Disney réduit la voilure

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Disney réduit la voilure
SAirgroup
Exigences belges
en majorité
rejetées
ÉCONOMIE
Cinéma
Disney réduit la voilure
◗ Malgré
le succès du
deuxième “Pirates des
Caraïbes”, le groupe va
produire moins de films.
◗ 650 emplois vont aussi être
supprimés.
a rumeur courait depuis
une semaine (LLB du
13/07) mais l’annonce
est officielle depuis
mardi : le groupe Disney va réduire de moitié le nombre de ses
films produits chaque année et
supprimer 650 emplois, soit
20 pc de ses effectifs, afin d’augmenter la rentabilité.
La division de production de
Disney, qui livre actuellement
14 à 18 films chaque année, n’en
produira et distribuera plus
qu’une dizaine, fictions et animations confondues. Sa filiale
Touchstone, visant un public
plus adulte, en signera deux ou
trois.
Cette décision intervient paradoxalement au moment où le
groupe a à nouveau le vent en
poupe grâce aux entrées record
du deuxième volet de la trilogie
“Pirates des Caraïbes”. “Le secret du coffre maudit”, avec Johnny Depp en tête d’affiche, a
déjà engrangé, dix jours après
sa sortie aux Etats-Unis, près
de 260 millions de dollars, ce qui
le place pour l’heure au premier
BUENA VISTA
L
쐍 Malgré le pirate Johnny Depp, le trésor de Disney n’était plus rentable.
rang des plus gros succès du
box-office de l’année et le place
devant “Superman Returns”
(Warner), l’autre grosse sortie
de l’été. Le succès est tel que la
branche belge de Buena Vista,
la filiale de distribution de
Disney a décidé d’avancer au 26
juillet la sortie du film, initialement prévue le 2 août. Parallèlement, “Cars”, le dernier film
d’animation de l’alliance
Disney-Pixar sorti début juillet,
a rapporté 300 millions de dollars dans le monde entier.
“Stick it”, “Stay alive” ou “The
Wild”. D’où la nécessité d’une
meilleure rentabilité des productions et le départ, officiellement
non sollicité, de Nina Jacobson,
directrice de la production en
place depuis 1998. Richard
Cook, président des studios, a
précisé qu’il songeait depuis
plus d’un an à cette réorganisation et qu’il avait pris conscience
d’un certain décalage avec l’évolution du marché : “Nous
n’avons pas collé avec notre
temps”, a-t-il dit. “C’était l’occasion de procéder à un auto-examen sans concessions.” L’ensemble de l’industrie américaine du
cinéma souffre d’ailleurs depuis
plusieurs mois. En novembre,
c’était la Warner, autre studio
Succession d’échecs
Mais le groupe n’avait plus enregistré de hausse de ses bénéfices depuis un an, subissant de
gros échecs avec notamment
historique d’Hollywood, qui annonçait une réduction d’effectif
de 5 pc.
Les réductions d’effectifs démarreront dans quelques semaines, sous l’égide de deux entités,
Buena Vista Worldwide Marketing and Distribution, qui va
chapeauter la distribution et la
commercialisation des films, et
Buena Vista Worldwide Home
Entertainment, qui s’occupera
des produits de divertissement à
domicile, comme les DVD. Les
unités Walt Disney Feature Animation, Pixar Studios (racheté
par Disney début de l’année), Miramax Films, Buena Vista
Music Group et Buena Vista
Theatrical Productions ne seront pas affectées.
Richard Cook a ajouté que le
budget global de production des
studios, évalué à 450 millions de
dollars par an, ne serait pas affecté par la décision de réduire
le nombre de films. La division
dépensera plus sur les gros succès comme “Pirates des Caraïbes” ou “Le monde de Narnia”,
nouvelle série de films lancée en
décembre dernier au succès phénoménal. Richard Cook espère
pouvoir continuer à sortir
Disney de la case “tous publics”,
avec des films interdits aux
moins de 13 ans, comme "Pirates des Caraïbes", tout en évitant “le langage grossier et le contenu sexuel”.
A. Lo (avec AFP et Reuters)
Commerce
L’artisanat en quête d’avenir et de reconnaissance
groupe d’artisans a
rencontré la ministre de
tutelle Sabine Laruelle.
association “La Besace”
est à la base du premier
concours destiné à mettre en avant les artisans. Des
métiers méconnus dont certains se perdent dans un tissu
urbain qui s’étiole. A cette fin,
et pour offrir le seul prix octroyé à l’un des dix nominés,
l’association avait réuni en ce
début juillet les nominés pour
une rencontre avec leur ministre, Sabine Laruelle (MR). La
reconnaissance officielle prend
corps. C’est une nouveauté que
signale Alexandre Horion, spécialiste en ferronnerie.
Pour lui, “outre les problèmes
de gestion liés aux lourdeurs administratives, la grande question est de savoir si de petites entreprises comme les nôtres ont
encore leur place dans de grandes villes comme Bruxelles”. Sébastien Monin, ébéniste, évoqua les immenses difficultés
rencontrées pour s’installer.
“Le pire, ce fut de ne pas rencontrer chez les banquiers la moindre volonté de prendre des risques, sauf à mettre sur la table
des garanties exorbitantes.
Juste en dessous des déceptions
ressenties, il y a celle du fisc qui
nous regarde d’abord comme
des tricheurs. Cela coûte des fortunes rien que pour se défendre.
Les frais d’une telle inquisition
L’
tions pour protéger les petits patrons contre ce type d’aléas ?”
devraient être à charge de l’Etat
puisque c’est lui qui nous attaque”. Là-dessus la ministre répond, un peu gênée “qu’il existe
un Fonds de Participation,
animé par M. Remacle. Il est là
pour aider les jeunes entrepreneurs”.
Chez Dascotte (chausseur cordonnier), on ne décolère pas.
“Nous avions trouvé un Ukrainien. Mais voilà qu’à la fin de
son premier mois d’engagement,
il tomba malade. Il ne produisit
plus pour nous. Pourtant, notre
caisse d’assurances sociales
nous obligea à payer la totalité
des cotisations pour deux ans. Il
nous en coûta 50 000 euros. Ne
pourrait-on imaginer des solu-
Mauvaises répartitions
JOHANNA DE TESSIERES
◗ Un
쐍 Sabine Laruelle se veut proche des
artisans. Il lui reste un an...
Pierre Vanherck, lauréat du
concours, crée des cannes en collaboration avec Françoise
Zeegers. Pour lui, l’un des problèmes c’est “de devoir payer
des taux de TVA injustifiés.
Quand vous produisez une œuvre sculpturale, le taux est de
10 pc. Quand il s’agit d’un travail artisanal, le taux monte à
21 pc. A cela s’ajoutent des remboursements de TVA qui mettent deux ans pour nous revenir.
Et que penser des charges sociales, si mal calculées en fonction
des revenus. Entre le plancher
minimum et le plafond maximum, il n’y a pas assez d’étalement des normes. Tout cela
nous empêche d’engager du personnel”.
Ici, Sabine Laruelle signale
“qu’il faudrait augmenter le salaire poche, pour que les chômeurs soient motivés à travailler et qu’il faut penser à instaurer une moyenne de cotisation, comme on le fait en France
pour les agriculteurs”. Marcelle
Majerus-Nizet (art du vitrail)
constate par ailleurs “qu’il n’y a
presque plus moyen de transmettre les ateliers faute de jeunes.
Les formations sont inexistantes à Bruxelles où la Cocof a supprimé les budgets. C’est un contre-sens absolu !” Et cette remarque est reprise par Laurence Wuilkin (modiste) qui
constate “qu’en région liégeoise,
la formation n’est pas adaptée”.
Ce ne sont là que quelques doléances formulées par des gens
passionnés. “Encore faut-il que
notre feu sacré ne soit pas éteint
par un acharnement fiscal qui
affaiblit les initiatives privées
tout en surprotégeant les droits
acquis des fonctionnaires et des
“serviteurs de l’Etat”, peu productifs de richesses…” pouvait-on aussi entendre du côté
des artisans.
LES LIQUIDATEURS du groupe
tombé en faillite SAirgroup ont
rejeté la majorité des exigences posées par le gouvernement belge (1,3 milliard de
francs suisses, soit 830 millions
d’euros) et de la compagnie aérienne faillie Sabena (2,5 milliards d’euros), a annoncé mercredi l’agence de presse suisse
ATS. Les créanciers disposent
désormais de 20 jours pour
faire appel de cette décision.
Sur des exigences atteignant un
total de 65,5 milliards de FS, les
liquidateur de SAirLines, en
ont rejetées à hauteur de quasiment 61 milliards.
Dans l’ensemble des créances
rejetées, 40 milliards de francs
suisses avaient été demandés
par quatre anciennes filiales de
SAirLines en France et en Belgique, encore opérationnelles. 쐍
Grand-Duché
Certains holdings
interdits
LE GOUVERNEMENT LUXEMBOURGEOIS s’est voulu rassu-
rant mercredi pour l’avenir de
sa place financière, après l’interdiction par la Commission
européenne du régime fiscal
privilégié de certains holdings,
et a annoncé qu’il proposerait
bientôt une solution “alternative”. Mercredi, la Commission
européenne a jugé illégal le système d’exonérations fiscales
dont bénéficient les holdings
luxembourgeois soumis à la loi
de 1929. Pour Bruxelles, cette
loi “accorde des avantages fiscaux injustifiés” aux entreprises.
La commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, a donc demandé au Grand-Duché d’éliminer ce régime d’ici la fin de l’année. Toutefois, les entreprises
qui bénéficient actuellement de
ce système fiscal avantageux
ont jusqu’à la fin 2010 pour
changer de structure. (AFP)
En très bref
“NOUS N’AVONS PAS
L’INTENTION de quitter la
Corée du Sud. Ce pays
représente pour nous un marché
important qui apporte une
contribution appréciable aux
résultats du groupe”, a affirmé
la porte-parole du groupe en
réaction à nos informations
(LLB du 19/07). 쐍
Philippe Farcy
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LA LIBRE BELGIQUE
JEUDI 20 ET VENDREDI 21 JUILLET 2006 13
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