Fêtes seigneuriales et fêtes populaires

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Fêtes seigneuriales et fêtes populaires
Reg’ARTS croisés : Coup de théâtre au Château de Tiffauges
Les arts vivants au Moyen Âge
Fêtes seigneuriales et fêtes populaires
1 Une société de fêtes
Qu’elles aient lieu dans les églises, à la cour d’un seigneur, dans les rues d’une ville ou dans les
villages, les fêtes médiévales sont nombreuses et trouvent leurs sources dans différents contextes :
- les célébrations religieuses : fêtes des saints, pèlerinage ;
- les dates du calendrier : fêtes de Pâques, fêtes calendales du mois de mai, fêtes de l’Ascension,
fêtes calendales d’hiver, fêtes folles du clergé du mois de janvier, et enfin les fêtes de Carnaval et des
brandons ;
- le cycle de la vie : naissance, mariage ;
- les évènements politiques : arrivée d’un personnage important dans une ville, un tournoi, une
victoire militaire…
2 Célébration d’un ordre inversé
Calquées sur la fête des Innocents (28 janvier) et la fête de
l’âne (1er janvier), les fêtes des fous sont des moments où le
clergé fait relâche et s’adonne à des amusements débridés,
des danses, des chants parfois dans l’enceinte des églises,
avant de défiler publiquement. Les petits clercs élisent parmi
eux l’évêque des fous, inversant la hiérarchie des ordres
ecclésiastiques. Ces folles parenthèses prendront fin à l’issue
du Moyen Âge avec la Contre-Réforme.
Le Carnaval est le moment de l’année où l’on danse le plus.
Cette fête, liée au calendrier liturgique, est un moment
d’importance pour l’homme médiéval. Défilés, rondes,
farandoles, danses multiples et débridées célèbrent le monde
à l’envers, suspendant les règles de la vie normale. La
population se masque et danse dans la rue ou lors de bals, en
faisant le plus de bruit possible.
Fous (détail) , Carnaval de Nuremberg,
v.1449, Source inconnue
Le mot carnaval apparaît sous cette forme en français au XVIe siècle, pour exprimer le sens de
« fête donnée pendant la période du carême ». Il vient de l'italien carnevale ou carnevalo. Il a pour origine
carnelevare, un mot latin formé de carne « viande » et levare « enlever ». Il signifie donc littéralement « entrée en
carême ».
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Reg’ARTS croisés : Coup de théâtre au Château de Tiffauges
3 Le divertissement offert
Des spectacles sont souvent offerts à la population des villes pour célébrer les heureux évènements
de hauts personnages, comme à Gérone en 1389, où neuf jongleurs vont animer la ville pendant trois
jours pour célébrer la naissance du prince.
Les divertissements de cour et plus particulièrement la danse, se déroulent souvent dans un cadre
champêtre. Au début du XVe siècle, les personnes fortunées organisent chez elles des soirées où
l’on danse. On recrute des musiciens et les domestiques dansent avec les invités.
4 Les évènements du quotidien
Les mariages sont aussi des occasions de fêtes et de danses, tant à la cour que dans les milieux
populaires comme l’illustre la scène de fête finale du Jeu de Robin et Marion, célébrant les noces
des deux pastoureaux.
A l’occasion d’un remariage ou lorsqu’un couple jugé mal assorti se marie, les invités ou la
population organisent une fête burlesque appelée charivari, où le bruit, les cris, les déguisements,
les gesticulations et le désordre sont les principaux mots d’ordre.
Au village, il est fréquent que l’on danse dans la rue, en période de fête. Lorsqu’une nouvelle aire
était aménagée, on dansait pour l’aplanir.
Charivari des noces de Fauvel (détail),
Roman de Fauvel, Gervais du Bus, v.1320, Paris, BNF
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