difficultes rencontrees par des enseignants sur les objectifs et les
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difficultes rencontrees par des enseignants sur les objectifs et les
1 DIFFICULTES RENCONTREES PAR DES ENSEIGNANTS SUR LES OBJECTIFS ET LES CONTENUS D’ENSEIGNEMENT DE MATHEMATIQUES AU PRIMAIRE PAR François NGILAMBI-te-AKONAMBI1 Jean-Marie V. KAPENGA KAZADI2 RESUME Dans cet article, nous présentons un inventaire supplétif à la suite d’une enquête menée par l’ASBL Investing in People (IIP) sur les objectifs moins traités par les enseignants du primaire. Lors des séminaires de formation continue que nous avons animés, nous avions constaté qu’au-delà des résultats de l’enquête précitée les enseignants ne poursuivaient pas bien d’autres objectifs pour des raisons qu’ils relèvent dans cette recherche. Et cela s’est vérifié à travers les résultats de notre enquête. SUMMARY In this paper, we present a residual inventory as a result of an investigation conducted by the ASBL Investing in People (IIP) of the aims less treated by primary school teachers. During training seminars we have animated, we found that beyond the results of the above survey teachers did not pursue many other goals for reasons they belong in this research. And this is verified through the results of our investigation. ETAT DE LA QUESTION Entre le 11 juillet et le 06 août 2014, l’ONG espagnole « Fundación Promoción Social de la Cultura » en collaboration avec le Ministère congolais de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel et l’Université Pédagogique Nationale, a organisé un séminaire de formation continue des instituteurs du primaire, grâce à l’appui finacier de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement. La formation relative à la Didactique des mathématiques au primaire portait entre autre sur la lecture du programme national. Dans ce module, il s’agissait de rendre les enseignants capables de lire, d’interpréter et d’appliquer les programmes des mathématiques au primaire. Le contenu sur la lecture du programme national comprenait : 1. Les objectifs généraux de l’enseignement des mathématiques selon le programme national de l’Enseignement primaire (PNEP) ; 2. Les objectifs intermédiaires d’intégration présentés par degré ; 1 Professeur ordinaire au Département de Mathématique et Informatique de l’Université Pédagogique Nationale 2 Chef de Travaux au Département de Mathématique et Informatique de l’Université Pédagogique Nationale 2 3. Les compétences présentées également par degré ; 4. Les objectifs spécifiques et les contenus mathématiques. En ce qui concerne ce dernier point, une enquête avait été réalisée par l’ASBL Investing In People, en sigle IIP, et avait révélé de nombreux objectifs spécifiques qui étaient moins ou non traités par les enseignants en général. Nous nous sommes posé la question de savoir s’il n y avait pas d’autres objectifs moins ou non traités par les enseignants et pourquoi ils ne les abordaient pas. CADRE THEORIQUE DE L’ENQUETE Aujourd’hui, la didactique prend en compte tous les partenaires de la relation didactique, relation particulière qui s’établit entre le Maitre, l’Elève et le Savoir dans un environnement scolaire et à un moment déterminés. Le savoir a, en réalité, une dimension différente en fonction du pôle du triangle didactique à partir duquel on l’explore. Pour ce qui nous concerne, nous envisageons : 1. Le savoir contenu dans les programmes et les manuels (savoir, objet de la relation didactique (S.O.)) ; 2. Le savoir du maitre dans le domaine envisagé (S.M.), en mathématiques dans le cas d’espèce. Quel est le rapport du maitre par rapport aux contenus mathématiques du programme ? De nombreuses études ont été menées sur cette question non en termes de déficit, mais en termes de contenus, de bagage que doit posséder le maitre pour exercer efficacement son métier. André REVUZ (1980) dans son livre intitulé « Est-il impossible d’enseigner les mathématiques ? » écrit : « Ne peut enseigner les mathématiques que celui qui a des connaissances solides en mathématiques doublées d’aptitudes professionnelles ». L’un ne va sans l’autre. Et BLOCH (1997) renchérit en disant que « si l’enseignant ne dispose pas de connaissances (mathématiques et didactiques) nécessaires pour aller chercher, là où il est, c’est-à-dire tout près (ou tout prêt) le savoir mathématique utile à la situation mathématique, il nous parait illusoire d’espérer qu’il puisse installer dans une classe une situation pertinente pour le savoir visé ». La maitrise des savoirs disciplinaires et leur didactique est une compétence commune à tous les enseignants. Cette compétence exige de la part du maitre la connaissance de manière approfondie de sa discipline ou de ses domaines d’enseignement. L’enseignant doit en situer les repères fondamentaux, les enjeux épistémologiques et les problèmes didactiques. Cette compétence suppose aussi de la part du maitre la maitrise des objectifs et des contenus d’enseignement des mathématiques, et aussi les exigences des socles communs de 3 connaissances, de compétences et de culture ainsi que les acquis du degré précédent et du degré suivant. HYPOTHESE Partant de ce qui précède, nous émettons l’hypothèse que les enseignants du primaire affichent des insuffisances graves dans les contenus mathématiques qu’ils sont appelés à enseigner. METHODOLOGIE Le séminaire s’est déroulé en trois temps avec chaque fois un groupe de 150 enseignants. Lors de la première session, nous avions constaté des insuffisances graves des enseignants sur certaines matières à enseigner, et ce dans tous les domaines mathématiques du programme, à savoir la numération, les opérations, les formes géométriques, les mesures et grandeurs et les problèmes. Ainsi lors de deux sessions suivantes, après l’exposé sur les objectifs de l’enseignement au primaire, avec un accent particulier sur les objectifs moins ou non traités par eux selon IIP, nous avons formé six groupes correspondant à chaque niveau d’études. Ces groupes ont travaillé en carrefour. Nous avons enfin procédé à une mise en commun groupe après groupe qui a abouti aux resultats décrits ci-dessous. RESULTATS Nous présentons ci-dessous les résultats des douze groupes, soit six pour la session du 17 au 19 juillet 2014 et six de la session du 11 au 13 août 2014. Résultats de la session du 17 au 19 juillet 2014 Tableau 1 : Inventaire d’objectifs moins ou non traites par les participants au séminaire du 28 au 30 juillet 2014 NIVEAU DOMAINE Première année NUMERATION OPERATIONS OBJECTIF MATIERE Colorier les dessins de Tri, comparaison, même forme ou de classement même grandeur. Représenter sur un disque, un segment de droite, quelques nombres de 0 à 20. Représentation des nombres entiers sur un disque, un segment de droite, etc. Observer, reconnaitre et établir quelques relations numériques Préparation à l’usage des flèches avec + et - 4 d’addition et de soustraction. Additionner des schèmes Deuxième année MESURES ET GRANDEURS Classer, ranger différents objets selon leur longueur. Utilisation d’unités naturelles de longueur (bras, corde, bâton, etc) ou conventionnelles (m, dm). PROBLEMES Calculer la moitié, le double, le quadruple, le quart d’une quantité ou d’un nombre inferieur à 20. Problèmes simples illustrés sur le calcul du double, de la moitié, du quadruple, de nombre d’objets, de personnes, d’oiseaux, d’animaux. OPERATIONS Utilisation des signes de Composer, comparaison =, >, <, des décomposer, comparer, ordonner, droites, des nombres… ranger des nombres compris de 0 à 100. MESURES ET GRANDEURS Situer, repérer les Lecture d’une montre à heures et événements dans le aiguilles, minutes. temps. FORMES GEOMETRIQUES Troisième année NUMERATION Estimer et la température. Thermomètre : Lecture des températures. Plier, découper, colorier, coller, observer, tourner, superposer des formes géométriques régulières (carré, rectangle, triangle, cercle). Exercices manuels de pliage, découpage, coloriage, collage, tournage, superposition des formes géométriques régulières (carré, rectangle, triangle, cercle). Composer, Notion d’ordre, de décomposer, classement et de rang. ordonner, ranger les nombres entiers entre 1 et 1000. 5 Effectuer des groupements en base 2, en base 3, etc Ecriture et lecture des nombres en base 2, en base 3, …, en base 10. Comparer les fractions Comparaison des fractions simples à même simples par dénominateur. manipulation. OPERATIONS Calcul d’un produit de 2 ou 3 nombres. FORMES GEOMETRIQUES Obtenir les hauteurs par pliage. Estimation et pesage des objets pesant 5 kg, 2 kg, 1 kg, 500 g, 200 g, 100 g, … Traçage des triangles et détermination des hauteurs. NUMERATION Observer et déterminer la valeur absolue des nombres et la valeur relative des chiffres dans les nombres. Observation et détermination de la valeur absolue des nombres et de la valeur relative des chiffres dans des nombres. Ecrire en lettres les nombres entiers jusqu’à 1 000. Ecriture des nombres compris entre 100 et 1 000 en lettres. Caractériser les fractions selon leur groupe. Identification des différentes écritures fractionnaires. Classification des fractions. MESURES ET GRANDEURS Quatrième année Trouver mentalement un produit inférieur à 1000 de 2 à 3 facteurs. Estimer, peser et vérifier la masse des objets usuels. Comparer l’expression Comparaison de l’expression à la fraction fractionnaire à la décimale. fraction décimale. Ecrire en lettres les nombres décimaux. Ecriture d’un nombre décimal en lettres. 6 Cinquième année NUMERATION Transformer un nombre décimal en fraction décimale et inversement. Transformation des nombres décimaux en fractions décimales et inversement. OPERATIONS Composer et décomposer le nombre inferieur là 1 000 000 sous toutes leurs formes ; Construction d’un nombre par la composition : 7+2 = 9 ; 2x3 = 6 ; 5-1 = 4 ; l’analyse : 9 = 7+2 ; 6 = 2x3 ; 4 = 5-1. Fixer les tables d’addition et de multiplication ; Fixation des tables d’addition et de multiplication. Calculer la puissance La puissance d’un d’un nombre : son nombre : son carré, son cube. carré et son cube ; Opérer à l’intérieur Les 4 opérations sur les nombres en base d’une même base. MESURES ET GRANDEURS Donner la division de l’année et la notion des nombres complexes sur le temps. La notion du temps (nombres complexes). FORMES GEOMETRIQUES Utiliser le matériel approprié pour construire les lignes, les angles et différentes figures géométriques. Les figures planes : comparaison, carré et rectangle : propriétés, sortes, surfaces du carré, du rectangle, du triangle, losange, parallélogramme, cercle. Résoudre les problèmes par les règles de trois simples ; Applications de la règle de trois simple. Résoudre les problèmes sur les calculs d’échelles. Intervalles sur une ligne ouverte, sur une ligne fermée. PROBLEMES 7 Résoudre les problèmes sur les volumes. Sixième année NUMERATION Fabriquer, manipuler, Notion sur les fractions, dessiner (PNEP, p. les fractions ordinaires et décimales. 146, no 8) OPERATIONS Addition et soustraction Effectuer des nombres et décimaux mentalement les à virgule. additions et les soustractions des nombres entiers, des nombres décimaux ou à virgule (PNEP, p. 147, nos 5 et 6 ; p. 148, no 21) ; Effectuer mentalement les multiplications des nombres en application des procédés étudiés. (PNEP, p. 147, no 6) ; Utilisation des procédés de calcul. Ecrire un nombre dans Ecriture des nombres en une autre base passant d’une base à une (passer d’une base à autre. une autre) (PNEP, p. 148, no 21). FORMES GEOMETRIQUES Calculer les surfaces Surfaces composées composées (PNEP, p. représentant plusieurs formes régulières 150, no 6). propres. Il y a au total 34 objectifs que les enseignants qui ont participé à la deuxième session du séminaire ne traitent pas. La répartition est la suivante : Première année : 5 Deuxième année : 4 Troisieme année : 6 Quatrième année : 5 Cinquième année : 9 Sixième année : 5 Les difficultés évoquées par les participants à la deuxième session sont : 8 1. La non-maitrise des objectifs et des matières enseignées (insuffisance de la formation); 2. La mauvaise interprétation du programme national ; 3. L’ignorance de la méthodologie appropriée ; 4. Le manque de manuels et de matériels didactiques ; 5. Le volume des matières à enseigner (pour la sixième année seulement) ; 6. Le manque de formation sur l’utilisation des manuels distribués dans les écoles par le Gouvernement. Résultats de la session du 11 au 13 août 2014 Dans les quatre premiers groupes, les enseignants ont donné les objectifs alors que dans les deux derniers, ils donnent des contenus non traités. Tableau 2 : Inventaire des objectifs ou des contenus non traités par les participants à la troisième session Niveau : PREMIERE ANNEE PRIMAIRE DOMAINES OBJECTIFS NON TRAITES Numération - Reconnaitre, trier, grouper des objets ou des dessins ayant une propriété commune ; Colorier des dessins de même forme ou de même grandeur Opérations - Observer, reconnaitre relations numériques soustraction Formes géométriques - Observer, identifier, colorier un espace, une province, un contour, une frontière. S’orienter, se déplacer dans un labyrinthe ou un quadrillage. - et établir d’addition quelques et de Niveau : DEUXIEME ANNEE PRIMAIRE FORMES GEOMETRIQUES - Plier et découper Construire à l’aide des bâtonnets et des ficelles : des carrés, des rectangles, des triangles et des cercles. OPERATIONS - Effectuer des regroupements en base 2, en base 3, …, en base 10. 9 Niveau : TROISIEME ANNEE PRIMAIRE OPERATIONS - Composer, décomposer les nombres jusqu’à 1000 sous forme d’addition, de soustraction, de multiplication, de division. - Trouver mentalement un produit inferieur à 1000 de 2 à 3 facteurs. - Reconnaitre et utiliser les propriétés des opérations. - Effectuer les regroupements en bases 3, 4, 5, …, 10, les lire et écrire. - Calculer la somme, la différence, le produit, le quotient soit par groupement des termes, soit par décomposition d’un ou deux termes. Niveau : QUATRIEME ANNEE PRIMAIRE NUMERATION - Employer un vocabulaire spécifique sur les fractions. OPERATIONS - Effectuer la division des nombres entiers par 0,1 ; 0,01 ; 0,001. MESURES ET GRANDEURS - Expliquer la notion du millimètre. Expliquer la notion du millilitre. Expliquer la notion du milligramme. Observer, manipuler et utiliser les unités m3, dm3, cm3 dans les exercices simples. Effectuer les exercices faisant intervenir les différentes unités de mesure de l’aire. - FORMES GEOMETRIQUES DOMAINE - Plier, découper, colorier, construire, dessiner, composer toutes les différentes formes géométriques. Niveau : CINQUIEME ANNEE PRIMAIRE CONTENUS NON ENSEIGNES NUMERATION - Lecture et écriture des nombres décimaux. Transformation des nombres décimaux en fractions décimales et inversement. OPERATIONS - Commutativité avec les 4 opérations. Le rôle de parenthèses dans le calcul. PROBLEMES - L’échelle Application sur la règle de trois simple. 10 Niveau : SIXIEME ANNEE PRIMAIRE NUMERATION - Ecrire un nombre en passant d’une base à une autre. OPERATIONS - Calcul et écriture des nombres négatifs. MESURES ET GRANDEURS - Notion de densité (cas de l’eau pure). Utilisation pratique des unités agraires. FORMES GEOMETRIQUES - Le cylindre, le prisme, la pyramide, la couronne. Notion de symétrie + transformation du plan. Surfaces composées représentant plusieurs formes régulières propres. PROBLEMES - La règle de trois simple indirecte et inverse. Le partage proportionnel en fractions. Le calcul du temps en jour annuel. L’échelle. Du point de vue quantitatif, il ressort qu’il y a 38 objectifs ou contenus non traités par les enseignants. Ils se repartissent de la manière suivante : Première année : 5 Deuxième année : 3 Troisième année : 5 Quatrième année : 8 Cinquième année : 6 Sixième année : 11 En première année, les enseignants considèrent qu’ils ne peuvent plus revenir sur des matières déjà enseignées en maternelle sans aucun souci de savoir si ces matières ont été réellement apprises par les élèves. Les difficultés évoquées dans l’ensemble sont les suivantes : L’ambiguïté sur les sujets des matières inscrites au programme ; Les techniques et les procédés pour enseigner ces matières ; donc comment et où commencer ; Les différents matériels didactiques qui accompagnent ces notions. Ces difficultés relèvent de trois aspects : 1. La maitrise des savoirs disciplinaires, dans les cinq domaines mathématiques ; 2. La méthodologie à utiliser pour enseigner les contenus prévus ; 3. L’utilisation des ressources didactiques d’une manière générale. 11 Nous avons noté aussi que les enseignants ont une difficulté grave sur la règle de priorité des opérations, sur le choix de l’unité principale de temps – cette difficulté étant causée par un manuel qu’ils utilisent depuis des années-, et sur l’enseignement des nombres négatifs qui n’est plus inscrit au niveau primaire. Comparaison des résultats de deux sessions La lecture des résultats des douze groupes surprend par la quasi disparité des objectifs moins traités par les enseignants de même niveau d’études. Au niveau de la première année, deux objectifs communs sur cinq donnés par chaque groupe. Ce qui fait 8 objectifs non traités pour les deux groupes de première année. Au niveau de la deuxième, il n y a aucun objectif commun pour les deux groupes. Ce qui fait au total 7 objectifs moins traités. Au niveau de la troisième année, les deux groupes ont retenu trois objectifs communs. Au total il y a 8 objectifs non traités. Au niveau de la quatrième, aucun objectif commun n’est relevé par les deux groupes. Au total il y a 13 objectifs non traités. Au niveau de la cinquième année, il y a 3 objectifs communs pour les deux groupes. Au total, il y a donc 12 objectifs non traités. Enfin au niveau de sixième, il y a 2 objectifs communs. Ce qui donne au total 14 objectifs non traités. Le nombre d’objectifs non traités par les uns et les autres est impressionnant. Cela dénote d’un véritable problème d’enseignement. Quelle confiance faut-il faire aux enseignements dispensés aux élèves par ceux qui affichent de sérieuses difficultés à comprendre les matières à enseigner et qui en ignorent les objectifs ? ANALYSE DES RESULTATS Notre analyse se base sur les trois aspects susmentionnés. 1. Maitrise des savoirs disciplinaires La situation telle qu’elle se présente suscite plusieurs inquiétudes sur la caution à avoir sur le niveau de formation dispensée par les enseignants qui ont eux-mêmes d’énormes difficultés dans la compréhension des notions inscrites au programme. Pour s’en convaincre, il a été donné à tous les 450 enseignants d’effectuer le calcul suivant qui est repris dans le manuel « A nous l’école », page … : « Effectuer : 24+16x5-18 :3x2+8 » Les premiers résultats obtenus sont les suivants : a. 118 b. 90 c. 44 d. 28 e. 129 f. 204 g. 306 h. 980 i. 84. 12 Moins de dix enseignants ont donné la bonne réponse : 100. Nous nous demandons ce que les enseignants apprennent aux élèves quand eux-mêmes ne trouvent pas de réponse à cette question. Comme cela a été dit dans ce qui précède, ils ont des problèmes sérieux sur la règle de priorité. A voir le nombre d’objectifs et donc aussi de matières non enseignées, il y a certainement un problème urgent à résoudre sur le niveau des enseignants. Ici il se pose le problème de donner une orientation à formation continue que doivent avoir les enseignants. 2. La méthodologie à utiliser pour enseigner les matières du programme Est-il possible de monter des stratégies pour enseigner quelque chose que l’on ne connait pas ? Rien n’est moins sûr. Les enseignants se demandent comment faire et où commencer pour enseigner les matières qu’ils ne comprennent pas. Là aussi une réorientation de toute formation continue qui couplerait maitrise des matières et méthodologie devrait être envisagée. 3. L’utilisation des ressources didactiques La difficulté de trouver du matériel didactique adéquat est aussi liée au niveau de formation et au manque d’initiative de la part des enseignants. Comme il n’y en a pas de source de documentation en cette matière et aussi comme les enseignants n’ont pas le temps de lire ni de se former en dehors de leur temps de classe, il leur est difficile de préparer du matériel didactique susceptible d’aider les élèves dans leurs apprentissages. Conclusion Les résultats obtenus confirment ceux indiqués dans l’enquête d’Investing in People. En effet, les enseignants ont relevé 16 objectifs sur les 25 avancés par IIP, soit 64 %. Les lacunes affichées par les enseignants sont indéniables. Elles sont dues non seulement à leur niveau de formation initiale mais aussi au fait qu’ils se documentent trop peu par manque de moyens sans doute et de temps. Ces insuffisances se répercutent malheureusement sur les enseignements qu’ils dispensent. Une solution qui pourrait remédier tant soit peu à cette situation est l’organisation d’une formation continue obligatoire par cohorte d’enseignants travaillant au même degré. Cette formation doit s’articuler en priorité sur les contenus et les objectifs de l’enseignement des mathématiques. A cette formation il faut coupler les aspects méthodologiques et éventuellement épistémologiques. 13 Bibliographie Bloch, I. (1997). Les connaissances mathématiques de l’enseignant pour l’enseignement. in Petit x, no45, IREM de Grenoble. Ngilambi, Kapenga et Nzolani (2013). Didactique des mathématiques au primaire. Séminaire de formation continue des enseignants de l’EPSP. Kinshasa. Inédit Ontario, Ministère de l’Education (2003). Guide d’enseignement efficace des mathématiques de la maternelle à la 6e année. Fascicule 1. Toronto : Le Ministère. Ontario, Ministère de l’Education (2005). Guide d’enseignement efficace des mathématiques de la maternelle à la 6e année. Fascicule 4. Toronto : Le Ministère. Revuz, A. (1980). Est-il impossible d’enseigner les mathématiques ? Paris : P.U.F. UNICEF (2013). Enquête dur l’enseignement des mathématiques au primaire réalisée par l’ASBL INVESTING IN PEOPLE, Kinshasa. Programme national de l’enseignement primaire (PNEP) (2009). Kinshasa : DIPROMAD