de la rémunération. L’ambulatoire médecine doit permettre de développer des prises en charge qui n’existaient pas ou ne pouvaient exister dans le cadre de la prise en charge conventionnelle. Et tout particulièrement cela permet de développer une médecine de bilan : • bilan en gériatrie : bilan de chutes, bilan de dénutrition, bilan de démence etc… • bilan d’une hypertension sévère avec comorbidités • bilan de diabète décompensé • bilan d’obésité • etc… Ces bilans doivent permettre de réaliser en une séance une évaluation complète d’une situation clinique qui autrement demanderait plusieurs déplacements au patient, et ce dans la durée d’une hospitalisation ambulatoire d’une demijournée à une journée complète. L’ambulatoire médecine permet également des actions thérapeutiques qui vont se répéter. L’exemple le plus courant est celui de la prise en charge d’une plaie vasculaire importante : évolution de la plaie, suivi médical, diagnostic infirmier, pansement, mise en place d’évaluation de pratiques pour améliorer la situation clinique du patient, suivi médical spécialisé des co-morbidités etc… Chaque séance d’ambulatoire doit faire l’objet de la part de chaque intervenant d’un compte rendu même succinct et une synthèse doit être réalisée pour chaque séance par un coordonnateur. Les autorités de tutelle sont extrêmement regardantes face à la méthodologie. Par ailleurs, l’ambulatoire médecine n’est pas un lieu d’éducation thérapeutique. L’éducation thérapeutique répond à d’autres critères, à d’autres demandes et à un autre financement. Les hôpitaux publics ont su au cours de ces dernières années développer cette filière ambulatoire de médecine avec parfois des locaux et des équipes totalement dédiés comme par exemple au CHU de Toulouse. Les établissements privés doivent dès lors qu’ils bénéficient d’une structure de médecine conventionnelle pouvoir offrir cette possibilité de prise en charge différente à leurs patients. LE DOSSIER L’Ambulatoire médecine : une nouvelle prise en charge Ambulatoire médecine Bretéché : mode d’emploi Pour pouvoir être pris en charge en ambulatoire médecine, le patient doit pouvoir être éligible à une des prises en charge qui ont été développées au sein de la structure. Le rendez-vous est pris soit par le médecin généraliste, soit par le médecin spécialiste sur un numéro d’appel unique 02 53 00 82 14 de 9h à 18h du lundi au vendredi rattaché à un des médecins coordonnateurs. Il ne s’agit pas là que d’une fonction secrétariat pourtant déjà extrêmement importante, mais de vérifier avec l’adresseur le bien-fondé de la demande, la possibilité de prise en charge et surtout la détermination des différents intervenants qui seront amenés à prendre en charge le malade dans un temps extrêmement court. Pour chacun des ateliers ou actions thérapeutiques développées au sein de la clinique, il existe « un noyau dur » représenté par les spécialistes indispensables à la prise en charge et qui seront toujours sollicités (par exemple pour le bilan mémoire neuropsychologue-neurologue) auxquels viendront s’adjoindre éventuellement d’autres professionnels en fonction de la spécialité du patient et du repérage d’autres difficultés (toujours pour le bilan mémoire par exemple cardiologue-angiologue du fait d’une pathologie artérielle évolutive). De même, cette prise de contact doit permettre de décider des explorations complémentaires parfois nécessaires et qui pourront être réalisées au cours de la même hospitalisation ambulatoire : échographie, scanner, endoscopie. Ce rendez-vous téléphonique est fondamental à la fois pour permettre la détermination des besoins mais surtout pour garantir l’organisation d’une journée profitable au patient, c’est-à-dire où les différents rendezvous vont pouvoir s’enchaîner sans difficulté particulière mais sans être non plus source de stress pour le patient, d’attente prolongée pour les différents praticiens, de ratés pour les explorations complémentaires. La qualité d’un ambulatoire se juge d’abord et avant toute chose sur son organisation. Elle est le témoin de la politique médicale de l’entreprise, elle est le garant de la stratégie thérapeutique qui pourrait être déterminée ensuite. Suivant les patients, mais surtout suivant leur capacité, trois à cinq prises en charge différentes pourront être organisées au cours de la séance d’ambulatoire. En pratique, plus le patient est âgé, plus il est fragilisé, et plus il convient de lui laisser des temps de récupération. Au contraire, pour un certain nombre de patients jeunes en bilan systématique, une organisation le mag | 23 LE DOSSIER plus raccourcie est facile à accepter. La réalisation d’un bilan complet peut demander 2 ou 3 séances. Le dossier malade est évidemment unique et totalement informatisé. Chaque intervenant médecin et non médecin doit fournir une synthèse de son observation en temps réel, c’est-àdire au cours même de sa prise en charge. Cette condition est fondamentale pour qu’à la fin de la journée, le médecin coordonnateur puisse faire d’abord une première synthèse avec le patient ou sa famille (résultats préliminaires) puis établir un compte rendu qui sera dressé immédiatement au médecin généraliste ou spécialiste adresseurs. Sont actuellement opérationnels à la clinique : • • • • social, bilan kinésithérapique, neuropsychologue, diététicienne, ergothérapeute, gériatre, les bilans obésité avec prise en charge diététique, psychologique, activité physique, bilan endocrinologique et avis bariatique, les bilans de plaie chronique avec bilan vasculaire complet, diététicienne, ergothérapeute, dermatologue, angiologue, chirurgien plasticien, infirmière spécialisée etc. Chacun de ces bilans donne droit à une cotation GHS particulière. L’intégralité du respect du déroulement de la procédure est indispensable et à démontrer en cas de contrôle par les organismes de sécurité sociale. les bilans mémoire qui comportent un bilan neuropsychique, un bilan kinésithérapique, un bilan social et un avis neurologique, les bilans fragilité avec bilan Coaching esthétique Retrouver l’estime de soi Interview de esthéticienne. Marine Bossé, Comment intervenez-vous auprès des patients en surpoids ? Que leur proposez-vous ? J’interviens d’abord en groupe de 3 ou 4 personnes lors du premier rendezvous du ou de la patiente à la Clinique Bretéché, afin de me présenter et proposer mes services et connaitre leurs besoins. Ensuite, j’organise des ateliers personnalisés et individuels sur le soin et l’hygiène de la peau, le maquillage et la tenue vestimentaire. Mes interventions sont totalement prises en charge par la clinique sans qu’il y ait un reste à charge pour le patient. Comment s’organisent vos interventions ? Sont-elles obligatoires ? Les interventions ne sont bien sûr pas 24 | le mag obligatoires, elles sont proposées aux patients en fonction de leurs attentes. La rencontre se prévoit de façon détendue dans un salon de la clinique. Comment réagissent les patients ? Sont-ils étonnés ? Sont-il contents ? Les patients sont parfois étonnés et surtout curieux. Ils se rendent facilement aux ateliers et y prennent goût très vite ! Quelles relations avez-vous avec les professionnels de santé ? J’ai été très bien accueillie par les professionnels de la santé. Ils ont été très confiants et enthousiastes par ce nouveau concept. Trois qualificatifs pour vos interventions ? Être à l’écoute, acquérir la confiance du patient, apporter de la gaieté ! LE DOSSIER Amener les exérèses thoraciques majeures vers l’ambulatoire La mutation de l’hospitalisation conventionnelle vers la prise en charge ambulatoire n’est possible que si les techniques chirurgicales évoluent et deviennent moins traumatisantes pour les patients. Dans un contexte imposé à la fois par la volonté de notre tutelle de réduire la durée des séjours et la qualité de prise en charge exigée par nos patients, les Docteurs Arigon, Paris et Jasnot s’inscrivent dans un projet de réduction des durées de prise en charge de la chirurgie d’exérèse pulmonaire de lésions cancéreuses et de la chirurgie d’exérèse des pathologies tumorales du médiastin (thymome/ neurinome) à la Clinique Saint Augustin. Afin de maîtriser au mieux le démarrage du projet, le changement de mode de prise en charge ne concernera dans un premier temps que des patients présentant un état clinique stable et peu ou pas de comorbidités associées (score ASA de niveau 1 et 2). A l’instar de ce qui se pratique déjà, les patients seront principalement adressés par un pneumologue ayant posé un diagnostic avant que la décision chirurgicale ne soit ensuite entérinée en RCP. Cependant, le chirurgien thoracique décidera d’une prise en charge ambulatoire sur la base de critères d’inclusion précis déterminés au préalable. assurée par un bloc paravertébral posé en peropératoire qui sera, si nécessaire, optimisée par un cathéter sous cutané ou intra pleural. A la sortie de salle, le patient séjournera en SSPI où la première verticalisation sera réalisée, sa sortie de SSPI restant assujettie comme les autres patients à un score d’Aldrète satisfaisant Un drain thoracique sera laissé en place, à la suite de l’intervention, et sera retiré juste avant la sortie du patient, après validation des critères d’ablation. Une radio de contrôle sera réalisée dès l’ablation du drain faite. Enfin, l’aptitude à la rue sera validée par l’anesthésiste et le chirurgien. Cette étape marque la fin de la prise en charge du patient dans l’établissement. Le patient quittera la clinique avec l’ensemble des éléments permettant d’assurer la continuité des soins en toute sécurité : prescription médicamenteuse, protocole antalgique et compte-rendu d’hospitalisation exhaustif. Le retour au domicile sera néanmoins encadré, le patient et ses accompagnants disposant d’un numéro d’appel dédié permettant de prodiguer des conseils ou d’envisager, le cas échéant, une ré hospitalisation si une dégradation de son état de santé était constatée. L’appel du lendemain par une infirmière de la clinique permettra d’évaluer le niveau de récupération du patient et de vérifier qu’aucun signe de complication ne sera apparu durant la nuit. Le suivi post opératoire sera assuré par des professionnels libéraux, en ville (infirmière, médecin traitant, kinésithérapeute, le cas échéant…) et sécurisé par la capacité de l’établissement à assurer la continuité des soins, y compris externes (disponibilité, réactivité, démarche collaborative). Pour tendre vers cet objectif, les Docteur Arigon, Paris et Jasnot, porteurs du projet, envisagent de procéder en recherchant l’optimisation des différentes étapes de la prise en charge conventionnelle actuelle sur plusieurs patients sans attenter à leur sécurité. Cette démarche engagée à échéance de deux ans, vise à enchainer l’ensemble des séquences optimisées de façon à proposer à nos patients la prise en charge des exérèses thoraciques majeures en ambulatoire. L’objectif est d’accueillir cette typologie de patients dans le service de chirurgie ambulatoire dans les mêmes conditions que les patients habituellement pris en charge dans ce type de service tout en garantissant la qualité des soins spécifiques à leur pathologie. Néanmoins pour permettre cette pratique, les techniques chirurgicales et anesthésiques mises en œuvre au cours de l’intervention seront adaptées à la prise en charge ambulatoire. Ainsi, exit la prémédication pour permettre une récupération plus rapide et le geste opératoire sera réalisé au travers d’abord(s) mini-invasif(s) tels que la vidéo-thoracoscopie ou le robot opératoire (Da Vinci Intuitive@). La gestion de la douleur étant également un des points cruciaux de la prise en charge ambulatoire, l’analgésie thoracique sera le mag | 25 LE DOSSIER Le circuit «ambulatoire court» à la PCA Entretien auprès de Mme Fèvre, cadre infirmier service ambulatoire. • Mme Fèvre, 99% de satisfaction patients pour l’hospitalisation en ambulatoire court en 2015 ! C’est un résultat plus qu’encouragent ! Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste l’ambulatoire court ? et quels sont les avantages par rapport à une hospitalisation en ambulatoire classique ? Le circuit en « ambulatoire court » consiste à accueillir le patient et son accompagnant dans un salon spécialement aménagé avec fauteuils et paravents. « L’Ambu court »permet au patient acteur de son parcours de soin de garder le plus possible son autonomie. Il est installé et préparé dès son arrivée, puis accompagné d’un professionnel, il parcourt à pied le trajet qui le mène jusqu’au bloc opératoire. Le retour dans le service se fait dès la fin de l’intervention où une collation est servie juste avant le départ du patient. Le temps de séjour en moyenne est de 2h50 contre 3 h 30 en ambulatoire classique ! Cette organisation permet : • D’apporter une valeur ajoutée en ne gardant que les temps soignants 26 | le mag • importants De réduire les risques de chute, de désorientation, d’infection nosocomiale … en limitant le temps d’attente avant, pendant et après l’intervention tout en garantissant d’excellentes conditions d’hygiène, de sécurité et de soins. D’augmenter par une prise en charge optimisée la satisfaction des patients en interrompant le moins possible le cours de leur vie. Pourquoi la chirurgie de la cataracte ? C’est une intervention réalisée en ambulatoire depuis plus de 10 ans à la PCA. Le taux de patients accueillis pour cette chirurgie en ambulatoire n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre 94% en 2014. Les praticiens et les médecins anesthésistes réanimateurs de l’établissement ont pu déjà affiner leurs protocoles de soins permettant ainsi au patient un retour à domicile plus rapide et en toute sécurité. Comment avez-vous mené le projet ? Au départ, le projet est né d’idées et d’informations glanées de ci de là. Puis un travail collaboratif entre médecins, direction et professionnels de l’ambulatoire, du bloc, des admissions et les secrétaires médicales a permis la construction de ce projet. Nous avons porté notre réflexion sur le circuit du patient, l’organisation des salons, les besoins et le choix du mobilier, le type de collations, la visite des médecins…. Le déplacement de la lampe à fente dans une pièce attenante au bloc permet au médecin de se rendre disponible entre ses interventions pour l’examen postopératoire et un départ rapide du patient. Comment les équipes soignantes ont adhéré au projet ? Si dans un 1er temps, les soignants n’ont pas adhéré au projet en ayant l’impression de « bousculer » le patient, ils y ont depuis trouvé de l’intérêt : une proximité et des échanges plus importants avec leurs patients, une centralisation des soins évitant des pas, une surveillance facilitée…. Et la satisfaction des patients ! Et quelle évolution à cette organisation envisagez-vous ? Fort de notre expérience, le nombre de patients accueillis en « ambu court » augmente et nous envisageons bien sûr d’accueillir d’autres pathologies…. Le Rdv est pris ! Dr Grégoire Langlois ÇA SE PASSE À... Le patient traceur : nouvelle méthode d’évaluation de la qualité et de la sécurité des soin La méthode du patient-traceur est une méthode d’évaluation de la qualité des soins en équipe pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire complémentaire aux méthodes d’évaluation telles que la RMM, l’audit clinique ou le chemin clinique. Elle permet d’analyser de manière rétrospective la qualité et la sécurité de la prise en charge d’un patient tout au long de son hospitalisation en évaluant les processus de soins, les organisations, les interfaces et la collaboration interprofessionnelle afin d’identifier les points positifs et les points à améliorer afin de mettre en œuvre des actions d’amélioration. Elle prend en compte l’expérience du patient et éventuellement de ses proches. Un temps de rencontre est prévu afin d’obtenir leur ressenti concernant leur prise en charge. Une analyse en équipe pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire est ensuite réalisée. Cette évaluation au plus près du patient permet aux professionnels d’échanger sur leur pratique au quotidien. Cette méthode est également mise en œuvre dans le cadre de la visite de certification V2014 par les équipes d’experts-visiteurs. Qu’en est-il de la méthode Patient Traceur dans nos établissements ? A la Polyclinique de l’Atlantique, quatre parcours patient traceurs ont été réalisés : • Patiente adulte en maternité (accouchement voie basse) • Patient adulte en orthopédie (prothèse de hanche, sujet âgé) • Patiente en maternité (césarienne programmée) • Patient enfant en ORL ambulatoire A l’Association Hospitalière de l’Ouest, un premier parcours a été réalisé : • Patient adulte en orthopédie (PTG) appartenant à une population vulnérable (personne âgée) A Roz Arvor : • Patient adulte en Soins de suite orthopédie appartenant à une population vulnérable (sujet âgé, handicap visuel) A Brétéché : Le premier patient traceur programmé début 2017. sera Pour en savoir plus : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1661702/fr/lepatient-traceur-en-etablissement-de-sante Une méthode qui peut se résumer en 10 points 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Amélioration de la qualité des soins Basée sur l’étude du dossier du patient Prenant en compte l’expérience du patient et de son entourage Organisation intra établissement et intra secteurs d’activités et/ou services Temps dédié pour analyse et mise en évidence des axes d’amélioration Analyse de la prise en charge à partir de grilles d’entretien permettant d’établir une comparaison entre pratiques réelles et pratiques référencées (règlementation, manuel de certification V2010, référentiels spécifiques à l’équipe...) Menée par un «leader reconnu par ses pairs» : cadre ou référent compétent dans l’animation d’un groupe, sachant mener le travail d’équipe avec pédagogie, transparence, bienveillance, confiance, sans porter de jugement Analyse de la prise en charge à l’aide de grilles de questions pré-établies et adaptées Méthode qui garantit le respect du secret professionnel Méthode reconnue dans le cadre du DPC Rappel V2014 rétroplanning PCA AHO Envoi du compte qualité Déc 16 Mars 17 Mars 17 Brétéché (non confirmé par l’HAS) Roz Arvor (non confirmé par l’HAS) Mai 17 certification Visite de certification Juin 17 Sept 17 Sept 17 Nov 17 le mag | 27 ÇA SE PASSE À... ROZ ARVOR se met à l’heure de la T2A SSR retour sur un audit de pratique Pour préparer la mutation induite par la réforme du financement des SSR (dotation modulée à l’activité), ROZ ARVOR, en accord avec le DIM du groupe ELSAN, a souhaité évaluer sa production de soins, en préalable à l’entrée en application des nouvelles règles de valorisation de l’activité SSR. Dans ce cadre, le cabinet conseil PARCOURS PLUS SANTE dirigé par le docteur SARRADIN, a réalisé un état des lieux du PMSI et une évaluation sur l’organisation des pratiques soignantes et du processus de codage existant sur ROZ ARVOR. Pour rappel : Contrairement au secteur MCO, le SSR n’est pas encore rentré dans un système de valorisation indexée sur l’activité et bénéficie de manière historique du remboursement d’un prix de journée qui s’établie pour Roz Arvor à : 86.41€ La TAA (Tarification à l’activité) souvent annoncée en SSR, et dont l’application s’est vue sans cesse repoussée ces dernières années devrait permettre de reconnaitre et de mieux valoriser les prises en charges spécifiques, plus lourdes et donc plus consommatrices de ressources. Cette perspective ouvre le champ du développement de nouvelles offres sur Roz Arvor, en particulier dans les domaines des soins palliatifs, de la cancérologie et de la prévention des chutes et de l’isolement notamment pour les seniors. Avec l’arrivée de la TAA, Roz Arvor espère assoir son développement, considérant que : • Ce dispositif garantit plus de transparence, plus d’équité (le même prix pour le même service), et plus d’efficience • La qualité des informations transmises devient primordiale pour décrire le séjour du patient • Le passage d’un prix de journée à une classification des patients dans des groupes permettra une meilleure caractérisation des patients et de leurs pathologies • Cette mutation devrait accélérer la transformation des derniers SSR Polyvalents (menacés à terme par le virage ambulatoire) en SSR spécialisés, mieux financés 13 interviews ont été réalisés avec les médecins, l’assistante sociale, les kinésithérapeutes, les aides-soignantes, les infirmières, les cadres de soins, la secrétaire médicale, le personnel administratif et la direction financière et une étude de 15 dossiers tirés au sort. Les constats : • Une méconnaissance de la culture TAA et de formation TAA, un fonctionnement individuel des professionnels, • Une méconnaissance du catalogue CSARR pour les médecins, les kinés, l’assistante sociale et les responsables de soins, • Des supports inadaptés et non exhaustifs (grilles AVQ et actes CSARR) • Un circuit complexe de recueil (beaucoup de papiers), • Un manque de vision exhaustif de la production de l’information médicale Il en ressort des préconisations et actions indispensables à mettre en œuvre, avant la bascule, et notamment : • Repenser le projet médical et s’adapter à la culture d’établissement en TAA • Connaître les mécanismes de construction tarifaire en PMSI SSR • Accompagner la formation des acteurs au codage • Donner aux acteurs les outils adaptés (grille AVQ…) • Construire le circuit de l’information Une information de tous les professionnels a été réalisée en séance plénière le 23 mai 2016. En projet pour ROZ ARVOR, la mise en place d’un temps médical DIM est à l’étude. Dès à présent, la secrétaire TIM et une responsable de soins suivent la formation PMSI SSR proposée en centrale, par le groupe ELSAN. Des modifications des supports de recueil sont en cours afin de les rendre plus adaptés à l’exhaustivité recherchée. Depuis mai 2016, les résultats du PMSI validés sur la plateforme ATIH sont consultables en ligne pour les professionnels autorisés L’ensemble des professionnels chemine vers cette nouvelle culture de la TAA, qui devra être parfaitement assimilée depuis la rentrée. 28 | le mag Nombre de journées SSR AVQ physique moyen AVQ relationnel moyen National 39 258 296 Pays de la Loire 1 882 023 9.12 3.49 36 650 7.09 2.54 ROZ ARVOR Nombre de journées SSR au niveau national - Année 2015 Ensemble des données issues de SCAN SANTE - - ÇA SE PASSE À... Saint Herblain - stoa, oui mais pouquoi ? Il ne vous a pas échappé que le futur complexe santé ELSAN de Saint Herblain est marqué au plan architectural par ce long ruban qui fait le lien entre les différents pôle de compétences qui constitueront le nouveau site. Cette rue hospitalière a été désignée par les architectes très tôt dans la phase de conception en tant que « STOA » en référence au chemin qu’empruntaient les philosophes Stoïciens pour faire le lien avec leurs semblables. au-delà de la matérialité de la rue hospitalière, entre toutes les spécialités présentes sur le site, mais également un lien entre les professionnels et les patients qui vont se côtoyer. Enfin, STOA est un acronyme simple à mémoriser qui porte en lui, la territorialité « Ouest Atlantique » et l’ambition du groupe ELSAN « la SanTé » du bonheur. STOA, le lien, la philosophie stoïcienne, autant de valeurs qui peuvent trouver une résonnance dans le futur pôle de Santé ELSAN en cours de construction. En premier lieu, le principe général du stoïcisme pourrait tout à fait s’inscrire dans la pratique soignante, puisque l’objectif de ce mode de pensées est de parvenir à l’ataraxie (« absence de troubles ») conditions de la sagesse et Ensuite, la notion de lien et d’harmonie très présente dans la pensée stoïcienne s’appliquent à différents niveaux du projet, il rappelle à l’échelle du quartier et du territoire, que l’urbaniste a souhaité intégrer à la fois une part de ville dans la campagne et des parties d’activité dans une proximité conjuguée avec des immeubles d’habitation. Le lien, c’est également celui qui existe Ce nom sera-t-il exactement repris par les usagers ? sera-t-il transformé ? c’est l’usage qui nous renseignera sur ce point… AHO - L’entretien infirmier Notre environnement de travail change chaque année un peu plus au gré des directives gouvernementales et de l’évolution des habitudes de vie des patients que nous accueillons. Dans ce contexte, l’adaptation permanente de nos méthodes de travail devient l’enjeu primordial garantissant la pérennité de nos établissements. Suite à la réorganisation des unités de soins de la Clinique Saint Augustin effective le 30 novembre 2015, l‘établissement a modifié son circuit d’entrée des patient en y intégrant une étape d’entretien infirmier en plus de la consultation d’anesthésie et la préadmission administrative. Ce nouveau concept permet aux infirmières de rencontrer les patients en sortie de consultation d’anesthésie et de recueillir les informations nécessaires à leur prise en charge avant hospitalisation. Cette étape permet d’identifier les points de vigilance de la prise en charge paramédicale des patients en amont de l’hospitalisation et de les anticiper. Ainsi, la prise en charge du patient lors de son séjour est optimisée et personnalisée. Un questionnaire informatisé spécifiquement développé est alors complété dans le DPI de l’établissement dont le contenu est accessible aux acteurs du parcours du patient. L’interopérabilité des logiciels utilisés est un point crucial afin de rationaliser les informations recueillies tout au long du parcours patient et notamment dans la phase pré opératoire. Ainsi, le logiciel Direct Consult™, présent dans les cabinets d’anesthésie, a été interfacé avec le DPI (eMed) et GAP (Sigems)de la clinique permettant le partage en temps réel des informations collectées entre tous les acteurs de la prise en charge des patients. le mag | 29 LE MÉTIER DE... L’infirmière référente RRAC Rappelons que les procédures de RRAC sont un ensemble de mesures visant à réduire le stress chirurgical afin de rendre les suites opératoires moins compliquées, plus confortables et plus courtes. Des Infirmières référentes assurent ce suivi au sein des établissements du Réseau nantais . De l’infirmière de soins généraux à l’infirmière de parcours, quel est le chemin ? M. LE FUR - Infirmière diplômée depuis 10 ans, j’ai intégré la Clinique SaintAugustin en 2008. En 2014, après avoir travaillé plusieurs années en services d’hospitalisation, j’ai eu envie de faire autre chose .Je prenais du plaisir à discuter avec les patients et à participer à leur éducation. Ainsi, j’ai eu l’opportunité de postuler sur la création d’un poste d’infirmière référente RAC depuis le 1 décembre 2015. ME. BELLEIL – Ma pratique des soins infirmiers dans le service d’orthopédie et ailleurs a mis en évidence un besoin réel d’accompagner le patient en amont de son hospitalisation, pendant et après, ce d’autant que les durées de séjour diminuent. N. PICAUD - L’intérêt est de mettre à profit sa connaissance des soins pour apporter aux patients une meilleure préparation à l’intervention et un suivi après le retour à domicile. C. MITARD/C. LECHAUX/M. CADORET - C’est une création de poste à laquelle nous avons postulé en interne. Nous avons mis en place avec notre responsable les étapes de la consultation et des groupes de travail. Avez-vous une formation spécifique ? M. LE FUR - Les débuts ont été difficiles car il n’existe pas de formation spécifique. Avant de mettre en place cette consultation, j’ai effectué le parcours du patient en pré-per-post intervention en suivant la secrétaire, puis le chirurgien en consultation et au bloc opératoire. ME. BELLEIL – Non, nous nous sommes déplacées, mes responsables, ma collègue et moi-même, à Angoulême pour rencontrer une infirmière qui pratiquait la consultation RRAC depuis plusieurs années. Elle a pu nous parler de son expérience et de la mise en place qui s’est affinée au fil des années Une deuxième rencontre a eu lieu à la clinique Bretéché pour un même échange. 30 | le mag Où vous situez-vous du parcours du patient ? Où est votre place ? ME. BELLEIL – Le rdv est proposé le jour de la consultation avec l’anesthésiste. Nous sommes amenées à revoir les patients lors de notre activité au sein du service mais pas obligatoirement. Nous reprenons contact après la sortie et 15 jours après afin de faire un bilan sur le retour à domicile, répondre aux éventuelles questions et s’assurer si besoin de la prise en charge par kiné, infirmière, aide… N. PICAUD – Ma mission est de donner une information précise sur l’hospitalisation, le déroulement des soins, la prise en charge par l’équipe de soins et préparer le retour à domicile. Le rôle infirmier est ainsi « élargi » dans la prise en charge globale du patient. A. LAMBERT / M. TAUGAIN – Nous intervenons pour la consultation avant l’intervention, pour les appels à J2 et J15 après la sortie. C.MITARD/C.LECHAUX/M.CADORET - Nous intervenons en pré et post hospitalisation. En consultation, 15 jours avant l’intervention. Pendant l’hospitalisation, nous sommes avec les patients en tant qu’infirmière de soins généraux. A leur sortie, au moment d’une visite en chambre. 10 jours après leurs sortie, par téléphone, pour savoir comment se passe le retour à domicile, échanger sur leurs éventuelles difficultés… l’intervention. Et également ravis que l’on reprenne de leurs nouvelles à J2 et J15. C. MITARD/C. LECHAUX/M. CADORET - Sur le retour que nous avons depuis 1 an, les patients sont satisfaits. Cela leur donne le sentiment d’avoir un interlocuteur supplémentaire, qui prend le temps avec eux et répond aux questions qu’ils n’ont pas pu ou pas osé poser. Quel est le ressenti des patients vis-à-vis de votre intervention ? M. LE FUR - Les patients sont rassurés et un lien privilégié se crée très souvent. Certains m’envoient des cartes postales ou m’appellent pour donner de leurs nouvelles. N. PICAUD – Le taux de satisfaction est important. Cela permet aux patients d’exprimer leurs inquiétudes, d’être rassurés par un premier contact dans le service, avant l’hospitalisation. Ils apprécient aussi l’appel après retour à domicile, car en cas de problème, ils peuvent trouver conseils et une recherche de solution. A. LAMBERT – En général, les patients apprécient beaucoup la consultation. M. TAUGAIN – Les patients sont très contents que l’on prenne du temps pour expliquer comment va se passer Connaissez-vouslesinfirmièresréférentes RRAC des autres établissements ELSAN Nantes ? M. LE FUR - Non, je n’ai pas de lien pour le moment avec les autres infirmières référentes RRAC des autres établissements. ME. BELLEIL / N. PICAUD – Nous avons eu l’occasion d’échanger avec une infirmière de la Clinique Bretéché avant la mise en place du poste à la PCA. A. LAMBERT / M. TAUGAIN – Nous n’avons pas eu encore de contact. C. MITARD/C. LECHAUX/M. CADORET - De nom seulement, grâce au magazine ELSAN ! Et vous, votre ressenti sur votre poste ? M. LE FUR - Je suis fière de ce que nous avons mis en place. J’ai beaucoup de satisfaction dans mon travail grâce au retour des patients. ME. BELLEIL – Il est utile mais nous devons encore réfléchir pour l’améliorer la transmission des informations. Par ailleurs, la succession des rendez-vous certains jours fait que le discours est assez répétitif d’où la nécessité de partager les consultations avec plusieurs infirmières. N. PICAUD – Le poste permet d’avoir une meilleure vision du parcours du patient avant l’hospitalisation, il permet aussi de développer l’aspect relationnel, en dehors des soins, donc avec une approche différente, en oubliant l’aspect technique, parfois agressif pour le patient. A. LAMBERT / M. TAUGAIN – Des améliorations sont encore à apporter concernant l’organisation de la journée. Marie-Edith BELLEIL - Patricia MAHÉ Maelig LE FUR - Céline LECHAUX Cécile MITARD - Amandine LAMBERT Nicole PICAUD - Marion CADORET CÔTÉ GROUPE Recherche & Innovation ELSAN crée son 1er observatoire C’est inédit en France ! En partenariat avec le laboratoire Gallia, la direction Recherche & Innovation du Groupe ELSAN vient de lancer le premier observatoire sur le comportement alimentaire des femmes allaitantes. Objectif : Sensibiliser les mamans à bien manger, un véritable enjeu de santé publique. Une bonne alimentation pendant la période d’allaitement est un facteur important pour la santé des femmes et leur enfant. Toutefois, jusqu’à ce jour, aucune étude n’a été menée chez la mère allaitante française, évaluant ses apports nutritionnels ainsi que son degré d’adhésion aux recommandations alimentaires (PNNS 2001 : plan de santé publique pour améliorer l’état de santé de la population). Louis à Poissy, à la Polyclinique du Parc à Caen et à la Clinique Conti à L’Isle Adam, sera observée. L’étude sera réalisée en deux temps. La première étape aura lieu avant la sortie de la maternité, à l’occasion d’une consultation. Avec le professionnel de santé, la maman complètera un questionnaire sur ses habitudes alimentaires et recevra un guide d’éducation nutritionnelle. « Conçu dans le respect du Programme National Nutrition Santé, ce guide informe les femmes de la spécificité de leurs besoins nutritionnels et de leurs repères de consommation alimentaire » explique « Il s’agit d’un sujet important. Cet observatoire nous permettra de décrire la qualité de l’alimentation des mères allaitantes et d’évaluer l’intérêt de les accompagner pendant cette période » explique Laurence Culine, responsable de la recherche clinique du Groupe ELSAN. Pour mener à bien cette étude, l’alimentation de 120 mamans allaitantes, ayant accouché à la Clinique Saint- Carole Rougé, Docteur en nutrition et responsable science nutrition, Recherche et Développement, au laboratoire Gallia. La deuxième étape se fera 6 à 8 semaines après l’accouchement, au cours d’un entretien téléphonique avec le professionnel de santé. « Nous espérons terminer l’inclusion des 120 participantes en décembre 2016”, précise Laurence Culine. “Et le rapport d’enquête devrait voir le jour au premier trimestre 2017. » Bien manger, qu’est-ce que ça signifie ? C’est adopter une alimentation variée et équilibrée. En clair, il faut manger de tout mais en quantités adaptées. Cela consiste à privilégier les aliments bénéfiques à notre santé (fruits, légumes, féculents, poissons…) et à limiter la consommation de produits sucrés, salés et gras. Pendant la période de l’allaitement, les femmes doivent limiter leur consommation de caféine (café, thé, sodas) et les aliments à base de soja. Elles doivent également éviter les poissons à fortes teneurs en méthylmercure, et la consommation d’alcool et de produits enrichis en phytostérols tels que la margarine sont à proscrire. Développement médical 13 établissements ELSAN reconnus à ce jour « centres de référence » pour la récupération rapide après chirurgie. ELSAN a initié une transformation des modes de prise en charge des patients au sein de ses établissements en développant des parcours personnalisés de soins dans plusieurs disciplines. Dans ce cadre, et comme vous le savez, plusieurs établissements du groupe sont engagés dans une démarche visant à améliorer l’accompagnement des patients et à accélérer la reprise de leur autonomie après une intervention chirurgicale. À ce jour, 13 établissements sont labellisés « centre de référence » par l’association GRACE, le groupe francophone de réhabilitation améliorée après chirurgie : Centre Clinical (Angoulême), Clinique de l’Archette (Orléans), Polyclinique du Parc (Caen), Polyclinique Keraudren (Brest), Polyclinique de Poitiers, Polyclinique de la Manche (Saint-Lô), Clinique Saint-François (Chartres), Clinique Saint-Louis (Poissy), Clinique les Cèdres (Brive), Clinique Bretéché (Nantes), Clinique Saint-Augustin (Nantes), Polyclinique Gentilly (Nancy), Clinique Saint-André (Nancy). Douze autres établissements ELSAN ont mis en place une démarche d’accompagnement du patient autour des techniques de récupération rapide après chirurgie et devraient être prochainement labellisés. Le Pr Gilles Kemoun, à la Direction du développement médical du Groupe ELSAN, insiste néanmoins: « La labellisation n’est pas une fin en soi. Elle nécessite un suivi et une évaluation régulière des pratiques. Elle permet aussi de contribuer à la formation des autres équipes dans le cadre de la promotion de ce process qui devient le gold standard. » le mag | 31 CÔTÉ GROUPE Materniteam Un service proposé actuellement dans plus de 57% des maternités ELSAN offrent aux mamans la possibilité de participer à des ateliers et réunions thématiques, animés par des professionnels de la naissance et de la petite enfance. Plusieurs thèmes peuvent être abordés : la prise en charge de la douleur avec un anesthésiste, l’allaitement avec une puéricultrice ou encore les massages bien-être avec une masseuse professionnelle. Des groupes de parole destinés aux futurs papas sont également organisés par l’établissement. Comme vous le savez, et parce que chaque grossesse est unique, les maternités du Groupe ELSAN ont développé et améliorent en continu un programme d’accompagnement personnalisé, non médicalisé pour les futurs parents, autour d’une équipe pluridisciplinaire. Objectif : accompagner les futurs parents tout au long de la grossesse et répondre à leurs attentes au quotidien. Afin d’assurer ce suivi personnalisé, une référente Materniteam accompagne les futurs parents dès le début de grossesse et jusqu’aux premiers mois de l’enfant. Elle est le lien entre tous les acteurs de la naissance et les futurs parents. Elle apporte par exemple son aide pour les démarches administratives, elle accompagne aussi les parents pour visiter la maternité dès les premiers mois de grossesse… Mais son rôle principal est de répondre aux questions et aux appréhensions des parents. Les contacts ont lieu par téléphone, sur rendez-vous, ou même par mail. La référente informe, rassure et répond à leurs besoins. Avec Materniteam, les maternités 32 | le mag Quelques semaines après leur accouchement, les mamans sont parfois invitées à la « pause des mamans », un déjeuner ou un goûter qui permet d’échanger sur leurs premiers pas en tant que mère. Pas question pour les maternités ELSAN de laisser les mamans sans soutien, même après qu’elles aient quitté l’établissement ! Léa Vrignaud, coordinatrice Materniteam du Groupe ELSAN se réjouit : « Aujourd’hui, 12 maternités sur les 21 du groupe proposent le programme Materniteam et les retours sont excellents. Les référentes accomplissent un travail remarquable auprès des parents et même des prescripteurs locaux. » Certaines référentes se rendent en effet dans les cabinets des gynécologues de ville, des sages-femmes et des médecins généralistes pour présenter Materniteam. Elles s’invitent aussi dans les pharmacies, les PMI, les magasins de puériculture voire même à la CPAM et à la CAF. « Grâce à cette démarche, la maternité du Centre Clinical à Soyaux a accueilli depuis le début de Materniteam, près de 70 parturientes qui n’étaient pas suivies par un professionnel de l’établissement. C’est considérable ! » explique Léa Vrignaud. Une application mobile personnalisée Toujours à l’écoute des attentes des futures mamans, le groupe ELSAN a développé une application Smartphone Materniteam. Elle permet de rester connectée à la maternité tout au long de la grossesse. En 2017, toutes les maternités ELSAN proposeront cette application aux futurs parents. Grâce à cet outil, les mamans pourront bénéficier de conseils et d’astuces à toutes les étapes de leur grossesse et accéder aux informations et aux contacts de la maternité. Mais ce n’est pas tout : elles pourront aussi importer leurs clichés échographiques et les partager rapidement avec leurs proches. L’application leur permettra également d’enregistrer et de retrouver facilement les rendez-vous à ne pas oublier et de dialoguer avec leur référente Materniteam. Enfin, une rubrique check-list personnalisable sera à leur disposition pour s’assurer de ne rien oublier lors de leur accouchement et de leur séjour à la maternité. Pour en savoir plus sur le programme Materniteam, rendez-vous dès à présent sur le site : www.materniteam.org CÔTÉ GROUPE Responsabilité sociale des entreprises La mise en place de la démarche RSE se poursuit … Annoncée en mai dernier, la phase pilote de la démarche RSE a débuté et se déroulera jusqu’à fin 2016. Cinq établissements représentatifs de la diversité du Groupe ELSAN sont impliqués : la Clinique Bretéché à Nantes, le Groupe Polyclinique de Poitiers, la Clinique de l’Estrée à Stains, la Polyclinique La Pergola à Vichy et le Groupe Seny. L’objectif est de tester, auprès des personnels et des médecins, une première série de 29 engagements. Ce travail permettra aussi de définir les conditions pour réussir le déploiement en 2017 sur l’ensemble des établissements du groupe : bonnes pratiques, supports aux établissements ou encore définition des indicateurs. Les établissements s’engagent… La démarche RSE est une politique d’amélioration continue, et sur chacun des piliers, les établissements agissent déjà. Retour sur quelques actualités qui illustrent cet engagement : Pilier 1 - Territoires • Pôle Santé Ouest Atlantique à • Saint-Herblain – Regroupement de trois cliniques nantaises, pour mieux répondre à la demande de soins du territoire Polyclinique Urbain V à Avignon – Journées portes ouvertes dédiées aux demandeurs d’emploi, pour favoriser l’emploi local Pilier 2 - Services • Engagements des services d’urgences, témoignant de la volonté des équipes d’améliorer l’accueil et l’information de chaque patient, tout au long de leur parcours • Développement de l’Institut Privé Poitevin du Sein, dédié au parcours de soins des patientes atteintes d’un cancer du sein • Engagement des maternités ELSAN au travers de Materniteam, un programme d’accompagnement personnalisé et non médicalisé des futurs parents (voir article ad hoc) • Hôpital Privé La Châtaigneraie à Beaumont – Acquisition d’un déshydrateur, pour une gestion plus efficace des déchets alimentaires Pilier 4 - Talents • Université ELSAN, pour accompagner les collaborateurs du Groupe dans leur développement professionnel • Engagement des médecins du Groupe dans des actions de formation : Notre Dame – La prothèse de hanche, Océane – Lombosciatalgie, Tronquères – RRAC, Parc – Les Matinées du Parc. Par ailleurs, un partenariat avec la Croix Rouge vient d’être signé. L’objectif est simple : former l’ensemble des personnels administratifs du Groupe ELSAN aux premiers secours. Pilier 3 - Éco-performance • Clinique d’Occitanie à Muret – Création d’un hall opératoire plus performant en matière d’ergonomie et de gestion du temps des équipes le mag | 33 CÔTÉ GROUPE Marketing Digital Avec l’Espace Patient, ELSAN s’impose comme un véritable partenaire santé Le Groupe ELSAN vient de créer L’Espace Patient, une application web qui accompagne le malade quelques jours avant son hospitalisation et jusqu’à la fin de sa convalescence. Objectif : aller plus loin dans la personnalisation de la relation patient/équipe médicale. Interview de Xavier Boutin, directeur du Marketing et de la Communication. Pourquoi avoir créé cette application mobile ? Xavier Boutin : Les progrès de la médecine et le développement de la chirurgie ambulatoire (plus de 56,5 % chez ELSAN) permettent aux patients de raccourcir leur séjour à l’hôpital et donc de rentrer chez eux beaucoup plus vite après leur intervention. Face à cette tendance forte, les patients ont donc de plus en plus besoin d’être accompagnés, conseillés, informés à leur domicile. C’est ce que propose l’Espace Patient, une application web conçue par ELSAN, et qui est donc sur-mesure, adaptable à chaque établissement du groupe et à ses particularités. Que trouveront les patients sur cette application ? X.B. : Comme un livret d’accueil électronique, les patients y trouveront la liste des documents administratifs et médicaux à fournir, les consignes pré‑opératoires, des informations et des conseils sur l’intervention chirurgicale et le séjour. Mais aussi des renseignements sur les prestations proposées par nos établissements : chambre particulière, pack accompagnant, repas servis à la clinique... Le patient pourra même faire une demande de chambre particulière via l’Espace Patient. Autre fonctionnalité majeure : un coffre‑fort digital qui permet au patient de stocker de façon sécurisée et anonyme des documents important : ordonnance, radio, carte vitale… Il pourra partager 34 | le mag ces documents avec qui il souhaite, notamment son médecin de ville. Sur l’Espace Patient, il sera également possible de prendre rendez-vous en ligne avec l’un des praticiens de la clinique en ayant accès à ses disponibilités. Les patients pourront même solliciter un rendez-vous le plus tôt possible avec un praticien de l’établissement. Actuellement, nous travaillons aussi sur un dispositif de pré admission en ligne via l’Espace Patient. Cette fonctionnalité devrait être en service en septembre. D’autres fonctionnalités ? X.B. : Nous proposerons prochainement des prestations de service, comme la location de matériel médical, qui vont faciliter le retour à domicile des patients. L’application web permettra également aux patients de dialoguer avec d’autres malades ayant la même pathologie ou ayant subi une intervention similaire à la leur. C’est un mini réseau social où les échanges auront lieu à huis clos, de manière anonyme et volontaire. Comment accéder à cette application mobile ? X.B. : Dans les 48 heures précédant son admission, le patient recevra une confirmation de son horaire de convocation par SMS. Ce message lui proposera également d’accéder à l’application mobile et de créer son espace santé personnel. C’est gratuit, sécurisé et confidentiel. Une fois rentré chez lui, en quoi l’application pourra-t-elle encore aider le patient ? X.B. : Après son séjour à la clinique, le patient pourra répondre à un questionnaire sur son état de santé. S’il le souhaite, il sera rappelé par un membre du service, son médecin ou l’anesthésiste. De plus, le patient pourra s’auto évaluer quotidiennement et suivre pas à pas son rétablissement. Les données personnelles des patients seront-elles protégées ? X.B. : Absolument ! Toutes les données et tous les échanges via l’Espace Patient sont protégés par un hébergeur agréé. Nous avons même effectué une déclaration à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité et la confidentialité des données personnelles. Nous sommes très vigilants. L’Espace Patient est-il d’ores et déjà déployé dans les établissements du Groupe ELSAN ? X.B. : À ce jour, l’Espace Patient est déployé dans 4 établissements pilotes : l’Hôpital Privé Guillaume de Varye à Bourges, la Polyclinique Notre Dame à Draguignan, la Clinique Cambrésis à Cambrai et la Clinique de Saint-Omer. Notre ambition est de déployer cet outil dans l’ensemble du Groupe avant la fin de l’année 2016. Mais bien sûr, le planning de déploiement n’est pas figé. Nous faisons du cas par cas, en fonction des urgences. Quels sont les retours des patients sur ces sites pilotes ? X.B. : Nous consultons régulièrement les utilisateurs, qu’il s’agisse des patients ou des personnels des établissements, administrateurs de l’Espace Patient. Les retours sont très positifs. L’utilité de cet outil est reconnue. Nous testons aussi l’ergonomie de l’application, les modalités d’identification et la pertinence de toutes les fonctionnalités proposées. Cela nous permet d’ajuster quelques fonctionnalités. On développe en permanence des mises à jour qui sont mises en production chaque semaine. Notre niveau de réactivité fort sur les remontées des patients. Mais nos patients sont-ils prêts à utiliser des outils digitaux ? X.B. : Aujourd’hui, les patients sont habitués au digital pour tout : hôtellerie, voyage, déclaration d’impôts, biens et services en ligne… Il était grand temps qu’on s’y mette aussi ! Il ne faut pas être dans l’appréhension. L’Espace Patient répond à un véritable besoin. RENCONTRE OPTIM un acteur complet du système d’information hospitalier NEXUS/OPTIM est un éditeur de logiciels spécialiste des établissements de santé privés et publics leader sur son marché. Il développe ses activités dans les domaines de la stérilisation (Optim SPM), du bloc opératoire (Optim OPM) et de la GMAO (Optim CEM), tant en France qu’à l’étranger. NEXUS/OPTIM bénéficie d’une longue expérience de la traçabilité. Les interfaces tactiles spécialement conçues pour une utilisation facile et rapide des solutions permettent une traçabilité optimale. L’éditeur grenoblois est filiale du groupe NEXUS, 830 salariés, n° 3 Européen de l’informatique médicale. Depuis octobre 2014, NEXUS/OPTIM et CS3i conjuguent leurs forces au service de leurs clients communs en France. CS3i, la nouvelle filiale de NEXUS en France, développe le dossier patient Emed, leader sur son marché (MCO, SSR, PSY et EHPAD). Leur stratégie est de devenir un acteur complet du système d’information hospitalier en s’appuyant sur la proximité avec leurs clients, l’innovation dans les processus et les technologies. Les produits sont conçus et adaptés avec la préoccupation permanente de donner aux utilisateurs : • Les informations essentielles, • Un accès direct et personnalisé, • Des outils mobiles adaptés à leurs besoins. Le groupe ELSAN est un des clients majeurs des deux filiales de NEXUS en France. Le DPI Emed est déployé dans près d’une quarantaine de sites du groupe. De nombreux sites ELSAN ont également opté pour Optim OPM, le logiciel gérant l’annonce d’hospitalisation, la régulation au bloc et la traçabilité en salle. Optim SPM, l’outil moderne et convivial de gestion de la stérilisation est souvent utilisé en lien direct avec le bloc grâce à son interface native avec OPM. Ces solutions sont déployées de longue date à la Clinique Bretéché pour le bloc et la stérilisation, et depuis 2013 à PCA, Saint Augustin et Jeanne d’Arc pour le bloc. ELSAN a défini Emed comme solution de DPI privilégiée et a retenu Optim OPM pour le bloc, preuve de la confiance accordée par le groupe à NEXUS/OPTIM et à CS3i. L’enrichissement de l’offre en cours de réalisation avec de nouveaux produits viendra renforcer cette confiance et la proximité entre ELSAN, NEXUS/OPTIM et CS3i. le mag | 35 ET AILLEURS... De Brétéché au Népal L’image du Népal des années 70 a bien changée, pourtant ce pays enclavé entre deux grandes puissances reste considéré par ses visiteur comme un pays très hospitalier. Récit d’un voyage. Le Népal est un pays pauvre, dont l’économie est lourdement déficitaire, les seuls secteurs positifs étaient l’agriculture et le tourisme Le PIB par habitant était en 2010 de 1200$ par habitant, On estime qu’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais la situation s’est considérablement aggravée à la suite du tremblement de terre a jeté la population rurale dans Katmandou, augmentant drastiquement le nombre de sans-abris.Ainsi les camps de toile persistent encore en plein centreville. Le Népal compte environ 30 M d’habitants. Katmandou officiellement un million d’habitants, mais depuis le tremblement de terre ce chiffre a au moins doublé. Et encore le blocus imposé sans raison évidente par l’Inde au Népal aggrave la situation L’an passé, le blocus a été complet plusieurs mois, actuellement il est partiel , mais très invalidant pour le pays qui n’a guère que l’Inde comme frontière terrestre franchissable Pénurie d’essence, routes quasi impraticables, font vite comprendre que si Katmandou survit, le problème s’aggrave dès que l’on quitte la capitale Tout manque. Lors de notre voyage, nous avons du nous poser à Luchnow en Inde, 1h après le décollage pour faire le plein de kérosène. Par peur d’un nouveau séisme, le tourisme a quasi disparu, si ce n’est les « vrais » alpinistes qui reviennent dans l’Himalaya. Nous sommes parti avec une association humanitaire Franco-suisse, SAGAMARTHA (nom népalais de l’Everest), en partenariat obligatoire avec une association népalaise. Cette précaution évite que certaines ONG utilisent le pays , plus que ne l’aident. Cette mission avait deux raisons 1. Visiter et prendre en charges 3 orphelinats 2. Amener 15 adolescents de 17 ans du Lycée International de Genève, pour leur faire prendre conscience d’une autre réalité du Monde et ainsi les motiver à agir 36 | le mag Les 3 orphelinats de l’association Pour enfants handicapés Il est situé hors de Katmandou, et nous n’avons pas pu nous en occuper en raison des conditions du pays Pour les enfants atteint du SIDA (de naissance) L’état fourni les traitements de base, mais ne prend pas en charge les aggravations et les hospitalisations….. Ces enfants sont très « marginalisés » et aujourd’hui encore, les faire admettre à l’école est loin d’être une évidence. Cet orphelinat est une grande maison avec un personnel merveilleux. Les enfants y sont très bien soignés, et leurs sourires illuminent notre arrivée. Pourtant certains regards restent sombres, comme celui de cette adolescente de 15 ans qui a déjà compris que son avenir dans ce pays, avec sa pathologie, serait tout sauf évident… Pour faire « vivre » cette orphelinat il faut environ 40 000 € par an , une fortune là-bas , le prix d’une grosse voiture chez nous… Les dons pour aider cette communauté indispensable et courageuse sont toujours les bienvenu. Pour enfants orphelins ou abandonnés (de 3 à 16 ans) Pour eux , c’est une chance inouïe de pouvoir intégrer un tel établissement où une éducation leur est donné. Ils apprennent à lire , écrire, compter… non seulement en Népalais , mais aussi en Anglais… ce qui parfois pose problème, dans un pays où le système de caste existe encore : si vous êtes éduqués, mais de caste inférieur, vous aurez beaucoup de mal à pouvoir continuer des études à l’ université C’est pour cela que l’Association va orienter plus sa politique vers l’acquisition d’un métier que d’un savoir intellectuel. Pour compléter malgré tout cette politique pédagogique, nous souhaitons créer une maison qui accueillera les jeunes aptes à des études supérieures en leur offrant le gite et le couvert La visite au Népal des adolescents suisses Il s’agissait de jeunes dont les familles sont plutôt aisées. Pour tous ce fut un choc : culture, civilisation, vie sociale... Certains ont un peu essayé de fuir, de fermer les yeux sur une réalité qu’ils n’imaginaient pas, mais pour la plupart une vocation est née. Tous , en rentrant en Suisse sont devenus des « mini » ambassadeurs du Népal et de l’ Association. Nous devions partir cet automne dans les villages, mais nous ne pourrons certainement pas cette année en raison des conditions politiques . Et pourtant le travail reste immense... AGENDA Ouverture des trophées Elsan innovation médicale & bien-être patient Cet appel à projets s’adresse aux médecins et salariés de chaque établissement qui souhaitent s’investir pour valoriser leurs idées, expertises et pratiques. Les projets peuvent être soumis dans la catégorie « bien-être patient » ou « innovation médicale ». Le dépôt des projets s’effectue en ligne sur www.trophees-elsan. com entre le 18 juin et le 18 septembre 2016. Les meilleurs projets seront récompensés lors de la cérémonie des TROPHEES en fin d’année. Semaine sécurité patients Semaine sécurité Patient du 21 au 25 novembre 2016, partageons nos idées et actions réalisées en 2015 : • Formation des professionnels par des temps d’échanges sur : »» L’annonce d’un dommage associés aux soins »» L’erreur médicamenteuse »» L’hygiène hospitalière »» Test « lavage des mains » • Sensibilisation des professionnels à la « culture sécurité » (BD créée par les structures d’appui : QualiSanté, OMEDIT, ARLIN, …) • Diffusion d’un film de sensibilisation sur la prévention du risque infectieux : « Dr clean contre mister noso ». • Campagne d’information patients et professionnels sur les mesures de prévention concernant l’utilisation des antibiotiques et l’émergence des bactéries résistantes • Activité ludique autour de la « chambre des erreurs » (chambre de patient reconstituée avec 20 erreurs dissimulées le mag | 37 L’INFO EN + L’annuaire L’’annuaire des Praticiens du Réseau des établissements nantais ELSAN est accessible sur PC, tablette, smartphone en utilisant le navigateur web : nantes. annuaire-elsan.fr Le réseau remercie ses partenaires VOTRE PARTICIPATION… Le MAG est votre outil de communication au sein du Réseau, vous en êtes les acteurs alors partagez, valorisez vos projets, vos initiatives, vos savoir-faire… Les membres du Comité de rédaction et moi-même sont à votre disposition pour mettre en place vos communications. Si par ailleurs vous êtes à l’initiative de publications, n’hésitez pas là aussi à partager au sein du Réseau. Stéphanie Leparoux Responsable Communication du Réseau des établissements nantais ELSAN 06 73 90 97 82 – [email protected]