etonnants-voyageurs.com - Saint-Malo
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© Formad ld / Conception graphique : www.erwanlemoigne.com / Imprimeur : Média Graphic / Licences : 2-1026272, 3-1026273 etonnants-voyageurs.com I1 DOSSIER DE PRESSE CAHIER 1 : OUVERTURE CAHIER 2 : LES GRANDS THÈMES CAHIER 3 : LES RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL CAHIER 4 : UN MONDE D’IMAGES – CINÉMA ET EXPOSITIONS CAHIER 5 : LE FESTIVAL DE LA JEUNESSE CAHIER 6 : COMMUNIQUÉS DES PARTENAIRES DU FESTIVAL Contacts Programmation - Mélani Le Bris Étonnants Voyageurs, 24 rue des Français-Libres 35 000 Rennes T. 02 99 31 05 74 – [email protected] Service de presse : Faits&Gestes Laurent Delarue assisté par Alexandra L’Huissier T. 01 53 34 65 84 – [email protected] I2 CAHIER 1 : OUVERTURE Éditorial de Claude Renoult, maire de Saint-Malo Éditorial d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication Éditorial de Vincent Monadé, président du Centre national du Livre Éditorial de Pierrick Massiot, président du Conseil régional de Bretagne Éditorial de Jean-Louis Tourenne, président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine Les auteurs, les libraires et les éditeurs Les lieux du festival Informations pratiques L’équipe du festival Le site internet etonnants-voyageurs.com I3 LE FESTIVAL EST UNE COPRODUCTION DE L’ASSOCIATION ÉTONNANTS VOYAGEURS ET DE LA VILLE DE SAINT-MALO PARTENAIRES INSTITUTIONNELS : Ministère de la Culture et de la Communication Centre national du Livre Centre national du cinéma et de l’image animée DRAC Bretagne Ministère de l’éducation nationale Institut français France-Chine 50 Ministère des Outre-mer Organisation internationale de la Francophonie Conseil régional de Bretagne Conseil général d’Ille-et-Vilaine Mission du Centenaire 14-18 Ministère de la Culture du Brésil / Fondation de la bibliothèque nationale du Brésil Ministère de la Culture du Maroc PARTENAIRES : Agence Française de Développement Sofia EDF MGEN Fondation Varenne Fondation Jan Michalski INA SCAM Cap 7 média SOUTIENS : Groupe Courtois Automobiles Saint-Malo Visual Impact France Utram Théâtre de Saint-Malo Réseau des bus Kéolis agglomération Procirep Rhum Valois Bouvet Ladubay Délégation générale du Québec Les Thermes marins de Saint-Malo et L’Hôtel Le Nouveau Monde Marque Bretagne British Council Office National Marocain du Tourisme Royal Air Maroc Conseil de la communauté marocaine à l’étranger Agence du Sud PARTENAIRES MÉDIAS : Ouest-France France 5 France Ô France 3 Bretagne Télérama France Inter France Culture France Bleu Armorique RFI SOUTIENS MÉDIAS : Lire Transfuge Books Philosophie Magazine Ar Men Long Cours Gibraltar Le Point Afrique Rue89 I4 À Saint-Malo, l’esprit du voyage se conjugue avec l’appel du large À Saint-Malo, le monde de demain s’écrit aujourd’hui Aventuriers d’esprit ou écrivains de l’imaginaire, les Étonnants Voyageurs nous entrainent chaque année dans le tourbillon de leurs aventures pour le plaisir de tous. Des auteurs du monde entier, des rencontres, débats, lectures, des projections de films et de documentaires, des expositions, 3000 m2 d’espace librairie, cinq jours de festival jeunesse... Sans cesse réinventé, Étonnants Voyageurs est un festival aussi attendu qu’il est inattendu, brassant avec toujours cette même fantaisie et les genres littéraires et les cultures du monde. Nous sommes heureux que notre cité corsaire soit le port d’attache de ces auteurs... et parfois même leur source d’inspiration. À Saint-Malo, l’esprit du voyage se conjugue avec l’appel du large ; pour cette nouvelle édition, voguons ensemble vers de nouvelles aventures. C'est toujours un grand plaisir de découvrir le programme du festival Étonnants Voyageurs, cet espace singulier de rencontre où dialoguent librement les auteurs, les littératures et les imaginaires, d’ici et d’ailleurs, réunis pendant quelques jours à Saint-Malo. Le programme de cette 25e édition est particulièrement foisonnant – plus de 300 invités venus de plus de 40 pays – pour le plus grand bonheur des dizaines de milliers de visiteurs qui participeront à ces rencontres. Après Bamako, Port-au-Prince et Brazzaville, une édition itinérante du festival s'est tenue, il y a quelques semaines, à Rabat et Salé, où elle a réuni près de 15 000 visiteurs. Dans le prolongement de ces rencontres, le Maroc et plus généralement la Méditerranée au lendemain du Printemps arabe seront quelques-uns des « visages du monde qui vient » avec la Chine, le Brésil et l'Ukraine. Avec la littérature, c’est notre représentation du monde et de nous-mêmes qui est en jeu. Cette 25e édition nous invite à interroger le présent et l’avenir de notre monde à travers les crises que subit notre société - crise de la presse et crise morale et sociale qui menace notre vivre ensemble – et les débats que le Festival consacre à la Grande Guerre et aux puissances de l’imaginaire. Merci aux Étonnants Voyageurs de continuer à nous montrer combien la littérature, dans toute la pluralité de ses voix, nous aide à mieux comprendre – et donc à mieux construire – le monde de demain qui s’écrit aujourd’hui. Claude RENOULT Maire de Saint-Malo Aurélie FILIPPETTI Ministre de la Culture et de la Communication I5 Étonnants Voyageurs ! Écrivains venus de partout, et du seul pays de la littérature, ils toucheront terre à Saint Malo du 7 au 9 juin 2014, pour la vingt-cinquième année de suite. En un quart de siècle, Étonnants Voyageurs est devenu un festival d’ampleur nationale. Il a essaimé dans le monde, en Haïti, à Bamako, à Brazzaville… En 2014, 300 écrivains, artistes et cinéastes, étonneurs voyageant, débattront durant 3 jours des visages du monde qui vient. Étonnants Voyageurs n’est pas un festival littéraire comme les autres. D’abord parce qu’il a beaucoup œuvré pour la reconnaissance des littératures étrangères dans notre pays. Ensuite parce qu’il a milité, inlassablement, pour une littérature ouverte aux autres, au monde, à l’étrange et à l’étranger. Pour toutes ces raisons, nous sommes tous attachés à Étonnants Voyageurs. Pour toutes ces raisons aussi, le CNL soutient le festival année après année. 2014 ne fera pas exception. Nous serons, cette année encore, aux côtés des organisateurs du festival et des festivaliers pour que ce week-end de Pentecôte soit, une fois de plus, la fête des livres. Vive le livre, vivent les livres, vivent tous les livres. Et vive Saint-Malo, qui les met dans la lumière. Vincent MONADÉ Président du Centre national du Livre Dire le monde en 2014 Depuis plus de 20 ans, le festival international du livre et du film « Étonnants Voyageurs » nous invite à une grande aventure littéraire et artistique. Partenaire de longue date, le Conseil régional de Bretagne réaffirme son engagement fort en faveur de l’art et de la culture, en dépit d’un contexte difficile. Cet engagement fait écho à la vitalité culturelle de notre région, véritable terre de festivals, tant par leur nombre que par leur diversité. De plus, la priorité transversale que notre assemblée accorde à la jeunesse trouve là une parfaite illustration en matière d’implication des jeunes dans des projets éducatifs et créatifs. J’en veux pour preuve le travail réalisé en amont et lors de la journée dédiée aux lycéens et apprentis dans le cadre du festival. Je tiens à saluer la qualité de travail fourni par les organisateurs et les bénévoles pour nous proposer cette année encore une pluralité de temps et d’expressions artistiques au travers de deux thématiques « Figures du monde qui vient : le Brésil, la Méditerranée et les Printemps arabes, la Chine » et « Un monde en guerre ». Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon festival ! Bienvenue en Bretagne ! Degemer mat e Breizh ! Comme chaque année, le Département d’Ille-etVilaine est très heureux et fier de soutenir le festival Étonnants Voyageurs. Dans un monde en mutation, tourbillonnant, nous avons besoin, plus que jamais, de regards et d’échanges pour tenter de l’appréhender, de le qualifier, et de ne pas s’en sentir rejeté. Aussi, les écrivains et les artistes sont-ils ceux qui nous invitent à « dire le monde », à le regarder avec curiosité et bienveillance, à trouver les moyens d’exprimer nos opinions, non par la violence, mais par les mots, les sons, la lumière, la musique, la peinture ou les images. De même que les marins de Saint-Malo, qui ont trouvé les moyens, malgré les distances, de développer des liens économiques, sociaux et culturels, les artistes nous invitent à la découverte et à la tolérance de l’autre, au respect des différences et à l’appréciation de ce qui nous rassemble. Indéniablement, nous sommes de ceux qui soutiennent l’accès au sensible pour le plus grand nombre comme facteur de cohésion sociale. Je remercie chaleureusement tous les organisateurs de ce festival, et souhaite à tous les Bretilliens ainsi qu’aux voyageurs venus jusque sur nos terres malouines pour cette occasion, un excellent moment. Pierrick MASSIOT Président du Conseil régional de Bretagne Jean-Louis TOURENNE Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine I6 LES AUTEURS, LES LIBRAIRES ET LES ÉDITEURS LES INVITÉS PRÉSENTS À SAINT-MALO A Salah AL HAMDANI Khaled AL KHAMISSI Mohamed AL-FAKHARANY Laura ALCOBA João ALMINO Pauline ALPHEN Kebir M. AMMI Ariane AUDOUIN-DUBREUIL Edyr AUGUSTO Isabelle AUTISSIER B Simon BACKÈS Thomas BALMES Clément BALOUP Dominique BATRAVILLE François BEAUNE Yahia BELASKRI François BELLEC Pascal BLANCHARD Jean-Marie BLAS DE ROBLES Muriel BLOCH Amine BOUKHRIS Franck BOURGERON Eliane BOUVIER Joseph BOYDEN Stéphane BRETON Sandrine BRUGOT-MAILLARD Alain BUU C CAI Shu Joël CALMETTES Raimundo CARRERO Bernardo CARVALHO Sorj CHALANDON Gérard CHALIAND Bernard CHAMBAZ CHAN Koonchung Georges-Olivier CHATEAUREYNAUD Françoise CLOAREC Velibor COLIC Isabelle COLLOMBAT Paule CONSTANT Alain CROZON CRUSCHIFORM João Paulo CUENCA D Bruno D’HALLUIN Louis-Philippe DALEMBERT William DALRYMPLE Marc DANIAU Jacques DARRAS Lionel DAUDET Thomas DAY Antoine DE BAECQUE Edith DE CORNULIER-LUCINIERE Gérard DE CORTANZE Patrick DE SAINT EXUPERY Philippe DELASSUS Jean-Paul DELFINO Julien DELMAIRE Vincent DENBY WILKES Raymond DEPARDON Ananda DEVI Philippe DI FOLCO Pascal DIBIE André DINIZ Victor DIXEN Claus DREXEL Jean-Marie DROT Pierre DUBOIS Marc DUGAIN Alain DUGRAND Guillaume DUPRAT Claude DURAND Jean-Pierre DURET E Issandr EL AMRANI Mathias ENARD F Cédric FABRE David FAUQUEMBERG Patrice FAVARO Colette FELLOUS Malika FERDJOUKH Irène FERNANDEZ Vincent FERRE William FIENNES Stéphane FIERE Baptiste FILLON Dominique FORTIER Patrice FRANCESCHI José FRECHES Marcelino FREIRE Nicolas FRUCTUS G Christian GARCIN Sally GARDNER Marion GERVAIS Alexis GLOAGUEN Claudine GLOT Régis GODDYN Yves GONZALEZ-QUIJANO Philippe GOULLETQUER Didier GRAFFET Emmanuel GRAND Cédric GRAS Emmanuel GRAS Yves GREVET Jérémie GUEZ Hakan GUNDAY H Hubert HADDAD Cyril HADJI-THOMAS Pierre HASKI Jean HATZFELD Toine HEIJMANS Benoît HEIMERMANN Johan-Frederik HEL-GUEDJ Alain HERVE Jacques HIGELIN HIPPOLYTE Alan HOLLINGHURST Mauricio HORA I Nicolas IDIER Fabienne ISSARTEL J Delphine JACQUOT Drago JANCAR Alain JAUBERT Renaud JEAN Raphaël JERUSALMY Frédéric JOIGNOT Anne JONCHERAY Christine JORDIS Loïc JOSSE K Michèle KAHN Ahmed KALOUAZ Fabienne KANOR KERASCOET Andrus KIVIRAHK Charif KIWAN Laure KLOETZER Laurent KLOETZER Andreï KOURKOV Liste arrêtée au lundi 28 avril 2014, sous réserve de modifications. La liste actualisée ainsi que les fiches biographiques et bibliographiquesdes invités peuvent être consultées sur le site internet du festival : www.etonnants-voyageurs.com I7 L Sylvia LACARRIERE Philippe LAFAIX Dany LAFERRIERE Lola LAFON Gilles LAPOUGE Fouad LAROUI Björn LARSSON Edouard LAUNET Jean-Michel LE BOULANGER Michel LE BRIS Dominique LE BRUN Olivier LE CARRER Hervé LE CORRE J.M.G. LE CLÉZIO Yvon LE MEN Perrine LEBLANC Christian LEOURIER Emmanuel LEPAGE Elisabeth LEUVREY Celia LEVI Er LI Paulo LINS Emmanuel LOI Vladimir LORTCHENKOV Jean-Yves LOUDE Paul LYNCH M Ana Paula MAIA Georgia MAKHLOUF Carole MARTINEZ Ayana MATHIS Colum MCCANN Hind MEDDEB Patricia MELO Léonora MIANO Radu MIHAILEANU Jean-Pierre MINAUDIER Alain MINGAM Hubert MINGARELLI Marcel MOCHET Viviane MOORE Laurent MOREAU John MORRIS João MOTA Scholastique MUKASONGA MURONG Xuecun R N S Philippe NESSMANN Riad SATTOUF Andrea SANTANA Tristan SAVIN Alex SCARROW Pierre SCHOENTJES James SCUDAMORE Kenza SEFRIOUI Minna SIF Dominique SIGAUD Eric SIMARD Shumona SINHA Elizabeth SPELLER Guillaume STAELENS Alan STIVELL Patrick STRAUMANN Sanjay SUBRAHMANYAM O Bernard OLLIVIER OUM P Michel PAILLARD Isabelle PANTIN Bruno PARA Nii Ayikwei PARKES Pascal PATOZ PEF Gilles PEREZ Margarita PEREZ-GANZO Jean-Pierre PERRIN Michel PIQUEMAL François PLACE Eric PLAMONDON Michèle POLAK Karel PROKOP Q QIU Xiaolong Bernard QUIRINY Atiq RAHIMI Patrick RAMBAUD Ron RASH Benjamin RICHARD Tim ROBINSON Gianfranco ROSI Jean ROUAUD Jean-Philippe ROZE Luiz RUFFATO Paolo RUMIZ Kate THOMPSON-GORRY Wojciech TOCHMAN Cédric TOURBE Larry TREMBLAY Lyonel TROUILLOT U Jean-Didier URBAIN V John VAILLANT Anne VALLAEYS Stéphanie VALLOATTO Michel VEZINA Manuel VICH-GANZO Vincent VILLEMINOT Claude VILLERS W Olivier WEBER Wim WENDERS Astrid WENDLANDT Laurent WHALE Kenneth WHITE Tim WILLOCKS Chris WOMERSLEY X XU Xing Y T Benny ZIFFER François TAILLANDIER Sami TCHAK Emmanuelle TCHOUKRIEL Sylvain TESSON Nigel THOMAS Z Chen ZHI-HENG Ruth ZYLBERMAN I8 LE SALON DU LIVRE LES ÉDITEURS PRÉSENTS L’Espace Quai de Saint-Malo, situé entre le bassin du port et le Grand Large acueille pendant trois jous la plus grande librairie de France, l’occasion pour le public d’y retrouver les auteurs en dédicaces. 10/18 180° Éditions 632 Éditions Au Vent des Mots 7 rue du Port, 56 100 Lorient Forum Privat 5 quai Lamartine, 35 000 Rennes L’Atalante 15 rue des vieilles douves, 44 000 Nantes L’Odyssée 4 rue du Puits aux Braies, 35 400 Saint-Malo La Cour des miracles 18 rue de Penhoet, 35 000 Rennes La Droguerie de Marine 66 rue Georges-Clémenceau, 35 400 Saint-Malo Librairie Coiffard 7-8 rue de la Fosse, 44 000 Nantes Librairie Critic 19 rue Hoche, 35 000 Rennes Librairie du Québec 30 rue Gay Lussac, 75005 Paris Librairie Le Failler 8-14 rue Saint Georges, 35 000 Rennes Librairie Le Grenier 6 place Duclos, 22 100 Dinan A A Propos Actes Sud Actes Sud Junior Actu SF Ad Astra Aden Agone Agrume (L’) Akha Biladjo ! Al Manar Albin Michel Albin Michel Jeunesse Alexandrines Allary Alma Alto Amis du Père Castor Anacaona Anacharsis Anne-Marie Métailié Apeiron Apogée Apprentis Rêveurs Arbre à Paroles (L’) Arènes (Les) Arfuyen Arthaud Asphalte Astoure Atalante (L’) Aube (L’) Audace Autrement Autrement dit Auzou Librairie Voyageurs du Monde B 55 rue Sainte Anne, 75 002 Paris Bagnole (Éditions de la) Bayard Jeunesse BdJazz BdMusic Bec en l’Air (Le) Belfond Bélial’ (Le) Belin Bibliothèque Québécoise Black-out M’Lire 3 rue de la Paix, 53 000 LAVAL Union des Editeurs de Voyage Indépendants 34 rue Ramey, 75 018 PARIS Boîte à Bulles (La) Boréal Bouts du monde (Revue) Brugger Bruno Doucey Buchet Chastel C Cacimbo Cahiers du poème 2 (Les) Calmann-Lévy Cambourakis Carnets du dessert de lune (Les) Casterman jeunesse Castor Astral (Le) CFC Éditions Chandeigne Cheminante (La) Cherche Midi Ed. Christian Bourgois Ed. Cinquième Couche (La) Citadelles & Mazenod Civa Classique Garnier Climats Clou dans le fer (Le) CNRS éditions Corentin Corlevour Cormier (Le) Coudrier (Le) Couleur livres Coups de tête Créaphis Cristel Critic D Découverte (La) Découvrance (La) Denoël Des Rond dans l’O Diabase Didier Jeunesse Dialogues E Echappée (L’) Ecole des Loisirs (L’) Edi8 I9 Edilarge Éditeurs Aquitains Éditeurs Associés Éditeurs en Limousin Elytis Employé du moi Eranthis Ercée Escales (Les) Espace Nord Esperluète F Fayard Fédérop Féret First Flammarion Flammarion Jeunesse FLBLB Fleuve Noir Fosse aux Ours (La) Fourmis Rouges (Les) Frémok Futuropolis Fyp G Gaïa Galaade Gallimard Gallimard Jeunesse Gallmeister Gautier-Languereau Géorama Giboulées Ginkgo Glénat Glénat BD Globophile Grandes personnes (Les) Grandvaux Grasset Gründ Gulf Stream H Hachette Jeunesse Hachette Tourisme Harmonia Mundi BD Indépendant Harmonia Mundi Jeunesse Harmonia Mundi Littérature Hatier Hélium Herbe qui tremble (L’) Hoëbeke Hurtubise I Imperiali Tartaro Impressions Nouvelles (Les) In8 Indications Indigène Intervalles J J’ai Lu Jean-Claude Lattès Jeunesse et droit Joie de Lire (La) Journal des poètes (Le) Julliard K Kanjil Klet & Ko L La Maison est en carton Laetoli Lettre volée (La) Livre qui parle (Le) Livres du dragon d’Or (Les) Liana Lévi Libella Librairie du Québec Livre de Poche (Le) Librio Locus Solus Lonely Planet France Louis Vuitton Lux M M.E.O. Maelström Magellan & Cie Magnard Marabout Maren Sell Marginales Martinière (La) Martinière Jeunesse (La) Masque (Edition du) Mayak Memogrames Mémoire d’Encrier Mercure de France Michel Quintin Milan MIPE Mirobole Mnémos Monsieur Toussaint Louverture Mot et le Reste (Le) Motif (Le) Moutons Electriques (Les) Murmure des soirs N R Nathan Jeunesse Nevicata Nil Éditions Noir sur Blanc Nomades Non lieu Revue Dessinée (La) Revue XXI Rivages Robert Laffont Rodrigol Rouergue (Éditions du) Rouergue Jeunesse (Éditions du) Rouge Profond Rougerie Rue de Sèvres Rue Du Monde O Œil d’Or (L’) Oie de Cravan (L’) Oiseau Indigo diffusion (L’) Olivier (L’) Ombres noires Omnibus Onlit Ouest France Ouest-France Éditions P P.O.L. P’tits Bérets (Les) P’tit Glénat Pacifique (Éditions du) Palantines Palémon (Éditions du) Part Commune (La) Pascal Galodé Passage (Le) Passage du Nord Ouest Passe du vent (La) Payot Père Castor Perrin Petits Platons (Les) Petra Phébus Phi Philippe Picquier Philippe Picquier Jeunesse Pierre d’Alun (La) Pimientos Place des Éditeurs Plon Pocket Pocket Jeunesse Points de Suspension Portes du Large (Les) Pré-aux-Clercs (Le) Presses de la Cité Presses de la Renaissance Presses Polytechniques et Universitaires Romandes Presses Universitaires de Rennes Pygmalion Q Quadrature Quartanier (Le) S Sarbacane Scrineo Seghers Sejer Seuil Seuil Jeunesse Seuil Points Sirocco (Éditions du) Sodepar-Saint Pierre et Miquelon Solar Somme toute Sonatine Sonneur (Éditions du) Stock Syros T Table Ronde (La) Taillis Pré (Le) Tamyras Tana Éditions Temps des Cerises (Le) Tête première Tétras Lyre Thierry Marchaisse Traductière (La) Transboréal Tripode (Le) Turquoise U Univers Poche Utopique V Ver à soie (Le) Verdier Verticales Viviane Hamy Éditions W Wallonie-Bruxelles Weyrich Wombat Z Zoé Zulma I 10 LES LIEUX DU FESTIVAL EXTRA MUROS N SILLO E DU BASSIN JACQUES CARTIER IL BREU VILLE BOIS S AV. A. BR IAND ANCIENNE GARE SNCF E AV .D EM AR VIL L R. E R. D'A NJ D'A OU LSA CE 1 - PALAIS DU GRAND LARGE 4 - LE SALON DU LIVRE Café littéraire (400 places) Salle Maupertuis (200 places) Rotonde Surcouf (80 places) Auditorium (1000 places) Expositions Un demi-hectare de stands éditeurs Restauration assurée par la maison MIESCH, au fond du Salon du livre 2 - BILLETTERIE DU FESTIVAL 3 - L’ÎLE AUX TRÉSORS Ateliers pour les 3-12 ans (sur inscription), espace de lecture, espace Mange-Livres (garderie et nurserie) A et B - NAVETTES gratuites Elles desservent le parking Paul Féval (près de l’Hippodrome), l’Office de tourisme et l’ancienne gare SNCF EUIL EM R. J. FERRY JAURE 6 MAR OK A R. DU BD D E LA RÉP U B LI Q U E VERG A UG E IRE CALVA R. DU L RCE . VE AV. JE AN RA Y ST BD R. J MAC . É RU EP I NE ER D'AU NAN R. ERNEST RE LARD RSAIRES H A U SSÉE DES CO RT IN C BASSIN VAUBAN MA ES TA SE BOUR AV . L OU Q IS DE LA QUAI QUAI SURCOUF TOUR BOTREL D AR M SE CLUB OU THÉODORE E LA BASSIN DUGUAY TROUIN B DE TOURISME YACHT AI BD BD D FO CHAUSSÉE E. TABARLY 4 Q U A I G A R N I E R DU QU R. DE L'INDUSTRIE QUAI DUGUAY TRO UIN D-EST I SU UA 13 3 E LITE D YPPO RUE H R. R 2 SILLON NNAIS ORVE LA M RE IS U O -L T IS A U OFFICE Q INTRA-MUROS 5 T CHAUSSÉE DU EN 1 NC I -V ST BD D I UA Q SSÉ CHAU AV. DE MOKA LE SILLON AV .D 150 m E NN EBO CH RO E D UE DIG R. DU PO ITO U 5 - L’HÔTEL LE NOUVEAU MONDE Deux salles de 70 places assises pour des rencontres en petit comité. 64, chaussée du Sillon 6 - CINÉMA LE VAUBAN Billetterie. Projections non-stop de films dans les 5 salles du cinéma (environ 800 places au total) 10, bd de la Tour d’Auvergne QUARTIER SAINT-SERVAN 13 - THÉÂTRE DE SAINT-MALO 6, place Bouvet Concert samedi 10 juin : « Oum, la diva du Sud marocain » I 11 INTRA MUROS PORTE SAINT-PIERRE E OC H CL LA M AN ET DE RU E R. DU B OYER RUE NE R DE BEAUE G. UCHES QUI BOIT RU ST-JOSEE PH HARPE 9 D W CLA MA IRE R. VICTO ENCLOS DE LA RÉSISTANCE AR ILL LA PA EMÉR SS. PA SS ILLIO N LAN. DE LA CETTE GA ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE MARITIME DE PASS . GDE HERM INE R. DE LA AU LA PI E E AT PLACE JOSSEAUME E RU RUE BLATRERIE RUE ES RB R. O 8 ND AS OM 7 RIA UB TH NG RA ELL ND TEA HA ST- HÔTEL DE L’UNIVERS EA PLACE CHATEAUBRIAND U FOSSE AUX LIONS ITE ER RTIE R GA NT S CA BE AR GU QUE AR JAC M RUE R. RE PLACE VAUBAN D -B N AI ES RU CE ERSIÈ IN RAV DE TE PLACE DE LA POISSONNERIE -V ST R. T R. C LA R. R MER. DES CIER S NE OR PLACE DE LA CROIX DU FIEF EC S S U DU PELICOT AIN E TE F ER M.I.P.E. EC RU ARIN PASS HERM. PTE INE GRAND’ PORTE PORTE SAINT-LOUIS INAIS E- PLACE DU POIDS DU ROI BARB RUE DE LE C. IL ES GR LA ES M DE LA ST CHARTRES HÔTEL DU LOUVRE R. RUE DES CORDIERS ON R. HALLE AUX BLÉS PO GRA RUE D E CH E IÈR R. DESI A. SLES DU AT E CH NS U A D D BE RT R. UI AU Q D E RU E PALAIS DE JUSTICE PLACE GASNIER DUPARC RC R. D AUX BRAIES R. DE LA METTRIE RUE DE SE HER R. DE LA RÉS RUE T RUBLET LD RUE D ’ASFE HÔTEL DES FINANCES RU A COUDRE EL R. D 10 PLACE DES FRÈRES LAMENAIS UE RUE DU PUITS U DEA FEY RUE DES PETITS DEGRÉS URS UE RG FO ANS RLÉ D’O RUE SSE AUX LÉGUMES FO LA POSTE HÔTEL DE POLICE PLACE J. DE PLACE CHATILLON J. PLACE ST-AARON MOULIN A BOUR EL DO .D NNA R. POURPIS . M IS ET T R COTTER PLACE E ES L ÈR FR OL R. DES DU M CATHÉDRALE AS R. DU R PILORI G R. DE LA COLL VIEILLE BO ÈGE R. DU MARCHÉ UCHERIE R R R. DES GRANDS DEG TOU UF CO DE RUE DE R. E T ROBERT SSAIS NN RUE TOUILLIER PLACE AUX HERBES RS CH D AM ES PS THÉÂTRE CHATEAUBRIAND R. ST GR -G OU EO LT RG D ES E 11 EA IS NO RUE RUE BROU SUR R. ORN AP H OIS NÇ SS. C A P FRA TS STPAR R. REM SE LOU IEUX ES V TOU DE R. D RUE SE LOU SE D LAURIE DU JOUR SAINT E -B ST LOU PE R. AN R. DU POINT RUE PLACE DU QUÉBEC R. R. RTUIS MAUPE E TOU ILIP RUE PLACE BREVET IN ED LE PLACITRE R. DES 12 VAUVER TS R. DE T-PH TRÉ D’ES RUE SAIN RUE RUE PORTE DE DINAN R. DU BLE NÉTA CON EGLISE SAINT SAUVEUR R. CHARITÉ R. ST-SAUVEUR REL BO AU EV RU LA CROSSE S RUE DE CHER S BOU R. DE U EG RU PLACE DU GUET R. V. DE GOURNAIS EL R. DE PORTE DES BÉS RIE TE LA CLOU R. TH ÉVEN ARD RAMP UV O YL N N COLI OULI E DE M ES PRÉCC. DE LA EPTO RERIE BASTION DE LA HOLLANDE TOUR BIDOUANE PORTE DES CHAMPS VAUVERT MUSÉE D’HISTOIRE DE LA VILLE HÔTEL DE VILLE (CHATEAU DE LA DUCHESSE ANNE) PORTE SAINT-VINCENT 7 - HÔTEL DE L’UNIVERS 10 - THÉÂTRE CHATEAUBRIAND Rencontres (80 places) Place Chateaubriand Billetterie (sauf spectacles et concerts) Rencontres et projections autour de la mer, de l’exploration et du voyage (280 places) 8 - HÔTEL CHATEAUBRIAND Salle Canada Ateliers et goûters littéraires sur inscription uniquement. Place Chateaubriand 9 - ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE MARITIME (ENSM) Chapelle : MAISON DE L’IMAGINAIRE : Rencontres, démonstrations et jeux autour de toutes les littératures de l’imaginaire Foyer : Exposition Salle 1 : projections et rencontres (100 places) Salle 2 : rencontres (100 places) Salle 3 : rencontres (150 places) 11 - MAISON DU QUÉBEC Rencontres et lectures autour du Québec et de toutes les littératures de langue française, du Maghreb à Haïti, de la Bosnie à Israël÷÷… 12 - SALLE SAINTE-ANNE « Besoin de poèmes » tous les après-midi I 12 INFORMATIONS PRATIQUES TARIFS HORAIRES Entrée plein tarif : 12 euros Tarif réduit : 8 euros (moins de 18 ans, étudiants, handicapés, chômeurs) Tarif groupe (10 pers. minimum) : 8 euros Pass 3 jours : 27 euros Enfants de moins de 10 ans : gratuit Ouverture des billetteries : 9h Accès aux lieux : 9h30 Début de la programmation : 10h Concert au Théâtre de Saint-Malo : 12 euros « Oum, la diva du Sud marocain » : samedi 10 juin, 12 euros En vente en ligne (prochainement), à la billetterie du festival et sur place (jusqu’à 1h avant le spectacle) Salon du livre : Entrée libre le vendredi 6 juin 2014, de 9h30 à 18h. Ouverture du salon du livre, samedi 7 juin, dimanche 8 juin et lundi 9 juin, de 9h30 à 20h. Attention, les salles ne sont pas vidées à la fin des séances BILLETTERIES Billetterie en ligne jusqu’au lundi 26 mai 2014 : http://illeetvilaine-prestataire-billet.for-system.com/ z8501e4x12132_fr-Reservation-pour-le-Festival-Etonnants-Voyageurs.aspx?Param/IdProprio=936 À Saint-Malo, avant le festival : jeudi 5 juin et vendredi 6 juin, à l’accueil du « Salon du livre », de 10h à 20h. Pendant le festival, trois billetteries disponibles : petit chapiteau Quai Duguay-Trouin (billetterie principale, face au palais du Grand Large), Cinéma Le Vauban, Théâtre Chateaubriand (intra-muros). ACCÈS, HÉBERGEMENT, TRANSPORT En voiture : parking Paul Féval (près de l’Hippodrome), depuis Rennes, suivre les panneaux lumineux, direction « Saint-Malo Centre ». Parking payant ouvert de 9h00 à 22h00. Des navettes gratuites, toutes les 15 à 20 minutes, effectuent le trajet jusqu’aux pieds des remparts (arrêt face à l’office de tourisme). En bateau depuis Dinard : les vedettes assurent en une dizaine de minutes la liaison entre Dinard et SaintMalo de 9h00 à 20h00 pendant toute la durée du festival. Renseignements sur le site de la Compagnie Corsaire. En Bus : plus facile et plus pratique, choisissez le bus pour vous rendre au Festival : ligne C1 et C2, un départ toutes les 10 minutes. Renseignement : guichet gare TGV, au 02 99 40 19 22 ou sur www.ksma.fr En train : consulter le site de la SNCF. Comptez 20 min à pied entre la gare et le Grand large. Hébergement : contacter l’Office de tourisme : www.saintmalo-tourisme.com ou 0825 135 200 (0,15 euros/mn) PRESSE Le site internet du festival met à la disposition des journalistes un espace « Presse » dans lequel vous pouvez télécharger des visuels de l’affiche, demander le formulaire d’accréditation… Les demandes d’accréditation se font également par mail : [email protected] Les accréditations sont à retirer au Service de presse du festival (deuxième étage du Grand Large, salle Lamenais 1) à partir du jeudi 5 juin à 9h30. I 13 L'ÉQUIPE DU FESTIVAL ASSOCIATION ÉTONNANTS VOYAGEURS 24, avenue des Français-Libres, 35 000 Rennes T. 02 99 31 05 74 / [email protected] Directeur du festival : Michel Le Bris Directrice adjointe : Mélani Le Bris Programmation, actions éducatives, jeunesse : Agathe du Bouäys, assistée d’Audrey Le Bail Programmation, édition, site internet : Lucie Milledrogues assistée de Valentin Le Cueff et Benjamin Dias Pereira Café littéraire : Maëtte Chantrel Festival du film : Patrice Blanc-Francard et Nathalie Georges Expositions : Lénaïck Durel assistée de Mathieu Paton et à Saint-Malo de Fabrice Angelliaume, Anne-Isabelle Le Touzé, Julien Duporté Besoin de poème : Yvon Le Men Conception et réalisation du site internet : Yannick Fortin ORGANISATION Administration / production : Marie Ruault, assistée de Jennyfer Alignol et Myriam Ameur Assistante organisation : Gaëlle Guiho (chargée des bénévoles et de la gestion des stands) Assistante logistique : Marion Hervé RÉGIE Régie générale : Jean-Yves Philippe et Jean-Pierre Jouin Équipe régie à Saint-Malo : Sébastien Izzo, Olivier Tanguy, Éric Verlet, Yann Argenté, Ronan Cornou, Arnaud Jolif, Jacques Marmion, Michel Loidan et les techniciens de la Ville de Saint-Malo DUPLEX AND CO Organisateurs d’événements COMMISSARIAT DE SALON : Olivier Pouteau et Bénédicte Briand, assistés de Carole Pirotais et Marie Racouët 2 ter, ruelle des Vignes, 35 160 Talensac T. 02 99 31 57 24 - 06 64 44 20 14 / [email protected] FAITS & GESTES Organisations d’événements culturels, conseil en communication et service de presse 10, rue des Messageries, 75 010 Paris T. 01 53 34 65 84 / [email protected] Directeur : Serge Roué Service de presse et partenariats médias : Laurent Delarue, assisté d’Alexandra L’Huissier Communication et coordination des partenariats : Virginie Pailler, assistée de Caroline Pochart CONCEPTION GRAPHIQUE Erwan Le Moigne T. 06 74 63 55 17 / [email protected] EN COLLABORATION AVEC LA VILLE DE SAINT-MALO I 14 ETONNANTS-VOYAGEURS.COM LES ARCHIVES VIDÉOS D’ÉTONNANTS VOYAGEURS : 20 ANS DE RENCONTRES LITTÉRAIRES EN LIGNE En 2012, Étonnants Voyageurs a entrepris un vaste projet de numérisation de ses archives filmées depuis la création du festival en 1990 afin d’offrir sur son site internet des documents inédits qui retracent plus de 20 ans de rencontres littéraires. Un énorme travail de transcription d’abord, et de derushage, qui nous aura pris plusieurs mois… les voici en ligne ! Autant de moments forts et de rencontres uniques à voir ou à revoir, qui auront marqué de leur empreinte le festival : Ella Maillart partageant le plateau avec Théodore Monod et Anita Conti, ou encore Alvaro Mutis en tête à tête avec Hugo Pratt, sans oublier Nicolas Bouvier, Robert Doisneau, Jim Harisson, Jacques Lacarrière, Jean-Claude Izzo, Patrick Chamoiseau mais aussi Alain Mabanckou, J.M.G. Le Clézio, Anna Moï, Dany Laferrière… et tant d’autres. Naviguez à travers la collection des archives vidéos du festival et découvrez les acteurs d’une littérature-monde, écrivains voyageurs, maîtres de l’imaginaire et témoins de leur temps. Avec le soutien de la Ville de Saint-Malo, de la DRAC Bretagne et du Ministère de la Culture et de la Communication. SUIVEZ ÉTONNANTS VOYAGEURS TOUTE L’ANNÉE Après le festival, les rencontres du café littéraire et les grands débats sont mis en ligne en vidéo, ainsi que l’intégralité des rencontres enregistrées en Mp3. Notre site Internet est également le prolongement des éditions d’Étonnants Voyageurs à Haïti et en Afrique : vous pouvez ainsi retrouver le programme, les invités, les photographies et la revue de presse complète de l’édition de Rabat qui s’est tenue en mars 2014. Enfin, le site se veut la vitrine de la « Littérature-monde » et de son actualité, ainsi qu’une chambre d’écho des activités de la Word Alliance et des initiatives de nos partenaires : les festivals d’Édimbourg, de New York, de Berlin… Retrouvez-nous sur Facebook et Twitter : @FestivalEV. FAITES CONNAISSANCE AVEC NOS INVITÉS Toutes les biographies des auteurs participant à l’édition 2014 sont accessibles en ligne. Cette année, grâce à la numérisation de nos archives, nous proposons une nouvelle présentation de nos invités avec différents onglets pour une meilleure circulation sur le site : une page comportant une BIOGRAPHIE rédigée par nos soins, un onglet ACTUALITÉ avec le dernier roman, essai, bd, film, et dans la mesure du possible, une revue de presse des meilleurs articles publiés ; un onglet ŒUVRE avec une bibliographie/ filmographie complète ; un onglet PORT-FOLIO avec des photographies de l’invité prises au cours des précédents festivals ; un onglet VIDÉOS avec les vidéos des cafés littéraires de l’invité lors de précédents festivals, classés par année ; un onglet DÉBATS AUDIO avec les enregistrements des débats des années précédentes. Au lendemain du festival, ces pages sont enrichies par les captations sonores ou vidéos des rencontres auxquelles l’auteur a participé. Dans la colonne de droite : des informations complémentaires avec les VIDÉOS des GRANDS DÉBATS auxquels l’invité a participé et une rubrique qui recense tous les articles concernant l’invité sur le site du festival. Rassemblées année après année dans une rubrique DICO DES AUTEURS, ces pages forment aujourd’hui une riche base de données compilant des informations sur plus de 2 000 auteurs. I 15 CAHIER 2 : LES THÈMES DU FESTIVAL Édito de Michel Le Bris Demain, la guerre ? Brésil, Chine, Méditerranée : figures d’un monde en mouvement Dire le nouveau monde : Crise de la presse, printemps des voyageurs, santé du romanesque Le réveil des grandes puissances mythologiques Identité-monde, France multiculturelle ? Quelques grandes rencontres… I 16 I 17 « IMAGES DU MONDE QUI VIENT » 25e édition d’Étonnants Voyageurs. Et la même conviction, affirmée depuis sa création, que ce sont les écrivains, les cinéastes, les artistes, qui nous disent l’inconnu du monde qui vient, en annoncent (en inventent ?) les rythmes, les images, les paroles neuves. Brésil, Chine, Maroc, printemps arabes, Méditerranée, Ukraine, et France, bien sûr (entre autres) 250 invités venus de plus de 40 pays : multiples sont les visages du nouveau monde présents à Saint-Malo, ce printemps. Multiples, et pourtant accordés : notre monde, déjà. Toujours à découvrir. Demain, la guerre ? Il déferle, ce monde, avec la violence d’un séisme, emporte tout sur son passage, met à mal nos repères les assurés, ébranle les sociétés dans leurs tréfonds, avec la formidable énergie de ce qui naît. Brésil, de la prolifération démente de mégapoles en croissance exponentielle, broyant les identités et les cultures, à celle d’une nature menacée, dévastée, pourtant omniprésente, Brésil sombre, violent, et prodigieusement vivant. Chine, si différente et si semblable, dans la monstrueuse expansion de ses cités tentaculaires, autre de ces grands pays que l’on dit « émergents », où s’annonce peut-être notre futur. Révolution culturelle des « Printemps arabes », effervescence de la jeunesse marocaine, enjeux méditerranéens dont nous avons pu prendre la mesure lors de notre festival à Rabat-Salé en mai dernier, et dont on trouvera ici le prolongement. Et puis aussi l’Ukraine. Et la France où il nous semble que se délite peu à peu le lien social. Bien inquiétant nous paraît ce monde nouveau, où se multiplient les zones de fracture. Demain, la guerre ? Grande Guerre : poser au passé les questions du présent D’autant plus étranges nous paraissent bien des commémorations de la Grande guerre, comme pensée hors le monde, réduite à un affrontement franco-allemand, Verdun, les tranchées. Quand elle fut mondiale, se prolonge au-delà de 1918 par les guerres russo-polonaises, gréco-turque, et sur le front d’Extrême-Orient. Penser la Grande guerre ? D’abord, un séisme culturel : la disparition d’un monde, le surgissement d’un autre. On n’écrira plus, on le filmera plus, on ne pensera plus son rapport aux autres et à soi-même comme avant. Elle fut la première mondialisation. Nous vivons la seconde. Et l’on ne pose jamais au passé que les questions du présent. Penser la Grande guerre : penser notre présent. C’est du moins ainsi que nous l’avons voulu, avec les festivals amis de la Word Alliance. Trois journées donc de débats. Demain, la guerre ? Crise de la presse, printemps des voyageurs, santé du romanesque Ce monde sera dit, sera pensé, ou il sera subi. Mais à autre monde, autres mots, autres regards, autres rythmes. Le signataire de ces lignes fut un des créateurs de Libération. Avec la conviction ancrée que son monde, notre monde, alors, était sans « voix au chapitre » dans le concert de médias traditionnels sourds, aveugles – et pour tout dire, gâteux. Un autre monde, qui exigeait d’autres manières de dire, et d’abord, toute idéologie en suspens, d’y aller voir, de se frotter à lui. Ce fut Libé, ce fut Actuel, d’autres encore – Étonnants Voyageurs procède de la même exigence. Aujourd’hui : crise de Libé, presse quotidienne malade, hebdos tous semblables – nous parlent-ils du monde, encore, ou de leur monde, dont on se fiche ? Apparition des « mooks », nouveaux médias, nouvelles écritures. Et parallèlement printemps des écrivains-voyageurs, vitalité du romanesque. Et si l’on s’interrogeait ? I 18 Le réveil des grandes puissances mythologiques Un nouveau monde, et nous sommes devant lui, entre fascination et angoisse, comme les enfants des contes, perdus dans les forêts obscures – et nos récits, les grands mythes fondateurs, nous sont comme les petits cailloux laissés pour tracer des chemins. Star Wars, Tolkien, Super héros, Game of Thrones, prolifération de séries, de films, de romans, de B.D., de jeux vidéos : le retour des grandes puissances mythologiques. Pour fuir le réel, comme le professent les beaux esprits ? Non : pour l’habiter, quand il redevient inconnu. Trois journées aussi pour explorer les puissances de l’imaginaire. Avec en avant-première, le film sur Tolkien attendu depuis des années ! Entre autres. Identité monde, France multiculturelle ? La « crise » ? D’abord, un changement de coordonnées mentales. Un décentrement obligé du regard, dans un monde devenu multipolaire. La terre, devient ronde, sans plus de centre. Une si mauvaise nouvelle ? Ou un espace nouveau, à explorer, et construire ? Avec le roman comme voie royale pour dire le télescopage des cultures, dans le monde et en nous ? Mais pour vivre avec les autres, encore faut-il pouvoir vivre avec soi – d’où nous vient ce sentiment que nous ne nous aimons plus, que se perd ce qui fonde « l’être ensemble » ? Et si l’on osait enfin penser une France multiculturelle – si l’on osait penser une identité-monde française ? Des débats explosifs, et nécessaires. Étonnants Voyageurs plus que jamais au cœur du monde en train de naître. Michel LE BRIS I 19 DEMAIN, LA GUERRE ? On la pensait, d’ordinaire, depuis le sommet : calcul des puissants de ce monde, ordonnateurs des cataclysmes pour des objectifs déclarés, ou cachés, conquête de territoires, ouverture de marchés, pouvoir à assurer, précipitant des masses de pauvres hères sur les champs de bataille au nom de valeurs à défendre, ou affirmer – territoire de l’historien, attaché à déchiffrer dans le chaos meurtrier l’ordre souterrain des raisons qui lui donnent sens… On la découvre aujourd’hui se diffusant tel un cancer à la surface du globe, prenant possession, dirait-on, des esprits, fous de Dieu, terroristes divers, purificateurs ethniques comme pris, tous, dans un vertige illimité de destruction, où le civil devient la cible, la proie, l’otage de forcenés, et, plutôt que de guerre civile plus juste serait de dire guerre déclarée désormais aux civils – retour à l’état de guerre comme état premier du monde et vérité de l’être humain. Et l’on voudrait, au bord du précipice, la penser malgré comme extérieure, sauvagerie étrangère à nos valeurs, à notre culture, à notre civilisation vouée aux lumières de la raison : cette guerre totale, aveugle, mondiale, de dévastation illimitée s’est d’abord déployée ici, en Europe, en ouverture du siècle précédent, les lumières de l’Europe, alors, furent d’abord celles des incendies dans lesquels un monde disparut. Espace halluciné que pressentent ou explorent artistes et écrivains, quand c’est l’homme lui-même qui devient un continent inconnu, Conrad au cœur des ténèbres, Junger disant la guerre expérience intérieure fondatrice, Céline au bout de la nuit, en écho des Réprouvés d’Ernst von Salomon, Breton résumant l’acte surréaliste le plus authentique au fait de descendre dans la rue et de tirer dans la foule au hasard. Ici, plus d’ordre, secret ou explicite, de « raisons » à la guerre, plus de « raison de la guerre », mais un puits noir sans fond au cœur du monde – et au plus profond de soi. « Ce soir… j’ai vu les bords de l’humanité – j’ai aperçu le noir et le vide autour de la terre » écrit Teilhard de Chardin au front, que cite André Gluksmann en ouverture du texte de Junger, La guerre comme expérience intérieure. Ici, nous sommes au cœur même des enjeux de la littérature, bien loin des postures vaines, des modes et des bavardages mondains – et c’est pourquoi nous en avons fait, cette année, notre thème majeur. Grande Guerre : poser au passé les questions du présent La Grande guerre : avec elle commencent les temps modernes. Un monde, oui, disparut – comme si, toutes amarres rompues, le monde pris de vertige s’était autodétruit, avec une rage aveugle, jusqu’à ne plus rien laisser de lui, à commencer par le plus intime de chacun. Jamais, à l’échelle de la planète, n’avaient été mobilisées toutes les ressources humaines et techniques pour se détruire, comme si la vie ne s’éprouvait à sa plus grande intensité que dans l’acte même de son anéantissement, dans l’ivresse d’une déflagration emportant tous les cadres de notre vie civilisée et ses supposées valeurs ou garde-fous. Comment réduire encore la guerre à des « conflits d’intérêts », calculs de politiques ou de marchands de canons ? Le simple constat de la disparition d’un monde et du surgissement d’un nouveau montre bien que « quelque chose » au cœur de ce chaos a surgi, s’est emparé de tous et a tout emporté, à commencer par les calculs de tel ou tel stratège. « Quelque chose d’autre » dans le monde – et en soi, quand on éprouve que cet « ennemi » que l’on s’acharne à détruire a votre propre visage. Ce « quelque chose d’autre » qu’interroge sans relâche la littérature… Nous vivons un nouveau basculement de monde. Qui sera subi, s’il n’est pas pensé, et dit. Comme dire ce basculement ? Comment dire la guerre, quand elle vous renvoie à un puits sans fond ? On ne pose jamais au passé que les questions du présent. Penser la Grande guerre : penser notre présent. C’est du moins ainsi que nous l’avons voulu, avec les festivals amis de la Word Alliance. Trois journées donc de débats. Demain, la guerre ? Avec la Word Alliance Guerre mondiale, débats mondiaux : nous avons décliné ces interrogations en une série de thèmes, qui se trouveront repris tout au fil de l’année par les différents festivals de la Word Alliance. Après une année consacrée aux enjeux de la littérature alors que nous changeons de monde, qui aura vu 14 festivals et plus de 400 écrivains participer aux débats engagés (la « World Writers’ Conference ») place donc à une année « Words and War » ! I 20 Les rencontres Des débats mobilisant chacun une vingtaine d’écrivains, repris de festival en festival par les membres de la Word Alliance pour un vaste tour du monde des écrivains et des artistes : Jaipur Literature Festival, Bookworm Festival de Pékin, Edinburgh Book Festival, Melbourne Writers Festival, Berlin International Literature Festival, Toronto International Festival of Authors... Avec : Serge BRAMLY – Alain BUU – Sorj CHALANDON – Françoise CLOAREC – Velibor COLIC – Didier DAENINCKX – Patrick DE SAINT EXUPERY – Marc DUGAIN – Hakan GUNDAY – Jean HATZFELD – Alan HOLLINGHURST – Drago JANCAR – Andreï KOURKOV – Michel LE BRIS – Hervé LE CORRE – Colum MCCANN – Alain MINGAM – Hubert MINGARELLI – John MORRIS – JeanPierre PERRIN – Jean ROUAUD – Pierre SCHOENTJES – Elizabeth SPELLER – Wojciech TOCHMAN – Larry TREMBLAY – Chris WOMERSLEY POURQUOI AIME-T-ON LA GUERRE ? ÉCRIRE LA GUERRE La question qui choque, pour sortir une bonne fois du rabâchage des (faux) bons sentiments et des pensées édifiantes. Qui n’est pas pour la paix ? Mais combien, disant cela dans un monde en guerre, ne souhaitent pas, simplement, ne rien voir, ne rien savoir, « avoir la paix » ? Les valeurs si aisément brandies, et qui donnent sens à la vie, les raisons de vivre, en somme, ne sont-elles pas aussi des raisons de mourir – qui érigent la liberté en valeur suprême ne dit-il pas par là même : plutôt mourir pour elle que vivre à genoux ? Dès lors : avoir la paix ou vouloir la paix ? Mais aussi, au sortir de l’expérience terrifiante de la Grande guerre : comment penser le vertige de destruction qui a emporté le monde, et chacun dans ce monde ? « La volupté du sang flotte au-dessus de la guerre comme la voile rouge des tempêtes au mât d’une sombre galère, son élan sans limites n’est comparable à l’amour » écrit Ernst Junger. Renchérit Georges Bataille. Et tellement d’écrivains… « Faites l’amour, pas la guerre » disait la jeunesse dans les années soixante – un slogan illusoire ? Le surgissement de « quelque chose d’autre » que tout emporte dans une ivresse d’anéantissement : l’homme qui sort de la guerre est devenu pour luimême un continent inconnu. Pourquoi aimons-nous la guerre ? Comment dire la guerre ? Comment, au plus simple, dire la vérité de l’expérience vécue, donner à voir, à entendre, donner la parole aux sans voix, quand de toutes parts se déchaînent les discours de propagande ? Mais la guerre conduit bien au-delà : au sentiment de vivre une expérience psychologique, métaphysique, fondamentale, révélant « au cœur des ténèbres » une dimension jusque-là inconnue, ou refoulée, de l’âme humaine. Avec ce soupçon, alors, que cette puissance de destruction à l’œuvre sur les champs de bataille est celle aussi de l’enfantement d’un nouveau monde – que renforce la révolution de 1917… Écrire la guerre : après elle, on n’écrira plus de la même manière, on ne filmera plus, on ne pensera plus son rapport aux autres et à soi-même de la même manière. Comme si les conventions anciennes devenaient des formes vides, insupportables. Écrire la guerre : une question qui interpelle les écrivains, alors, et continue de le faire au long du siècle. Et aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’elle renvoie à l’essence même de la littérature. I 21 AVANT-GARDES ET ANNÉES FOLLES LA FIN DES EMPIRES Futurisme, dadaïsme, constructivisme, cubisme, vorticisme, expressionnisme… S’il est vrai que ce sont les artistes qui à chaque fois donnent à voir l’inconnu du monde qui vient, les mutations des sensibilités, alors on peut dire que les révolutions esthétiques du début du XXe siècle disaient tout à la fois la fin du monde et de ses modes d’expression : la guerre menée dans le domaine de l’art. Et ce n’est pas un hasard si les avant-gardes ont le vent en poupe à l’orée de la Grande guerre : 147 expositions en Europe en 1913, 149 en 1914. Nombre d’entre elles verront dans la révolution de 1917 comme un écho à leurs attentes – idéologies esthétiques et politiques entameront alors un dialogue parfois difficile… Quel bilan tirer aujourd’hui de cette aventure, alors que disparaît peut-être le monde que les unes et les autres annonçaient – et que naît un nouveau ? Années folles, « roaring twenties » : un vent de liberté, au sortir de la guerre balaie le vieux monde, des deux côtés de l’Atlantique. Si les valeurs de celui-ci sont mortes dans la boue des tranchées, alors tout reste à inventer. Souci d’oublier les horreurs de la guerre, de s’étourdir après tant de souffrance, mais aussi volonté d’affirmation de valeurs autres : mouvements féministes radicaux, « flappers » en Amérique, « garçonnes » en Europe, mouvement de la jeunesse comme le monde peut-être n’en avait jamais connu, revendication d’une sexualité plus libre, « âge du jazz », Harlem Renaissance, début de la fin des empires, utopies révolutionnaires, cours nouveau de l’ethnologie quand on se tourne vers les autres cultures, en quête de manières d’être nouvelles, mais aussi cultures et communication de masse, mutations technologiques entraînant des mutations culturelles, et naissance de la société de consommation, comme si, sans plus de visée d’un futur l’on s’entendait à vivre au présent, à tout brûler dans l’instant – jusqu’à ce que la crise de 1929 sonne la fin de la partie. Films, romans, sont nombreux à se tourner de nouveau vers ces années de fièvre. Ont-elles encore quelque chose à nous dire ? Elle a souvent été décrite comme « la der des ders », « la guerre qui met fin à toutes les guerres », mais rien ne pouvait être plus éloigné de la vérité. Bien que neuf millions de personnes aient péri entre 1914 et 1918, le XXe siècle était appelé à devenir le plus sanglant de l’histoire de la planète. La Grande Guerre n’était que le début d’un séisme politique qui continue à avoir un impact sur les relations internationales un siècle plus tard. Parallèlement à l’effondrement des empires allemand et austro-hongrois au lendemain de la guerre, l’Empire ottoman a connu une fin brutale peu de temps après, lorsque la Turquie a déclaré son indépendance. Pendant ce temps la révolution bolchevique de 1917 a entraîné la fin du régime autocratique tsariste en Russie, et quelques années après, la naissance de l’Union soviétique allait annoncer l’avènement d’une superpuissance. Plus à l’ouest, bien qu’ils soient apparemment sortis victorieux de la guerre, les secousses allaient affaiblir les empires britannique et français et les États-Unis apparaîtraient comme la plus grande puissance du monde. Comment les écrivains ont-ils commencé à appréhender ce déplacement des plaques tectoniques du monde géopolitique ? Et dans quelle mesure, face à ces bouleversements gigantesques, les gens ont-ils cherché dans les arts et la littérature des éléments de compréhension ? I 22 HISTORIENS ET ÉCRIVAINS FACE À LA GUERRE CONTRE LA PROPAGANDE, LA LITTÉRATURE Rendre compte du prodigieux ébranlement que fut la Grande Guerre, la disparition d’un monde, la naissance d’un autre, ou de plusieurs autres : un immense défi, pour l’historien. Au moins aussi grand que celui lancé aux écrivains, mais différent. L’un, penseur de la continuité, déploie ses séries causales et suppose, plus ou moins, que tout texte est le produit de ses contextes. L’autre par le simple jeu de ses personnages, pose l’inverse, qu’est texte ce qui échappe à ses contextes. L’un (l’historien) est à l’aise dans la continuité, l’autre (l’écrivain) dans les ruptures – alors que ce sont peut-être ces dernières qui font l’histoire. L’un se veut scientifique, en oubliant que l’histoire est aussi narration. L’autre, écrivain, veut affirmer que la littérature dit quelque chose qui ne peut pas se dire autrement – un « quelque chose » d’essentiel qui échappe à la science de l’historien. L’historien et l’écrivain face à la guerre – il se pourrait que ce face à face soit toujours actuel, qui nous renvoie à une vérité de la littérature. Écrire en guerre. Écrire la guerre. Pour ces écrivains soucieux d’abord de témoigner au plus près des faits comme pour les écrivains choisissant la distance de la fiction, l’exercice de la littérature aura été, au cœur des ténèbres, de lutter contre la censure – plus ou moins forte selon les périodes, et les pays – et contre la propagande. Autrement dit, de lutter contre les préjugés exacerbés, les appels à la haine, les stéréotypes – ce qu’en France on dit « langue de bois ». Fondamentalement : de lutter pour préserver le sens des mots. De faire qu’à travers les stéréotypes des langages, les phrases toutes faites, passe la vérité d’une parole singulière. À partir de l’expérience des écrivains en lutte pour dire la Grande guerre, en la rapprochant de l’expérience des écrivains en lutte contre les discours totalitaires, on peut se demander si cela ne renvoie pas à l’essence même de la littérature : préserver le sens des mots. PS. Pour nourrir la réflexion, une anecdote. Edward Bernays (1891-1995), neveu de Sigmund Freud, agent des plus grandes stars de Broadway pendant les « roaring twenties », tenu pour l’inventeur de la science des relations publiques, du marketing, et de la « communication » au sens moderne, publia en 1928 un livre intitulé… Propaganda. Lequel devint très vite la Bible des « communicants ». Et fut le livre de chevet de Goebbels. La littérature contre la « communication » ? Des films • 14-18, la Grande Guerre en couleur De Stefan Mausbach, Stefan Brauburger, Peter Hartl, Christian Frey et Annette Von der Heyde / (ZDF, France Télévisions/2014/3 x 52’) • La section Anderson (sous réserve) De Pierre Schoendoerffer (Pierre Schoendoerffer /1967/120’) • Syrie, instantanés d’une histoire en cours De Collectif des réalisateurs syriens (Abou Naddara Films/2013/52’) • War reporter (Il Hay Yrawah) D’Amine Boukhris (Rives Productions/2013/74’) • Frères d’armes De Rachid Bouchareb (Tessalit Productions/2014/50 x 2’) I 23 BRÉSIL De la prolifération démente des mégapoles en croissance exponentielle, broyant les identités et les cultures, à celle d’une nature menacée, dévastée, pourtant omniprésente, le Brésil d’aujourd’hui, dont témoigne une nouvelle génération d’écrivains et d’artistes : sombre, violent, ravagé par la corruption et la misère, que l’on dirait morcelé, au bord de l’explosion et pourtant unique, dans le tohubohu de ses contradictions, cruel et généreux et par-dessus tout prodigieusement vivant, inventif, se recréant sans cesse – le monde même à l’instant de sa naissance, dans le cratère bouillonnant de ses puissances mythologiques, primitif et futuriste à la fois, le monde tel qu’il s’annonce aujourd’hui, et déferle… LE BRÉSIL FASCINE. Il fascine comme une figure majeure du monde en en train de naître, à travers les difficultés mais aussi l’extrême vitalité, la richesse culturelle de ses « villes-mondes ». Mais il fascine dans le même temps comme « monde premier », incarné par l’Amazonie, pris au fil des siècles entre deux visions, contradictoires mais liées, « d’Eldorado » et « d’enfer vert ». Et il fascine, au final, par la tension créatrice entre ces deux figures. BRÉSIL SI LOIN, SI PROCHE – plus qu’un pays, un monde à lui seul, que nous croyons connaître, trop souvent abusés par de commodes clichés, mais qui reste à découvrir. Sans doute la génération des grands auteurs brésiliens, dont Jorge Amado aura été la dernière grande figure, s’éloigne-t-elle de nous. Mais gardons-nous de ne chercher dans le présent que le seul prolongement du passé ! Cherchons plutôt ce qui fait rupture, les modes nouveaux d’expression du Brésil en train de naître devant nous: les successeurs (Paulo Lins, Luiz Ruffato, Bernardo Carvalho, Patricia Melo, João Almino, Raimundo Carrero) et puis aussi, étonnante, la littérature dite de la « périphérie » née dans les grandes mégapoles brésiliennes, proche du mouvement « hip hop », Marcelino Freire, Ana Paula Maia, João Paulo Cuenca, Edyr Augusto. Films, débats, lectures : le Brésil d’aujourd’hui à travers ses voix nouvelles, à découvrir, tout au long du festival. Mais aussi le Brésil comme passion française, à travers naturalistes, ethnologues et écrivains. Et une fabuleuse exposition de la B.D. culte d’André Diniz, inspirée par la vie de Mauricio Hora, le photographe de la favela Morro de la Providencia, le maître du photographe J.R.. Avec : João ALMINO – Edyr AUGUSTO – Raimundo CARRERO – Bernardo CARVALHO – João Paulo CUENCA – Jean-Paul DELFINO – Pascal DIBIE – André DINIZ – Baptiste FILLON – Marcelino FREIRE – Mauricio HORA – Gilles LAPOUGE – Paulo LINS – Jean-Yves LOUDE – Ana Paula MAIA – Patricia MELO – Luiz RUFFATO – Patrick STRAUMANN Des films • Brazil Gringa De Éric Communier (Viva Prod /France Ô/2014/2 x 52’) • Des hommes qu’on appelle sauvages D’Alain Gheerbrant (KS visions/1952/95’) • La cité des hommes De Fernando Meirelles et Katia Lund (Globo TV/2002-2005/19 x 30’) • Le sel de la terre De Ribeiro Salgado Juliano Wenders Wim (2014/100’) • Les routes de l’impossible : Brésil, la loi du plus fort De Philippe Lafaix (Tony Comiti Productions, Carrere Group et France Télévisions et la participation de France 5/2013/50’) • Looking for Rio D’Emmanuel Besnard et Gilles Perez (Canto Bros Productions, 13 Productions/2014/66’) • Morro Dos Prazeres De Maria Ramos (KeyDocs, Nofoco Filmes, VPRO TV/2013/95’) • Pixo De Roberto Oliveira et João Weiner (Roberto T. Oliveira SCR João Wainer DP João Wainer ED Carlos Milanez/2009/61’) • Romances de terre et d’eau De et Santana Andrea Duret Jean-Pierre (Ex Nihilo/2002/78’) • Tropicalia De Marcelo Machado (Bossa Nova Films, Mojo Photos, Amériques Film Conservancy/2012/87’) • Viramundo – Un voyage musical avec Gilberto Gil De Pierre-Yves Borgeaud (Emmanuel Gétaz (Dreampixies), Frédéric Corvez et Clément Duboin/2012/95’) I 24 CHINE Manifestation organisée dans le cadre de France-Chine 50 - www.france-chine50.com La Chine d’aujourd’hui déclare Murong Xuecun, l’auteur de Dans la poussière rouge, est un « paradis pour les romanciers » – entendez bien sûr un enfer, où règne la corruption, la perte des âmes, la cruauté sociale portée à son extrême, où des fauves cyniques s’entre-déchirent. Qiu Xiaolong, interdit de séjour, traque sans relâche par le biais de son inspecteur Chen, les soubresauts de la société chinoise, Chan Koonchung, lui, imagine en une « contre-utopie » un « empire communiste chinois 2.0 » régnant en maître sur toute l’Asie, une Chine nageant dans un bonheur matérialiste parfait, et parfaitement béat – après avoir été privée de mémoire. La mémoire effacée : c’est aussi le thème que creuse Xu Xing, figure de l’underground pékinois, dans ses romans et nouvelles, comme dans son superbe film Ma révolution culturelle. Un paradis pour romanciers démontre à sa manière le subtil Li Er : un sandwich où se superposent sociétés prémodernes, modernes et postmodernes, et où chaque auteur se retrouve confronté à un pouvoir que Murong Xuecun n’hésite pas à décrire comme « une créature vaniteuse, tyrannique, arrogant […] monstre en phase terminale […] froid, idiot, mais extrêmement sensible ». LA CHINE INQUIÈTE, la Chine fascine, où se joue dirait-on le monstrueux enfantement d’une société où le totalitarisme communiste et celui d’un marché sans contrepoids trouvent à se confondre dans une figure nouvelle. Et elle nous fascine pareillement par la formidable effervescence créatrice de ses artistes, cinéastes et écrivains, malgré une censure omniprésente – insolents, rebelles, virtuoses du web et de l’art du contournement. Nous commençons seulement à en prendre la mesure : en quelques décennies, c’est une autre littérature, un autre cinéma qui ont ainsi surgi ! BRÉSIL-CHINE : tout paraît les opposer, rythmes, musiques, histoire, exubérance des corps, rapport à l’imaginaire, l’une empire longtemps fermé, l’autre depuis des siècles carrefour de cultures – deux figures majeures du monde en train de naître. Mais si opposées, vraiment ? Un point commun, au moins, les réunit : la force avec laquelle les uns et les autres nous disent la ville d’aujourd’hui, ces mégapoles délirantes, forges infernales, volcans en éruption d’où surgit une nouvelle humanité (inhumanité ?). À travers romans et films, du saisissant polar-western People moutain, people sea de Cai Shangjun à A touch of sin de Jia Zhang-ke, plongée hallucinée dans la violence sociale de la Chine actuelle. La Chine d’aujourd’hui à découvrir à travers ses artistes, au fil de ces trois jours. Avec : Shu CAI – Er LI – Stéphane FIÈRE – José FRECHES – Pierre HASKI – Nicolas IDIER – Koonchung CHAN – Celia LEVI – QIU Xiaolong – Xing XU – Xuecun MURONG – Chen ZHI-HENG Des films • A touch of sin De Jia Zhang Ke (Xstream Pictures/2013/130’) • Les routes de l’impossible. Chine, la vertigineuse vallée des oubliés De Jeremy Defalt et Hugo Hayat (Tony Comiti Productions, Carrere Group et France Télévisions/2009/50’) • Ma révolution culturelle De Xu Xing, François Cauwel et Charlotte Cailliez (Hikari/2008/52’) • People mountain, people sea De Cai Shangjun (Sunrise Media/2013/91’) I 25 MAROC, PRINTEMPS ARABES, MÉDITERRANÉE Comment ne pas prolonger ce que nous avons vécu en mars dernier, à l’occasion de notre édition du festival à Rabat et à Salé ? « Quelque chose est né » nous écrivait un des participants : quelque chose est né, que nous ne pouvons pas ne pas prolonger. Nous savons tous qu’ici, en cette zone du monde, se joue une partie capitale, qui nous concerne tous. UN ÉVÉNEMENT PRÉSENTÉ PAR Étonnants Voyageurs Rabat-Salé FESTIVAL INTERNATIONAL DU LIVRE & DU FILM du 6 au 9 mars 2014 Un monde en marche RENCONTRES LITTÉRAIRES FILMS / SPECTACLES / ATELIERS Photographie : DR Pejman Parvandi / Conception graphique : www.erwanlemoigne.com CONTE / POÉSIE / SLAM etonnants-voyageurs.com BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU ROYAUME DU MAROC / CENTRE CULTUREL RENAISSANCE / CINÉMA 7e ART / LIBRAIRIE KALILA WA DIMNA / PLACE DE LA POSTE / SALLE BAHNINI / THÉÂTRE NATIONAL MOHAMMED V / LE PIETRI / THÉÂTRE AQUARIUM / FONDATION ORIENT-OCCIDENT / CINÉMA HOLLYWOOD… L’INSTITUT FRANÇAIS DU MAROC ET SES PARTENAIRES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS PARTENAIRES PRIVÉS MAROC, TOUT D’ABORD, en pleine effervescence, dont un récent numéro de la revue Europe sur les nouveaux écrivains marocains montrait à quel point il se trouve au carrefour de plusieurs mondes, tout à la fois berbère et arabe, pays le plus proche de l’Europe, mais aussi, de l’Afrique noire, et ouvert sur l’Atlantique – diversité qui en fait l’originalité, et aussi la force… Une belle occasion de découvrir, à Saint-Malo quelques-unes des grandes figures de la jeune littérature marocaine, « vivante, diversifiée, audacieuse » comme le souligne le dossier tout juste paru de la revue Europe, soucieuse de dire au plus près la réalité marocaine, assumant désormais l’expression du « je », abordant des thématiques jusquelà taboues ou rarement abordées (corps, sexualité, passé carcéral, drames de l’immigration) déployant, pour cela, toute la gamme des moyens d’expression. MAROC, ET PUIS PRINTEMPS ARABES BIEN SÛR : les débats à Rabat furent riches, divers, passionnés. On en trouvera ici quelques échos : ces trois années passées auront eu la violence d’un séisme, traversées d’immenses espérances, et d’immenses tragédies, où l’on dirait que tout ce qui fonde « l’être ensemble », se trouve mis en question, bousculé, contesté. Nul ne peut prédire ce qu’il en adviendra, mais il est par contre certain que le monde arabe s’est mis en marche. Une révolution culturelle : le surgissement inattendu d’une jeunesse entendant prendre toute sa place sur la scène de l’histoire, à travers des moyens d’expression nouveaux. Et si, comme toujours en ces moments de rupture, où les modes de représentation se retrouvent mis à mal (songez à ce que mai 1968 fut en France, en Europe, aux États-Unis) la question de sa traduction politique reste posée, il est au moins sûr que ce qui la porte et nourrit est bien une révolution culturelle, autrement dit une révolution de la perception de soi dans son rapport au monde et une révolution dans la manière de l’exprimer. Cette effervescence était-elle perceptible dans les productions artistiques du monde arabe avant qu’elle n’éclate au grand jour ? Sous quelles formes ? Quels liens avec les cultures urbaines qui s’imposent de par le monde ? Quels liens sont à trouver avec les modes d’expression des générations précédentes ? Autant de questions dont il s’agit de débattre… I 26 ENJEUX MÉDITERRANÉENS, ENFIN. Les drames à répétition de Lampedusa, le séisme des « Printemps arabes » qui auront vu le surgissement d’une nouvelle génération et ce qui s’en est suivi, et puis la guerre israélo-palestinienne : s’interroger sur la Méditerranée c’est s’interroger sur le tragique de notre temps. Mais c’est aussi, voulons nous croire, s’enorgueillir de ce legs essentiel parvenu jusqu’à nous à travers les siècles : la volonté fragile d’être ensemble malgré tout. La Méditerranée, matrice de notre monde, zone de tous les brassages et de toutes les fractures, sans cesse déchirée, meurtrie, et toujours renaissante, hantée par la tentation du tragique, que l’on dit parfois condamnée au malheur, qu’il ait pour nom fanatisme religieux, fascisme, nationalismes, « où, depuis des millénaires, écrit Jean Giono, s’échangent les meurtres et l’amour ». Mais Méditerranée aussi mère des cultures, dans un flamboiement créateur sans équivalent peut-être dans l’histoire, quand s’opposent et s’illuminent l’Orient et l’Occident. Méditerranée millénaire, où le passé, jamais, ne se laisse oublier, mais où nous pressentons pourtant que se joue – pour le meilleur et pour le pire ? – une des figures de notre avenir. Avec : Salah AL HAMDANI – Khaled AL KHAMISSI – Mohamed ALFAKHARANY – Kebir M. AMMI – François BEAUNE – Yahia BELASKRI – Issandr EL AMRANI – Mathias ENARD – Colette FELLOUS – Yves GONZALEZ-QUIJANO – Hakan GUNDAY – Fouad LAROUI – Georgia MAKHLOUF – Hind MEDDEB – OUM – Paolo RUMIZ – Kenza SEFRIOUI – François TAILLANDIER Des films • Al-Halqa, dans le cercle du conteur De Thomas Ladenburger (Thomas Ladenburger Filmproduktion/2010/90’) • Art War De Marco Wilms (Heldenfilms/2013/87’) • At (H)ome De Elisabeth Leuvrey (Les écrans du large/2013/54’) • C’est eux les chiens De Hicham Lasri (Ali’n Production & Zaza Films/2013/85’) • Electro Chaabi De Hind Meddeb (IPS, Studio MASR Production/2013/76’) • Méditerranée XXI - Méditérranéennes, la force des femmes De Ruth Zylberman (Zadig et la participation de France5/2013/52’) • Yémen le cri des femmes De Manon Loizeau (AMIP et la participation de France5/2013/52’) I 27 DIRE LE MONDE : CRISE DE LA PRESSE, PRINTEMPS DES VOYAGEURS, SANTÉ DU ROMANESQUE DIRE LE MONDE, en capter la parole vive, saisir le nouveau à l’instant de son apparition, témoigner, en tous lieux, faire entendre la voix des sans voix, proposer dans le chaos du quotidien des lignes de force, contribuer à mieux lire le monde : c’est l’ambition première du journalisme. D’où vient alors cette crise de la presse, en un moment, où précisément, un monde s’efface et où un autre naît, où le nouveau partout foisonne, et où l’on s’attendrait à ce que la demande d’informations soit la plus vive ? LA CRISE DE LIBÉRATION NOUS INTERPELLE TOUS. Il fut précisément créé pour dire le nouveau, dans l’après 68. Avec la conviction qu’un monde, celui de la jeunesse, certes, mais au-delà celui qui venait de surgir sur la scène de l’histoire restait sans expression propre dans le concert des médias traditionnels. Un autre monde, à dire. Avec d’autres mots, d’autres rythmes, d’autres regards : une nouvelle écriture. Libération, mais aussi Actuel, bien sûr, d’autres encore sont nés de cette urgence. L’effondrement des grandes idéologies, l’effacement de leurs grilles de lectures libéraient un espace immense : pour ceux qui vécurent cette aventure il s’agissait de se frotter au monde, sans grille de lecture assurée, toute idéologie en suspens, d’apprendre de lui, d’imaginer des écritures pour le dire. Étonnants Voyageurs est né de la même urgence, du même désir de monde, mais dans le champ de la littérature. La crise de Libération nous interpelle tous : comment un journal né de l’urgence de dire le nouveau se trouve-t-il en péril de disparaître quand cette urgence est à son plus haut ? Le trouble vient quand les pages et les pages qu’il consacre à sa situation tournent plus autour de problèmes de recapitalisation que du sens même de son existence, de sa pratique, de son contenu… En même temps, cette situation est révélatrice d’une crise bien plus vaste, qui touche la presse entière, baisse des ventes de tous les quotidiens, hebdos tous semblables, ressassement narcissique d’informations sur une médiasphère s’imaginant le centre du monde – nous parlent-ils du monde, encore, ou de leur monde, dont on se fiche ? UN AUTRE MONDE, APPELANT D’AUTRES ÉCRITURES : nous y sommes, pensons-nous, de nouveau. Et l’apparition des « mooks » tendrait à le confirmer. Mooks, nouveaux médias, nouvelles écritures, nouvelles pratiques aussi quand chacun, de plus en plus, se trouve en situation de pouvoir transmettre des informations, vraies ou fausses, par Internet ou smartphones. Une Révolution en marche ? En tous les cas, un débat nécessaire. Avec : Issandr EL AMRANI, Patrick DE SAINT EXUPERY – Alain DUGRAND – Tristan SAVIN – Sorj CHALANDON – Frédéric JOIGNOT – Michel LE BRIS – François SERGENT – Etc NOUVEAUX MÉDIAS, NOUVELLES ÉCRITURES En duplex avec le festival de Banff (Alberta, Canada) À nouveaux médias, nouvelles formes d’écriture – un espace que nous commençons à peine à explorer. Et nous savons déjà que la révolution en cours sera d’aussi vaste ampleur que celle, jadis, de la découverte de l’imprimerie. Comment écrivains, cinéastes, illustrateurs, éditeurs, pourraient-ils y rester indifférents ? Un programme ambitieux franco-canadien a été lancé, avec le concours des services culturels de l’ambassade de France au Canada, qui réunira des acteurs français et canadiens des nouveaux médias autour des thématiques des nouvelles écritures, Lab Émergence, auquel s’associe avec enthousiasme Etonnants Voyageurs. Une première résidence / laboratoire aura lieu au Banff Centre, au Canada (Alberta), du 2 au 7 juin 2014, avec pour but de croiser le savoir-faire d’auteurs traditionnels et l’expertise d’intervenants de l’écriture interactive : ce travail sera restitué sous forme d’ateliers, de panel, de présentation pour stimuler les interactions avec le marché, accompagner le financement des projets initiés lors de la résidence, transmettre de l’expertise, donner de la visibilité aux participants et partenaires ». Dans ce cadre de ces échanges sera donc organisé une rencontre, en duplex, entre le Banff Center et Etonnants Voyageurs, le dimanche 8 à 18h00, salle Maupertuis. Avec, côté français : Serge BRAMLY – Julien DELMAIRE – Mathias ENARD – Fabienne KANOR – I 28 DE TOLKIEN À GAMES OF THRONES : LE RÉVEIL DES GRANDES PUISSANCES MYTHOLOGIQUES Star Wars, Game of thrones, Seigneur des anneaux, légions proliférantes de super-héros, zombies, vampires, vogue du gothique, films, séries, B.D. jeux vidéos par centaines : pour les beaux esprits, une fuite dans l’imaginaire (pour ceux-là, dont il faut supposer qu’ils en sont privés, l’imaginaire est toujours fuite, esquive) devant la dureté du réel. Lequel est à affronter lucidement, face à face – on peut juste se demander avec quoi, si nous ne sommes qu’une part de ce réel, sans possibilité de distance d’avec lui. Mais ne chipotons pas : s’ils ont raison, il est clair qu’une bonne partie des habitants de la planète, toutes zones culturelles confondues, a choisi de détaler à toutes jambes, et de plus en plus vite, vers d’autres mondes, d’autres époques, d’autres manières de vivre et de rêver, laissant les beaux esprits fixer les barreaux de leurs cages, qu’ils prennent pour le « réel ». DE TOLKIEN À GAMES OF THRONES, EN PASSANT PAR STAR WARS ET LES SUPER-HÉROS : le grand retour des puissances mythologiques. Pour fuir le réel, comme le professent les maîtres-penseurs ? Non : pour l’habiter, quand il redevient inconnu. Nous sommes, devant ce nouveau monde qui peu à peu nous enveloppe, comme les enfants des contes, perdus dans les forêts obscures – et nos récits, les grands mythes fondateurs, nous sont comme les petits cailloux laissés pour tracer des chemins. Nous avons donc voulu trois journées pour explorer les puissances de l’imaginaire, trois journées pour prendre au sérieux l’univers de la fantasy. Avec en avant-première, le film sur Tolkien attendu depuis des années ! Entre autres. Et une belle brochette d’auteurs et spécialistes. Avec : Pauline ALPHEN – Pierre BORDAGE – Thomas DAY – Victor DIXEN – Pierre DUBOIS – Irène FERNANDEZ – Vincent FERRE – Nicolas FRUCTUS – Sally GARDNER – Claudine GLOT – Régis GODDYN – Yves GREVET – Johan-Frederik HEL-GUEDJ – Andrus KIVIRAHK – Laure KLOETZER – Laurent KLOETZER – Olivier LE CARRER – Viviane MOORE – Isabelle PANTIN – Clément PÉLISSIER – Alex SCARROW – James SCUDAMORE – Éric SIMARD – Vincent VILLEMINOT – Laurent WHALE Des films • Showrunners - Game of Thrones De Virginie Vosgimorukian (La Famiglia et Orange ciné max/2014/26’) • Star Wars. Les origines d’une saga De Kevin Burns (Prometheus Entertainment, Lucasfilm LTD/2007/91’) • Super-héros : l’éternel combat De Michael Kantor (Alternate Current, INA, Ghost Light Films, avec la participation d’ARTE France/2013/3 x 60’) • Tolkien, des mots, des mondes De Simon Backès (Compagnie des Phares & Balises/2014/55’) I 29 IDENTITÉ-MONDE, FRANCE MULTICULTURELLE ? NOUS NE VIVONS PAS UNE « CRISE », MAIS UN CHANGEMENT DE MONDE, qui exige un changement de coordonnées mentales. Le monde, de plus en plus, devient multipolaire, sans plus de centre à partir duquel tout s’ordonnerait. Et c’est une révolution dont on commence juste à apprécier les conséquences, qui ébranle l’essentiel de nos sciences humaines. Exigence nouvelle d’une « histoire globale », croisant enfin les sources, confrontant les regards, dont Sanjay Subramanyan est une des grandes figures. Remise en cause des certitudes de l’ethnologie, quand les peuples concernés prennent aussi la parole et, plus qu’une « approche de l’autre », voient dans les études commises sur eux des miroirs dans lesquels l’ethnologue jusque-là se mirait. Interrogations nouvelles des historiens et des ethnologues sur les limites de leur science et sur les pouvoirs de la fiction jusque dans leur domaine. Là aussi, les prémices d’un séisme… Notre « Manifeste pour une littérature-monde en français » participait de cette exigence : en lieu et place de la vision d’un centre dominant dispensant ses lumières sur les masses alentour, supposées enténébrées, la revendication d’un « espace-monde » en français, sans plus de centre, espace de dialogue et d’échange entre tous sur un pied d’égalité. Condition nécessaire pour une chance enfin de sortir du « logiciel post-colonial ». Les relations entre les êtres comme entre les peuples se tissent de conflits surmontés : et il nous paraît urgent, sans rien oublier du passé, d’oser imaginer des relations nouvelles – la simple reconnaissance que dans le malheur, les incompréhensions, les souffrances, mais aussi parfois des valeurs partagées, des liens se sont tissés, une histoire commune est née. MAIS POUR VIVRE AVEC LES AUTRES, ENCORE FAUT-IL ÊTRE DE CAPABLE DE VIVRE AVEC SOI : et les débats sans fin sur l’identité française, l’exploitation honteuse de tous côtés des peurs et des méconnaissances, disent assez que nous ne nous aimons de moins en moins, que semble se perdre ce qui jusque-là paraissait fonder « l’être ensemble » – et que sans la moindre efficacité sont les incantations à des schémas de pensée anciens, supposés fondateurs, puisque ce sont ceux-là, précisément, qui paraissent épuisés. ET SI NOUS OSIONS PENSER AUTREMENT UNE « IDENTITÉ FRANÇAISE » ? L’entreprise coloniale s’est justifiée du fait que nous étions supposés être, Lumières obligent, les porteurs de l’universel : le prix à payer fut le « choc en retour » de la confrontation de cet universel à des cultures autres. Et la réfraction presque immédiate de ces cultures, de ces imaginaires, dans l’espace français, ne serait-ce que du fait de l’immigration de travailleurs. Cette réfraction, comme nous le montrent les historiens fut bien plus importante qu’on ne le croit : l’identité française, nourrie de ces apports venus de tous les horizons, s’est ainsi élargie à la diversité du monde Pourquoi ne pas la prendre comme une chance, aujourd’hui ? Pourquoi ne pas oser la vivre comme une « identité monde » ? Ce qui veut dire oser penser enfin une France multiculturelle, dont on voit mal en quoi elle serait contradictoire avec le sentiment d’une citoyenneté commune. Si nous l’osions, au lieu de nous recroqueviller dans la terreur d’une invasion des barbares, nous nous donnerions quelques uns des outils qui paraissent nous manquer pour nous situer dans le monde actuel. Un débat qui nous paraît nécessaire – et qui nous conduit à nous interroger sur la place de la culture dans la formation de « l’être ensemble ». Avec (entre autres) : Pascal BLANCHARD – Didier DAENINCKX – Claude HASKOLOVITCH – J.M.G. LE CLÉZIO – Michel LE BRIS – Sanjay SUBRAHMANYAM – Elisabeth LEUVREY – etc. Des films • Gaël Faye : quand deux fleuves se rencontrent De Toumani Sangare et Nicolas Bozino (Art2voir Productions et France Ö/2013/53) • La cour de Babel De Julie Bertucelli (Les Films du Poisson, Sampek Productions/2014/79’) • La traversée D’Elisabeth Leuvrey (Les Écrans du large/2013/72’) I 30 QUELQUES GRANDES RENCONTRES… PASSAGE DES FRONTIÈRES, CONSTRUCTION DE L’ÉTRANGER Comment se construit la figure de l’étranger, selon les époques, les cultures ? Comment penser – et franchir, ou habiter – les frontières ? Comment accueillir l’autre, en soi ? Gardons-nous ici des idées simples, dans lesquelles veulent nous enfermer les possédés du délire identitaire – et les rêveurs d’un monde sans frontières, à leur manière pareillement négateurs de l’altérité. Dans Comment être un étranger, de Venise à Goa, XVIe-XVIIIe siècle Sanjay Subrahmanyam, figure marquante de « l’histoire globale », suit les trajectoires de 3 figures de voyageurs, quand naît la conscience moderne de l’altérité, un prince musulman indien retenu par les Portugais à Goa, un aventurier anglais prince à la cour d’Ispahan avant de finir amiral espagnol, un Vénitien qui s’installa comme médecin à la cour du Grand Moghol et choisit de ne pas rentrer. Dans la Condition cosmopolite, Michel Agier explore les usages de la frontière non pas comme barrière mais comme entre-deux mouvant, matrice d’une autre manière d’être au monde, « où chacun se trouve confronté au ‘sujet autre’, celui qui, venant de l’extérieur de mon identité m’oblige à penser tout à la fois au monde, à moi et aux autres ». Entre-deux où Paolo Rumiz, dans son magnifique Aux frontières de l’Europe, de l’océan Arctique à la mer Noire, découvre le cœur battant de l’Europe. Entre-deux dont Sami Tchak, Fabienne Kanor, Fouad Laroui, Khaled al Khamissi font la matière de leurs œuvres. L’ÉCRITURE DU SILENCE Pour écouter comme pour voir, il faut d’abord faire silence – et faire silence en soi… Raymond Depardon, Stéphane Breton, Xu Xing, Élisabeth Leuvrey, John Morris, Emmanuel Gras, depuis des années, sculptent le silence en œuvres fortes, laissent venir à eux les êtres et les choses, s’effacent devant leurs paroles, leurs regards, artistes aussi du non-dit – ce qui nous vaut des films non pas neutres, anonymes, mais au contraire étonnamment singuliers, où il nous semble que par leur apparent retrait leurs auteurs se donnent tout entiers… Et combien, alors, nous paraissent insupportables ces films bavards, aux commentaires omniprésents, où l’image ne vient plus qu’en support d’un discours ! Une nouvelle écriture cinématographique s’impose de plus en plus, nous semble-t-il, à laquelle nous tenons à faire la plus grande place, qui fait songer à ce que les Anglo-Saxons, en littérature, appellent « creative non fiction ». UNE BRETAGNE À RÉINVENTER ? La culture n’est pas seulement une tradition à porter et transmettre, elle doit être aussi un projet : elle est l’image que l’on se fait de soi, et que l’on projette vers l’extérieur. De la penser systématiquement comme héritage (ce qu’elle est, mais pas seulement) l’a opposée, consciemment ou non, à l’idée même de développement que seul incarnerait, du coup, l’acteur économique – quand c’est l’idée que nous nous faisons de nous-même, au présent, qui peut nous permettre d’imaginer un futur… Une Bretagne nouvelle, dit-on, est née à la fin des années 50, révolution agricole, révolution technologique, entrée dans la modernité, « miracle breton ». Depuis plusieurs années, et les événements récents sonnent comme un avertissement, vient une prise de conscience d’une mutation nécessaire: ce modèle tant vanté paraît à bout de souffle. Et vient l’urgence d’en débattre, de se réinventer : notre conviction est que cette invention passera d’abord par la culture. Un débat nécessaire, précédé par le film Bretagne 1959-1999 : la deuxième révolution. Avec : Mona Ozouf, Yann Queffélec, Jean-Michel Le Boulanger, Michel Le Bris (en cours) LES ENJEUX DU SPORT Sport et littérature depuis toujours ont partie liée, et musique, aussi, ajouteraient les auteurs brésiliens, prompts à philosopher sur le dribble comme « présence d’esprit du corps », et à vous détailler les rapports subtils entre l’art du dribble brésilien et la pratique de la samba, ou définir le personnage du malandro, petit voyou toujours en lisière de légalités comme « dribbleur social ». Films, rencontres sous la conduite éclairée de Benoît Heimermann, avec quelques écrivains « foot de foot » – brésiliens bien sûr. Le sport exploration obstinée d’un « au-delà de soi », quête de transcendance, élévation – et pour cela peut-être enjeu capital sous les régimes totalitaires. Du film superbe de Cedric Klapich sur le record de Lavillenie aux usines à champions, du miracle que fut Nadia Comaneci et de la tragédie qu’elle vécut à l’histoire peu connue de ces « Champions d’Hitler » glorifiés puis sacrifiés sur l’autel du régime nazi que Benoît Heimermann explore avec talent, de belles rencontres en perspective… ET BIEN D’AUTRES ENCORE... I 31 CAHIER 3 : LES RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL À la découverte des auteurs : Les grands débats / Le Café littéraire / Les petits-déjeuners littéraires / Le Nouveau Monde Le festival dans les quartiers / La Maison du Québec Les soirées du festival : cinéma et concert Le Printemps des voyageurs L’aventure maritime Besoin de poèmes Les prix littéraires remis à Saint-Malo La collection Étonnants Voyageurs / Hoëbeke La journée professionnelle I 32 I 33 À LA DÉCOUVERTE DES AUTEURS Les grands débats Parce que l’idée de la littérature que nous défendons engage une idée de l’homme, de sa puissance de création, de sa liberté, celle-ci se trouve au cœur de la réflexion sur les temps présents. Et particulièrement lors des grands débats qui se déroulent dans la salle Maupertuis et à la rotonde Surcouf. Par ses constants va-et-vient avec ses éditions à l’étranger, son ouverture sur les écrivains du monde entier, Étonnants Voyageurs est un formidable laboratoire où découvrir et penser le monde qui vient. Le Café littéraire Certains d’entre eux font partie de la famille et vous découvrirez avec plaisir leur nouveau livre, mais la plupart vous seront à découvrir. Nouvelles voix venues du Brésil, de Chine, d’Égypte, du Maroc, et de toute la Méditerranée, mais aussi de Pologne, des États Unis, du Québec, de Turquie, d’Estonie, d’Australie, d’Ukraine… elles nous disent le monde à travers romans, récits, témoignages, poésie, biographies… Une diversité qui fait la richesse de cette littérature-monde que nous aimons. Situé au cœur du Grand Large dans la Rotonde Jacques Cartier, le Café littéraire a reçu en 22 éditions près de 1 800 auteurs venus du monde entier. Ses créateurs, Christian Rolland et Maëtte Chantrel l’avaient conçu comme un lieu vivant et chaleureux, un lieu où les spectateurs se sentent au plus près des écrivains et de leurs univers. Parler de l’actualité des auteurs c’est aborder les thèmes mis en avant chaque année. C’est aussi provoquer des rencontres entre des auteurs qui ne se connaissent pas et se découvrent, révéler la complicité les unissant les uns aux autres. Le Café littéraire, un lieu apprécié des auteurs pour mettre en appétit des spectateurs amoureux des livres et de ce qu’ils nous disent du bruissement du monde. Animé par Maëtte Chantrel, avec la complicité et la compétence de Michel Abescat et Pascal Jourdana. Tous les Cafés littéraires sont enregistrés en vidéo et visibles sur le site d’Étonnants Voyageurs. Les petits-déjeuners littéraires Chaque matin, à 9h00 à l’Hôtel de l’Univers et au Chateaubriand ; un auteur rencontre ses lecteurs autour d’un petit-déjeuner convivial. Qui n’a pas rêvé de passer un moment avec son auteur préféré, dans une atmosphère propice aux confidences ? Le succès a été tel chaque année, que nous multiplions les rencontres. Le prix sera celui du petit-déjeuner. Le Nouveau Monde Sur le Sillon, à mi-chemin entre le Grand large et le cinéma Le Vauban, l’Hôtel Le Nouveau Monde ouvre à nouveau grandes ses portes à Étonnants Voyageurs. DES RENCONTRES Deux salles pour des rencontres avec des écrivains du monde entier, en tête à tête ou même en solo. Tous les jours de 10h à 19h DES APÉROS LITTÉRAIRES La formule a connu un grand succès l’an passé ! Nous allons donc chaque jour proposer quatre rendez-vous autour d’un verre, l’occasion de rencontrer un auteur, en toute intimité, au bar du Nouveau Monde. Samedi et dimanche à 19h, 4 apéros chaque soir. Le festival dans les quartiers Rencontres littéraires dans les Maisons de quartier pendant le festival Tout au long du festival, huit maisons de quartier de Saint-Malo auront également la chance d’accueillir des auteurs du festival pour des rencontres privilégiées, en comité restreint, de 10h30 à 12h. • dimanche 8 juin, Saint-Servan : JeanDidier Urbain / Perrine Leblanc • dimanche 8 juin, Paramé : Emmanuel Loi • dimanche 8 juin, Le Levy : Fouad Laroui • Dimanche 8 juin, ChâteauMalo : Emmanuel Grand • Lundi 9 juin, La Marne : Bernard Quiriny • Lundi 9 juin, Quelmer/La Passagère : Éric Plamondon • Lundi 9 juin, La Guymauvière : Dominique Fortier I 34 La Maison du Québec Pour la cinquième année, la Maison du Québec à Saint-Malo propose une programmation spéciale pendant le Festival Étonnants Voyageurs. Elle ouvrira ses portes aux auteurs originaires du Québec. La Maison du Québec donne rendez-vous aux festivaliers chaque jour pour des rencontres et des lectures. Au programme : Une plongée dans l’imaginaire québécois, en compagnie de Perrine Leblanc, Dany Laferrière, Michel Vézina, Éric Plamondon, Dominique Fortier, Larry Tremblay, Renaud Jean. Mais aussi une ouverture au monde à la rencontre des littératures de langue française du Maghreb à Haïti, de la Bosnie à Israel… Et la Librairie du Québec sera présente au Salon du Livre avec une sélection de classiques et de nouveautés. Les Soirées du festival : cinéma et concert GRAND CONCERT DE OUM, LA DIVA DU SUD MAROCAIN SOIRÉE CINÉMA : « CARICATURISTESFANTASSINS DE LA DÉMOCRATIE » Forte personnalité et véritable star de la « soul » marocaine, Oum combine funk, disco, fusion, jazz et rythm’n’blues, sans jamais oublier les musicalités de ses origines sahraouies. Imprégnée du gnaoui dont elle a su capter l’essence et qu’elle retransmet avec une émotion toute personnelle, elle nous dévoilera son talent. Une voix à la fois douce, profonde et suave et un univers doux, libre, parfois irréel, et surtout sans frontière où l’on parle (en anglais ou darija) — dans des textes simples et intimistes d’amour, de rêves, de souvenirs, de partage… Toute la culture hassanie inscrite dans la modernité pour un concert qui s’annonce comme une promesse ! Théâtre de Saint-Malo, samedi 7 juin, 21h, 12 euros Un film de Valérie Valloatto (Oï oï oï Productions et Cinextra Productions/2014/90’) présenté en séance spéciale lors du Festival de Cannes 2014. Un état des lieux de la liberté de la presse et de la démocratie dressé par Stéphanie Valloatto et Cyrille Blanc qui ont arpenté le monde entier à la rencontre des caricaturistes, de la Russie au Mexique, en passant par la Chine, les États-Unis, la France, la Tunisie, la Côte d’Ivoire ou la Palestine. Cinéma Le Vauban, samedi 7 juin SOIRÉE CINÉMA : « LE SEL DE LA TERRE » (SOUS RÉSERVE) En avant-première le documentaire de Wim Wenders sur le photographe brésilien Sebastião Salgado Un film de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado (100’) sélectionné au festival de Cannes 2014. Portrait du photographe brésilien Sebastião Salgado et sur son dernier travail : le projet Genesis, dont l’objectif était de découvrir une partie de la civilisation inconnue de la société moderne. Son fils, le réalisateur Juliano Salgado, l’a accompagné durant son aventure. Cinéma Le Vauban, dimanche 8 juin (en cours) I 35 LE PRINTEMPS DES VOYAGEURS Année faste pour les écrivains-voyageurs ! Voilà bien longtemps que la moisson éditoriale n’avait été aussi belle, et diverse. Qui a dit le monde réduit à un village global, sans plus d’espace à explorer ? Plus vive que jamais, au contraire, paraît l’impatience de se plonger dans l’inconnu du monde… Paolo Rumiz, nous livre son livre le plus personnel, descente aventureuse du Pô et voyage en même temps au plus intime. Tim Robinson arpente sans relâche les côtes de son coin de Connemara, et c’est le monde tout entier qui paraît venir à lui – à nous – dans un livre salué Outre-Manche comme un chefd’œuvre. Kenneth White, retrouvant l’inspiration de la Route bleue, qui lui valut le Médicis étranger, nous fait écouter Les vents de Vancouver. Et William Fiennes nous entraîne très loin à la poursuite des oies des neiges, dans un texte qui l’a fait comparer à Bruce Chatwin. John Vaillant, prix Bouvier 2011 pour Le Tigre, propose cette fois un étonnant voyage au cœur de la forêt canadienne : L’Arbre d’or. Et Ron Rash s’entend comme pas un à nous fait sentir l’atmosphère unique des Appalaches dans son dernier roman, Une terre d’ombre, quand Perrine Leblanc nous plonge dans les solitudes froides de Gaspésie dans son deuxième roman Malabourg. Sylvain Tesson revient à l’écriture de nouvelles, mais ses personnages, marins, artistes, voyageurs, prostituées, qui « s’abandonnent à vivre », disent les facettes de sa vision de l’existence – qu’il n’imagine pas autrement que voyageuse. Première incursion également dans le domaine de la fiction de Cédric Gras, amoureux des confins russes, qui explore ici le dilemme entre le goût des voyages et l’existence amoureuse, le désir d’évasion et le besoin d’une attache. Le Calcutta de Dominique Sigaud n’a que peu à voir avec celui de Shimona Shina, violent et tourmenté – preuve que les voyages sont aussi des voyages intérieurs, et parfois des miroirs où se perdre… Renaud Jean, lui, bat retraite devant le tout-numérique, avec un art consommé de la flânerie vagabonde et distanciée et Lionel Daudet entreprend de faire le tour de France à pied, exactement, au fil de quinze mois d’aventures à pied, à vélo, en kayak, en voilier. Jean Didier Urbain revient sur la figure tant décriée du touriste dans L’Envie du monde. Après s’être aventuré au plus loin, sur la route de la soie, voici Bernard Ollivier au plus près, arpentant les routes de Normandie, de Rouen au Mont Saint-Michel, et c’est toujours le même bonheur. Alain Jaubert imagine la rencontre de deux géants, Conrad et Rimbaud à Marseille, tandis qu’Alain Dugrand propose une version revue de son voyage passionnant et passionné sur les traces de Conrad en Méditerranée. François Beaune avec la Lune dans le puits, rassemble 200 histoires collectées sur tout le pourtour méditerranéen, pour nous dire, malgré divisions et conflits, la richesse de la culture méditerranéenne. Benny Ziffer, d’une plume de poète voyou, au fil de ses errances, nous dessine les contours d’une Méditerranée diverse et pourtant une. Dans Tout sera oublié, Mathias Énard nous plonge dans la mémoire douloureuse de la guerre des Balkans. Emmanuel Lepage, dessinateur-voyageur, revisite 25 ans après la zone de Tchernobyl dans deux albums fascinants – et dérangeants. Bernardo Carvalho est assurément le plus voyageur des écrivains brésiliens, qui nous entraîne de Saint-Pétersbourg à Grozny et de la guerre de Tchétchénie aux trafiquants d’Amérique du Sud. Descendant de bandits napolitains Gérard de Cortanze a le sens de la fresque épique et fait traverser les siècles à son héroïne depuis les massacres de juifs à Grenade en 1066. Et Jean-Paul Delfino, avec Saudade nous livre son grand roman sur le Brésil. Enfin, Anne Vallaeys, dans un livre passionné, Le loup est revenu, nous entraîne avec elle aux côtés des bergers et nous incite à la réflexion sur la place du sauvage dans notre culture. Avec : François BEAUNE – Bernardo CARVALHO – Gérard DE CORTANZE – Lionel DAUDET – Jean-Paul DELFINO – Alain DUGRAND – Mathias ÉNARD – William FIENNES – Cédric GRAS – Alain JAUBERT – Renaud JEAN – Perrine LEBLANC – Emmanuel LEPAGE – Bernard OLLIVIER – Ron RASH – Paolo RUMIZ – Tim ROBINSON – Shimona SHINA – Dominique SIGAUD – Sylvain TESSON – Jean Didier URBAIN – John VALIANT – Anne VALLAEYS – Kenneth WHITE – Benny ZIFFER I 36 POUR SALUER GILLES LAPOUGE L’âne et l’abeille est tout simplement un livre de merveilles. Et Joël Calmettes lui consacre un film que nous projetterons bien sûr en avant-première. Occasion de plus, s’il en fallait, de rendre hommage à l’ami Gilles Lapouge, pilier du festival, membre depuis sa création du jury du prix Nicolas Bouvier, superbe écrivain. « On prétend que le charme du voyage est celui du retour. Il serait plus convenable de dire que le voyage ne commence qu’après qu’il est fini. Le voyage n’existe pas. Il n’est que son propre récit. » écrit dans Besoin de mirages Gilles Lapouge, grand conteur s’il en est, capable de soutenir avec la dernière énergie que la terre, d’évidence, est plate et d’ailleurs d’y croire, mais surtout de nous le faire croire. Et sous sa plume c’est le monde qui nous paraît neuf de nouveau, comme saisi à l’instant où il s’éveille, encore riche de promesses, et chargé de mystères. « QUELQUES JOURS ENSEMBLE », LE DERNIER FILM DE STÉPHANE BRETON À Étonnants Voyageurs, nous aimons infiniment Stéphane Breton, ethnologue bougon, cinéaste hors pair, fasciné par la solitude et le silence, qui de film en film construit une œuvre unique, bien loin des conventions du « regard ethnologique ». Cette fois : un long voyage dans le wagon de 3e classe surchauffé d’un train lancé à travers l’hiver russe à la vitesse d’un âne au galop, en compagnie d’un ancien tankiste de l’Armée rouge rencontré par hasard sur la couchette d’en face et qui devient le commentateur des choses et des gens. Les personnages les plus inattendus montent et descendent, saucissonnent, bavardent, rêvassent, ronflent – et surtout racontent leurs vies brisées. C’est tout simplement superbe – et une belle entrée en matière pour une grande rencontre sur l’esprit du voyage et comme celui-ci se passe de motifs avec quelques uns des meilleurs écrivains-voyageurs : voyager vraiment n’est-il pas dans le fonds aller nulle part ? Et puis une rencontre, bien sûr, sur Conrad, écrivain indispensable, à l’occasion de la nouvelle édition du livre d’Alain Dugrand, et plein d’autres encore, à découvrir au fil des trois journées… Des films : • Happiness De Thomas Balmes (Quark Productions et Making Movies Oy/2013/75’) • Holy field, holy war De Lech Kowalski (Revolt cinela/2014/105’) • L’homme qui voulait déplacer la montagne De Jean-François Delassus (Skopia Films et la participation de France5/2013/52’) • Le voyage de Kgonta Bo De Katherine Thompson-Gorry (MC4 et la participation de France5/2014/52’) • Quelques jours ensemble De Stéphane Breton (Les films d’ici, Arte/2014/90’) • Sepideh- Reaching for the stars De Berit Madsen (Radiator Films/2013/90’) I 37 AVENTURE MARITIME Romans, récits de voyages, beaux livres, bande dessinée, riche moisson aussi cette année, et embarras du choix pour le jury du prix Gens de mer ! Toine Heijmans, prix Médicis étranger, nous livre avec En mer un thriller haletant, placé sous le signe de Melville, huis clos terrifiant à bord du voilier Ismaël pris dans la tempête. Fils de marin, Baptiste Fillon s’est inspiré des carnets de son père pour un premier roman de haute volée, Après l’Équateur, sur un homme pris entre deux mondes, deux ports, deux familles, entre Marseille et Salvador de Bahia. Et Isabelle Condou signe un voyage sur l’océan où ceux qui le contemplent plongent dans leurs propres abysses quand la découverte d’un clandestin vient briser l’ordre apparent d’un cargo : Un pays qui n’avait pas de port. Place à l’aventure : Michèle Khan, toutes voiles dehors, nous entraîne aux côtés de Jeanne Barret, qui fut, déguisée en homme, La Clandestine du voyage de Bougainville. Pirate quand tu nous tient… Bjorn Larsson, qui nous avait enchantés avec sa suite de l’Île au trésor, n’a pu, pour notre bonheur, résister à la tentation et nous propose La dernière aventure de Long John Silver. Et Bruno d’Halluin, dont nous avions tant aimé Jon l’Islandais, revient avec un grand roman d’aventures maritimes, L’égaré de Lisbonne, lorsqu’en 1500 l’armada de Cabral passe le cap de Bonne Espérance. Alain Hervé, pionner de l’écologie, né à Granville « les pieds dans la marée » et passionné de voile, nous prend par la main, pour un tour du monde de ces îles qui continuent de le faire rêver, et nous avec. Comme en écho, Édouard Launet nous prend à son bord dans ses explorations d’un univers magique : les îles anglo-normandes. Et Hervé Bellec, signe une petite merveille, Rester en rade. De Brest, évidemment. Loïc Josse nous avait (presque) tout dit sur les Terre-Neuvas dans son livre-somme paru chez Glénat en 2010, mais pas sur la morue, sujet inépuisable. Ne manquez donc pas La morue, voyages et usages. Comme on dit, indispensable ! Tandis que paraît aux éditions Gallimard sous la direction de René Estienne un superbe livre, déjà de référence : Les Compagnies des Indes. Et que Marcel Mochet rend en photos un superbe hommage aux Ouvriers de l’Océan. Chabouté signe une adaptation magistrale du Moby Dick d’Herman Melville en B.D. Dominique Le Brun, infatigable anthologiste, après ses Journaux de baleiniers publie cette année un livre propre à effrayer les âmes sensibles, et régaler les autres : Les Naufragés, anthologie. Et Philippe Grenier publie aux éditions Nevicata Histoires du bout du monde, anthologie déjà indispensable des plus beaux textes sur la Patagonie Des rencontres : Travailleurs de la mer – Fascination de Moby Dick – Patagonie au cœur – hommage à Coloane – Rêveurs d’îles – Archéologie sous-marine et trésors engloutis – etc... Et un après-midi sur la mer de demain Avec : Hervé BELLEC – CHABOUTÉ – Isabelle CONDOU – René ESTIENNE – Baptiste FILLON – Philippe GRENIER – Toine HEIJMANS – Bruno D’HALLUIN – Alain HERVÉ – Dominique LE BRUN – Loïc JOSSE – Michèle KHAN – Bjorn LARSSON – Édouard LAUNET – Marcel MOCHET – etc. Des films : • En double De Marc Guyot et Jules Lahana (Marc Guyot et Jules Lahana/2014/52’) • Géants de l’océan De Mark Brownlow (BBC, Subimagery Productions/2012/60’) • Le mystère d’Atlit-Yam De Jean Bergeron (Alpha-Zoulou Films pour Radio Canada/2013/52’) • Le secret du trésor de Bassas da India De Karel Prokop (Arte France, Constance Films/2012/70’) • Moi Jean Lacombe, marin et cinéaste De Fabienne Issartel (France Télévisions et AMIP/2013/52’) • No man’s land project D’Éric Coquerel (Nefertiti Production/2011/26’) • Opération solar De François Barthe (Flair Production et France Ô/2013/52’) • Pourquoi la Rance ? De Frédéric De Chateaubriand (EDF/1980/24’) • Tabarly / Colas, vents contraires De Grégory Magne (La Générale de Production et la participation de France 5/2014/52’) I 38 BESOIN DE POÈMES C’est devenu, avec Yvon Le Men en maître de cérémonie, un rendez-vous obligé de tous les amoureux de poésie, pendant les trois journées du festival. Située près du théâtre Chateaubriand, la salle Sainte-Anne est un lieu idéal pour écouter poèmes et chansons. On y est bien assis, on y est comme à la maison, le dos reposé et les oreilles au calme. On est entre amis, une centaine d’amis. C’est beaucoup et c’est peu. C’est juste ce qu’il faut pour en parler à la sortie. Et pour en propager l’écho, jusqu’au cœur du festival… Avec : Salah AL HAMDANI – Shu CAI – Bernard CHAMBAZ – Jacques DARRAS – Bruno DOUCEY – Christine JORDIS – Ahmed KALOUAZ – Sylvia LACARRIÈRE – Gilles LAPOUGE – PEF – Jean ROUAUD – Elisa VELLIA « Que peut faire le feu s’il n’a pas le bois pour le nourrir que peut faire le mot s’il n’a pas la voix pour voyager ? Le chant seul te sauve de la pesanteur. » Yvon Le Men LES RENCONTRES Au-dessus, au-dessous de la mêlée La terre de Gilgamesh, ou La terre Avec Jacques Darras pour Je sors enfin du Bois de la du déluge Gruerie (Arfuyen) où il évoque, à travers la mort de son grand-père en 1914, les points de vue des poètes allemands et français (il attaque au passage André Breton) ainsi que Stephan Zweig et Romain Rolland. Également avec Jean Rouaud pour son livre Un peu la guerre (où il défend Breton) et Bruno Doucey pour En pleine figure, les haikus de 14 écrits sur le vif que préface Jean Rouaud. Rencontre avec Salah Al Hamdani poète irakien, animée par Bruno Doucey. Grand-Père, mère et fils Auteur de Solitaire et de Guet, traducteur de René Char, Yves Bonnefoy, Pierre Reverdy. Avec Bernard Chambaz (Dernières nouvelles du martin-pêcheur, sur son fils), Ahmed Kalouaz (Une étoile aux cheveux noirs, sur sa mère et Avec tes mains, sur son père) et Pef (Ma guerre de cent ans). Le devisement du monde Vagabondage avec Gilles Lapouge par ses chemins buissonniers, jusqu’à ses Brésil réels et rêvés. Et toujours avec Gilles Lapouge, un retour sur les rapports amoureux entre écrivains français et brésiliens, à travers l’évocation du mouvement anthropophage d’Oswald de Andrade lançant le mot d’ordre « Tupi or not Tupi, that is the question? L’anthropophage n’ignore pas l’explorateur : de lui, il mange ce qui mérite d’être mangé » Hommage à Yannis Ritzos Avec Sylvia Lacarrière, Bruno Doucey et la chanteuse grecque Elisa Vellia. Rencontre avec le poète Shu Cai Le mariage du ciel et de l’enfer Une évocation d’un poète et penseur hors du commun, qui reste à découvrir : William Blake. Avec Christine Jordis qui publie un superbe essai, en forme de biographie et Jacques Darras, qui propose une nouvelle traduction du Mariage du ciel et de l’enfer. Shakespeare, 450 ans après On le lit toujours avec le même étonnement, de le découvrir à ce point moderne. Jacques Darras publie une nouvelle traduction de ses Sonnets. Occasion de se replonger dans l’œuvre pleine de bruits et de fureurs du maître de Statfford-on-Avon. I 39 LES PRIX LITTÉRAIRES REMIS AU FESTIVAL LE PRIX LITTÉRATURE-MONDE Six années après l’émergence en France et dans le monde du concept de « littérature-monde », l’association Étonnants Voyageurs et l’Agence Française de Développement se sont associées afin de créer le prix Littérature-monde dont le jury est composé des écrivains Paule Constant, Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Atiq Rahimi, Jean Rouaud et Boualem Sansal. Remis lors du festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs (6 au 9 juin 2014) aux auteurs de deux ouvrages – l’un écrit en français, l’autre traduit – publiés en France dans les douze mois précédents, le prix Littérature-monde est proclamé dans les jours précédant le festival. Chaque lauréat recevra de l’Agence Française de Développement la dotation de 3 000 euros. En mars 2007 paraissait dans le journal Le Monde un manifeste « Pour une littérature-monde en français » signé par 44 écrivains. Pour affirmer l’urgence d’une littérature soucieuse de « dire le monde », de se frotter à lui pour en capter le souffle, les énergies – autrement dit, d’une littérature libérée des idéologies qui jusqu’alors prétendaient la régenter. Le monde : n’avait-il pas été, longtemps, le grand absent de la littérature française ? Le monde, et avec lui le sujet, le sens, l’histoire, le « référent », tous mis entre parenthèses pendant des décennies par les maîtres-penseurs, inventeurs d’une littérature sans autre objet qu’elle-même. Une « littérature-monde » : elle était déjà là, d’autant plus nécessaire qu’un monde nouveau surgissait devant nous, imposant des rythmes, des paroles neuves. Réfugiée dans les marges, comme toujours. Des littératures dites de « genre » – génération nouvelle d’écrivains-voyageurs, nouvelle vague du « roman noir » – mais aussi dans cette autre marge des littératures dites « francophones » : là, de jeunes écrivains surgissaient, porteurs d’une littérature accordée au monde en train de naître, moins soucieux de se couler dans une culture d’adoption que de faire œuvre à partir du constat de leur identité plurielle. Ceux-là signaient du même coup l’acte de décès d’une francophonie sur laquelle une France mère des arts continuerait de dispenser ses lumières, pour affirmer l’émergence d’un vaste « espace-monde » en français, sans plus de centre, où la langue, délivrée de son pacte exclusif avec la nation devenait l’affaire de tous, sans d’autres frontières que celles de l’esprit. « Littérature-monde », donc, parce que les littéra- tures de langue française de par le monde forment un vaste ensemble dont les ramifications enlacent plusieurs continents. Et « Littérature-monde » parce que celles-là nous disent le monde qui devant nous émerge, et ce faisant retrouvent après des décennies « d’interdit de la fiction » ce qui toujours a été le fait des écrivains et des artistes : de donner voix et visage à l’inconnu du monde, et à l’inconnu en nous. Cette idée, le festival Étonnants Voyageurs l’aura portée dès sa naissance, en 1990 : elle est au cœur même de son projet. Le manifeste de 2008 en aura souligné l’écho. Colloques internationaux et ouvrages se sont multipliés depuis, et le manifeste se trouve étudié dans la plupart des départements d’études francophones de par le monde. Il nous a paru d’autant plus nécessaire de redonner la parole aux écrivains eux-mêmes, en créant un double prix « littérature-monde », l’un allant à un roman de langue française, l’autre à un roman étranger traduit, porteurs de cette idée de la littérature. Ce prix, décerné par un jury d’écrivains, aura vocation à devenir un grand prix littéraire de Printemps, et sera remis dans le cadre du festival Étonnants Voyageurs. En créant ce prix avec le festival Étonnants Voyageurs, dont elle est partenaire depuis 2013, l’Agence Française de Développement (AFD) souhaite valoriser les voix littéraires qui embrassent le monde et qui, par le prisme de la fiction, renouvellent la vision de la réalité économique, sociale et culturelle des quatre continents dans lesquels elle intervient. Établissement public et agence gouvernementale, l’AFD œuvre depuis plus de soixante-dix ans pour combattre la pauvreté, favoriser le développement et réduire les inégalités dans les pays du Sud et dans l’Outre-mer, à travers un réseau de 70 agences et bureaux de représentation. Service de presse prix Littérature-Monde : Faits&Gestes, Laurent Delarue 01 53 34 65 84 / [email protected] I 40 PRIX JOSEPH KESSEL - SCAM À l’instar de Joseph Kessel (1898-1979), explorateur, journaliste, grand reporter et écrivain, passionné de son temps et soucieux d’en rendre compte par ses reportages et ses romans, le Prix Joseph Kessel est décerné par la Scam, chaque année depuis 1991, à l’auteur d’une œuvre de haute qualité littéraire, écrite en langue française. Doté de 5 000 euros, le prix couronne un récit de voyage, biographie, roman, récit ou essai, publié entre le 1er mars de l’année précédente et le 15 mars de l’année en cours. Le Prix Joseph Kessel 2014 sera remis à Saint-Malo, au Festival Étonnants Voyageurs, dans le cadre d’une après-midi placée sous le signe de Kessel et de ses héritiers spirituels. La Scam sera heureuse d’accueillir les « Étonnants Voyageurs » au cocktail de clôture du festival. Les membres du jury Tahar Ben Jelloun, Pierre Haski, Michèle Kahn, Gilles Lapouge, Michel Le Bris, Pascal Ory, Patrick Rambaud, Guy Seligmann, Olivier Weber (président du jury) Sélection 2014 • Fariba Hachtroudi, Le colonel et l’appât 455 (Albin Michel) • Pascal Manoukian, Le diable au creux de la main (Don Quichotte) • Jean-Pierre Perrin, La mort est ma servante (Fayard) • Thomas B. Reverdy, Les évaporés (Flammarion, Grand Prix Thyde Monnier de la SGDL 2013) • Denis Robert, Vue imprenable sur la folie du monde (Les Arènes) • Jean Rolin, Ormuz (P.O.L., Prix de la Langue Française 2013) • Shumona Sinha, Calcutta (L’Olivier) • Sylvain Tesson, S’abandonner à vivre (Gallimard) Les 10 derniers lauréats du Prix Joseph Kessel - SCAM 2013 Lionel Duroy, L’hiver des hommes (Julliard) 2012 Rithy Panh et Christophe Bataille, L’élimination (Grasset) 2011 Eugène Nicole, L’œuvre des mers (Éditions de l’Olivier) 2010 Florence Aubenas, Quai de Ouistréham (Éditions de L’Olivier) 2009 Erik Orsenna, L’Avenir de l’eau Petit précis de mondialisation II (Fayard) 2008 Sorj Chalandon, Mon traître (Grasset) 2007 Pierre Kalfon, Pampa (Le Seuil) 2006 Pierre Haski, Le sang de la Chine - Quand le silence tue (Grasset) 2005 Anne Vallaeys, Médecins sans frontières, la biographie (Fayard) 2004 Jean Hatzfeld, Une saison de machettes (Le Seuil) Retrouvez les précédents lauréats du prix sur www.etonnants-voyageurs.com LA SCAM ET LES ÉCRIVAINS : la Scam, société de gestion des droits, représente 34 000 auteurs, dont 10 000 écrivains, historiens, universitaires, journalistes. Elle est présente au sein du CPE (Conseil Permanent des Écrivains). Elle défend leurs intérêts, et à cet égard publie, chaque année, son baromètre des relations auteurs/éditeurs. Enfin, elle les conseille en matière de contrat d’édition, notamment en cette période d’adaptation au numérique. Dans le cadre de son action culturelle, elle aide les auteurs en phase d’écriture d’un projet, décerne les Prix Joseph Kessel et François Billetdoux et favorise la présence des auteurs dans les lieux de diffusion, grâce à un soutien financier apporté aux festivals. Information Scam : Martine Dautcourt, direction de l’action culturelle, [email protected] I 41 PRIX OUEST-FRANCE ÉTONNANTS VOYAGEURS PARRAINÉ PAR SALAÜN HOLIDAYS Le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs du roman est décerné à Saint-Malo dans le cadre du festival, par un jury de dix jeunes de 15 à 20 ans sélectionnés sur lettre de motivation. Il est doté par Ouest-France de 10 000 euros et d’une campagne de publicité dans le grand quotidien régional. Les membres du comité de parrainage ont présélectionné les 10 romans finalistes le 26 mars 2014. Dix jeunes ont été sélectionnés dans toute la France pour composer le jury. Le 17 mai, ces jeunes se retrouveront pour débattre et garder cinq titres. Ils choisiront leur lauréat à Saint-Malo, le dimanche 8 juin. Sélection 2014 • Dominique Batraville, L’ange de charbon (Zulma) • Bernard Chambaz, Dernières nouvelles du martin-pêcheur (Flammarion) • Régine Detambel, La splendeur (Actes Sud) • Aiat Fayez, Un autre (P.O.L) • Hubert Haddad, Théorie de la vilaine petite fille (Zulma) • Bruno d’Halluin, L’égaré de Lisbonne (Gaïa) • Nicolas Idier, La musique des pierres (Gallimard) • Lola Lafon, La petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud) • Hubert Mingarelli, L’homme qui avait soif (Stock) • Shumona Sinha, Calcutta (L’Olivier) Les membres du jury 15-20 ans Laura Bannier, 17 ans (Quintin), Manon Barré, 16 ans (Basse-Goulaine), Madeleine de Chaisemartin, 15 ans (Nantes), Anne-Claire Dugué, 19 ans (Laval), Mélanie Le Cam, 20 ans (Arradon), Solenn Marrec, 19 ans (Lannion), Inès-Zohla Miampamba, 15 ans (Bussy-Saint-Georges), Louise Peyrichon, 17 ans (Guidel), Maël Pignol, 15 ans (Moisdon-la-Rivière), Paul Sureau, 15 ans (La Flèche) Comité de parrainage Yahia Belaskri (lauréat du Prix en 2011), Hervé Bertho (Ouest-France), Jean-Marie Blas de Roblès, Sorj Chalandon, Alain Dugrand, Jean Lallouet (Salaün Holidays), Michel Le Bris, Mélani Le Bris, Carole Martinez, Léonora Miano, Jean Rouaud, Sami Tchak Palmarès du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 Emmanuelle Bayamack-Tam, Si tout n’a pas péri avec mon innocence (P.O.L) Libar Fofana, L’étrange rêve d’une femme inachevée (Gallimard) Yahia Belaskri, Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut (Vents d’ailleurs) Martin Page, La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique (L’Olivier) Fabienne Juhel, À l’angle du renard (Le Rouergue) Gilbert Gatoré, Le passé devant soi (Phébus). Carole Martinez, Le cœur cousu (Gallimard) Olivier Maulin, En attendant le roi du monde (L’Esprit des péninsules) Alain Mabanckou, Verre Cassé (Le Seuil) I 42 GRAND PRIX DE L'IMAGINAIRE Créé en 1974, le Grand Prix de l’Imaginaire (GPI, www.noosfere.org) est le plus ancien et le plus prestigieux prix littéraire consacré aux littératures de l’Imaginaire, qui regroupent science-fiction, fantasy, fantastique, réalisme magique ainsi que toute œuvre en marge de ces genres. Le jury, composé d’amateurs et de professionnels de différents horizons, distingue chaque année les romans et nouvelles francophones et étrangers les plus marquants à la fois pour leurs qualités littéraires, leurs ambitions et leurs originalités. Il récompense également essais, traducteurs, illustrateurs, BD et mangas. Indépendant des maisons d’éditions et de toute institution, et soucieux de rappeler qu’aux côtés des voyageurs du réel (romanciers historiques, documentaristes, explorateurs et navigateurs et pirates), il y a une autre manière de voyager : dans l’Imaginaire. Pour cette édition 2014, la période de sélection des ouvrages s’étend de janvier 2013 à décembre 2013. Lors de la dernière réunion de présélection, le président fondateur du Prix, Jean-Pierre Fontana a souhaité remettre sa démission, estimant le temps venu pour lui de céder sa place. Olivier Legendre, libraire chez Sauramps à Montpellier, a été coopté pour intégrer le jury. Les membres du jury François Angelier, Sandrine Brugot-Maillard, Jean-Claude Dunyach, Jacques Goimard, Irène Langlet, Olivier Legendre, Pascal Patoz, Bruno Para, Jean-Luc Rivera, Jean-Claude Vantroyen, Joëlle Wintrebert Sélection 2014 Roman francophone Roman étranger • Chroniques des ombres de Pierre Bordage (Au Diable Vauvert) • Porcelaine - Légende du tigre et de la tisseuse d’Estelle Faye (Les Moutons électriques) • Le Sang des 7 rois (tomes 1 & 2) de Régis Goddyn (L’Atalante) • Âmes de verre d’Anthelme Hauchecorne (Midgard) • Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski (Les Moutons électriques) • Anamnèse de Lady Star de L.L. Kloetzer (Denoël, Lunes d’Encre) • American gothic de Xavier Mauméjean (Alma) • Le Melkine (trilogie) d’Olivier Paquet (L’Atalante) • Martyrs d’Oliver Peru (J’ai lu) • Le Chevalier de Pierre Pevel (Bragelonne) • Point zéro d’Antoine Tracqui (Critic) • Le Dernier loup-garou de Glen Duncan (Denoël, Lunes d’Encre) • Maître de la matière d’Andreas Eschbach (L’Atalante) • Silo de Hugh Howey (Actes sud, Exofictions) • 22/11/63 de Stephen King (Albin Michel) • L’Homme qui savait la langue des serpents d’Andrus Kivirähk (Le Tripode) • Des larmes sous la pluie de Rosa Montero (Métailié) • Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor (Panini, Éclipse) • Les Insulaires de Christopher Priest (Denoël, Lunes d’Encre) • Le Calice du dragon de Lucius Shepard (Bélial’) • Alif l’invisible de G. Willow Wilson (Buchet-Chastel) Retrouvez l'intégralité des autres sélections et le palmarès du Prix de l'Imaginaire sur www.etonnants-voyageurs.com I 43 PRIX NICOLAS BOUVIER L’Usage du monde, Le Poisson-scorpion, Chroniques japonaises, Le Journal d’Aran et d’autres lieux, Le Dehors et le Dedans : autant de livres qui auront illuminé et continuent d’illuminer leurs lecteurs, d’une écriture si fine, si légère, si émerveillée, qu’il nous semble toucher à travers elle au grain même du monde. Ecrivain-voyageur — appellation qu’il revendiquait hautement — et le plus grand du XXe siècle, assurément, Nicolas Bouvier (1929-1998) aura fortement marqué l’histoire du festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs, qu’il tenait pour « son » festival, auquel il participa activement, et dont il ne manqua aucune édition. En 2007, ses amis écrivains, autour d’Éliane Bouvier, ont décidé de créer un prix littéraire, portant son nom, qui distingue chaque année un texte de grande exigence littéraire, français ou étranger (à la condition d’être traduit) prolongeant l’esprit de son œuvre. Doté d’une bourse de 5 000 euros, le Prix Nicolas Bouvier est décerné tous les ans pendant le festival Étonnants Voyageurs, en présence de Mme Éliane Bouvier. Il couronne l’auteur d’un récit, d’un roman, de nouvelles, dont le style est soutenu par les envies de l’ailleurs, à la rencontre du monde. Les membres du jury Pascal Dibie (président du jury), Laura Alcoba, Alain Dugrand (secrétariat du Prix), David Fauquemberg, Christine Jordis, Gilles Lapouge, Björn Larsson Sélection 2014 • Bernard Chambaz, Dernières nouvelles du martin-pêcheur (Flammarion) • Eduardo Halfon, Monastère (Quai Voltaire) • Shumona Sinha, Calcutta (L’Olivier) • Cedric Gras, Le cœur et les confins (Phébus) • Tim Robinson, Connemarra (Hoëbeke) • Guillaume Jan, La fantaisie du missionnaire (Intervalles) • Benny Ziffer, Entre nous, les Levantins (Actes Sud) • Alain Hervé, Amoureux des îles (Arthaud) • Serge Filippini, Rimbaldo (La Table Ronde) • Francisco Azeverdo, La recette magique de Tante Palma (Autrement) • Edouard Launet, Le Seigneur des îles (Stock) Palmarès du Prix Nicolas Bouvier 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 Bernard Bonnelle, Aux belles abyssines (La Table Ronde) John Vaillant, Le Tigre. Une histoire de survie dans la taïga (trad. ang. Valérie Dariot) (Noir Sur Blanc) Aude Seigne, Chroniques de l’Occident nomade (Éditions Paulette) Colin Thubron, En Sibérie (Hoëbeke) Lieve Joris, Les hauts plateaux (Actes Sud) Blaise Hofman, Estive (Zoé éditions) David Fauquemberg, Nullarbor (Hoëbeke) I 44 PRIX ROBERT GANZO DE POÉSIE Le prix Robert Ganzo, doté de 10 000 euros, distingue l’auteur d’un livre de poésie d’expression française en prise avec le mouvement du monde, loin du champ clos des laboratoires formalistes et des afféteries postmodernes. Décerné à Saint-Malo pendant le festival, ce prix entend saluer un poète de tempérament, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émotions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu. Les membres du jury Alain Borer - Jacques Darras - Yvon Le Men - Jean-Baptiste Para - Jean-Pierre Siméon Palmarès du Prix Robert Ganzo 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 Serge Pey Marie-Claire Bancquart Jean-Pierre Verheggen Bernard Noël Franck Venaille Abdellatif Laabi René Depestre Robert Ganzo Né à Caracas, poète d’origine vénézuélienne d’expression française. Adolescence à Bruxelles, puis installation à Paris comme bouquiniste, et libraire. Engagé dans les combats de la Résistance, fait prisonnier, il s’évade. Poète, il publie successivement Orénoque (1937), Lespugue (1940), Rivière (1941), Domaine (1942), Langage (1947), Colère (1951), Résurgences (1954), recueils réunis dans L’Œuvre poétique éditée chez Gallimard en 1997. La poésie de Robert Ganzo, limpide, superbe, d’une grande pureté formelle, a des allures de viatique tant elle se révèle intense et douce, à la fois luxuriante et cristalline. Elle est tout entière d’évidence, d’envoûtement, sans le moindre hermétisme, vouée à la célébration de la présence humaine, de l’amour et du monde. « Tes yeux appris aux paysages je les apprends en ce matin immuable à travers les âges et sans doute à jamais atteint. Déjà les mots faits de lumière se préparent au fond de nous ; et je sépare tes genoux, tremblant de tendresse première. » I 45 PRIX GENS DE MER À l’initiative de la librairie La Droguerie de Marine, le prix littéraire Gens de Mer, en partenariat avec EDF, est remis chaque année lors du Festival SaintMalo Étonnants Voyageurs. Ce prix est destiné à récompenser l’auteur – ou le traducteur – contemporain d’un livre récent, récit ou roman, étude ou document, ayant un caractère maritime au sens le plus large. Depuis 2012, La Compagnie des Pêches Saint-Malo a souhaité s’associer plus étroitement au Prix Gens de Mer en lançant un prix « Compagnie des Pêches », destiné à couronner un ouvrage à caractère maritime mettant en valeur le monde de la mer, notamment dans sa dimension professionnelle. Le lauréat du prix « Gens de Mer » recevra un chèque de 3 000 euros, et celui du prix « Compagnie des Pêches » un chèque de 1 000 euros. Les Thermes Marins de Saint-Malo sont partenaires du prix Gens de Mer depuis son origine. Les membres du jury Isabelle Autissier (lauréate 2006), Contre-Amiral François Bellec, de l’Académie de Marine, Vincent Denby-Wilkes (Groupe EDF en Bretagne), Alain Hugues, Loïc Josse (secrétaire du prix), Michel Le Bris, Michèle Polak, Serge Raulic (Thermes Marins de Saint-Malo), Patrick Soisson, de l’Académie de Marine (Compagnie des Pêches), Claude Villers (président d’honneur du jury) Sélection 2014 • Hervé Bellec, Rester en Rade (Dialogues) • Chabouté, Moby Dick, tome I (Vents d’Ouest) • Isabelle Condou, Un pays qui n’avait pas de port (Plon) • Collectif, dir. René Estienne, Les Compagnies des Indes (Gallimard / Ministère de la Défense) • Baptiste Fillon, Après l’Équateur (Gallimard) • Bruno d’Halluin, L’Égaré de Lisbonne (Gaïa) • Toine Heijmans, En mer (Bourgois) • Alain Hervé, Promesse d’îles (Arthaud) • Alain Jaubert, Au bord de la Mer Violette (Gallimard) • Michèle Kahn, La clandestine du voyage de Bougainville (éditions du Passage) • Edouard Launet, Le Seigneur des îles (Stock) • Dominique Le Brun, Naufragés, anthologie (Omnibus) • Marcel Mochet, Ouvriers de l’océan (Palantines) • Yann Tatibouët, Dans le sillage des forbans (éditions des Montagnes Noires) • Roger Taylor, Mingming et l’art de la navigation minimaliste (La Découvrance) Palmarès du Prix Gens de Mer 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 Franck Lestringant, Cosmographie Universelle de Guillaume Le Testu (Arthaud) Jean Rolin pour l’ensemble de son œuvre littéraire à caractère maritime Dominique Fortier, Du bon usage des étoiles (La Table ronde) Carsten Jensen, Nous les noyés (Libella) Karsten Lund, Le Marin américain (Gaïa) Benjamin Guérif, Pietro Querini, les naufragés de Röst (Rivages) Philippe Jaworski, traducteur de Moby Dick d’Hermann Melville à la Pléiade Isabelle Autissier, Kerguelen, le voyageur du pays de l’ombre (Grasset) Contact Prix Gens de Mer : Loïc Josse, La Droguerie de Marine 02 99 81 60 39 / [email protected] I 46 LA COLLECTION ÉTONNANTS VOYAGEURS / HOËBEKE « Les livres d’écrivains qui voyagent et non de voyageurs qui écrivent » « Étonnants Voyageurs », une collection dirigée par Michel Le Bris, avec pour seul critère cet esprit si particulier du festival éponyme. Littérature de voyage, bien sûr, tant celle-ci sait nous reconduire à cette vérité trop oubliée « qu’écrire, c’est toujours s’en aller ». Fiction ou essais, une écriture qui entretient avec le monde un rapport d’incandescence, donne à voir, à découvrir, en révèle la parole, la mémoire vive. Née en 2003, d’une formidable envie d’affirmer notre goût pour une littérature ouverte sur le monde, la collection compte aujourd’hui trente-six titres qui sont autant de formidables rencontres humaines et de découvertes passionnantes : Nicolas Bouvier bien sûr, mais aussi l’immense gentleman writer qu’est Colin Thubron, le drôlissime Pete McCarthy, le talentueux David Fauquemberg et tous les autres. Tim Robinson, Paolo Rumiz et William Fiennes sont les derniers auteurs publiés dans cette collection. Ils seront présents à Saint-Malo. Pô, le roman d’un fleuve de Paolo Rumiz Connemara, porté par le vent de Tim Robinson Un voyage à travers le plus grand fleuve d’Italie, mené par l’écrivain italien Paolo Rumiz en compagnie de canoéistes, de bateliers et de pêcheurs. Un voyage à la découverte d’un cours d’eau sauvage fait de rencontres, de nourriture et d’aventures. Une histoire racontée du point de vue du courant, qui se déplace vers le delta et ses magnifiques plages. Au-delà de ses rives, se trouvent les quatre régions les plus peuplées d’Italie, industrielles, bruyantes, polluées. Mais au milieu du fleuve, Paolo Rumiz et ses argonautes trouvent un espace non contaminé, un silence tel qu’ils se surprennent à chuchoter, d’une rayonnante beauté, malgré les catastrophes environnementales causées par l’homme. Paolo Rumiz entreprend en 2012 ce périple sur ce fleuve secret qui est pour lui la quintessence de tous les fleuves du monde, hors de l’histoire des hommes ou entremêlé à elle. Pas de plan précis pour ce voyage : juste une rivière, un départ et un point d’arrivée, mais très vite, le voyage devient une histoire, venue de loin, une histoire de mémoire. Paolo Rumiz sait faire du Pô un véritable protagoniste, entièrement raconté à fleur d’eau, pour la première fois, dans un abandon des sens inédit, passionnant, qui réinterprète les couleurs des terres et des fonds, les mets, les vins, les dialectes, les yeux qui l’interrogent, l’effleurent, le scrutent. Et puis, il y a les rencontres avec le « peuple » du fleuve. Sur le fleuve, l’aventure devient un roman, un voyage intérieur, une aventure tirée de l’imagination, caressée par des fantasmes, à deux pas de l’âme. Paru le 12/03/2014 Un chef-d’œuvre, tout simplement. Tim Robinson avait déjà derrière lui une belle carrière d’artiste plasticien lorsqu’en 1972 il se met en quête d’un lieu tranquille, loin de l’agitation londonienne. L’Irlande, loin de tout, lui parait alors le meilleur choix. Surprise : ces lieux sont si fascinants qu’ils l’absorbent bientôt tout entier. Il entreprend de cartographier les îles Aran, puis le Connemara – et très vite il lui semble qu’aux « sinuosités » de la géographie répondent exactement les sinuosités des habitants du lieu, la musique de leur parler, de leur culture, de leur histoire. Après un premier ouvrage sur les îles d’Aran paru en 1986 et salué par la critique, sa trilogie sur le Connemara, dont ce livre est le premier volet, (publié en 2006) marque le sommet de sa carrière. Ce livre nous parle avec une grâce et une vivacité exceptionnelle, des tourbières, des mousses, des oiseaux, de la marche en montagne, des lacs, mais aussi des légendes locales. Il dresse les portraits de quelques-uns de ceux qui y ont laissé leur marque ou qui y vivent encore. Et mille autres histoires, comme portées par le vent… Rarement on aura su rendre l’esprit d’un lieu avec ce mélange de précision, de souci du détail et d’ouverture sur l’immensité, par la grâce d’une prose aérienne et d’un don de conteur hors du commun. Comparé dès sa parution aux Îles Aran de John Millington Synge. Sacré « livre de l’année » par le Guardian et l’Observer, salué comme l’œuvre majeure d’un immense styliste par Colm Toibin, Joseph O’Connor et d’autres, couronné la même année par l’Irish Book Award et par l’Argosy Irish book of the year. Déjà un classique, enfin traduit en français. Paru le 05/03/2014 I 47 Les Oies des neiges de William Fiennes William Fiennes, encore étudiant, tombe soudainement gravement malade. Il fait plusieurs séjours à l’hôpital, entrecoupés de longues périodes de convalescence dans la maison familiale. La maladie le laisse désemparé. Il éprouve aussi un besoin désespéré d’échapper à cette difficile période. C’est alors qu’il retrouve dans la bibliothèque, un livre qu’il avait lu enfant : L’Oie des neiges. Ce livre sera pour lui comme une renaissance. Il sait que les oies des neiges passent chaque été dans l’Arctique canadien où elles ont leurs aires de reproduction. Il sait que chaque automne, elles migrent par millions vers le sud des États Unis, la Californie et le golfe du Mexique, et qu’au printemps suivant, elles refont le voyage dans l’autre sens. Pourquoi les oies entreprennent-elles de tels périples, longs de près de 5 000 kilomètres, dangereux et épuisants, dont beaucoup ne reviennent pas ? Quel signe mystérieux leur indique qu’il est temps de partir et dans quelle direction ? Comment retrouvent-elles année après année et génération après génération les lieux qu’elles ont quittés ? Quelle force enfin les pousse deux fois par an à quitter un lieu pour un autre. Une maison pour une autre ? Voilà le but qu’il se fixe : pouvoir répondre à toutes ces questions (et bien d’autres), dès qu’il sera remis. Et pour répondre aussi à son besoin de bouger, de s’envoler à son tour, il décide qu’il suivra la prochaine migration. Au final, une œuvre remarquable sur la migration des oiseaux mais aussi sur la notion même de l’errance, sur la puissance d’attraction de ses propres racines, une vision poétique et philosophique portées par une prose parfaitement mesurée qui transporte le lecteur. Un écrivain talentueux dont la voix est réfléchie, douce-amère et finement observatrice. Son livre fourmille d’histoires et d’anecdotes, où les hommes sont aussi présents que les oiseaux. La joie d’être en vie, de bouger et – surtout – de rentrer chez soi est évoquée de façon poignante dans cet ouvrage intelligent et exubérant. Le livre a été salué outre Manche et outre Atlantique par une presse enthousiaste, comparé aux œuvres de Thoreau, et de Bruce Chatwin. De grands écrivains se sont enthousiasmés comme Peter Carey ou encore Rick Bass. Paru le 23/04/2014 I 48 LA JOURNÉE PROFESSIONNELLE La journée professionnelle a lieu le vendredi 6 juin de 10h30 à 16h30 au Théâtre Chateaubriand (Intra-muros). Elle est organisée avec le concours du Conseil général d’Ille-et-Vilaine et de la Médiathèque Départementale. Avec : Jean ROUAUD – Didier DAENINCKX – Pierre SCHOENTJES – Christian DEMILLY (en cours) En cette année 2014 où de nombreuses commémorations de 1914 sont organisées, Étonnants Voyageurs consacre un large pan de sa programmation à la thématique : « Dans un monde en guerre », de 1914 à aujourd’hui. La journée professionnelle est intégrée à cette dynamique. Comme les années précédentes, les participants auront également accès en avant-première à une sélection d’expositions du festival, ainsi qu’au Salon du livre. LE MATIN : une conférence en compagnie de Christian Demilly, rédacteur en chef de la revue Pulp, dont le numéro 2, paru le 25 avril 2014, a pour thème « GUERRES ». En compagnie également d’un photographe de la revue. La guerre et les images forment un très vieux couple… Que les unes illustrent l’autre, s’en servent, la servent, la desservent, qu’elles en fassent l’apologie, la contestent, en témoignent, elles sont intimement liées entre elles. Du guerrier qui se pare pour impressionner l’adversaire par son image même, aux photographies furtives des conflits contemporains prises au moyen d’un téléphone portable, la guerre est aussi une affaire de représentation. Représentation qui ne cesse de soulever des questions : que choisit-on de montrer ou de ne pas montrer lorsque l’on veut parler d’un conflit ? La guerre peut-elle être belle ? Comment les images de guerre nous manipulent-elles ? Peuvent-elles dire vrai ? Comment font-elles ou défont-elles les mythes ? Quelques mots sur Pulp : Cette nouvelle revue se veut résolument iconoclaste, tentant de pointer les grandes questions que peut véhiculer le flot d’images discontinu auquel nous sommes en permanence confrontés. Cinéma, littérature, publicité, internet et autres disciplines ayant le langage pour image sont passés en revue. L’APRÈS-MIDI : table ronde sur « Comment écrire/ parler de la guerre, entre fiction et réalité », avec les invités Il s’agira d’explorer les effets de la guerre à travers des récits historiques, des romans, des mémoires, des biographies, des romans graphiques. Est-il possible que des histoires et des récits d’écrivains parviennent à donner une représentation plus véridique que l’histoire officielle ratifiée par les États et enseignée dans leurs systèmes éducatifs ? Et, au-delà, que la littérature ait la puissance de dire le monde, dans ces périodes, mieux même que les historiens ? Une réflexion également menée autour du cinéma, documentaire et fiction. I 49 CAHIER 4 : UN FESTIVAL D'IMAGES Le festival international du film • Avant-premières et événements • Les coups de cœur du festival • Tous les films • Les films par partenaire Les expositions du festival I 50 I 51 UN FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM Avec le soutien du Centre National du Cinéma et du Conseil régional de Bretagne Depuis sa création, le Festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs n’a cessé d’ignorer les frontières, de créer des passerelles, répondant par là même aux attentes des réalisateurs et des écrivains, intellectuels et artistes. Organiser cet espace unique d’échange et de rencontres, telle est toujours la raison d’être de cet événement, un objectif qui a fait sa richesse et sa renommée, à l’aube d’un quart de siècle de présence à Saint Malo. Plus que jamais cette année, le cinéma s’intègre à la programmation générale du festival. Une complémentarité avec la littérature qui permet de mettre en commun le même souci du réel : dire le monde. Cette année, nous avons été particulièrement atten- tifs à l’actualité de la production documentaire que nous avons trouvée riche, vivante, en prise avec les bouleversements du monde qui vient. Nous mettrons donc l’accent sur des œuvres documentaires fortes témoignant d’un regard particulier de cinéastes mais aussi d’une écriture que nous pourrions rapprocher de ce genre littéraire qui nous est cher, que les Anglo-Saxons appellent « Creative Non Fiction ». Avec une centaine de projections de moyens et longs-métrages en trois jours, documentaires et fictions, Étonnants Voyageurs se place aujourd’hui parmi les festivals de cinéma les plus importants de l’hexagone. Au programme : le meilleur de la production documentaire de l’année ! Avec : Simon BACKÈS – Stéphane BRETON – Amine BOUKHRIS – Joël CALMETTES – Raymond DEPARDON – Philippe DELASSUS – Claus DREXEL (sous réserve) – Jean-Pierre DURET – Emmanuel GRAS – Marion GERVAIS – Jacques HIGELIN – Kate THOMPSON-GORRY – Philippe LAFAIX – Elisabeth LEUVREY – Hind MEDDEB – Gilles PEREZ – Karel PROKOP – Gianfranco ROSI (sous réserve) – Andrea SANTANA – Cédric TOURBE – Stéphanie VALLOATTO – Wim WENDERS (sous réserve) – Xu XING – Ruth ZYLBERMANN – Radu MIHAILEANU (sous réserve) – Charif KIWAN – Fabienne ISSARTEL – Chen ZHIHENG AVANT-PREMIÈRES ET ÉVÉNEMENTS Le sel de la terre de Juliano Ribeiro Salgado et Wim Wenders (2014/100’) (sous réserve) Portrait du photographe brésilien Sebastião Salgado et sur son dernier travail : le projet Genesis, dont l’objectif était de découvrir une partie de la civilisation inconnue de la société moderne. Son fils, le réalisateur Juliano Salgado, l’a accompagné durant son aventure. Tolkien, des mots, des mondes de Simon Backès (Compagnie des Phares & Balises/2014/55’) Pour beaucoup, l’écrivain anglais JRR Tolkien (1892-1973) est surtout l’auteur du Seigneur des Anneaux les films produits et réalisés par Peter Jackson en 2001-2003. Mais ce qu’on ignore souvent, c’est que ce roman au succès immense n’est que la partie la plus visible d’une œuvre plus monumentale encore, dont la création commença dès les années 1910, et ne s’acheva qu’avec la mort de l’auteur en 1973. Qui était cet homme, tranquille et érudit, qui enseigna les langues et la littérature de l’ancienne Angleterre à Oxford ? Comment ce projet gigantesque est-il né ? C’est dans ce permanent mouvement d’aller-retour entre une réalité très ordinaire et une autre, immatérielle mais d’une richesse proprement fabuleuse, que la vie de Tolkien prend sens comme une formidable aventure de l’esprit. I 52 War reporter (Il Hay Yrawah) d’Amine Boukhris (Rives Productions/2013/74’) Pas de voix off, peu de musique, juste la force des images, qui vous plongent sans distance ni discours au milieu d’hommes perdus dans les décombres, partie eux-mêmes de ces décombres, qui courent, se donnent le répit d’une cigarette, tentent de repérer les snipers, et filment, filment jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Images dures, violentes, presque insoutenables, qui vous laissent littéralement sonnés, quand l’un d’eux, Lucas Dolega, tombe sous les balles – et meurt le lendemain. « Pas un film sur les reporters » souligne Amine Boukhris, reporter de guerre tunisien qui aura tourné pendant trois ans, au milieu de ses amis en Tunisie, en Libye, en Égypte, en Palestine et en Syrie : « un film avec les reporters ». Le résultat est à couper le souffle. « La guerre est pire que les drogues » dit Rémi Ochlik, qui était aux côtés de Lucas Dolega – il mourra à son tour le 22 février 2012 à Baba Amr. Un film événement. LES (NOMBREUX) COUPS DE CŒUR DU FESTIVAL Au bord du monde Bovines, ou la vraie vie des vaches de Claus Drexel (Daisy Day Films/2014/98’) Un genou à terre mais la tête haute ! Claus Drexel filme à hauteur d’hommes, dans un Paris de nuit, quelques figures isolées, sans domicile fixe, qui disent, simplement et sans plainte, ce qu’est leur quotidien. Dépouillés de tout, ou presque, ces hommes et ces femmes parlent d’eux et nous les écoutons, enfin, alors que leurs mots justement nous concernent, parce qu’assis ils nous regardent et voient le monde tel qu’il est, sans oublier de le rêver. Par une alternance de plans entre les treize personnes qu’il a choisi de filmer et des images des monuments emblématiques de la capitale, Claus Drexel, cherche ce que Victor Hugo disait « l’âme de Paris ». Et ce faisant rend à ces « misérables » toute leur dignité. d’Emmanuel Gras (Bathysphère Productions/2012/64’) Qui croira que l’on peut rester une heure, fasciné, dans la contemplation de vaches broutant dans un champ, en son direct, sans le moindre commentaire, sans musique ? Et pourtant ! Dès les premières images, vous êtes pris. « Ce n’est ni un documentaire “sur” des animaux, ni juste un film où il y a des animaux » confie le réalisateur Emmanuel Gras, « mais un film qui essaye de se rapprocher de ce qu’est “être un animal”. Pas de voix off “pédagogique”, pas de musique, pas d’histoire scénarisée et surtout pas d’anthropomorphisme, avec un truc du genre “Pipelette la vache et son petit veau” ! On n’est pas dans le discours sur l’animal, mais dans le ressenti ». Le résultat est tout simplement stupéfiant. Le réalisateur, pince-sans-rire, parle de « thriller hitchockien » – le plus incroyable est que c’est vrai ! La cour de Babel de Julie Bertuccelli (Les Films du Poisson, Sampek Productions/2014/79’) Dans une seule classe, toutes les langues du monde, ou presque. Pendant plusieurs semaines, Julie Bertuccelli a filmé en huis clos le quotidien des élèves d’une classe d’accueil, sorte de sas de décompression qui veut donner aux nouveaux arrivants les meilleures chances d’intégration. La force du documentaire est de s’intéresser aux trajectoires de chacun de ces élèves, que leur migration ait été un choix ou leur ait été imposée, et qui disent leurs espoirs et leurs craintes pour l’avenir. Julie Bertuccelli nous montre la richesse de cette expérience hors du commun, de ce temps partagé entre des adolescents aux origines différentes qui font l’apprentissage d’un même langage à un moment de leur vie où les mots sont des outils pour se construire. La cour de Babel est ainsi un document précieux, témoignant, alors qu’elle semble l’oublier, de ce que la France gagnerait à s’assumer plurielle. I 53 Sacro Gra La traversée de Gianfranco Rosi (DocLab - La Femme Endormie, Rai Cinema/2013/93’) Son précédent film, Below sea level, nous avait émerveillés, tant par l’extraordinaire humanité avec laquelle il filmait ses personnages, « clochards célestes » perdus dans le désert californien que par la force exceptionnelle de sa réalisation qui devait lui valoir peu après sa programmation à Étonnants Voyageurs le grand prix du Cinéma du réel. Sacro Gra est tout aussi étonnant ! Un voyage en marge de Rome, dans une de ces zones dont on pense, sans s’y arrêter, qu’elles sont des non-lieux. Au pire, des bouts de terrain juste bon à être traversés, au mieux, des banlieues. En bref, des territoires sans histoire, sans grande histoire. C’est pourtant dans cette périphérie d’une des villes les plus touristiques au monde que Gianfranco Rosi choisit d’aller. À contre-courant. Et l’humanité qu’il découvre au gré de ces rencontres est étonnante, singulière, poignante, étrangement belle. Chaque individu croisé est un monde en soi dont le réalisateur révèle la poésie. Observer ces vies en marge est pour Gianfranco Rosi comme lire entre les lignes, chercher un autre récit du monde d’aujourd’hui. Une pure merveille, à laquelle la Mostra de Venise, pour la première fois de son histoire, s’agissant d’un documentaire, a décerné son Lion d’or. d’Élisabeth Leuvrey (Les Écrans du large/2013/72’) At (H)ome d’Élisabeth LEUVREY (Les écrans du large/2013/54) À bord d’un ferry reliant Marseille à Alger, comme une sorte de parenthèse entre deux mondes, des récits de vies. À quel monde appartiennent ces passagers en transit ? Eux-mêmes ne savent plus trop. « De quel côté des deux rives je vais être enterré ? […] L’idéal serait peut-être d’arriver à faire de deux mondes un troisième monde. » Et comme un deuxième volet à cette réflexion sur les rapports entre la France l’Algérie, dans son nouveau film At (H) ome, Élisabeth Leuvrey et le photographe algérien Bruno Hadjih suivent le parcours des retombées d’une explosion nucléaire perpétrée dans le Sahara juste près la signature des accords d’Évian. Comment donner à voir l’invisible, à entendre l’inaudible ? Saisissant. Viramundo, un voyage musical avec Gilberto Gil de Pierre-Yves Borgeaud (Emmanuel Gétaz (Dreampixies), Frédéric Corvez et Clément Duboin/2012/95’) Pour tenter de comprendre son pays, sa richesse aussi bien que ses difficultés, Gilberto Gil se rend en Australie et en Afrique du Sud, deux pays dont l’histoire est, à certains égards, comme un miroir tendu au Brésil. Cette quête est ponctuée de rencontres avec des musiciens, rencontres qui parfois s’apparentent à des rites initiatiques. Avec les aborigènes, en Australie, chez les Indiens d’Amazonie, ou sur une scène en Afrique du sud, Gilberto Gil fait l’expérience de cultures en résistance. Quelques jours ensemble de Stéphane Breton (Les films d’ici, Arte/2014/90’) Le nouveau film de Stéphane Breton. Un long voyage dans le wagon de troisième classe surchauffé d’un train lancé à travers l’hiver russe à la vitesse d’un âne au galop. On ne sait pas où l’on va, ni pourquoi, ce n’est pas cela qui importe. Les personnages les plus inattendus montent et descendent, saucissonnent, bavardent, rêvassent, ronflent. Peu à peu les liens se tissent et les protagonistes nous livrent des fragments de leurs vies. Et l’on aimerait que le train n’arrive jamais à destination. I 54 Morro dos Prazeres de Maria Ramos (KeyDocs, Nofoco Filmes, VPRO TV/2013/95’) Dans les hauteurs de Rio, sur la « colline des plaisirs », Maria Ramos suit les déambulations quotidiennes d’une unité de police engagée dans un processus expérimental : la pacification des favelas. A contrario d’autres regards portés sur ces quartiers populaires, focalisés sur la violence en actes, la réalisatrice filme un moment suspendu qui voudrait être plus qu’une simple trêve dans la guérilla urbaine, une modification profonde de la société. Car dans chaque « camp » on s’interroge, sur sa place et sur son rôle et, à Morro dos Prazeres, petit théâtre des contradictions de la société brésilienne, les policiers se forment à la sociologie. Un film événement. A touch of Sin de Jia Zhang-Ke (Xstream Pictures/2013/130’) People mountain, people sea de Cai Shangjun (Sunrise Media /2013 91’) Deux regards sur la Chine contemporaine d’une puissance exceptionnelle. Qui ont en commun de s’inspirer de faits réels. Bienvenue donc en Chine, semblent nous dire Cai Shangjun et Jia Zhang-Ke, en images coups de poing – dans les deux films des traversées dantesques d’un monde en proie à la misère, livré au meurtre et à la vengeance, un monde de cupidité sans limite, de rapports sociaux féroces, comme si l’état de société avait tout simplement explosé dans la course sans frein au « développement ». Personnages tous en rupture, poursuivant leur vengeance dans le chaos du monde, décidés à faire justice eux-mêmes, par un retour à l’envoyeur de la violence - conjugale, sociale - qui leur a été faite. Mais justiciers, ainsi ? Nul, au bout du chemin, ne sera pardonné… Films noirs tous deux, film western aussi pour Cai Shangjun, qui reste encore à découvrir en France, récent Lion d’argent à la Mostra de Venise : le nouveau cinéma chinois n’a pas fini de nous étonner. Le voyage de Kgonta Bo, le chaman de Katherine Hompson-Gorry, narrateur : Jacques Higelin (MC4/2014/52’) « Je suis allé dans les nuages et maintenant je suis bien heureux d’être de retour chez moi ! » dit Kgonta Bo, le Shaman guérisseur de l’une des régions les plus sèches du monde, le Kalahari, en Namibie. La génération de Kgonta Bo est la dernière à avoir gardé les secrets de pratiques chamaniques ancestrales que les nouvelles générations abandonneront sans doute. Le voyage à Johannesburg va permettre à une équipe de scientifiques de ne pas rompre ce lien. Dans les nuages et au-delà, avec l’idée géniale de donner à Kgonta Bo la voix française – et chamanique — de Jacques Higelin. Sepideh - Reaching for the stars (en cours) de Berit Madsen (Radiator Films/2013/90’) Sepideh voit grand. Et c’est dans l’infini du ciel étoilé qu’elle projette son avenir, apprentie astronome de 17 ans qui lutte pour faire de sa passion un métier. La réalisatrice Berit Madsen suit le rêve de cette jeune fille iranienne frondeuse et déterminée, un rêve né comme une catharsis suite au décès de son père. La beauté des paysages se mêle aux textes poétiques que Sepideh adresse à un certain Einstein, source d’inspiration et guide virtuel de sa quête. Sepideh veut vivre son rêve et cette volonté lui donne de la force. La force de s’émanciper en affirmant ses choix, face à sa famille qui s’inquiète de ses chemins de traverse, de ce parcours non conventionnel. Sepideh, comme une planète, fait sa révolution. « Je veux que mes pensées soient aussi grandes que le ciel » dit-elle superbement et nous suivons la gorge nouée son combat. 14-18, la Grande Guerre en couleur de Stefan Mausbach, Stefan Brauburger, Peter Hartl, Christian Frey et Annette von der Heyde (ZDF, France Télévisions/2014/3 x 50’) Si loin, si proche… Cette guerre dont nos grands-pères ne voulaient pas parler, cette guerre pas encore mise en scène par des médias qui restaient à inventer, elle nous saute à la gueule : avec la couleur, bien sûr, si étonnamment discrète – traitée à l’ancienne façon Instagram. Une couleur qui impacte, qui nous relie au réel, nous fait plonger dans cet univers qui sombre d’un coup dans la démence. Et puis les destins entremêlés de ces quatre soldats du début du siècle qui deviendront, 30 ans plus tard les acteurs majeurs des années quarante : De Gaulle, Hitler, Goering, Montgomery, combattants de 14-18, à travers lesquels un autre regard se porte sur ces années de plomb. I 55 TOUS LES FILMS... • 14-18, la grande guerre en couleur • La cité de Dieu : 10 ans après De Stefan Mausbach, Stefan Brauburger, Peter Hartl, Christian Frey et Annette Von der Heyde (ZDF, France Télévisions/2014/3 x 52’) De Cavi Borges et Luciano Vigidal (Cavideo produções, Canal brasil, Cinema nosso, Nós do morro, Berny filmes et Link digital/ 2013/75’) • A touch of sin • La cité des hommes De Jia Zhang Ke (Xstream Pictures/2013/130’) De Fernando Meirelles et Kátia Lund (Globo TV/2002-2005/19 x 30’) • Al-Halqa, dans le cercle du conteur • La jeunesse a-t-elle une histoire ? De Thomas Ladenburger (Thomas Ladenburger Filmproduktion/2010/90’) De Jacques Royer (INA, Arte France/2013/87’) • Anaïs s’en va-t-en guerre De Marion Gervais (Quark Productions/2014/46’) De Julie Bertucelli (Les Films du Poisson, Sampek Productions/2014/79’) • Art War • La section Anderson De Marco Wilms (Heldenfilms/2013/87’) De Pierre Schoendorffer (Pierre Schoendoerffer en partenariat avec l’INA/1967/120’) • At (H)ome • La cour de Babel D’Élisabeth Leuvrey (Les écrans du large/2013/54) • La traversée • Au bord du monde D’Élisabeth Leuvrey (Les Écrans du large/2013/72’) De Claus Drexel (Daisy Day Films/2014/98’) • La vie moderne • Bovines ou la vraie vie des vaches De Raymond Depardon (Palmeraie et désert/2008/90’) D’Emmanuel Gras (Bathysphère Productions/2012/64’) • Le mystère d’Atlit-Yam • Brazil Gringa De Jean Bergeron (Alpha-Zoulou Films pour Radio Canada/2013/52’) D’Éric Communier (Viva Prod, France Ô/2014/2 x 52’) • Le secret du trésor de Bassas da India • Bretagne 1959-1989 : la deuxième révolution De Karel Prokop (Arte France, Constance Films/2012/70’) De Michel Le Bris et Serge Aillery (Michel Le Bris/1989/57’) • Le sel de la terre • C’est eux les chiens De Juliano Ribeiro Salgado et Wim Wenders (2014/100’) De Hicham Lasri (Ali’n Production & Zaza Films/2013/85’) • Le voyage de Kgonta Bo • Caricaturistes-fantassins de la démocratie De Katherine Thompson-Gorry (MC4 et la participation de France5/2014/52’) De Valérie Valloatto (Oï oï oï Productions et Cinextra Productions/2014/90’) • Des hommes qu’on appelle sauvages D’Alain Gheebrant (KS visions/1952/95’) • Electro Chaabi De Hind Meddeb (IPS, Studio MASR Production/2013/76) • Élévation De Cédric Klapisch (10.7/2014/26’) • En double De Marc Guyot et Jules Lahana (Marc Guyot et Jules Lahana/2014/52’) • Favela Rising De Matt Mochary et Jeff Zimbalist (Sidetracks Films, Voy Pictures/2005/88’) • Frères d’armes De Rachid Bouchareb (Tessalit Productions/2014/50 x 2’) • Gaël Faye : quand deux fleuves se rencontrent De Toumani Sangare et Nicolas Bozino (Art2voir Productions, France Ô/2013/53) • Géants de l’Océan De Mark Brownlow (BBC, Subimagery Productions/2012/3X52’) • Gilles Lapouge De Joël Calmettes (Chiloé Productions/2014/60’) • Happiness De Thomas Balmes (Quark Productions et Making Movies Oy/2013/75’) • Holy field, holy war De Lech Kowalski (Revolt cinema/2014/105’) • L’homme qui voulait déplacer la montagne De Jean-François Delassus (Skopia Films et la participation de France5/2013/52’) • Les paumes blanches De Szabolcs Hajdu (Filmpartners, Katapult Film/2007/97’) • Les routes de l’impossible : Brésil, la loi du plus fort De Philippe Lafaix (Tony Comiti Productions, Carrere Group et France Télévisions et la participation de France5/2013/50’) • Les routes de l’impossible. Chine, la vertigineuse vallée des oubliés De Jeremy Defalt et Hugo Hayat (Tony Comiti Productions, Carrere Group et France Télévisions et la participation de France5/2009/50’) • Looking for Rio D’Emmanuel Besnard et Gilles Perez (Canto Bros Productions, 13 Productions/2014/66’) • Ma révolution culturelle De Xu Xing, François Cauwel et Charlotte Cailliez (Hikari/2008/52’) • Méditéranéennes, la force des femmes De Ruth Zylberman (Zadig et la participation de France5/2013/52’) • Moi Jean Lacombe, marin et cinéaste De Fabienne Issartel (France Télévisions et AMIP/2013/52’) • Morro Dos Prazeres De Maria Ramos (KeyDocs, Nofoco Filmes, VPRO TV/2013/95’) • No man’s land project D’Éric Coquerel (Nefertiti Production/2011/26’) • Opération solar De François Barthe (Flair Production et France Ô/2013/52’) • People mountain, people sea De Cai Shangjun (Sunrise Media/2013/91’) I 56 • Pixo (en cours) • Super-héros : l’éternel combat De Roberto Oliveira et João Weiner (Roberto T. Oliveira SCR João Wainer DP João Wainer ED Carlos Milanez/2009/61’) De Michael Kantor (Alternate Current, INA, Ghost Light Films, avec la participation d’ARTE France/2013/3 x 60’) • Pourquoi la Rance ? • Syrie, instantanés d’une histoire en cours De Frédéric de Chateaubriand (EDF/1980/24’) Collectif des réalisateurs syriens (Abou Naddara Films/2013/52’) • Quelques jours ensemble • Tabarly / Colas, vents contraires De Stéphane Breton (Les films d’ici, Arte/2014/90’) De Grégory Magne (La Générale de Production avec la participation de INA/France Télévisions/2014/52’) • Révoltes De Cédric Tourbe (Yami 2 Productions avec la participation de France Télévisions/2013/4 x 52’) • Tolkien, des mots, des mondes • Romances de terre et d’eau • Tropicalia De Andrea Santana et Jean-Pierre Duret (Ex Nihilo/2002/78’) De Marcelo Machado (Bossa Nova Films, Mojo Photos, Amériques Film Conservancy/2012/87’) • Sacro Gra De Simon Backès (Compagnie des Phares & Balises/2014/55’) De Gianfranco Rosi (DocLab - La Femme Endormie, Rai Cinema/93’/2013) • Viramundo – Un voyage musical avec Gilberto Gil • Se battre De Jean-Pierre Duret et Andrea Santana (AGAT Films & cie/2014/90’) De Pierre-Yves Borgeaud (Emmanuel Gétaz (Dreampixies), Frédéric Corvez et Clément Duboin/2012/95’) • Sepideh- Reaching for the stars • War reporter (Il Hay Yrawah) De Berit Madsen (Radiator Films/2013/90’) D’Amine Boukhris (Rives Productions/2013/74’) • Showrunners • With Great Power : Stan Lee Story De Virginie Vosgimorukian (La Famiglia et Orange ciné max/2014/26’) • Star Wars. Les origines d’une saga De Kevin Burns (Prometheus Entertainment, Lucasfilm LTD/2007/91’) De Terry Dougas, Nikki Frakes et Will Hess (1821 Pictures, POW Entertainment et E9 Emerging Entertainment/ 2010/80’) • Yémen, le cri des femmes De Manon Loizeau (AMIP et la participation de France5/2013/52’) I 57 LES FILMS PAR PARTENAIRE France 5 • Les routes de l’impossible : Brésil, la loi du plus fort de Philippe Lafaix (Tony Comiti Productions, avec la participation de France Télévisions / 2013 / 50’ ) • Révoltes de Cédric Tourbe (Yami 2 Productions, avec la participation de France Télévisions / 2013 / 4 x 52’ ) • Tabarly – Colas, vents contraires • Les routes de l’impossible. Chine, la vertigineuse vallée des oubliés de Grégory Magne (La Générale de Production, INA, avec la participation de France Télévisions / 2014 / 52’ ) de Hugo Hayat et Jeremy Hayat (Tony Comiti Productions, avec la participation de France Télévisions / 2009 /50’) • Yémen le cri des femmes • Méditerranée XXI - Méditéranéennes, la force des femmes de Ruth Zylberman (Zadig Productions, avec la participation de France Télévisions / 2013 / 52’ ) • L’homme qui voulait déplacer la montagne de Manon Loizeau (AMIP, avec la participation de France Télévisions / 2013 / 52’ ) • 14-18, la Grande Guerre en couleur, épisode 1 – Du choc à l’enlisement de Christian Frey et Annette von der Heyde (coproduction ZDF et France Télévisions / .../ 3 x 50’) de Jean-François Delassus (Skopia Films avec la participation de France Télévisions / 2013 / 52’ ) • 14-18, la Grande Guerre en couleur, épisode 2 – Dans l’enfer des tranchées • Le voyage de Kgonta Bo, le chaman de Stefan Mausbach et Stefan Brauburger (coproduction ZDF et France Télévisions / .../ 3 x 50’) de Katherine Hompson-Gorry (MC4, avec la participation de France Télévisions / 2014 / 52’ ) • 14-18, la Grande Guerre en couleur, épisode 3 - Vers la victoire décisive de Peter Hartl (coproduction ZDF et France Télévisions / .../ 3 x 50’) France Ô • Brazil Gringa : Valdo à Rio d’Antoine Rivière (Viva Prod/France Ô/2014 / 2 x 52’ ) de Toumani Sangare et Nicolas Bozino (Art2voir/6D Production/ France Ô/2013 / 53’ ) • Gaël Faye : quand deux fleuves se rencontrent • Opération Solar de François Barthe (Flair Productions/France Ô/2013 / 52’) France 3 Bretagne - en cours INA • La section Anderson (sous réserve) • La jeunesse a-t-elle une histoire ? de Pierre Schoendorffer (INA /1967 /120’) de Jacques Royer (INA, Arte France / 2013 / 87’) • Super-héros : l’éternel combat • Bretagne 1959 – 1989 : la deuxième révolution de Michael Kantor (Alternate Current, INA, Ghost Light Films, avec la participation d’ARTE France/2013/3 x 60’) de Serge Aillery et Michel Le Bris, (Michel Le Bris, INA / 1989, 57’) I 58 LES EXPOSITIONS « DIRE LE MONDE, RELIRE L’HISTOIRE » L’exposition de bande dessinée 2014 Depuis une dizaine d’années la bande dessinée ne cesse de se renouveler tant dans le contenu que dans la forme, s’appropriant sujets historiques et reportages, nous informant sur le monde et réécrivant l’Histoire par le biais de l’intime. L’exposition rassemble une centaine d’originaux d’artistes venus d’horizons différents et présente une nouvelle venue dans l’édition La revue dessinée. Créée en 2013 par des auteurs de bande dessinée et des journalistes, ce magazine dont le numéro 4 sortira pour le festival, a pour credo le réel et livre trimestriellement enquêtes, reportages, politique… Frank Bourgeron, son rédacteur en chef et Emmanuel Lepage auteur-dessinateur seront présents pour en parler. Passionné de dessin, de voyages, Emmanuel Lepage part en 2008 en résidence à Tchernobyl. Il en ramène un ouvrage passionnant Un printemps à Tchernobyl (Futuropolis 2012) témoignant de l’après catastrophe nucléaire, au plus près des habitants de la zone. Fort de cette expérience il repart en 2011 à Fukushima pour témoigner en 21 planches, dans La Revue dessinée N° 2, des conséquences inquiétantes de cet accident nucléaire. La guerre, entre autres séquelles terribles, déplace des populations et génère orphelins et immigrés. Trois albums illustrent de manière différente ce propos. Vietnamien par son père, Clément Baloup s’interroge sur le destin des Viet Kieus, ces immigrés qui ont fui la guerre du Viet-Nam pour s’installer en France : Quitter Saïgon (La Boîte à Bulles 2006) ou aux États-Unis : Little Saïgon (La Boîte à Bulles 2012). Pelote dans la fumée (Actes Sud BD 2013) un récit âpre et rugueux qui nous conte les errances de gamins de rue dans une ville portuaire écrasée par la fumée des usines et les grues des chantiers navals. Brutalité, pauvreté, alcoolisme, rien ne laisse espérer de jours meilleurs, si ce n’est, parfois, le passage d’un cirque ou du marchand de sucreries. Cette chronique désenchantée est transfigurée par l’art de Miroslav Sekulic-Struja, artiste autodidacte croate à découvrir absolument. Grand Large, rotonde Jacques Cartier Ces artistes seront tous présents au festival. La projection du film Couleur de peau : Miel coréalisé par Jung. Comme des milliers d’autres enfants coréens, Jung est adopté à l’âge de 5 ans par une famille européenne. Taraudé par la question de ses origines, il entame en 2007 une trilogie autobiographique Couleur de peau : Miel, récit plein de sensibilité et d’humour, (tome 3, Soleil 2013) Fuir, se cacher, courir toujours plus loin vers un ailleurs meilleur, mais le prix est si lourd à payer… Dans Les ombres, scénario de Vincent Zabus, Hippolyte nous livre un ouvrage métaphorique somptueux aux accents universels. Seront également exposées des planches de La fantaisie des Dieux (Les Arènes 2014) reportage dessiné effectué au Rwanda en compagnie de Patrick de Saint Exupéry. Vingt ans après le génocide, ce livre témoigne de l’implication française dans la tragédie de Biserero, sujet brûlant d’actualité. « CARTOONING FOR PEACE » Le dessin de presse comme moyen d’expression universel : une exposition itinérante créée par Plantu avec des dessins de caricaturistes du monde entier pour défendre la liberté de la presse. Grand large, Café littéraire I 59 « ANIMAL, MON FRÈRE ! » L’exposition d’illustrations jeunesse 2014 Mythique, symbolique, fantastique, familier, l’animal est un acteur essentiel de la littérature, et ce depuis son origine. De l’Arche de Noé à la mythologie grecque, des fables d’Ésope à celles de Jean de La Fontaine, des bestiaires aux contes traditionnels, sa compagnie livresque est riche d’enseignement. Très tôt, l’enfant découvre le monde animal dans les livres d’éveil : imagiers et abécédaires fourmillent d’animaux qu’il apprend à nommer et reconnaître. Puis vient le temps des contes, des histoires pour s’endormir… En compagnie de Petit ours brun, d’Ernest et Célestine, de Zigomar… et bien d’autres, le jeune enfant fait l’apprentissage de la vie, des sentiments, avant de se plonger avec bonheur dans les grands textes fondateurs de la littérature romanesque : Le livre de la Jungle, Nils Holgersson, Moby Dick… À travers un ensemble de plus de 120 originaux, l’exposition met en scène un ensemble de livres pour tous les âges. Elle est « parrainée » par un héros magnifique qui depuis 25 ans enchante plusieurs générations d’enfants : Chien bleu de Nadja (L’école des loisirs, 1989). Apprendre en s’amusant, tel est le credo d’Alain Crozon dont les livres pétillent de malice et d’invention: 1, 2, 3 Gym !, Les Grandes Personnes 2013 ; Brica Da Brac !, Les Grandes Personnes 2013 ; Qui suis-je ?, Le Seuil Jeunesse 2012 ; À table !, Sarbacane 2011. En compagnie de Peter la taupe et Herman la cigogne, Delphine Jacquot fait un tour du monde réjouissant. Que ce soit aux crayons de couleur ou à la peinture rehaussée de collages précieux, elle cisèle des illustrations oniriques qui ouvrent les portes de l’imaginaire : Les aventures improbables de Peter et Herman, Les fourmis rouges 2013 ; Timouk, l’enfant aux deux royaumes, Didier Jeunesse 2014. Cours, cours à la poursuite du chien errant qui traverse routes et villages… Marc Daniau est l’auteur-illustrateur d’une bien belle ballade graphique où souffle le vent de la liberté : Je suis le chien qui court, Le Seuil Jeunesse 2013. Laurent Moreau aime la nature, les animaux, il y puise son inspiration et nous livre à la gouache des albums poétiques et singuliers : Ma famille sauvage, Hélium 2013 ; À quoi penses-tu ?, Hélium 2011 ; La nuit je rêve, Actes Sud Junior 2012. À la découverte des animaux sauvages ! Sébastien G. Orsini, jeune graveur talentueux, livre un bestiaire abécédaire somptueux, réalisé en linogravure : Dans le mystère des animaux sauvages, Actes Sud Junior 2012. Pelage, écailles, fourrure, les animaux revêtent de splendides parures aux motifs chatoyants, MarieLaure Cruchi s’en amuse et réalise avec maestria un splendide livre-objet plein de surprises : Trompel’œil, Gallimard Giboulées 2013. Comment voient les animaux de nos contrées ? En noir et blanc, en couleurs ? Quel est leur champ de vision ? Autant de questions qui trouveront réponses scientifiques et ludiques dans le livre passionnant de Guillaume Duprat : Zooptique, Le Seuil Jeunesse 2013. Armée de plumes, de pinceaux fins et d’aquarelle, Emmanuelle Tchoukriel, à l’instar des dessinateurs-explorateurs, dresse des inventaires de la faune de la flore : Inventaire illustré des insectes, Albin Michel Jeunesse 2013 ; Inventaire illustré de la mer, Albin Michel Jeunesse 2011 ; Inventaire illustré des animaux, Albin Michel Jeunesse 2009. Quant à La drôle d’encyclopédie d’Adrienne Barman, (La Joie de Lire 2013), elle porte bien son nom, si la science est au rendez-vous : exactitude des noms et du dessin, le classement fantaisiste de l’auteur est un vrai régal. Aurélie Fronty illustre un conte brésilien de Muriel Bloch. Grand Large, salles Bouvet et Charcot Marie-Laure Cruschi, Delphine Jacquot, Emmanuelle Tchoukriel, Alain Crozon, Marc Daniau, Guillaume Duprat et Laurent Moreau : ces artistes seront tous présents au festival et animeront des ateliers pour les enfants. Une bibliothèque rassemblera d’autres ouvrages remarquables sur le sujet. Concours jeunesse : au centre de l’exposition jeunesse Animal mon frère se trouve une vitrine avec 36 figurines représentant des héros célèbres de la littérature et du cinéma jeunesse. Chaque participant doit trouver leur nom à l’aide des planches de l’exposition et remplir un bulletin ! Les gagnants, deux chaque jour, seront ceux qui auront trouvé le plus de noms, ils recevront un album dédicacé par l’un des auteurs exposés. Le nom des gagnants sera communiqué sur le site internet du festival. I 60 RAYMOND DEPARDON : « La solitude heureuse du voyageur » ANDRÉ DINIZ – MAURICIO HORA : « Photo de la Favela » « La Solitude heureuse du voyageur est un choix de photographies tiré de mes voyages, rempli de déserts, de villes et de chambres d'hôtel. Comme pour Notes, mon premier livre fondateur, il y a toujours la place d'une femme aimée au bord du cadre, comme si je photographiais mon désir et que le paysage me renvoyait un moi enfin apaisé. » R.D. Rétrospective de trente ans de voyages, de NewYork à Shanghai, en passant par le désert du Ténéré, on retrouve les grands thèmes chers à Raymond Depardon : désert, pudeur, audace, instinct, solitude et humanité. Retrouvez l’intégralité des photos de cette exposition, ainsi que toutes les publications de Raymond Depardon, aux éditions Points. Photo de la Favela est un roman graphique étonnant qui nous conte la vie de Mauricio Hora, photographe autodidacte né dans la première favela de Rio de Janeiro : Morro da Providencia. Lieu de misère, de violence, de promiscuité, la favela est un monde clos qui n’engendre guère l’espoir et c’est pourtant cette fatalité que brise Mauricio Hora, lui-même fils de trafiquant de drogue. Armé de son appareil photo, il chante la vitalité des habitants du Morro et la beauté de ses ruelles. Ce témoignage de l’intérieur est porté par les figures découpées d’André Diniz qui ne sont pas sans évoquer les gravures de la littérature de Cordel. En 2012 Morro da favela a obtenu le Prix du meilleur album aux très prestigieux Troféu HQ Mix, le plus grand prix de bande dessinée au Brésil, et André Diniz le Prix du meilleur scénariste. Planches d’André Diniz et photographies de Mauricio Hora seront présentées dans l’exposition, tous deux seront présents au festival. École nationale supérieure maritime Photographies « UN AN DANS LES AIRS AVEC NICOLAS FRUCTUS » : Un voyage extraordinaire d’après l’œuvre de Jules Verne Carte blanche à l’illustrateur Nicolas Fructus. Un univers original, inspiré par l’œuvre Jules Verne, où il nous fait partager le langage graphique et l’épopée vernienne à laquelle il a participé dans le beau livre Un an dans les airs, un voyage extraordinaire dans la cité volante, paru en 2013 aux Éditions Mnémos. Illustré par Nicolas Fructus et écrit par Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Raphaël Granier de Cassagnac et Johan Heliot, l’ouvrage conte le voyage extraordinaire qui aurait fécondé l’imagination de Jules Verne. Embarqués en 1869 à bord d’une cité volante, le romancier, son ami le photographe Félix Nadar, l’impétueuse – et imaginaire - Julie Servadac, et le journaliste Philippe Daryl (alias André Laurie, alias Paschal Grousset) nous entrainent dans une rocambolesque aventure au-dessus des nuages qui est en même temps un pèlerinage aux sources de l’imaginaire vernien. Maison de l’Imaginaire Chapelle de l’École nationale supérieure maritime Illustrations, exposition produite par le musée Jules Verne de Nantes. Grand large, Salle Vauban 1 Roman graphique ALAIN BUU : « Gange, le pur et l’impur » De l’Himalaya au golfe du Bengale, le Gange roule les eaux les plus sacrées de l’Inde. Lauréat du prix AFD / Polka, Alain Buu a suivi le cours de ce géant que les hindous vénèrent. Ses photos montrent les dangers que courent les croyants en se baignant dans ces flots pollués et en buvant son eau. Il souligne la ferveur et le peu d’égards dont est l’objet le fleuve, onde lustrale mais aussi égout à ciel ouvert. Détritus, déchets organiques, chimiques constituent une menace sanitaire dans un bassin où vivent 400 millions de personnes, une des plus fortes densités au monde. L’an dernier, la Banque mondiale a annoncé la signature d’un prêt d’un milliard d’euros pour aider l’Inde à dépolluer le Gange. État des lieux. Grand large, salle Vauban 1 Photographies Une coproduction AFD / Polka Magazine I 61 CAHIER 5 : LE FESTIVAL JEUNESSE Un festival pour les scolaires les 5 et 6 juin 2014 Le 23e Concours de Nouvelles Étonnants Voyageurs Le festival des plus jeunes (3-12 ans) La Maison de l’Imaginaire - Pour les « 13 ans et + » et les « young adults » I 62 I 63 Parce qu’il y a 1001 manières d’aborder la lecture le festival propose depuis sa création aux jeunes lecteurs un choix varié et constamment renouvelé de propositions pour que la lecture et l’écriture soient toujours une fête ! Journées scolaires pour participer avec toute sa classe au festival, concours individuel d’écriture de nouvelles, films, rencontres littéraires, spectacles de contes, expositions, goûters littéraires en famille, ateliers d’écriture et de création plastiques, goûters philo, rencontres et démonstrations autour des littératures de l’Imaginaire… Autant d’activités dont profitent avec bonheur chaque année plusieurs milliers de jeunes de tous âges. UN FESTIVAL POUR LES SCOLAIRES Jeudi 5 et vendredi 6 juin 2014 2600 jeunes de 6 à 18 ans accueillis 8 auteurs, un conteur et un musicien invités Deux thèmes : « Le Brésil » et « Quand l’Histoire entre en fiction » Rencontres littéraires, spectacles, visites d’expositions, projections Un Salon du livre géant entièrement privatisé… JOURNÉE LYCÉENS ET APPRENTIS DE BRETAGNE OPÉRATION « PASSEPORTS POUR L’AILLEURS » POUR LES COLLÉGIENS BRETONS Avec le soutien du Conseil régional de Bretagne Le vendredi 6 juin, 31 classes (750 élèves) issues des 4 départements bretons sélectionnées sur dossier de candidature seront à Saint-Malo pour profiter des nombreuses activités préparées par le festival : - Rencontres littéraires avec les auteurs Gilles Lapouge, Paolo Lins, Jean-Paul Delfino, Patricia Melo. - Projections du film Looking for Rio d’Emmanuel et Gilles Perez Besnard (Canto Bros Productions, 13 Productions/2014/66’) suivie d’une rencontre. - Conférences sur les métiers de l’édition par Paula Anacaona (éditions Anacaona). - Visites commentées et en avant-première des expositions par des élèves de 2nde du lycée La Providence de Saint-Malo. - Découverte du Salon du livre et des 130 maisons d’éditions présentes grâce à des chèques livres offerts par le Conseil régional de Bretagne Avec le soutien du Conseil général d’Ille et Vilaine Le jeudi 5 juin, 22 classes (510 élèves) issues des 4 départements bretons se rendront à Saint-Malo au terme de plusieurs mois de préparation pour : - Participer à l’une des 16 rencontres littéraires organisées pour eux avec les auteurs Michel Piquemal, Philippe Nessmann, Christian Léourier, Isabelle Collombat - Assister à une rencontre autour de la Revue «Pulp» et de son dernier numéro consacré à la Guerre, vue par les images qu’elle véhicule. - Rencontrer une journaliste professionnelle pour une séance personnalisée de travail sur leur préparation à Passeport pour l’ailleurs. - Découvrir les expositions du festival en avant-première. - Explorer le Salon du livre jeunesse. DIFFÉRENTES PROPOSITIONS POUR LES ÉCOLES PRIMAIRES Avec le soutien de la ville de Saint-Malo - Rencontres littéraires le vendredi 6 juin avec Michel Piquemal et Isabelle Collombat (9 classes). - Jeudi 5 juin au Théâtre Chateaubriand, spectacles de la célèbre conteuse Muriel Bloch qui sera accompagnée de son musicien João Motta pour un voyage en Amazonie, autour de son dernier album L’enfant, le feu et le jaguar (Magnard Éditions - 2014). 17 classes inscrites, soit près de 650 enfants, de la GS au CE2 pour les 2 représentations du spectacle). - Visites commentées de l’exposition « Animal, mon frère » (45 minutes, 21 classes inscrites, jeudi et vendredi). - Découverte du salon du livre jeunesse du festival. I 64 TRÈS BELLE MOBILISATION POUR LE 23E CONCOURS DE NOUVELLES ÉTONNANTS VOYAGEURS Avec le soutien de la MGEN, du Ministère de l’Éducation nationale rectorat de Rennes, la Fondation Varenne et la Mission du Centenaire 14-18 En partenariat avec les éditions Gallimard jeunesse Et avec la participation de Vélibor Colic, président du jury 2013 Plus de 6000 inscriptions 3621 nouvelles reçues 60 lauréats académiques 5 lauréats nationaux invités à Saint-Malo Le concours 2014 a su une nouvelle fois séduire les jeunes auteurs de 11 à 18 ans scolarisés dans le secondaire au sein de l’une des 30 académies françaises. Les 2 sujets proposés par Velibor Colic ont largement inspiré les candidats qui ont rivalisé d’imagination et de talent pour évoquer leur vision de la Guerre. Après une étape académique, 14 lauréats ont participé à une finale nationale. Les 5 finalistes nationaux seront récompensés pendant le festival. Remise des prix le samedi 7 juin, 19h, au Café Littéraire À Saint-Malo, au cours d’ateliers d’écriture animés par des professionnels, la « Master Class » , les lauréats pourront également retravailler leurs textes qui feront ensuite l’objet d’une publication dans un recueil édité et diffusé grâce au soutien de la MGEN en septembre 2014. I 65 LE FESTIVAL DES PLUS JEUNES (3-12 ANS) : lectures, contes, ateliers en solo ou en famille, goûters philo, visites d’exposition… UN SALON DU LIVRE JEUNESSE TÊTE À TÊTE : AUTEURS-FAMILLES Dans la première partie de la halle Duguay-Trouin, des librairies jeunesse vous présenteront le meilleur de la production éditoriale jeunesse. Avec tout au long du week-end, des auteurs et illustrateurs talentueux en signature, pour vous permettre de repartir avec de superbes albums ou romans dédicacés. L’occasion de flâner pour faire de belles découvertes, mais aussi d’y retrouver les artistes exposés ou les auteurs jeunesse entendus en rencontres. Depuis que nous les avons lancés il y a 3 ans, ces petites rencontres privilégiées et conviviales entre les auteurs et un petit groupe restreint de parents et d’enfants ont connu chaque année un grand succès. Nous les étendons cette année, en en proposant en continu tout au long de la journée. À chaque heure sa rencontre inédite autour de l’univers de l’auteur : autour d’un de ses livres, romans ou albums, la discussion s’engage entre l’auteur ou l’illustrateur et les familles. Lecture, discussion, présentation de techniques d’illustrations, dessin en live… le contenu sera différent à chaque fois. Salle Canada de l’Hôtel Chateaubriand, du samedi au lundi, sur réservation. Auteurs pressentis : Michel PIQUEMAL – Patrice FAVARO – Yves GREVET – Pauline ALPHEN – François PLACE – Jean-Yves LOUDE – Isabelle COLLOMBAT – Muriel BLOCH / João MOTTA – Édith DE CORNULIER-LUCINIÈRE – Didier GRAFFET – Etc… GOÛTERS PHILO Avec Michel Piquemal, auteur des fameuses Philo-fables (éditions Albin Michel), ou Les éditions Les Petits Platons venez vous initier à la philosophie en famille ! SPECTACLES DE CONTE : MURIEL BLOCH ET JOÃO MOTTA La grande conteuse Muriel Bloch nous fait l’amitié de revenir à Saint-Malo cette année ! Elle connaît bien le Brésil, auquel elle a consacré plusieurs recueils de contes, mais elle nous régalera aussi de ses contes chinois, indiens, africains ou cap-verdiens… Elle nous fera voyager de villes en villes, descendre l’Amazone, et parcourir les routes d’Europe de l’est. Elle saura aussi nous conter des conflits et des guerres. Bref, Muriel Bloch et le musicien João Motta, représenteront à eux deux un condensé de toutes les thématiques qui seront abordées cette année à Saint-Malo. Chaque jour, un spectacle et en exclusivité une lecture du nouvel album de Muriel Bloch L’enfant, le feu et le jaguar (Magnard Éditions - 2014) dont des planches originales des illustrations d’Aurélia Fronty seront exposées pendant le festival. Des contes à savourer à tous les âges. Samedi 7 et dimanche 8 en fin de journée en salle Sainte Anne. Et lundi, en clôture du festival au café littéraire à 17h30. EXPOSITION JEUNESSE : « ANIMAL, MON FRÈRE » Exclusif : une grande exposition collective d’illustrations de livre pour la jeunesse réunissant 8 des plus grandes plumes contemporaines (voir cahier 4 : Un festival d’images). Avec Marie-Laure Cruschi, Delphine Jacquot, Emmanuelle Tchoukriel, Alain Crozon, Marc Daniau, Guillaume Duprat et Laurent Moreau. Tous seront présents au festival. Retrouvez les artistes exposés : • dans les ateliers de création dans l’espace jeunesse l’Île aux trésors. • lors d’une rencontre à la Maison de l’Imaginaire. • lors de visites commentées par les illustrateurs eux-mêmes (sur réservation) pour les familles. • pour les dédicaces sur le Salon du livre tout au long du week-end. I 66 RENCONTRES JEUNESSE À LA MAISON DE L’IMAGINAIRE La Maison de l’imaginaire ouvre ses portes aux plus jeunes ! Notre fil conducteur cette année : l’aventure ! Des récits merveilleux qui nous ont plu, nous ont fait rire et vibrer, à découvrir de toute urgence, sous la forme de Cafés littéraires. FRANÇOIS PLACE présentera son nouveau roman, Angel ou l’Indien blanc (Flammarion jeunesse), qui nous emmène découvrir à travers les yeux d’un jeune indien déraciné le fascinant peuples des glaces de l’arctique. EDITH DE CORNULIER-LUCINIÈRE, dans son album L’homme des villes de sables (Chandeigne), racontera la vie incroyable de Paul Imbert, marin du XVIIe siècle engagé mousse à 15 ans aux Sables d’Olonne, qui, après maintes péripéties, devient l’un des premiers européens à entrer dans la mythique Tombouctou. TIM WILLOCKS présentera son génial Doglands (Syros) : les aventures d’un lévrier bâtard épris de liberté dans une Angleterre contemporaine. PATRICE FAVARO ET JEAN-YVES LOUDE, écrivains voyageurs qu’on ne présente plus, évoqueront leurs derniers opus jeunesse parus dans la collection Terres Insolites (Belin). YVES GREVET, après les sagas d’aventure Méto et Nox, nous fera partager son astucieux livre-jeu désopilant Le voyage dans le temps de la famille Boyau (Syros). PAULINE ALPHEN présentera L’odalisque et l’éléphant, best-seller au Brésil et qui vient de paraître chez Gautier-Languerau. (…) Et bien d’autres encore. Des rencontres sur le voyage, mêlant romanciers et illustrateurs seront proposées chaque jour. L’ÎLE AUX TRÉSORS Au cœur du festival, un grand chapiteau entièrement dédié au bonheur et au bien-être des jeunes festivaliers ! Avec des ateliers animés par les auteurs et illustrateurs, des jeux, des livres, des coussins et tout le matériel pour bricoler, dessiner, peindre, coller, découper et de nombreux animateurs fins prêts à s’amuser… En un mot : le paradis des petits ! Inscription obligatoire par les parents, pour des tranches horaires de 3 heures maximum. ATELIERS AVEC LES ILLUSTRATEURS ET AUTEURS JEUNESSE (réservés aux 3-12 ans) Chaque jour, petits créateurs et jeunes curieux sont attendus dès 10h dans les deux espaces ateliers, fonctionnant en continu tout au long du week-end, pour dessiner, peindre, découper, imaginer… en compagnie des artistes de l’exposition « Animal, mon frère ». Au final, gageons que les chanceux enfants qui auront pu participer à ces ateliers ne verront plus les livres de la même façon ! Avec Marie-Laure Cruschi, Delphine Jacquot, Emmanuelle Tchoukriel, Alain Crozon, Marc Daniau, Guillaume Duprat et Laurent Moreau. MAIS AUSSI : UN ACCUEIL EN CONTINU PAR L’ÉQUIPE DES MANGE-LIVRES • une bibliothèque, équipée de nombreux et douillets coussins et fauteuils permettant de profiter des livres mis à disposition par la Bibliothèque de Saint-Malo. • un espace « Jeux » avec des jeux d’éveil, de société, de constructions, d’adresse, à utiliser seuls ou à plusieurs pour tous les âges et tous les goûts. • un espace « tout petits », avec le nécessaire pour le change, l’allaitement et tout le nécessaire pour chauffer les repas des plus jeunes. • • • • • • • • I 67 LA MAISON DE L’IMAGINAIRE Littérature pour les jeunes (« 13 ans et + » et « young adults » En 2014, la Maison de l’Imaginaire migre de quelques centaines de mètres et vient élire domicile dans la splendide chapelle de l’École Nationale Supérieure Maritime. L’occasion de tester une nouvelle formule, en créant un lieu hybride qui proposera en parallèle une exposition et des rencontres avec des auteurs, des universitaires fondus de SF et des artistes passionnés de conte, de fantasy, de manga, … Avec les invités de l'Imaginaire : Pauline ALPHEN – Pierre BORDAGE – Sandrine BRUGOT-MAILLARD – Thomas DAY – Victor DIXEN – Pierre DUBOIS – Irène FERNANDEZ – Vincent FERRE – Nicolas FRUCTUS – Sally GARDNER – Claudine GLOT – Régis GODDYN – Yves GREVET – Johan-Frederik HEL-GUEDJ – Andrus KIVIRAHK – Laure KLOETZER – Laurent KLOETZER – Olivier LE CARRER – Viviane MOORE – Isabelle PANTIN – Bruno PARA – Pascal PATOZ – Clément PÉLISSIER – Alex SCARROW – James SCUDAMORE – Éric SIMARD – Vincent VILLEMINOT – Philippe Walter – Laurent WHALE Le retour de l’imaginaire Cette année, l’Imaginaire insuffle TOUT le festival. Retrouvez les grands axes de la programmation : De Tolkien à Games of thrones : le réveil des grandes puissances mythologiques (Cahier 2). Des rencontres pour les amateurs de littératures de genre Avec de la fantasy, de la science-fiction, du manga… Des rencontres pour parler Tolkien, de fin du monde, d’apocalypses, de contes, de rois maudits, de super-héros et de voyages dans le temps et l’espace… Le tout avec des invités forcément tous plus exceptionnels les uns que les autres venant de France, de Chine, de Grande Bretagne et du Brésil ! Avec : Pierre DUBOIS – Victor DIXEN – Chan KOONCHUNG – Laurent WHALE – Samantha BAILLY – Yves GREVET – Éric SIMARD – Vincent FERRÉ – Alex SCARROW – Sally GARDNER – Didier GRAFFET – Laure et Laurent KLOETZER – etc… Exposition : Un an dans les airs de Nicolas Fructus Nichée dans les étagères de la bibliothèque, vous découvrirez une exposition pour continuer à voyager avec Un an dans les airs de Nicolas Fructus. Une plongée saisissante dans l’univers de Jules Verne. Nicolas Fructus nous fera d’ailleurs l’amitié de proposer des visites commentées de son exposition à un public de privilégiés (sur réservation). Voir Cahier 4 Grand Prix de l’Imaginaire La liste des lauréats 2014 sera diffusée début juin, une semaine avant le festival. Il vous faudra donc avoir encore un peu de patience avant de découvrir le millésime 2014 de la sélection du jury. Ce que nous pouvons d’ores et déjà vous dire, c’est que vous retrouverez les œuvres des lauréats au sein de la Maison de l’Imaginaire, avec quelques surprises ! En point d’orgue, la cérémonie de remise des prix, en présence du jury et des lauréats, dimanche 8 juin à 17h30, suivi d’un cocktail. Un grand rendez-vous à ne surtout pas manquer ! I 68 La cour des jeux Cette année encore, les GO du Corsaire ludique et son capitaine Roberto Fraga, créateur d’objets ludo-loufoques, animeront une cour des jeux débordante d’énergie ludique et d’imagination, dans la cour de l’École Nationale Supérieure Maritime. Que vous soyez « geek » assumé ou simple curieux, seul ou en famille, offrez-vous une récréation dans cette folle cour de jeux. Des jeux géants en bois, et une sélection de jeux sur le thème du Brésil et de la Chine : RIVER DRAGONS, traversez le fleuve jaune, mais méfiez-vous des Dragons. QIN, au sein de l’Empire du Milieu, la gloire attend les bâtisseurs de la dynastie Qin. TAYU, construisez des canaux pour drainer l’eau qui inonde le pays. SHINOBI, l’Empereur, fils de la Lune, est vieillissant et les seigneurs jadis fidèles tentent désormais de prendre le pouvoir. KAKUZU est un jeu de réflexion abstrait basé sur le Sudoku et permettant de jouer jusqu’à 4 joueurs. DIAMANT, explorer les dangereuses grottes de Jucupiranga au Brésil et rapportez un maximum de diamants. SHRIMP, apprenez à cuisiner les Gambas à la mode Carioca. Et beaucoup d’autres... Chaque jour, un jeu Flash le matin et chaque après-midi, autour de leur célèbre chapeau magique. Les vainqueurs gagneront un livre offert par l’organisation du Festival : BROUHAHA CARNIVAL, retrouvez vos partenaires de danse au son de la Samba ! ROBUR LE CONQUÉRANT, reconstituez les plans de votre dirigeable géant en interceptant les indices, qui arriveront… par la voie des airs ! LES TRIBULATIONS D’UN CHINOIS EN CHINE, parcourez l’empire du Milieu pour arriver le premier à la cité interdite. SAMBA LOCA, tendez l’oreille, identifiez les différents rythmes et découvrez le nom du chanteur Brésilien mystère. NAUTILUS QUIZZ, soyez le premier à répondre correctement à une série de questions. I 69 © formad ldt WWW.ETONNANTS-VOYAGEURS.COM I 90